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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE.
Le lundi, i5 novembre 1858, les Facultés des sciences et des
lettres et l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de
Nancy ont tenu leur séance solennelle de rentrée, sous la présidence de lU:. le Recteur de l'Académie, assisté de trois de MM. les
Inspecteurs d'Académie du ressort.
Après la messe du Saint-Esprit, qui a été célébrée dans la
chapelle de l'Evêché, le Conseil académique et tout le corps en-:
seignant· sont ventis, prendre place dans le gt·and salon de l'Uôtel
de Vi!le.
Les premières autorités du département et de la ville et l'élite
de la population nancéienne
à cette solennité. Au premier rang on remarquait M. Lezaud, premier Président de la
Cour impériale, }}gr l'Evêque de Nancy, premier aumônier de
l'Empereur, M. Albert Lenglé, Préfet de la Meurthe, M. le Général Ambert, MJ\1. les Députés Viard et Drouot, lU. le premier
Avocat-général Alexandre, 1\'I. Pene, adjoint au 1.\'Iaire de Nancy,
1\'1. l'abbé Bureau,. etc.
llf. le Recteur a ouvert la
par un discours qui est
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reproduit plus loin, et a donné successivement la parole â lU. le
Doyen de la Faculté des sciences, à M. le Doyen de la Faculté
des lettres et à M. le Directeur de l'Ecole préparatoire de médecine el. de pharmacie. M. le Professeur secrétaire de l'Ecole de
médecine a proclamé ensuite les prix décernés à MM. les Elèves.
en médecine et en pharmacie.
�DISCOURS
PAl\
l\l. LE RECTEUR DE L'ACADEMIE DE NANCY.
1\loNsEIGNEuR,
1\hssmuns,
Par une heureuse coïncidence l'époque de la solennité qui
nous rassemble est celle de l'une des sessions du Conseil académique, et celte
investie de la grande mission de veiller
au nom de la religion, de la société et de la famille sur l'éducation de la jeunesse, donne chaque année à nos travaux, par la
présence de ses membres au milieu de nous, le plus puissant des
encouragements. Que les hommes éminents qui la composent me
permellent de leur témoigner ici ma reconnaissance!
S'il est une proposition qui, à force d'être redite, tienne, suivant
une expression de Massillon, de la bassesse, de la trivialité du
proverbe, c'est assurément cette th,èse tant de fois reproduite de
l'utilité, de la diguité d·es lettres el des sciences. Eh bien! lUessieurs, ce lieu commun rebattu, je me vois 'amené à le reprendre
encore devant .vous, devant un auditoire si éclairé, si poli, si pénétré déjà des vérités dont je vais
Peut-être me le
pardonnerez-vous, quand j'aurai complétemenl développé ma
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L'œuvre du Créateur présente deux ordres de faits marqués de
caractères si opposés, que l'on comprend difficilement qu'il ait jàmais èté possible de les confondre. Elle nous montre d'un èôté la
matière et ses lois, de l'autre les choses de l'esprit et de l'âme.
Ici l'impulsion que la vapeur, que l'èlectricite communiquent aux:
corps; là ces directions qu'uiÙ:J force intelligente, qu'une activité
libre imprime aux actions de l'homme, et, souvent, à la matière
elle-même.
Aveugles dans leur marche, les· agents de la nature physique
vont droi_t devant eux : l'observation la plus attentive ne découvrirait pas dans leur allure la moindre trace d'hésitation, de choix,
de délibération: tout ce qui leur fait' obstacle, ils l'emportent ou
le détruisent : ils ne se détourneraient pas de leur voie pour prévenit· un affreux. désastre, pour empêcher la ruine d'un monde.
Combien sont différents les fàits qui relèvent de l'intelligence et
de la volonté! au lieu de 'ces terribles machines dont l'énergie
brutale ne laisse parfois à sa suite qu'épouvante et désolation,
nous voyons une puissance, douée d'une admirable souplesse,
prompte à tout prévoir, habile à vaincre les difficultés, ou bien à
les tourner, quand la prudence ordonne de ne pas les aborder de
front.
.
A ces traits, Dlessieurs, vous avez reconnu <t ce roseau, le plus
:» faible de la nature, mais roseau pensant,'» et, avec Pascal, vous.
répétez: <t quand l'univers l'écraserai!, l'homme serait encore plus
:» noble que. ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avan- ·
» tage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.»
besoin d'ajouter que la grandeur de l'esprit humain ne
tient pas seulement à ce que l'homme a reçu du Crêateur la faculté de savoir et de comprendre? qu'elle résulte aussi de ce que
ce don de la pensée nous permet, dans bien des cas, de dominer
les choses du dehors, de les diriger, de les faiœ servir à nos he.:.
soins, de les rendre aussi profitables qu'elles pourraient devanir
menaçantes et nuisibles, si Dieu ne nous avait donoé les moyens
d'y mettre la main? arriver au vrai est,. assurément, t!Il de nos
priviléges; mais, dans les conditions de notre existence
plus
actueile, faire ce qui est utile et hon est une perfection plus grande
�encore. Savoir n'a tout son prix pour nous que lorsqu'il nous
amène à pouvoir.
on
Dans le monde
je te devance,
:Malheureux qui rève ou qui pense,
Heureux èelui qui sait agir!
Ct>s vers, d'un poële, qui cède d'ordinaire à d'.:llltres inspirations, de l'auteur des Bretons et' de 11/arie, reproduisent une vérité, que je crois certaine. Ils rappellent, non sans garder quelque
trace de l'exagération naturelle à la poésie, que notre destinée,
ici-bas, est, avant toul, le travail et l'action.
Or, ce principe intelligent et libre ouvre à l'hommè les tré"'
sors de la science, en même temps qu'il prèpare pour lui les
conquêtes de l'industrie, et le corps enseignant est chargé du soin
d'en diriger la culture, d'en assurer le développement. Il sait tout
ce que réclament de dévouement des fonctions auxquelles se rattachent à la fois, et la dignité de notre nature, et les pt·ogrès de la
richesse publique. Plus la tàche est noble et grande, plus les obligations qu'elle impose sont étroites et nombreuses; c'est, lUessieurs, pour mieux montrer toute l'étendue de ces devoirs que je
me suis laissé aller aux réflexions que vous venez d'entendre •
•Je suis heureux d'apporter ici l'assurance. que, durant le cours
de la dernière anaée scolaire, aucune partie de cet important
mandat n'a été négligée dans le ressort de l'Académie de Nancy.
Grâce aux efforts éclairés de 1\UI. les Préfets, gràce à la munificence des administrations départementales et communales'
nous voyons approchet· le moment où l'instruction élémentaire,
distribuée avec une généreuse pr()fusion aux populations laborieuses des villes el des campagnes, aura pénétré partout où elle
doit arriver. Le perfectionnement des méthodes, l'habitude que
prennent les maîtres de veiller avec une égale sollicitude à l'éducation des enfants et à leur instruction, d'affermir en eux le bon
sens, de leur ·donner sur toutes choses des idées sages et pratiques, de développer dans ces jeunes àmes le sentiment du respect, les affections pieuses, la religion du devoir, nous donnent
d'ailleurs l'assurance .que nos écoles primaires élevent pour le
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pays une .génération forte et saine· de citoyens uliles, honnêtes,
judicieux, sincèrement dévoués à la ·patrie et au prince qui la
gouverne si glorieusement.
Même progrès pour les études secondaires. Les lycées impériaux, les colléges, les établissements privés ouverts à cet enseignement voient s'accroître, chaque année, la jeune population qui
les fréquente. Tout promet aux professions savantes, aux divers
publics que les .écoles du gouv'ernement alimentent, aux
rangs élevés du commerce et de l'industrie des hommes qui, joignant aux garanties d'une forte culture religieuse et mm·ale celle
d'une instruction appropriée aux besoins de notre époque, sauront s'élever à la hauteur des destinées que semblent annoncer au
pays les merveilleuses découvertes de la science, les étonnantes·
révolutions qu'elle a réalisées de nos jours.
Pour compléter cette rapide revue des différentes branches de
l'enseignement, il me resterait,
à vous parler de l'instruction supérieure: mais j'ai besoin, avant d'aborder cette partie
de mon sujet, de ramener, un moment voire attention sur l'ensemble de notre système d'éducation publique.
On ne pouvait guère espérer que la réforme qu'il a subie dans
ces derniers temps, et que l'esprit de notre époque rendait nécessaire, s'arrêterait du premier coup, sans hésitation ni tâtonnement, à la limite précise où cesse l'avantage d'améliorer, où commence le danger d'innover. Les choses de ce monde vont d'un
autre pas; avant d'arriver à un état définitif d'équilibre, elles oscillent autour du point où elles viendront enfiG se fixer. il était.
donc facile de prévoir que l'on aurait à prendre conseil de l'ex- .
périence, à demander au temps les moyens de perfectionner i'organisalion nouvelle, et de ramener à une juste mesure ce que les
pt·emiers essais auraient eu d'excessif.
Personne, assurément, ne pouvait mettre au service de celle
œuvre de tempérament et de sagesse une raison plus ferme, plus
de circonspection, plus de prudente réserve, que le magistrat éminent qui est aujourd'hui à
de l'Université.
Aprè!l avoir donné aux fonctionnaires de l'enseignement, et,
tout d'abord à ceux qui occupent les rangs les plus modestes de-
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la hiérarchie universitaire, despreuves
paternel
M. le
lllinistre de l'Instruction publique a montré, dans une sét·ie dP.
mesures lentement
que sa sollicitude éclairée pour les
choses égalait ses bienveillantes sympathies pour les personnes.
Les modifications introduites dans le régime de l'école normale supérieure; les conditions de l'agrégation modifiées; les
épreuves qui conduisent aux grades devenues plus sincères, plus
fa,•orables aux candidats qui sont en mesure de faire preuve
d'une éducation littéraire sérieuse et de bon aloi; tels ont été les
principaux objets de ces réglemenls qui, sans changer les bases
du plan adopté en 1852, ont rendu aux maitres, aux élèves, à la
société, des garanties dont la nécessité s'était révélée.
Je me borne à indiquer ces nombreuses améliorations : mais il
en est une dont l'importance réclame une mention plus détaillée;
Elle se rattache d'ailleurs d'une manière intime à l'enseignement
supérieur, objet spécial de notre réunion. Je veux parler du décret du 23 aoùt dernier, qui rétablit pour les étudiants des
enliés de médecine, aspirant au doctorat, l'obligation de produire,
avant de prendre leur première inscription, le diplôme de bachelier ès lettres.
« Il faut,» disait M. le Ministre, dans le rapport à la suite duquel est intervenu le nouveau règlement, <<il faut qne la médecine,
» luttant contre les maladies de l'homme, connaisse l'homme tout
> entier, dans sa double essence physique et morale; c'est en
» spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'en» seignements positifs, que notre époque a si largement constitué
» l'art de guérir, et l'a placé au sommet des professions sociales.»
Le médecin digne de ce titre, a besoin de toutes les ressources
d'un esprit juste et pénétrant. Pourquoi donc serait-il dispensé de
faire preuve d'une forte éducation Jiitérafre? « de ces études, » cc
sont encore les expressions du rapport à l'Empereur, «qui don» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plus déli> cales etles impulsions les plus heureuses?»
Nos pères plaçaient bien haut dans leur estime l'art d'Hippocrate et de Galien. Nous trouvons à ce sujet, dans les statuls
publiés en 1598, sous le règne de Henri IV, de curieux détails.
'
1
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Si déjà l'on n'exigeait plus, à ceUè époque, du licencié et du docteur en médecine, comme on l'exige· du· ministre des autels, la
condition du célibat qui h.Ji avait été longtemps imposée, c'était
encore avec toute la solennité d'une cérémonie religieuse que la
Faculté procédait la coliaLion dè ses grades. Réunis en grande
pompe dans une des salles du palais épiscopal, les récipiendaires,
à genoux et la tête découverte, recevaient du chancelier : licentiam et facultatem
interpretandi et faciendl medici""'
nam, hic et uhique terrarum.
Le respect me ferme la bouche et m'empêche de pousser plus
loin cette citation. Elle se termine, dans le statut, par la formule
que l'Eglise emploie pour tous les actes qu'elle veut marquer
· d'un caractère auguste et sacré.
Vous 1e voyez,
les médecins, votre belle profession était
encore, à la fin du XVI• siècle, considérée comme un sacerdoce.
On allait même, afin de maintenir la dignité de l'mdre, ordini
enim medici dignitatem puram integ1·amque conservari par est,
jusqu'à exiger des gradués le serment de ne pas exercer la· chi·
rurgie, qui était alors mise au rang des arls manuels.
Ce n'est plus déroger, nous le savons, que de joindre aux théories les plus élevées, j'ai. presque dit aux inspirations du génie
médical, la dextérité que réclament les délicates opérations dont
les progrès de l'anatomie ont enrichi l'art du chirurgien. Toutefois, 1\'Iessieurs, le sentiment qui avait dicté ces vieux usages, qui,
par leur naïveté, ont peut-être amené le sourire sur vos lèvres,
n'a rien perdu de sa vérité ni de sa force.
Loin de moi la pensée de rabaisser aux yeux de nos jeunes
étudiants en médecine l'importance des études
Puissent-ils, au contraire, apporter une nouvelle ardeur à profiter des
leçons qui ont pour ohj.et l'anatomie, l'histoire naturelle, la chimie, la matière médicale ; en un mot, toutes les parties du programme réglementaire! mais, en même temps, qu'ils n'oublient
jamais, la considération et le succès sont pour eux à, ce prix,
qu'après avoir consacré de laborieuses veilles à l'observation attentive de la structure du eorps humain, et des accidents sans
nombre donl il est le théâtre, ils n'auraient accompli que la moitié
a
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de leur tâche, s'ils négligeaient les moyens
à là connaissance des phénomènes moraux qui accompagnent les affections morbides, et souvent les modifient. Le médecin doil lire
dans notre âme, aussi sûrement qu'il sait reconnaître l'état patho:
logique de nos organes. Habile à saisir la pènsée du malade, le
sentiment qui l'agite, le désir qui le tourmente, à interpréter une
parole échappée au délire de la fièvre, un regard où se trahit le
secret que l'on voudrait cacher, il saura trouver le conseil qui
encourage, le mot qui console. Là, nous le savons tous,, est souvent le remède le plus certain.
Or cette pénétration, cette aptitude à saisir le sentiment et la
pensée jusque dans leur expression la plus fugitive, dans leurs
nuances les plus délicates, rien, vous ne l'ignorez pas, Messieurs,
n'est propre à les faire naître, à les développer, comme l'étude"
des lettres. Rarement le médecin, dans la pratique de son art,
peut donner à ses raisonnen1ents ce degré d'exactitude et de pré-.
cision que le mathématicien met dans ses déductions. Des conjectures, des probabilités, une sorte de divination, tels sont d'ordinaire les guides qu'il est obligé de suivre. Il ne viserait pas sans
danger à plus de rigueur. Le tact prompt et sûr qui doit lui
servir de guide s'accommoderait mat des allures de l'algébriste ou
du géomètre. Cette exquise finesse d'appréciation est le fruit
'·
naturel de l'étude des belles-lettres.
Le règlement du 25 août a été rédigé sous l'impression de ces.
vérités, au point de vue des progrès de l'art de guérir, comme à
celui de la dignité du corps médical, ce décret ne peut maoquet·
d'être accueilli avec une vive gratitude.
Nos trois établissements d'instruction supérieure apportent à .
poursuivre leurs travaux la consciencieuse régularité, l'ardeur et
le dévouement qu'ils n'ont cessé de montrer depuis leur création.
Il était à craindre, en ce qui concerne particulièrement la Faculté des sciences, qu'après la première période triennale, au
moment où les professeurs auraient à enseigner de nouveau ce
qui avait déjà fait le sujet de .)eurs leçons, l'auditoire ne se renon·
velàt pas d'une manière complète. L'épreuve a été traversée avec
succès. On peut donc regarder l'avenir de cet enseignement
comme assuré.
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'Pénélrés tous· d'un même sentimenl, ammes du vif désir· de
soutenir la religion des lettres, que l'on dît en péril, de
de propager le goût ·des choses de l'espr·it, et, surtout, de faire
servir cette haute culture de l'intelligence au profit moral des
hommes, l\01. les professeurs de la Faculté des le,Ures ont continué ùe consacrer à t'œuvre commune tout ce qu'ils ont de force
e'! de talent.
L'École de médecine a pu regretter de ne pas voir autour de
ses chaires un auditoire plus nombreux. Son zèle toutefois n'en a
pas <été refroidi. Elle sait que l'on ne mesurera pas la valeur
ses services au nombre, mais aux succès des élèves qui suivent
ses cours. Sons ce rapport, les derniers examens ont prouvé
qu'elle était restée digne de ses honorables antécédents.
Dans une récente et solennelle occasion, M. le l\'linistre disait
du haut enseignement en général « qu'il se distingue en France
» autant par la sûreté de ses docll'ines que par l'éclat de ses con·
» naissances ou de ses talents.» Les Facultés de Nancy justifient,
pour leur part, ce bel éloge. Un juge dont personne ne mettra la ·
compétence en doute, le membre de l'Académie française, le
critique éminent que l'autorité supérieure a mis â la tête de notre grande école normale, pal'ce qu'il était à ses yeux « l'homme
» de lettres par excellence, celui qui représente peut-être le
» mieux parmi nous les saines traditions littéraires si chères à
»
impériale, » l'tl. Désiré Nisard, sortant de nos cours,
me félicitait naguère, avec ce ton ému, avec cet accent d'une
sincère conviction, de me trouver à la lê!e d'un corps de professeurs qui unit à un si haut degré les dons de l'esprit aux plus
précieuses qualités du cœur.
La crojx que vous voyez, pour la première fois, briller sur la
toge de M. le Doyen' de la Faculté des lettres est venue, Messieurs, donner depuis une sanction officielle à ces paroles de
satisfaction.
Une seule circonstance, le suffrage de ses confrèl'es, pouvait
ajouter encore, pour le nouveau membre de la Légion d'honnem·
au prh: d'une si éminente distinction, cette consécration ne lui a
pas manqué. Dans une lettre que vous me pardonnerez de citer,
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parce qu'elle honore ceux qui Pont écrite et celui qui en était
l'objet. Les collègues de M. Benoit me disaient : « Si nous
nions pour notre digne chef la distinction que nous sollicitons
» pour lui, ce serait pour chacun de nous la meilleure récompense
l> de nos travaux et de nos efforts individuels. })
Malgré mon désit· d'abréger, malgré ma crainte d'avoir déjà.
mis votre patience à une trop
épreuve, je ne puis,
sieurs, terminer cette allocution sans acquitter, au nom de l'Uni.;
versité, une dette de reconnaissance.
Ancienne résidence· d'une cour brillante et polie, royal séjour
du philosophe bienfaisant, capitale de l'excellent pays de Lorraine, centre autour duquel rayonnent lous lès intérêts de l'une
des régions les plus belles de notre belle France, la ville de Nancy
a confiance dans ses destinées.
Un décret récent en a fait. le chef-lieu d'un vaste gouvernement
militaire. Les chaleureuses acclamations qui ont salué l'arrivée
dans nos mm·s de l'hôte illustre que cet acJe de la volonté de
l'Empereur y amenait, prouvent que lès sentiments de notre
intelligente et patriotique population ne sont' pas au-dessous de la
position que la force des choses prépare pour elle.
Maintenant, est-il besoin de vous dire que les administt·ateun;
de celte noble cité savent comprendre les
qui naissent
pour elle de son passé et de son avenir? Le palais que la ville.
élève en ce moment aux lettres et a·ux sciences le proclame assez
hautement.·
Qu'il s'agisse de construire un atelier, une usine, l'économie la
plus sévère devra présider aux travaux; il
comme on le
dit dans la langue de l'industrie, réduire le plus possible Je prill;
de rer;ient, les frais génémux. En pareille matière, on ne saurait
apporter trop de soin à diminuer les charges, afin, d'augmenter le
produit net.
Appliquera-t-on les mêmes calculs quand il sera question de
l'une de ces idées immuables, de l'un de ces impérissables principes qui dominent les changements de la matière, les mobiles
intérêts de l'industrie!
Ces imposantes cathédrales que nous a léguées le moyen âge,
�16
l'admirablè église de Saint-Pierre,les cMlèaUt de nos rois, les pa:..
lais de la justice ou des arts, tout ce qui réveille l'idée de la divinité, de l'autorité, de la grandeur morale, du bien, du juste, du
beau, se mesure d'a prés
règles. Ce qui. parle du ciel,
doit pas être fragile, mais solide el durable.
Honneur à l'administration assez noblement inspirée pour comprendre de pareilles vérités, assez généreuse pour doler ses
éco.les de haut enseignement d'une demeure digne des grandes
idées qu'elles représentent!
Il est bon, croyez·le, Messieurs; de montrer à la masse d'une
.population pl!r des signes extérieurs et sensibles, en quel degré
d'estime on tient les choses de l'esprit et de l'âme. En agit· ainsi,
c'est prêter un puissant con9ours aux efforts que fait le Gouvernement de l'Empereur pour assurer la grandeur et )a prospérité
du pays.
ne
�RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÈ DES ,SCIENCES.
MONSIEUR LE RECTEUR,
l\fONSEIGNEUR,
MESSIEURS,
L'immortel créateur de l'Université impériale, en inslituan.t les
Facultés des sciences, semble avoir prévu, avec l'inspiration du
génie, l'impor.tance que devaient acquérir les études scientjfiques
dans nos sociétés modernes. Ces Facultés ne conduisent pas, il est
vrai, comme celles de droit et de médecine, directement à une
profession déterminée ; les connaissances qu'elles répandent
autour d'elles sont générales, mais utiles etmême indispensables
dans un grand nombre de caniéres , qui, sans l'appui de la
science, ne peuvent être parcourues avec succès. Aussi Napovoulu que les portes de ces établissements fussent
léon I••
largement ouvertes, que l'accès en devînt facite à tous ceux qui,
ayant puisé ·dans nos établissements d'enseignement secondaire
les premiers éléments des sciences, ont la noble ambition de se
livrer à des études plus élevées et plus fécondes. Certaines fonctions publiques, exigeant des candidats, qui aspirent à l'honneur
de les remplir, une instruction scientifique plus ou moins étendue,
c'est aux Facultés dés sciences qu,'a
confiée la mission de çon·
2
�18
férer les grades, qui deviennent· ainsi, en faveur dç ceux qui les
obtiennent, une garantie d'intetligence,d'habitùdes du travail et
de connaissances acquises. Tel est
double but qui leur a été
assigné par leur fondateur (t} ; mais par la force même des choses,
l'enseignement s_upérieur conduit presque nécessairement les
qui en sont chargés, à des recherches nouvelles ;
encouragés, du reste, par tous les hommes éminents qui, depuis
cinquante ans, se sont succédés dans la direction du Ministère de
l'Instruction publique, ces travaux scientifiques, enlrepris dans
tous nos grands centres d'enseignement pendant une période déjà
longue, n'ont pas été sans résultats pour l'avancement des
ces, et les annales de nos sociétés savantes viendraient au besoin .
fournir la preuve de ce que j'avance. Ces trois ordres de considérations me tracent naturellement la marche que je dois suivre
dans ce compte rendu; je passerai successivement en revue l'enseignement, la collation des grades et enfin les
particuliers
des professeurs.
le
ENSEIGNEMENT.
Nous sommes restés fidèles aux tendances que nous avons
suivies depuis l'origine de notre jeu [le l!'aculté; nous avons
continu.é à divi$er notre enseignement en deux série$ de cours,
les
plus spécialement théoriques, les autres plus essentiellement pratiques.
I. Dans nos leçons théoriques, ·nous avons, pour la seconde
fois, terminé le cours complet d'études, que les instructions ministérielles nous prescrivent de parcourir dans une période de
deux années. Si celte marche a l'avantage de ne pas prolonger
outre mesure le temps que les étudiants doivent passer prés des
Facultés, elle me condamne à dérouler fréquemment sous vos
yeux le même tableau .des matières enseignées; il m'est bien
difficile de vous présenter, sous des aspects nouveaux, l'énumération d'actes, qui se produisent constamment dans le même ordre
(i) Décret organigue du i7 mars !808.
�........ 19·
et sous des formes très-peu variées. J'ai cru dés: lorll cohvenâhle
de ne pas donner une grande extension à cette p'artië de mon
rapport, pour ne pas trop fatiguer votre attention.
1\1. Nicklès a professé, cette année, la chimie minérale eL il a
suivi la même marche, que nous avons indiquée dans notre
compte rendu de 1856. Nous devons ajouter toutefois, que' notre .
collègue a eu soin de tenir son enseignement au courant des dé ..
couvertes principales, qui se sont produi'tes, depuis deux années,
dans .le domaine de la chimie minérale. Ainsi la question des
équivalents des corps simples a fait un pas important; de
velles propriétés orit été reconnues à quelques métalloïdes, tels
que l'iode et le silicium ; la préparation des métaux alcalins, tels
que le sodium et l'aluminium, s'est simplifiée; un nouveau procédé, plus facile et moins insalubre que celui de Leblanc,
giné par notre concitoyen, le docteur AntoninTurk, pour extraire
la soude du sel gemme, a été l'objet d'essais nombreux de la part
de M. le professeur Nicidês et, sous son inspiration, il s'est fondé,
près de Nancy, un grand établissement destiné à exploiter cette
découverte.
M. Chautard, pour rendre ses ·le<.;ons de physique accessibles et
profitables au plus gt·and nombre, a divisé,;son enseignement en
deux cours distincts, l'un purement expérimental, l'autre enlié·
rement théorique et destiné aux candidats à la licence ès sciences.
Dans le cours expérimental, il s'est d'abord occupé des propriétés
moléculaires des corps et d'une classe de phénomènes qui dépen.dent intimement de ces mêmes propriétés, nous voulons parler
de l'acoustique. La production et la transmission du son, la théo" _
rie physique de la gamme, ainsi que des différents instrùments
de musique ont été l'objet de ses leçons du premier semestre.
Dans la seconde partie de l'année, après avoir rappelé les propriétés générales des rayons lumineux, il a étudié spécialement
la réfraction et la polarisation de la lumière; il a pu réaliser;
devant ses auditeurs, au moyen des riches collections de feu notre
compatriote, Alex. de Haldat, mises généreusement à sa .disposition, les nombreuses et magnifiques expériences de polarisation
chromatique et de polarisa.tion circulaire. "
�20
'Le C(mrs de p'hysique mathématique a été consacré à l1étude
•île la chaleur, notamment de la calorimêtrîe.
1\'I. Lafon, dans son cours de .mécanique rationnelle, après
:avoir·étudiéle mouvement des corps solides, a examiné les. causes
'Où 'forces qui le produisent. Il a· consacré plusieurs leçons aux
mouvements relatifs, et les principes qu'il a établis lui ont permis
de dolnrer l'explication de la belle expérience de Foucault sur le
Il a exposé ensuite le principe des vitesses virtuelles et il
en a L'lit plusieurs applications importantes; le théorème de Carnot,
pa:rexemple,quijoue un si grand rôle dans l'étude des machines, a été
démontré d'une manière générale. Passant enfin à des phénomènes
plus complexes, il s'est occup,é du pendule composé, du pendule
balistique et de la rotation d'un corps autour d'un point fixe, ce
qui; l'a conduit à
d'une manière complète la théorie des
engrenages, des volants et des régulateurs à force centrifuge.
M. Renard a démontré la première partie du calcul différentiel,
en suivant régulièrement Je programme de la licence ès sciences
·mathématiques.
J'ai consacré, pendant le semestre d'hiver, deux leçons par
'semaine à la Zoologie proprement dite. Après .avoir étudié les
questions générales, qui servent de hase à cette. belle, science, j'ai
exposé rapidement l'histoire naturelle de l'homme et des races
humaines ; mais l'organisation générale des quatre classes d'animaux vertébrés, de leurs différents ordres, et enfin des notions
assez étendues sur les espèces utiles à l'homme, ont été l'objet
principalde cet enseignement.
J'ai consacré en outre, pendant le même semestre, une leçon
par semaine à l'étude de l'anatomie et de la physiologie comparées. J'ai exposé dans ces leçons les modificati.ons que présentent
dans la série animale les organes de nutrition, et expliqué le mé·
canisrne des fonctions qu'ils exécutent•
Pendant le semestre d'été, j'ai démontré , les principes sur
lesquels reposent les. classifications botaniques. et étudié avec
détails les principales fall:lilles naturelles que
le règne
végétal.
II. Nos cours pratiques, destinés spécialement· au.l élèves d.es
�21
sciences appliqùèes, et que fréquentent toùjourùveli assidûilëles
jeunes gens de la ville, qui se 'destinent à l'industrrè ou aux di:.
verses professions mécaniques, ont suivi leur marche régulière et.
rien n'a été changé à leur
Dans le cours de ·chim:ie. appliquée, M. Nicklès s'est uticupé'
spécialement des ·substances ·minérales qu'on rencontre dans les
terrains secondaires 1 constituant la presque totalité dll sol 'du
département de la 1.\leurthe et qui sont exploitées pour lès besoins
de nos industries locales. Les matériaux de constructions qùe ces
terrains fournissent, les grès, les calcaires, les ealeairés' hydrauli"
ques, le plâtre, les ai·giles, les marnés argHeuses, etc., ont été
d'abord étudiés. Puis passant 'aux minéraux proptementdits, tels
que le sel gemme, les ·minerais de fer et de n1anganèse, les pyri·
les, les croprolilhes, etc., il a établi leur mode de·gisément et leurs
principaux caractères physiques et chimiques. Ces connaissances
préliminaires seront acquises aux auditeurs, lorsque l\1 •. Je pro·
fesseurde chimie traitera de Pe:x<ploitation et de la mise en œuvre·
de ces mêmes. minerais, tâche qu'il se propose d'entreprendre
pendant l'année scolaire qui s'ouvre aujourd'hui.
Dans son cours de physique appliquée, lU. Cbautârd, aprèS·
avoir indiqué les principales sources d'électricité, s'est
d'une manière spéiJiale, sur celles qui sont d'un empl()iîmm:édiaf:i
dans l'industrie. II a été ainsi conduit à l'étude de
mie, à laquelle lès arts métallurgiques empruntent des procédés
nouveaux ·pour·extraire les métaux; le doreur, les moyens de se,
soustraire aux dangers d'une profession pénible·etinsaluhre; le·
mouleur, la faculté de reproduire, d'une manière aussi ·prompte
que fidèle, les détails les plus délicats d'un dessin. Nommer lâ
galvanoplàstie, c'est résumer en un seul mot l'une des plus admirables conquêtes de l'industrie contemporaine.
M. Renard a enseigné la géométrie descriptive eL ses applications à la théorie des ombres, à la perspective, 'à la ·coupe des
pierres et à la t6pographie; Celte dernière partie: du cours ne
. pouvait se borner à de simples ·démonstrations théoriques; comme
les années précédentes, les auditeurs' de son cours ont été éonduits
sur le terrain, où ils ont pu être initiés au maniem·ent 'des instrumenls et à la pratique des travaux topographiques.
�22
-'·
: M; ·Làfon a fait cette ·année le cours complel de mécaniqueappliquée. Désirant meUre son enseignement à la portée de
il a pris soin de simplifier, autant que possible, la démonstration
des formules, dont il a fait usage. Il s'est appliqué également à
appuyer la théoriè sur de nombreux exemples, choisis dans les
1
usines du pays. II a visité lui-même, cette année, un certain
n.ombre d'établissements de ce genre; il y a étudié les machines
employées dan.s nos diverses industries; il a. poussé même ses.
explorations dans les vallées de la chaîne des Vosges et dans la
plaine de-l'Alsace.
M. le docteur L. Parisot a continué à s'associer à nos travaux.
Ses savantes leçons ont eu, cette année, spécialement pour objet
l'étude de l'llygiène dans ses rapports avec les professions. Il ne
pouvait traiter un sujet plus important et d'une utilité plus pra·
tique pour ses nombreux auditeurs.
Des herborisations ont eu lieu, chaque semaine, pendant tout
Je semestre d'élé. Ces excursions scientifiques dans la campagne,
qui ont pris naissance, il y a trois siècles, dans les Facultés de
médecine et qui n'ont jamais cessé d'être en usage dans toutes les
Universités de l'Europe, constituent le moyen le p.lus. efficace
d'inspirer aux jeunes gens le goût des sciences botaniques. Nous.
n'avons pas dù les négliger et priver nos auditeurs de cette
source d'instruction.
Des manipulations de physique et de chimie et des conférences
Sllr la zoologie ont eu lieu comme par le passé. Enfin les travaux
graphiques, pour lesquels depuis trois ans, M. Mélin nous prête
son concours dévoué, sont venus compléter notre enseignement
des sciences appliquées.
COLLATION DES GRADES'.
La Faculté a été appelée cette année, à conférer pour la première·
fois le diplôme de docteur ès sciences. Ce grade élevé, auquel des Ira ..
vaux sérieux et des épreuves difficiles permettent seuls d'atteindre,
a été accordé à M. Schlagdenhaufen, qui, deux ans auparavant,
avait conquis celui de licencié ès sciences physiques avec dis-
�tinction. Les thèses qu'il a soumises au jugement de·Ja·Facult6
ont pour objet, la première des Recherches sur le
dé
carbone; la. seconde est im Essai sur la polarisatlon du' quartz.
Dans sa thêse de chimie, lU. Schlagdenhaufen a examiné suc-.;;
cessivement, quelle est l'action qu'exerce, sous .l'influence de la.
chaleur et d'unè' haute pression, le sùlfure de carbone sur l'eau,
sur
oxydes métalliques, sur l'ammoniaque et les composés,
dont cette substance est la base et enfin sur les acides. minéraux.
Dans une seconde série d'expériences, il a traité les acides de.
différents genres et plusieurs de leurs combinaisons avec les oxydes, non plus·dans un tube scellé. et sous pression, mais dans un tube
ouvert, chauffé au rouge et sous l'action du sulfure de cârbone en.
vapeurs. Toutes ces recherches l'ont conduit à constater un certain nombre de faits curieux et complétement nouveaux pour Il(
science.
Sous ce dernier point de vue sa thèse de physique n'offre pas
le même intérêt; les conclusions lnême de ce,second travail n'ont
pas pam appuyées sur un nombre suffisant d'expériences;< mais iL
y a faît preuve néantrioins,de connaissances solides.
Dans la discussion,·
candidat a exposé avec beaucoup de
netteté les résultats de ses< recherches; il< a répondu, avec non
moins de précision, àux observations qui lui ont été présentées et
il a démontré à ses juges qu'il possède â fond les théories chi•
rpiques;
Trois candidats
sont présentés aux épreuves de la licence.
M. Leyssenne, maitre répétiteur au Lycée de Mètz, ·a seul saiis-"
fait. à l'examen et a obtenu le grade de licencié ès sciences
mathéruatiqùes.
Dans le .cours de l'année classique, 274 jeunes gens sont venus,
de tous les points de la pro"V:inée académique; nous ·demander le
diplôme de bachelier ès sciences. Sur ce nombre t 20 ont été
ajournés pour les compositions; 54 ont succombé. aux épreuves
orales et 120 ont été jugés dignes du grade sollicité. :tes examens
ont été généralement médiocres; la note très-bien n'a pu être
accordée celte année â aucun candidat et deux·d'entre eux seulement ont obtenu la mention bien. La faiblesse des candidats mal-
�heureux s'est monfrée d'une manière
manifeste dans tes
épreuves scientifiques que dans les épreuves littéraires; ainsi la
composition de mathématiques a entràiné l'ajournement d'un plus
grand nombre d'entre eux que la version latine. L'explicàtion
des àuteurs â même été. assez: gènéralement·satisfaisante, l'histoire
moins rmais .Ja.·logiqüe a 'fourni ·la plus grande proportion de
boules noires, qu'ait produit l'examen littéràire; preuve évidente
que beaucoup de candidats. viennent s'exposer aux épreuves, sans
avoir terminé le cours complet des études clàssiques. Nous adju·
rons de nouveau, et dans l'intérêt de leur
et pour leur·
éviter une déception pénible, ceux d'entre eux, qui ont malbeu-c
reusement négligé une partie dé leurs études, de combler cette
lacune, avant de se présenter devant nôus. Les nouveaux programmes, qui ne. limitent plus chacun· des examinateurs à une.
question circonscrite, d'où il leur était inlerdit de sortir, mais qui
leur laissent la faculté d'étendre l'interro.gation successi\'ement
sur plùsieurs sujets, donnent à .leurs appréciations une précision
aussi rigoureuse qu'iLest possible. Ces conditions, dans lesquelles
les règlements noùveaux. placent les candidats, sont favorables a
c.eux d'entre eux qui ont fait des études, même ordinaires, mais
consciencieuses et complètes. Elles laissent peu de chances, au
contraire, aux jeunes gens qur s'exposent à l'examen sans une
préparation suffisante. Loin de nous cependant la pensée de porterle découragement dans l'esprit des candidats qui ont été
nés; ils petivent tous conquérir sàns difficulté le diplôme qu'ils
ambitionnent, à la seule condition de .le vouloir sérieusement.
Nous voyons chaque ànnée des candidats qui, même après avoir·
essuyé plusieurs échecs successifs, n'ont pas désespéré de l'avenir,
ont su remplir le vide que laissait leur instruction et ont ·subi
ensuite l'examen d'une ·manière satisfaisante, quèlquefois même
distinguée. Je n'ai pas besoin d'ajouter que ·la Faculté a été
reuse de voir leurs efforts couronnés de succès.
�25
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS.
Il me reste, Messieurs, une tâche bien délicate â remplir ; mais
.les instructions ministérielles .m'en imposent Je· devoir et je dois
obéir. J'ai à vous parler encore des travaux particuliers des
professe' urs •
. M. Renard a présenté à l'Institut un mémoire sur la distribution
de l'électricité à la surface des corps, en parlant de l'hypothèse
d'un seul fluide et l'auteur est arrivé par le èaleul ·aux mêmes
résultats que Poisson a obtenus en admettant l'ex.iste!tce·de dèux
fluides distincts. Notre collègue ·se propose èncore d'étendre ses
idées théoriques aux diverses branches de l'électricité.
lU. La fon a publié un travail sur les formules· de M. ·Encke,
relatives aux quadratures; il est
à les simplifier et à en
rendre la démonstration moins étendue. Avec la collaboration de
M. Terquem, il a traduit en outre et annoté un autre mémoire
du célèbre astronome de Berlin, qui a pour objet l'emploi d'une
méthode nouvelle pour calculer les perturbations des planètes.
Nous devons â M. Chautard : 1° une note .relative à l'action
de l'acide sulfurique sur le camphre du Japon; 2° 'un mémoire
sur la constitution de l'acide pyrotérébique et sur deux nouvelles
séries d'acides organiques homologues; 5° un travail sur le campb re de matricaire et sur les propriétés optiques des différentes
espèces de camphre connues.
Je signalerai enfin trois publications de M. Nicklès, et d'abord
une analyse, faite à la demande de l'autorité municipale, des eaux
de la nouvelle source découverte à Laxou ; en second lieu un
mémoire sur une nouvelle classe de composés organiques, dont .
le point de départ est la découverte,· faite par lui, il y a une di- ·
zaine d'années, de l'acide butyro-acétique,
il est parvenu
depuis à opérer la synthèse, au moyen d'un procédé, qui vraisemblablement permettra d'obtenir un plus grand nombre de ces
composés nouveaux. A côté des recherches de chimie pure, qua
nous venons d'indiquer, M. Nicklès s'est occupé d'une question
de physique mécaniqùe, qui se rattache à l'entreprise, aujourd'hui
�26
eu voie d'exécution, dü percement du mont Cenis et aussi au pro·
jet qui établirait une voie souterraine 9e communication entre la
France et l'Angleterre. Il s'est demandé quels moteurs on y appliquera? Sera-ce la machine à vapeur? Mais les faits el le calcul
lui ont paru démontrer que ce mode de traction rendrait en peu
de jours inhabitables ces voies creusées dans la crofile du globe
par les torrents d'acide carbonique qui s'échapperaient du foyer
et qué la màchine elle-même s'arrêterait par le manque d'air
capable
la combustion. Il conclut que le moteur qu'il
faut préférer est l'air comprimé,· dont les puissants effets ont été
suffisamment expérimentés et qui présenterait en oùtre l'avantage
de renouveler l'air de ces longues galer_ies souterraines.
Tel est, Messieurs, l'exposé succinct des travaux et des actes
accomplis par la Faculté des sciences, pendant la dernière année
scolaire.
pàr l'intérêt que la ville de Nancy porte à
ses établissements d'enseignement supérieur et par les sacrifices
qu'elle s'impose, pour mettre bientôt à notre disposition un local
qui, noùs permettra de classer nos. collections scientifiques et d'utiliser tous nos moyens d'action, nous ferons tous nos efforts pour
maintenir la Faculté des sciences dans les conditions favorables
que lui ont faites les tendances si développées, qui portent nos
populations lorraines vers la culture d.es sciences.
�RAPPORT
llll
. M. Ca. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
MESSIEURS,
Le premier besoin de mon cœur, en cette reunion solennelle, esl
d'exprimer ma pieuse reconnaissance au chef de celle Académie,
qui, dans son estime pour les travaux de notre Faculté des lettres, a demandé et obtenu en faveur de son Doyen la [llus éclatante récompense. Il m'est bien doux aussi,
payant cette dette·
sacrée du cœur; d'y associer ces généreux collègues, qui de leur
côté réclamaient, pour prix de leurs propres services, que leur
afné fût décoré. Que cette démarche en effet ajoute p'our moi à
la valeur de Ia croix? C'est la Faculté toute entière, que le Ministre de l'Empereur a voulu honorer en ma personne. Merci,
chers amis, de vos nobles el fraternels suffrages. Je vous précède:
mais croyez que je ne jouirai pleinement de cette récompense,
que lorsque vous la partagerez tous avec moi, comme vous ave:t
partagé les efforts et les mérites. Voilà désormais mon unique
ambition : je suis silr que ces vœux trouveront un écho au cœur
de tous ceux qui m'écoutent?
· Je dois, Messieurs, comme les années précédentes, vous entretenir dans ce rapport de nos Cours et de nos Examens. Au bout
de quelques années, èelte tâcha sans doute peut sembler hien
�28
ingràte. J'y prends toujours, quànt à moi, un intérêt nouveau ;
et je ne crois pas qu'il soit nécessaire, pour raviver votre atten•
lion, d'y rattacher quelque question étrangère. Car, qu'y a-t-il de
plus opportun et .de plus intéressant toujours, que de parler aux.
hommes chargés de conduire la société, politiques, magistrats ou
prêtres, de la destinée que notre jeunesse lui promet; que
tretenir les familles de l'avenir de leurs enfants ; que de donner à
cetix-ci
conseils sur le seuil de la· vie àétive? :J>our moi,'
qui, après avoir fait des lellres comme la seconde religion de ma
vie, crois si profondément à leur influence morale, que je n'en
saurais voir l'éclat un instant éclipsé, sans craindre un abaissement
dans le caractère national et dans la grandeur de la patrie, je .
saisis volontiers toute occasion pour en redire les bienfaits et en
ranimer la foi au fond des âmes.
Et vous-mêmes, Messieurs, que cette solennité ramène autour
de nous, votre présence ici ne témoigne-t-elle pas assez de l'intérêt que vous prenez au progrès de nos études, et aux résultats de
nos examens.? Si vous êtes curieux, en effet, de connattre les
ressources militaires de la France, la situation de son commerce,
de son industrie, de ses finances, vous ne vous montrez pas moins
jaloux de savoir le mouvement des esprits dans nos écoles, le budget des études, la slatislique des ressources morales que l'enseignement nous prépare pour l'avenir. Voila ce que vous cherchez dans
nos Rapports ; car en même temps que les Facul!és sont appelées
à juger les élèves qui sortent de nos Lycées, elles s'efforcent de
mener ces jeunes gens un peu plus loin encore dans la pratique
des sciences et des lettres. Or, quels résultats ont-elles obtenues
dans cette province en particulier? Quelle est la situation des
études lilléraires et scientifiques dans notre Académie? Comment
nos jeunes gens se partagent-ils entre les unes et les autres?
Quelle influence le nouv.eau -Plan d'études a-t-il exercée sur leur
éducation? Que peut-on augurer des heureuses réformes, qu'une
main aussi discrète que ferme y a pu introduire? Quelle part ces
jeunes gens prennent-ils aux:cours de notre Faculté? Avec quelle
préparation, quel esprit, quelles dispositions va-t-elle entrer dans
la vie ;ctive, cette jeunesse d'aujourd'hui, qui sera la SC)Ciété de
�29
et porte sur sa tête les. destinées futures de la pàlrie l"
Voilà ce que .vous essayez de dégager de nos reilseigne(llents et
de nos chiffres. D'après le niveau actuel de l'éducation publique,
vous cherchez à pressentir dans la génération qui nous va succéder, ·
le degré d'élévation morale et de culture intellectuelle. Plus
même les traditions manquent,aux générations nohvelles pour les
guider dans la vie, après tant de révolutions qui ont ébranlé les
croyances et brisé la perpétuité des principes, et plus vous sentez
l'importance dù rôle que doit prendre dans l'état l'éducation publique, pour préparer par le travail et la discipline au pays, tout
ensemble, des esprits cultivés et des âmes saines et fortes.
l.
EXAMENS.
Nous devons en général rendre cette justice à notre jeunesse
lorraine, qu'elle est laborieuse et. docile. Les examens témoignent
que jamais dans nos collèges on n'a plus travaillé, et mieux compris les obligations de la vie moderne. Nos enfants sentent, que
désormais il n'y a plus de place dans le monde poùr les oisifs, et
que personne ne saurait plus se passer d'un état. La division des
héritages dans la société fondée par 89, l'avilissement de l'or,
renchérissement de la vie, et aussi celte salutaire défiance de la
stabilité des plus solides fortunes, qui est l'enseignement de nos
révolutions, tout contribue â leur donner dès l'enfance l'ambition
sérieuse et ]e souci de se préparer une carrière par le travail.
Parfois même, nous en sommes à regretter que ce souci d'un état
les saisisse ·de trop bonne heure, et donne un caractère servile à
des études, qui de leur natur.e devrai!lrit reste.r libérales et désin.,.
téressées. La pensée des examens obsède leurs jeunes
comme un fantôme. Au lieu d'apprendre pour la joie de savoir et
le noble orgueil d'augmenter ainsi la valeur de leur èlre, ces pauvres enfants travaillent trop souvent comme des mercenaires, qui
ne songent qu'à finir. leur journée pour en recevoir le
Avec un tel labeur, que la joumée parait longue .el le travail in ..
�30
Et que je comprends bien alors cette hâle d'en finir, qui en
pousse quelques-uns â mutiler leurs· études, 'pour venir prématurément tenter les chances de l'examen ! -Imprudents, pourquoi
gâtez-vous ainsi par
impatience ces jeunes années, qui devraient au contraire vous laisser de si doux souvenirs? Pourquoi
détruire ainsi â plaisir le charme de ces études, qui devraient
vous apparaitre plus tard comme l'Eden de votre. vie, mais un
Eden, où l'arbre de la science inclinait vers vous ses plus beaux
fruits, en vous invitant â en manger? Consentez donc à en jouir
un peu : ignorez le but, en vous confiant pour y atteindre aux
maîtres qui vous y doivent conduire : oubliez vos programmes,
brûlez vos manuels : savourez, sans autre souci, le plaisir d'apprendre. Tout le resle viendra de soi-même.
Les examens attestent, dans celle Académie, que les élèves de
nombreux que ceux do
la section des lettres sont trois fois
la section des sciences. Ce résultat du nouveau plan d'études n'a
pas été ici fo1·tuit et passager. La proportion se maintient. Dans
nos. départements des frontières, l'esprit militaire est toujours là
voeation de la plupart de nos jeunes gens, qui se préparent par
les études scientifiques aux Ecoles spéciales. D'un autre côté,
l'industrie, qui fait surtout la grandeur et la richesse de notre
siècle, en -dirige un grand nombre vers les sciences et leurs applications. Ceux même, que notre hri.llante Ecole de médecine attire
vers elle, en demandaient jusqu'à présent l'accès au baccalauréat
ès sciences. !lais ici, du moins, notre sage lUinistre vient de rendre aux lellres l'influence et le rang qu'elles n'auraient jamais dû
perdre. Les Facultés de médecine de Paris et de Montpellier
réclamaient depuis longtemps pour leurs élèves l'obligation d11
baècalauréat ès let!res, comme une garantie d'une éducation. plus
libérale, Po'ur moi, Messieurs, je ne me demande pas ici, si la
littérature prépare mieux que les sciences â cette profession si
haute de médecin ! mais, dans cette récente mesure du Ministre;
je .suis heut·eux surtout d'entrevoir un progrès de plus vers le
rétablissement de celle. éducation générale, où l'on forme les esprits.etles cœurs des jeunes gens par une.cult.ure encore désintéressée, avant de leur ouvrir les carrières spéciales. On revient du
�3i
plus en plus â la pensée, qu avant
mi!Hah:!-!s,
des avocats, des médecins ou des ingénieurs, il faut en faire des
bommes; et que si les sCiences vous apprennent ·un étal, les let..
tres vous apprennent la vie; et que seules elles ont la vertu
morale de former Phonnête homme et le bon citoyen.
Sur cent quinze candidats seulement qui se sont présentés aux
épreuves du baccalauréat ès lettres, soixante Qnt été reçus et
cinquante-cinq ajournés. Parmi les •heureux, il ne s'en est
tant pas rencontré un seul, à qui nous pussions donner la ·note
très-bien, onze seulement ont été reçùs avec la mention bien, et
quarante-neuf avec assez bien. Quant à ceux que nous avons du
renvoyer à la session· prochaine, quarante-'quatre ont échoué dans
les compositions, et onze à répreuve orale.
C'est là, l\lessieurs, un résultat bien médiocre, quand on compte
dans cette Académie tant d'établissements prospères d'enseignement secondaire; quand, autour des florissan(s Lycées de Metz
et de Nancy, qui mènent le chœur, on voit marcher à l'envi sut
leurs traces le jeune et déjà vaillant Lycée de Bar, les colléges
de Lunéville, de Verdun, d'Epinal, et .tant d'autres qu'anime
émulation généreuse; quand, d'autre part, on voit s'élever et
grandir partour; dans une libre et loyale concurrence, tant d1éta,..
blissements ecclésiastiques, au milieu desquels se distingue le
collége Saint-Clément, à Metz. Certes, avec de telles armées, on
devrait compter sur des batailles plus décisives et plus brillantes.
Mais, en général, on dirait que d'année en année, en même
temps que la proportion des candidats reçus augmente, les examens se nivellent dans une moyenne d'une commune médiocrité =
les héros s'en vont ; ou, s'il en apparaît encore à de rares intervalles, ce n'est pas sans garder de la .nature commune quelque
tache, qui obscurcit l'éclat de leur vertu.
A quoi cela tient-il? Les esprits distingués deviendraient-ils
plus rares? A Dieu ne plaise. Mais leurs études offrent trop sou ..
vent de regrettables lacunes. Nous avons vu bien des candidats,
dignes d'une meilleure fortune, compromettre leur examen, p!>ur
y être venus prématurément, en supprimant leur classe de logique;
on sacrifie la philosophie et les sciences comme accessoires.·. Pré1
�32
jugé déplorable,
lequel nous. ne cesserons de .protester.
Pourquoi donc, jeunes gens, après tant d'années. consacrées à
votre éducatio.n, pourquoi découronner ainsi le cours de vos études?- C'est une année perdue, diles'-voùs. Qu'y .apprend-on?......,
Rien en effet qui vous intéresse, Parve.nus au terme. de vos études
classiques, on vous en montre l'ordre, runité et les fruits : mais
surtout, ori vous apprend .à vous recueillir en vous-mêmes, pour
y retrouver les principes. et les lois qui régissent notre nature mo..
raie, et à mieux vous connaître, pour mieux, vous conduire. Ne
me dites pas que la religion vous a suffisamment instruits de·. ce
que vons en vouliez savoir; non, non, à votre âge, et près d'entrer. dans la vie:, c()Ù vous allez partoùt rencontrer sur vos pas bien .
des obscurités, les problèmes les plus troublants, les passions les
plus inquiètes, non, cen'estpas. trop, pour vous éclairer de toutes
les lumières, de tous les appuis pour vous soutenir. Laissez donc
votre esprit mtlrir et se fortifier dans l'exèrcice des questions
taphysiques 1 laissez. votre âme s'élever dans la contemplation des
iternelles vérités. - Consentez en même temps à pousser plus
loin vos études scientifiques. Que la pratique des mathématiques
(n'etlt-elle pas d'autres résultats pour vous) vous forme au raison·
nement r.igoureux, à l'enchainement des idées, aux conclusions
nettes. el fermes. Que la physique et la chimie, de leur côté, aient
au moins le temps de vous faire. entrevoir quelques-uns des secrets quele Prométhée moderne arrache à. la nature devinée et
asservie, quelques-unes de ces lois mystérieuses de la création,
que la bonté de Dieu découvre au génie de l'homme, comme pour
l'associer à la collaboration de son_œuvre toute puissante.
Une autre faiblesse des épreuves, c'est le discours latin. Mais
nous. avons lieu d'espérer, que cet exercice si utile de l'art d'écrire se relèvera dans nos collèges. Le ministre, qui préside aux
destinées de l'instruction. publique; justement inquiet du déclin
des étudeslatiries parmi nous, s'est empressé d'yapportede plus
efficace remède, en faisant du discours latin l'épreuve fondamen·tale. et décisive du baccalauréat. Plus d'alternative possible désormais, dans les compositions, entre le latin et le français : plus
de charices d'échapper à. cette langue de Rome si redoutée des
�33
mauvais élèves. lin'a pas manqué, sans doute, d'esprits. superfi,.
ciels et ignorants, pour se récrier contre ces tendances rétrogrades.;
du latin au
siècle! à quoi hon? 1\'lais nous,- Messieurs, qui
savons bien, qu'il n'est pas de meilleure gymnastique pour déve.;.
lopper les jeunes
pas de meilleur exerdce pour ap.,.
prendre à écrire avec. cetté précision, ce tour, cette harmonie
savante, qui mettent une pensée dans tout son relief et son éclat,
rendons gràèes à ce Ministre, restaurateur des études, qui, formé
lui-même par les lettres antiques, s'estempressè de relever d'une
main pieuse leur sanctuaire à
Grâce à lui, le latin a
repris la première place dans l'éducation classique. Car, comme
un barrage établi sur un ruisseau en fait refluer les eaux
jusqu'à une grande distance, cette. mesure, touchant le bacca...,
lauréat, doit faire sentir de classe en classe son utile .influence;
on se préparera au discours par des thèmes, aùx thèmes par
une étude plus sérieuse de la grammaire. Apprendre â écrire
en latin n'est pas, en effet, l'affaire d'un jour; il faut s'y préparer de longue n:îain. Espérons donc qu'elle va se relever dans
la discipline. de· nos études, cette. belle et forte langue latine, qui
avait été jusqu'ici l'école de J'esprit humain; que notre langue
française et notre génie national continueront de s'y retremper
comme à leur source la plus pure; et que l'esprit de nos enfants
s'éveillera encore,· et que leur àme se formera dans la fréquentation familière de ces œuvres de l'art antique, que les nations civilisées révèrent comme les modèles éternels de la raison, du bon
sens et du golî.t.
Comme le baccalauréat, la Licence se ressentait de la décadence
des études latines. Aussi, tout en constatant chez beaucoup de nos
candidats de grands efforts pour y atteindre, ne pouvons-nous encore signaler de grands succès. La plupart nous arrivent avec de
premières études en grande partie manquées, toujours insuffisantes et trop lontemps interrompues. Quand ils songent â la licence, il leur faut reprendre leur éducation littéraire par .ses fon..:
dements, pour en réparer l'édifice entier; Nous ne
moins assez louer ici le· courage et la persévérance de
. l) , ·.; ·
entreprendre sous notre direction cette
laborieuse. Si
3 \
�34
candidats seuJ·emenl ont pu cette année encore être admis à l'ex amen, si trois seulement ont été Jugés dignes du grade, MM. de
Laage de la Rocheterie> Pellegrin et Charauœ; ce n'est pas
toutefois à .ce petit nombre ni des élus ni même des appelés, qu'il
faut apprécier l'émulation sérieuse, que ce grade excite dans notre
Jeunesse universitaire. Tous ceux qui s'y préparent ne descendent
pas dans la lice : ils savent docilement attendre l'instant de maturité que nous leur marquons
Et nous pouvons dire,
en voyant leurs efforts et leur confiance dans nos conseils, que
l'enseign·ement intime que nous leur donnons n'est pas la part la
moins féconde et la moins douce de nos travaux.
Si la dernière session d'examen pour la licence n'a pas assez
répondu à nos espérances, il nous était permis de trouver quelque consolation dans le succès du jeune Gérard de Nancy, qui,
après avoir été plusieurs années l'auditeur assidu de nos
renees, vient d'être reçu le troisième à l'Ecole normale supérieure.'
Nous n'avons pas eu cette année, plus que les précédentes,
casion de décerner le grade de Docteur. Est-ce que personne ne
songe â le conquérir? Non pas : mais jaloux de maintenir l'honneur de ce grade élevé, nous repoussons toutes les thèses médiocres ; et tandis que notre sévérité décourage tous ces candidats
équivoques, qui n'appuient pas leurs prétenliuns d'un mérite assez
solide, les aspirants vraiment distingués continuent de leur côté
de porter leurs thèses devant la Faculté de Paris, qui offre à leurs
succès Jlll plus grand théâtre.
n.
ENSEIGNEMENT.
' Sur notre enseignement, Messieurs, dont j'ai maintenant à vous
entretenir, je serai bref. Qu'ai-je à dire désormais, en effet, de
l'esprit qui nous anime, de notre conspiration à défendre les éternelles vérités de la morale et du goüt, el à fail'e servir la culture
de l'intelligence à éclairer là conduite de la vie? Nous ne sommes
�plus nouveaux parmi vous; et vous avez pu juger vous"mêmes
de l'arbre par' ses fruits.
Philosophie. M. A. de Margerie, vous le sav.ez, a consacré son
Cours de l'an dernier à l'analyse des deux facùltés, qui font de
l'homme un être moral, la raison et la volonté libre. En étudiant
la raison, il s'attachait surtout à ces idées du vrai, du beau et du
hien, qui en sont comme les. faces diverses, pour y chercher les
principes éternels de la science, de l'art et de la morale; opposant
aux résultats de son analyse les conséquences funestes, qu'entraîne au contraire la doctrine du sensualisme, aussi bien dans la
science et dans les arts que dans la conduite de la vie. Mais s'il
se plaisait à glorifier la ·raison humaine dans son légitime exercice, il a dû en marquer les bornes, et reconnaître tout ensemble
son insuffisance pour résoudre tous les problèmes qu'elle se pose,
et le besoin qu'a l'humanité d'une lumière supérieure pour l'éclairer sur sa nature et sa destinée. Pareillement, tout en restituant à l'homme sa pleine liberté, il a été obligé de confesser qu'à
son tour cette noble faculté, sollicitée sans cesse par des intérêts
égoïstes, dont la présence ne se peut expliquer que par quelque
grand trouble apporté au plan primitif du Créateur, ne se suffit
plus à elle-même pour arriver au bien, et réclame un secours
d'en haut. - Cette année, le professeur traitera de la Morale sociale, en partageant naturellement son cours entre les devoirs de
la vie domestique et ceux de la vie civile. Après avoir établi d'abord (puisque cela a été contesté) que l'homme est fait pour laso, ciété, et ne peut arriver qu'à '!lette condition au plein développement de son intelligence et de sa moralité, il montrera (au rebours
de ces novateurs, qui prétendent recGnstituer l'état sur la ruine
de la
que celle-ci est au contraire la société primitive et
fondamentale. L'examen des relations diverses, dont l'ensemble
constitue la famille complète, amènera le professeur à étudier les
devoirs qui naissent de ces rapports et la façon dont les différents
peuples les ont entendus. A propos du mariage, par exemple, de
l'éducation publique ou privée, de l'esclavage, il aura à qomparer
l'esprit nouveau, que le christianisme a introduit dans la société
�36
domestique, avec l'organisation de la famille chez les peuples, qui
se sont développés en dehors de l'Evangile. -Puis viendront les
devoirs de la vie civile. Tout en laissant de côté le point de vue
politique et l'organisation de l'Etat, que de questions intéressantes
vont ici encore s'offrir de· toutes parts au professeur? .Question de
la propriété, par exemple, et de l'inégalité des conditions; des
devoirs réciproques du riche et du pauvre, et du rôle de la bien·
faisance publique et de la charité privée; question de l'instruction
populaire et de la manière de la répandre, pour qu'elle contribue à moraliser le peuple en même temps qu'à l'éclairer: Ques'tion des obligations des citoyens envers l'Etat, et de la mission de
l'Etat considéré comme gardien de la morale publique; tels sont
les problèmes principaux, où s'arrêtera volontiers le professeur,
en, s'attachant. à réfuter à ce propos les sophismes contemporains,
aussi bien que les préjugés antiques, que Platon et Aristote ont
consacrés de leur nom. Quel curieux programme, Messieurs? et
après tant d,audacieux paradoxes, où les rêveurs de nos .jours
ont attaqué toutes les bases de l'institution socialé, quelle satisfaction n'éprouverons-nous pas à revoir un maître dont la sagesse et
léS généreux sentiments nous sont assez connus, replacer les principes de la société sur les fondements étemels du bon sens et de
la justice établis par Dieu même ?
Histoire. - L'an dernier, M. L. Lacroix, après avoir passé à
Rome ses vacances à errer du Palatin au Colysée, venait vous
retracer simultanément l'effort de la Rome impériale pour étreindre,,
et dominer dans une administration puissante cet empire de l'univers, que la République lui avait légué, et les progrès de l'Eglise
chrétienne, ensevelie d'abord sous les ruines du vieux monde,
mais y grandissant au milieu des tempêtes, pour en recueillir un
jour l'héritage. Il a suivi ces deux puissances dans le développement de leur organisation et leur antagonisme, jusqu'au jour de
réconciliation, où, après une lutte de trois siècles, Constantin .
embrasse le Christianisme. Mais lorsque 1e monde ne songe plus
qu'à jouir de l'ordre et du repos sous l'abri de l'Eglise et de
l'Empire enfin pacifiés, vo}là que d'autres orages se lèvent à l'hoJ
�37
rizon : le sol tremble de nouveau ; les barbares menacent sur
toutes les frontières. Le génie de Théodose suffit à peine à conjurer un instant le péril. L'èmpire, travaillé depuis longtemps par
mille causes de dissolution, ébranlé par le choc des barbares,
s'écroule d'une chute définitive et couvre le sol de ses débris.
Avec l'empire des Césars, l'antiquité est finie, et le Moyen âge
commence. Comment de ces ruines la Providence, dans sa merveilleuse alchimie, fera-t-elle sortir le monde moderne: comment
les barbares, assis sur les ruines de la civilisation antique, serontils en partie conquis et transformés par elle : quel esprit, quelles
mœurs nouvelles vont-ils mêler à ce génie du vieux monde qui
les subjugue : avec quel succès l'Eglise, qui n'a pu sauver l'Empire, va-t-elle présider à cette création complexe des nations
modernes, dans cette période de 'quatre siècles qui s'étend de
Théodose jusqu'à Chademagne; telle sera la curieuse époque que
M. Lacroix se propose d'étudier cette année avec vous. Si ces
temps nous étonnent d'abord et nous troublent par leur confusion,
il n'en est peut-être pas cependant, dont l'histoire prenne plus
d'intérêt et devienne plus instructive, quand on l'illumine de sa
vraie lumière, et qu'on y voit les principes et les lois secrètes,
qui ont présidé à la reconstruction du monde. Or, qui saurait
mieux en éclairer le chaos apparent, que le maître, dont vous
avez pu déjà maintes fois apprécier les vues élevées dans la philosophie de l'histoire? Vous tous donc, qui, préoccupés des destinées du genre humain, cherchez par l'expérience du passé à
éclaircir les problèmes de l'avenir, venez voir agiter en ces temps
orageux de transition les questions sociales qui nous troublent
encore aujourd'hui ; venez apprendre quelles sont les véritables
conditions d'existence d'un peuple, les symptômes de l'irremédiable décadence, les moyens par lesquels une nation peut se
régénérer; venez vous instruire des secrets de cette mystérieuse
. palingénésie des sociétés, et savoir quelle est la puissance qui
ravive chez un peuple les sources de la vie prête à tarir, ou qui,
sur le tombeau des nations à jamais condamnées, suscite des na·
lions nouvelles.
�38
littérature anoiennê. - M. E. Burnouf étudiait
.
ment l'année dernière la comédie grecque et ·le drame indien ; et,
les rapprochant souvent l'un et l'autre malgré la diversité de leur
nature, il se plaisait par là à meUre en relief lës ·traits les plus
saillants du génie athénien et du génie des peuples de l'Inde. Ces
tableaux surtout de la vie domestique, telle qu'on la menait il y a
deux mille ans, et telle qu'on la mène encore aujourd'hui au pied
de l'Himalaya, vous intéressaient d'autant plus que le hasard des
événements ramène aujourd'hui l'attention du monde sur ces
vieilles et mystérieuses races; en vous en expliquant l'antique
organisation sociale, le savant professeur vous donnait le mot de
l'énigme du présent. - Cette année sera consabrée à la Comédie
en
latine. Sans doute les Romains ne sauraient pas plus
parallèle avec les Grecs dans les œuvres dramatiques, que dans
les autres productions des arts; iéi, comme partout, ils n'ont été
que de glorieux plagiaires; et leur
n'est guère qu'une
dépouille d'Athènes. C'est une êhose même digne assurément de
que ce peuple Romain, lé premier peut-être de
nos
l'antiquité par le génie militaire, le premier certainement par
Pesprit d'organisation qu'il a porté partout, se montre dans les
arts à peu près incapable d'aucune production originale ; au fond
même, toujours barbare, il préfèm les jeux
de l'amphithéâtre au paisible et intelligent spectacle des œuvres de l'esprit.
Le théâtre de Plaute et de Térence (bien qu'ils n'aient·guère fait
qùe traduire en latiri des pièces de la Moyenne et de la Nouvelle
Comédie athénienne) ne laisse pas toutefois d'offrir un grand inté·
rêt. Car1 outre que ces imitations latines nous permettent de juger
du théâtre de Ménandre et de Philémon (qui sans cela était entièrement perdu pour nous), la vie romaine nous apparait dans ces
pièces, en dépit de leur origine grecque, dans la familiarité de
ses mœurs domestiques. Nous y surprenons, pour ainsi dire, daus
le déshabillé de la vie privée, ce peuple-roi, que nous ne connais-.
sions guère jusqu'ici que se drapant dans sa majesté théâtrale
pour étonner le monde. La Comédie, comme les ruines de Pompéii, nous livre les secrels de cette société saisie dans l'intimité
de ses pensées, de ses vertus, de,ses vices. Le professeur la ressus-
�39
citera sous "os yeux,· àvec cette érudition
et cèHe. imagination vive et curieuse que vous lui connaissez, qui rendla vie;
à tout ce qu'il touche, et fait apparaître avec un air nouveau tout
ce que nous croyions le mieux savoir.
Littérature française. - Nous nous proposions l'an dernierd'achever l'étude des lettres françaises au XVIIe siècle. Mais, sous
le charme du sujet, nous nous sommes si bien oubliés auprès de
certains hommes et de certaines œuvres, que la fin du cours nous
a surpris bien loin encore des hornes de la carrière. Qu'importe,
du reste, ce retard, Messieurs, si en éprouvant comme moi la
fascination de cette incomparable époque, vous vous'y ètes avec
moi intéressés et instruits? Pour en achever le tableau cependant
il nous reste à esquisser encor(! Phistoire de l'Eloquence religieuse,
qui jette sur le siècle tant de splendeur. Bossuet,. Bourdaloue,
Fénelon, Massillon nous retiendront pendant les premiers mois
au pied dè leurs chaires. Et combien, ici encore, n'aurons-nous
pas de peine à nous détacher de ce groupe d'admirables génies,
qui par l'ardeur de leur foi et la beauté de leur parole rappellent avec tant d'éclat le IVe siècle de l'Eglise? Mais malgré soi il
faut avmicer. Déjà Massillon signale les symptômes d'un èsprit
nouveau; l'édifice monarchique, élevé par Richelieu et Louis XIV,
menace ruine : l'esprit de scepticjsme se réveille plus hardi que
jamais : toutes les autorités sont ébranlées : Bayle a préparé
l'arsenal des philosophes : à Louis XIV vient de succéder Voltaire, qui sera le roi du XVIIIe sièle. Le tableau de celte mémorable époque de l'esprit ft·ançais remplira le reste du cours de
cette année et ,nous acheminera vers la Révolution. Pour nous,
1\'Iessieurs, les fils et les héritiers de cette génération à la fois si
glorifiée et si maudite, en repassant sur ces traces, en retrouvant
toutes les questions qu'elle a soulevées et dont plusieurs pendent
encore irrésolues sur nos têtes, nous tâcherons de reconnaître
avec impartialité la part du bien et du mal dans ce qu'elle nous
a légué. D'où vient, en effet, que cette société, animée d'un si
noble esprit de tolérance, d'un vrai amour de l'humanité et d'une
sorte de culte pour la civilisation,, n'ait été puissante qu'à dé-
j
�40
truire, impùissante à fonder? C'est que l'idée de Dieu en était
absente-; enivré de lui-mê.me, ébloui de sa raison, l'homme, en
perdant la vue du ciel, avait perdu le sens de la terre; et ses aspirations les plus genéreuses l'égaraient souvent dans de folles
utopies. Aujourd'hui que ces doctrines bonnes ou mauvaises ont
fait leurs preuves, il est facile de juger sans passions les idées et
les hommes de ce temps.
Littérature étrangère.- Jé n'ai besoin de rappeler â aucun
de vous, Messieurs, le Cours si instructif et si aimable, que !I. Mé·
ziéres faisait l'an dernier sur les deux grands écrivains, dont
gleterre se glorifie au XIX6 siècle, Byron et Walter Scott. Nous
n'oublierons jamais tant de charmantes leçons, dans lesquelles le
professeur, analysant les œuvres du romancier écossais, suivait
les développements de son érudition et de son génie, et montrait
comment chez lui la science historique et l'imagination romanesque s'unissaient dans une harmonieuse alliance, pour enfanter
tant d'intéressantes fictions plus vraies que la réàlité, et belles
comme l'idéal. A ce poëte si sage et si heureusement tempéré, le
professeur a opposé dans un complet contraste l'orageux. Byron,
livré au contraire à toute la fougue de son ardent génie et de ses
passions désordonnées. Avec quel sentiment profond de sa grandeur et de sa misère, ne nous a-t-il pas rendu ce Prométhée de
la poésie moderne, en révolte contre toutes les croyances, les
traditions, les sentiments sacrés de son pays et de son temps, en
lutte avec son propre cœur, que l'orgueil dévore comme un vautour, et qui lrouve au fond même de son amer scepticisme l'inspi·
ration lyrique? - L'an prochain, M. Mézières revient à l'Allemagne, dont il étudiera la renaissance littéraire â là fin du XVIIIe
siècle. Jusqu'alors, vous le savez, la docile Allemagne, subissant
l'influence des lettres françaises, s'épuisait dans une imitation fade
et stérile. Mais enfin elle voulut être elle-même. Ce n'est pas
sans effort toutefois, qu'elle reconquit son propre génie. Tandis
qu'ailleurs, en effet, la critique n'èst venue qu'â la suite des
œuvres originales pour les analyser; ici, c'est la critiqu'e, qui,
affranchissant enfin l'esprit allemand, a provoqUé son essor et lui
�41
. a marqué savoie. Au signal parti de l'école de Zurich; KlopstOck,
Lessing répondent, appuyant leurs théories littéraires . par des
chefs-d'œuvre. Mais c'est surtout en s'opposant au 'génie mieux
connu des autres nations, et en remontant à la source des littéra, tures primitives, que le génie allemand se retrouve. Winckelmann
et Woss les premiers rouvrent aux modernes la Grèce antique
jusqu'alors défigurée, et nous rendent ainsi le sentiment de sa
poésie .et de ses arts. Auprès. d'eux, voici Herder, qui embrasse à
la fois la philosophie et l'histoire, les féconde l'une par Pautre,
et y secoue les éblouissantes étincelles de son génie ; voici Gœthe
et Schiller, qui préludent par des discussions sur l'art à leurs
œuvres si originales. Dans la revue de ces grands écrivains,
M. Mézières s'appliquera surtout à signaler partout le caractère
singulier de cette littérature unique, préparée ainsi et enfantée par la
critique, mais par une critique éminemment originale elle-même,
qui ne se horne pas à suivre les œuvres d'art pour les interpréter
avec un bon sens timide, mais qui entre hardiment dans leur
génie, comprend tout, embrasse tout, fait appel â toutes les facultés de l'âme, porte l'inspit·ation dans la théorie, et retrouve le
secret des œuvres les plus franches, en s'élevant par l'imagination
à l'enthousiasme qui les a créées.
Cette semaine, Messieurs, appartient encore aux examens, et
nos Cours ne seront ouverts que lundi prochain. Je ne doute pas
que cette rentrée ne nous ramène, comme les années précédentes,
cet auditoire nombreux et fidéle, que la belle saison disperse tou•
jours en partie. Pour l'élite de notre intelligente population, nos
entretiens littéraires sont devenus comme un aliment de l'esprit,
dont on ne saurait plus se passer. Combien, en effet, ont été touchés de la vertu des lettres, et, après avoir donné la journée aux
affaires, s'estiment heureux: de venir' relever et reposer leurs pen ..
sées dans la contemplation des choses de l'âme? Je les loue et les
remercie de leur fidélité. Leur présence nous fait du bien; mais
elle ne nous suffit pas encore. C'est à vos jeunes fils, iUessieurs,
que nou<> en v"oulons de
c'est vous, jeunes gens, surtout, que nous voudrions voir plus empressés de jouir de ces le·
çons de philosophie, d'histoire et de littérature, qui doivent compléter en vous l'éducation de l'honnête homme.
J
�42
On vous louait récemment, jeunes gens, de valoir mieux que
vos pères. Quoique à mes dépens, j'y souscris, inais non sans
quelques réserves. Car, si je' ne craignais pas de passer déjà pour
un radoteur en vantant les choses de ma jeunesse, je rappellerais,
qu'à défaut de tout le reste, nous avions du moins sur vous l'a, vantage d'apporter aux études littéraires et philosophiques, une
passion bien autrement ardente et désintéressée. Quelle curiosité
excitait alors une nouvelle doctrine sur l'art? quel fanatisme, une
œuvre poétique nouvelle? de beaux vers nous enivraient; une
page éloquente nous donnait la fièvre. Nous aimions ;à nourrir
dans le commerce assidu des beaux génies notre soif divine de l'idéal, et nous y savourions cette inquiétude généreuse, qui détache
nos pensées des intérêts vulgaires, pour les reporter en haut. Ces regrets du passé vous font sourire, enfants. Chimères, ditesvous :je le veux bien;
c'est par la chimère que l'homme est
grand; et j'aimerais à vous voir un peu plus chimériques.
Sans doute, dans votre dédain des lettres, vous ne faites que
suivre le mouvement du siècle. Les lettres, qui ont été autrefois
une des gloires de la France, ont perdu de leur faveur parmi
nous; elles ont dû expier ainsi l'abus qu'elles avaient fait de leur
puissance. Mais, en France surtout, leur culle ne saurait souffrir
qu'une éclip>:e passagère. Il f:mrlra hiPn qu'on y revirnne : on y
revient déjà. Le spectacle grandiose des arts matériels et de l'industrie, l'émulation des intérêts, le désir même de faire fortune,
toutes les énergies de l'argent et du commerce pour accomplir
tant d1 utiles progrès, ne sauraient prescrire contre les exigences
de l'esprit, et longtemps suffire aux besoins immortels de notre
imagination et de notre cœur. Vous aurez beau jeter en pâture à
votre âme les affaires et les plaisirs: en vain tâcherez-vous de la
distraire d'elle-même par l'appât des folles espérances; vous pouvez hien par là lui_donner un instant le change. Elle finit toujours
par faire en elle-même des rentrées soudaines; elle se cherche,
dans les intervalles de dégoût que lui laisse sa vie quotidienne,
poussée par l'instinct de sa destinée supérieure. Mais quel n'est
pas alors son ennui, lorsqu'à ces heures de lassitude, elle ne retrouve daijs ce fond intérieur, qu'une morne solitude et un désert
�43
sans échos? Pour· s'y complaire, jeunes gens, il faut avoir eu soin
de remplir et d'orner de loin cet intérieur de notre âme. C'est
pour cela que je vous invite aujourd'hui, quelle que soit la profession spéciale qui vous entraine, à réserver chaque jour un instant
de recueillement pour méditer les vérités éternelles, et pour fréquenter ces morts illustres, qui par· leurs livres daignent encore
venir converser familièrement avec nous, comme jadis les maitres
de l'Olympe vi.sitaient la
de Philémon. Aimezà rouvrir
èes œuvres presque divines, où l'âme humaine reconnaît sa ressemblance avec le Créateur. Cherchez dans la culture des lettres
ces sereines retraites; où, fatigués de la vie, vous sentez votre esprit se dilater et votre cœur battre plus libremEJnt. Souvenez-vous
alors que nos Facultés ont été instituées au milieu de vous pour
garder en notre temps et vous dispenser ce dépôt sacré des lettres, comme les cloitres et les ordres studieux aux jours barbares
du moyen âge conservaient pour des temps meilleurs le double
héritage des vertus chrétiennes et des connaissances humaines.
TABLEAU DES EXAMENS.
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trèsbien.
bien.
assez
bien.
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TOTAL.
- - - -5
»
16
15
-- - - -- - - - - - - -- -24
:10
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21
2
12
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5
»
9
12
27
52
-- -- -- -- -- -- - - - d'août.
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44 '-;:-
»
-
0
11
............
49
-
60
J
��FRAGMENTS DU RAPPORT
SUR
L'ANNÉE SCOLAIRE 1:857-58,
PRÉSENTÉ PAR M. Eo. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DB NOVEMBRE i858.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
Le rétablissement du baccalauréat ès lettres, à l'entrée de la
carrière médicale, a une importance si grande que ce fait doit,
naturellement, prendre place en tête de la revue de l'année 18571858. Plusieurs fois, l'Ecole de Nancy avait exprimé, sur cette
importante question, à Messieurs les Inspecteurs généraux une
opinion semblable à ce11e des autres corps enseignants, et par
conséquent, aujourd'hui, elle s'associe pleinement au vif senti·
inent de
et de gratitude éprouvé par le corps médical
toul entier. Pour faire bien comprendre ce sentiment, nous ne
pouvons mieux faire que d'emprunter à la lettre officielle même
le passage qui résume d'une manière si élevée les raisons qui ont
prévalu, pour exiger le diplôme de baehelier ès lettres des aspirants au doctorat. «L'art de guérir, si précieux pour l'humanité,
» exige pour être cultivé et appliqué avec succès, autant d'effort,
�46
» d'intelligence el de jugement, que de connaissances théoriques
» et pratiques. Sans nul doute, le docteùr en médecine, digne de
» ce nom, doit avoir étudié laborieusement, et la structure du
» corps humain, et les phénomènes morbides, et la matière médi» cale, et c'est d'abord aux procédés de l'observation la plu,s at» tentive qu'il.consacre ses forces et ses veilles. Mais l'observation
» elle-même serait stérile, si toutes les ressources d'un esprit
>> juste, actif, pénétrant ne venaient, tout à la fois, l'assurer et
)) l'étendre.
faut que la médecine, luttant contre les maladies
» de l'homme, connaisse
tout entier dans sa double es» sence physique et morale.
» C'est en spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'enseig·nements positifs, que notre époque, répudiant les
systèmes absolus, a si largement constitué l'art de guérir, et l'a
» placé au sommet des professions sociales. Pourquoi donc
» penserait-on les aspirants au doctorat en médecine de l'épreuve
» générale des études littéraires? Mais ce sont ces études qui donq
» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plils déli» cates et les impressions les plus heureuses. Le médecin attaché
» à des travaux infinis, consulté dans toutes les classes de la so>> ciété, pour tous les maux qui affectent le corps et l'intelligence,
:>> obligé à tant Je Jisc(trneHiürü ct lrn.t.:tior; n1orale, doit être,
» avant tout, préparé à l'apprentissage scientifique par une in» struction littéraire complète. En négligeant les humanités, il
>> néglige un élément indispensable pom· lui, il écarte un moyen
» de succès et d'influence, et il crée, peut-être, un véritable ob» stacle à l'autorité comme au progrès de l'art qu'il exerce. »
Messieurs, dans ce passage qui justifie, si heureusement, le
tour de la prédominance littéraire dans la préparation à nos études
spéciales, il y a, selon nous, bien des idées d'avenir. Ne devons-nous pas espérer que, bientôt, grâce à l'impartiale initiative
du ministre à qui nous devons cette haute et brillante appréciation de l'art médical qui vient d'être citée, nous aurons, successivement, la solution des questions graves et nombreuses qui se
rapportent à l'organisation de l'étude même de la médecine, et,
ne devons-nous pas aussi trouver dans ce document important le
n
�47
présage de la réalisation, devenue· de plus en plus urgente; des
vœux formés par rEcole et formulés par le Conseil académique
de Nancy.
Th'lais les progrès à réaliser ne doivent point faire oublier ceux
qui, déjà, sont accomplis, et il convient de faire connaitre comment la dernière année a,. encore, été heureuse sous plusieurs
rapports.
On sait que les votes émis, en i857, an sein du Conseil général
de la Meurthe et du Conseil municipal de Nancy, avaient rendu
possible le complément du personnel enseignant créé par le décret du 6 décembrè i854. Cette année, les trois professeurs ad;.
joints qui doivent associer lems efforts à ceux des huit professem·s
titulaires ont été désignés, et le nombre des quatre professeurs
suppléants, momentanément réduit par suite de l'avancement ·de
deux de ces fonctionnaires, doit dans quelques jours être élevé, de
nouveau, au chiffre fixé par le décret constitutif.
C'est avec bonheur que nous avons vu M. le docteur Grand•
jean apporter, à titre d'adjoint, sa grande expérience à l'instruction
des élèves, et partager avec nous le professorat de la clinique
chirurgicale, à l'instant où M. le doctem· Xardel, déjà éprouvé
dans l'enseignement, prenait place au même titre, près du profes;.
seur de clinique médicale. Drsormai!'j dans les divers services de
. l'hôpital
les élèves, en recevant. de plusieurs professeurs des leçons bàsées, presque toujours, sur des. théories
semblables, seront toutefois initiés à un plus grand nombre de
procédés thérapeutiques, car, pour atteindre le but définitif du
praticien, c'est-à-dire, la guérison ou le soulagement des malades,
des moycms très-divers peuvent être mis .en usage, et les études
particulières faites par chacun des .professeurs justifient dans sa
pratique le choix d'agents médicamenteux ou de procédés opératoires· qui lui sont plus spécialement familiers.
M. le docteur Poincaré, .chef des travaux anatomiques de l'Ecole, depuis quatre années, a été nommé également professeur
adjoint, et il a été attaché aux chaires d'anatomie et de physiologie. Avant cette dernière nomination, il avait fait ses preuves de
savoir dans le cours complémentaire d'anatomie prescrit par le
�48
règlement d'études du 2 avril181>7, et, à peiné nommé professeur,
il a été chargé de donner au cours importànt de physiologie les
larges développements indiqué,s dans le nouveau règlement dont
il vient d'être questian.
Au moment où deux de nos confrères quittaient la suppléance
des cours, l'Ecole perdait M. le docteur Bastien, professeur
pléant d'anatomie et de physiologie. Toutefois ce savant et habile
anatomiste n'estpoint enlevé à la science :Paris l'a retenu. Notre
confrère est devenu, à la suite d'un sérieux concours, prosecteur
de l'amphithéâtre des hôpitaux, et, dès lors, il n'a pu faire â
Nancy que' des apparitions très-courtes, mais suffisantes pour que
sa retraite motivât de vifs regrets.
Après l'indication des décisions ministérielles qui ont permis
d'étendre l'instruction offerte aux élèves, il convient de vous faire
connaitre, Messieurs, un don considérable de livi·es fait à l'Ecole
de Nancy par 1\'Iadame Humbert du Ménil. Lorsque les divers
services de notre établissement auront été.installés dans un local
mieux approprié à leurs besoins, les élèves pourront trouver de
nouvelles facilités d'études dans cette riche collection d'ouvrages
réunis par M. le docteur Humbert père, .et par M. le docteur
Humbert fils, son collaborateur dans les savantes et ingénieuses
applications de l'art orthopédique qui, dans la 1\leuse, ont donné
à l'é.tablissement de Morlaix une célébrité scientifique.
Votre attention, lllessieurs, fixée d'abord sur les actes qui sont
complètement propres à l'année 1857-1858 devrait maintenant
être ramenée sur les faits scolaires qui se reproduisent à chaque
exercice, en offrant, chaque fois, une importance relative. Mais
nous aurions l'apparence de répéter les faits de Pan dernier en
· reproduisant, ici, les détails fournis au Conseil académique sur
les inscriptions prises sur les registres de l'Ecole, sur les buts divers que se proposent les élèves, au point de vue des titres proft
fessionnels, sur la discipline el le résultat des examens de fin __
d'année. Il nous a seulement semblé utile de tirer des renseignee
'ments scolaires l'indication rapide des résultats des deux sessions
ouvertes,. en septembre, pour les examens des candidats aux
titres professionnels. Dans la session destinée aux officiers de
�49
-r
santé et aux sages-femmes, un seul candidat
présenté{lour
le titre d'officier de santé qui lui a été conféré a prés dè sérieuses
épreuves, et quaran1e-quatre élèves, provenant des quatre départements du ressort académique, ont obtenu le
de capa-;
cité pour exercer en qualité
sages-femmes ; ·ces élèves, lors des ·
examens, ont toutes fait preuve d'un solide savoir. Dans la session
destinée aux pharmaciens et aux herboristes, le jury a dû ajourner deux candidats au titre de pharll)acien. Quatre autres candi.:..
dats ont obtenu le titre qu'ils. ambitionnaient d'acquérir • .Aucun
herboriste ne s'est vrésenté.
Pour terminer ce compte rendu, il nous a paru convenable,
Messieurs, de chercher à vous donner l'idée du mouvement intellectuel qui anime l'Ecole, en retraçant, à grands. traits, les
travaux de ses professeurs. Depuis la création des nouveaux
Conseils académiques, nous n'avons pas encore osé aborder cette
tâche devant vous, et aujourd'hui encore, elle ne saurait être
accomplie complètement, car il n'est point admis que l'on .puisse
être juge dans sa propre cause (1 ). En parlant des travaux des.
professeurs, nous négligerons un grand nombre de mémoires lus
devant ·les sociétés savantes et qui, malgré leur valeur, n'Qnt
point été l'objet de publications spéciales (*).
Les travaux de lU. Je professeur Blondlot ont eu pour objet
la physiologie et la médecine légale) leur importance et leur
caractère de sérieuse originalité ne permettent pas une analyse
restreinte. Da as la science biologique, les recherches qui· préoc•
cupent notre collègue, depuis près de vingt ans, se rapportent1
presque exclusivement, à l'étude de la digeslionj En 1843,
M. Blondlot a publié une
fruit de recherches persévérantes. Cet ouvrage intitulé : Traité '!nalytique de la digestion, .
considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux
(*) Un certain . nombre de paragraphes du compte rendu des travaux, conte·
nant des énonciations trop techniques ont été passés à la lecture ·lors de hi
séance publique du H) novembre et ont été èommuniqués seulement au Conseil
académique, lorsqu'il a entendu la partie du rapport qui lui était èxclusivelilent
destinée.
4
�50
vertébrés, fit sensation dans le monde scientifique, dans la presse
médicale, rèçut les honneurs de; plusieurs h;aduètions et fit décerner à son auteur, par l'Institut, la première mention honorable à
l'occasion du grand prix de physiologie expérimentale/ Permettezmoi, Messieurs, d'exposer sommairement le principe fondamental
de ce long et consciencieux travail, devenu le pivot de tout un
système ét auquel l'auteur n'a pu atteindre qu'après avoir mis à
contribution toutes les ressources dont la science peut aujourd'hui disposer. Pour la plupart des physiologistes modërnes, la
digestion est la métamorphose des aliments en produits solubles,
les corps gras ayant seuls le privilège de pénétrer dans l'organisme à l'état de division, et, pour expliquer cette transubstantiation, on ti fait intervenir, comme agents chimiques indispensa..
bles, différentes humeurs, telles
la salive, le suc gastrique, ·la
bile, le suc pancréatique qui se mêlent aux substances alimentaires à mesure qu'elles cheminent dans· Je lube digestif. M.
dlot n'a point admis celle théorie. Pom· lui, ce tube n'est pas
seùlement le laboratoire dans lequel les aliments sont préparés
pour l'absorption, c'est·aussi Je lieu où aboutissent certains produits, matériaux usés, désormais inutiles à l'économie' et qui
doivent s'en séparer. Parmi ces :fluides divers, M. Blondlot n'a
açcordé qu'au suc gastrique la propriété d'être un agent chimique
indispensable à la digestion, et il a étudié et analysé cette secré..;.
tion d'une manière tonte spéciale, en établissant, sur des animaux,
des fistules gastriques, par des procédés de son invention aussi
simples .qu'ingénieux. Nou.s ne pouvons présenter de longs détails
au sujet des expérimentations faites à l'aide du suc gastrique sur
les matières qui, comme les viandes, contiennent de l'albumine,
sur les fécules et sur les. matières grasses. Disons seulement que
M. Blondlot établit que les aliments, en définitive, ne subissent
aucune métamorphose pendant l'acte de la digestion, et qu'ils
pénètrent dans l'économie avec toute l'intégrité de leur
tion, pour y subir plus tard, par le jeu des divers organes, des
changements multiples et indispensables pour la réparation des
pertes subies par l'organisme.
On comprend qu'en ouvrant hardiment de nouvelles voies
�51
d'exploration par des expériences' inconnues
lui, qu'en
apportant une vive lumière sur des points restés encore obscurs,
et qu'en soumeftantles.îdées reçues au creuset de l'expérimentation, sans s'incliner devant l'autorité des noms ou devant la sanction
des temps, M. Blondlot devait susciter à son œuvre des contradicteurs, et c'est pour développer les preuves de ses assertions
primitives que notre confrère a dû publierla série des mémoires
dontil nous reste à vous entretenir. •
Parmi les doctrines nouvelles, consignées dans le traité de
1845, une de celles qui ont soulevé le plus de discussions estropi·
nion qui dépossède la bile des vertus merveilleuses que, depuis si
longtemps, on s'était plu à lui attribuer relativement à la. diges'( ti on. En 184.6, M.' Blondlot, dans un mémoire intitulé : Essai sut•
les fonctions du foie et de ses annexes, donna, à l'appui de son
affirmation, des preuves incontestables! Ayant établi des fistules
sur des animaux qui, tout en perdant au dehors la totalité du fluide
biliaire, n'en conservèrent pas moins, pendant plusieurs années,
la santé la plus parfaite, Jlauteur fut en droit, en effet, de soutenir.
que la bile· n'était point indispensable à la digestion. La vérifica'tion anatomique des faits relatifs à ces expériences qui, sans
précédents, faisaient tomber tous les doutes, eut lie!lpubliquement, à l'amphithéâtre de l'Ecole de Nancy, et l'Institut constata
l'importance de l'œuvre scientifique, en accordant à son. auteur
un prix prélevé sur les fondations faites par M. de Monthyon.
A la suite de ses recherches sur la nature du principe acide qui
domine dans le suc gastrique, M. :Blondlot avait conclu que ce
principe était dû à l'acide phosphorique incomplètement saturé
par la chaux ou, en d'autres termes à du bi-phosphate calCaire.
'f.- En 1851 notre collègue publia la première analyse quantitative
. qui ait été faite du suc gastriqu!l/ et, alors, seul de son ·opinion,
il combattit les idées qui attribuaient_ l'acidité en question aux:
acides çhlorhydrique, acétique et lactique."'En 1857 iJ compléta
son travail/ et aujourd'hui son opinion est admise; plus ou moins
complétement, parJes hommes compétents en tête desquels se
trouvent deux des plus
chimistes de notre époque,
MM. Dumas et Wœhler.
�----
52
·Mais en inventant les fistules gàsfriques et les fistules bilîaires; .
M. 'Bléndlot avait ouvert aux. •travailleurs u.ne mine féconde, et
ses émules, en étudiant très,;particulièrement la digestion des ma.
tières féculentes et des matières gr1.1sses, avaient cru reconnaître
dans la salive et dans le suc pancréàlique des agents de métamorphose pour ces aliments. En 1855, M. Blondlot entreprit de r&:futer les faits allégués, il crut pouvoir les infirmer et conclure què
le suc gastrique, sans action sur les matières amilaèées, se borne
à la disjonction de leurs granules qui, à raison de leur extrême
ténuité, pénètrent en nature dans les vaisseaux absorbants.
Quant à la digestion des matières grasses, il n'était plus pos. sible, depuis les travaux de M. Blondlot, d'invoquer l'action de
la bile pour expliquer l'espéce d'émulsion
généralemenl,
et .un savant, très-haut placé dans la science, reporta au suc pan·
créatique l'effet autrefois attribué à la hile. lU. Blondlot crut en•
core devoir combattre cette idée, en 181>!5, dans une thèse soutenue
pour obtenir le titre de docteur ès sciences, et bientôt les belles
expériences faites à Alfort, par 1\1. Colin, vinrent confirmer ses
opinions. A la théorie de ses adversaires il crut pouvoir substituer
une explication très-simple, en indiquant que les corps gras ne
réclament, pour leur émulsion, què l'intermédiaire du chyme
formé par les autres aliments.
Enfin, en 181>7, dans un mémoire lu à l'Académie impériale de
médecin,e, M. Blondlot tenta de démontrer la manière même d'a·
gir du suc gastrique, et il indiqua que son action, analogue â celle
des ferments, était due à un simple phénomène d'hydratation qui,
tout en modifiant la cohésion des matières alimentaires, ne leur
fait subir aucun changement de nature.
Nous ne suivrons pas notre confrère dans quelques autres re,cbm·cbes physiologiques, relatives notamment à l'origine du sucre
de lait. Nous pensons que l'importance des faits signalés et que Leur
utilité sera notre excuse pour cette longue exposition, ca,r, si des
deux propositions attribuées si généralement, et sans doute faussement, à Fontenelle, vous repoussez, Messieurs,la première qui,
.pour condition d'une longue vie, indique la nécessité d'un mauvais cœur, vous êtes convaincus qu'il n'en est pas de même de la
-
J
�53
.
seconde proposition, et que pour vivre longtemps il faut avoir un
hon estomac.
Toutefois nous n'avons pas encore fini l'énumération des (ravaux de M. Blondlot. II s'est occupé d'une maniere spéciale de.
toxicologie; il a publié deux mémoires im.portants sur la re ..
cherche de l'arsenic. Dans l'un, paru en 1845, il a signalé une mo-:
dification ingénieuse qui permet de régler. l'allpareil de 1\làrsh.
Dans l'autre, qui a été lu à ·l'Académie de médecine, en 1857,
notre. confrère a démontré que dans les calcinations des matières •
animales, au moyen de l'acide sulfurique, il se forme une proportion considérable de sulfure qui échappe aux recherches médico-légales, de telle sorte que, siles tissus ne recèlent que des
traces de poison, les experts courent le risque d'en méconnaître .
la présence. L'importance de cette communication a motivé un
travail de vérification au sein de la savante compagnie, et un rapport des plus honorables pour l'auteur a confirmé ses conclusions.
x. Au moment de parlerdes travaux de M. Léon Parisot, diverses
. de ses œuvres anciennes, déjà, nous sont revenues à la pensée, et
nous nous
souvenus de. l'accueil bienveillant fait par la
Société de médecine à la lecture de mémoit·es sur les lois de la
contagion de la fièvre typhoïde, sur la stomatite, sur la dilatation
des bronches, sur la tuberculisation, sur l'emploi du sulfate de
quinine dans le rhumatisme articulaire,. et sur la morve transmise
du cheval à l'homme. Mais dev.ant borner notre analyse, nous exposerons seulement les idées principales contenues dans des travaux plus récents el d'un ordre plus élevé encore. X
Après une étude des cartilages articulaires, M. L .. Parisot a admis
le plus généralement. D'a-·
des idées opposées à celles qui ont
prés des anatomistes distingués, les cartilages sont encore, eri effet,
considérés comme un produit de sécrétion analogue â èelle des
ongles ou de l'épiderme, comme une substance privée de ;yie, enduit inerte, ne pouvant être le siège d'un travail pathologique,
susceptible seulement d'être altéré d'une manière mécanique, usé
par le frottement, perforé par suite de la présence de bourgeons
charnus, ou se séparant des os lorsque ces derniers organes sont
�54
malades. M. L. Parisôt professe, depuisbien des amiées, que .la
substance cartilagineuse est organisée, qu1elle peut être le siège
de troj.lbles nutritifs, de phénomènes pathologiques, et qu'elle
n'est point recouverte par la membrane synoviale. Les résultats
des recherches de P.Otre confrère ont été confirmés par les travaux de MM. Redfern et Broca, et surtout par les belles expé..,
riences de M. Flourens.
Ces diverses expériences parlent toutes dans le même sens,
et, comme dit M. Flourens en terminant ses conclusions, «elles
» accusent toutes la sensibilité des parties fibreuses et tendineusès,
> latente ou cachée a l'état sain, et manifeste, patente, excessive,
:» à l'état malade. Une grande contradiction de la science dispa·
:» rait donc enfin! Ces mols de : douleur de la goutte, du
.
» tisme articulaire, des os, ont enfin un sens; je dis un sens phy» siologique, car tant que les parties, siège de ces douleurs,
» passaient pour absolument insensibles, ces mots n'en' avaient
» pas. Comment expliquer l'existence de la douleur et des plus
l- cruelles douleurs avec des parties insensibles?
» Haller n'a donc vu que l'état normal, que l'état sain. Toutes
» ses expériences ne se rapportent qu'à cet état. Au fond, et quoi
» qu'il en ait dit, lui, et son école, qui, sur ce point, domine de}) puis un siècle, il n1y a point de parties absolument insensibles
» dans le corps vivant.
» La sensibilité est partout; èt dans les parties mêmes (les ten» dons, les ligaments, la dure-mère, le périoste), où habituelle}) ment elle est le plus obscure, il suffit d'un degré d'irritation ou
» d'inflammation donné pour la faire passer aussitôt de l'état la» tent et caché à l'état patent et manifeste. »
..,.. En 181>5, M. L. Parisot a entrepris une série d'expériences sur
rorigine de la production du sucre dans Péconomie/ Ainsi que
l'avait indiqué M. Claude Bernard, il a admis que le foie n'était
pas l'organe condensateur de la matière sucrée, mais qu'il présidait â sa formation même, indépendante de l'alimentation au
moyen des fécules.
Passant â un autre ordre de faits, notre collègue s'est occupé
du l'hythme des battements du cœur. 11 n'y a guère, en physio-
�logie, de question qui ait donné lieu à plus d'opinions contradic- '
toires; aussi, M. L. Parisot s'est-il empressé de m'ettrc à profit
une anomalie présentée par un jeune homme jouissant d'une bonne
santé, et offrant une fissure sternale dont l'écartement permettait
de constater les
du
travers la peau de la poitrine. Ce jeune homme qui voyageait, en tirant profit de sa singulière anomalie, fut conduit par nous à l'hôpital Saint-Charles,
et depuis il a été l'objet de plusieurs publications. Les conclusions
émises par M. L. Parisot sont loin de confirmer les indications
des anciennes théories.
Le ventricule du cœur n'attend point, pour opérer sa contraction, que l'oreillette ait terminé la sienne, et pendant l'ampliation
de l'oreillette, lo ventricule ne reste pas vide. On peut comparer
le mouvement dont ces deux cavités sont animées à un
péristaltique s'étendant très-rapidement de l'une à l'autre. Aussi
le passage du sang à travers elles est-il continu, et il n'offre point
dans son parcours les temps d'arrêt complet formulés par les
théories. Sans doute, la colonne de sang subit, par suite des
mouvements de contraction et de dilatation des parois du cœur,
une altération de forme, mais elle n'est point interrompue. Il
y a lieu d'ajouter que la délicatesse des valvules du cœur ne
peul permettre de supposer, soit dans leur présence, soit dans
leur action, un antagonisme équivalent à la pression subie par la
colonne sanguine, et que, d'autre part, la juxta-position exacte
des parois du cœur n'est point matériellement P?ssible pendant la
contraction de cet organe. Il ne faut donc plus chercher dans l'action du cœur, ces alternances ponctuelles indiquées dans les traités
dogmatiques. Les mouvements de !;organe central de la circulation, distincts par une opération de notre pensée, se succèdent
avec une rapidité si grande que l'œil et l'oreille de l'observateur
ne sauraient les séparer complètement. Le physiologiste reconnaît, dans l'auscultation du cœur, deux bruits, séparés l'un de
l'autre par un court silence et suivis par un repos p,us long que
le précédent. M. L. Parisot pense que le premier bruit, qui est
sourd et prolongé, accompagne plusieurs actes, successifs certai·
nement, mais simultanés pour nos sens. Pendant ce bruit,- qui
�56
coïncide avec Je choc du cœur contre la poitt·inë; Je sang passe
de l'oreillette dans l'aitère même, au· moyen de la contraction
de l'oreillette, de la dilatation du ventricule et de la contraction
immédiate .de celte même cavité. l\'1. L. Parisot pense que les
uniquement par le jeu des valvules.
bruits du cœur sont
C'est à la tension de la valvule mitrale qui sépare les deux cavités gauches du cœur que doit être attribué, au moment de la
systole ventriculair.e, le premier bruit, sourd et prolongé reconnu
à l'auscultation. Le second bruit doit être rapporté au jeu des
valvules sigmoïdes, au moment où le choc en retour dû aux deux
colonnes sanguines, abaisse ces soupapes, piaeées à l'orifice de
l'artère pulmonaire dans le ventricule droit, comme à l'origine de
Partèrë aorte, dans le ventricule gauche. M.le docteur L. Parisot
a rapproché, aussi, les bruits anormaux, perçus lors des maladies
de cœur, des lésion's reconnues, et il a conclu que le bruit anormal
entendu lors du premier temps des battements du cœur, n'implique pas une lésion de l'orifice artériel ; qu'une lésion des valvules sigmoïdes pouvait coïncider avec un bruit' de. souffle, reconnu
au premier temps, mais que ces valvules étaient cnrtainement
malades, lorsque ce même bruit de souffle, si f1·équemment signalé dans les cliniques, coïncidait avec le deuxième temps des
battements du cœur .
.
/Z M. L. Parisot a aussi pris part à la rédaction des rapports
généraux sur les travaux des conseils d'hygiène publique et de
salubrité du département de la lUeurthe dans laquelle il a été
remplacé par notre laborieux confrère, M. le docÏeur Demange;
mais à l'occasion de ces œuvres qui embrassent un horizon si
vaste, il faut nommer
Simonin père (2), Blondlot, Grandjean et V. Parisot. l\létéorologie, constitutions médicales, épidémies, établissements insalubres, habitations et statistiques, tels
sont les sujets traités par nos confrères et qui ont contribué à élever la valeur des publications faites par le Conseil central de
:Nancy à un(lite! niveau, qu'elles ont été spécialement signalées à
tous les conseils d'hygiène de France, dans une circulaire récente
signée par S. E. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce.
Les noms qui viennent d'être cités se retrouvent en parcourant
�57
la liste des auteurs des comptes rendus de la société de. Médecine
de Nancy, ,et à ces noms doivent s'ajouter encore ceux de Ml\1. Laurens, A. Simonin, Xardel, Poincaré et E. Bertin.
Nous aurions bien des faits à énoncer pour compléter l'esquisse des travaux des professeurs actuels de l'Ecole; l'espace ·
manque; mais nous ne pouvons passer toutefois sous silence le
nouveau procédé d'extraction de la cataracte qui, entre les mains
de son auteur M. le professeur Béchet, a dPjà été suivi de si
le
beaux résultats; la biographie de M. Léon Bonfils, par
docteur Roussel; les considérations sur l'importance des études
anatomiques par M. Demange; l'appréciation des nombreux travaux de M. de Haldat par M. le docteur Grandjean, et un discours sur la nécessité de la discipline dans les études par M. V.
Parisot. Pour terminer celle longue revue, nous n'avons plus,
Messieurs, qu'une seule remarque à ajouter. Les transformations
successives dans notre enseignement médical, en multipliant les
sources d'instruction et en nécessitant un accroissement dans le
nombre des professeurs, ont contribué à grandir sans cesse les
efforts faits en vue de la science, et, aujourd'hui, nous sommes
heureux et fiers d'avoir pu marquer la large part prise par
l'Ecole de médecine de Nancy dans les travaux importants de
notre contrée écrits en vue du soulagement des souffrances de
l'homme.
�NOTES.
(1-2) Il n'était pas possible dans ce rapport de présenter l'ànalyse des travaux
de l'auteur même, et il ne lui a pas semblé convenable, également, de donner
l'analyse des œuvres de M. le docteur Simonin père. Le Conseil académique a
jugé qu'il était opportun, pour offrir un tableau complet des efforts scientifiques
de l'Ecole actuelle, ·de fairè. suivre le compte rendu par I'iùdication des travaux
du directeur honorair.e et du directeur actuel, et c'est en exécution de cette
décision que les notes suivantes ont été ajoutées au travail qui a été lu au public.
INDICATION DES TRAVAUX PRINCIPAUX DE
SIMONIN PÈRE, PROFESSEUR ET DIRECTEUR
HONORAIRE.
Notice sur la météorologie du département de la 1\'leurthe. 1845.
Résumés des observations météorologiques et médicales faites à Nancy, depuis
le fer janvier 1841 jusqu'au 51 décembre 18B7.
Coup d'œil
les épidémies qui ont régné en Lorraine. 1858.
Observation sur deux corps organisés, libres et llottants dans la cavité abdominale. 1849.
Recherches topographiques et médicales sur Nancy. 18B4.
Esquisse de !.'histoire de la médecine et de la chirurgie en Lorraine, depuis les
temps anciens jusqu'à la réunion de cette IJrovince à la France. 18B8.
Notice historique et bibliographique sur le docteur Louis Valentin. 1829.
Notice sur la vie et les ouvrages de M. de Haldllt du Lys. 18B2.
INDICATION DES TIIAVAUX DU DOCTEUR EDMOND SIMOl'ÜN,
(Travaux publiés.).
De l'influence sociale de la
1844.
Considérations sur l'érythème phlegmoneux non décrit. 1856.
Recherches sur les propriétés du virus-vaccin. 1841.
Description d'une éruption de faux cow-pox. 1847.
Décade ehirurgica!e; observations de chirurgie pratique. 1838.
Du strabisme; opérations pratiquées pour sa guérison. 1841.
�59
Appareil pour la fracture de la clavicule. 1842.
De l'emploi de l'éther sulfurique et du chloroforme à la clinique chirurgicale de
Nancy. ter volume et pe livraison du tome second. 1849.
Notice sur l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de rentrée). 18!H.
Complément de la notice sur l'Ecole (discours de rentrée). 1852.
Appréciation des travaux de l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de
rentrée). 1855.
Discours prononcé lors de l'installation sohinnelle de l'enseignement supérieur.
1854.
Quatre rapports relatifs à l'Ecole de médecine et de pharmacie, lus en Conseil
académique (discours de rentrée). 1855-1858.
Douze rapports sur le service de la vaccine dans le département de la Meurthe.
1844-1855.
Trois rapports sur le service médical des circonscriptions rurales et sur le ser-
vice de la vaccine dans le département de la Meurthe. 1855-1858.
Rapport général sur les travaux des conseils· d'hygiène et de salubrité du dépar•
tement de la Meurthe, en 1850 et 1851. 1852.
Compte rendu des travaux de la société de médecine de Nancy. :1844.
Compte rendu des travaux de l'Académie de Stanislas en 1845. 1846.
Coup d'œil sur les travaux de cette Académie en 1852. 1855.
Trois articles nécrologiques relatifs à MM. de Haldat, I,euret ct Bonfils père.
1851-1852.
Historique de la fondation des hôpitaux et des institutions cliniques. 1844.
Coup d'œil sur l'histoire de la société des sciences, lettres et arts de Nancy
(Académie de Stanislas), pendant un siècle, 1750-1850. 1850.
��PRIX ACCORDÉS PAR S. E •. M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTJON
PUBLIQUE. -
MENTIONS HONORABLES. -
RÉSULTATS DES
CONCOURS.
Prix et fientions honorables.
Les Professeurs de l'Ecole de médecine et de pharmacie réunis en·
conseil, le 7 octobre 1858, ont décerné les récompenses annuelles dans
l'ordre suivant :
1° ÉLÈVES EN
PREMIÈRE ANNISE D'ISTUDES.
1"' Prix. M. .SoMMEILLIER (Albert), de Nancy.
2" M. CANTON (Albert), de Maizières. (Ardennes)..
Mention honorable.
M. Loms (Alfred), de Roville.
DEUXIÈME ANNÉE D'ÉTUDES.
P1·ix. M. LA FuzE (Oswald), de Nancy:
Mentions honorables.
M. CuumN (Alfred), de Vandœuvre.
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
TROISIÈME ANN:ÉE' D'I\TUDES.
Prix. M. LALLEMBNT (Edmond), de Nancy.
PRIX SP:ÉCIAUX POUR LA RÉDACTION DES OBSERVATIONS CLINIQUES.
CLINIQUE CHIRURGICALE.
Prix. M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse).
�62 Mention lwnorahle.,
r
,
M. C1AUDIN (Alfred), de Vandœuvre.
CLIN!QUll liiÉDIC.\Lll.
Prix. M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
zo ÉLÈVES EN
PHARMACIE.
DÈUXIÈME ANNÏlE D'ÉTUDES.
Prz'x. M. BLAISE (Jules}, de Châtenois (Vosges).
RESULTATS DES CONCOURS.
A la suite du .concours ouvert, le 12 novèmbre pour une place
d'interne, a été nommé:
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle), interne de la
clinique chirurgicale.
A la suite du concours ouvert, le 10 novembre, ont été nommés,
pour les deux places de préparateur-aide des cours d'anatomie et de
physiologie :
M. CANTON (Albert), de Maizières {Ardennes), 1er préparateur-aide.
M. SOMMEILLIER (Albert), de Nancy, 2e préparateur-aide.
A la suite du concours ouvert le 15 novembre,
M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse), a été nommé préparateur du
cours de médecine opératoire.
���Nancy, imprimerie de vc Raybois el<Comp.
�
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Title
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
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Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
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Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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7b4be9ac5b9bf96009d7392d35a000f1
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE.
Le lundi, i5 novembre 1858, les Facultés des sciences et des
lettres et l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de
Nancy ont tenu leur séance solennelle de rentrée, sous la présidence de lU:. le Recteur de l'Académie, assisté de trois de MM. les
Inspecteurs d'Académie du ressort.
Après la messe du Saint-Esprit, qui a été célébrée dans la
chapelle de l'Evêché, le Conseil académique et tout le corps en-:
seignant· sont ventis, prendre place dans le gt·and salon de l'Uôtel
de Vi!le.
Les premières autorités du département et de la ville et l'élite
de la population nancéienne
à cette solennité. Au premier rang on remarquait M. Lezaud, premier Président de la
Cour impériale, }}gr l'Evêque de Nancy, premier aumônier de
l'Empereur, M. Albert Lenglé, Préfet de la Meurthe, M. le Général Ambert, MJ\1. les Députés Viard et Drouot, lU. le premier
Avocat-général Alexandre, 1\'I. Pene, adjoint au 1.\'Iaire de Nancy,
1\'1. l'abbé Bureau,. etc.
llf. le Recteur a ouvert la
par un discours qui est
�6
reproduit plus loin, et a donné successivement la parole â lU. le
Doyen de la Faculté des sciences, à M. le Doyen de la Faculté
des lettres et à M. le Directeur de l'Ecole préparatoire de médecine el. de pharmacie. M. le Professeur secrétaire de l'Ecole de
médecine a proclamé ensuite les prix décernés à MM. les Elèves.
en médecine et en pharmacie.
�
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
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<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��DISCOURS
PAl\
l\l. LE RECTEUR DE L'ACADEMIE DE NANCY.
1\loNsEIGNEuR,
1\hssmuns,
Par une heureuse coïncidence l'époque de la solennité qui
nous rassemble est celle de l'une des sessions du Conseil académique, et celte
investie de la grande mission de veiller
au nom de la religion, de la société et de la famille sur l'éducation de la jeunesse, donne chaque année à nos travaux, par la
présence de ses membres au milieu de nous, le plus puissant des
encouragements. Que les hommes éminents qui la composent me
permellent de leur témoigner ici ma reconnaissance!
S'il est une proposition qui, à force d'être redite, tienne, suivant
une expression de Massillon, de la bassesse, de la trivialité du
proverbe, c'est assurément cette th,èse tant de fois reproduite de
l'utilité, de la diguité d·es lettres el des sciences. Eh bien! lUessieurs, ce lieu commun rebattu, je me vois 'amené à le reprendre
encore devant .vous, devant un auditoire si éclairé, si poli, si pénétré déjà des vérités dont je vais
Peut-être me le
pardonnerez-vous, quand j'aurai complétemenl développé ma
�8
L'œuvre du Créateur présente deux ordres de faits marqués de
caractères si opposés, que l'on comprend difficilement qu'il ait jàmais èté possible de les confondre. Elle nous montre d'un èôté la
matière et ses lois, de l'autre les choses de l'esprit et de l'âme.
Ici l'impulsion que la vapeur, que l'èlectricite communiquent aux:
corps; là ces directions qu'uiÙ:J force intelligente, qu'une activité
libre imprime aux actions de l'homme, et, souvent, à la matière
elle-même.
Aveugles dans leur marche, les· agents de la nature physique
vont droi_t devant eux : l'observation la plus attentive ne découvrirait pas dans leur allure la moindre trace d'hésitation, de choix,
de délibération: tout ce qui leur fait' obstacle, ils l'emportent ou
le détruisent : ils ne se détourneraient pas de leur voie pour prévenit· un affreux. désastre, pour empêcher la ruine d'un monde.
Combien sont différents les fàits qui relèvent de l'intelligence et
de la volonté! au lieu de 'ces terribles machines dont l'énergie
brutale ne laisse parfois à sa suite qu'épouvante et désolation,
nous voyons une puissance, douée d'une admirable souplesse,
prompte à tout prévoir, habile à vaincre les difficultés, ou bien à
les tourner, quand la prudence ordonne de ne pas les aborder de
front.
.
A ces traits, Dlessieurs, vous avez reconnu <t ce roseau, le plus
:» faible de la nature, mais roseau pensant,'» et, avec Pascal, vous.
répétez: <t quand l'univers l'écraserai!, l'homme serait encore plus
:» noble que. ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avan- ·
» tage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.»
besoin d'ajouter que la grandeur de l'esprit humain ne
tient pas seulement à ce que l'homme a reçu du Crêateur la faculté de savoir et de comprendre? qu'elle résulte aussi de ce que
ce don de la pensée nous permet, dans bien des cas, de dominer
les choses du dehors, de les diriger, de les faiœ servir à nos he.:.
soins, de les rendre aussi profitables qu'elles pourraient devanir
menaçantes et nuisibles, si Dieu ne nous avait donoé les moyens
d'y mettre la main? arriver au vrai est,. assurément, t!Il de nos
priviléges; mais, dans les conditions de notre existence
plus
actueile, faire ce qui est utile et hon est une perfection plus grande
�encore. Savoir n'a tout son prix pour nous que lorsqu'il nous
amène à pouvoir.
on
Dans le monde
je te devance,
:Malheureux qui rève ou qui pense,
Heureux èelui qui sait agir!
Ct>s vers, d'un poële, qui cède d'ordinaire à d'.:llltres inspirations, de l'auteur des Bretons et' de 11/arie, reproduisent une vérité, que je crois certaine. Ils rappellent, non sans garder quelque
trace de l'exagération naturelle à la poésie, que notre destinée,
ici-bas, est, avant toul, le travail et l'action.
Or, ce principe intelligent et libre ouvre à l'hommè les tré"'
sors de la science, en même temps qu'il prèpare pour lui les
conquêtes de l'industrie, et le corps enseignant est chargé du soin
d'en diriger la culture, d'en assurer le développement. Il sait tout
ce que réclament de dévouement des fonctions auxquelles se rattachent à la fois, et la dignité de notre nature, et les pt·ogrès de la
richesse publique. Plus la tàche est noble et grande, plus les obligations qu'elle impose sont étroites et nombreuses; c'est, lUessieurs, pour mieux montrer toute l'étendue de ces devoirs que je
me suis laissé aller aux réflexions que vous venez d'entendre •
•Je suis heureux d'apporter ici l'assurance. que, durant le cours
de la dernière anaée scolaire, aucune partie de cet important
mandat n'a été négligée dans le ressort de l'Académie de Nancy.
Grâce aux efforts éclairés de 1\UI. les Préfets, gràce à la munificence des administrations départementales et communales'
nous voyons approchet· le moment où l'instruction élémentaire,
distribuée avec une généreuse pr()fusion aux populations laborieuses des villes el des campagnes, aura pénétré partout où elle
doit arriver. Le perfectionnement des méthodes, l'habitude que
prennent les maîtres de veiller avec une égale sollicitude à l'éducation des enfants et à leur instruction, d'affermir en eux le bon
sens, de leur ·donner sur toutes choses des idées sages et pratiques, de développer dans ces jeunes àmes le sentiment du respect, les affections pieuses, la religion du devoir, nous donnent
d'ailleurs l'assurance .que nos écoles primaires élevent pour le
�10
pays une .génération forte et saine· de citoyens uliles, honnêtes,
judicieux, sincèrement dévoués à la ·patrie et au prince qui la
gouverne si glorieusement.
Même progrès pour les études secondaires. Les lycées impériaux, les colléges, les établissements privés ouverts à cet enseignement voient s'accroître, chaque année, la jeune population qui
les fréquente. Tout promet aux professions savantes, aux divers
publics que les .écoles du gouv'ernement alimentent, aux
rangs élevés du commerce et de l'industrie des hommes qui, joignant aux garanties d'une forte culture religieuse et mm·ale celle
d'une instruction appropriée aux besoins de notre époque, sauront s'élever à la hauteur des destinées que semblent annoncer au
pays les merveilleuses découvertes de la science, les étonnantes·
révolutions qu'elle a réalisées de nos jours.
Pour compléter cette rapide revue des différentes branches de
l'enseignement, il me resterait,
à vous parler de l'instruction supérieure: mais j'ai besoin, avant d'aborder cette partie
de mon sujet, de ramener, un moment voire attention sur l'ensemble de notre système d'éducation publique.
On ne pouvait guère espérer que la réforme qu'il a subie dans
ces derniers temps, et que l'esprit de notre époque rendait nécessaire, s'arrêterait du premier coup, sans hésitation ni tâtonnement, à la limite précise où cesse l'avantage d'améliorer, où commence le danger d'innover. Les choses de ce monde vont d'un
autre pas; avant d'arriver à un état définitif d'équilibre, elles oscillent autour du point où elles viendront enfiG se fixer. il était.
donc facile de prévoir que l'on aurait à prendre conseil de l'ex- .
périence, à demander au temps les moyens de perfectionner i'organisalion nouvelle, et de ramener à une juste mesure ce que les
pt·emiers essais auraient eu d'excessif.
Personne, assurément, ne pouvait mettre au service de celle
œuvre de tempérament et de sagesse une raison plus ferme, plus
de circonspection, plus de prudente réserve, que le magistrat éminent qui est aujourd'hui à
de l'Université.
Aprè!l avoir donné aux fonctionnaires de l'enseignement, et,
tout d'abord à ceux qui occupent les rangs les plus modestes de-
�11
la hiérarchie universitaire, despreuves
paternel
M. le
lllinistre de l'Instruction publique a montré, dans une sét·ie dP.
mesures lentement
que sa sollicitude éclairée pour les
choses égalait ses bienveillantes sympathies pour les personnes.
Les modifications introduites dans le régime de l'école normale supérieure; les conditions de l'agrégation modifiées; les
épreuves qui conduisent aux grades devenues plus sincères, plus
fa,•orables aux candidats qui sont en mesure de faire preuve
d'une éducation littéraire sérieuse et de bon aloi; tels ont été les
principaux objets de ces réglemenls qui, sans changer les bases
du plan adopté en 1852, ont rendu aux maitres, aux élèves, à la
société, des garanties dont la nécessité s'était révélée.
Je me borne à indiquer ces nombreuses améliorations : mais il
en est une dont l'importance réclame une mention plus détaillée;
Elle se rattache d'ailleurs d'une manière intime à l'enseignement
supérieur, objet spécial de notre réunion. Je veux parler du décret du 23 aoùt dernier, qui rétablit pour les étudiants des
enliés de médecine, aspirant au doctorat, l'obligation de produire,
avant de prendre leur première inscription, le diplôme de bachelier ès lettres.
« Il faut,» disait M. le Ministre, dans le rapport à la suite duquel est intervenu le nouveau règlement, <<il faut qne la médecine,
» luttant contre les maladies de l'homme, connaisse l'homme tout
> entier, dans sa double essence physique et morale; c'est en
» spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'en» seignements positifs, que notre époque a si largement constitué
» l'art de guérir, et l'a placé au sommet des professions sociales.»
Le médecin digne de ce titre, a besoin de toutes les ressources
d'un esprit juste et pénétrant. Pourquoi donc serait-il dispensé de
faire preuve d'une forte éducation Jiitérafre? « de ces études, » cc
sont encore les expressions du rapport à l'Empereur, «qui don» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plus déli> cales etles impulsions les plus heureuses?»
Nos pères plaçaient bien haut dans leur estime l'art d'Hippocrate et de Galien. Nous trouvons à ce sujet, dans les statuls
publiés en 1598, sous le règne de Henri IV, de curieux détails.
'
1
�f2
Si déjà l'on n'exigeait plus, à ceUè époque, du licencié et du docteur en médecine, comme on l'exige· du· ministre des autels, la
condition du célibat qui h.Ji avait été longtemps imposée, c'était
encore avec toute la solennité d'une cérémonie religieuse que la
Faculté procédait la coliaLion dè ses grades. Réunis en grande
pompe dans une des salles du palais épiscopal, les récipiendaires,
à genoux et la tête découverte, recevaient du chancelier : licentiam et facultatem
interpretandi et faciendl medici""'
nam, hic et uhique terrarum.
Le respect me ferme la bouche et m'empêche de pousser plus
loin cette citation. Elle se termine, dans le statut, par la formule
que l'Eglise emploie pour tous les actes qu'elle veut marquer
· d'un caractère auguste et sacré.
Vous 1e voyez,
les médecins, votre belle profession était
encore, à la fin du XVI• siècle, considérée comme un sacerdoce.
On allait même, afin de maintenir la dignité de l'mdre, ordini
enim medici dignitatem puram integ1·amque conservari par est,
jusqu'à exiger des gradués le serment de ne pas exercer la· chi·
rurgie, qui était alors mise au rang des arls manuels.
Ce n'est plus déroger, nous le savons, que de joindre aux théories les plus élevées, j'ai. presque dit aux inspirations du génie
médical, la dextérité que réclament les délicates opérations dont
les progrès de l'anatomie ont enrichi l'art du chirurgien. Toutefois, 1\'Iessieurs, le sentiment qui avait dicté ces vieux usages, qui,
par leur naïveté, ont peut-être amené le sourire sur vos lèvres,
n'a rien perdu de sa vérité ni de sa force.
Loin de moi la pensée de rabaisser aux yeux de nos jeunes
étudiants en médecine l'importance des études
Puissent-ils, au contraire, apporter une nouvelle ardeur à profiter des
leçons qui ont pour ohj.et l'anatomie, l'histoire naturelle, la chimie, la matière médicale ; en un mot, toutes les parties du programme réglementaire! mais, en même temps, qu'ils n'oublient
jamais, la considération et le succès sont pour eux à, ce prix,
qu'après avoir consacré de laborieuses veilles à l'observation attentive de la structure du eorps humain, et des accidents sans
nombre donl il est le théâtre, ils n'auraient accompli que la moitié
a
�13
de leur tâche, s'ils négligeaient les moyens
à là connaissance des phénomènes moraux qui accompagnent les affections morbides, et souvent les modifient. Le médecin doil lire
dans notre âme, aussi sûrement qu'il sait reconnaître l'état patho:
logique de nos organes. Habile à saisir la pènsée du malade, le
sentiment qui l'agite, le désir qui le tourmente, à interpréter une
parole échappée au délire de la fièvre, un regard où se trahit le
secret que l'on voudrait cacher, il saura trouver le conseil qui
encourage, le mot qui console. Là, nous le savons tous,, est souvent le remède le plus certain.
Or cette pénétration, cette aptitude à saisir le sentiment et la
pensée jusque dans leur expression la plus fugitive, dans leurs
nuances les plus délicates, rien, vous ne l'ignorez pas, Messieurs,
n'est propre à les faire naître, à les développer, comme l'étude"
des lettres. Rarement le médecin, dans la pratique de son art,
peut donner à ses raisonnen1ents ce degré d'exactitude et de pré-.
cision que le mathématicien met dans ses déductions. Des conjectures, des probabilités, une sorte de divination, tels sont d'ordinaire les guides qu'il est obligé de suivre. Il ne viserait pas sans
danger à plus de rigueur. Le tact prompt et sûr qui doit lui
servir de guide s'accommoderait mat des allures de l'algébriste ou
du géomètre. Cette exquise finesse d'appréciation est le fruit
'·
naturel de l'étude des belles-lettres.
Le règlement du 25 août a été rédigé sous l'impression de ces.
vérités, au point de vue des progrès de l'art de guérir, comme à
celui de la dignité du corps médical, ce décret ne peut maoquet·
d'être accueilli avec une vive gratitude.
Nos trois établissements d'instruction supérieure apportent à .
poursuivre leurs travaux la consciencieuse régularité, l'ardeur et
le dévouement qu'ils n'ont cessé de montrer depuis leur création.
Il était à craindre, en ce qui concerne particulièrement la Faculté des sciences, qu'après la première période triennale, au
moment où les professeurs auraient à enseigner de nouveau ce
qui avait déjà fait le sujet de .)eurs leçons, l'auditoire ne se renon·
velàt pas d'une manière complète. L'épreuve a été traversée avec
succès. On peut donc regarder l'avenir de cet enseignement
comme assuré.
�14
'Pénélrés tous· d'un même sentimenl, ammes du vif désir· de
soutenir la religion des lettres, que l'on dît en péril, de
de propager le goût ·des choses de l'espr·it, et, surtout, de faire
servir cette haute culture de l'intelligence au profit moral des
hommes, l\01. les professeurs de la Faculté des le,Ures ont continué ùe consacrer à t'œuvre commune tout ce qu'ils ont de force
e'! de talent.
L'École de médecine a pu regretter de ne pas voir autour de
ses chaires un auditoire plus nombreux. Son zèle toutefois n'en a
pas <été refroidi. Elle sait que l'on ne mesurera pas la valeur
ses services au nombre, mais aux succès des élèves qui suivent
ses cours. Sons ce rapport, les derniers examens ont prouvé
qu'elle était restée digne de ses honorables antécédents.
Dans une récente et solennelle occasion, M. le l\'linistre disait
du haut enseignement en général « qu'il se distingue en France
» autant par la sûreté de ses docll'ines que par l'éclat de ses con·
» naissances ou de ses talents.» Les Facultés de Nancy justifient,
pour leur part, ce bel éloge. Un juge dont personne ne mettra la ·
compétence en doute, le membre de l'Académie française, le
critique éminent que l'autorité supérieure a mis â la tête de notre grande école normale, pal'ce qu'il était à ses yeux « l'homme
» de lettres par excellence, celui qui représente peut-être le
» mieux parmi nous les saines traditions littéraires si chères à
»
impériale, » l'tl. Désiré Nisard, sortant de nos cours,
me félicitait naguère, avec ce ton ému, avec cet accent d'une
sincère conviction, de me trouver à la lê!e d'un corps de professeurs qui unit à un si haut degré les dons de l'esprit aux plus
précieuses qualités du cœur.
La crojx que vous voyez, pour la première fois, briller sur la
toge de M. le Doyen' de la Faculté des lettres est venue, Messieurs, donner depuis une sanction officielle à ces paroles de
satisfaction.
Une seule circonstance, le suffrage de ses confrèl'es, pouvait
ajouter encore, pour le nouveau membre de la Légion d'honnem·
au prh: d'une si éminente distinction, cette consécration ne lui a
pas manqué. Dans une lettre que vous me pardonnerez de citer,
�15
parce qu'elle honore ceux qui Pont écrite et celui qui en était
l'objet. Les collègues de M. Benoit me disaient : « Si nous
nions pour notre digne chef la distinction que nous sollicitons
» pour lui, ce serait pour chacun de nous la meilleure récompense
l> de nos travaux et de nos efforts individuels. })
Malgré mon désit· d'abréger, malgré ma crainte d'avoir déjà.
mis votre patience à une trop
épreuve, je ne puis,
sieurs, terminer cette allocution sans acquitter, au nom de l'Uni.;
versité, une dette de reconnaissance.
Ancienne résidence· d'une cour brillante et polie, royal séjour
du philosophe bienfaisant, capitale de l'excellent pays de Lorraine, centre autour duquel rayonnent lous lès intérêts de l'une
des régions les plus belles de notre belle France, la ville de Nancy
a confiance dans ses destinées.
Un décret récent en a fait. le chef-lieu d'un vaste gouvernement
militaire. Les chaleureuses acclamations qui ont salué l'arrivée
dans nos mm·s de l'hôte illustre que cet acJe de la volonté de
l'Empereur y amenait, prouvent que lès sentiments de notre
intelligente et patriotique population ne sont' pas au-dessous de la
position que la force des choses prépare pour elle.
Maintenant, est-il besoin de vous dire que les administt·ateun;
de celte noble cité savent comprendre les
qui naissent
pour elle de son passé et de son avenir? Le palais que la ville.
élève en ce moment aux lettres et a·ux sciences le proclame assez
hautement.·
Qu'il s'agisse de construire un atelier, une usine, l'économie la
plus sévère devra présider aux travaux; il
comme on le
dit dans la langue de l'industrie, réduire le plus possible Je prill;
de rer;ient, les frais génémux. En pareille matière, on ne saurait
apporter trop de soin à diminuer les charges, afin, d'augmenter le
produit net.
Appliquera-t-on les mêmes calculs quand il sera question de
l'une de ces idées immuables, de l'un de ces impérissables principes qui dominent les changements de la matière, les mobiles
intérêts de l'industrie!
Ces imposantes cathédrales que nous a léguées le moyen âge,
�16
l'admirablè église de Saint-Pierre,les cMlèaUt de nos rois, les pa:..
lais de la justice ou des arts, tout ce qui réveille l'idée de la divinité, de l'autorité, de la grandeur morale, du bien, du juste, du
beau, se mesure d'a prés
règles. Ce qui. parle du ciel,
doit pas être fragile, mais solide el durable.
Honneur à l'administration assez noblement inspirée pour comprendre de pareilles vérités, assez généreuse pour doler ses
éco.les de haut enseignement d'une demeure digne des grandes
idées qu'elles représentent!
Il est bon, croyez·le, Messieurs; de montrer à la masse d'une
.population pl!r des signes extérieurs et sensibles, en quel degré
d'estime on tient les choses de l'esprit et de l'âme. En agit· ainsi,
c'est prêter un puissant con9ours aux efforts que fait le Gouvernement de l'Empereur pour assurer la grandeur et )a prospérité
du pays.
ne
�
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Title
A name given to the resource
1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
DUNOYER, Charles-Marie
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
Type
The nature or genre of the resource
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-
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d42d166ea9cc0fa06cd178964d107aab
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"
"
!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÈ DES ,SCIENCES.
MONSIEUR LE RECTEUR,
l\fONSEIGNEUR,
MESSIEURS,
L'immortel créateur de l'Université impériale, en inslituan.t les
Facultés des sciences, semble avoir prévu, avec l'inspiration du
génie, l'impor.tance que devaient acquérir les études scientjfiques
dans nos sociétés modernes. Ces Facultés ne conduisent pas, il est
vrai, comme celles de droit et de médecine, directement à une
profession déterminée ; les connaissances qu'elles répandent
autour d'elles sont générales, mais utiles etmême indispensables
dans un grand nombre de caniéres , qui, sans l'appui de la
science, ne peuvent être parcourues avec succès. Aussi Napovoulu que les portes de ces établissements fussent
léon I••
largement ouvertes, que l'accès en devînt facite à tous ceux qui,
ayant puisé ·dans nos établissements d'enseignement secondaire
les premiers éléments des sciences, ont la noble ambition de se
livrer à des études plus élevées et plus fécondes. Certaines fonctions publiques, exigeant des candidats, qui aspirent à l'honneur
de les remplir, une instruction scientifique plus ou moins étendue,
c'est aux Facultés dés sciences qu,'a
confiée la mission de çon·
2
�18
férer les grades, qui deviennent· ainsi, en faveur dç ceux qui les
obtiennent, une garantie d'intetligence,d'habitùdes du travail et
de connaissances acquises. Tel est
double but qui leur a été
assigné par leur fondateur (t} ; mais par la force même des choses,
l'enseignement s_upérieur conduit presque nécessairement les
qui en sont chargés, à des recherches nouvelles ;
encouragés, du reste, par tous les hommes éminents qui, depuis
cinquante ans, se sont succédés dans la direction du Ministère de
l'Instruction publique, ces travaux scientifiques, enlrepris dans
tous nos grands centres d'enseignement pendant une période déjà
longue, n'ont pas été sans résultats pour l'avancement des
ces, et les annales de nos sociétés savantes viendraient au besoin .
fournir la preuve de ce que j'avance. Ces trois ordres de considérations me tracent naturellement la marche que je dois suivre
dans ce compte rendu; je passerai successivement en revue l'enseignement, la collation des grades et enfin les
particuliers
des professeurs.
le
ENSEIGNEMENT.
Nous sommes restés fidèles aux tendances que nous avons
suivies depuis l'origine de notre jeu [le l!'aculté; nous avons
continu.é à divi$er notre enseignement en deux série$ de cours,
les
plus spécialement théoriques, les autres plus essentiellement pratiques.
I. Dans nos leçons théoriques, ·nous avons, pour la seconde
fois, terminé le cours complet d'études, que les instructions ministérielles nous prescrivent de parcourir dans une période de
deux années. Si celte marche a l'avantage de ne pas prolonger
outre mesure le temps que les étudiants doivent passer prés des
Facultés, elle me condamne à dérouler fréquemment sous vos
yeux le même tableau .des matières enseignées; il m'est bien
difficile de vous présenter, sous des aspects nouveaux, l'énumération d'actes, qui se produisent constamment dans le même ordre
(i) Décret organigue du i7 mars !808.
�........ 19·
et sous des formes très-peu variées. J'ai cru dés: lorll cohvenâhle
de ne pas donner une grande extension à cette p'artië de mon
rapport, pour ne pas trop fatiguer votre attention.
1\1. Nicklès a professé, cette année, la chimie minérale eL il a
suivi la même marche, que nous avons indiquée dans notre
compte rendu de 1856. Nous devons ajouter toutefois, que' notre .
collègue a eu soin de tenir son enseignement au courant des dé ..
couvertes principales, qui se sont produi'tes, depuis deux années,
dans .le domaine de la chimie minérale. Ainsi la question des
équivalents des corps simples a fait un pas important; de
velles propriétés orit été reconnues à quelques métalloïdes, tels
que l'iode et le silicium ; la préparation des métaux alcalins, tels
que le sodium et l'aluminium, s'est simplifiée; un nouveau procédé, plus facile et moins insalubre que celui de Leblanc,
giné par notre concitoyen, le docteur AntoninTurk, pour extraire
la soude du sel gemme, a été l'objet d'essais nombreux de la part
de M. le professeur Nicidês et, sous son inspiration, il s'est fondé,
près de Nancy, un grand établissement destiné à exploiter cette
découverte.
M. Chautard, pour rendre ses ·le<.;ons de physique accessibles et
profitables au plus gt·and nombre, a divisé,;son enseignement en
deux cours distincts, l'un purement expérimental, l'autre enlié·
rement théorique et destiné aux candidats à la licence ès sciences.
Dans le cours expérimental, il s'est d'abord occupé des propriétés
moléculaires des corps et d'une classe de phénomènes qui dépen.dent intimement de ces mêmes propriétés, nous voulons parler
de l'acoustique. La production et la transmission du son, la théo" _
rie physique de la gamme, ainsi que des différents instrùments
de musique ont été l'objet de ses leçons du premier semestre.
Dans la seconde partie de l'année, après avoir rappelé les propriétés générales des rayons lumineux, il a étudié spécialement
la réfraction et la polarisation de la lumière; il a pu réaliser;
devant ses auditeurs, au moyen des riches collections de feu notre
compatriote, Alex. de Haldat, mises généreusement à sa .disposition, les nombreuses et magnifiques expériences de polarisation
chromatique et de polarisa.tion circulaire. "
�20
'Le C(mrs de p'hysique mathématique a été consacré à l1étude
•île la chaleur, notamment de la calorimêtrîe.
1\'I. Lafon, dans son cours de .mécanique rationnelle, après
:avoir·étudiéle mouvement des corps solides, a examiné les. causes
'Où 'forces qui le produisent. Il a· consacré plusieurs leçons aux
mouvements relatifs, et les principes qu'il a établis lui ont permis
de dolnrer l'explication de la belle expérience de Foucault sur le
Il a exposé ensuite le principe des vitesses virtuelles et il
en a L'lit plusieurs applications importantes; le théorème de Carnot,
pa:rexemple,quijoue un si grand rôle dans l'étude des machines, a été
démontré d'une manière générale. Passant enfin à des phénomènes
plus complexes, il s'est occup,é du pendule composé, du pendule
balistique et de la rotation d'un corps autour d'un point fixe, ce
qui; l'a conduit à
d'une manière complète la théorie des
engrenages, des volants et des régulateurs à force centrifuge.
M. Renard a démontré la première partie du calcul différentiel,
en suivant régulièrement Je programme de la licence ès sciences
·mathématiques.
J'ai consacré, pendant le semestre d'hiver, deux leçons par
'semaine à la Zoologie proprement dite. Après .avoir étudié les
questions générales, qui servent de hase à cette. belle, science, j'ai
exposé rapidement l'histoire naturelle de l'homme et des races
humaines ; mais l'organisation générale des quatre classes d'animaux vertébrés, de leurs différents ordres, et enfin des notions
assez étendues sur les espèces utiles à l'homme, ont été l'objet
principalde cet enseignement.
J'ai consacré en outre, pendant le même semestre, une leçon
par semaine à l'étude de l'anatomie et de la physiologie comparées. J'ai exposé dans ces leçons les modificati.ons que présentent
dans la série animale les organes de nutrition, et expliqué le mé·
canisrne des fonctions qu'ils exécutent•
Pendant le semestre d'été, j'ai démontré , les principes sur
lesquels reposent les. classifications botaniques. et étudié avec
détails les principales fall:lilles naturelles que
le règne
végétal.
II. Nos cours pratiques, destinés spécialement· au.l élèves d.es
�21
sciences appliqùèes, et que fréquentent toùjourùveli assidûilëles
jeunes gens de la ville, qui se 'destinent à l'industrrè ou aux di:.
verses professions mécaniques, ont suivi leur marche régulière et.
rien n'a été changé à leur
Dans le cours de ·chim:ie. appliquée, M. Nicklès s'est uticupé'
spécialement des ·substances ·minérales qu'on rencontre dans les
terrains secondaires 1 constituant la presque totalité dll sol 'du
département de la 1.\leurthe et qui sont exploitées pour lès besoins
de nos industries locales. Les matériaux de constructions qùe ces
terrains fournissent, les grès, les calcaires, les ealeairés' hydrauli"
ques, le plâtre, les ai·giles, les marnés argHeuses, etc., ont été
d'abord étudiés. Puis passant 'aux minéraux proptementdits, tels
que le sel gemme, les ·minerais de fer et de n1anganèse, les pyri·
les, les croprolilhes, etc., il a établi leur mode de·gisément et leurs
principaux caractères physiques et chimiques. Ces connaissances
préliminaires seront acquises aux auditeurs, lorsque l\1 •. Je pro·
fesseurde chimie traitera de Pe:x<ploitation et de la mise en œuvre·
de ces mêmes. minerais, tâche qu'il se propose d'entreprendre
pendant l'année scolaire qui s'ouvre aujourd'hui.
Dans son cours de physique appliquée, lU. Cbautârd, aprèS·
avoir indiqué les principales sources d'électricité, s'est
d'une manière spéiJiale, sur celles qui sont d'un empl()iîmm:édiaf:i
dans l'industrie. II a été ainsi conduit à l'étude de
mie, à laquelle lès arts métallurgiques empruntent des procédés
nouveaux ·pour·extraire les métaux; le doreur, les moyens de se,
soustraire aux dangers d'une profession pénible·etinsaluhre; le·
mouleur, la faculté de reproduire, d'une manière aussi ·prompte
que fidèle, les détails les plus délicats d'un dessin. Nommer lâ
galvanoplàstie, c'est résumer en un seul mot l'une des plus admirables conquêtes de l'industrie contemporaine.
M. Renard a enseigné la géométrie descriptive eL ses applications à la théorie des ombres, à la perspective, 'à la ·coupe des
pierres et à la t6pographie; Celte dernière partie: du cours ne
. pouvait se borner à de simples ·démonstrations théoriques; comme
les années précédentes, les auditeurs' de son cours ont été éonduits
sur le terrain, où ils ont pu être initiés au maniem·ent 'des instrumenls et à la pratique des travaux topographiques.
�22
-'·
: M; ·Làfon a fait cette ·année le cours complel de mécaniqueappliquée. Désirant meUre son enseignement à la portée de
il a pris soin de simplifier, autant que possible, la démonstration
des formules, dont il a fait usage. Il s'est appliqué également à
appuyer la théoriè sur de nombreux exemples, choisis dans les
1
usines du pays. II a visité lui-même, cette année, un certain
n.ombre d'établissements de ce genre; il y a étudié les machines
employées dan.s nos diverses industries; il a. poussé même ses.
explorations dans les vallées de la chaîne des Vosges et dans la
plaine de-l'Alsace.
M. le docteur L. Parisot a continué à s'associer à nos travaux.
Ses savantes leçons ont eu, cette année, spécialement pour objet
l'étude de l'llygiène dans ses rapports avec les professions. Il ne
pouvait traiter un sujet plus important et d'une utilité plus pra·
tique pour ses nombreux auditeurs.
Des herborisations ont eu lieu, chaque semaine, pendant tout
Je semestre d'élé. Ces excursions scientifiques dans la campagne,
qui ont pris naissance, il y a trois siècles, dans les Facultés de
médecine et qui n'ont jamais cessé d'être en usage dans toutes les
Universités de l'Europe, constituent le moyen le p.lus. efficace
d'inspirer aux jeunes gens le goût des sciences botaniques. Nous.
n'avons pas dù les négliger et priver nos auditeurs de cette
source d'instruction.
Des manipulations de physique et de chimie et des conférences
Sllr la zoologie ont eu lieu comme par le passé. Enfin les travaux
graphiques, pour lesquels depuis trois ans, M. Mélin nous prête
son concours dévoué, sont venus compléter notre enseignement
des sciences appliquées.
COLLATION DES GRADES'.
La Faculté a été appelée cette année, à conférer pour la première·
fois le diplôme de docteur ès sciences. Ce grade élevé, auquel des Ira ..
vaux sérieux et des épreuves difficiles permettent seuls d'atteindre,
a été accordé à M. Schlagdenhaufen, qui, deux ans auparavant,
avait conquis celui de licencié ès sciences physiques avec dis-
�tinction. Les thèses qu'il a soumises au jugement de·Ja·Facult6
ont pour objet, la première des Recherches sur le
dé
carbone; la. seconde est im Essai sur la polarisatlon du' quartz.
Dans sa thêse de chimie, lU. Schlagdenhaufen a examiné suc-.;;
cessivement, quelle est l'action qu'exerce, sous .l'influence de la.
chaleur et d'unè' haute pression, le sùlfure de carbone sur l'eau,
sur
oxydes métalliques, sur l'ammoniaque et les composés,
dont cette substance est la base et enfin sur les acides. minéraux.
Dans une seconde série d'expériences, il a traité les acides de.
différents genres et plusieurs de leurs combinaisons avec les oxydes, non plus·dans un tube scellé. et sous pression, mais dans un tube
ouvert, chauffé au rouge et sous l'action du sulfure de cârbone en.
vapeurs. Toutes ces recherches l'ont conduit à constater un certain nombre de faits curieux et complétement nouveaux pour Il(
science.
Sous ce dernier point de vue sa thèse de physique n'offre pas
le même intérêt; les conclusions lnême de ce,second travail n'ont
pas pam appuyées sur un nombre suffisant d'expériences;< mais iL
y a faît preuve néantrioins,de connaissances solides.
Dans la discussion,·
candidat a exposé avec beaucoup de
netteté les résultats de ses< recherches; il< a répondu, avec non
moins de précision, àux observations qui lui ont été présentées et
il a démontré à ses juges qu'il possède â fond les théories chi•
rpiques;
Trois candidats
sont présentés aux épreuves de la licence.
M. Leyssenne, maitre répétiteur au Lycée de Mètz, ·a seul saiis-"
fait. à l'examen et a obtenu le grade de licencié ès sciences
mathéruatiqùes.
Dans le .cours de l'année classique, 274 jeunes gens sont venus,
de tous les points de la pro"V:inée académique; nous ·demander le
diplôme de bachelier ès sciences. Sur ce nombre t 20 ont été
ajournés pour les compositions; 54 ont succombé. aux épreuves
orales et 120 ont été jugés dignes du grade sollicité. :tes examens
ont été généralement médiocres; la note très-bien n'a pu être
accordée celte année â aucun candidat et deux·d'entre eux seulement ont obtenu la mention bien. La faiblesse des candidats mal-
�heureux s'est monfrée d'une manière
manifeste dans tes
épreuves scientifiques que dans les épreuves littéraires; ainsi la
composition de mathématiques a entràiné l'ajournement d'un plus
grand nombre d'entre eux que la version latine. L'explicàtion
des àuteurs â même été. assez: gènéralement·satisfaisante, l'histoire
moins rmais .Ja.·logiqüe a 'fourni ·la plus grande proportion de
boules noires, qu'ait produit l'examen littéràire; preuve évidente
que beaucoup de candidats. viennent s'exposer aux épreuves, sans
avoir terminé le cours complet des études clàssiques. Nous adju·
rons de nouveau, et dans l'intérêt de leur
et pour leur·
éviter une déception pénible, ceux d'entre eux, qui ont malbeu-c
reusement négligé une partie dé leurs études, de combler cette
lacune, avant de se présenter devant nôus. Les nouveaux programmes, qui ne. limitent plus chacun· des examinateurs à une.
question circonscrite, d'où il leur était inlerdit de sortir, mais qui
leur laissent la faculté d'étendre l'interro.gation successi\'ement
sur plùsieurs sujets, donnent à .leurs appréciations une précision
aussi rigoureuse qu'iLest possible. Ces conditions, dans lesquelles
les règlements noùveaux. placent les candidats, sont favorables a
c.eux d'entre eux qui ont fait des études, même ordinaires, mais
consciencieuses et complètes. Elles laissent peu de chances, au
contraire, aux jeunes gens qur s'exposent à l'examen sans une
préparation suffisante. Loin de nous cependant la pensée de porterle découragement dans l'esprit des candidats qui ont été
nés; ils petivent tous conquérir sàns difficulté le diplôme qu'ils
ambitionnent, à la seule condition de .le vouloir sérieusement.
Nous voyons chaque ànnée des candidats qui, même après avoir·
essuyé plusieurs échecs successifs, n'ont pas désespéré de l'avenir,
ont su remplir le vide que laissait leur instruction et ont ·subi
ensuite l'examen d'une ·manière satisfaisante, quèlquefois même
distinguée. Je n'ai pas besoin d'ajouter que ·la Faculté a été
reuse de voir leurs efforts couronnés de succès.
�25
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS.
Il me reste, Messieurs, une tâche bien délicate â remplir ; mais
.les instructions ministérielles .m'en imposent Je· devoir et je dois
obéir. J'ai à vous parler encore des travaux particuliers des
professe' urs •
. M. Renard a présenté à l'Institut un mémoire sur la distribution
de l'électricité à la surface des corps, en parlant de l'hypothèse
d'un seul fluide et l'auteur est arrivé par le èaleul ·aux mêmes
résultats que Poisson a obtenus en admettant l'ex.iste!tce·de dèux
fluides distincts. Notre collègue ·se propose èncore d'étendre ses
idées théoriques aux diverses branches de l'électricité.
lU. La fon a publié un travail sur les formules· de M. ·Encke,
relatives aux quadratures; il est
à les simplifier et à en
rendre la démonstration moins étendue. Avec la collaboration de
M. Terquem, il a traduit en outre et annoté un autre mémoire
du célèbre astronome de Berlin, qui a pour objet l'emploi d'une
méthode nouvelle pour calculer les perturbations des planètes.
Nous devons â M. Chautard : 1° une note .relative à l'action
de l'acide sulfurique sur le camphre du Japon; 2° 'un mémoire
sur la constitution de l'acide pyrotérébique et sur deux nouvelles
séries d'acides organiques homologues; 5° un travail sur le campb re de matricaire et sur les propriétés optiques des différentes
espèces de camphre connues.
Je signalerai enfin trois publications de M. Nicklès, et d'abord
une analyse, faite à la demande de l'autorité municipale, des eaux
de la nouvelle source découverte à Laxou ; en second lieu un
mémoire sur une nouvelle classe de composés organiques, dont .
le point de départ est la découverte,· faite par lui, il y a une di- ·
zaine d'années, de l'acide butyro-acétique,
il est parvenu
depuis à opérer la synthèse, au moyen d'un procédé, qui vraisemblablement permettra d'obtenir un plus grand nombre de ces
composés nouveaux. A côté des recherches de chimie pure, qua
nous venons d'indiquer, M. Nicklès s'est occupé d'une question
de physique mécaniqùe, qui se rattache à l'entreprise, aujourd'hui
�26
eu voie d'exécution, dü percement du mont Cenis et aussi au pro·
jet qui établirait une voie souterraine 9e communication entre la
France et l'Angleterre. Il s'est demandé quels moteurs on y appliquera? Sera-ce la machine à vapeur? Mais les faits el le calcul
lui ont paru démontrer que ce mode de traction rendrait en peu
de jours inhabitables ces voies creusées dans la crofile du globe
par les torrents d'acide carbonique qui s'échapperaient du foyer
et qué la màchine elle-même s'arrêterait par le manque d'air
capable
la combustion. Il conclut que le moteur qu'il
faut préférer est l'air comprimé,· dont les puissants effets ont été
suffisamment expérimentés et qui présenterait en oùtre l'avantage
de renouveler l'air de ces longues galer_ies souterraines.
Tel est, Messieurs, l'exposé succinct des travaux et des actes
accomplis par la Faculté des sciences, pendant la dernière année
scolaire.
pàr l'intérêt que la ville de Nancy porte à
ses établissements d'enseignement supérieur et par les sacrifices
qu'elle s'impose, pour mettre bientôt à notre disposition un local
qui, noùs permettra de classer nos. collections scientifiques et d'utiliser tous nos moyens d'action, nous ferons tous nos efforts pour
maintenir la Faculté des sciences dans les conditions favorables
que lui ont faites les tendances si développées, qui portent nos
populations lorraines vers la culture d.es sciences.
�
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Title
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
GODRON, Dominique-Alexandre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
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publication en série imprimée
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/90fee2406403cf9f25007326ae778885.pdf
d6084913db8f27db232c51db9f5c999e
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"
"
!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��RAPPORT
llll
. M. Ca. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
MESSIEURS,
Le premier besoin de mon cœur, en cette reunion solennelle, esl
d'exprimer ma pieuse reconnaissance au chef de celle Académie,
qui, dans son estime pour les travaux de notre Faculté des lettres, a demandé et obtenu en faveur de son Doyen la [llus éclatante récompense. Il m'est bien doux aussi,
payant cette dette·
sacrée du cœur; d'y associer ces généreux collègues, qui de leur
côté réclamaient, pour prix de leurs propres services, que leur
afné fût décoré. Que cette démarche en effet ajoute p'our moi à
la valeur de Ia croix? C'est la Faculté toute entière, que le Ministre de l'Empereur a voulu honorer en ma personne. Merci,
chers amis, de vos nobles el fraternels suffrages. Je vous précède:
mais croyez que je ne jouirai pleinement de cette récompense,
que lorsque vous la partagerez tous avec moi, comme vous ave:t
partagé les efforts et les mérites. Voilà désormais mon unique
ambition : je suis silr que ces vœux trouveront un écho au cœur
de tous ceux qui m'écoutent?
· Je dois, Messieurs, comme les années précédentes, vous entretenir dans ce rapport de nos Cours et de nos Examens. Au bout
de quelques années, èelte tâcha sans doute peut sembler hien
�28
ingràte. J'y prends toujours, quànt à moi, un intérêt nouveau ;
et je ne crois pas qu'il soit nécessaire, pour raviver votre atten•
lion, d'y rattacher quelque question étrangère. Car, qu'y a-t-il de
plus opportun et .de plus intéressant toujours, que de parler aux.
hommes chargés de conduire la société, politiques, magistrats ou
prêtres, de la destinée que notre jeunesse lui promet; que
tretenir les familles de l'avenir de leurs enfants ; que de donner à
cetix-ci
conseils sur le seuil de la· vie àétive? :J>our moi,'
qui, après avoir fait des lellres comme la seconde religion de ma
vie, crois si profondément à leur influence morale, que je n'en
saurais voir l'éclat un instant éclipsé, sans craindre un abaissement
dans le caractère national et dans la grandeur de la patrie, je .
saisis volontiers toute occasion pour en redire les bienfaits et en
ranimer la foi au fond des âmes.
Et vous-mêmes, Messieurs, que cette solennité ramène autour
de nous, votre présence ici ne témoigne-t-elle pas assez de l'intérêt que vous prenez au progrès de nos études, et aux résultats de
nos examens.? Si vous êtes curieux, en effet, de connattre les
ressources militaires de la France, la situation de son commerce,
de son industrie, de ses finances, vous ne vous montrez pas moins
jaloux de savoir le mouvement des esprits dans nos écoles, le budget des études, la slatislique des ressources morales que l'enseignement nous prépare pour l'avenir. Voila ce que vous cherchez dans
nos Rapports ; car en même temps que les Facul!és sont appelées
à juger les élèves qui sortent de nos Lycées, elles s'efforcent de
mener ces jeunes gens un peu plus loin encore dans la pratique
des sciences et des lettres. Or, quels résultats ont-elles obtenues
dans cette province en particulier? Quelle est la situation des
études lilléraires et scientifiques dans notre Académie? Comment
nos jeunes gens se partagent-ils entre les unes et les autres?
Quelle influence le nouv.eau -Plan d'études a-t-il exercée sur leur
éducation? Que peut-on augurer des heureuses réformes, qu'une
main aussi discrète que ferme y a pu introduire? Quelle part ces
jeunes gens prennent-ils aux:cours de notre Faculté? Avec quelle
préparation, quel esprit, quelles dispositions va-t-elle entrer dans
la vie ;ctive, cette jeunesse d'aujourd'hui, qui sera la SC)Ciété de
�29
et porte sur sa tête les. destinées futures de la pàlrie l"
Voilà ce que .vous essayez de dégager de nos reilseigne(llents et
de nos chiffres. D'après le niveau actuel de l'éducation publique,
vous cherchez à pressentir dans la génération qui nous va succéder, ·
le degré d'élévation morale et de culture intellectuelle. Plus
même les traditions manquent,aux générations nohvelles pour les
guider dans la vie, après tant de révolutions qui ont ébranlé les
croyances et brisé la perpétuité des principes, et plus vous sentez
l'importance dù rôle que doit prendre dans l'état l'éducation publique, pour préparer par le travail et la discipline au pays, tout
ensemble, des esprits cultivés et des âmes saines et fortes.
l.
EXAMENS.
Nous devons en général rendre cette justice à notre jeunesse
lorraine, qu'elle est laborieuse et. docile. Les examens témoignent
que jamais dans nos collèges on n'a plus travaillé, et mieux compris les obligations de la vie moderne. Nos enfants sentent, que
désormais il n'y a plus de place dans le monde poùr les oisifs, et
que personne ne saurait plus se passer d'un état. La division des
héritages dans la société fondée par 89, l'avilissement de l'or,
renchérissement de la vie, et aussi celte salutaire défiance de la
stabilité des plus solides fortunes, qui est l'enseignement de nos
révolutions, tout contribue â leur donner dès l'enfance l'ambition
sérieuse et ]e souci de se préparer une carrière par le travail.
Parfois même, nous en sommes à regretter que ce souci d'un état
les saisisse ·de trop bonne heure, et donne un caractère servile à
des études, qui de leur natur.e devrai!lrit reste.r libérales et désin.,.
téressées. La pensée des examens obsède leurs jeunes
comme un fantôme. Au lieu d'apprendre pour la joie de savoir et
le noble orgueil d'augmenter ainsi la valeur de leur èlre, ces pauvres enfants travaillent trop souvent comme des mercenaires, qui
ne songent qu'à finir. leur journée pour en recevoir le
Avec un tel labeur, que la joumée parait longue .el le travail in ..
�30
Et que je comprends bien alors cette hâle d'en finir, qui en
pousse quelques-uns â mutiler leurs· études, 'pour venir prématurément tenter les chances de l'examen ! -Imprudents, pourquoi
gâtez-vous ainsi par
impatience ces jeunes années, qui devraient au contraire vous laisser de si doux souvenirs? Pourquoi
détruire ainsi â plaisir le charme de ces études, qui devraient
vous apparaitre plus tard comme l'Eden de votre. vie, mais un
Eden, où l'arbre de la science inclinait vers vous ses plus beaux
fruits, en vous invitant â en manger? Consentez donc à en jouir
un peu : ignorez le but, en vous confiant pour y atteindre aux
maîtres qui vous y doivent conduire : oubliez vos programmes,
brûlez vos manuels : savourez, sans autre souci, le plaisir d'apprendre. Tout le resle viendra de soi-même.
Les examens attestent, dans celle Académie, que les élèves de
nombreux que ceux do
la section des lettres sont trois fois
la section des sciences. Ce résultat du nouveau plan d'études n'a
pas été ici fo1·tuit et passager. La proportion se maintient. Dans
nos. départements des frontières, l'esprit militaire est toujours là
voeation de la plupart de nos jeunes gens, qui se préparent par
les études scientifiques aux Ecoles spéciales. D'un autre côté,
l'industrie, qui fait surtout la grandeur et la richesse de notre
siècle, en -dirige un grand nombre vers les sciences et leurs applications. Ceux même, que notre hri.llante Ecole de médecine attire
vers elle, en demandaient jusqu'à présent l'accès au baccalauréat
ès sciences. !lais ici, du moins, notre sage lUinistre vient de rendre aux lellres l'influence et le rang qu'elles n'auraient jamais dû
perdre. Les Facultés de médecine de Paris et de Montpellier
réclamaient depuis longtemps pour leurs élèves l'obligation d11
baècalauréat ès let!res, comme une garantie d'une éducation. plus
libérale, Po'ur moi, Messieurs, je ne me demande pas ici, si la
littérature prépare mieux que les sciences â cette profession si
haute de médecin ! mais, dans cette récente mesure du Ministre;
je .suis heut·eux surtout d'entrevoir un progrès de plus vers le
rétablissement de celle. éducation générale, où l'on forme les esprits.etles cœurs des jeunes gens par une.cult.ure encore désintéressée, avant de leur ouvrir les carrières spéciales. On revient du
�3i
plus en plus â la pensée, qu avant
mi!Hah:!-!s,
des avocats, des médecins ou des ingénieurs, il faut en faire des
bommes; et que si les sCiences vous apprennent ·un étal, les let..
tres vous apprennent la vie; et que seules elles ont la vertu
morale de former Phonnête homme et le bon citoyen.
Sur cent quinze candidats seulement qui se sont présentés aux
épreuves du baccalauréat ès lettres, soixante Qnt été reçus et
cinquante-cinq ajournés. Parmi les •heureux, il ne s'en est
tant pas rencontré un seul, à qui nous pussions donner la ·note
très-bien, onze seulement ont été reçùs avec la mention bien, et
quarante-neuf avec assez bien. Quant à ceux que nous avons du
renvoyer à la session· prochaine, quarante-'quatre ont échoué dans
les compositions, et onze à répreuve orale.
C'est là, l\lessieurs, un résultat bien médiocre, quand on compte
dans cette Académie tant d'établissements prospères d'enseignement secondaire; quand, autour des florissan(s Lycées de Metz
et de Nancy, qui mènent le chœur, on voit marcher à l'envi sut
leurs traces le jeune et déjà vaillant Lycée de Bar, les colléges
de Lunéville, de Verdun, d'Epinal, et .tant d'autres qu'anime
émulation généreuse; quand, d'autre part, on voit s'élever et
grandir partour; dans une libre et loyale concurrence, tant d1éta,..
blissements ecclésiastiques, au milieu desquels se distingue le
collége Saint-Clément, à Metz. Certes, avec de telles armées, on
devrait compter sur des batailles plus décisives et plus brillantes.
Mais, en général, on dirait que d'année en année, en même
temps que la proportion des candidats reçus augmente, les examens se nivellent dans une moyenne d'une commune médiocrité =
les héros s'en vont ; ou, s'il en apparaît encore à de rares intervalles, ce n'est pas sans garder de la .nature commune quelque
tache, qui obscurcit l'éclat de leur vertu.
A quoi cela tient-il? Les esprits distingués deviendraient-ils
plus rares? A Dieu ne plaise. Mais leurs études offrent trop sou ..
vent de regrettables lacunes. Nous avons vu bien des candidats,
dignes d'une meilleure fortune, compromettre leur examen, p!>ur
y être venus prématurément, en supprimant leur classe de logique;
on sacrifie la philosophie et les sciences comme accessoires.·. Pré1
�32
jugé déplorable,
lequel nous. ne cesserons de .protester.
Pourquoi donc, jeunes gens, après tant d'années. consacrées à
votre éducatio.n, pourquoi découronner ainsi le cours de vos études?- C'est une année perdue, diles'-voùs. Qu'y .apprend-on?......,
Rien en effet qui vous intéresse, Parve.nus au terme. de vos études
classiques, on vous en montre l'ordre, runité et les fruits : mais
surtout, ori vous apprend .à vous recueillir en vous-mêmes, pour
y retrouver les principes. et les lois qui régissent notre nature mo..
raie, et à mieux vous connaître, pour mieux, vous conduire. Ne
me dites pas que la religion vous a suffisamment instruits de·. ce
que vons en vouliez savoir; non, non, à votre âge, et près d'entrer. dans la vie:, c()Ù vous allez partoùt rencontrer sur vos pas bien .
des obscurités, les problèmes les plus troublants, les passions les
plus inquiètes, non, cen'estpas. trop, pour vous éclairer de toutes
les lumières, de tous les appuis pour vous soutenir. Laissez donc
votre esprit mtlrir et se fortifier dans l'exèrcice des questions
taphysiques 1 laissez. votre âme s'élever dans la contemplation des
iternelles vérités. - Consentez en même temps à pousser plus
loin vos études scientifiques. Que la pratique des mathématiques
(n'etlt-elle pas d'autres résultats pour vous) vous forme au raison·
nement r.igoureux, à l'enchainement des idées, aux conclusions
nettes. el fermes. Que la physique et la chimie, de leur côté, aient
au moins le temps de vous faire. entrevoir quelques-uns des secrets quele Prométhée moderne arrache à. la nature devinée et
asservie, quelques-unes de ces lois mystérieuses de la création,
que la bonté de Dieu découvre au génie de l'homme, comme pour
l'associer à la collaboration de son_œuvre toute puissante.
Une autre faiblesse des épreuves, c'est le discours latin. Mais
nous. avons lieu d'espérer, que cet exercice si utile de l'art d'écrire se relèvera dans nos collèges. Le ministre, qui préside aux
destinées de l'instruction. publique; justement inquiet du déclin
des étudeslatiries parmi nous, s'est empressé d'yapportede plus
efficace remède, en faisant du discours latin l'épreuve fondamen·tale. et décisive du baccalauréat. Plus d'alternative possible désormais, dans les compositions, entre le latin et le français : plus
de charices d'échapper à. cette langue de Rome si redoutée des
�33
mauvais élèves. lin'a pas manqué, sans doute, d'esprits. superfi,.
ciels et ignorants, pour se récrier contre ces tendances rétrogrades.;
du latin au
siècle! à quoi hon? 1\'lais nous,- Messieurs, qui
savons bien, qu'il n'est pas de meilleure gymnastique pour déve.;.
lopper les jeunes
pas de meilleur exerdce pour ap.,.
prendre à écrire avec. cetté précision, ce tour, cette harmonie
savante, qui mettent une pensée dans tout son relief et son éclat,
rendons gràèes à ce Ministre, restaurateur des études, qui, formé
lui-même par les lettres antiques, s'estempressè de relever d'une
main pieuse leur sanctuaire à
Grâce à lui, le latin a
repris la première place dans l'éducation classique. Car, comme
un barrage établi sur un ruisseau en fait refluer les eaux
jusqu'à une grande distance, cette. mesure, touchant le bacca...,
lauréat, doit faire sentir de classe en classe son utile .influence;
on se préparera au discours par des thèmes, aùx thèmes par
une étude plus sérieuse de la grammaire. Apprendre â écrire
en latin n'est pas, en effet, l'affaire d'un jour; il faut s'y préparer de longue n:îain. Espérons donc qu'elle va se relever dans
la discipline. de· nos études, cette. belle et forte langue latine, qui
avait été jusqu'ici l'école de J'esprit humain; que notre langue
française et notre génie national continueront de s'y retremper
comme à leur source la plus pure; et que l'esprit de nos enfants
s'éveillera encore,· et que leur àme se formera dans la fréquentation familière de ces œuvres de l'art antique, que les nations civilisées révèrent comme les modèles éternels de la raison, du bon
sens et du golî.t.
Comme le baccalauréat, la Licence se ressentait de la décadence
des études latines. Aussi, tout en constatant chez beaucoup de nos
candidats de grands efforts pour y atteindre, ne pouvons-nous encore signaler de grands succès. La plupart nous arrivent avec de
premières études en grande partie manquées, toujours insuffisantes et trop lontemps interrompues. Quand ils songent â la licence, il leur faut reprendre leur éducation littéraire par .ses fon..:
dements, pour en réparer l'édifice entier; Nous ne
moins assez louer ici le· courage et la persévérance de
. l) , ·.; ·
entreprendre sous notre direction cette
laborieuse. Si
3 \
�34
candidats seuJ·emenl ont pu cette année encore être admis à l'ex amen, si trois seulement ont été Jugés dignes du grade, MM. de
Laage de la Rocheterie> Pellegrin et Charauœ; ce n'est pas
toutefois à .ce petit nombre ni des élus ni même des appelés, qu'il
faut apprécier l'émulation sérieuse, que ce grade excite dans notre
Jeunesse universitaire. Tous ceux qui s'y préparent ne descendent
pas dans la lice : ils savent docilement attendre l'instant de maturité que nous leur marquons
Et nous pouvons dire,
en voyant leurs efforts et leur confiance dans nos conseils, que
l'enseign·ement intime que nous leur donnons n'est pas la part la
moins féconde et la moins douce de nos travaux.
Si la dernière session d'examen pour la licence n'a pas assez
répondu à nos espérances, il nous était permis de trouver quelque consolation dans le succès du jeune Gérard de Nancy, qui,
après avoir été plusieurs années l'auditeur assidu de nos
renees, vient d'être reçu le troisième à l'Ecole normale supérieure.'
Nous n'avons pas eu cette année, plus que les précédentes,
casion de décerner le grade de Docteur. Est-ce que personne ne
songe â le conquérir? Non pas : mais jaloux de maintenir l'honneur de ce grade élevé, nous repoussons toutes les thèses médiocres ; et tandis que notre sévérité décourage tous ces candidats
équivoques, qui n'appuient pas leurs prétenliuns d'un mérite assez
solide, les aspirants vraiment distingués continuent de leur côté
de porter leurs thèses devant la Faculté de Paris, qui offre à leurs
succès Jlll plus grand théâtre.
n.
ENSEIGNEMENT.
' Sur notre enseignement, Messieurs, dont j'ai maintenant à vous
entretenir, je serai bref. Qu'ai-je à dire désormais, en effet, de
l'esprit qui nous anime, de notre conspiration à défendre les éternelles vérités de la morale et du goüt, el à fail'e servir la culture
de l'intelligence à éclairer là conduite de la vie? Nous ne sommes
�plus nouveaux parmi vous; et vous avez pu juger vous"mêmes
de l'arbre par' ses fruits.
Philosophie. M. A. de Margerie, vous le sav.ez, a consacré son
Cours de l'an dernier à l'analyse des deux facùltés, qui font de
l'homme un être moral, la raison et la volonté libre. En étudiant
la raison, il s'attachait surtout à ces idées du vrai, du beau et du
hien, qui en sont comme les. faces diverses, pour y chercher les
principes éternels de la science, de l'art et de la morale; opposant
aux résultats de son analyse les conséquences funestes, qu'entraîne au contraire la doctrine du sensualisme, aussi bien dans la
science et dans les arts que dans la conduite de la vie. Mais s'il
se plaisait à glorifier la ·raison humaine dans son légitime exercice, il a dû en marquer les bornes, et reconnaître tout ensemble
son insuffisance pour résoudre tous les problèmes qu'elle se pose,
et le besoin qu'a l'humanité d'une lumière supérieure pour l'éclairer sur sa nature et sa destinée. Pareillement, tout en restituant à l'homme sa pleine liberté, il a été obligé de confesser qu'à
son tour cette noble faculté, sollicitée sans cesse par des intérêts
égoïstes, dont la présence ne se peut expliquer que par quelque
grand trouble apporté au plan primitif du Créateur, ne se suffit
plus à elle-même pour arriver au bien, et réclame un secours
d'en haut. - Cette année, le professeur traitera de la Morale sociale, en partageant naturellement son cours entre les devoirs de
la vie domestique et ceux de la vie civile. Après avoir établi d'abord (puisque cela a été contesté) que l'homme est fait pour laso, ciété, et ne peut arriver qu'à '!lette condition au plein développement de son intelligence et de sa moralité, il montrera (au rebours
de ces novateurs, qui prétendent recGnstituer l'état sur la ruine
de la
que celle-ci est au contraire la société primitive et
fondamentale. L'examen des relations diverses, dont l'ensemble
constitue la famille complète, amènera le professeur à étudier les
devoirs qui naissent de ces rapports et la façon dont les différents
peuples les ont entendus. A propos du mariage, par exemple, de
l'éducation publique ou privée, de l'esclavage, il aura à qomparer
l'esprit nouveau, que le christianisme a introduit dans la société
�36
domestique, avec l'organisation de la famille chez les peuples, qui
se sont développés en dehors de l'Evangile. -Puis viendront les
devoirs de la vie civile. Tout en laissant de côté le point de vue
politique et l'organisation de l'Etat, que de questions intéressantes
vont ici encore s'offrir de· toutes parts au professeur? .Question de
la propriété, par exemple, et de l'inégalité des conditions; des
devoirs réciproques du riche et du pauvre, et du rôle de la bien·
faisance publique et de la charité privée; question de l'instruction
populaire et de la manière de la répandre, pour qu'elle contribue à moraliser le peuple en même temps qu'à l'éclairer: Ques'tion des obligations des citoyens envers l'Etat, et de la mission de
l'Etat considéré comme gardien de la morale publique; tels sont
les problèmes principaux, où s'arrêtera volontiers le professeur,
en, s'attachant. à réfuter à ce propos les sophismes contemporains,
aussi bien que les préjugés antiques, que Platon et Aristote ont
consacrés de leur nom. Quel curieux programme, Messieurs? et
après tant d,audacieux paradoxes, où les rêveurs de nos .jours
ont attaqué toutes les bases de l'institution socialé, quelle satisfaction n'éprouverons-nous pas à revoir un maître dont la sagesse et
léS généreux sentiments nous sont assez connus, replacer les principes de la société sur les fondements étemels du bon sens et de
la justice établis par Dieu même ?
Histoire. - L'an dernier, M. L. Lacroix, après avoir passé à
Rome ses vacances à errer du Palatin au Colysée, venait vous
retracer simultanément l'effort de la Rome impériale pour étreindre,,
et dominer dans une administration puissante cet empire de l'univers, que la République lui avait légué, et les progrès de l'Eglise
chrétienne, ensevelie d'abord sous les ruines du vieux monde,
mais y grandissant au milieu des tempêtes, pour en recueillir un
jour l'héritage. Il a suivi ces deux puissances dans le développement de leur organisation et leur antagonisme, jusqu'au jour de
réconciliation, où, après une lutte de trois siècles, Constantin .
embrasse le Christianisme. Mais lorsque 1e monde ne songe plus
qu'à jouir de l'ordre et du repos sous l'abri de l'Eglise et de
l'Empire enfin pacifiés, vo}là que d'autres orages se lèvent à l'hoJ
�37
rizon : le sol tremble de nouveau ; les barbares menacent sur
toutes les frontières. Le génie de Théodose suffit à peine à conjurer un instant le péril. L'èmpire, travaillé depuis longtemps par
mille causes de dissolution, ébranlé par le choc des barbares,
s'écroule d'une chute définitive et couvre le sol de ses débris.
Avec l'empire des Césars, l'antiquité est finie, et le Moyen âge
commence. Comment de ces ruines la Providence, dans sa merveilleuse alchimie, fera-t-elle sortir le monde moderne: comment
les barbares, assis sur les ruines de la civilisation antique, serontils en partie conquis et transformés par elle : quel esprit, quelles
mœurs nouvelles vont-ils mêler à ce génie du vieux monde qui
les subjugue : avec quel succès l'Eglise, qui n'a pu sauver l'Empire, va-t-elle présider à cette création complexe des nations
modernes, dans cette période de 'quatre siècles qui s'étend de
Théodose jusqu'à Chademagne; telle sera la curieuse époque que
M. Lacroix se propose d'étudier cette année avec vous. Si ces
temps nous étonnent d'abord et nous troublent par leur confusion,
il n'en est peut-être pas cependant, dont l'histoire prenne plus
d'intérêt et devienne plus instructive, quand on l'illumine de sa
vraie lumière, et qu'on y voit les principes et les lois secrètes,
qui ont présidé à la reconstruction du monde. Or, qui saurait
mieux en éclairer le chaos apparent, que le maître, dont vous
avez pu déjà maintes fois apprécier les vues élevées dans la philosophie de l'histoire? Vous tous donc, qui, préoccupés des destinées du genre humain, cherchez par l'expérience du passé à
éclaircir les problèmes de l'avenir, venez voir agiter en ces temps
orageux de transition les questions sociales qui nous troublent
encore aujourd'hui ; venez apprendre quelles sont les véritables
conditions d'existence d'un peuple, les symptômes de l'irremédiable décadence, les moyens par lesquels une nation peut se
régénérer; venez vous instruire des secrets de cette mystérieuse
. palingénésie des sociétés, et savoir quelle est la puissance qui
ravive chez un peuple les sources de la vie prête à tarir, ou qui,
sur le tombeau des nations à jamais condamnées, suscite des na·
lions nouvelles.
�38
littérature anoiennê. - M. E. Burnouf étudiait
.
ment l'année dernière la comédie grecque et ·le drame indien ; et,
les rapprochant souvent l'un et l'autre malgré la diversité de leur
nature, il se plaisait par là à meUre en relief lës ·traits les plus
saillants du génie athénien et du génie des peuples de l'Inde. Ces
tableaux surtout de la vie domestique, telle qu'on la menait il y a
deux mille ans, et telle qu'on la mène encore aujourd'hui au pied
de l'Himalaya, vous intéressaient d'autant plus que le hasard des
événements ramène aujourd'hui l'attention du monde sur ces
vieilles et mystérieuses races; en vous en expliquant l'antique
organisation sociale, le savant professeur vous donnait le mot de
l'énigme du présent. - Cette année sera consabrée à la Comédie
en
latine. Sans doute les Romains ne sauraient pas plus
parallèle avec les Grecs dans les œuvres dramatiques, que dans
les autres productions des arts; iéi, comme partout, ils n'ont été
que de glorieux plagiaires; et leur
n'est guère qu'une
dépouille d'Athènes. C'est une êhose même digne assurément de
que ce peuple Romain, lé premier peut-être de
nos
l'antiquité par le génie militaire, le premier certainement par
Pesprit d'organisation qu'il a porté partout, se montre dans les
arts à peu près incapable d'aucune production originale ; au fond
même, toujours barbare, il préfèm les jeux
de l'amphithéâtre au paisible et intelligent spectacle des œuvres de l'esprit.
Le théâtre de Plaute et de Térence (bien qu'ils n'aient·guère fait
qùe traduire en latiri des pièces de la Moyenne et de la Nouvelle
Comédie athénienne) ne laisse pas toutefois d'offrir un grand inté·
rêt. Car1 outre que ces imitations latines nous permettent de juger
du théâtre de Ménandre et de Philémon (qui sans cela était entièrement perdu pour nous), la vie romaine nous apparait dans ces
pièces, en dépit de leur origine grecque, dans la familiarité de
ses mœurs domestiques. Nous y surprenons, pour ainsi dire, daus
le déshabillé de la vie privée, ce peuple-roi, que nous ne connais-.
sions guère jusqu'ici que se drapant dans sa majesté théâtrale
pour étonner le monde. La Comédie, comme les ruines de Pompéii, nous livre les secrels de cette société saisie dans l'intimité
de ses pensées, de ses vertus, de,ses vices. Le professeur la ressus-
�39
citera sous "os yeux,· àvec cette érudition
et cèHe. imagination vive et curieuse que vous lui connaissez, qui rendla vie;
à tout ce qu'il touche, et fait apparaître avec un air nouveau tout
ce que nous croyions le mieux savoir.
Littérature française. - Nous nous proposions l'an dernierd'achever l'étude des lettres françaises au XVIIe siècle. Mais, sous
le charme du sujet, nous nous sommes si bien oubliés auprès de
certains hommes et de certaines œuvres, que la fin du cours nous
a surpris bien loin encore des hornes de la carrière. Qu'importe,
du reste, ce retard, Messieurs, si en éprouvant comme moi la
fascination de cette incomparable époque, vous vous'y ètes avec
moi intéressés et instruits? Pour en achever le tableau cependant
il nous reste à esquisser encor(! Phistoire de l'Eloquence religieuse,
qui jette sur le siècle tant de splendeur. Bossuet,. Bourdaloue,
Fénelon, Massillon nous retiendront pendant les premiers mois
au pied dè leurs chaires. Et combien, ici encore, n'aurons-nous
pas de peine à nous détacher de ce groupe d'admirables génies,
qui par l'ardeur de leur foi et la beauté de leur parole rappellent avec tant d'éclat le IVe siècle de l'Eglise? Mais malgré soi il
faut avmicer. Déjà Massillon signale les symptômes d'un èsprit
nouveau; l'édifice monarchique, élevé par Richelieu et Louis XIV,
menace ruine : l'esprit de scepticjsme se réveille plus hardi que
jamais : toutes les autorités sont ébranlées : Bayle a préparé
l'arsenal des philosophes : à Louis XIV vient de succéder Voltaire, qui sera le roi du XVIIIe sièle. Le tableau de celte mémorable époque de l'esprit ft·ançais remplira le reste du cours de
cette année et ,nous acheminera vers la Révolution. Pour nous,
1\'Iessieurs, les fils et les héritiers de cette génération à la fois si
glorifiée et si maudite, en repassant sur ces traces, en retrouvant
toutes les questions qu'elle a soulevées et dont plusieurs pendent
encore irrésolues sur nos têtes, nous tâcherons de reconnaître
avec impartialité la part du bien et du mal dans ce qu'elle nous
a légué. D'où vient, en effet, que cette société, animée d'un si
noble esprit de tolérance, d'un vrai amour de l'humanité et d'une
sorte de culte pour la civilisation,, n'ait été puissante qu'à dé-
j
�40
truire, impùissante à fonder? C'est que l'idée de Dieu en était
absente-; enivré de lui-mê.me, ébloui de sa raison, l'homme, en
perdant la vue du ciel, avait perdu le sens de la terre; et ses aspirations les plus genéreuses l'égaraient souvent dans de folles
utopies. Aujourd'hui que ces doctrines bonnes ou mauvaises ont
fait leurs preuves, il est facile de juger sans passions les idées et
les hommes de ce temps.
Littérature étrangère.- Jé n'ai besoin de rappeler â aucun
de vous, Messieurs, le Cours si instructif et si aimable, que !I. Mé·
ziéres faisait l'an dernier sur les deux grands écrivains, dont
gleterre se glorifie au XIX6 siècle, Byron et Walter Scott. Nous
n'oublierons jamais tant de charmantes leçons, dans lesquelles le
professeur, analysant les œuvres du romancier écossais, suivait
les développements de son érudition et de son génie, et montrait
comment chez lui la science historique et l'imagination romanesque s'unissaient dans une harmonieuse alliance, pour enfanter
tant d'intéressantes fictions plus vraies que la réàlité, et belles
comme l'idéal. A ce poëte si sage et si heureusement tempéré, le
professeur a opposé dans un complet contraste l'orageux. Byron,
livré au contraire à toute la fougue de son ardent génie et de ses
passions désordonnées. Avec quel sentiment profond de sa grandeur et de sa misère, ne nous a-t-il pas rendu ce Prométhée de
la poésie moderne, en révolte contre toutes les croyances, les
traditions, les sentiments sacrés de son pays et de son temps, en
lutte avec son propre cœur, que l'orgueil dévore comme un vautour, et qui lrouve au fond même de son amer scepticisme l'inspi·
ration lyrique? - L'an prochain, M. Mézières revient à l'Allemagne, dont il étudiera la renaissance littéraire â là fin du XVIIIe
siècle. Jusqu'alors, vous le savez, la docile Allemagne, subissant
l'influence des lettres françaises, s'épuisait dans une imitation fade
et stérile. Mais enfin elle voulut être elle-même. Ce n'est pas
sans effort toutefois, qu'elle reconquit son propre génie. Tandis
qu'ailleurs, en effet, la critique n'èst venue qu'â la suite des
œuvres originales pour les analyser; ici, c'est la critiqu'e, qui,
affranchissant enfin l'esprit allemand, a provoqUé son essor et lui
�41
. a marqué savoie. Au signal parti de l'école de Zurich; KlopstOck,
Lessing répondent, appuyant leurs théories littéraires . par des
chefs-d'œuvre. Mais c'est surtout en s'opposant au 'génie mieux
connu des autres nations, et en remontant à la source des littéra, tures primitives, que le génie allemand se retrouve. Winckelmann
et Woss les premiers rouvrent aux modernes la Grèce antique
jusqu'alors défigurée, et nous rendent ainsi le sentiment de sa
poésie .et de ses arts. Auprès. d'eux, voici Herder, qui embrasse à
la fois la philosophie et l'histoire, les féconde l'une par Pautre,
et y secoue les éblouissantes étincelles de son génie ; voici Gœthe
et Schiller, qui préludent par des discussions sur l'art à leurs
œuvres si originales. Dans la revue de ces grands écrivains,
M. Mézières s'appliquera surtout à signaler partout le caractère
singulier de cette littérature unique, préparée ainsi et enfantée par la
critique, mais par une critique éminemment originale elle-même,
qui ne se horne pas à suivre les œuvres d'art pour les interpréter
avec un bon sens timide, mais qui entre hardiment dans leur
génie, comprend tout, embrasse tout, fait appel â toutes les facultés de l'âme, porte l'inspit·ation dans la théorie, et retrouve le
secret des œuvres les plus franches, en s'élevant par l'imagination
à l'enthousiasme qui les a créées.
Cette semaine, Messieurs, appartient encore aux examens, et
nos Cours ne seront ouverts que lundi prochain. Je ne doute pas
que cette rentrée ne nous ramène, comme les années précédentes,
cet auditoire nombreux et fidéle, que la belle saison disperse tou•
jours en partie. Pour l'élite de notre intelligente population, nos
entretiens littéraires sont devenus comme un aliment de l'esprit,
dont on ne saurait plus se passer. Combien, en effet, ont été touchés de la vertu des lettres, et, après avoir donné la journée aux
affaires, s'estiment heureux: de venir' relever et reposer leurs pen ..
sées dans la contemplation des choses de l'âme? Je les loue et les
remercie de leur fidélité. Leur présence nous fait du bien; mais
elle ne nous suffit pas encore. C'est à vos jeunes fils, iUessieurs,
que nou<> en v"oulons de
c'est vous, jeunes gens, surtout, que nous voudrions voir plus empressés de jouir de ces le·
çons de philosophie, d'histoire et de littérature, qui doivent compléter en vous l'éducation de l'honnête homme.
J
�42
On vous louait récemment, jeunes gens, de valoir mieux que
vos pères. Quoique à mes dépens, j'y souscris, inais non sans
quelques réserves. Car, si je' ne craignais pas de passer déjà pour
un radoteur en vantant les choses de ma jeunesse, je rappellerais,
qu'à défaut de tout le reste, nous avions du moins sur vous l'a, vantage d'apporter aux études littéraires et philosophiques, une
passion bien autrement ardente et désintéressée. Quelle curiosité
excitait alors une nouvelle doctrine sur l'art? quel fanatisme, une
œuvre poétique nouvelle? de beaux vers nous enivraient; une
page éloquente nous donnait la fièvre. Nous aimions ;à nourrir
dans le commerce assidu des beaux génies notre soif divine de l'idéal, et nous y savourions cette inquiétude généreuse, qui détache
nos pensées des intérêts vulgaires, pour les reporter en haut. Ces regrets du passé vous font sourire, enfants. Chimères, ditesvous :je le veux bien;
c'est par la chimère que l'homme est
grand; et j'aimerais à vous voir un peu plus chimériques.
Sans doute, dans votre dédain des lettres, vous ne faites que
suivre le mouvement du siècle. Les lettres, qui ont été autrefois
une des gloires de la France, ont perdu de leur faveur parmi
nous; elles ont dû expier ainsi l'abus qu'elles avaient fait de leur
puissance. Mais, en France surtout, leur culle ne saurait souffrir
qu'une éclip>:e passagère. Il f:mrlra hiPn qu'on y revirnne : on y
revient déjà. Le spectacle grandiose des arts matériels et de l'industrie, l'émulation des intérêts, le désir même de faire fortune,
toutes les énergies de l'argent et du commerce pour accomplir
tant d1 utiles progrès, ne sauraient prescrire contre les exigences
de l'esprit, et longtemps suffire aux besoins immortels de notre
imagination et de notre cœur. Vous aurez beau jeter en pâture à
votre âme les affaires et les plaisirs: en vain tâcherez-vous de la
distraire d'elle-même par l'appât des folles espérances; vous pouvez hien par là lui_donner un instant le change. Elle finit toujours
par faire en elle-même des rentrées soudaines; elle se cherche,
dans les intervalles de dégoût que lui laisse sa vie quotidienne,
poussée par l'instinct de sa destinée supérieure. Mais quel n'est
pas alors son ennui, lorsqu'à ces heures de lassitude, elle ne retrouve daijs ce fond intérieur, qu'une morne solitude et un désert
�43
sans échos? Pour· s'y complaire, jeunes gens, il faut avoir eu soin
de remplir et d'orner de loin cet intérieur de notre âme. C'est
pour cela que je vous invite aujourd'hui, quelle que soit la profession spéciale qui vous entraine, à réserver chaque jour un instant
de recueillement pour méditer les vérités éternelles, et pour fréquenter ces morts illustres, qui par· leurs livres daignent encore
venir converser familièrement avec nous, comme jadis les maitres
de l'Olympe vi.sitaient la
de Philémon. Aimezà rouvrir
èes œuvres presque divines, où l'âme humaine reconnaît sa ressemblance avec le Créateur. Cherchez dans la culture des lettres
ces sereines retraites; où, fatigués de la vie, vous sentez votre esprit se dilater et votre cœur battre plus libremEJnt. Souvenez-vous
alors que nos Facultés ont été instituées au milieu de vous pour
garder en notre temps et vous dispenser ce dépôt sacré des lettres, comme les cloitres et les ordres studieux aux jours barbares
du moyen âge conservaient pour des temps meilleurs le double
héritage des vertus chrétiennes et des connaissances humaines.
TABLEAU DES EXAMENS.
Il
l
SESSION
1
2Î 1
"'·:!! .:::
"'""'
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"'"'
ro
'""'
"'
Il
............
de
décembre
d'avril.
50
ADMIS
AJOLit:XÉS
pour
à
les
preuve
compoorale.
sitions.
l'é-l
TOTAL,
- - 15
1
.
14
trèsbien.
bien.
assez
bien.
1
TOTAL.
- - - -5
»
16
15
-- - - -- - - - - - - -- -24
:10
61
21
2
12
8
29
5
»
9
12
27
52
-- -- -- -- -- -- - - - d'août.
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Title
A name given to the resource
1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Charles
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/0d8ec66e7dc105abfeac48ed460b0ec7.pdf
005955f5d4d0be6a5c838e847ae9f14b
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��FRAGMENTS DU RAPPORT
SUR
L'ANNÉE SCOLAIRE 1:857-58,
PRÉSENTÉ PAR M. Eo. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DB NOVEMBRE i858.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
Le rétablissement du baccalauréat ès lettres, à l'entrée de la
carrière médicale, a une importance si grande que ce fait doit,
naturellement, prendre place en tête de la revue de l'année 18571858. Plusieurs fois, l'Ecole de Nancy avait exprimé, sur cette
importante question, à Messieurs les Inspecteurs généraux une
opinion semblable à ce11e des autres corps enseignants, et par
conséquent, aujourd'hui, elle s'associe pleinement au vif senti·
inent de
et de gratitude éprouvé par le corps médical
toul entier. Pour faire bien comprendre ce sentiment, nous ne
pouvons mieux faire que d'emprunter à la lettre officielle même
le passage qui résume d'une manière si élevée les raisons qui ont
prévalu, pour exiger le diplôme de baehelier ès lettres des aspirants au doctorat. «L'art de guérir, si précieux pour l'humanité,
» exige pour être cultivé et appliqué avec succès, autant d'effort,
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» d'intelligence el de jugement, que de connaissances théoriques
» et pratiques. Sans nul doute, le docteùr en médecine, digne de
» ce nom, doit avoir étudié laborieusement, et la structure du
» corps humain, et les phénomènes morbides, et la matière médi» cale, et c'est d'abord aux procédés de l'observation la plu,s at» tentive qu'il.consacre ses forces et ses veilles. Mais l'observation
» elle-même serait stérile, si toutes les ressources d'un esprit
>> juste, actif, pénétrant ne venaient, tout à la fois, l'assurer et
)) l'étendre.
faut que la médecine, luttant contre les maladies
» de l'homme, connaisse
tout entier dans sa double es» sence physique et morale.
» C'est en spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'enseig·nements positifs, que notre époque, répudiant les
systèmes absolus, a si largement constitué l'art de guérir, et l'a
» placé au sommet des professions sociales. Pourquoi donc
» penserait-on les aspirants au doctorat en médecine de l'épreuve
» générale des études littéraires? Mais ce sont ces études qui donq
» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plils déli» cates et les impressions les plus heureuses. Le médecin attaché
» à des travaux infinis, consulté dans toutes les classes de la so>> ciété, pour tous les maux qui affectent le corps et l'intelligence,
:>> obligé à tant Je Jisc(trneHiürü ct lrn.t.:tior; n1orale, doit être,
» avant tout, préparé à l'apprentissage scientifique par une in» struction littéraire complète. En négligeant les humanités, il
>> néglige un élément indispensable pom· lui, il écarte un moyen
» de succès et d'influence, et il crée, peut-être, un véritable ob» stacle à l'autorité comme au progrès de l'art qu'il exerce. »
Messieurs, dans ce passage qui justifie, si heureusement, le
tour de la prédominance littéraire dans la préparation à nos études
spéciales, il y a, selon nous, bien des idées d'avenir. Ne devons-nous pas espérer que, bientôt, grâce à l'impartiale initiative
du ministre à qui nous devons cette haute et brillante appréciation de l'art médical qui vient d'être citée, nous aurons, successivement, la solution des questions graves et nombreuses qui se
rapportent à l'organisation de l'étude même de la médecine, et,
ne devons-nous pas aussi trouver dans ce document important le
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présage de la réalisation, devenue· de plus en plus urgente; des
vœux formés par rEcole et formulés par le Conseil académique
de Nancy.
Th'lais les progrès à réaliser ne doivent point faire oublier ceux
qui, déjà, sont accomplis, et il convient de faire connaitre comment la dernière année a,. encore, été heureuse sous plusieurs
rapports.
On sait que les votes émis, en i857, an sein du Conseil général
de la Meurthe et du Conseil municipal de Nancy, avaient rendu
possible le complément du personnel enseignant créé par le décret du 6 décembrè i854. Cette année, les trois professeurs ad;.
joints qui doivent associer lems efforts à ceux des huit professem·s
titulaires ont été désignés, et le nombre des quatre professeurs
suppléants, momentanément réduit par suite de l'avancement ·de
deux de ces fonctionnaires, doit dans quelques jours être élevé, de
nouveau, au chiffre fixé par le décret constitutif.
C'est avec bonheur que nous avons vu M. le docteur Grand•
jean apporter, à titre d'adjoint, sa grande expérience à l'instruction
des élèves, et partager avec nous le professorat de la clinique
chirurgicale, à l'instant où M. le doctem· Xardel, déjà éprouvé
dans l'enseignement, prenait place au même titre, près du profes;.
seur de clinique médicale. Drsormai!'j dans les divers services de
. l'hôpital
les élèves, en recevant. de plusieurs professeurs des leçons bàsées, presque toujours, sur des. théories
semblables, seront toutefois initiés à un plus grand nombre de
procédés thérapeutiques, car, pour atteindre le but définitif du
praticien, c'est-à-dire, la guérison ou le soulagement des malades,
des moycms très-divers peuvent être mis .en usage, et les études
particulières faites par chacun des .professeurs justifient dans sa
pratique le choix d'agents médicamenteux ou de procédés opératoires· qui lui sont plus spécialement familiers.
M. le docteur Poincaré, .chef des travaux anatomiques de l'Ecole, depuis quatre années, a été nommé également professeur
adjoint, et il a été attaché aux chaires d'anatomie et de physiologie. Avant cette dernière nomination, il avait fait ses preuves de
savoir dans le cours complémentaire d'anatomie prescrit par le
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règlement d'études du 2 avril181>7, et, à peiné nommé professeur,
il a été chargé de donner au cours importànt de physiologie les
larges développements indiqué,s dans le nouveau règlement dont
il vient d'être questian.
Au moment où deux de nos confrères quittaient la suppléance
des cours, l'Ecole perdait M. le docteur Bastien, professeur
pléant d'anatomie et de physiologie. Toutefois ce savant et habile
anatomiste n'estpoint enlevé à la science :Paris l'a retenu. Notre
confrère est devenu, à la suite d'un sérieux concours, prosecteur
de l'amphithéâtre des hôpitaux, et, dès lors, il n'a pu faire â
Nancy que' des apparitions très-courtes, mais suffisantes pour que
sa retraite motivât de vifs regrets.
Après l'indication des décisions ministérielles qui ont permis
d'étendre l'instruction offerte aux élèves, il convient de vous faire
connaitre, Messieurs, un don considérable de livi·es fait à l'Ecole
de Nancy par 1\'Iadame Humbert du Ménil. Lorsque les divers
services de notre établissement auront été.installés dans un local
mieux approprié à leurs besoins, les élèves pourront trouver de
nouvelles facilités d'études dans cette riche collection d'ouvrages
réunis par M. le docteur Humbert père, .et par M. le docteur
Humbert fils, son collaborateur dans les savantes et ingénieuses
applications de l'art orthopédique qui, dans la 1\leuse, ont donné
à l'é.tablissement de Morlaix une célébrité scientifique.
Votre attention, lllessieurs, fixée d'abord sur les actes qui sont
complètement propres à l'année 1857-1858 devrait maintenant
être ramenée sur les faits scolaires qui se reproduisent à chaque
exercice, en offrant, chaque fois, une importance relative. Mais
nous aurions l'apparence de répéter les faits de Pan dernier en
· reproduisant, ici, les détails fournis au Conseil académique sur
les inscriptions prises sur les registres de l'Ecole, sur les buts divers que se proposent les élèves, au point de vue des titres proft
fessionnels, sur la discipline el le résultat des examens de fin __
d'année. Il nous a seulement semblé utile de tirer des renseignee
'ments scolaires l'indication rapide des résultats des deux sessions
ouvertes,. en septembre, pour les examens des candidats aux
titres professionnels. Dans la session destinée aux officiers de
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-r
santé et aux sages-femmes, un seul candidat
présenté{lour
le titre d'officier de santé qui lui a été conféré a prés dè sérieuses
épreuves, et quaran1e-quatre élèves, provenant des quatre départements du ressort académique, ont obtenu le
de capa-;
cité pour exercer en qualité
sages-femmes ; ·ces élèves, lors des ·
examens, ont toutes fait preuve d'un solide savoir. Dans la session
destinée aux pharmaciens et aux herboristes, le jury a dû ajourner deux candidats au titre de pharll)acien. Quatre autres candi.:..
dats ont obtenu le titre qu'ils. ambitionnaient d'acquérir • .Aucun
herboriste ne s'est vrésenté.
Pour terminer ce compte rendu, il nous a paru convenable,
Messieurs, de chercher à vous donner l'idée du mouvement intellectuel qui anime l'Ecole, en retraçant, à grands. traits, les
travaux de ses professeurs. Depuis la création des nouveaux
Conseils académiques, nous n'avons pas encore osé aborder cette
tâche devant vous, et aujourd'hui encore, elle ne saurait être
accomplie complètement, car il n'est point admis que l'on .puisse
être juge dans sa propre cause (1 ). En parlant des travaux des.
professeurs, nous négligerons un grand nombre de mémoires lus
devant ·les sociétés savantes et qui, malgré leur valeur, n'Qnt
point été l'objet de publications spéciales (*).
Les travaux de lU. Je professeur Blondlot ont eu pour objet
la physiologie et la médecine légale) leur importance et leur
caractère de sérieuse originalité ne permettent pas une analyse
restreinte. Da as la science biologique, les recherches qui· préoc•
cupent notre collègue, depuis près de vingt ans, se rapportent1
presque exclusivement, à l'étude de la digeslionj En 1843,
M. Blondlot a publié une
fruit de recherches persévérantes. Cet ouvrage intitulé : Traité '!nalytique de la digestion, .
considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux
(*) Un certain . nombre de paragraphes du compte rendu des travaux, conte·
nant des énonciations trop techniques ont été passés à la lecture ·lors de hi
séance publique du H) novembre et ont été èommuniqués seulement au Conseil
académique, lorsqu'il a entendu la partie du rapport qui lui était èxclusivelilent
destinée.
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vertébrés, fit sensation dans le monde scientifique, dans la presse
médicale, rèçut les honneurs de; plusieurs h;aduètions et fit décerner à son auteur, par l'Institut, la première mention honorable à
l'occasion du grand prix de physiologie expérimentale/ Permettezmoi, Messieurs, d'exposer sommairement le principe fondamental
de ce long et consciencieux travail, devenu le pivot de tout un
système ét auquel l'auteur n'a pu atteindre qu'après avoir mis à
contribution toutes les ressources dont la science peut aujourd'hui disposer. Pour la plupart des physiologistes modërnes, la
digestion est la métamorphose des aliments en produits solubles,
les corps gras ayant seuls le privilège de pénétrer dans l'organisme à l'état de division, et, pour expliquer cette transubstantiation, on ti fait intervenir, comme agents chimiques indispensa..
bles, différentes humeurs, telles
la salive, le suc gastrique, ·la
bile, le suc pancréatique qui se mêlent aux substances alimentaires à mesure qu'elles cheminent dans· Je lube digestif. M.
dlot n'a point admis celle théorie. Pom· lui, ce tube n'est pas
seùlement le laboratoire dans lequel les aliments sont préparés
pour l'absorption, c'est·aussi Je lieu où aboutissent certains produits, matériaux usés, désormais inutiles à l'économie' et qui
doivent s'en séparer. Parmi ces :fluides divers, M. Blondlot n'a
açcordé qu'au suc gastrique la propriété d'être un agent chimique
indispensable à la digestion, et il a étudié et analysé cette secré..;.
tion d'une manière tonte spéciale, en établissant, sur des animaux,
des fistules gastriques, par des procédés de son invention aussi
simples .qu'ingénieux. Nou.s ne pouvons présenter de longs détails
au sujet des expérimentations faites à l'aide du suc gastrique sur
les matières qui, comme les viandes, contiennent de l'albumine,
sur les fécules et sur les. matières grasses. Disons seulement que
M. Blondlot établit que les aliments, en définitive, ne subissent
aucune métamorphose pendant l'acte de la digestion, et qu'ils
pénètrent dans l'économie avec toute l'intégrité de leur
tion, pour y subir plus tard, par le jeu des divers organes, des
changements multiples et indispensables pour la réparation des
pertes subies par l'organisme.
On comprend qu'en ouvrant hardiment de nouvelles voies
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d'exploration par des expériences' inconnues
lui, qu'en
apportant une vive lumière sur des points restés encore obscurs,
et qu'en soumeftantles.îdées reçues au creuset de l'expérimentation, sans s'incliner devant l'autorité des noms ou devant la sanction
des temps, M. Blondlot devait susciter à son œuvre des contradicteurs, et c'est pour développer les preuves de ses assertions
primitives que notre confrère a dû publierla série des mémoires
dontil nous reste à vous entretenir. •
Parmi les doctrines nouvelles, consignées dans le traité de
1845, une de celles qui ont soulevé le plus de discussions estropi·
nion qui dépossède la bile des vertus merveilleuses que, depuis si
longtemps, on s'était plu à lui attribuer relativement à la. diges'( ti on. En 184.6, M.' Blondlot, dans un mémoire intitulé : Essai sut•
les fonctions du foie et de ses annexes, donna, à l'appui de son
affirmation, des preuves incontestables! Ayant établi des fistules
sur des animaux qui, tout en perdant au dehors la totalité du fluide
biliaire, n'en conservèrent pas moins, pendant plusieurs années,
la santé la plus parfaite, Jlauteur fut en droit, en effet, de soutenir.
que la bile· n'était point indispensable à la digestion. La vérifica'tion anatomique des faits relatifs à ces expériences qui, sans
précédents, faisaient tomber tous les doutes, eut lie!lpubliquement, à l'amphithéâtre de l'Ecole de Nancy, et l'Institut constata
l'importance de l'œuvre scientifique, en accordant à son. auteur
un prix prélevé sur les fondations faites par M. de Monthyon.
A la suite de ses recherches sur la nature du principe acide qui
domine dans le suc gastrique, M. :Blondlot avait conclu que ce
principe était dû à l'acide phosphorique incomplètement saturé
par la chaux ou, en d'autres termes à du bi-phosphate calCaire.
'f.- En 1851 notre collègue publia la première analyse quantitative
. qui ait été faite du suc gastriqu!l/ et, alors, seul de son ·opinion,
il combattit les idées qui attribuaient_ l'acidité en question aux:
acides çhlorhydrique, acétique et lactique."'En 1857 iJ compléta
son travail/ et aujourd'hui son opinion est admise; plus ou moins
complétement, parJes hommes compétents en tête desquels se
trouvent deux des plus
chimistes de notre époque,
MM. Dumas et Wœhler.
�----
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·Mais en inventant les fistules gàsfriques et les fistules bilîaires; .
M. 'Bléndlot avait ouvert aux. •travailleurs u.ne mine féconde, et
ses émules, en étudiant très,;particulièrement la digestion des ma.
tières féculentes et des matières gr1.1sses, avaient cru reconnaître
dans la salive et dans le suc pancréàlique des agents de métamorphose pour ces aliments. En 1855, M. Blondlot entreprit de r&:futer les faits allégués, il crut pouvoir les infirmer et conclure què
le suc gastrique, sans action sur les matières amilaèées, se borne
à la disjonction de leurs granules qui, à raison de leur extrême
ténuité, pénètrent en nature dans les vaisseaux absorbants.
Quant à la digestion des matières grasses, il n'était plus pos. sible, depuis les travaux de M. Blondlot, d'invoquer l'action de
la bile pour expliquer l'espéce d'émulsion
généralemenl,
et .un savant, très-haut placé dans la science, reporta au suc pan·
créatique l'effet autrefois attribué à la hile. lU. Blondlot crut en•
core devoir combattre cette idée, en 181>!5, dans une thèse soutenue
pour obtenir le titre de docteur ès sciences, et bientôt les belles
expériences faites à Alfort, par 1\1. Colin, vinrent confirmer ses
opinions. A la théorie de ses adversaires il crut pouvoir substituer
une explication très-simple, en indiquant que les corps gras ne
réclament, pour leur émulsion, què l'intermédiaire du chyme
formé par les autres aliments.
Enfin, en 181>7, dans un mémoire lu à l'Académie impériale de
médecin,e, M. Blondlot tenta de démontrer la manière même d'a·
gir du suc gastrique, et il indiqua que son action, analogue â celle
des ferments, était due à un simple phénomène d'hydratation qui,
tout en modifiant la cohésion des matières alimentaires, ne leur
fait subir aucun changement de nature.
Nous ne suivrons pas notre confrère dans quelques autres re,cbm·cbes physiologiques, relatives notamment à l'origine du sucre
de lait. Nous pensons que l'importance des faits signalés et que Leur
utilité sera notre excuse pour cette longue exposition, ca,r, si des
deux propositions attribuées si généralement, et sans doute faussement, à Fontenelle, vous repoussez, Messieurs,la première qui,
.pour condition d'une longue vie, indique la nécessité d'un mauvais cœur, vous êtes convaincus qu'il n'en est pas de même de la
-
J
�53
.
seconde proposition, et que pour vivre longtemps il faut avoir un
hon estomac.
Toutefois nous n'avons pas encore fini l'énumération des (ravaux de M. Blondlot. II s'est occupé d'une maniere spéciale de.
toxicologie; il a publié deux mémoires im.portants sur la re ..
cherche de l'arsenic. Dans l'un, paru en 1845, il a signalé une mo-:
dification ingénieuse qui permet de régler. l'allpareil de 1\làrsh.
Dans l'autre, qui a été lu à ·l'Académie de médecine, en 1857,
notre. confrère a démontré que dans les calcinations des matières •
animales, au moyen de l'acide sulfurique, il se forme une proportion considérable de sulfure qui échappe aux recherches médico-légales, de telle sorte que, siles tissus ne recèlent que des
traces de poison, les experts courent le risque d'en méconnaître .
la présence. L'importance de cette communication a motivé un
travail de vérification au sein de la savante compagnie, et un rapport des plus honorables pour l'auteur a confirmé ses conclusions.
x. Au moment de parlerdes travaux de M. Léon Parisot, diverses
. de ses œuvres anciennes, déjà, nous sont revenues à la pensée, et
nous nous
souvenus de. l'accueil bienveillant fait par la
Société de médecine à la lecture de mémoit·es sur les lois de la
contagion de la fièvre typhoïde, sur la stomatite, sur la dilatation
des bronches, sur la tuberculisation, sur l'emploi du sulfate de
quinine dans le rhumatisme articulaire,. et sur la morve transmise
du cheval à l'homme. Mais dev.ant borner notre analyse, nous exposerons seulement les idées principales contenues dans des travaux plus récents el d'un ordre plus élevé encore. X
Après une étude des cartilages articulaires, M. L .. Parisot a admis
le plus généralement. D'a-·
des idées opposées à celles qui ont
prés des anatomistes distingués, les cartilages sont encore, eri effet,
considérés comme un produit de sécrétion analogue â èelle des
ongles ou de l'épiderme, comme une substance privée de ;yie, enduit inerte, ne pouvant être le siège d'un travail pathologique,
susceptible seulement d'être altéré d'une manière mécanique, usé
par le frottement, perforé par suite de la présence de bourgeons
charnus, ou se séparant des os lorsque ces derniers organes sont
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malades. M. L. Parisôt professe, depuisbien des amiées, que .la
substance cartilagineuse est organisée, qu1elle peut être le siège
de troj.lbles nutritifs, de phénomènes pathologiques, et qu'elle
n'est point recouverte par la membrane synoviale. Les résultats
des recherches de P.Otre confrère ont été confirmés par les travaux de MM. Redfern et Broca, et surtout par les belles expé..,
riences de M. Flourens.
Ces diverses expériences parlent toutes dans le même sens,
et, comme dit M. Flourens en terminant ses conclusions, «elles
» accusent toutes la sensibilité des parties fibreuses et tendineusès,
> latente ou cachée a l'état sain, et manifeste, patente, excessive,
:» à l'état malade. Une grande contradiction de la science dispa·
:» rait donc enfin! Ces mols de : douleur de la goutte, du
.
» tisme articulaire, des os, ont enfin un sens; je dis un sens phy» siologique, car tant que les parties, siège de ces douleurs,
» passaient pour absolument insensibles, ces mots n'en' avaient
» pas. Comment expliquer l'existence de la douleur et des plus
l- cruelles douleurs avec des parties insensibles?
» Haller n'a donc vu que l'état normal, que l'état sain. Toutes
» ses expériences ne se rapportent qu'à cet état. Au fond, et quoi
» qu'il en ait dit, lui, et son école, qui, sur ce point, domine de}) puis un siècle, il n1y a point de parties absolument insensibles
» dans le corps vivant.
» La sensibilité est partout; èt dans les parties mêmes (les ten» dons, les ligaments, la dure-mère, le périoste), où habituelle}) ment elle est le plus obscure, il suffit d'un degré d'irritation ou
» d'inflammation donné pour la faire passer aussitôt de l'état la» tent et caché à l'état patent et manifeste. »
..,.. En 181>5, M. L. Parisot a entrepris une série d'expériences sur
rorigine de la production du sucre dans Péconomie/ Ainsi que
l'avait indiqué M. Claude Bernard, il a admis que le foie n'était
pas l'organe condensateur de la matière sucrée, mais qu'il présidait â sa formation même, indépendante de l'alimentation au
moyen des fécules.
Passant â un autre ordre de faits, notre collègue s'est occupé
du l'hythme des battements du cœur. 11 n'y a guère, en physio-
�logie, de question qui ait donné lieu à plus d'opinions contradic- '
toires; aussi, M. L. Parisot s'est-il empressé de m'ettrc à profit
une anomalie présentée par un jeune homme jouissant d'une bonne
santé, et offrant une fissure sternale dont l'écartement permettait
de constater les
du
travers la peau de la poitrine. Ce jeune homme qui voyageait, en tirant profit de sa singulière anomalie, fut conduit par nous à l'hôpital Saint-Charles,
et depuis il a été l'objet de plusieurs publications. Les conclusions
émises par M. L. Parisot sont loin de confirmer les indications
des anciennes théories.
Le ventricule du cœur n'attend point, pour opérer sa contraction, que l'oreillette ait terminé la sienne, et pendant l'ampliation
de l'oreillette, lo ventricule ne reste pas vide. On peut comparer
le mouvement dont ces deux cavités sont animées à un
péristaltique s'étendant très-rapidement de l'une à l'autre. Aussi
le passage du sang à travers elles est-il continu, et il n'offre point
dans son parcours les temps d'arrêt complet formulés par les
théories. Sans doute, la colonne de sang subit, par suite des
mouvements de contraction et de dilatation des parois du cœur,
une altération de forme, mais elle n'est point interrompue. Il
y a lieu d'ajouter que la délicatesse des valvules du cœur ne
peul permettre de supposer, soit dans leur présence, soit dans
leur action, un antagonisme équivalent à la pression subie par la
colonne sanguine, et que, d'autre part, la juxta-position exacte
des parois du cœur n'est point matériellement P?ssible pendant la
contraction de cet organe. Il ne faut donc plus chercher dans l'action du cœur, ces alternances ponctuelles indiquées dans les traités
dogmatiques. Les mouvements de !;organe central de la circulation, distincts par une opération de notre pensée, se succèdent
avec une rapidité si grande que l'œil et l'oreille de l'observateur
ne sauraient les séparer complètement. Le physiologiste reconnaît, dans l'auscultation du cœur, deux bruits, séparés l'un de
l'autre par un court silence et suivis par un repos p,us long que
le précédent. M. L. Parisot pense que le premier bruit, qui est
sourd et prolongé, accompagne plusieurs actes, successifs certai·
nement, mais simultanés pour nos sens. Pendant ce bruit,- qui
�56
coïncide avec Je choc du cœur contre la poitt·inë; Je sang passe
de l'oreillette dans l'aitère même, au· moyen de la contraction
de l'oreillette, de la dilatation du ventricule et de la contraction
immédiate .de celte même cavité. l\'1. L. Parisot pense que les
uniquement par le jeu des valvules.
bruits du cœur sont
C'est à la tension de la valvule mitrale qui sépare les deux cavités gauches du cœur que doit être attribué, au moment de la
systole ventriculair.e, le premier bruit, sourd et prolongé reconnu
à l'auscultation. Le second bruit doit être rapporté au jeu des
valvules sigmoïdes, au moment où le choc en retour dû aux deux
colonnes sanguines, abaisse ces soupapes, piaeées à l'orifice de
l'artère pulmonaire dans le ventricule droit, comme à l'origine de
Partèrë aorte, dans le ventricule gauche. M.le docteur L. Parisot
a rapproché, aussi, les bruits anormaux, perçus lors des maladies
de cœur, des lésion's reconnues, et il a conclu que le bruit anormal
entendu lors du premier temps des battements du cœur, n'implique pas une lésion de l'orifice artériel ; qu'une lésion des valvules sigmoïdes pouvait coïncider avec un bruit' de. souffle, reconnu
au premier temps, mais que ces valvules étaient cnrtainement
malades, lorsque ce même bruit de souffle, si f1·équemment signalé dans les cliniques, coïncidait avec le deuxième temps des
battements du cœur .
.
/Z M. L. Parisot a aussi pris part à la rédaction des rapports
généraux sur les travaux des conseils d'hygiène publique et de
salubrité du département de la lUeurthe dans laquelle il a été
remplacé par notre laborieux confrère, M. le docÏeur Demange;
mais à l'occasion de ces œuvres qui embrassent un horizon si
vaste, il faut nommer
Simonin père (2), Blondlot, Grandjean et V. Parisot. l\létéorologie, constitutions médicales, épidémies, établissements insalubres, habitations et statistiques, tels
sont les sujets traités par nos confrères et qui ont contribué à élever la valeur des publications faites par le Conseil central de
:Nancy à un(lite! niveau, qu'elles ont été spécialement signalées à
tous les conseils d'hygiène de France, dans une circulaire récente
signée par S. E. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce.
Les noms qui viennent d'être cités se retrouvent en parcourant
�57
la liste des auteurs des comptes rendus de la société de. Médecine
de Nancy, ,et à ces noms doivent s'ajouter encore ceux de Ml\1. Laurens, A. Simonin, Xardel, Poincaré et E. Bertin.
Nous aurions bien des faits à énoncer pour compléter l'esquisse des travaux des professeurs actuels de l'Ecole; l'espace ·
manque; mais nous ne pouvons passer toutefois sous silence le
nouveau procédé d'extraction de la cataracte qui, entre les mains
de son auteur M. le professeur Béchet, a dPjà été suivi de si
le
beaux résultats; la biographie de M. Léon Bonfils, par
docteur Roussel; les considérations sur l'importance des études
anatomiques par M. Demange; l'appréciation des nombreux travaux de M. de Haldat par M. le docteur Grandjean, et un discours sur la nécessité de la discipline dans les études par M. V.
Parisot. Pour terminer celle longue revue, nous n'avons plus,
Messieurs, qu'une seule remarque à ajouter. Les transformations
successives dans notre enseignement médical, en multipliant les
sources d'instruction et en nécessitant un accroissement dans le
nombre des professeurs, ont contribué à grandir sans cesse les
efforts faits en vue de la science, et, aujourd'hui, nous sommes
heureux et fiers d'avoir pu marquer la large part prise par
l'Ecole de médecine de Nancy dans les travaux importants de
notre contrée écrits en vue du soulagement des souffrances de
l'homme.
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
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Title
A name given to the resource
Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1858
Subject
The topic of the resource
Fragments du Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
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SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Contributor
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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aec44bfde90af02b63d53eccc93dc67b
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��NOTES.
(1-2) Il n'était pas possible dans ce rapport de présenter l'ànalyse des travaux
de l'auteur même, et il ne lui a pas semblé convenable, également, de donner
l'analyse des œuvres de M. le docteur Simonin père. Le Conseil académique a
jugé qu'il était opportun, pour offrir un tableau complet des efforts scientifiques
de l'Ecole actuelle, ·de fairè. suivre le compte rendu par I'iùdication des travaux
du directeur honorair.e et du directeur actuel, et c'est en exécution de cette
décision que les notes suivantes ont été ajoutées au travail qui a été lu au public.
INDICATION DES TRAVAUX PRINCIPAUX DE
SIMONIN PÈRE, PROFESSEUR ET DIRECTEUR
HONORAIRE.
Notice sur la météorologie du département de la 1\'leurthe. 1845.
Résumés des observations météorologiques et médicales faites à Nancy, depuis
le fer janvier 1841 jusqu'au 51 décembre 18B7.
Coup d'œil
les épidémies qui ont régné en Lorraine. 1858.
Observation sur deux corps organisés, libres et llottants dans la cavité abdominale. 1849.
Recherches topographiques et médicales sur Nancy. 18B4.
Esquisse de !.'histoire de la médecine et de la chirurgie en Lorraine, depuis les
temps anciens jusqu'à la réunion de cette IJrovince à la France. 18B8.
Notice historique et bibliographique sur le docteur Louis Valentin. 1829.
Notice sur la vie et les ouvrages de M. de Haldllt du Lys. 18B2.
INDICATION DES TIIAVAUX DU DOCTEUR EDMOND SIMOl'ÜN,
(Travaux publiés.).
De l'influence sociale de la
1844.
Considérations sur l'érythème phlegmoneux non décrit. 1856.
Recherches sur les propriétés du virus-vaccin. 1841.
Description d'une éruption de faux cow-pox. 1847.
Décade ehirurgica!e; observations de chirurgie pratique. 1838.
Du strabisme; opérations pratiquées pour sa guérison. 1841.
�59
Appareil pour la fracture de la clavicule. 1842.
De l'emploi de l'éther sulfurique et du chloroforme à la clinique chirurgicale de
Nancy. ter volume et pe livraison du tome second. 1849.
Notice sur l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de rentrée). 18!H.
Complément de la notice sur l'Ecole (discours de rentrée). 1852.
Appréciation des travaux de l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de
rentrée). 1855.
Discours prononcé lors de l'installation sohinnelle de l'enseignement supérieur.
1854.
Quatre rapports relatifs à l'Ecole de médecine et de pharmacie, lus en Conseil
académique (discours de rentrée). 1855-1858.
Douze rapports sur le service de la vaccine dans le département de la Meurthe.
1844-1855.
Trois rapports sur le service médical des circonscriptions rurales et sur le ser-
vice de la vaccine dans le département de la Meurthe. 1855-1858.
Rapport général sur les travaux des conseils· d'hygiène et de salubrité du dépar•
tement de la Meurthe, en 1850 et 1851. 1852.
Compte rendu des travaux de la société de médecine de Nancy. :1844.
Compte rendu des travaux de l'Académie de Stanislas en 1845. 1846.
Coup d'œil sur les travaux de cette Académie en 1852. 1855.
Trois articles nécrologiques relatifs à MM. de Haldat, I,euret ct Bonfils père.
1851-1852.
Historique de la fondation des hôpitaux et des institutions cliniques. 1844.
Coup d'œil sur l'histoire de la société des sciences, lettres et arts de Nancy
(Académie de Stanislas), pendant un siècle, 1750-1850. 1850.
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
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1858
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Notes
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Notes relatives aux travaux de Simonin père et d'Edmond Simonin
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
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fr
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/7419c681995fb5b8b133de08b501412e.pdf
b1e5223117d9bbd9197d735214737b7e
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��PRIX ACCORDÉS PAR S. E •. M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTJON
PUBLIQUE. -
MENTIONS HONORABLES. -
RÉSULTATS DES
CONCOURS.
Prix et fientions honorables.
Les Professeurs de l'Ecole de médecine et de pharmacie réunis en·
conseil, le 7 octobre 1858, ont décerné les récompenses annuelles dans
l'ordre suivant :
1° ÉLÈVES EN
PREMIÈRE ANNISE D'ISTUDES.
1"' Prix. M. .SoMMEILLIER (Albert), de Nancy.
2" M. CANTON (Albert), de Maizières. (Ardennes)..
Mention honorable.
M. Loms (Alfred), de Roville.
DEUXIÈME ANNÉE D'ÉTUDES.
P1·ix. M. LA FuzE (Oswald), de Nancy:
Mentions honorables.
M. CuumN (Alfred), de Vandœuvre.
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
TROISIÈME ANN:ÉE' D'I\TUDES.
Prix. M. LALLEMBNT (Edmond), de Nancy.
PRIX SP:ÉCIAUX POUR LA RÉDACTION DES OBSERVATIONS CLINIQUES.
CLINIQUE CHIRURGICALE.
Prix. M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse).
�62 Mention lwnorahle.,
r
,
M. C1AUDIN (Alfred), de Vandœuvre.
CLIN!QUll liiÉDIC.\Lll.
Prix. M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
zo ÉLÈVES EN
PHARMACIE.
DÈUXIÈME ANNÏlE D'ÉTUDES.
Prz'x. M. BLAISE (Jules}, de Châtenois (Vosges).
RESULTATS DES CONCOURS.
A la suite du .concours ouvert, le 12 novèmbre pour une place
d'interne, a été nommé:
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle), interne de la
clinique chirurgicale.
A la suite du concours ouvert, le 10 novembre, ont été nommés,
pour les deux places de préparateur-aide des cours d'anatomie et de
physiologie :
M. CANTON (Albert), de Maizières {Ardennes), 1er préparateur-aide.
M. SOMMEILLIER (Albert), de Nancy, 2e préparateur-aide.
A la suite du concours ouvert le 15 novembre,
M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse), a été nommé préparateur du
cours de médecine opératoire.
���Nancy, imprimerie de vc Raybois el<Comp.
�
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1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
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Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.
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Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
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1858
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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a97092539cab5fec15d4aa2b69a8ed14
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Text
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1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
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ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��PROCÈS-VERBAL
DE LA S:!
ANCE.
Le 15 novembre 1859, la Séance solennelle de rentrée
des Facultés des sciences et des lettres et de l'Ecole pré:..
paratoire de médecine et de pharmacie de ' Nancy, a eu
lieu dans le grand salon de l'Hôtel de Ville, sous la présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
Après la messe du Sain t-Esprit, célébrée dans la chapelle voisine de l'Evêché par M. Gérard, grand vicaire du
diocèse, M. le Recteur est entré à midi en séance, entouré
des Inspecteurs de l'Académie, et des Professeurs des
Facultés, de l'Ecole de médecine et du Lycée impérial.
M. le Maréchal Canrobert, accompagné de M. le Général
Anselme, son chef d'état-major, et de M. le Général
Am.bert, honorait cette solennité de sa présence. Auprès
de lui avaient pris place les premières autorités du département et de la ville, les membre3 du Conseil académique
et l'élite de la population nancéienne. On remarquait au
premier rang M. Lezaud, premier Président de la Cour
impériale, et M. Millevoye, Procureur général, entourés
.de plusieurs Membres éminents de la Cour et du Parquet
�.- · 6
-
·
Maire de Nanc_y, avec plusieurs
adjoints,
'M. A. Dr()uot, Député au Corps -législatif, 1\'1. de MetzNoblat, vice-président de l'Académie de Stanislas, M. G.
du Mast, l'un des hommes généréux à l'initiative desquels
Nancy doit ses Facultés. Derrière eux se pressait tout ce
que la ville éompte de plus distingué dans la magistrature, le clergé, l'administration, les sciences et les lettres,
une foule choisie, qui s'intéresse aux choses de l'esprit et
ne laisse échapper aucune occasion de manifester l'intérêt
qu'elle prend aux destinées de l'enseignement.
M. le Recteur a ouvert la séance ën prononçant le
discours suîvant :
�
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1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
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1859
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
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Procès-Verbal de la séance
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RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
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ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
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RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��·DISCOURS
.
Pl\01\"0NCÉ l'AR
.
.
.
. l'tL LÉ .RECT,EUR DE L'ACADÉMIE 'DE Ni\N.CY.
MoNSIEUR LE MARÉCHAL,
1\fESSIEURS,
Si ce n'était l'honneur qui m'est a'ujourd'hu' accordé de
porter la parole devant l'un des plus éminents : dignitaires
de l'Empire, devant l'un des hommes qui, dépositaires de
la pensée du Prince, savent le ·mieux la comprendre et sont
Je plus
être les ministres, jê pourrais dire. que
· rien n'est changé dans cette enceinte, depuis le jour où.
l'an dernier comme en ce moment, je présidais à la rentrée solennelle de nos écoles de haut enseignement. •
.
Sur ces siéges, même affluence, même auditoire empressé à venir encourager nos travaux de sa présence. .
A mes côtés, autour de ce fauteuil, cette ·mêmé famille
de professeurs, prêts à reprendre avec
la tàche que le repos des vacances avait suspeùdué. . ·
Tout en me félicitant de n'avoir à rappeler ici aucun:de
ces souvenirs affligean'ts que le temps anièné trop souve- t
n
à sa
je dois cependant. exprimèr 'Un regret.
Nous aimions à voir siéger au premier . rang de cette·
�-
8· -
assemblée, parmi les Mcmhrésdu Côriseilaëaâémique, ·le
Prélat vénéré qui dirigeaitce. diocèse·avec tant de sagesse
et de mansUétude. Monseigneur M:enjaud nous a quittés.
C'est, il est vrai, pour fairè un nouveau pas dans la hiérar..;
chie de l'Eglise; mais, bien qrie la cause de cette séparation
doive nous rendre mo iris pénible, vous m'auriçz pourtant reproche de ne pas la saluer de quelques paroles de
respectueuse sympathie.
La réunion de ce jour n'a pas, Messieurs, à vous offrir
un grand attrait de nouveauté.
Rapports sur les principaux incidents qui ont, dans !e
courant dela dernière annéeclassique, signalé la marche
des études; proclamation des récompenses méritées par les
Elèves de notre Ecole de médecine ; rapide aperçu de la
situation générale des établissements consacrés à la culture
des sciences et des lettres dans l'étendue de ce ressort académique; tel est invariablement le programme de cette .
solennité scolaire.
·
Une plume .moins inhabile,. une parole . plus exercée,
parviendraient sans doute à faire oublier la monotonie du
sUjet par l'élégancede la forme, par le piquant et rinat:..
teil du de l'expression.
·A défautdes ressources de l'art de bien dire, je compte,
et cet espoir me soutient, sur l'indulgence à laquelle vous
m'avez habitué, sur l'importance des questions dont je suis
appelé à vous entretenir.
Comment, en effet, . n'être ·pas assuré d'avance de votre
bienveillant intérêt, quand on aà vous parler des choses de
l'esprit et du cœur, · des moyens d'assurer notre
pement intellectuel, notre perfectionnement moral?
Depuis l'humble asile où l'enfance vient puiser des ma...
nières douces etpolies, les
saine et
pure, la force physique qui lui permettra de se livrer un
jour a:vec .succès aux travaux de la vie active; ·depuis ces
modestes écoles âe ha:meau, perdues dans· quelque repli
�- .
9
des y osges; au milieu.
:forê( de ' noirs· .sapins;,.oii
· pauvres maîtres vont, dans la.saisor1la plus rùde:, eQseignèr .
àun petitcercle d'enfants, ,pauvf.es .·. cqmr:ne eux, les
miers élémentsdelaleçJure; de .l'écriture, du cale;ul,.
ouv. ir leur âme à tous)es bons sentiments, aux idées .qui
r
font
homme, le citoyen dévoué, ,Je cprétien: sin-:cère ;
à ces sociétés savantes, occupées àveiller,sur
la science, à la -perfectionner, à poursuivre l'avancement
des connaissances hmnaines ;toutesces institutions dont le
p
bu test de travailler.au . rogrès des lumières et.de:la n:tOra.lité publique, rentrent dans mon.sujet.
Vous le voyez, le cercle-est Îlllmense.
Rassurez-vous toutefois, Messiel1rs, je me propose se'l!le.ment d'en effleurer la .surface, d'en esquisser les principaux contours :
et
Summa_sequar {ttstigiu_l'crum.
VlRG.
Dans cette revue que je me propose de faire avec vous
de nos établissements d'instruction ou d'éducation: publique, se présentent d'abord les salles d'asile. Vous en
connaissez le régime . .Vous ·avez vu de quellesollicitud,e y
sont entourés ces jeunes enfants que l'Irnpératrice. Eugénie
a voulu prendre d'une manière spéciale sous son patron(lge.
Cettejntéressante institution vient d'être l'objet d'un _nouveau règlement. «On consacrait,- je reproduis les termes
:·
>> durapport mis sous les yeux: de
t.emps
» dans les. asiles à un enseignement scolaire qui n'
» toujours en rapport avec -l'âge des élèves, _ o,IJ :p.? y lais-:et» sait pas une place suffisante pour les exercices· physiques
» si nécessaires au développement de l'enfance.»
mais :.longues récréations durant
enfants,
ou de son
sous la surveillance .de leur
se livreront au jeu en toute liberté et en plein air; quel-:-.
�10 -·
ques minütes données au :X. elémet1 ts de laledmé ; de courts
exercices de calcul pratiqüe àl'aide dll·botiliér-corüpteur; ·
un petitensëignëment religieux;:·: des · entretiens familiêrs ·
sur ' les objets les plus usuels; une prière, · un cantique
chantés à l'unisson; et, pour couper ces leçons, queleur
brièveté, leur .variété rendent faciles, de légers travaux
manuels, en l'apport a:veclesexe, avec l'âge des élèves, êt
ces nombreux: mouvements que le· passage des bancs aux
gradins exigent; voilà quelsera l'emploi de chaque journée.
Cette ütile réforme, dont notre gracieuse Souveraine a sans
doute puisé la pensée dans son cœur de mère, dans son
amour pour l'auguste Enfant qui grandit sous ses !eux,
'aura pour effet de diminuer les fatigues des dignes institü.;.
triees qui apportent tant de dévouement à une œuvre si
riche d'espérance et de promesses, et d'épargner à la
mière enfance toute contrainte inutile, tout travail hors de
proportion avec la faiblesse du jeune âge.
En quittant les asiles, je rencontre ces nombreuses
écoles où les populations laborieuses de la campagne et des
villes viennent chercher une éducation appropriée à leur.;
besoins.
Aucun changement n'a été apporté, dans le courant de
la dernière année, au régime de l'enseignement primaire;
Cette branche si importante del'instruction publique continue à donner des résultats satisfaisants. Les méthodes sê
perfectionnent. Le nombre des établissements dans les..:.
quels les deux sexes sont réunis sous la direction d'un insti:.
tuteur va diminuant chaque année. Maîtres etélèves marchent d'un pas régulier et soutenu dans la voie du progrès;
Permettez-moi, Messieurs, d'apporter un fait à l'appui
de ce témoignagè. Il estrécent, et je suis heureux de l'ocl.
casion qui s'offre à moi de le mettre sous vos yeux.
Grâce à l'initiative éclairée de Monsieur le Préfet de la
Meurthe, le Couseil général avait inscrit a.u budget du dé...
pai'tement un crédit ·destiné à subvenir aux frais d'une
�tt
conférence d'instituteurs.Par
de ce vote, .soi;xârite=d1i ·
maîtres se trouvaient, dans les premiers jouns de sept,en:,'"7 ·
bre, réunis à l'Ecole normale de Nancy. La, tenue de ces
modestes fonctionnaires; appelés à· exerce1t:nne si grande
influence sur l'avenir pays, était vrairhent
Monsieur
d'Académie,. qui s'était •réservé la
direction de l'ensemble des travaux, le dignèaurn.ônier . e
d
l'Ecole, quiJe secondait pour les exercié.es et pour l'enseignement religieux, vous diraient: le bonheur ·que leur à
fait éprouver l'excellentesprit que tous .les mern.bres (lela
conférence ont constamment montré. Nous sommes loin
des mauvais jours de 1848. ·Auèm1e trace des excitations
insensées dont nos instituteurs ont été l'objet à cette
que, ne se laisse maintenant -apercevoir. Les habitu(}es
honnêtes se propagent et se fortifient. Que l'arbre ait le
temps d'enfoncer ses racines plus avl,lnt dans le sol, et la
société pourra, avec uné entière sécurité, se reposer à son
ombre.
·
Vous aurez vu sans étonnement, Messieurs, que je vous
aie entretenu avec quelque détail d!l'instruction primaire:
c'est la base de l'édifice.
L'instruction secondaire n'est pas
une situation
. moins satisfê;lisante.
Chaque année voit s'accroître le nombre des élèves de
nos lycées et de nos.colléges, .·et, symptôme plus heureux
encore, l'a dernière session tenue par nos Facultés, pour la
collation des grades, a présenté des indices d'un retoursérieux à de plus fortes études.
..
. .·
Il a toujours été très-difficile d'obtenir de la Faculté des
Lettres la mention très-bien. EUe-se garde, avec raison,. dé
prodiguer une marque d'entière satisfaction. L'an dernier,
à aucun
bacheliers admis.
cette note.n'avait
Sept candidats l'on obtenue à la session du mois d'aqût.
D'un autre côté, les rapports de Monsieur.le
de la
Faculté des Sciences, et le résultat des concours 'pour les
�12
··
-
.êèoles
spéciales, constàterrt égàlëmên't·tùr prôgrèidails 1a
forcé înoyèn'ilédes études sèientifiquéS; ' Je· tiens d'un juge
le niveau des épreuves s'est élevé d'une
. riianière sensible. Des jeunes gens qui auraient, en 1 S58,
été rèçüs, mêtne en àssez bon rang,. dans les Ecoles'du
Gouvèrnem{mt sont restés,-cettean:née, eü decà dela Ji.:
mite d'admissibilité.
·
•
lJne pareille expérience, je me:hâte de le
à litait besoin d'être'plus d'une fois répétée pour devenir
décisive', ·cependant j'aime à citer ées faits, ils sont de bon
·
.
___, «Si nous avons le droit d'attendre de nos Ecoles
rieiltes · des hommes qui conservent àla' France .l'éclat
)) doiit elle brille aujourd'hui dans-tous les genres de -gloire,
» c'·e st à l'ènseignerilent secondaire que nous devoris cette
» masse prépondérante de èitoyens habiles -et éclairés qui
» constituent désormais la force réelle et la véritable supé» riorité des nations. » _
·ces observations du rapporteur qui exposait -én :1802,
au Tribunat, les rtibtifs d'un projetde loi sud'organisation
générale de l'instruction publique, n'ont rien perdu de leur
vérite. Elles apj:mllent•toute la sollicitude de l'administration académique sur cette importante partie du service qui
lui est confiée.
J'aurais' maintenant, 1\iessieurs, ·à vous entretenir de nos
établissemerits de haut enseignement. n semble qu'en ce
jour de rentrée des Facultés ils devraient, avant tous les
autres,- arrêter votre attention. Cependant je me bornerai
en ce qui les concerné, à quèlques mots seulement.
·
MM.-les Doyens èt M. -le Direèteur placés à la tète dè ces
vous moritre'ro'nt tout à l'heure, dans des rap'ports
speCiaux,_ qu'elles ont fait pour s'acquitter de leur triple
ce
mission d'aid·e r à
des lettres et des sciences,
d'en propager les utiles leçons, de maintenir, par une
judicièuse distribution des·grades, le niveau de l'instruêtiori
>>
-
�13
générale à une hauteur qui.:réponde à t_utes
o
d'une :société -polie, qui donnesatisfaction aux vceux
besoins du .pays.
.. ,
. · •.
·
, ,,
Ce serait _
donc vous . fatiguer .
redites que
d'entrer à ce sujet dans aucun développement. D'ailleurs,
Messieurs; que pourrais-je en dire qui ue vousso.i t déjà
bien connu? 'Ne somines-nous pas allés bien souvent
écouter, applaudir ensemble des leçons dont l'éclat et la
solidité nous charmaient? La ville de Nancy
pas, à
bon droit, fière de sesjeunes Facultés., eLde)a bo:nne
renommée de son ancienne Ecole de 'Médecine?
pa.der .des
· Pour complétercetexposé, .il ,me
Académies, des Sociétés vouées aux patientes recherches
de l'érudition, au culte de la science, de la littérature ou
des arts.
·
Ici, Messieurs, une. objection se p, ésente. Votre. but,
r
peut-être, est de . retracer l(l situation de l'enséignement officiel. Vous vous occupez des Ecoles., des
Colléges, des Facultés, en un mot des établissements dont
le Gouvernement s'est réservé la direction. Quant. aux
Sociétés savantes elles ont en elles-mêmes leur principe
d'action et de vie ; elles restent donc ,en dehors du .cercle
que vous avez à parcourir. •
Je ·comprends la portée de cette observation •
. L'intelligence humaine tend par sa nature à se déve-,
lopper sans entrave. Toute contrainte la refroidit, la paralyse. On ne saurait, je le sais, méconnaître ce besoin de
spontanéité, sans ôter à la pensée une partie de son initiative, et deson énergie.
·
'
Mais, je le sais aussi, être libre ce n'estpas nous ilhan,.
donner à tous ·les hasards de la fantaisie individuelle.
Jamais au contraire la conscience de notre. liberté n'est,
en nous, plus vive et plus nette que lorsque nous nous
soumettons volontairement à l'empire de la règle, aux
ordres de la raison.
�f4
Jalouses, à
titre, de ·leur indépendance; nos Aca7
démies lorràines joignent à ·ce·
d'eH es-mêmes un
sens trop droit pour permettre que .ce sentiment généreux,
ati lieu d'être un principe de forcee, devienne pour elles une.
cause
et d'impuissance.
Aussi je .suis heureux d1 avoir à les remercier du concours
empressé qu'elles ont prêté au Gouvernement toutes les
fois qu'il a jugé utile de fa:ire appel à: leur zèle.
Vous pourrez, Messieurs, apprécierpar un
exemple
les heureux effets de cet accord entre l'initiative des associations savantes et l'action exercée par l'autorité dans le
but .de combiner, de coordonner, d'harmoniser des efforts ·
qui trouvent dans leur union un nouveau _
moyen de fécondité.
L'Empereur, dont la vaste pensée embrasse à la fois tous
les intérêts du pays, avait conçu le plam d'un grand travail
sur la Géographie de la Gaule, aux premiers siècles de
l'ère chrétienne.
·
·
Pour répondre aux intentions de S. M.,. nos é.r udits se
sont mis au travail. Tous ont tenu à honneur d'apporter
. leur contingent à une œuvre éminemment nationale.
·« L'Académie de Stanislas, .- je reproduis les termes
)) d'une lettre de son honorable secrétaire perpétuel,-s' est
» pleinement associée à une haute pensée dont le résultat
» doit être une topographie complète des Gaules. »
De son côté, la Société d'Arché.ologie lorraine a choisi
parmi ses membres une commission chargée de s'occuper
des mêmes recherches.
A Epinal, à Metz, à Bar-le-Duc, des cartes, des rapports,
des notices, des documents de tout genre se préparent au
sein de la société d'Emulation des Vosges,. et par les soins
des hommes qui, dans chaque localité, consacrent leurs
veilles à l'étude de la géographie etde rhistoire.
Avec l'aide de ces iùtelligents et nombreux ouvriers,
nous verrons un monument, dont_la persévérance si juste:-
�....... H> ... ;.;. . .
ment vantée de nos anciens Béiiedictiris se serait
.
effrayée, ·marcher d'un pas rapide vers son achèvemè.n C
Je viens, Messieurs; de prendre une à une les principales
parties du · service confié à mes soins. Avant de terminer
cette allocution, je voudrais rassembler ces traits épars
eFvous dire à quel poipt devtieje me place pour ensaisir
l'ensemble.
Uneimage empruntée au monde sensible me fera plus
facilement comprendre.
Il vousest sans doute arrivé, lorsque vous vous prome-:niez dans les champs, de remarquer un fait qui m'a souvent
frappé. A mesure que l'on s'éloigne des murs de ·la ville,
les maisons d'habitation semblent s'abaisser. Elles cessent
bientôt d'être visibles. On voit, au contraire, gràndide
clocherd'une église, lefaîte d'un château, lesrempartsou
les tours d'une citadelle. Sur un ensemble confus de
constructions s'élèvent et dominent 1m petit nombre de
monuments auxquels se rattachent les idées de la force, de
l'autorité, de la religion, quelquefois celle d'une grande e't
riche industrie. Nous trouvons-nous au milièu des rues, le
moindre mouvement de terrain , le plus léger ·obstacle
nous empêchent d'apercevoir l'édifice le plus gigantesque.
Une modeste échoppe; uné misérable masure, couvre et
cache à nos regards l'admirable flèche de Strasbourg, la
coupole de Saint-Pierre,
dôme des Invalides, l'arc..:de, triomphe de l'Etoile :mais a-t-on faitquelques pas dans
la plaine, les temples, les palais, auparavant confondus
avec les habitations les plus humbles, se détachent de la•
. masse etprennent chacun laplace q1,1e son importance lui
assigne.
Sous cerapport, Messieurs, comme à beaucoup d'autres
points de vue, le monde moral semble fait à la ressemblance du monde matériel.
Le tourbillon des affaires, là lutte des intérêts, le mouveh1ent.; les soucis, les ,mille préoccupations de la vie sont
�1:6
pour Jes yeux de
queles (:)'V:harras de nos rues é.'taient tout à_
l'heure pour
,
chqses de la, .matière et les Jeux du corps, Le plus
lnince' intérêtonous aveugle; il suffit d'un peu de fumée,
pour
d'. ne légère vapeur, de quelques grains de
u
voiler à nos yeux les grandes idées du bien, du beau, du
vrai. Quand nous voulons échapper à ces causes .d'en...,.
et d'erreur' il faut nous -replier
mêmes et loin du bruit, loin des agitaUqJ;ls du monde
extérieur, dans le silencè et !'.isolement de la
placer chaque objet à son joùr etlui rendre ainsi ses vérita-:
bles dimensions.
Pour moi, Messieurs,
cette
me· ramène à
mon sujet, du haut de ces calmes et sereines régions, à la
pure lumière de la raison, je saisis mieux l'importance de
la mission qui m'est confiée. Le hien que peuvent faire ces
a,siles, ces établissements d'instruction primaire, ces colces hautes école3, dont j'essayais, il n'y a-qu'ul_l
instant, .d'exposer la situation, se montre à mes yeux dans
toute son -évidence. _Je sens plus vivement les services
que.la science est en droit d'attendre du travail des sociétés savantes quand elles unissent les libres allures, la
généreuse ardeur de la, spontanéité, aux -avantages de cette
discipline volontairè qui double les forces de la pensée.
Permettez-moi d'insister encore un moment sur ce point.
Chaque pays, Messieurs, a une manière d'être qui le
caractérise,un génie qui lui .appartient. Là, se manifeste
•.à un degré plus marqué le penchant à s'isoler, à compter
sur soi-même, à faire fond,
toute occasion, sur ses
propres ressources; ici se produit au contraire le .besoin
de se rapprocher, de combiner ses efforts, d'agir en commun, de s'appuyer sur son semblable. Telle nation est
plus personnelle, telle autre plus sociable.
Si les bornes fixées à èette allocution me le permetta,ient, j'aimerais à_suivre cette idée, àrechercher avec vous
en
�17 -···
dans'lesinstitutions poli.tiques·des différentspéuples}dans
les habitudes de leur vie. publique ou privée, •. 'les traces
plus ou moins profondes de l'un ou de l'autre de ces deux
instincts.
1\'Jaîsje suis forcé d'être bref. Puissiez--vous du moins ne
pas me trouver trop obscur.
Vous m'accuserez peut-être de céder à un sentiment de
patriotisme. Je crois pourtant rester dans le vrai en disant
que notre France, forte de son bon sens, parvient à unir
dans une juste mesure les deux tendances que je
tout à l'heure, l'esprit des affaires et les sentiments élevés,
l'habileté· pratique et le dévouement, l'indépendance du
caractère et la libre acceptation de la règlè, l'élan de la
spontanéité, et la puissance de l'action collective, du tra-"
vail fait en commun.
Je suis forcé, Messieurs, de vous laisser le soin de compléter ma pensée. Votre intelligence saura trouver le lien
qui rattache ces réflexions aux observations qui précèdent,
à celles qui vont terminer ce discours.
On a souvent répété, dans ces derniers temps, l'éloge
que Shakespeare faisait de la France, quand il appelait ce
généreux pays le soldat de Dieu. Nos victoires d'Italie, les
prodiges de valeur, de dévouement, de vertu militaire, de
modération, de grandeur d'âme dont notre héroïque
armée et le Chef auguste qui la conduisait venaient de
donner le spectacle au monde ; la justice de la cause que
nous étions allés défendre ; tout rappelait, tout justifiait
les belles paroles du plus célèbre des poëtes anglais.
Vrai, comme toutes les inspirations du génie, ce magnifique hommage ne montre pas, néanmoins, dans toute son
étendue le rôle que la Providence divine a voulu nous
assigner dans· le monde.
Les champs de bataille ne sont pas la seule arêne ouverte
à la France. Ce n'est pas seulement le poids de sa vaillante
épée qu'elle a couturi1e. de jeter dans la balance où. se
�-
18 ._
pèse lesort .des nations. Armée de.la. -parole'comme'.elle
l'est du glaive : aussi forte des ·qualités · brillantes et sym.,.
pathiques de ses écrivains,que du courage de ses batail....
lons, elle semeUoutentière au service des grandes idées
et des nobles causes.
encore ne la retrouvons-nous pas au premier rang de ceux qui, prenant en mains la défense de
l'intérêt général contre les faux calculs, contre les maladroites inspirations d'un étroit égoisme, veulent mettre.
l'Atlantique et la Méditerranée en communication directe
avec l'Océan indien, rapprocher les distances qui nous
séparent des régions les plusreculées de' l'Orient, hâter le
moment où s'abaisseront devant les idées civilisatrices et
chrétiennes les barrières qui arrêtent encore leur marche?
Oui, Messieurs, ht France est le soldat, mais elle est
aussi le ministre de Dieu, le peuple d'élection dont il a de
tout temps aimé à se servir pour l'accomplissement des
destinées q\le sa sagesse a marquées au développement de
l'humanité.
C'est avec bonheur que je viens, dans cette circonstance
solennelle, en présence du Maréchal illustre qui me fait
l'honneur de m'écouter, témoigner au nom du corps enseignant, dont je suis en ce moment l'organe, de notre vif
désir de répondre, pour notre part, aux grands desseins de
Dieu sur la France, par notre dévouement à l'œuvre de
l'éducation nationale.
Aucun effort ne nous coûtera quand il s'agira d'aider au
développement de cette ouverture d'intelligence, de cette
chaleur d'âme dont ]a jeunesse de nos écoles apporte le
germe en naissant; de .travailler à son perfectionnement
intellectuel et ' moral; d'ajouter aux splendeurs de. notre
gloire militaire les pacifiques conquêtes de la littérature,
de la science et des arts; afin de maintenir, d'accroître
encore s'il est possible, · le ·prestige que le génie
Napoléon III a su rendre au nom Français.
�·19 Après ce discours, M. le Recteur a donné successive..;..
ment la parole à M. le Doyen de la Faculté des Sciences,
à M. le Doyen de la Faculté des Lettres, et à M. le Directeur de rEcole de Médecine et de Pharmacie, pour la
lecture de leurs Rapports.
��
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/26d63c198cf52880ef20f8185f07263e.pdf
a9c7651bed9d1257fe813750f1af5a81
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*)*"-=-/6!0,.'6*9"
"
"
!
�RENTRÉE. SOLENNELLE
1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
�UNIVERSITÉ IMPËRlALE,<,
ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��·DISCOURS
.
Pl\01\"0NCÉ l'AR
.
.
.
. l'tL LÉ .RECT,EUR DE L'ACADÉMIE 'DE Ni\N.CY.
MoNSIEUR LE MARÉCHAL,
1\fESSIEURS,
Si ce n'était l'honneur qui m'est a'ujourd'hu' accordé de
porter la parole devant l'un des plus éminents : dignitaires
de l'Empire, devant l'un des hommes qui, dépositaires de
la pensée du Prince, savent le ·mieux la comprendre et sont
Je plus
être les ministres, jê pourrais dire. que
· rien n'est changé dans cette enceinte, depuis le jour où.
l'an dernier comme en ce moment, je présidais à la rentrée solennelle de nos écoles de haut enseignement. •
.
Sur ces siéges, même affluence, même auditoire empressé à venir encourager nos travaux de sa présence. .
A mes côtés, autour de ce fauteuil, cette ·mêmé famille
de professeurs, prêts à reprendre avec
la tàche que le repos des vacances avait suspeùdué. . ·
Tout en me félicitant de n'avoir à rappeler ici aucun:de
ces souvenirs affligean'ts que le temps anièné trop souve- t
n
à sa
je dois cependant. exprimèr 'Un regret.
Nous aimions à voir siéger au premier . rang de cette·
�-
8· -
assemblée, parmi les Mcmhrésdu Côriseilaëaâémique, ·le
Prélat vénéré qui dirigeaitce. diocèse·avec tant de sagesse
et de mansUétude. Monseigneur M:enjaud nous a quittés.
C'est, il est vrai, pour fairè un nouveau pas dans la hiérar..;
chie de l'Eglise; mais, bien qrie la cause de cette séparation
doive nous rendre mo iris pénible, vous m'auriçz pourtant reproche de ne pas la saluer de quelques paroles de
respectueuse sympathie.
La réunion de ce jour n'a pas, Messieurs, à vous offrir
un grand attrait de nouveauté.
Rapports sur les principaux incidents qui ont, dans !e
courant dela dernière annéeclassique, signalé la marche
des études; proclamation des récompenses méritées par les
Elèves de notre Ecole de médecine ; rapide aperçu de la
situation générale des établissements consacrés à la culture
des sciences et des lettres dans l'étendue de ce ressort académique; tel est invariablement le programme de cette .
solennité scolaire.
·
Une plume .moins inhabile,. une parole . plus exercée,
parviendraient sans doute à faire oublier la monotonie du
sUjet par l'élégancede la forme, par le piquant et rinat:..
teil du de l'expression.
·A défautdes ressources de l'art de bien dire, je compte,
et cet espoir me soutient, sur l'indulgence à laquelle vous
m'avez habitué, sur l'importance des questions dont je suis
appelé à vous entretenir.
Comment, en effet, . n'être ·pas assuré d'avance de votre
bienveillant intérêt, quand on aà vous parler des choses de
l'esprit et du cœur, · des moyens d'assurer notre
pement intellectuel, notre perfectionnement moral?
Depuis l'humble asile où l'enfance vient puiser des ma...
nières douces etpolies, les
saine et
pure, la force physique qui lui permettra de se livrer un
jour a:vec .succès aux travaux de la vie active; ·depuis ces
modestes écoles âe ha:meau, perdues dans· quelque repli
�- .
9
des y osges; au milieu.
:forê( de ' noirs· .sapins;,.oii
· pauvres maîtres vont, dans la.saisor1la plus rùde:, eQseignèr .
àun petitcercle d'enfants, ,pauvf.es .·. cqmr:ne eux, les
miers élémentsdelaleçJure; de .l'écriture, du cale;ul,.
ouv. ir leur âme à tous)es bons sentiments, aux idées .qui
r
font
homme, le citoyen dévoué, ,Je cprétien: sin-:cère ;
à ces sociétés savantes, occupées àveiller,sur
la science, à la -perfectionner, à poursuivre l'avancement
des connaissances hmnaines ;toutesces institutions dont le
p
bu test de travailler.au . rogrès des lumières et.de:la n:tOra.lité publique, rentrent dans mon.sujet.
Vous le voyez, le cercle-est Îlllmense.
Rassurez-vous toutefois, Messiel1rs, je me propose se'l!le.ment d'en effleurer la .surface, d'en esquisser les principaux contours :
et
Summa_sequar {ttstigiu_l'crum.
VlRG.
Dans cette revue que je me propose de faire avec vous
de nos établissements d'instruction ou d'éducation: publique, se présentent d'abord les salles d'asile. Vous en
connaissez le régime . .Vous ·avez vu de quellesollicitud,e y
sont entourés ces jeunes enfants que l'Irnpératrice. Eugénie
a voulu prendre d'une manière spéciale sous son patron(lge.
Cettejntéressante institution vient d'être l'objet d'un _nouveau règlement. «On consacrait,- je reproduis les termes
:·
>> durapport mis sous les yeux: de
t.emps
» dans les. asiles à un enseignement scolaire qui n'
» toujours en rapport avec -l'âge des élèves, _ o,IJ :p.? y lais-:et» sait pas une place suffisante pour les exercices· physiques
» si nécessaires au développement de l'enfance.»
mais :.longues récréations durant
enfants,
ou de son
sous la surveillance .de leur
se livreront au jeu en toute liberté et en plein air; quel-:-.
�10 -·
ques minütes données au :X. elémet1 ts de laledmé ; de courts
exercices de calcul pratiqüe àl'aide dll·botiliér-corüpteur; ·
un petitensëignëment religieux;:·: des · entretiens familiêrs ·
sur ' les objets les plus usuels; une prière, · un cantique
chantés à l'unisson; et, pour couper ces leçons, queleur
brièveté, leur .variété rendent faciles, de légers travaux
manuels, en l'apport a:veclesexe, avec l'âge des élèves, êt
ces nombreux: mouvements que le· passage des bancs aux
gradins exigent; voilà quelsera l'emploi de chaque journée.
Cette ütile réforme, dont notre gracieuse Souveraine a sans
doute puisé la pensée dans son cœur de mère, dans son
amour pour l'auguste Enfant qui grandit sous ses !eux,
'aura pour effet de diminuer les fatigues des dignes institü.;.
triees qui apportent tant de dévouement à une œuvre si
riche d'espérance et de promesses, et d'épargner à la
mière enfance toute contrainte inutile, tout travail hors de
proportion avec la faiblesse du jeune âge.
En quittant les asiles, je rencontre ces nombreuses
écoles où les populations laborieuses de la campagne et des
villes viennent chercher une éducation appropriée à leur.;
besoins.
Aucun changement n'a été apporté, dans le courant de
la dernière année, au régime de l'enseignement primaire;
Cette branche si importante del'instruction publique continue à donner des résultats satisfaisants. Les méthodes sê
perfectionnent. Le nombre des établissements dans les..:.
quels les deux sexes sont réunis sous la direction d'un insti:.
tuteur va diminuant chaque année. Maîtres etélèves marchent d'un pas régulier et soutenu dans la voie du progrès;
Permettez-moi, Messieurs, d'apporter un fait à l'appui
de ce témoignagè. Il estrécent, et je suis heureux de l'ocl.
casion qui s'offre à moi de le mettre sous vos yeux.
Grâce à l'initiative éclairée de Monsieur le Préfet de la
Meurthe, le Couseil général avait inscrit a.u budget du dé...
pai'tement un crédit ·destiné à subvenir aux frais d'une
�tt
conférence d'instituteurs.Par
de ce vote, .soi;xârite=d1i ·
maîtres se trouvaient, dans les premiers jouns de sept,en:,'"7 ·
bre, réunis à l'Ecole normale de Nancy. La, tenue de ces
modestes fonctionnaires; appelés à· exerce1t:nne si grande
influence sur l'avenir pays, était vrairhent
Monsieur
d'Académie,. qui s'était •réservé la
direction de l'ensemble des travaux, le dignèaurn.ônier . e
d
l'Ecole, quiJe secondait pour les exercié.es et pour l'enseignement religieux, vous diraient: le bonheur ·que leur à
fait éprouver l'excellentesprit que tous .les mern.bres (lela
conférence ont constamment montré. Nous sommes loin
des mauvais jours de 1848. ·Auèm1e trace des excitations
insensées dont nos instituteurs ont été l'objet à cette
que, ne se laisse maintenant -apercevoir. Les habitu(}es
honnêtes se propagent et se fortifient. Que l'arbre ait le
temps d'enfoncer ses racines plus avl,lnt dans le sol, et la
société pourra, avec uné entière sécurité, se reposer à son
ombre.
·
Vous aurez vu sans étonnement, Messieurs, que je vous
aie entretenu avec quelque détail d!l'instruction primaire:
c'est la base de l'édifice.
L'instruction secondaire n'est pas
une situation
. moins satisfê;lisante.
Chaque année voit s'accroître le nombre des élèves de
nos lycées et de nos.colléges, .·et, symptôme plus heureux
encore, l'a dernière session tenue par nos Facultés, pour la
collation des grades, a présenté des indices d'un retoursérieux à de plus fortes études.
..
. .·
Il a toujours été très-difficile d'obtenir de la Faculté des
Lettres la mention très-bien. EUe-se garde, avec raison,. dé
prodiguer une marque d'entière satisfaction. L'an dernier,
à aucun
bacheliers admis.
cette note.n'avait
Sept candidats l'on obtenue à la session du mois d'aqût.
D'un autre côté, les rapports de Monsieur.le
de la
Faculté des Sciences, et le résultat des concours 'pour les
�12
··
-
.êèoles
spéciales, constàterrt égàlëmên't·tùr prôgrèidails 1a
forcé înoyèn'ilédes études sèientifiquéS; ' Je· tiens d'un juge
le niveau des épreuves s'est élevé d'une
. riianière sensible. Des jeunes gens qui auraient, en 1 S58,
été rèçüs, mêtne en àssez bon rang,. dans les Ecoles'du
Gouvèrnem{mt sont restés,-cettean:née, eü decà dela Ji.:
mite d'admissibilité.
·
•
lJne pareille expérience, je me:hâte de le
à litait besoin d'être'plus d'une fois répétée pour devenir
décisive', ·cependant j'aime à citer ées faits, ils sont de bon
·
.
___, «Si nous avons le droit d'attendre de nos Ecoles
rieiltes · des hommes qui conservent àla' France .l'éclat
)) doiit elle brille aujourd'hui dans-tous les genres de -gloire,
» c'·e st à l'ènseignerilent secondaire que nous devoris cette
» masse prépondérante de èitoyens habiles -et éclairés qui
» constituent désormais la force réelle et la véritable supé» riorité des nations. » _
·ces observations du rapporteur qui exposait -én :1802,
au Tribunat, les rtibtifs d'un projetde loi sud'organisation
générale de l'instruction publique, n'ont rien perdu de leur
vérite. Elles apj:mllent•toute la sollicitude de l'administration académique sur cette importante partie du service qui
lui est confiée.
J'aurais' maintenant, 1\iessieurs, ·à vous entretenir de nos
établissemerits de haut enseignement. n semble qu'en ce
jour de rentrée des Facultés ils devraient, avant tous les
autres,- arrêter votre attention. Cependant je me bornerai
en ce qui les concerné, à quèlques mots seulement.
·
MM.-les Doyens èt M. -le Direèteur placés à la tète dè ces
vous moritre'ro'nt tout à l'heure, dans des rap'ports
speCiaux,_ qu'elles ont fait pour s'acquitter de leur triple
ce
mission d'aid·e r à
des lettres et des sciences,
d'en propager les utiles leçons, de maintenir, par une
judicièuse distribution des·grades, le niveau de l'instruêtiori
>>
-
�13
générale à une hauteur qui.:réponde à t_utes
o
d'une :société -polie, qui donnesatisfaction aux vceux
besoins du .pays.
.. ,
. · •.
·
, ,,
Ce serait _
donc vous . fatiguer .
redites que
d'entrer à ce sujet dans aucun développement. D'ailleurs,
Messieurs; que pourrais-je en dire qui ue vousso.i t déjà
bien connu? 'Ne somines-nous pas allés bien souvent
écouter, applaudir ensemble des leçons dont l'éclat et la
solidité nous charmaient? La ville de Nancy
pas, à
bon droit, fière de sesjeunes Facultés., eLde)a bo:nne
renommée de son ancienne Ecole de 'Médecine?
pa.der .des
· Pour complétercetexposé, .il ,me
Académies, des Sociétés vouées aux patientes recherches
de l'érudition, au culte de la science, de la littérature ou
des arts.
·
Ici, Messieurs, une. objection se p, ésente. Votre. but,
r
peut-être, est de . retracer l(l situation de l'enséignement officiel. Vous vous occupez des Ecoles., des
Colléges, des Facultés, en un mot des établissements dont
le Gouvernement s'est réservé la direction. Quant. aux
Sociétés savantes elles ont en elles-mêmes leur principe
d'action et de vie ; elles restent donc ,en dehors du .cercle
que vous avez à parcourir. •
Je ·comprends la portée de cette observation •
. L'intelligence humaine tend par sa nature à se déve-,
lopper sans entrave. Toute contrainte la refroidit, la paralyse. On ne saurait, je le sais, méconnaître ce besoin de
spontanéité, sans ôter à la pensée une partie de son initiative, et deson énergie.
·
'
Mais, je le sais aussi, être libre ce n'estpas nous ilhan,.
donner à tous ·les hasards de la fantaisie individuelle.
Jamais au contraire la conscience de notre. liberté n'est,
en nous, plus vive et plus nette que lorsque nous nous
soumettons volontairement à l'empire de la règle, aux
ordres de la raison.
�f4
Jalouses, à
titre, de ·leur indépendance; nos Aca7
démies lorràines joignent à ·ce·
d'eH es-mêmes un
sens trop droit pour permettre que .ce sentiment généreux,
ati lieu d'être un principe de forcee, devienne pour elles une.
cause
et d'impuissance.
Aussi je .suis heureux d1 avoir à les remercier du concours
empressé qu'elles ont prêté au Gouvernement toutes les
fois qu'il a jugé utile de fa:ire appel à: leur zèle.
Vous pourrez, Messieurs, apprécierpar un
exemple
les heureux effets de cet accord entre l'initiative des associations savantes et l'action exercée par l'autorité dans le
but .de combiner, de coordonner, d'harmoniser des efforts ·
qui trouvent dans leur union un nouveau _
moyen de fécondité.
L'Empereur, dont la vaste pensée embrasse à la fois tous
les intérêts du pays, avait conçu le plam d'un grand travail
sur la Géographie de la Gaule, aux premiers siècles de
l'ère chrétienne.
·
·
Pour répondre aux intentions de S. M.,. nos é.r udits se
sont mis au travail. Tous ont tenu à honneur d'apporter
. leur contingent à une œuvre éminemment nationale.
·« L'Académie de Stanislas, .- je reproduis les termes
)) d'une lettre de son honorable secrétaire perpétuel,-s' est
» pleinement associée à une haute pensée dont le résultat
» doit être une topographie complète des Gaules. »
De son côté, la Société d'Arché.ologie lorraine a choisi
parmi ses membres une commission chargée de s'occuper
des mêmes recherches.
A Epinal, à Metz, à Bar-le-Duc, des cartes, des rapports,
des notices, des documents de tout genre se préparent au
sein de la société d'Emulation des Vosges,. et par les soins
des hommes qui, dans chaque localité, consacrent leurs
veilles à l'étude de la géographie etde rhistoire.
Avec l'aide de ces iùtelligents et nombreux ouvriers,
nous verrons un monument, dont_la persévérance si juste:-
�....... H> ... ;.;. . .
ment vantée de nos anciens Béiiedictiris se serait
.
effrayée, ·marcher d'un pas rapide vers son achèvemè.n C
Je viens, Messieurs; de prendre une à une les principales
parties du · service confié à mes soins. Avant de terminer
cette allocution, je voudrais rassembler ces traits épars
eFvous dire à quel poipt devtieje me place pour ensaisir
l'ensemble.
Uneimage empruntée au monde sensible me fera plus
facilement comprendre.
Il vousest sans doute arrivé, lorsque vous vous prome-:niez dans les champs, de remarquer un fait qui m'a souvent
frappé. A mesure que l'on s'éloigne des murs de ·la ville,
les maisons d'habitation semblent s'abaisser. Elles cessent
bientôt d'être visibles. On voit, au contraire, gràndide
clocherd'une église, lefaîte d'un château, lesrempartsou
les tours d'une citadelle. Sur un ensemble confus de
constructions s'élèvent et dominent 1m petit nombre de
monuments auxquels se rattachent les idées de la force, de
l'autorité, de la religion, quelquefois celle d'une grande e't
riche industrie. Nous trouvons-nous au milièu des rues, le
moindre mouvement de terrain , le plus léger ·obstacle
nous empêchent d'apercevoir l'édifice le plus gigantesque.
Une modeste échoppe; uné misérable masure, couvre et
cache à nos regards l'admirable flèche de Strasbourg, la
coupole de Saint-Pierre,
dôme des Invalides, l'arc..:de, triomphe de l'Etoile :mais a-t-on faitquelques pas dans
la plaine, les temples, les palais, auparavant confondus
avec les habitations les plus humbles, se détachent de la•
. masse etprennent chacun laplace q1,1e son importance lui
assigne.
Sous cerapport, Messieurs, comme à beaucoup d'autres
points de vue, le monde moral semble fait à la ressemblance du monde matériel.
Le tourbillon des affaires, là lutte des intérêts, le mouveh1ent.; les soucis, les ,mille préoccupations de la vie sont
�1:6
pour Jes yeux de
queles (:)'V:harras de nos rues é.'taient tout à_
l'heure pour
,
chqses de la, .matière et les Jeux du corps, Le plus
lnince' intérêtonous aveugle; il suffit d'un peu de fumée,
pour
d'. ne légère vapeur, de quelques grains de
u
voiler à nos yeux les grandes idées du bien, du beau, du
vrai. Quand nous voulons échapper à ces causes .d'en...,.
et d'erreur' il faut nous -replier
mêmes et loin du bruit, loin des agitaUqJ;ls du monde
extérieur, dans le silencè et !'.isolement de la
placer chaque objet à son joùr etlui rendre ainsi ses vérita-:
bles dimensions.
Pour moi, Messieurs,
cette
me· ramène à
mon sujet, du haut de ces calmes et sereines régions, à la
pure lumière de la raison, je saisis mieux l'importance de
la mission qui m'est confiée. Le hien que peuvent faire ces
a,siles, ces établissements d'instruction primaire, ces colces hautes école3, dont j'essayais, il n'y a-qu'ul_l
instant, .d'exposer la situation, se montre à mes yeux dans
toute son -évidence. _Je sens plus vivement les services
que.la science est en droit d'attendre du travail des sociétés savantes quand elles unissent les libres allures, la
généreuse ardeur de la, spontanéité, aux -avantages de cette
discipline volontairè qui double les forces de la pensée.
Permettez-moi d'insister encore un moment sur ce point.
Chaque pays, Messieurs, a une manière d'être qui le
caractérise,un génie qui lui .appartient. Là, se manifeste
•.à un degré plus marqué le penchant à s'isoler, à compter
sur soi-même, à faire fond,
toute occasion, sur ses
propres ressources; ici se produit au contraire le .besoin
de se rapprocher, de combiner ses efforts, d'agir en commun, de s'appuyer sur son semblable. Telle nation est
plus personnelle, telle autre plus sociable.
Si les bornes fixées à èette allocution me le permetta,ient, j'aimerais à_suivre cette idée, àrechercher avec vous
en
�17 -···
dans'lesinstitutions poli.tiques·des différentspéuples}dans
les habitudes de leur vie. publique ou privée, •. 'les traces
plus ou moins profondes de l'un ou de l'autre de ces deux
instincts.
1\'Jaîsje suis forcé d'être bref. Puissiez--vous du moins ne
pas me trouver trop obscur.
Vous m'accuserez peut-être de céder à un sentiment de
patriotisme. Je crois pourtant rester dans le vrai en disant
que notre France, forte de son bon sens, parvient à unir
dans une juste mesure les deux tendances que je
tout à l'heure, l'esprit des affaires et les sentiments élevés,
l'habileté· pratique et le dévouement, l'indépendance du
caractère et la libre acceptation de la règlè, l'élan de la
spontanéité, et la puissance de l'action collective, du tra-"
vail fait en commun.
Je suis forcé, Messieurs, de vous laisser le soin de compléter ma pensée. Votre intelligence saura trouver le lien
qui rattache ces réflexions aux observations qui précèdent,
à celles qui vont terminer ce discours.
On a souvent répété, dans ces derniers temps, l'éloge
que Shakespeare faisait de la France, quand il appelait ce
généreux pays le soldat de Dieu. Nos victoires d'Italie, les
prodiges de valeur, de dévouement, de vertu militaire, de
modération, de grandeur d'âme dont notre héroïque
armée et le Chef auguste qui la conduisait venaient de
donner le spectacle au monde ; la justice de la cause que
nous étions allés défendre ; tout rappelait, tout justifiait
les belles paroles du plus célèbre des poëtes anglais.
Vrai, comme toutes les inspirations du génie, ce magnifique hommage ne montre pas, néanmoins, dans toute son
étendue le rôle que la Providence divine a voulu nous
assigner dans· le monde.
Les champs de bataille ne sont pas la seule arêne ouverte
à la France. Ce n'est pas seulement le poids de sa vaillante
épée qu'elle a couturi1e. de jeter dans la balance où. se
�-
18 ._
pèse lesort .des nations. Armée de.la. -parole'comme'.elle
l'est du glaive : aussi forte des ·qualités · brillantes et sym.,.
pathiques de ses écrivains,que du courage de ses batail....
lons, elle semeUoutentière au service des grandes idées
et des nobles causes.
encore ne la retrouvons-nous pas au premier rang de ceux qui, prenant en mains la défense de
l'intérêt général contre les faux calculs, contre les maladroites inspirations d'un étroit égoisme, veulent mettre.
l'Atlantique et la Méditerranée en communication directe
avec l'Océan indien, rapprocher les distances qui nous
séparent des régions les plusreculées de' l'Orient, hâter le
moment où s'abaisseront devant les idées civilisatrices et
chrétiennes les barrières qui arrêtent encore leur marche?
Oui, Messieurs, ht France est le soldat, mais elle est
aussi le ministre de Dieu, le peuple d'élection dont il a de
tout temps aimé à se servir pour l'accomplissement des
destinées q\le sa sagesse a marquées au développement de
l'humanité.
C'est avec bonheur que je viens, dans cette circonstance
solennelle, en présence du Maréchal illustre qui me fait
l'honneur de m'écouter, témoigner au nom du corps enseignant, dont je suis en ce moment l'organe, de notre vif
désir de répondre, pour notre part, aux grands desseins de
Dieu sur la France, par notre dévouement à l'œuvre de
l'éducation nationale.
Aucun effort ne nous coûtera quand il s'agira d'aider au
développement de cette ouverture d'intelligence, de cette
chaleur d'âme dont ]a jeunesse de nos écoles apporte le
germe en naissant; de .travailler à son perfectionnement
intellectuel et ' moral; d'ajouter aux splendeurs de. notre
gloire militaire les pacifiques conquêtes de la littérature,
de la science et des arts; afin de maintenir, d'accroître
encore s'il est possible, · le ·prestige que le génie
Napoléon III a su rendre au nom Français.
�·19 Après ce discours, M. le Recteur a donné successive..;..
ment la parole à M. le Doyen de la Faculté des Sciences,
à M. le Doyen de la Faculté des Lettres, et à M. le Directeur de rEcole de Médecine et de Pharmacie, pour la
lecture de leurs Rapports.
��
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Title
A name given to the resource
1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Source
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Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
DUNOYER, Charles-Marie
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
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Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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9b8495fa948ef00008d63d5ce837569e
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Text
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"
"
!
�RENTRÉE. SOLENNELLE
1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
�UNIVERSITÉ IMPËRlALE,<,
ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��'UAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIÉNCES.
MoNSIEUR
iE R'EcrF,tTR, .·
MoNSIEUR LE
MESSIEURS,
Si l'enseignement _ sciences exactes et des sciences
des
d'observation, réglé èomme il l'est par nos program_IP.es et
complété
une courte période de deux années, promet
à notre auditoire habituel peu de variété, il a du moins
l'avantage d'atteindre sûretpent et plus ,rapidement le but
que doivent se proposer les établissements de haut ensei- - .gnement, celui d'initier la jel}nesse à toutes les connaissances les plus fécondes dans leurs applications. Il échappe,
en outre., à-un double danger, celui-de s'égarer .d ans les
détails·et dans les théories par irop spéculatives ; et, s'il a .·
perdu en étendue, il a gagné en profondeur et en utilité
faut pas, du r.è ste, se le dissimuler : à
pratique. Il
l'époque où nous vivons, il serait difficile de :retenir_. ùrJes
s
bancs des Facultés, pendant quelques années, ]esjeunes
gens . qvi .viennent entendre nos leçons. Dans ·ce siècle
positif, l'amour de la science pour elle-1llême est devenv
mie exception ; la nécessité de se faire UJ)e position, d'assurer son avenir ,dans le plus bref délai possible,
le
2
�.- · 22 .·
· stimula.nt le plus puissant, quj anime aujourd'hui presque
tous les ·jeunes gens. Pourdons.. nousles · en blâmer, en
présence dé l'encombrement de toutes les carrières et des
conditions nouvelles, au milieu desquelles se meuvent nos
sociétés modernes?
Mais si.•l' organisation actuelle de notre enseignement
offre dès avantages incontestables, elle impose aux Doyens
la tâche quelque peu ingrate de venir, tous lés deux
ans, dérouler sous vos yeux les mêmes programmes des
matières enseignées, et il me serait difficile · de vous les
présenter sous une forme et sous des aspects nouveaux. Je
serai bref dans cette partie de mon rapport; heureux, si je
puis ainsi mériter votre indulgence !
J.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement se divise en deux séries de cours :
les uns, ayant spécialement pour objet les parties les plus
élevées de la.science, constituent les cours de Faculté pro:...
prement dits; les autres, plus élémentaires et dirigés dans .·
des vues essentiellement pratiques, sont appropriés aux ·
besoins des jeUnes gens qui se destinent à l'industrie et
forment ce que nos règlements désignent sous le nom de
cours de Sciences appliquées.
Cours de Faculté. -· M. Renard a exposé dans ses leçons
toutes les questions de calcul différentiel et intégral, indi"""
quées dans le progrârnme de la licence, et il en a étudié
les principales applications à la géométrie et à l'astronomie.
M. Lafon, comme son collègue, a fait, dans toute son
le cours de mécanique rationnelle, pendant la
durée de l'année classique. Il en sera ainsi à l'avenir dans
notre Faculté, et les jeunes maîtres de nos colléges communaux qui ambitionnent le grade de licencié ès sciences
�23 - .• mathérpati.quès , pourront ainsi co.mpléter;
,l è ·ci:)'ûrs
d'une seule année, leur' préparation à cet exameJ;I
sans prolonger,
congés qu'ils ohtiel1nent
pour cet objeL
.
· _- ·. ·_· _·
· _-· ·_ : _,
·
M. Chautard, dans
cours de
a, pendant le
semestre, exposé les lois générales
dela pesanteur et de l'électricité. •·Le soleil de
l'invi'tait naturellement à s'occuper d'optique et, . pendant le
second semestre, il a traité des rayons lumineux au point
de vuè chromatique. Après avoir reproduit et discuté lf:ls
belles expériences de
sur la décomposition de la
lumière, celles de Brewstersurlanature:du spectreetsur
l'absorption par les milieux
celles de Fraünhoffer
relatives à l'existence des
de la lumière solaire, il a
pu. en terminant ses leçons, et pour · la première fois, à
Nancy, réaliser, à l'aide d'instruments
nouveaux , les magnifiques expériences de M. Quet .sur la
lumière stratifiée et de M. Edmond Becquerel surla phos.,.
phorescenëe.
,Dansson cours de physique théorique, le même .professeur s'est attaché spécialement à résoudre les -questions
posées par le programme de la licence ès sciences physi_
. ques.
M. Nicklès -a, conformément aux règlements, consacré le semestre d'hiver à la chimie minérale et le semestre
d'été à là chimie organique.
l'hi sComme professeur chargé de l'enseignement
toire naturelle, j'ai fait cette année trois cours distincts.
Celui d'anatomie et de physiologie comparées· a eu pour
objet l'exposé de nos connaissances sur l'ovologie ct l'embryogénie étudiées dans les quatre classes de vertébrés.
Dans le cours de zoologie •.proprElment dite, je me suis
occupé des animaux inférieurs et je me suis attaché
lement à exposer avec détails les ·découvertes 'récentes
relatives à l'origine, aux changements -de Il1iliel)x et aux
�- . . 24
·
-·-
vérs·
métamorphoses des -Entozoairèf ()à
i1ifé;tiriàux de ·l;homme et des animaux. Enfin, nans mes leçons de botanique, j'aitraité de l'organogra:phie et de la physiologie
végétales. _ _ .
_
_
·
Cours
Sciences appliquees. -· M. Lafon, dans son
·
cours de mécaÎlique appliquée, après avoir étàbli les principes gériëraux de cette science, a étudié, d'une manière
spéciâle, les'·moteurs hydrauliques.
M. Renard a exposé complètement la géométrie descriptive par la methode des ·projections orthogonales. Pour
venir en aide a ux auditeurs de ce cours, il •a eu l'heureuse
pensée de faire autographier uil rés-Umé subtantiel de ses
leçons eU' a accompagné de nombreuses figures exécutées
par
Melin.
·
M. Chautard a commencé, il y a deux ans, dans son
cours de physique appliquée, à traiter des nombreux et
importants moyens d'action que l'industrie emprunte à
l'électricité. La Télégraphie électrique, dont personne ne
contestera l'utilité et les merveilleux effets, a été le sujet
des leçons de cette année. Grâ.ce à l'obligeance de l'administration des télégraphes, qui a mis à la disposition de la
Faculté ses ingénieux appareils; cette étude a pu être présentée d'une maniè1'e complète.
'
M. Nicklès a continué, dims son cours de chimie appliquée, à elucider les questions qui rattachent la chimie à
l'exploitation des mines. Les recherches actives, dont les
combustibles minéraux, et spécialement la houille, sont
l'objet depuis longtemps, dans le département de la Moselle;
préoccupent yivement les populations de notre ressort
académique et le professeur de chimie de la Faculté ne
pouvait aborder cette ·année un sujet de leçons plus empreint d'actualité et mieux approprié aux besoins de nos
industrieslocales. .ll a dû sé rendre' au milieu des exploitations houillères de la Moselle, pour examiner, par
même les caractères de ces précieux gisements. Ua exposé
�. .. 25. - ..
'
. . .·
·dans son cours, .avec ·beaucoup de
physiques et chimiquesde .la houille et de ses variétés; les
diverses causes d'altération auxquelles ce minéral est
exposé; il à recherché\ en outre, les ditférences _
qui
existent entre la houille de la MoselJe · etcelle des autres
bassins •.Enfin, l'aérage des g(lleries souterraines J'a ocçupé
avec d'autant plus de soin, que eette question, si intimement liée à la chimie, est pour l'exploitation de la houille
d'une importance capitale.
M. Je Docteur L. Parisot a bien youlu, encore cette
année,IlOUS prêter son bienveillant concours .. Il à
nué, à la grande satisfaction de ses nombreux auditeurs,
]es savantes leçonsd'hygiène dont il gratifie chaqueannée
nos étudiants desciences appliqu{)es.
_
Exercices pratiques ..- Les conférences, les manipJJ.lations, les_ herborisations, ont cqntinué comme .pm; le
passé. Leur importance n'a pas échappé à la sollicitude
éclairée de M. le Ministre de l'lnstr!lctlo11 publique; ii
_
s'exprime ainsi dans sa circulaire du 2
c< C'est
surtout dans des conférences familières, où le maitre. et ies
élèves peuvent échanger leurs idées, les discuter et lés
éclaircir, que l'enseignement de l'amphithéâtre reçoit son
complément nécessaire. De ces communications intimes,
- - résulte une instruction plus solide, mieux approfondie, et
les étudiants qui ont le bon esprit d;ert profiter, y trouvent
des ressources précieuses pour un jour
d'examen, mais acquièrent encore des
la trace ne s' effacepas. » Il était désirable de rendre ..ces
moyens féconds d'enseignement.plus accessibles, en düninuant considérablement le taux déJà r#ribution etig'ée
des étudiants qui désirent y être admis.
Conseii impérial
de l'Instruction p!.lbliqJI,e et C<)l)seil d'État'ont partagé,
à cet égard, les :vqes bienveillantes .du magistrat éminent
veJ;Iu
qui gouverne l'Université, et un décretiinpérial
les sanctionner. ,
·- · · ·
�-
26
-
De leur 'èôté, les professeurS', de Ïa Fiïëùllé n'ont pas·
hésité à compléter l'œuvre des 'conférences·et·des mariipu.:
Iations. Bien qu'ils se soient tous
depuis plusieurs
années, de faire chaque semaine une leçon supplémen.:.: taire, qui ne leur est pas preserite par les règlements, ils se
sont encore décidés à ·doubler le nombré des conférences
et .des exerè.ices pratiques. L'avouerai-je , Messieurs,
s'imposant bénévolement cette double .tâche, dont les jeunes gens de Nancy profiteront principalement, la Faculté.
a obéi, pour ainsi dire instinctivement, à un sentiment de .
reconnaissance envers une ville qui l'a accueillie avec tant
d'empressement, a voulu au prix de sacrifices considéra.:,_
bles lui assurer une installation convenable, a manifesté,
enfin, avec tantd'énergie, le désir de la conserver dans ses
·murs, eii 'présence de réclam_ations fort respectables sans
doute, mais dont le succès eût brisé le faisceau encore'
incomplet de nos établissements d'instruction supérieure, ..
·qui, s'appuyant les uns sur les autres, tendent, par leur
action commune, à consacrer l'alliance intime, si importante à maintenir, entre l'enseignement des lettres et l'enseignement des sciences.
en
I.f. 'l_'RAVAUX
PARTICULiERS DES PROFESSEURS, PUBLIÉS
PENDANT LA PRÉSENTE ANNÉE SCOLAIRE.
M. Benard a publié deux mémoires sur · l'électricité;
Dans le premier,.il cherché à établir par le calcul quelle
doit être la distribution de ce fluide impondérable dans les
corps conducteurs , en partant de l'hypothèse d'un sèùl
fluide. Le second a pour objet la propagation de l'électri..:.
cité; s'appuyant sur les -équations de Fourier, M. Renard
arrive aux conclusions suivantes : 1o la vitesse de propagation de l'électricité n'est pas constante, maisvarie en raisôn
a
�27
invers,e la distance ; 2° cette
pÏ'Oportionîiêlle
' ' -au coefficiertde .conductibilité· du fil;. 3° elle· est indépen-:
· danté de l'etendue de section du fù conduCteur. Ces résul-"
tats, qu'indique là théorie, seront... ils confirmés par les
expériences que M.·
de concert avec M. -Guillemin, vient d'entreprendre à Nancy et qui n'ont pas encore
été publiées? Nous désirons vivement -que le professeur de
littérature et le professeur de. sciences exactes de nos
Facultés nancéiennes s'accordent sur cette .question d'électricité et que
vienne. confirmer lc:t .
théorie matQématique .. S'il n'en est pas ainsi; ce sel'adu
moins le .seùl conflit, toutefois bien pacifique, qui
s'élever entre la Faculté des Lettres et la Faculté .des
Sciences.
Nous devons à M. Nicklès .la connaissance d'un 1lll:..
néral nouveau, découvert dans le bassin de ·
C'est une espèce d'aloysite, qui offre la plus grande ressemblance avec le savon sous le rapport de l'aspect et soUs
· celui du toucher; mais sa composition 'n'a rien de, ' commun avec ce produit de nos.manufactures; c'estun silicate ·
d'alumine hydraté que notre collègue a nomme Saponite.
Le même professeur a découvert un nouvèau principe
.organique, la lijjustine, qu'il a éxtraite du Troëne ;c'est
-· · une matière colorante d'un rouge cramoisi magnifique et
qui possède la propriété de bleuir au contact de l'eau p(mr
peu que
contieime de bicarbonate· de chaux, ce
principe caractéristique des eaux potables de boiJ,ne qualité. Il a publiéaussi une note sur 1'?-ction ·exercée par
le chlorure de soufre sur les huiles et qui donne naissance
au produit connu sous le nom : de -caoutchouc --aptificiel
qu'il a le premier signa}e en 1849 •. Dans un mémoire
spécial, .il_a proposé l' emploig'u,n
no-uveau et .,éco.
nomique pour obtenir une ventilation
des mines·
les plus insalubres· Il à fait connaître, enfin,
.
pro-"
cédés son invention pour préparer sans ,danger .les bro-
�anite$ et •Ies·iodurés de
(Farsimîc,
èf qui permettent,
outre, d'ohténir àTétat défini ·ces
· produits qu'orr · ne · chrtnaissiüt'jusqu'à lui qu'à 'l'état
·
amorphe. · -
HI.
EXA!\fENS.
La Faculte n'a pas eu occasion de conférer, cette année,
le diplôme de doctèur. Ce grade élevé, par un privilége
spécial réservé aux établissements- supérieurs de l'ordre '
des sciènces, exige de Ur part du candidat qui a la n9ble
ambition de le _
conquérir, des découvertes qui élargissent
le domaine des connaissances scientifiques acquises. D'une
autre ·part, il ne c6nduifpas, comme Je doctorat en ·droit
et en médecine, à ui1e profession déterminée .ët n'assuré
pàs'la carrière et l'avenir de celui qui, par des études lon-.
gues et sérieuses , est parvenu à l'obtenir. Il n'y a donc
pas lieu de s'étonner que les Facultés des Sciences, et
tout êelle·s de province, soient rarement appelées à délivrer
.Cependant, par une bonne
un diplôme aussi
fortune toute. spéciale, _
deux
sêrieux sont sur les
_rl:ll1gs et présenteront, devànftwtre Faculté, aux épwiuves du doctoiat ès · sciences pendant le cours deTannée
classiquë que nous imtÛgurons"aujourd'hui.
Six Jeunes profe'Sseurs sont venus nous demander le
grade de lkendf; ce sontj MM. Montignot, Langrogne et
Mathouillot, tous trois maîttes-..;.répétiteurs' an · lycée -de
tous trois candidats à la licence ès scienees· mathé'""
M. 'UuineauÏl, préparateur à la: Faculté et as pi"". I'ant au'gràdè de
ès. sdenc·es physiques; enfin,
MM. Odinot, régent aü ·collége Toùl, et Rimboldt" pt(}'fesseur-adjointaulycéedeStrashourg, 'qui, tous deux; ont
subi.le.s épreuves de la licence è·s
· natQ.- eHes.
r
M. Gtiine&ult a fait preuve
solfd'és et
se
de
c·
�-
29
- .·
étendues et a obtenu avec distinction: le grade -sollicité .
.MM. Langrogne,Riinboldt et Odinot ont satisfait également
à .toutes ]es .. épreuves . t ont conquis leur diplôme 7 Les
e
deux candidats malheureux méritent néanmoins les encouragements de la,
s'ils n'ont ·pas atteint complétement le but, ils nous laissent·du moins l'espoir que de
nouveaux efforts les condùiront au port vers lequel ils
dirigent leur barque avec une persévérance digne d'éloges.
-Le nombre des candidats qui, pendant -les trois sesl:;Oions
de l'année classique, ont subi les épreuves du baccalauréat
ès sciences, s'est élevé à 264. Parmi eux, US ont été éliminés par les épreuvesécrites, et 26 seulement ont succombé aux épreuves orales; 120 ont obtenu le grade de
bachelier. Il ressort de ces chiffres que les compositions
jouent un rôle considérable dans le résultat final des examens; elles sont l'écueil le plus redoutable des candidats
qui demandent aux manuels, cette plaie des études classi...,.
ques actuelles, une instruction que l'on ,pourrait nommer
artificielle et qui rappelle involontairement à l'esprit le
mode d'enseignement en usage pour délier la langue de
certains volatiles de la famille des Psittacidés. Lesjetmes
gens, au contraire, qui ont fait des études classiques complètes et consciencieuses, succombent rarement daris une
épreuve, qui leur fournitl'occasion de mettre en évidence
les connaissances ne bon aloi, qu'ils ont acquises dans les·
lettres et dans les sciences. Il ne faut pas s'étonner,. dès
' lors, qu'un aussi petit nombre de candidats, .parmi ceux
qui ont été admis à t'examen oral, aient été malheureux;
ce sont, ·du reste, presque tol!j·ours ceux d'entre eux dont
les compositions douteuses ont pu, néarimoins,- laisser dans
l'esprit de leurs juges un faible espoir dans le succès d'une
dernière épreuve. Les .compositions suffiraient, . le plus
souvent, à elles
pour juger sûremêntdu degré d'instruction que possèdent les
au baccalauréat. Elles
sont d'autant plus probantes, qu'elfes ont lieu dans des
�.
.
conditions·.·qui . permettent aux
de
leurs moyens·et qu'on ne peuk pour cette.
attribuer l'insuccès·à une.t imidité trop souventinvoqtiéepour
engager les membres-du Jury .à dépasser les
d'une
indulgence raisonnable.
Dans nos précédents rapports, nous avons constaté ayec
regret la faiblesse générale des examens. Onne peut s'af.::tendre à voir cette situation fâcheuse
ment; on ne renonce pas, en un jour, à . des habitudes
prises 'depuis longtemps, à des tendances que, dans nos
établissements d'instruction secondaire chaque génération d'élèves transmet, pour ainsi . di:re héréditairement, à
la génération qui lui succède. Mais, par cela même qu'elles
. · sont difficiles à. détruire, nous croyons devoir chaque
r
année insister de nquveau pour amene_ les candidats à y
renoncer. Nous sommes heureux, toutefois, de pouvoir
signaler, cette année, une légère amélioration sous ce
rapport impo.rtant. Quoique bien peu saillante encore,
elle se manifeste cependant par des signes appréciables.
Ainsi; la proportion des admissions comparée au chiffre
total des candidats, est un peu .plus forte que les années
précédentes; les bonnes notes, assez rares encore, Je sont
moins qu'antérieurement; enfin,les candidats qui, pourvus
déjà du grade .de bachelier .ès lettres,
.demander
·à la Faculté des Sciences un second diplôme, ont augmenté
d'une manière :;ensible pendant la dernière année scolaire.
Nous désirons ardemment que ces signes favorables
soient l'indice certain que les jeunes gens de nos colléges
comrrîéncent enfin à comprendre, qu'en suivant pas à pas
le cours de leurs études classiques, ils
naturelle,..
ment au terme de ces études, non-seulement tout préparés
à subir l'examen du baccalauréat ès. sciences. mais encore
l'esprit meublé de connaissances dont ils reconnaîtront
plus tard l'importance et la haute
.quelle que soit
._ uelle .que soit la position ·
q
la carrière qu'ils
sociale que leur réservent leurs destinées futures.
ff
�
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Title
A name given to the resource
1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
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Université Impériale / Académie de Nancy
Source
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Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
GODRON, Dominique-Alexandre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
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65bb4b725fb6bef51b3b85f2be21630d
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Text
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"
"
!
�RENTRÉE. SOLENNELLE
1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
�UNIVERSITÉ IMPËRlALE,<,
ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��.· ··.
,·.,
'·--.:
'•
"
RAPPOR'f
D&
. M. Cu. BENOIT, DqYEN DE LA FACULTÊ
LET,TRES.
MoNSIEUR .LE REctEuR,
MoNSIEUR LE MARECHAL,
MESSIEURS,
. C'est avec un vif .sentiment de joie et d'orgueil, qu'à
éliaque · rentrée nouvelle je viens me .représenter devant
vous, entouré, comme d'un bataillon d'élite, de ces jeunes
maîtres, qu'une heureuse fortune m'a donnés tout d'abord
poür collaborateurs, et qui, malgré tant de motifs qui pouvaient solliciter aiHeurs leür ambition, se sont attachés
fidèlement au succès de notre œuvre commune. Vous êtes
heureux vous-mêmes, j'en suis sùr, :Messieurs, de retrouver après cinq ans notre Faculté des ·Lettres telle encore, '
ou à peu près, qu'elle s'offrait à vous au jour même de son
installation. Car si Paris1tnous .a deux ·fois coup sur coup
.dérobé notre professeur de philosophie, le choix heureux
de M. de Margerie pour remplir cette chaire vacante, loin .
de relâcher notre faisceau, ne pouvait que tesserrèr encore
les liens de cette affection fraternelle, qui nous unit dans
une communauté d'espritetde cœur. Naguère encore un
membre éminent de l'Université, en parlant ·de notre Fa""'
cuité, me disait ; Vous pourriez prendre' pour devise le
�.32'
mot de l'Ecriture : · Quam bonum ;estfratres - abitare in . .
h
unum! La belle chose, que de voir des
travaillerdans
la-concorde! U sentait tout ce que cette unrté pëut ajouter
d'efficacité aux efforts, de bonheur ,à la vie. Nous en com...prenons nous-mêmes assez le prix, pour veiller avec un
· soin jaloux à ne point nous laisser entamer. Il y a peu de
temps encore que l'un des nôtres refusait avec Ul1c désintéressement, dont nous ne pouvons assez lui savoir gré, de
devenir le doyen d'une Faculté voisine. Qu'il me pardonne
cette indiscrétion. Il est bon cependant que vous sachiez,
Messieurs, combien on vous envie au dehors les professeurs que l'on vous a donnés; mais aussi quel prix ils
attachent eux-mêmes à l'hospitalité qu'ils ont reçue parmi
vous. Il n'y a désormais que la Sorbonne, ou le Collège de
France, qui nous les puisse ravir. Gràce donc à cet
qui nous lie, la Faéulté de Nancy, fidèle à son origine,
demeure toujours Athénienne entre toutes. Ne dirait-on
pas d'ailleurs, que c'est pour consacrer encore cette union,
que naguère le roi de Grèce a daigné honorer de sa croix
du Sauveur ceux d'entre nous qui avions visité son pays,
sans en rapporter cette décoration? Qu'il me soit permis
de saisir cette .occasion solennelle, pour exprimer notre
pieuse gratitude au souverain., qui, après nous avoir acsa cour avec.tant de bonté, nous suivait au
· loin encore de son intérêt, et nous· accorde après dix ans
cette -royale marque de son souvenir.
Mais je m'oublie, Messieurs, à ces confidences domestiques, tandis queje vous dois unlrapport sur nos Cours et
nos Examens. C'est
en serépétant chaque année,
cette tâche commence à ,de_venir un peu ingrate; ce sont
toujot;trs à peu.près les mêmes choses,. dont j'ai à vons entretenir. Devant .u n tel auditoire, je suis embarrassé de
n'avoir encore cette f-ois à
qu'une statistique
d'examens. Du moins j'ai lieu aujourd'hui d'espérer, qu'à
l'avenides doyens se tairont; et que pour mieux répondre
�33
à volre intérêt, au lieù de nos lollgset:fastidiëtix "rapporls;,
l\'1. le Recteur désormais, à l'exemple de ce 'qui sé 'pra:tique à la rentrée de la Cour, voudra hien charger tour à
tour chacull 'de nos Professeurs de traiter de-vant vous quelque question opportune de philosophie ou de littérature.
Mais en attendant ce partage désiré, il fàut que je m'acquitte de la tâche qui m'est imposée. La bien-veillance,
d'àilleurs,avec laquelle vous m'écoutez d'ordinilire, me-la
rend plus facile. Je sens en outre, à votre attention, l'intérêt
que vous prenez à ce bilan annuel de nos études; Hommes
publics ou pères de famille, vous cherchez à prévoir, d'après les résultats de l'éducation actuelle, ce ' que serà-la
société qui va nous succéder bientôt sur la scène du .
monde, et ce qu'il faut attendre de vos fils. Jeunes gens·,
ne ' soyez pas surpris de la sollicitude_avec laquelle, tous,
nous sui-vons les tendances de votre travail, les inçlinations
de vos esprits; Vous êtes l'avenir. Donnez-moil'instruction
publique pendant un --siècle, disait Leibnitz, et avec cela Je
changerai le monde. Ce que la France, en effet; fera
main en bien comme en mal, réside en germe dans vos
âmes. Tout nous touche donc, qui vous concerne. Votre
éducation est le grand souci de l'Etatêomme dès familles :
-et sur vos têtès blondes reposent toutes nos espérances,
v
nos rêves et nos - œux.
J'ai la satisfaction, du reste, d'avoir à rendre bon témoignage de vous. Je ne crois pas qu'il y ait aucune province
dé l'Empire, où l a jeunesse -de nos colléges se montre plus
sérieuse, plus appliquée et plus docile. Si les sucêès éclatants sont rares, on en compte bon nombre de solides.
L'esprit lorrain y garde son vieux caractère, -plus sensé
qu'éclatant; plutôt tourné au travail et à la discipline qu'à
la fougue sonore et au rêve; assez intéressé, positif, économe, et ne ménageant pas sa peine, mais en calculant le
·
profit qui en reviendra.
. ·d ans no t re Aca d' . 1 .·les ·ét udes l·tt' .
Auss1,
emie
1 erall'es ( /,z0·'/
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�- .. 34 .- .· .
·
tout en étant la meilleure préparation.à toutes .les
rières, ne mènent directement et ·prochainement à.
.cune) ne sont elles suivies ju,squ'au bout que par une mi-'
norité de disciples fidèles. La plupart des .élèves de. nos
colléges,
tiers dans certaines villes, dans d'autres
vers ·les
même les trois quarts, se tournent de
262 élèves se sont présentés dans
sciences. ·Ainsi, alors
le cours .de cette ar,mée classique aux épreuves de la Faculté des sciences, laEaculté des lettres n'a compté que
121 candidats.
Je constate un fait, Messieurs, et ne le trouve nullement
mauvais. En cela, notre jeunesse ne fait que suivre la voca..
tion. du siècle. Comment les merveilles, en effet, qu'enfante
·chaque jour sous .leurs yeux l'application des sciences à
l'industrie, comment les richesses que livre la nature
domptée par l'homme, ne fascineraient-:elles pas ces jeunes
imaginations, et n'entraîneraient-elles pas les esprits vers
les carrières industrielles? Mais comment, surtout, ces
autres merveilles, qu'enfantait naguère l'héroïsme de nos
soldats, n'enflammeraient-elles pas les courages de nos enfants, et ne les tourneraient-elles pas en foule vers ces
écoles militaires, dont les études scientifiques ouvrent
seules les portes? 11 y a longtemps que le génie de nos provinces de l'Est se partage entre les armes et l'industrie.
Aujourd'hui plus que jamais. Je ne sais, en effèt, s'il y a
dans l'Empire une province, qui, depuis trente ans, ait
multiplié avec plus d'activité ses usines et ses manufactures. Mais surtout, en est-il une autre, Messieurs, où l'on
sente, en face de la guerre menaçante, battre plus vive..
ment qu'ici le cœur de la patrie française? Quelle province, encore dans la glorieuse campagne d'Italie, a compté
un plus grand nombre de ses enfants sur les c'Qamps de
bataille, et parmi les morts, dont la France pleure la perte?
Loin de moi donc, Messieurs, de songer à détourner de
leur .voie çes jeunes gens, auxquels n.otre pays doit sa gran-
�-
.
3S · - ··
.
.
·'deur militaire ét·sa •richesse; Mais ·je vQÜdrais sëuUüiiellf
.én retenir un peu plûsJongtemps quelques;;,llns' aux études
littéraires, avant qu'ils ne se livrassent entièrement leurs
êarrièresspécia:les. Ce n'estjamais,je le .confesse, . sans tm
serrement de ·cœur, · que je vois ces.· pauvres enfants, aû
sortir dela quatrièmé, déserter en grande partie les léttres,
pour
dans les;
positiv.es, qui vont être
désorinaisFumque et ar_1de ·ahment deleursâmes. Chaque
année toutefois le nombr(augmente de.ceux,
avec le
dessein de s'appliquer ensuite aux sciences, suivent jus.-:.
.qu'en rhétoriqué la section littéraire, et viennent nous de-'
mander le diplôme de bacheliers ès lettres, avant -de .· se
tourner vers l'Ecole
Vous.pouvez croire que
.. nous 'encourageons de tout notre cœur de si libéralesten-:.· dan ces. De tels candidats nous trouvent à l'av·ance tout
Si quelque
'en effet, est .
gagnés à· leur
pe.rmise, c'est bien ici. Jamais aucun-n'a échoué. 1\fa:is ·en
même temps qu'ils obtiennent leùr-diplôme, ces jeunes
gensnetàrdérontpas à reconnaître combien ce commerce
plus prolongé des lettres les aura mieux préparés ·à:·leurs
études ultérieures. Ils ne songeaient en rhétorique qu'à
mieux apprendre à écrire; et voilà qu'en même temps, et
presque à leur insu, ils y ont appris à ·penser, à-.sentir:
··leur esprit s'est étendu: leur jugement agagné en justesse
et en·exactitude. Combien vite, avec des esprits plus forts
·et mieux préparés, ne regagneront-ils pas le temps qu'ils
ont donné aux humanités'? Chaque année, les pre.niiérs
numéros des écoles sont conquis par les meilleùrs bache-:liers ès lettres.
·
Pourquoi seulement.ce noble exemplen'est..,i lpas encore
plus suivi? Pourquoi nos enfants; pourquoi leurs parents
du moins, comprennent-:-ils aujourd'hui si peù tou tee que
l'éducation littéraire peut ajouter à notre valeur person....
nelle, et quelle supériorité elle nous doit assurer' dans
quelque Càrrièrc que notre destinée. nous appelle?- Aubr .
e-
a
�-
.
· - .·
fois ·cette vertu souveraine·des
était
dente. pour
tous, ·comme Jalum_ière du jour. -Aujourd'Qui,_leur ha tHe
et morale · influence est méconnue. Des -esprits, qu'on
appelle positifs; et pour
manufacture semble être·
l'idéal de .notre ·. société du- XIX• siècle; -se demandent à
quoi, bon? et s'étonnent qu'encore aujourd'hui on consullle
dans l'étude •stérile des langues antiques les plus belles
. annéès de la jeunesse. Pour ces gens superficiels, ou que
les ·préjugés aveuglent, le résultat d'un si long travail ne
vau1ni la peine,. ni le temps qu'on y met.
· Ils auraient parfaitement raison, si en vous·
lettres antiques, j.eunes gens,_ ne se.proposait pas e[lon
core un autre objet, qu'ils. Jle voient pas, mais qui est le
principaL Avant tout, dans cette organisation de nos, études littéraires, ils'agit en effet d'apprendre à penser àdes
hommes qui devront un jour travailler .dans la société par
:la pensée; il s'agit de former .des ouvders de l'intelligence
aux-fonctions intellectuelles. Or, c'est là ce .que. nulle.autrë
·discipline n'a jamais su produire d'une façon · aussi heu ...
reuse, que ce système gradué de nos études classiques, qui
retient votre enfance, pour l'y faire mûrir peu à peu, à
Rome ou en Grèce. Que d'essais divers ont été faits?, Mais
· rien ·n:aréussi,rien que cette pratique consacrée par les
siècles. Rien n'a été inventé encore, .qui fùt plus propre à ·.
·éveiller l'intelligence, à provoquer _es facultés ·naissantes,
]
à les soutenir dans leur essor successif ou simu-ltané, à en,..
seigner,· avec le mécanisme du langage, les opérations de
-l'entendement; mais surtout à ramener un jeune esprit sur
lui-même et dans son intérieur, pour lui apprendre à se
connaître, à se diriger, à se posséder; ce qui v(lut hien
assurén1ent la connaissance et la possession de toute autre
chose. Les faits attestent ce que j'avance. Sans cette éducation par les lettres, l'homme le plus éminent .a toujours
risqué fort de rester incomplet et de ne retrouver jamais
· l'éqùilibre de ses facultés.
'
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..Gombien, ·
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à Ja neHeté -des
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l'ordre.
choses, 1p-0rales la rigueur ·4e le,11r/ infaiWJ;>lé
!il;llcul, et coropin, r, les
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e,t.les
des
·colllme. des unités .âbstraite,s, o)lt étpnné le rrionde, .•
.. de, leurs . systèrb,es. ,polit_iqpe,s ou sod.a ui? '
Dieu no.us
de.cès ·eS,P,rlts étroits ; t
e
que
riQstr11ction ·profe,ssionnelle a. de trop hgpne
m,éJ;,.• da,ps _
,l'étude- des, sciences ,et
ayantqp'ils aient eu leJemps.de s'élever
la p_r.(ltique Qes lettres 'et de la
!.
·-_ · ' · ·
..·.,Ne .so-yolls pas ainsi exclusifs,
·et i1e
nous pas à cultiver un coin de
âme:.
de
pas de..les,.Jettres; ..
.de lettres, honoronsJes sciences à· leu_r touri et eutretenons
con1merce assidu ayec elles. L'esprit ne:peut que 'gagner
à cette aiiiance. · 1 .'
•
·
.
. ,
._
_ ·· - ·
•
. ·, _
Faisons donc:aut.sciencés, . j'y •
Con('ens, je le véux,_
.la,rge.part dansi'édu.cation de nos jeunes gens.
Mals souvenons-nqus
.nous. donnions ainsi a_ux
daJ}s ,un s-ystème ,Jjbéral
.d'instruction.
né sauraient
elles
seules toute..l'é. ucation . .EUes
d
..au,
nombre . de carrières spéciales, à
bonne
avant de devenir ingénieur, militaire,. manufacturier, il
faut, jeunes gens, que vous deveniez des hofumes ; deshommes par l'esprit et par le cœu:r; des
qui
la
- 3
�.....;. . 38
'terofit desormais dans la ·viE1e 'Clair séll'fririërit
·Ieurdes:tinée efde leurs devoirs;'.
.
J'admire, .
qu'hommetde mon·· temps,
les miracles def'industrie moderne. Multipliez, fils .audacieux de Japet, mïilfipliëz vos merveilles, étendez .· dans .les
profondeurs de océan ·votre,câble électrique ·d'uri rivage·à
l'autre deTAtlantlque; 'à forèe degeriie, ouvr.ezà vos na.;
vires tin prompt et
passage à tràvers les sâbles ·de Suez- .
etd.e·Pariama. Que la naturèénfièreirémissante soumise
reconnâisse ·lemaître que lui à donné ,le·Créateur. Ce n'est
p?urtant -jms encore·dans ces œuvres prodigieuses · de son ·
indUstrie, que t'homme me paraît le:plus grand; mais une
·Jlelle pensée, un sè11tiil1en't
un héroïque dévouement, dont 'le spectaCle téveill·e-tous ·tes nobles
de
notre âme, voilà 1e ràyon diVin el'immortel qtiiiilê·révèle
. lè fil:S de 'Dieu, voila sùrtout les sîgnes oit je reconnais sa
. ressémblance avec le Créatetrr. La vraie gran4eur est la
Or, ê'èstle·rôle dès lettreir i:lan:s l'éduca-:tiôn, de .nous .faire étudier:surtout par cè côté l'homme et
la vie. Le beau, 'qui fait1eur principalo}:,jei,
on l'a dit, que la·splendeur du bien.
Assez,
sur ce point, oùJe suis revenu souvent,
·
I'<iir de défendre mes dieux-domestiques. Je
prêche d'aillètirs ·Ües' :convertis. Cat, ·à èn · juger' par lès
·épreuves récentes du baccalauréat, les études littéraires,
avoir longtetilps· Uéclirié, se relève!lt ·sensiblement.
Si en· effet 'le nombre des can<iidats' reste toujours moaes
.destê, 'Iè iliveau moyen < ·examens monte peu à peu
;chaque année; ét la ·proportion ·des suecès augmente. Sûr
12f éandidats; ·qui se sont présentés aux épreuves,· dans
lè ·cours dêcetteannée, · 7 ont été reçus aveC la ·mentioo
très-bien, ce soilt =
·
·
·
·MM. NoRDMANN. · · ·
·
r
et
Büu;
PicaoN. ·
�-··· · 39
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· Scùitt: · · · - "
M'Ë.LlNE. . l'
'CHA-Jl:DARD:,c ..'.
-CHTAPbwski·
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8 a_ ec1a.. mehtioil ·bie_n, à savoir·:
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.·: : MM. GELI;V. • .
GAl.\ION-.·
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BOII\AYON. .
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RICHARD. ' ' '
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,,
: THOMAS.
--:;-,---"
(Anatole) .• .
.. , . '. Enfin,16 ont9htenuJano.te a.sse.z bienret39 seulement
la note passa{Jlement. .En tout le chiffre des.candidats:hèu..:.
nmx
élevé à.7 O. ·.C'est. plus de 58 pour 100. L'an der;.
.nier nous n'avions pu.recevokencore environ que 56 -pour
JOO, sur.Je nombre qe-nos
-, :
·•'. · .
.. Si-_les études littéraires .p(lràissent ainsi se
.à
peu, ,à: qui, Messieurs, :reviènt
de cette.r.enaissance? A qui, si ce , 'est à ce sage Ministre qui préside
n
actuellement aux .destinées de ·1
'lnstru'ction publique., et ·
.:qui;.ému de. l'affaihlissement-desJettres; a introduit . Mjà
.dansle pl'ogrq.mme, des études quelques modifications ·b:eu·reuses,
n'a pas .tardé à.$e.faire ,sentir .•Rien
surtout; vous·Je. savez,.n'a plus
à cette restaura..:.
tion. • l'éducation .-classique,: .que -la. mesure quia - ait
de
f
désormais du ,Discours latùtle .fondelflentde I:épi:euve d\1
Baccalauréat. .Le latin •
reprend ·dans l' en!;emble :·de .e os
n
'études la place,.qu'il n'avait pu perdre
•
_ ·.
..
PAI;tE
Ce .n'est pas,· Messieurs-, devant cet a11ditoire éclairé) ·qqe
j'ai besoin de justifier cette· mesure. Que des ignorants
s'étonnent, qu'en l'an de grâce 1859, nous ne sachionsp:as
encore.un me_lleur emploi de_- la jeun(;lsse de Iios .enfants,
i
�........ . 40.
:que de leur enseigner à
dans ünë lângue :.morte:de...: ·
puisdes·siècles,.etqui n'est plus d'aucun usage aujourd'hui:
· qtCils réclament la substitution de queiqueAàngue moderne,je le :coFiçois. Mais vous, Messieurs; nourris à ce
du latin, ·vous savez s1 if est une autre langue; dont
soit plus propre à·ôûvtir de jeunes
la longue
intelligences à la pensée, de jeunes cœurs aliX sentiments
élevés. Où trouver ailleurs plus d'idées grândes et-pratiques·
toutensemble, exprimées dans un plus magnHique et plus
fort langage, et en même temps mieux appropriées par la
simplicité même de l'expression à la simplicité dè' ces jeunes
àme.s, qui entrent dans la vie? ·Là s'offrent,:en Cffet, à nos
e,pfants, comme dans leur fraîcheur·matinale et leur ·forte
originalité, ces :beaux li:êüx:commui15; 'qui sont comme'les
trésors de la vie morali;
- oür sé mettre à leur portée,
p
le monde semble tepréndré
dlautrefois. ·Mais
(me disent chaque jour biën 'des
qui·admettent cette
vertu particulière du latin·pour la: culture dè l'esprit) pourquoi ne pas; se contenter d'enseigner à le lirel.N'est:.:ce
pas une pédanterie surannéè ' de leur imposer encore·' les
discourslatitls? .Qui .donc s'avi-se aujourd'hui d'écrire en .
latin?-..... Personrie;en Franêd; Messiettr:s,je'le sais, Et pourtarit,. c'·esttoüjcmrs en -latin de ·préfêreitce que l'Université
s'ohstitre à exercer ,· ses :élèves a·Tart d'êcrire .. :-Pourquoi?
C'est qu'()n
,pas·trouvé encbre jusqu'ici:de ' ineilleu:re
méthode-pour leur· apprendre · à écrire ·en ;français. ·Non,
Messieurs, _
rien' encore qui fasse refléchir ·davantage, . qui
aiâe ·mieu:X:; à 'cOmprendre le· ·mécanisme 'du · langage; et
façonne mieux à l'art' si· difficile de rendre s(jS idées, que
de rapprocher chaque ·joür dansl'exércice des thêmes et
des discours latins, ces deux langues de niême famille, et
de temps si différents, et
comparer dans lès conformités· et les diversités de ·leur· génie et de leur allure. Etu·dierJa langue de
encote'étudier ·notre langue,
.dans:sa source à·Jà fois la plus haüte et la pltisl>üte. Plus
�-
' · on
-
.
41
.
.
.
en, :effet, nos!rmëillëurs
··
' est
·qu1ils:
.· ·se..
çlayaQtage.
. légués ret qu. notre
e
dans .
vi(fissitud:es, ser.r}.ble
retrouver ou-perdre .verUl; .selo- .
v
tremper· qa:ns · ses
Jatip.es, , 9-R·
.
écarter ,dava.ntage ..·L!i
.- Jat:liè,:. r.este11
i
;rda ris
. nos.
qt:lliliest
convaincu dè cette étroite
tr:e,
Je:liltl'Jil:dl}OS :nos.Mu<Je:s; atfait;dU
latip.la:
du.BaQcal
le
· but.
de;l''éduQation
: Mais:
·· ·
outre, .·cha:rgé ,comme:i;l,
dEv veiUe:r ,aux1
lettres,dans ,notre :·p\ly&. ·poui'l'aibilne'
rnohtrer:j'a.lQ.ux
conserver _ ,la:Frapee ceglqrien.x héritage
à
·
· Rome., ,dont la France; ep.treJQütes:les na.tions !JlOder.Q.es;
· s'est.jad-s portée:surtout
i
et''dontelle,a·cQntip.ué
dans sesœu; r.es lagr,ande
v
'Il sait ,quela•',F:rance
· · n'en ·sa\Irait déserter .aucune·plu.tie, sans déchoir ... ,, '. i ; ,,
,.Jl nous
latin l'étude de l'Hist;oire se ranime •et ·se-:fortifie ·; une
distribution · e.cet én'Seignein.ènt porte,déjà<
a
ses
fruits. ·Mais ·la Lôgiqui'! ·eHés ·S'cie:tices
tr.op
;· riégligées:·par heauèoup·· · d'-êlèvesde': 1a section :. littérflirh;
Cette.}acune, dans'une éducation libél-ale,. :nous•affligi:r,:; et
· si n'ous règrettons souvent que,Ies,élèves de la seétion sden-.
· tifique ne profitent-pas àssez. de la ·part quio11 :l eur· fait
d'études. littéraires, nous me .déplorons ;pas
que:! es
fidèles disciples.:des lettres ne sentent pas · assez Aôut ce
· qu'.ils pourraient · gag'ner à ·.pratiquer :-sérieùsement·'cles
sciences; Pourquoi cette: insouciance,· 'cet éloig,nenietit
obstiné? Vous ne ·voulez.
c
dites-;-vâus,, :Iii arp. nteurs:t ni
e
astronomes, ·ni chimistes. N'ayez pas peur : on· ne.\YOils
;
enseignera .de la science du ·calcul ou des sciencës .de:Ja
nature, que ce que toqt homme ;bien élévé :doibdésormais
�-
.
savoir pour ne:pas rester
dehors
et dés
vous
effet; ,demeu-,intérêts·de son-temps.
rer ëntièrement étrangers:au -mouvernent qui·:entraîne de
plus en plus votrè siècle ·vers ces luttes triomphantes du
. génie d'e _· l'homme aveé . la rtatute asservie à ·ses besoins?
merveilles de la science resteront:..eJles
·
t6tfj16'urs tlù\l.t 1püs comme un spectacle-de féerie pour · des
qùl il'én savent pas le· secret? Rien
·éinôilvoir -vôtl'ë turiosité?
··
··
··
·
· . n\f je crains
qu'à 'moins qu'on ne réta;.
blissê lé
·d'études, pour contraindre les ·élèves' à
faire leur
Logique, ml.e multitude d'imprudents
·ne·continuent
année à sacrifier cette ·classe.
est
pourtarifllindispensable couronnement de - leur · éducation;
Plus de:la .moitié encore, 'en effet, désertent après leur
Rhétorique' :·. ê' est le meilleur ·précisémeilt qu'ils retnl:ncherit de :leurs éhides. Après avoir péniblement défriché;
labouré, semé, ils délaissent -la
Préparés par la
connaissance de tant d'autres choses, ils allaient apprendre
e'nfin â· se connaître eux-mêmes. Mais non : toutes ces
études, qui achevaient chez eux l'honnête homme, leur
semblent superflues. On a beau leur crier que cette déser;.
tiort est un suicide'; ils ne vous écoutent pas; ils nè sentent
pàs le \'ide que, cela laisse en eux. Dieu veuille, ·qu'après
avoir ·refusé ·aujourd'hui de ·, former leur jeunesse aux influences · d'une 'philosophie discrète et sage, ils ne soient
pao livrés plùs -tard sans défense à ces doctrines malsaines,
s
que notre:siècle v9it pulluler, à ces systèmes pervers, qui
troublent tant d'âmes faibles ou ignorantes. MiUe
vantes chimères·vont s'offrir-à eux. Qui les protégera contre
de dangereuses illusions? · En vain se promettent-ils ·de ne
leur donner nulle prise, de ne point penser. de laisser aux
,
et de ne - ivre que pour
v
rêveùrs ces questions
leurs
leurs intérêts et leurs plaisirs; On n'étouffe
pas ainsHaréflexion à son gré. Malgré ·qu'on en ait, l'in-
�--
43
pa;rfois _ .
se
prétémlait)a
_.des
4e:
lm maine; .elle
alorsr qu'elle
que de s'égarer, en se
p:dncipes et
dans cette mer ora.geuse etjrrpnense, do11t·. elle ne connaît
ni les écueils, niles,étoiles! ·
_ _ ._· '> ,
.,
Nous .sotp.mes pressés_, dites-:vous. Autrefois , OllPOUVâit
pqu_suiv.re .à lqiair et avec
r
éducation lipérale ..
_ nécessité llO,ur-•chacvn
.la
de s'assurer de bonne heure . une carrière-nous saisit au
début.de
se .faire un
la
ro)lte; _
est
et
quand .nous •.-en a1,1rons Je loisir•. nolis nous
4e
revenir sur les p(lrties n, gligées
é
nQs
I)On,
jeunes -gens :
_
VQl_JS 'flattez d'ùné . va, ne.
I
espérance. La vie' vpus en
pas.le temps;. e. •e,us....
n
c'est le _
goùt
vous J)laQque.ra.
1\ faut
davantagé cette n9Ur,rittt.-re
lettres
et cette scie)] ce ,de .pons-mêmes, pour _
aimer à .y revenir:
· -Voyez, en effet ,:
q.uiavez
besoin, alors que votre carrière commënce
de fortifier votre éducation littéraire,. c'çst p.our vous,
nos:Cours de Faculté sont surtout
.. Combien .ceen. c,o!Ilpton!) peu pa..rn.ü yous aÙ!()l1r
chaires? Combien peu surtout,Jans nos Conférences po,u r
l;tLicence, où
avec .tantde.pl:'Qfif ·
leurs
du Lycée,? De temps en temps, quel9ue élèvc,au lendemain du Baccalauréat, a la généreuse at!1bitionde
pousser jusqu'au grade . _gpérieur. •· J>,ou:rquoi ce 110ble
s
exemple est-il si peu _uivi? Cette airtlée,_ JJf.e_aiprzf!, .qùe
s
jVI,
de
S\lcçès .au Lycée. Nancy, .·_ a
conql1is avec éclat le titre de iice11cié. Ce titre lui _
portera.
bonheur. En même
qùe M.
sa carrière la plus efficace recommandation, il .sentira
chaque jour davantage la supériorité que
sur
�-· .. 44
emtires·êet•. heiù·eux •· complémeiifile•ses'éŒ'iles'Classiqties;
il.s'ëst fàllliliarisé avec ·lès rria:îtrès :de·la patiolè, 'Il verra
qu'on gagne à avoir fait des Démosthènès 'e t des Cicéron
se!ùimiffetsesg1lidespouflavie'; . ''
;:. ·. ,, .
'Si nous regrettons qne la Licence ès lettres ne soit·· pas
· ainsi la commune ambition de l'élite· de nos Lycées ;. a plus
fortirraisoh,_sommes-nous affligés de voir·cette émulation
·languir·parmi les jeunes ·màitres-ûê ·nos' établissements
mîiversiHtires. Nagueres encore unàrrête ministériel faisàit
dê
grade .de licencié 'une obligation dè .leur·cardère.
Mais depl1is _ l'Université s'est relâchée de cette inesure
qùê
ti<op·
pour ·beauçoup;
qüi·pourtant
avaient Te droit d'fprétendre, se sont rallentis :dans leurs
· efforts. Le :but
semble· trop'éloigrié,' dîsent.iils, ·èFtrop
difficile :à. atteindre ; et là-dessus; .
lieu de redoubler
â'ardeu'r-, ils s'asseyent' les 'bras '
· aux bords ·du
chemin. En vain nous ·les e!lcoùrageons dJune voix amie, .
vain nous leur tendons la rilairl : ils· nous·· suivent mollen'l'erit,;ou ils
quittent, fe·cœur défàillant.:Un de nos
maîtres ·du lycée de
Panay, vient - ourtant
p
dé leur montrer, 'mieux que mes paroles ne sauraient
·faire,
travail docilê etpersévérant .Il
ést sorti Je premier de ladèrnière épreuve; etM: le Rt:ic·iêur·a êonsacré·son sriccès, ·èn lui·confiant unè ·Chaire dans
Je]ycêetrlêrnè, i:>ù;·it venait de' donner cet exeniple. ,Ala
s'essio'n iprêcéderite déjà; MM. Sèh'rnidt; Inaître répétiteur
au lycée
au'lycée'dè Nancy; et Aubert;
de
avaieri.f obtetm-aùssi, non sans -hoiméur, -letitre
de'lièeridê.
l'abbé· Griez complète la:liste trop courte ·
·qui ont réu.ssi cette' année à l' éxamen :i il n?appartient pas àl'Université- ·_ Mais _
.
sonsuccès n'en a·pas·moins
. COnsolé' nOtrè · cteùr 'N()ùS Somrp.es trop hèureUXde Cùnstater,dattsles établi'ssèments
cette· émU'lati.o11 des foi<
tes
ef èette généreuse . concurrencé,
qui pr.omet'des mâîtres instruits· à ·notrejeunesse; , :, - · ·
au .
en
�-·.· .. 45 .·.· · Api·ès > tableau?dk:po's
ce
devrais rendre .· compte .de····nos · Côurs. Et·pourfarttP iéi,
devant.
·.· · .ce compte ne paraîtrait-il · pas. supçrfiu?
N1êtes-vous· pas, .·en ..
pour ·la:· pluparf ;les an'ditëur.s
assidùsde 'nos ·1eçonsl)Ce·que nolis
fait'Van ûernièr;
qûi 'donc parmî· vous à 'besoin 'd'eh
qüe
nous 'nous proposons :dé faire cette annee( chacun ' de.
nOUS;' dans sa
dlo\lverturè; vb:us l'e:iposerâ ,
'bien· mieux.··: tue je ile' SaU:rais ';fa.iré;n:ioilmême. En'edre
c
quelques ·joursconsacrés•aux examens.A .pa.rtir·dutundi
··.
2f ,tous les Gours seronfroûverts/
·•· ··Jlairne· bien·· mieux mentionner: i ci .(ainsi··qued'ailteurs
les·instructions ministérielles.m'èri imposent le '
travaux; par lesquels :plusieurs demos ··professeurs bht
'de 1'ènseigneii'l'éht, .Jêur'
â.Cti--'
signalé/ en
vi té.· Les loisirs 1 que 'la:.ehairê' ·:Iioùs ilàissê.·né sont' :•J>às
.
perdus pour la science. Cette année, M. Mézières a publié
une curieuse et piquante· étude sur les poëtes -contempô-rl:iins ·de
'Grâce à tcè 'travail;entièrement
veau, ·nous avôns ·ptijugèr del''eta.rdu .théâtre Anglais au
moment où le grand dramaturge y débuta, etde l'influence
qû:'il y exerÇa ; et plusHmrs auteurs, éclipsés.·
'par
. l'éd ar dé cèf 1éblouissânt génîe,;
tëmis en
qui méritaient vraimenf'un ' tel.:retour de fortm1e .. Nous
avons vir·1lne fois de plus,· que·lè·; géniele :plus 'original
n'était jaillais 'seul dans ·son 'sièCle;; et qu•.if
·beaucoup à ses ·prédécesseurs et à so'n
y a-t.:.il perdu · quèlque ':chose? .Non pa.s. Le '·vrai g:çarid
homme ·(bien qU'à distariceil ·Semblè grà:rtdir
Pisolélnent, · que le temps·· a fàit aütotlr-de<:ll1i} gagne··à11
contraire à êtrè · ainsi vU de près, et replacé dans sonhp;..;
riion et au milieu de ·ses rivaux. ·Ce n'estpa,s faire tort à
fa·gloire; et .c'-est
· de;'relever leurs bustes··autour de: ia statuê··dominante :et
révérée· du rnaîtrê. Après·avoir lu Je.
�46:. -
et cer{eS, -on
ne
pas moins; · .
, . · .· . ·.····.
·.
.
'· ,l)ansiemème momen,t,.l\f. :Burnouf,., digne héritier d'un .
nom; illustre
la science, punliait, de eonéert avec.un
·de nos compatriotes, Je savant M. Leupol r une granùnaire
sanscrite
pll,lsieurs années., et qJje.JaFrance,.
que .dis-:je? que- l'Europe attendait avec ünpatieoce. Il
à, de pl11s
que -moi,.de_
louer.
ouvrage. ·Mais tout ie
admii:era comme moi .l'ingénieuse sàgacité. Jtvec· laquelle•ces deux philologues Ol,lt.su
reconnaître les lois· esse11tielles de cette langue jusqu'à
.nous· si- mysté.rie,us. ,
e
Je.lllécanisJUe
présentpour_
à la lumière
sûre ·philosophie, et, en la rapprochant
par les analogies les.plus naturelles des Iangue,s
latine, qui eu sont sorties., , la
tout.el}tière à un
petit nolllbre de.règles claires etsaisissaQ.tes. On leur sait
d'entrer si aiséme.nt dans
gré; on-se sait-gré
. les secrets de
sacré, encore hier réservé.à
quesinitiés. L'alphabet européen;employ.é· pouf'transcrire
les -. tnots . sanscrits,. aveçles·.modifications - si. simples et .si
heureuses qu'y aintroduites un autre
nos compatriotes,
M. G.
cputribue
à .faciliter ·aux pr.ofane!)
.·:NO:'Q.&.aim<>.ns à .penser,
Messîeurs, . que .cet .o11v.rage-•est: destiné à v.op1,1laris(lr eu
.
France· l'étude
..presque
encore
et si ,riche en:tré$ors. de touté sorte.• .Ce ser(l. .1:1n grand honneur po:ur ·notre Faculté et ,pour .notre ville, qu'un trayait,
.une si salutaire influence sur
francaise 1- sorti.d'ici. Paris nousl'enviera•.Aussi est:-ce
soit
avec.
orgueU, que
en
Espérons,que. la fortune de cet excellent livre attirera sur
leqrs
avec l'attention du: monde. sav..ant les récompenses ,du Ministère ·de l'Instruction publique ; .et
notre
ville, en signalant .par de. telles productions son zèle, des
étudesr.obtiendra, enfin, pour son établissement universi:M.
�47
-
taire,Jescompléments ·qu; elle; poursuit de
· Jè finis, Messieurs, j.e ne voudrais pas fatiguer
bienveillance. -Je vous remercie. de l'attention que vous
prêtez à mes paroles ; mais je la comprends: Vous se11tez
comme moi tout ce.
y · a :.de- graves:intérêts•engagés
dans ces -questions d'études. ehde c
progmmmes, dont de
vous entretiens. Que le creur du père êLdu citoyen tout
ensemble s'en émeuve,rien de plus naturel. Au milieu ge
cette crise actuelle des esprits, qui emporte notre civilisa,.
tion vers des b?rds inconnus, aulendemain d.e ces chl,.nge•
ments, qui : onf profondémenLmodifié selon le . génie ·du
siècle notre système d'enseigne1Ilent, vous -venez : Ille 4e. .
mander ce que j'en pense pour le présent; ce que j'en
augure pour-:l'avenir. Vous tous. surtout, qui ne ;sauriez
vQir le culte des ,lettresodéchoir un instant; sans .craindre
un abaissement · dans le.. caractère national et la grandeur
de la patrie, vous me questionnez volontiers, comme :une
vigie postée sur la dullette 'pour éclairer. Ja route, sigllaler
·· ·
les écueils, et indiquer les rivages lo.intains;
Il en.est parmi vous, je Je sais, qui, dans.ces der.niè:res
années, se sont trop -alarmés peut-être de la suprématie,
que semblaient vouloir prendre dans l'éducation de -notre
. jeunesse ces sciences· positives, qui · donnent le bieQ.-être
matériel, et -tournenttoutes·les pensées, ·tou tes les passions
vers Ja terre et ·ses vulgaires jouissances. Vous craigniez
que l'esprit d'intérêt et de calcul, qui souffle au. dehors,. et
atteint souvent même les âmes les meilleures, ·ne
jusque dans .nos maisons d'instruètion :et me .:vînt ;flétrir
dans la fleur même de leurs-belles années -le cœu*al;e''nos
enfants. J'ai souvent . même entendR des
·
demander avec tristesse, ce que seraient. ces jeune& géilérations, en qui le v_ nt du 'siècle semblait de pl us en plus
e
détruire le ·sentiment divin de l'idéal, ·et tarir les sour.ces
de renthousiasme. Quant à moi, ce découragement n'a
jamais pu m'atteindre ; j'ai trop de foi dans.les destins de
�- - 48
:''
la.France, et dans .les infiniés: ' ressources m._ rales,,.
o
Üent toujours en réserve .pour l'o.ccasion. Redouter-que
jamaisJa Frànce, où depuis bois siècle.s·Tasfre' des arts
n'a plus qliilté ·l" horizon, soit ·menacé d·e perdre :un jour.
cette divine lumière : que j.&m.ais, . à .force de s'enfoncer
dans le snuci .de •ses,:intérêts matériels,·elle puisse tomber
au ni veau de .· cette puissante ·et maussade-Amérique du
Nord; où le négoce atout absorbé; oü un bon sens pratique mais grossier .et vulgaire' l'ardeur dil gain; l'activité
brl)tale de la vie :nelaissent plus de plaèe aux
reuses et aùx-plaisirs délicats . de rârrie ; c'est méconnaître
le génie de .la patr:ie/ .ce
prédestiné de la civili..
. sation du
.
.
--'Non, rion •: Messieurs, non; rassurons.,.nous . .Non, la
France· ne saurait ainsi éteindre son âme; .et .abdiquer sa
destinée.' Avec tout le siècle, sans
elle travaille
aujourd'·hui à-sa pf.ospérité matérielle;
.explo_ les
ite
trésors dont l'a dotée 'la nature; elle. décuple: sa
;
elle veut égaler J'Angleterre par son industrie et son co m""
merc_; mais elle ne s'y. -absorbe pas. Voyez : •qulun cri
e
généreux se fasse entendre à son .oreille; qu'une noble
cause .lit réclame; .qu'un peuple opprimé appelle à •
sop
aide· cette patronne:'dé lajusticé;;soudain la.: nationentière
a tressailli; deboùt: èllé
lève comme un :seul homme
et: 'met la main sur son glaive p.our défendre ou venger
l'opprimé. :La Francè est toujours le· pàys ;des: Croisades;
e'lle e.sttoujours,prête>à .prodiguer son or eUe. sang de ses
fils partout où 'la .cause du :(iroit,· de l'humanité, ,
civilisation :réclame son appui.-Les plaines de l'Italie etde
la Crimée,proclament assez haut; qu'elle n1a pas .oublié ce
rôle .
Réveillée tout d.'un coup aux sons guer...
riers du clairon, nous avons vil tous les courages, en dépit
dissentiments-de la veille, s1ùiiir sur le·champ _
dans· un
commun enthousiasme; 'toutes les vertus, les héroïsmes.,.
les dévoùements, qui
d'.ordinaire ;dans:le&
�', ..
··-·.-
49
- .·
-·.··
-
: l'Oisirs elle 'biên ..,ètre de ·la paix; faisaiert f aiors. explOston a
·•·.ta:fois. La nation 't()ut 'entière partageait cette ,
ivresse, Tandis que.nds filsou nos frères, .sur
champs
de bataille, étonnaienVle nionde ·par Ie,uts vertus guerrières, .nous ·tous;demeürès ici, dequelle ·ardente sympa.:
. thie.ne les suivioils-nous':pàs au loin? comipej·nous nous
enivrions de leur.vaillance eL de leurs victojres? une sorte
deeontagi.on·d'héroïsme
IlJ:
nation,· ravie parl'etithousiasmëdecegrand speètade, ·en
ressentait la divine'influtmce; elle y retrempait sa vertu; et
s''j retrouvait elle-même.avec un fier sentime,üt• sa des-Ae
tinée. On a pü voir alors que la France, toul en. vaquant au
développement de ses intérêts matériels, n'était nullement
déchue
etque, dans notrepays,:le bien-être
eH'esprit de sacrific. :, P.industrie e( le dévouement ai(.dee
vôir
V,ûûs éit prends àtémoin, vaillants,
qui combattiez à Ma:gentâ 'e t ' à· Solferino . .Certes, les ·do"u"'ceurs d'ttne longue paix et les joltissancès, de .la vie
. 'va1ent point ani oUi vos Murages; et comm·e·vos,pères,.vous
avez affronté la mort sans pâlir; quand la>pafrie; le devoir;
l'honneur du drapeau vous l'ont ordonné.
Que la France soit dol1c fière d'ave>ii' vu refleurir 'ses
. viéux lauriers et de:n'avoir rien perdu de Ja ver.tu qui fait
- les héros, elle enRle droit. Mais
.cependànt:se
montrer moins jalouse de conserver ce génie: des· lettres· et
des arts, et cet amour dés choses de Jlesprit,
n'a pas.èté la moins belle part. de notre. héritage national;
et n'a pas moins contribué que la gloire mêm'e des armes;
à sa grandeur et :à son'ascendant moral? Si,la 'France,' eri
effet, Messieurs, est pour les autres .pêuples ml objet
mira ti on d'envie, ceu1'est 'pas seulement: parce qu'elle
est la plus vaillante 'des nations, mais 'encore.èt surtout,
parce que, grâce à 'l'irrésistible ascendant . de sa:littérature
et de ses arts, elle mène la civilisation,
lum'Î-'"
·neux.foyer destiné aéclàirèr le monde. Ce
et
·
�-
50
- ·
Athènes au sein de l'universla ·Fiancé l'est.au..:
·
·jourd'hui en ·Europe; elle en estla·tête et le cœur; Tandis,
enéffet, que chacun des autrCS-·peuples, enfoncé dans son
egoïsme; ne vit qüepour soi, erne poursuit que son'
.·
térêt, il estu'ne nation prédestinée, qui semble vivre
tout pour le genre hùmain, etc'estla France.. On dirait
qu'eileen porte en elle; comme en une arche, les destinées.
sont tournés sur elle ; elle est la pensée du
Tous · les yeux monde; sa conscience,- sa ·force morale,son ·espérance; et,
dans ses jours·.de trouble, son effroi. Que le génie de la
France s'éclipse un itistant, l'Europe éperdue ne saitplûs .
où matcher; qüe'Ja France, un jour égarée; retrouve sa
voie, le monde autour d'elle. se raffermit et se remet à
marcher à.sa ··lumière. Quel ascendant, Messieurs? · Mais
aùssi quels devoirs cela nous 'impose, pour ne pas laisser ·.
amoindrir en nos mains cette hégémonie ·glorieuse? car ce
n'est pas assez de nous énorgueillîr·d'üne tellè fortune; il ·
en faut ' rester dignes. Noblesse
N'imitons
. point ces Athéniens du temps de Démosthènes; qui, infa.....
tués de la gloire de leurs pères, prétendaient indéfiniment
vivre les bras croisés sur ce bel héritage.
Que faut:.il faire cependant, Messieurs, pour perpétuer
cette do mi nation moràle de :Ja France dans ·le monde? Que
faut...il? Garder d'abord un· cùlte pieux à ceux qui nous
. l'ontacquisé; aux grands penseurs, aux ·écrivains immortels, aux artistes de génie, qui les premiers ont conquis
l'empire à l'esprit, et qui, par l'éclat de leurs œuvres, ont
assuré au dehors la domination de · la pensée · française.
Honorons donc, admirons les chefs-d'œuvre, qui se sont
imposés à l'admiration des autres peuples, et par lesquels
la France est devenue la capîtàle intellectuelle du monde.
Faisons mieux, cultivons-les, fréquentons-les. Entretenons
une intimité salutaire avec ces morts illustres, dont l'âme
respire toujours dans leurs écrits, et qui, après avoir été la
lumière et l':honneur de leur siècle, doivent rester encore
�·-
'51
de leurs œuvres:
de' · ·
dans leur commerce de ces
>
pénsées, où . le · caractère s'élève en
:temps
·que reS.prit. 'En les aimant apprenons à les égaler, autailtqu'11
en
s.. Pour .le
confions-nous à notre
destinee providentielle; La terre de France n'a pas plus
perdu sa fécondité pour produire des pensèurs de génie et
des maîtres du genre humain, que pour enfanter de
vaillants càpitaines. Méritons;seulement, par notre fidélité
à notre passé littéraire, que la Provjdence suscite parmi
nous des hommès dignes de restituer aux lettres francaises toute leur vertu et leur splendeur' comme elle .a
;uscité, du milieu même de .nos tempêtes civiles, u.n
prince magnanime, pour rendre à l'épée de la Francé
son terrible et généreux prestige, et à sa politique l'ascendant dans les conseils de l'Europe.
��
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A name given to the resource
1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
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A related resource from which the described resource is derived
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Charles
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
Format
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Language
A language of the resource
fr
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/0a445e790fff54370e667d1eb3906435.pdf
fba3301b59be279f01edb494deec7452
PDF Text
Text
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! P(5-/-6"0)"&-"R-5$&6("0)*"N5')/5)*"FG/'2),*'6("0)"B.,,-'/)O"
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*)*"-=-/6!0,.'6*9"
"
"
!
�RENTRÉE. SOLENNELLE
1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
�UNIVERSITÉ IMPËRlALE,<,
ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��RAPPORT
SIJI\
L'ANNÉE .SCOLAIRE 18lî8"ti9,
PRESENTE , PAR M. Eo. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'É_
COLE DE MÉDECINE. ET DE PIIARMACIE
CONSEIL ACADÉMIQUE
DA,N_$ LA SESSIO,N DE NOVEMBRE 1.869.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MONSIEUR LE MARÉCHAL,
MESSlEURS,
· N'a'Yant pu vous soustraire à l'audition . u compte rendu
d
qui .doit retra.cerles actes principaux relatifs à l'École. de
médecine,
la der:pière année scolaire, je .me suis
appliqué à restreindre la partie du rapport qui doit être
rendue publique. Je ne puis, en effet,. avoir l'espérance de
vous ;intéresser vivement, par la nouveauté de quelques
détails, et je n'ai pas à vous off{'ir l'attrait des trayaux
de mes collègues, puisque j'ai eu,
dernier,la
satisfaction de VOIJsprésenter '-!ne analyse
œuvres.
Je m'adresse ' donc franchement à .votre · bienveillance _
.
;
veuillez me J'accorder plus libéralement encore que parie
passé.
-Dans le dernier rapport annuel, j'exprimais lesreg.rets
inspirés à l'École par la retraite de
4
�54
--
Bastien, et, ·. quelques jours-après notre réunion publique,
Monsieur le Ministre dimim;uüfces' regrets, en appelant à
succéder à M. Bastien, dans ses fonctions de professeur
suppléant di anatomie et de ·ph-ysiologie, M. Émile Parisot, ·
ancien interne distingué des hôpitat1x de Paris, et en confiant, en même temps, à cet honorable: collègue les fonctions importantes de.chef de3 trava\lx amltomirrues. Par le
même arrêté, S. 'E. tlorii:uiifpour
ie professeur Xardel, dans la suppléance des cours de clinique
et de pathologie inJer:nes;:
Adolphe Simonin, ancien
attaché au coUrs de chimie de l'École , ancien chef rle
clinique
et à. Nancy, et qui apporte
dans sa collaboration à nos travaux une expérience spéciale, acquise dans la pratique de la médecine m.ilitaire, et
notamment pendant la campagne de Rome. Quant à la
suppléance des cours de clinique et de pathologie chirurgicales, de médecine opératoire et d1accoucherilent, naguère occupée par M. le professeur
a été
attribuée à lVL Eugène Bertin, apprécié, déjà, 'dans ses
fonctions de médecin-adjoint de la Maison départementale
de secours, et dans celles de chef de notre clinique externe,
dans· la'queHe èe jeurie corifrèrê a · proüvé :son· aptitude
chirurgicale .• NoSriouvèàuX:collègues n'ont p" int âttendû
o
qu'un 'élo.ignerrierit des 'professeurs , titulaires · de · leurs
chaires, leur· offrît l' occasion·< manifester-leur zèle, ·
de
en d_hdrs
e
'6bligationsi6ffidelles; îls ont donné irnmé:..
diaternénf la prêûvédè lêurdésir d'être' ùtilesauxÉlèves,
et ilm1est permis , d1âjoutér ·qu'ils· 'y ·ont réussi parfaite:. ·
·ment. M·.· Énlilé Parisot a 'dirigé. un cours :pratiqué de pèr.L
cussion et d'iütscultàtiOn, ét
Eugène Bèrthi 'à. priS pel ur
but de ses démonstrations thêoriqües' et pratiques; l'un des
groupes· des :affections· contagieuses qui- ·sonV admises ·à' la
maison départementale.
Mais si les succès adoucissent les regrets, ceux-ci :se reproduisent sàns cesse soUs ;de
formés, "êl' une
�..,-,-,, ' 53· ...,.,
.
perte -ré.cen te ·:est..
noU,_,..
s
··
· ge;n.s, attp,chés ;au.x div
çours •. p;mun
officieh-.•'lll1
.•
}}on et,laboriell:K s',,était.faiti ewarquer.d11 CçmseH ,de
r
sa Ill!)I't IJ,QUS
qe .services .dévoués -,dans
]a préparation des cours de toxicolqg-e:.et \de_
i
pas 'ièi ll,l
Claq{lin' au
qti'jJ,aw_ itjnspirée à,
a
ma.is;uous voulons, ,aus$i" montrer à;Mëssiewrs Etudiants
corn_hiep.l>.EcoJe sait , a_ précier. et' honorer.les
p
:et ·
les:-services,.q,uelle:que .&oit la:pature 'del'i fonction&: qu:elle
confie à l'élite dèses Élèves. · ·
. · ;··
, .Les , n;IOyens d'enseignemeu_t
.la .. dispQsition \des
Professeurs s.e s09tencore ac.crus :cette année, ' par .s-qite de
nouvet;tui: dons qui ont
:plusieurs par:tjes de nos .
collectio.ns et·notre, b_ibliothèqùe •.:Bientôt I'.installatio11.:de
l'École dàns kpalajs consacré à
supéuieur,
éclairée de:l'A..droipish:ali()n-et
Conseil
d_ ,n,otre
e
plusieqrs .de : os .coll_
n
ec"-'
ti ons.rendues aujourd'hui inutUes_ aute
_,f
c
bonne '
positjon .. · . .· ·
.
. . . .. ,
Avec l'aide.des nouyeau.x
et gràce aU,X
ditioJ;Is matérielles dontrEc<?le est dqNe, l'enseignement
est assuré•de
à.I'esprit
sidé àJa r Macti()ndu plan, officiel
Je -ne .par:lerai .pas ici .longuement -,de .cette
J,Uentation.
L'École .voit, ,surtout, dans ce . docu:;ment 1,1ne
tendance qe,l' A!lrninistration supérieute;
d.orwer..à· toutes -les .Éc()les de m.édecine.l'u_nité qu est
in.qjspen!?able .de . rencontuer pans :leur.enseignement. .Des.
·
.des djffif;,ultés: .desjmpossh
imperfections;;
bilités mèrne ', , ont .été .
par l'14cole, lors de
l',env,oj :de·$es_ veau :x programmes de cours, et elles.'()nt
.nou
é.té déjà, en partie, · reconnues par .n etœ _c;1vant,ins.pecteur
s
général ;;, M. ..Deni:mvilliers. Mais :plu3ieurs ·des. nouvelles
prescl'Ï-ptions . sont destinées à •
assureret àdévelopper :cer:-
�' 56
taines patti es de ·
;No)ls' "
:a:pp-Ia.udissons: 'à
Fidée qu'i . a donné-au· couts .de ph- siologie' 'Fimportaüèè
y
l'enseignemènt, .·ei:.nous espérQns
des .:.aùtres brai:}ches de _
beaucoup des ·. conférences · instituées sou& la directiori
même des·pro(ess'eurs.
. ·.' ' .
.
.
· Pendant le deuxième semestrè de 1858-59, deva'lléant Hi
mise en pra:tiqùe des coi1férences, obligatoires
à
partir du trimestre de novembre, MM.Laurens et Poinêaré
ont bi(m ·voulu en· tentér l'essai-. Ce mode d\nstrùction
sera généralisé. cet hiver
les cours, et ses heureux
·
résultats ne paraissent pas douteux.
' Il e3t facile de comprendre les avantages retirés. par .un
Elève, lorsqu'il est amené à rendre compte de ses principales impressions scientifiques, lorsqu'il est obligé de
coordonner ses idées,. de .les discuter, de les soutenir à
l'aide des notes prises, soit aux cours, soit en lisant les
. auteurs, et lorsque surtout il suit pour ·se guider des mé..:
tb odes indiquées par le professeur qui, avec les autres .··
élèves, lui sert de .public et de · contrôle. JI ne faut pas ·se
dissimuler qu'un surcroît de travail est imposé, ainsi, aux:
Professeurs, car la confé,rence ne doit pas plus être une
leçon où -la forme du discours s'abaisse pour revêtir le ton
d'une causerie, .· qu'une simplé . répétition fastidieuse-des .
leçOns précédentes; Si j'ai bien saisi le sens du règlement,
la conférence 4oit être pour l'élève une précieuse occasion
la preuve orale de tout ce qu'il a
de fournir
acquisde science sur un point bien déterminé, en garant
l'élève des erreurs ou des interprétations fausses, grâcè ii
un travail préparatoire, parfois considérable, du
lui-même. Il ne faut pas s'alarmer des difficultés qui doi-·
vent sans cesse se révéler sur ce terrain où l'élève se pi:é-·
sente, trop souvent, ou mal préparé, ou ne sachant pas sé
servir des moyens acquis,_ou même craignant d'en faire
usage en' public. Ces difficultés devront disparaître , si_
l'on a toujours en vue l'utilité du mode d'instruction dont_
�-
57
il s'agit. En définitive, rien ne semble plus propice.poùl'
donner à la pensée la netteté et la virilité indispensables
pour aborder et atteindre sùrement les problèmes de l'art
médical; et le professorat •·lui-même ne peut .que grandir
en dirigeant ces joûtes scientifiques qui favorisent si hien
la transformation de l'étudiant •en. praticien.· Qu'un jour
les. exercices· chimiques redeviennent accessibles·à tous,
par une modification des conditions pécuniaires actuelles,
et les Élèves pourront acquérir dans toutes les parties •· de
l'enseignement une ·expérience personnelle qui leur est
indispensable.
A ces· considérations, / qui montrent dans quelles voies
les·. Étudiants vont désormais .être. guidés, il faut ajouter
l'indication .des avantages scientifiques faits à l'École . par
les hommes éminents qui· composent la Commission administrative des hôpitaux civils de Nancy.
Depuis quelques années cette Commission a inauguré un
·nouvel ordre de choses sous le rapport des chefs .·des · services hospitaliers et· de leurs divers.· subordonnés .. Tout en
respectant les décisions du Ministère de l'Intérieur, les
Administrateurs des· hôpitaux • de. ·Nancy, . appréciant·les
obligations de l'enseignement supérieur; ont mis leur
propre règlement dans l'harmonie la .plus parfaiteiave.c
les prescriptions ··émanées du· Ministère ·de l'Instruction
publique {1). En définissant . Jes devoirs et les droits de
chacun, ce règlement est devenu un modèle d'organisation déjà fort enviée partout où se produisent des. antagonismes toujours nuisibles au. service. En janvier .1859, Je
·système dont il est ici question a. reçu son entier développement par la nomination d'un troisièmeinterne, et
l'École ne saurait assez remercier l'Administration qui,
(1) Règlement ppur le service intérieur des hôpitaux civils de Nancy approuyé
par l\1. le Préfet de la Meurthe, le 4 avril i8ü6.
�5B
les degrés de sa hiérarcllrn, .a sli,:âppo,rter
·aussi élevées à la,réalisaiiondu bien> ,/.·. --:.
-· Tout ett ·voulaJ:lt: me borner;
;
à·:résumer., à
'•.;grands· traits, les faits les ·pltis importants,,je.. ne pu_ eeis
•
pendant négliger certains résultats scolai'res et les.examens
de fin d'année;·lès admissions;à :llÉcole médicale.:milit;tire
de Strasbourg et·les épretives:subies _ue-des .-titres prov
_. _
fessionnels, .doivenfencore -àttirer _
:
unmomentvotre,atten-
·- t10n. ·
,
- ·): ,._1_:--:;
· ··
. Les examens de fin
ont été en: gé,né.:.
l'al faibles,
en motivant plusieurs ajournements, n1ont
pas permis d'aécorder :de· prix apx.-ÉJ.èvesde cette catégo_rie.
li n'én a pas : été de··mêmè, JieureusènJ:ent; pour' Jes exa::..
·mens de la deûxième :.e t ;de·da troisième _
arïnée .n'études.
-Nous devons des éloges·à'la:secolide
qui
a égalé toutes les bonnes Séries aritérieuresr sous le rapport
de
du travail et de ses i:résultats.• Aussi; combien était attendue avec impatience:;-la :tpublication dans le.
des IlstéS d'admission :à l'École militaire médicale
qui contenaient ·les-'noms de trois ,de· n'os-Étudian-ts de
deuxième· année :(1)(
,vivement, le!:ï nomhre.ux .
Élèves·' qui viennent: de prendre :: ur: .nos ·'regh;tres leur
s
premièrè:inscriptiou,- à ·imiter,-rexemple;quejè <
signale;. ils
ne peuverifsuivre une meilleure
...;
.- Quantaux sessions
en septem-bre, en 'Vue
titres professionnels, elle:; ont ew les résultats ,suivants-:
Dans l'une des sessions, · le' seul candidat inscrit pour .les
examens d'officier 'de santé, êchoùé lors du ·premier
examen. ·21 sages-femmes ont été ad.frtises :à près ·de bonnes ·
preuves de ·capacité, Dans'!' autre·session, sept diplômes de
pharmacien ct un diplôme d'herboriste ·ont. été mérités,
Déjà les candidats ont constaté que l'époque de l'indull
(1) lltJ\L Sommeillicr, Louis, Drio.ut.
'
�59
genee. motivée par . 'Urt .changement de .législation. -·étilit
passée, et, au début de cette année, il est bon de répéter
qu'en septembre prochain les épreuves devront etre plus
sérieuses encore qu'en septembre 1859. Il faut que tout
candidat sache que les exigences salutaires des jurys
d'examen doivent sans cesse suivre le développement des
mo-yens d'instruction . ..L'École de Nancy veut s'opposer
aux études faites .à la-hâte, en vue de titres -profession-:
nels ; elle ne pense pas que le minimum de trois .années
fixé par la législation, pour être dans les conditions de
candidature aux examens d'officier de santé, soit suffisant
pour acquérir la science médicale ; elle ne pense pas qu'on
puisse, à vingt ans, êtreun praticien sérieux. L'École de
Nancy souhaite qu'en atten.dant des modifications légales,
les études deviennent plus fortes . en devenant plus longues
d'une année au moins, ainsi que le comprenait, au reste,
le législateur, . en t 854, en· indiquant le nombre de .· t 4
inscriptions, à prendre par les candidats au titre d'officier de santé. Tout élève, en France, sait bien vite que l'un des
caractères de l'honnêteté médicale est l'élévation de l'instruction personnelle au niveau de la science générale, et
il doit penser, aussi, que l'un des caractères de la.moralité
d'un jury d'examen est de constater, pour chacun des
candidats, qu'il possède, dès l'entrée dans la carrière professionnelle , cette honnêteté médicale qui doit toujours
couronner les autres qualités exigées du praticien.
M. le Recteur a clos la' séance, en donnant la parole à
M. le Professeur secrétaire de ·l'Ecole de médecine, polir
proclamer les prix décernés à MM. les Elèves en médecine
et en pharmacie.
��
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Title
A name given to the resource
1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
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Université Impériale / Académie de Nancy
Source
A related resource from which the described resource is derived
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Title
A name given to the resource
Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859
Subject
The topic of the resource
Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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ba1f017e14afec7c9e1fb2894ed801e3
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Text
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�RENTRÉE. SOLENNELLE
1
DE L'ENSEIGNEMENT . SUPÉRIEUR.
�UNIVERSITÉ IMPËRlALE,<,
ACÀDÉJ\IIE DE NANCY.
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET .DE
L'ECOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 15 No"Yembre 1869.
NANCY; .
GI\IMBLOT,
yE
RAYBOIS ET C1E,
Place Stànîslas,
DE
7, et rue Saint-Dizier, f2ll.
1859.
DE NANCY,
��PRIX ACCORDÉS
PAR
PUBLiQUE.
s:· E • . LE ' MINISTRE
.
DE L'INSTRUCTION
l'fiENTIONS llONOIÜBLEs.
RÉSULTATS DES
CONCOURS.
Prix et 'ollentlona honorables.
Les Professeurs de l'École de médecine .et de
Conseil, Je :i f .· novembre 18.i.>9, ()nt décerné Jes · récompenses :;mnÜelles
dans l'ordre suivant :
.
.
·
· . .
1°: ÉLÈVES EN IIIÉDECIRE.
ni:uxti:ME · ÂNNËE
1"' Prz":r. 1\f;
2• M.
n'tTriDÊs. ··
(Albert),;de Nancy (Meurthe).
(Albert), de Maizières (Ardennes).
SoMI!i.EILLIER
CANTON
Mention honorable.
M. Loms (Alfred}, de Roville (Meurthe).
TROISIÈlllE ANNÉE D'ÉTUDES.
Prix unique. 1\f.
ViGEL
(Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
PRIX SPÉCIAUX l'OUR LA RÉDACTION DES OBSI!IlVATIONS CLINIQUES.
CLIIIIQUil CHIRURGICJ.LR,
,,., Prix. M.
(Albert).
1\f. Loms (AUred).
2•
y:
2• ÉLÈVES Eii PIW\IIIACIE.
PREMIÈRE ANNl'!l! D'ÉTUDES .
Mention honorable.
l\f.
CLAiJDE
(Marius), de Saint-Nicolas (Meurthe).
�62
.Mention honorable. ·
M.
DIDELOT
(Victor), de Bulligny (Meurthe).
RÉSULTATS DES CONCOURS.
A la suite du contoU:IlS:OUV;ert, ,leA6juiUe.t o
t8,i)9, pour deux places
d'interne, ont été nommés :
' ·, Ml SôinitE'ù:tiEii'·(Albert).
·
· ·'· · ··
' 'M; 'Fi.oâi!ioiTIN f
(Sigisbett))' d'à· Gugney.,..sous"-Vaûdémont '(Meurthe);·.
A la suite du concours ouvert pour les fonctions de ·préparateur-aide
des cours d'anatomie 'et de:.physiOiogie?a été nommé :
M. FLORENTIN
,e
d
(Meurthe).
A la suite.du concours .ouvert. pour lapJace dlaide du coprs de médecine opératoire, .a. ,été nommé : :.•
M. LECtÈRE (Alphonse), de Nancy (Meurthe).
���Nancy, imprimerie de veuve RaybOis, rue du faub. Stanislas, s.
�
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1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
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1859
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The topic of the resource
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
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Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
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1859
Contributor
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE.
Le lundi, i5 novembre 1858, les Facultés des sciences et des
lettres et l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de
Nancy ont tenu leur séance solennelle de rentrée, sous la présidence de lU:. le Recteur de l'Académie, assisté de trois de MM. les
Inspecteurs d'Académie du ressort.
Après la messe du Saint-Esprit, qui a été célébrée dans la
chapelle de l'Evêché, le Conseil académique et tout le corps en-:
seignant· sont ventis, prendre place dans le gt·and salon de l'Uôtel
de Vi!le.
Les premières autorités du département et de la ville et l'élite
de la population nancéienne
à cette solennité. Au premier rang on remarquait M. Lezaud, premier Président de la
Cour impériale, }}gr l'Evêque de Nancy, premier aumônier de
l'Empereur, M. Albert Lenglé, Préfet de la Meurthe, M. le Général Ambert, MJ\1. les Députés Viard et Drouot, lU. le premier
Avocat-général Alexandre, 1\'I. Pene, adjoint au 1.\'Iaire de Nancy,
1\'1. l'abbé Bureau,. etc.
llf. le Recteur a ouvert la
par un discours qui est
�6
reproduit plus loin, et a donné successivement la parole â lU. le
Doyen de la Faculté des sciences, à M. le Doyen de la Faculté
des lettres et à M. le Directeur de l'Ecole préparatoire de médecine el. de pharmacie. M. le Professeur secrétaire de l'Ecole de
médecine a proclamé ensuite les prix décernés à MM. les Elèves.
en médecine et en pharmacie.
�DISCOURS
PAl\
l\l. LE RECTEUR DE L'ACADEMIE DE NANCY.
1\loNsEIGNEuR,
1\hssmuns,
Par une heureuse coïncidence l'époque de la solennité qui
nous rassemble est celle de l'une des sessions du Conseil académique, et celte
investie de la grande mission de veiller
au nom de la religion, de la société et de la famille sur l'éducation de la jeunesse, donne chaque année à nos travaux, par la
présence de ses membres au milieu de nous, le plus puissant des
encouragements. Que les hommes éminents qui la composent me
permellent de leur témoigner ici ma reconnaissance!
S'il est une proposition qui, à force d'être redite, tienne, suivant
une expression de Massillon, de la bassesse, de la trivialité du
proverbe, c'est assurément cette th,èse tant de fois reproduite de
l'utilité, de la diguité d·es lettres el des sciences. Eh bien! lUessieurs, ce lieu commun rebattu, je me vois 'amené à le reprendre
encore devant .vous, devant un auditoire si éclairé, si poli, si pénétré déjà des vérités dont je vais
Peut-être me le
pardonnerez-vous, quand j'aurai complétemenl développé ma
�8
L'œuvre du Créateur présente deux ordres de faits marqués de
caractères si opposés, que l'on comprend difficilement qu'il ait jàmais èté possible de les confondre. Elle nous montre d'un èôté la
matière et ses lois, de l'autre les choses de l'esprit et de l'âme.
Ici l'impulsion que la vapeur, que l'èlectricite communiquent aux:
corps; là ces directions qu'uiÙ:J force intelligente, qu'une activité
libre imprime aux actions de l'homme, et, souvent, à la matière
elle-même.
Aveugles dans leur marche, les· agents de la nature physique
vont droi_t devant eux : l'observation la plus attentive ne découvrirait pas dans leur allure la moindre trace d'hésitation, de choix,
de délibération: tout ce qui leur fait' obstacle, ils l'emportent ou
le détruisent : ils ne se détourneraient pas de leur voie pour prévenit· un affreux. désastre, pour empêcher la ruine d'un monde.
Combien sont différents les fàits qui relèvent de l'intelligence et
de la volonté! au lieu de 'ces terribles machines dont l'énergie
brutale ne laisse parfois à sa suite qu'épouvante et désolation,
nous voyons une puissance, douée d'une admirable souplesse,
prompte à tout prévoir, habile à vaincre les difficultés, ou bien à
les tourner, quand la prudence ordonne de ne pas les aborder de
front.
.
A ces traits, Dlessieurs, vous avez reconnu <t ce roseau, le plus
:» faible de la nature, mais roseau pensant,'» et, avec Pascal, vous.
répétez: <t quand l'univers l'écraserai!, l'homme serait encore plus
:» noble que. ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avan- ·
» tage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.»
besoin d'ajouter que la grandeur de l'esprit humain ne
tient pas seulement à ce que l'homme a reçu du Crêateur la faculté de savoir et de comprendre? qu'elle résulte aussi de ce que
ce don de la pensée nous permet, dans bien des cas, de dominer
les choses du dehors, de les diriger, de les faiœ servir à nos he.:.
soins, de les rendre aussi profitables qu'elles pourraient devanir
menaçantes et nuisibles, si Dieu ne nous avait donoé les moyens
d'y mettre la main? arriver au vrai est,. assurément, t!Il de nos
priviléges; mais, dans les conditions de notre existence
plus
actueile, faire ce qui est utile et hon est une perfection plus grande
�encore. Savoir n'a tout son prix pour nous que lorsqu'il nous
amène à pouvoir.
on
Dans le monde
je te devance,
:Malheureux qui rève ou qui pense,
Heureux èelui qui sait agir!
Ct>s vers, d'un poële, qui cède d'ordinaire à d'.:llltres inspirations, de l'auteur des Bretons et' de 11/arie, reproduisent une vérité, que je crois certaine. Ils rappellent, non sans garder quelque
trace de l'exagération naturelle à la poésie, que notre destinée,
ici-bas, est, avant toul, le travail et l'action.
Or, ce principe intelligent et libre ouvre à l'hommè les tré"'
sors de la science, en même temps qu'il prèpare pour lui les
conquêtes de l'industrie, et le corps enseignant est chargé du soin
d'en diriger la culture, d'en assurer le développement. Il sait tout
ce que réclament de dévouement des fonctions auxquelles se rattachent à la fois, et la dignité de notre nature, et les pt·ogrès de la
richesse publique. Plus la tàche est noble et grande, plus les obligations qu'elle impose sont étroites et nombreuses; c'est, lUessieurs, pour mieux montrer toute l'étendue de ces devoirs que je
me suis laissé aller aux réflexions que vous venez d'entendre •
•Je suis heureux d'apporter ici l'assurance. que, durant le cours
de la dernière anaée scolaire, aucune partie de cet important
mandat n'a été négligée dans le ressort de l'Académie de Nancy.
Grâce aux efforts éclairés de 1\UI. les Préfets, gràce à la munificence des administrations départementales et communales'
nous voyons approchet· le moment où l'instruction élémentaire,
distribuée avec une généreuse pr()fusion aux populations laborieuses des villes el des campagnes, aura pénétré partout où elle
doit arriver. Le perfectionnement des méthodes, l'habitude que
prennent les maîtres de veiller avec une égale sollicitude à l'éducation des enfants et à leur instruction, d'affermir en eux le bon
sens, de leur ·donner sur toutes choses des idées sages et pratiques, de développer dans ces jeunes àmes le sentiment du respect, les affections pieuses, la religion du devoir, nous donnent
d'ailleurs l'assurance .que nos écoles primaires élevent pour le
�10
pays une .génération forte et saine· de citoyens uliles, honnêtes,
judicieux, sincèrement dévoués à la ·patrie et au prince qui la
gouverne si glorieusement.
Même progrès pour les études secondaires. Les lycées impériaux, les colléges, les établissements privés ouverts à cet enseignement voient s'accroître, chaque année, la jeune population qui
les fréquente. Tout promet aux professions savantes, aux divers
publics que les .écoles du gouv'ernement alimentent, aux
rangs élevés du commerce et de l'industrie des hommes qui, joignant aux garanties d'une forte culture religieuse et mm·ale celle
d'une instruction appropriée aux besoins de notre époque, sauront s'élever à la hauteur des destinées que semblent annoncer au
pays les merveilleuses découvertes de la science, les étonnantes·
révolutions qu'elle a réalisées de nos jours.
Pour compléter cette rapide revue des différentes branches de
l'enseignement, il me resterait,
à vous parler de l'instruction supérieure: mais j'ai besoin, avant d'aborder cette partie
de mon sujet, de ramener, un moment voire attention sur l'ensemble de notre système d'éducation publique.
On ne pouvait guère espérer que la réforme qu'il a subie dans
ces derniers temps, et que l'esprit de notre époque rendait nécessaire, s'arrêterait du premier coup, sans hésitation ni tâtonnement, à la limite précise où cesse l'avantage d'améliorer, où commence le danger d'innover. Les choses de ce monde vont d'un
autre pas; avant d'arriver à un état définitif d'équilibre, elles oscillent autour du point où elles viendront enfiG se fixer. il était.
donc facile de prévoir que l'on aurait à prendre conseil de l'ex- .
périence, à demander au temps les moyens de perfectionner i'organisalion nouvelle, et de ramener à une juste mesure ce que les
pt·emiers essais auraient eu d'excessif.
Personne, assurément, ne pouvait mettre au service de celle
œuvre de tempérament et de sagesse une raison plus ferme, plus
de circonspection, plus de prudente réserve, que le magistrat éminent qui est aujourd'hui à
de l'Université.
Aprè!l avoir donné aux fonctionnaires de l'enseignement, et,
tout d'abord à ceux qui occupent les rangs les plus modestes de-
�11
la hiérarchie universitaire, despreuves
paternel
M. le
lllinistre de l'Instruction publique a montré, dans une sét·ie dP.
mesures lentement
que sa sollicitude éclairée pour les
choses égalait ses bienveillantes sympathies pour les personnes.
Les modifications introduites dans le régime de l'école normale supérieure; les conditions de l'agrégation modifiées; les
épreuves qui conduisent aux grades devenues plus sincères, plus
fa,•orables aux candidats qui sont en mesure de faire preuve
d'une éducation littéraire sérieuse et de bon aloi; tels ont été les
principaux objets de ces réglemenls qui, sans changer les bases
du plan adopté en 1852, ont rendu aux maitres, aux élèves, à la
société, des garanties dont la nécessité s'était révélée.
Je me borne à indiquer ces nombreuses améliorations : mais il
en est une dont l'importance réclame une mention plus détaillée;
Elle se rattache d'ailleurs d'une manière intime à l'enseignement
supérieur, objet spécial de notre réunion. Je veux parler du décret du 23 aoùt dernier, qui rétablit pour les étudiants des
enliés de médecine, aspirant au doctorat, l'obligation de produire,
avant de prendre leur première inscription, le diplôme de bachelier ès lettres.
« Il faut,» disait M. le Ministre, dans le rapport à la suite duquel est intervenu le nouveau règlement, <<il faut qne la médecine,
» luttant contre les maladies de l'homme, connaisse l'homme tout
> entier, dans sa double essence physique et morale; c'est en
» spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'en» seignements positifs, que notre époque a si largement constitué
» l'art de guérir, et l'a placé au sommet des professions sociales.»
Le médecin digne de ce titre, a besoin de toutes les ressources
d'un esprit juste et pénétrant. Pourquoi donc serait-il dispensé de
faire preuve d'une forte éducation Jiitérafre? « de ces études, » cc
sont encore les expressions du rapport à l'Empereur, «qui don» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plus déli> cales etles impulsions les plus heureuses?»
Nos pères plaçaient bien haut dans leur estime l'art d'Hippocrate et de Galien. Nous trouvons à ce sujet, dans les statuls
publiés en 1598, sous le règne de Henri IV, de curieux détails.
'
1
�f2
Si déjà l'on n'exigeait plus, à ceUè époque, du licencié et du docteur en médecine, comme on l'exige· du· ministre des autels, la
condition du célibat qui h.Ji avait été longtemps imposée, c'était
encore avec toute la solennité d'une cérémonie religieuse que la
Faculté procédait la coliaLion dè ses grades. Réunis en grande
pompe dans une des salles du palais épiscopal, les récipiendaires,
à genoux et la tête découverte, recevaient du chancelier : licentiam et facultatem
interpretandi et faciendl medici""'
nam, hic et uhique terrarum.
Le respect me ferme la bouche et m'empêche de pousser plus
loin cette citation. Elle se termine, dans le statut, par la formule
que l'Eglise emploie pour tous les actes qu'elle veut marquer
· d'un caractère auguste et sacré.
Vous 1e voyez,
les médecins, votre belle profession était
encore, à la fin du XVI• siècle, considérée comme un sacerdoce.
On allait même, afin de maintenir la dignité de l'mdre, ordini
enim medici dignitatem puram integ1·amque conservari par est,
jusqu'à exiger des gradués le serment de ne pas exercer la· chi·
rurgie, qui était alors mise au rang des arls manuels.
Ce n'est plus déroger, nous le savons, que de joindre aux théories les plus élevées, j'ai. presque dit aux inspirations du génie
médical, la dextérité que réclament les délicates opérations dont
les progrès de l'anatomie ont enrichi l'art du chirurgien. Toutefois, 1\'Iessieurs, le sentiment qui avait dicté ces vieux usages, qui,
par leur naïveté, ont peut-être amené le sourire sur vos lèvres,
n'a rien perdu de sa vérité ni de sa force.
Loin de moi la pensée de rabaisser aux yeux de nos jeunes
étudiants en médecine l'importance des études
Puissent-ils, au contraire, apporter une nouvelle ardeur à profiter des
leçons qui ont pour ohj.et l'anatomie, l'histoire naturelle, la chimie, la matière médicale ; en un mot, toutes les parties du programme réglementaire! mais, en même temps, qu'ils n'oublient
jamais, la considération et le succès sont pour eux à, ce prix,
qu'après avoir consacré de laborieuses veilles à l'observation attentive de la structure du eorps humain, et des accidents sans
nombre donl il est le théâtre, ils n'auraient accompli que la moitié
a
�13
de leur tâche, s'ils négligeaient les moyens
à là connaissance des phénomènes moraux qui accompagnent les affections morbides, et souvent les modifient. Le médecin doil lire
dans notre âme, aussi sûrement qu'il sait reconnaître l'état patho:
logique de nos organes. Habile à saisir la pènsée du malade, le
sentiment qui l'agite, le désir qui le tourmente, à interpréter une
parole échappée au délire de la fièvre, un regard où se trahit le
secret que l'on voudrait cacher, il saura trouver le conseil qui
encourage, le mot qui console. Là, nous le savons tous,, est souvent le remède le plus certain.
Or cette pénétration, cette aptitude à saisir le sentiment et la
pensée jusque dans leur expression la plus fugitive, dans leurs
nuances les plus délicates, rien, vous ne l'ignorez pas, Messieurs,
n'est propre à les faire naître, à les développer, comme l'étude"
des lettres. Rarement le médecin, dans la pratique de son art,
peut donner à ses raisonnen1ents ce degré d'exactitude et de pré-.
cision que le mathématicien met dans ses déductions. Des conjectures, des probabilités, une sorte de divination, tels sont d'ordinaire les guides qu'il est obligé de suivre. Il ne viserait pas sans
danger à plus de rigueur. Le tact prompt et sûr qui doit lui
servir de guide s'accommoderait mat des allures de l'algébriste ou
du géomètre. Cette exquise finesse d'appréciation est le fruit
'·
naturel de l'étude des belles-lettres.
Le règlement du 25 août a été rédigé sous l'impression de ces.
vérités, au point de vue des progrès de l'art de guérir, comme à
celui de la dignité du corps médical, ce décret ne peut maoquet·
d'être accueilli avec une vive gratitude.
Nos trois établissements d'instruction supérieure apportent à .
poursuivre leurs travaux la consciencieuse régularité, l'ardeur et
le dévouement qu'ils n'ont cessé de montrer depuis leur création.
Il était à craindre, en ce qui concerne particulièrement la Faculté des sciences, qu'après la première période triennale, au
moment où les professeurs auraient à enseigner de nouveau ce
qui avait déjà fait le sujet de .)eurs leçons, l'auditoire ne se renon·
velàt pas d'une manière complète. L'épreuve a été traversée avec
succès. On peut donc regarder l'avenir de cet enseignement
comme assuré.
�14
'Pénélrés tous· d'un même sentimenl, ammes du vif désir· de
soutenir la religion des lettres, que l'on dît en péril, de
de propager le goût ·des choses de l'espr·it, et, surtout, de faire
servir cette haute culture de l'intelligence au profit moral des
hommes, l\01. les professeurs de la Faculté des le,Ures ont continué ùe consacrer à t'œuvre commune tout ce qu'ils ont de force
e'! de talent.
L'École de médecine a pu regretter de ne pas voir autour de
ses chaires un auditoire plus nombreux. Son zèle toutefois n'en a
pas <été refroidi. Elle sait que l'on ne mesurera pas la valeur
ses services au nombre, mais aux succès des élèves qui suivent
ses cours. Sons ce rapport, les derniers examens ont prouvé
qu'elle était restée digne de ses honorables antécédents.
Dans une récente et solennelle occasion, M. le l\'linistre disait
du haut enseignement en général « qu'il se distingue en France
» autant par la sûreté de ses docll'ines que par l'éclat de ses con·
» naissances ou de ses talents.» Les Facultés de Nancy justifient,
pour leur part, ce bel éloge. Un juge dont personne ne mettra la ·
compétence en doute, le membre de l'Académie française, le
critique éminent que l'autorité supérieure a mis â la tête de notre grande école normale, pal'ce qu'il était à ses yeux « l'homme
» de lettres par excellence, celui qui représente peut-être le
» mieux parmi nous les saines traditions littéraires si chères à
»
impériale, » l'tl. Désiré Nisard, sortant de nos cours,
me félicitait naguère, avec ce ton ému, avec cet accent d'une
sincère conviction, de me trouver à la lê!e d'un corps de professeurs qui unit à un si haut degré les dons de l'esprit aux plus
précieuses qualités du cœur.
La crojx que vous voyez, pour la première fois, briller sur la
toge de M. le Doyen' de la Faculté des lettres est venue, Messieurs, donner depuis une sanction officielle à ces paroles de
satisfaction.
Une seule circonstance, le suffrage de ses confrèl'es, pouvait
ajouter encore, pour le nouveau membre de la Légion d'honnem·
au prh: d'une si éminente distinction, cette consécration ne lui a
pas manqué. Dans une lettre que vous me pardonnerez de citer,
�15
parce qu'elle honore ceux qui Pont écrite et celui qui en était
l'objet. Les collègues de M. Benoit me disaient : « Si nous
nions pour notre digne chef la distinction que nous sollicitons
» pour lui, ce serait pour chacun de nous la meilleure récompense
l> de nos travaux et de nos efforts individuels. })
Malgré mon désit· d'abréger, malgré ma crainte d'avoir déjà.
mis votre patience à une trop
épreuve, je ne puis,
sieurs, terminer cette allocution sans acquitter, au nom de l'Uni.;
versité, une dette de reconnaissance.
Ancienne résidence· d'une cour brillante et polie, royal séjour
du philosophe bienfaisant, capitale de l'excellent pays de Lorraine, centre autour duquel rayonnent lous lès intérêts de l'une
des régions les plus belles de notre belle France, la ville de Nancy
a confiance dans ses destinées.
Un décret récent en a fait. le chef-lieu d'un vaste gouvernement
militaire. Les chaleureuses acclamations qui ont salué l'arrivée
dans nos mm·s de l'hôte illustre que cet acJe de la volonté de
l'Empereur y amenait, prouvent que lès sentiments de notre
intelligente et patriotique population ne sont' pas au-dessous de la
position que la force des choses prépare pour elle.
Maintenant, est-il besoin de vous dire que les administt·ateun;
de celte noble cité savent comprendre les
qui naissent
pour elle de son passé et de son avenir? Le palais que la ville.
élève en ce moment aux lettres et a·ux sciences le proclame assez
hautement.·
Qu'il s'agisse de construire un atelier, une usine, l'économie la
plus sévère devra présider aux travaux; il
comme on le
dit dans la langue de l'industrie, réduire le plus possible Je prill;
de rer;ient, les frais génémux. En pareille matière, on ne saurait
apporter trop de soin à diminuer les charges, afin, d'augmenter le
produit net.
Appliquera-t-on les mêmes calculs quand il sera question de
l'une de ces idées immuables, de l'un de ces impérissables principes qui dominent les changements de la matière, les mobiles
intérêts de l'industrie!
Ces imposantes cathédrales que nous a léguées le moyen âge,
�16
l'admirablè église de Saint-Pierre,les cMlèaUt de nos rois, les pa:..
lais de la justice ou des arts, tout ce qui réveille l'idée de la divinité, de l'autorité, de la grandeur morale, du bien, du juste, du
beau, se mesure d'a prés
règles. Ce qui. parle du ciel,
doit pas être fragile, mais solide el durable.
Honneur à l'administration assez noblement inspirée pour comprendre de pareilles vérités, assez généreuse pour doler ses
éco.les de haut enseignement d'une demeure digne des grandes
idées qu'elles représentent!
Il est bon, croyez·le, Messieurs; de montrer à la masse d'une
.population pl!r des signes extérieurs et sensibles, en quel degré
d'estime on tient les choses de l'esprit et de l'âme. En agit· ainsi,
c'est prêter un puissant con9ours aux efforts que fait le Gouvernement de l'Empereur pour assurer la grandeur et )a prospérité
du pays.
ne
�RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÈ DES ,SCIENCES.
MONSIEUR LE RECTEUR,
l\fONSEIGNEUR,
MESSIEURS,
L'immortel créateur de l'Université impériale, en inslituan.t les
Facultés des sciences, semble avoir prévu, avec l'inspiration du
génie, l'impor.tance que devaient acquérir les études scientjfiques
dans nos sociétés modernes. Ces Facultés ne conduisent pas, il est
vrai, comme celles de droit et de médecine, directement à une
profession déterminée ; les connaissances qu'elles répandent
autour d'elles sont générales, mais utiles etmême indispensables
dans un grand nombre de caniéres , qui, sans l'appui de la
science, ne peuvent être parcourues avec succès. Aussi Napovoulu que les portes de ces établissements fussent
léon I••
largement ouvertes, que l'accès en devînt facite à tous ceux qui,
ayant puisé ·dans nos établissements d'enseignement secondaire
les premiers éléments des sciences, ont la noble ambition de se
livrer à des études plus élevées et plus fécondes. Certaines fonctions publiques, exigeant des candidats, qui aspirent à l'honneur
de les remplir, une instruction scientifique plus ou moins étendue,
c'est aux Facultés dés sciences qu,'a
confiée la mission de çon·
2
�18
férer les grades, qui deviennent· ainsi, en faveur dç ceux qui les
obtiennent, une garantie d'intetligence,d'habitùdes du travail et
de connaissances acquises. Tel est
double but qui leur a été
assigné par leur fondateur (t} ; mais par la force même des choses,
l'enseignement s_upérieur conduit presque nécessairement les
qui en sont chargés, à des recherches nouvelles ;
encouragés, du reste, par tous les hommes éminents qui, depuis
cinquante ans, se sont succédés dans la direction du Ministère de
l'Instruction publique, ces travaux scientifiques, enlrepris dans
tous nos grands centres d'enseignement pendant une période déjà
longue, n'ont pas été sans résultats pour l'avancement des
ces, et les annales de nos sociétés savantes viendraient au besoin .
fournir la preuve de ce que j'avance. Ces trois ordres de considérations me tracent naturellement la marche que je dois suivre
dans ce compte rendu; je passerai successivement en revue l'enseignement, la collation des grades et enfin les
particuliers
des professeurs.
le
ENSEIGNEMENT.
Nous sommes restés fidèles aux tendances que nous avons
suivies depuis l'origine de notre jeu [le l!'aculté; nous avons
continu.é à divi$er notre enseignement en deux série$ de cours,
les
plus spécialement théoriques, les autres plus essentiellement pratiques.
I. Dans nos leçons théoriques, ·nous avons, pour la seconde
fois, terminé le cours complet d'études, que les instructions ministérielles nous prescrivent de parcourir dans une période de
deux années. Si celte marche a l'avantage de ne pas prolonger
outre mesure le temps que les étudiants doivent passer prés des
Facultés, elle me condamne à dérouler fréquemment sous vos
yeux le même tableau .des matières enseignées; il m'est bien
difficile de vous présenter, sous des aspects nouveaux, l'énumération d'actes, qui se produisent constamment dans le même ordre
(i) Décret organigue du i7 mars !808.
�........ 19·
et sous des formes très-peu variées. J'ai cru dés: lorll cohvenâhle
de ne pas donner une grande extension à cette p'artië de mon
rapport, pour ne pas trop fatiguer votre attention.
1\1. Nicklès a professé, cette année, la chimie minérale eL il a
suivi la même marche, que nous avons indiquée dans notre
compte rendu de 1856. Nous devons ajouter toutefois, que' notre .
collègue a eu soin de tenir son enseignement au courant des dé ..
couvertes principales, qui se sont produi'tes, depuis deux années,
dans .le domaine de la chimie minérale. Ainsi la question des
équivalents des corps simples a fait un pas important; de
velles propriétés orit été reconnues à quelques métalloïdes, tels
que l'iode et le silicium ; la préparation des métaux alcalins, tels
que le sodium et l'aluminium, s'est simplifiée; un nouveau procédé, plus facile et moins insalubre que celui de Leblanc,
giné par notre concitoyen, le docteur AntoninTurk, pour extraire
la soude du sel gemme, a été l'objet d'essais nombreux de la part
de M. le professeur Nicidês et, sous son inspiration, il s'est fondé,
près de Nancy, un grand établissement destiné à exploiter cette
découverte.
M. Chautard, pour rendre ses ·le<.;ons de physique accessibles et
profitables au plus gt·and nombre, a divisé,;son enseignement en
deux cours distincts, l'un purement expérimental, l'autre enlié·
rement théorique et destiné aux candidats à la licence ès sciences.
Dans le cours expérimental, il s'est d'abord occupé des propriétés
moléculaires des corps et d'une classe de phénomènes qui dépen.dent intimement de ces mêmes propriétés, nous voulons parler
de l'acoustique. La production et la transmission du son, la théo" _
rie physique de la gamme, ainsi que des différents instrùments
de musique ont été l'objet de ses leçons du premier semestre.
Dans la seconde partie de l'année, après avoir rappelé les propriétés générales des rayons lumineux, il a étudié spécialement
la réfraction et la polarisation de la lumière; il a pu réaliser;
devant ses auditeurs, au moyen des riches collections de feu notre
compatriote, Alex. de Haldat, mises généreusement à sa .disposition, les nombreuses et magnifiques expériences de polarisation
chromatique et de polarisa.tion circulaire. "
�20
'Le C(mrs de p'hysique mathématique a été consacré à l1étude
•île la chaleur, notamment de la calorimêtrîe.
1\'I. Lafon, dans son cours de .mécanique rationnelle, après
:avoir·étudiéle mouvement des corps solides, a examiné les. causes
'Où 'forces qui le produisent. Il a· consacré plusieurs leçons aux
mouvements relatifs, et les principes qu'il a établis lui ont permis
de dolnrer l'explication de la belle expérience de Foucault sur le
Il a exposé ensuite le principe des vitesses virtuelles et il
en a L'lit plusieurs applications importantes; le théorème de Carnot,
pa:rexemple,quijoue un si grand rôle dans l'étude des machines, a été
démontré d'une manière générale. Passant enfin à des phénomènes
plus complexes, il s'est occup,é du pendule composé, du pendule
balistique et de la rotation d'un corps autour d'un point fixe, ce
qui; l'a conduit à
d'une manière complète la théorie des
engrenages, des volants et des régulateurs à force centrifuge.
M. Renard a démontré la première partie du calcul différentiel,
en suivant régulièrement Je programme de la licence ès sciences
·mathématiques.
J'ai consacré, pendant le semestre d'hiver, deux leçons par
'semaine à la Zoologie proprement dite. Après .avoir étudié les
questions générales, qui servent de hase à cette. belle, science, j'ai
exposé rapidement l'histoire naturelle de l'homme et des races
humaines ; mais l'organisation générale des quatre classes d'animaux vertébrés, de leurs différents ordres, et enfin des notions
assez étendues sur les espèces utiles à l'homme, ont été l'objet
principalde cet enseignement.
J'ai consacré en outre, pendant le même semestre, une leçon
par semaine à l'étude de l'anatomie et de la physiologie comparées. J'ai exposé dans ces leçons les modificati.ons que présentent
dans la série animale les organes de nutrition, et expliqué le mé·
canisrne des fonctions qu'ils exécutent•
Pendant le semestre d'été, j'ai démontré , les principes sur
lesquels reposent les. classifications botaniques. et étudié avec
détails les principales fall:lilles naturelles que
le règne
végétal.
II. Nos cours pratiques, destinés spécialement· au.l élèves d.es
�21
sciences appliqùèes, et que fréquentent toùjourùveli assidûilëles
jeunes gens de la ville, qui se 'destinent à l'industrrè ou aux di:.
verses professions mécaniques, ont suivi leur marche régulière et.
rien n'a été changé à leur
Dans le cours de ·chim:ie. appliquée, M. Nicklès s'est uticupé'
spécialement des ·substances ·minérales qu'on rencontre dans les
terrains secondaires 1 constituant la presque totalité dll sol 'du
département de la 1.\leurthe et qui sont exploitées pour lès besoins
de nos industries locales. Les matériaux de constructions qùe ces
terrains fournissent, les grès, les calcaires, les ealeairés' hydrauli"
ques, le plâtre, les ai·giles, les marnés argHeuses, etc., ont été
d'abord étudiés. Puis passant 'aux minéraux proptementdits, tels
que le sel gemme, les ·minerais de fer et de n1anganèse, les pyri·
les, les croprolilhes, etc., il a établi leur mode de·gisément et leurs
principaux caractères physiques et chimiques. Ces connaissances
préliminaires seront acquises aux auditeurs, lorsque l\1 •. Je pro·
fesseurde chimie traitera de Pe:x<ploitation et de la mise en œuvre·
de ces mêmes. minerais, tâche qu'il se propose d'entreprendre
pendant l'année scolaire qui s'ouvre aujourd'hui.
Dans son cours de physique appliquée, lU. Cbautârd, aprèS·
avoir indiqué les principales sources d'électricité, s'est
d'une manière spéiJiale, sur celles qui sont d'un empl()iîmm:édiaf:i
dans l'industrie. II a été ainsi conduit à l'étude de
mie, à laquelle lès arts métallurgiques empruntent des procédés
nouveaux ·pour·extraire les métaux; le doreur, les moyens de se,
soustraire aux dangers d'une profession pénible·etinsaluhre; le·
mouleur, la faculté de reproduire, d'une manière aussi ·prompte
que fidèle, les détails les plus délicats d'un dessin. Nommer lâ
galvanoplàstie, c'est résumer en un seul mot l'une des plus admirables conquêtes de l'industrie contemporaine.
M. Renard a enseigné la géométrie descriptive eL ses applications à la théorie des ombres, à la perspective, 'à la ·coupe des
pierres et à la t6pographie; Celte dernière partie: du cours ne
. pouvait se borner à de simples ·démonstrations théoriques; comme
les années précédentes, les auditeurs' de son cours ont été éonduits
sur le terrain, où ils ont pu être initiés au maniem·ent 'des instrumenls et à la pratique des travaux topographiques.
�22
-'·
: M; ·Làfon a fait cette ·année le cours complel de mécaniqueappliquée. Désirant meUre son enseignement à la portée de
il a pris soin de simplifier, autant que possible, la démonstration
des formules, dont il a fait usage. Il s'est appliqué également à
appuyer la théoriè sur de nombreux exemples, choisis dans les
1
usines du pays. II a visité lui-même, cette année, un certain
n.ombre d'établissements de ce genre; il y a étudié les machines
employées dan.s nos diverses industries; il a. poussé même ses.
explorations dans les vallées de la chaîne des Vosges et dans la
plaine de-l'Alsace.
M. le docteur L. Parisot a continué à s'associer à nos travaux.
Ses savantes leçons ont eu, cette année, spécialement pour objet
l'étude de l'llygiène dans ses rapports avec les professions. Il ne
pouvait traiter un sujet plus important et d'une utilité plus pra·
tique pour ses nombreux auditeurs.
Des herborisations ont eu lieu, chaque semaine, pendant tout
Je semestre d'élé. Ces excursions scientifiques dans la campagne,
qui ont pris naissance, il y a trois siècles, dans les Facultés de
médecine et qui n'ont jamais cessé d'être en usage dans toutes les
Universités de l'Europe, constituent le moyen le p.lus. efficace
d'inspirer aux jeunes gens le goût des sciences botaniques. Nous.
n'avons pas dù les négliger et priver nos auditeurs de cette
source d'instruction.
Des manipulations de physique et de chimie et des conférences
Sllr la zoologie ont eu lieu comme par le passé. Enfin les travaux
graphiques, pour lesquels depuis trois ans, M. Mélin nous prête
son concours dévoué, sont venus compléter notre enseignement
des sciences appliquées.
COLLATION DES GRADES'.
La Faculté a été appelée cette année, à conférer pour la première·
fois le diplôme de docteur ès sciences. Ce grade élevé, auquel des Ira ..
vaux sérieux et des épreuves difficiles permettent seuls d'atteindre,
a été accordé à M. Schlagdenhaufen, qui, deux ans auparavant,
avait conquis celui de licencié ès sciences physiques avec dis-
�tinction. Les thèses qu'il a soumises au jugement de·Ja·Facult6
ont pour objet, la première des Recherches sur le
dé
carbone; la. seconde est im Essai sur la polarisatlon du' quartz.
Dans sa thêse de chimie, lU. Schlagdenhaufen a examiné suc-.;;
cessivement, quelle est l'action qu'exerce, sous .l'influence de la.
chaleur et d'unè' haute pression, le sùlfure de carbone sur l'eau,
sur
oxydes métalliques, sur l'ammoniaque et les composés,
dont cette substance est la base et enfin sur les acides. minéraux.
Dans une seconde série d'expériences, il a traité les acides de.
différents genres et plusieurs de leurs combinaisons avec les oxydes, non plus·dans un tube scellé. et sous pression, mais dans un tube
ouvert, chauffé au rouge et sous l'action du sulfure de cârbone en.
vapeurs. Toutes ces recherches l'ont conduit à constater un certain nombre de faits curieux et complétement nouveaux pour Il(
science.
Sous ce dernier point de vue sa thèse de physique n'offre pas
le même intérêt; les conclusions lnême de ce,second travail n'ont
pas pam appuyées sur un nombre suffisant d'expériences;< mais iL
y a faît preuve néantrioins,de connaissances solides.
Dans la discussion,·
candidat a exposé avec beaucoup de
netteté les résultats de ses< recherches; il< a répondu, avec non
moins de précision, àux observations qui lui ont été présentées et
il a démontré à ses juges qu'il possède â fond les théories chi•
rpiques;
Trois candidats
sont présentés aux épreuves de la licence.
M. Leyssenne, maitre répétiteur au Lycée de Mètz, ·a seul saiis-"
fait. à l'examen et a obtenu le grade de licencié ès sciences
mathéruatiqùes.
Dans le .cours de l'année classique, 274 jeunes gens sont venus,
de tous les points de la pro"V:inée académique; nous ·demander le
diplôme de bachelier ès sciences. Sur ce nombre t 20 ont été
ajournés pour les compositions; 54 ont succombé. aux épreuves
orales et 120 ont été jugés dignes du grade sollicité. :tes examens
ont été généralement médiocres; la note très-bien n'a pu être
accordée celte année â aucun candidat et deux·d'entre eux seulement ont obtenu la mention bien. La faiblesse des candidats mal-
�heureux s'est monfrée d'une manière
manifeste dans tes
épreuves scientifiques que dans les épreuves littéraires; ainsi la
composition de mathématiques a entràiné l'ajournement d'un plus
grand nombre d'entre eux que la version latine. L'explicàtion
des àuteurs â même été. assez: gènéralement·satisfaisante, l'histoire
moins rmais .Ja.·logiqüe a 'fourni ·la plus grande proportion de
boules noires, qu'ait produit l'examen littéràire; preuve évidente
que beaucoup de candidats. viennent s'exposer aux épreuves, sans
avoir terminé le cours complet des études clàssiques. Nous adju·
rons de nouveau, et dans l'intérêt de leur
et pour leur·
éviter une déception pénible, ceux d'entre eux, qui ont malbeu-c
reusement négligé une partie dé leurs études, de combler cette
lacune, avant de se présenter devant nôus. Les nouveaux programmes, qui ne. limitent plus chacun· des examinateurs à une.
question circonscrite, d'où il leur était inlerdit de sortir, mais qui
leur laissent la faculté d'étendre l'interro.gation successi\'ement
sur plùsieurs sujets, donnent à .leurs appréciations une précision
aussi rigoureuse qu'iLest possible. Ces conditions, dans lesquelles
les règlements noùveaux. placent les candidats, sont favorables a
c.eux d'entre eux qui ont fait des études, même ordinaires, mais
consciencieuses et complètes. Elles laissent peu de chances, au
contraire, aux jeunes gens qur s'exposent à l'examen sans une
préparation suffisante. Loin de nous cependant la pensée de porterle découragement dans l'esprit des candidats qui ont été
nés; ils petivent tous conquérir sàns difficulté le diplôme qu'ils
ambitionnent, à la seule condition de .le vouloir sérieusement.
Nous voyons chaque ànnée des candidats qui, même après avoir·
essuyé plusieurs échecs successifs, n'ont pas désespéré de l'avenir,
ont su remplir le vide que laissait leur instruction et ont ·subi
ensuite l'examen d'une ·manière satisfaisante, quèlquefois même
distinguée. Je n'ai pas besoin d'ajouter que ·la Faculté a été
reuse de voir leurs efforts couronnés de succès.
�25
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS.
Il me reste, Messieurs, une tâche bien délicate â remplir ; mais
.les instructions ministérielles .m'en imposent Je· devoir et je dois
obéir. J'ai à vous parler encore des travaux particuliers des
professe' urs •
. M. Renard a présenté à l'Institut un mémoire sur la distribution
de l'électricité à la surface des corps, en parlant de l'hypothèse
d'un seul fluide et l'auteur est arrivé par le èaleul ·aux mêmes
résultats que Poisson a obtenus en admettant l'ex.iste!tce·de dèux
fluides distincts. Notre collègue ·se propose èncore d'étendre ses
idées théoriques aux diverses branches de l'électricité.
lU. La fon a publié un travail sur les formules· de M. ·Encke,
relatives aux quadratures; il est
à les simplifier et à en
rendre la démonstration moins étendue. Avec la collaboration de
M. Terquem, il a traduit en outre et annoté un autre mémoire
du célèbre astronome de Berlin, qui a pour objet l'emploi d'une
méthode nouvelle pour calculer les perturbations des planètes.
Nous devons â M. Chautard : 1° une note .relative à l'action
de l'acide sulfurique sur le camphre du Japon; 2° 'un mémoire
sur la constitution de l'acide pyrotérébique et sur deux nouvelles
séries d'acides organiques homologues; 5° un travail sur le campb re de matricaire et sur les propriétés optiques des différentes
espèces de camphre connues.
Je signalerai enfin trois publications de M. Nicklès, et d'abord
une analyse, faite à la demande de l'autorité municipale, des eaux
de la nouvelle source découverte à Laxou ; en second lieu un
mémoire sur une nouvelle classe de composés organiques, dont .
le point de départ est la découverte,· faite par lui, il y a une di- ·
zaine d'années, de l'acide butyro-acétique,
il est parvenu
depuis à opérer la synthèse, au moyen d'un procédé, qui vraisemblablement permettra d'obtenir un plus grand nombre de ces
composés nouveaux. A côté des recherches de chimie pure, qua
nous venons d'indiquer, M. Nicklès s'est occupé d'une question
de physique mécaniqùe, qui se rattache à l'entreprise, aujourd'hui
�26
eu voie d'exécution, dü percement du mont Cenis et aussi au pro·
jet qui établirait une voie souterraine 9e communication entre la
France et l'Angleterre. Il s'est demandé quels moteurs on y appliquera? Sera-ce la machine à vapeur? Mais les faits el le calcul
lui ont paru démontrer que ce mode de traction rendrait en peu
de jours inhabitables ces voies creusées dans la crofile du globe
par les torrents d'acide carbonique qui s'échapperaient du foyer
et qué la màchine elle-même s'arrêterait par le manque d'air
capable
la combustion. Il conclut que le moteur qu'il
faut préférer est l'air comprimé,· dont les puissants effets ont été
suffisamment expérimentés et qui présenterait en oùtre l'avantage
de renouveler l'air de ces longues galer_ies souterraines.
Tel est, Messieurs, l'exposé succinct des travaux et des actes
accomplis par la Faculté des sciences, pendant la dernière année
scolaire.
pàr l'intérêt que la ville de Nancy porte à
ses établissements d'enseignement supérieur et par les sacrifices
qu'elle s'impose, pour mettre bientôt à notre disposition un local
qui, noùs permettra de classer nos. collections scientifiques et d'utiliser tous nos moyens d'action, nous ferons tous nos efforts pour
maintenir la Faculté des sciences dans les conditions favorables
que lui ont faites les tendances si développées, qui portent nos
populations lorraines vers la culture d.es sciences.
�RAPPORT
llll
. M. Ca. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
MESSIEURS,
Le premier besoin de mon cœur, en cette reunion solennelle, esl
d'exprimer ma pieuse reconnaissance au chef de celle Académie,
qui, dans son estime pour les travaux de notre Faculté des lettres, a demandé et obtenu en faveur de son Doyen la [llus éclatante récompense. Il m'est bien doux aussi,
payant cette dette·
sacrée du cœur; d'y associer ces généreux collègues, qui de leur
côté réclamaient, pour prix de leurs propres services, que leur
afné fût décoré. Que cette démarche en effet ajoute p'our moi à
la valeur de Ia croix? C'est la Faculté toute entière, que le Ministre de l'Empereur a voulu honorer en ma personne. Merci,
chers amis, de vos nobles el fraternels suffrages. Je vous précède:
mais croyez que je ne jouirai pleinement de cette récompense,
que lorsque vous la partagerez tous avec moi, comme vous ave:t
partagé les efforts et les mérites. Voilà désormais mon unique
ambition : je suis silr que ces vœux trouveront un écho au cœur
de tous ceux qui m'écoutent?
· Je dois, Messieurs, comme les années précédentes, vous entretenir dans ce rapport de nos Cours et de nos Examens. Au bout
de quelques années, èelte tâcha sans doute peut sembler hien
�28
ingràte. J'y prends toujours, quànt à moi, un intérêt nouveau ;
et je ne crois pas qu'il soit nécessaire, pour raviver votre atten•
lion, d'y rattacher quelque question étrangère. Car, qu'y a-t-il de
plus opportun et .de plus intéressant toujours, que de parler aux.
hommes chargés de conduire la société, politiques, magistrats ou
prêtres, de la destinée que notre jeunesse lui promet; que
tretenir les familles de l'avenir de leurs enfants ; que de donner à
cetix-ci
conseils sur le seuil de la· vie àétive? :J>our moi,'
qui, après avoir fait des lellres comme la seconde religion de ma
vie, crois si profondément à leur influence morale, que je n'en
saurais voir l'éclat un instant éclipsé, sans craindre un abaissement
dans le caractère national et dans la grandeur de la patrie, je .
saisis volontiers toute occasion pour en redire les bienfaits et en
ranimer la foi au fond des âmes.
Et vous-mêmes, Messieurs, que cette solennité ramène autour
de nous, votre présence ici ne témoigne-t-elle pas assez de l'intérêt que vous prenez au progrès de nos études, et aux résultats de
nos examens.? Si vous êtes curieux, en effet, de connattre les
ressources militaires de la France, la situation de son commerce,
de son industrie, de ses finances, vous ne vous montrez pas moins
jaloux de savoir le mouvement des esprits dans nos écoles, le budget des études, la slatislique des ressources morales que l'enseignement nous prépare pour l'avenir. Voila ce que vous cherchez dans
nos Rapports ; car en même temps que les Facul!és sont appelées
à juger les élèves qui sortent de nos Lycées, elles s'efforcent de
mener ces jeunes gens un peu plus loin encore dans la pratique
des sciences et des lettres. Or, quels résultats ont-elles obtenues
dans cette province en particulier? Quelle est la situation des
études lilléraires et scientifiques dans notre Académie? Comment
nos jeunes gens se partagent-ils entre les unes et les autres?
Quelle influence le nouv.eau -Plan d'études a-t-il exercée sur leur
éducation? Que peut-on augurer des heureuses réformes, qu'une
main aussi discrète que ferme y a pu introduire? Quelle part ces
jeunes gens prennent-ils aux:cours de notre Faculté? Avec quelle
préparation, quel esprit, quelles dispositions va-t-elle entrer dans
la vie ;ctive, cette jeunesse d'aujourd'hui, qui sera la SC)Ciété de
�29
et porte sur sa tête les. destinées futures de la pàlrie l"
Voilà ce que .vous essayez de dégager de nos reilseigne(llents et
de nos chiffres. D'après le niveau actuel de l'éducation publique,
vous cherchez à pressentir dans la génération qui nous va succéder, ·
le degré d'élévation morale et de culture intellectuelle. Plus
même les traditions manquent,aux générations nohvelles pour les
guider dans la vie, après tant de révolutions qui ont ébranlé les
croyances et brisé la perpétuité des principes, et plus vous sentez
l'importance dù rôle que doit prendre dans l'état l'éducation publique, pour préparer par le travail et la discipline au pays, tout
ensemble, des esprits cultivés et des âmes saines et fortes.
l.
EXAMENS.
Nous devons en général rendre cette justice à notre jeunesse
lorraine, qu'elle est laborieuse et. docile. Les examens témoignent
que jamais dans nos collèges on n'a plus travaillé, et mieux compris les obligations de la vie moderne. Nos enfants sentent, que
désormais il n'y a plus de place dans le monde poùr les oisifs, et
que personne ne saurait plus se passer d'un état. La division des
héritages dans la société fondée par 89, l'avilissement de l'or,
renchérissement de la vie, et aussi celte salutaire défiance de la
stabilité des plus solides fortunes, qui est l'enseignement de nos
révolutions, tout contribue â leur donner dès l'enfance l'ambition
sérieuse et ]e souci de se préparer une carrière par le travail.
Parfois même, nous en sommes à regretter que ce souci d'un état
les saisisse ·de trop bonne heure, et donne un caractère servile à
des études, qui de leur natur.e devrai!lrit reste.r libérales et désin.,.
téressées. La pensée des examens obsède leurs jeunes
comme un fantôme. Au lieu d'apprendre pour la joie de savoir et
le noble orgueil d'augmenter ainsi la valeur de leur èlre, ces pauvres enfants travaillent trop souvent comme des mercenaires, qui
ne songent qu'à finir. leur journée pour en recevoir le
Avec un tel labeur, que la joumée parait longue .el le travail in ..
�30
Et que je comprends bien alors cette hâle d'en finir, qui en
pousse quelques-uns â mutiler leurs· études, 'pour venir prématurément tenter les chances de l'examen ! -Imprudents, pourquoi
gâtez-vous ainsi par
impatience ces jeunes années, qui devraient au contraire vous laisser de si doux souvenirs? Pourquoi
détruire ainsi â plaisir le charme de ces études, qui devraient
vous apparaitre plus tard comme l'Eden de votre. vie, mais un
Eden, où l'arbre de la science inclinait vers vous ses plus beaux
fruits, en vous invitant â en manger? Consentez donc à en jouir
un peu : ignorez le but, en vous confiant pour y atteindre aux
maîtres qui vous y doivent conduire : oubliez vos programmes,
brûlez vos manuels : savourez, sans autre souci, le plaisir d'apprendre. Tout le resle viendra de soi-même.
Les examens attestent, dans celle Académie, que les élèves de
nombreux que ceux do
la section des lettres sont trois fois
la section des sciences. Ce résultat du nouveau plan d'études n'a
pas été ici fo1·tuit et passager. La proportion se maintient. Dans
nos. départements des frontières, l'esprit militaire est toujours là
voeation de la plupart de nos jeunes gens, qui se préparent par
les études scientifiques aux Ecoles spéciales. D'un autre côté,
l'industrie, qui fait surtout la grandeur et la richesse de notre
siècle, en -dirige un grand nombre vers les sciences et leurs applications. Ceux même, que notre hri.llante Ecole de médecine attire
vers elle, en demandaient jusqu'à présent l'accès au baccalauréat
ès sciences. !lais ici, du moins, notre sage lUinistre vient de rendre aux lellres l'influence et le rang qu'elles n'auraient jamais dû
perdre. Les Facultés de médecine de Paris et de Montpellier
réclamaient depuis longtemps pour leurs élèves l'obligation d11
baècalauréat ès let!res, comme une garantie d'une éducation. plus
libérale, Po'ur moi, Messieurs, je ne me demande pas ici, si la
littérature prépare mieux que les sciences â cette profession si
haute de médecin ! mais, dans cette récente mesure du Ministre;
je .suis heut·eux surtout d'entrevoir un progrès de plus vers le
rétablissement de celle. éducation générale, où l'on forme les esprits.etles cœurs des jeunes gens par une.cult.ure encore désintéressée, avant de leur ouvrir les carrières spéciales. On revient du
�3i
plus en plus â la pensée, qu avant
mi!Hah:!-!s,
des avocats, des médecins ou des ingénieurs, il faut en faire des
bommes; et que si les sCiences vous apprennent ·un étal, les let..
tres vous apprennent la vie; et que seules elles ont la vertu
morale de former Phonnête homme et le bon citoyen.
Sur cent quinze candidats seulement qui se sont présentés aux
épreuves du baccalauréat ès lettres, soixante Qnt été reçus et
cinquante-cinq ajournés. Parmi les •heureux, il ne s'en est
tant pas rencontré un seul, à qui nous pussions donner la ·note
très-bien, onze seulement ont été reçùs avec la mention bien, et
quarante-neuf avec assez bien. Quant à ceux que nous avons du
renvoyer à la session· prochaine, quarante-'quatre ont échoué dans
les compositions, et onze à répreuve orale.
C'est là, l\lessieurs, un résultat bien médiocre, quand on compte
dans cette Académie tant d'établissements prospères d'enseignement secondaire; quand, autour des florissan(s Lycées de Metz
et de Nancy, qui mènent le chœur, on voit marcher à l'envi sut
leurs traces le jeune et déjà vaillant Lycée de Bar, les colléges
de Lunéville, de Verdun, d'Epinal, et .tant d'autres qu'anime
émulation généreuse; quand, d'autre part, on voit s'élever et
grandir partour; dans une libre et loyale concurrence, tant d1éta,..
blissements ecclésiastiques, au milieu desquels se distingue le
collége Saint-Clément, à Metz. Certes, avec de telles armées, on
devrait compter sur des batailles plus décisives et plus brillantes.
Mais, en général, on dirait que d'année en année, en même
temps que la proportion des candidats reçus augmente, les examens se nivellent dans une moyenne d'une commune médiocrité =
les héros s'en vont ; ou, s'il en apparaît encore à de rares intervalles, ce n'est pas sans garder de la .nature commune quelque
tache, qui obscurcit l'éclat de leur vertu.
A quoi cela tient-il? Les esprits distingués deviendraient-ils
plus rares? A Dieu ne plaise. Mais leurs études offrent trop sou ..
vent de regrettables lacunes. Nous avons vu bien des candidats,
dignes d'une meilleure fortune, compromettre leur examen, p!>ur
y être venus prématurément, en supprimant leur classe de logique;
on sacrifie la philosophie et les sciences comme accessoires.·. Pré1
�32
jugé déplorable,
lequel nous. ne cesserons de .protester.
Pourquoi donc, jeunes gens, après tant d'années. consacrées à
votre éducatio.n, pourquoi découronner ainsi le cours de vos études?- C'est une année perdue, diles'-voùs. Qu'y .apprend-on?......,
Rien en effet qui vous intéresse, Parve.nus au terme. de vos études
classiques, on vous en montre l'ordre, runité et les fruits : mais
surtout, ori vous apprend .à vous recueillir en vous-mêmes, pour
y retrouver les principes. et les lois qui régissent notre nature mo..
raie, et à mieux vous connaître, pour mieux, vous conduire. Ne
me dites pas que la religion vous a suffisamment instruits de·. ce
que vons en vouliez savoir; non, non, à votre âge, et près d'entrer. dans la vie:, c()Ù vous allez partoùt rencontrer sur vos pas bien .
des obscurités, les problèmes les plus troublants, les passions les
plus inquiètes, non, cen'estpas. trop, pour vous éclairer de toutes
les lumières, de tous les appuis pour vous soutenir. Laissez donc
votre esprit mtlrir et se fortifier dans l'exèrcice des questions
taphysiques 1 laissez. votre âme s'élever dans la contemplation des
iternelles vérités. - Consentez en même temps à pousser plus
loin vos études scientifiques. Que la pratique des mathématiques
(n'etlt-elle pas d'autres résultats pour vous) vous forme au raison·
nement r.igoureux, à l'enchainement des idées, aux conclusions
nettes. el fermes. Que la physique et la chimie, de leur côté, aient
au moins le temps de vous faire. entrevoir quelques-uns des secrets quele Prométhée moderne arrache à. la nature devinée et
asservie, quelques-unes de ces lois mystérieuses de la création,
que la bonté de Dieu découvre au génie de l'homme, comme pour
l'associer à la collaboration de son_œuvre toute puissante.
Une autre faiblesse des épreuves, c'est le discours latin. Mais
nous. avons lieu d'espérer, que cet exercice si utile de l'art d'écrire se relèvera dans nos collèges. Le ministre, qui préside aux
destinées de l'instruction. publique; justement inquiet du déclin
des étudeslatiries parmi nous, s'est empressé d'yapportede plus
efficace remède, en faisant du discours latin l'épreuve fondamen·tale. et décisive du baccalauréat. Plus d'alternative possible désormais, dans les compositions, entre le latin et le français : plus
de charices d'échapper à. cette langue de Rome si redoutée des
�33
mauvais élèves. lin'a pas manqué, sans doute, d'esprits. superfi,.
ciels et ignorants, pour se récrier contre ces tendances rétrogrades.;
du latin au
siècle! à quoi hon? 1\'lais nous,- Messieurs, qui
savons bien, qu'il n'est pas de meilleure gymnastique pour déve.;.
lopper les jeunes
pas de meilleur exerdce pour ap.,.
prendre à écrire avec. cetté précision, ce tour, cette harmonie
savante, qui mettent une pensée dans tout son relief et son éclat,
rendons gràèes à ce Ministre, restaurateur des études, qui, formé
lui-même par les lettres antiques, s'estempressè de relever d'une
main pieuse leur sanctuaire à
Grâce à lui, le latin a
repris la première place dans l'éducation classique. Car, comme
un barrage établi sur un ruisseau en fait refluer les eaux
jusqu'à une grande distance, cette. mesure, touchant le bacca...,
lauréat, doit faire sentir de classe en classe son utile .influence;
on se préparera au discours par des thèmes, aùx thèmes par
une étude plus sérieuse de la grammaire. Apprendre â écrire
en latin n'est pas, en effet, l'affaire d'un jour; il faut s'y préparer de longue n:îain. Espérons donc qu'elle va se relever dans
la discipline. de· nos études, cette. belle et forte langue latine, qui
avait été jusqu'ici l'école de J'esprit humain; que notre langue
française et notre génie national continueront de s'y retremper
comme à leur source la plus pure; et que l'esprit de nos enfants
s'éveillera encore,· et que leur àme se formera dans la fréquentation familière de ces œuvres de l'art antique, que les nations civilisées révèrent comme les modèles éternels de la raison, du bon
sens et du golî.t.
Comme le baccalauréat, la Licence se ressentait de la décadence
des études latines. Aussi, tout en constatant chez beaucoup de nos
candidats de grands efforts pour y atteindre, ne pouvons-nous encore signaler de grands succès. La plupart nous arrivent avec de
premières études en grande partie manquées, toujours insuffisantes et trop lontemps interrompues. Quand ils songent â la licence, il leur faut reprendre leur éducation littéraire par .ses fon..:
dements, pour en réparer l'édifice entier; Nous ne
moins assez louer ici le· courage et la persévérance de
. l) , ·.; ·
entreprendre sous notre direction cette
laborieuse. Si
3 \
�34
candidats seuJ·emenl ont pu cette année encore être admis à l'ex amen, si trois seulement ont été Jugés dignes du grade, MM. de
Laage de la Rocheterie> Pellegrin et Charauœ; ce n'est pas
toutefois à .ce petit nombre ni des élus ni même des appelés, qu'il
faut apprécier l'émulation sérieuse, que ce grade excite dans notre
Jeunesse universitaire. Tous ceux qui s'y préparent ne descendent
pas dans la lice : ils savent docilement attendre l'instant de maturité que nous leur marquons
Et nous pouvons dire,
en voyant leurs efforts et leur confiance dans nos conseils, que
l'enseign·ement intime que nous leur donnons n'est pas la part la
moins féconde et la moins douce de nos travaux.
Si la dernière session d'examen pour la licence n'a pas assez
répondu à nos espérances, il nous était permis de trouver quelque consolation dans le succès du jeune Gérard de Nancy, qui,
après avoir été plusieurs années l'auditeur assidu de nos
renees, vient d'être reçu le troisième à l'Ecole normale supérieure.'
Nous n'avons pas eu cette année, plus que les précédentes,
casion de décerner le grade de Docteur. Est-ce que personne ne
songe â le conquérir? Non pas : mais jaloux de maintenir l'honneur de ce grade élevé, nous repoussons toutes les thèses médiocres ; et tandis que notre sévérité décourage tous ces candidats
équivoques, qui n'appuient pas leurs prétenliuns d'un mérite assez
solide, les aspirants vraiment distingués continuent de leur côté
de porter leurs thèses devant la Faculté de Paris, qui offre à leurs
succès Jlll plus grand théâtre.
n.
ENSEIGNEMENT.
' Sur notre enseignement, Messieurs, dont j'ai maintenant à vous
entretenir, je serai bref. Qu'ai-je à dire désormais, en effet, de
l'esprit qui nous anime, de notre conspiration à défendre les éternelles vérités de la morale et du goüt, el à fail'e servir la culture
de l'intelligence à éclairer là conduite de la vie? Nous ne sommes
�plus nouveaux parmi vous; et vous avez pu juger vous"mêmes
de l'arbre par' ses fruits.
Philosophie. M. A. de Margerie, vous le sav.ez, a consacré son
Cours de l'an dernier à l'analyse des deux facùltés, qui font de
l'homme un être moral, la raison et la volonté libre. En étudiant
la raison, il s'attachait surtout à ces idées du vrai, du beau et du
hien, qui en sont comme les. faces diverses, pour y chercher les
principes éternels de la science, de l'art et de la morale; opposant
aux résultats de son analyse les conséquences funestes, qu'entraîne au contraire la doctrine du sensualisme, aussi bien dans la
science et dans les arts que dans la conduite de la vie. Mais s'il
se plaisait à glorifier la ·raison humaine dans son légitime exercice, il a dû en marquer les bornes, et reconnaître tout ensemble
son insuffisance pour résoudre tous les problèmes qu'elle se pose,
et le besoin qu'a l'humanité d'une lumière supérieure pour l'éclairer sur sa nature et sa destinée. Pareillement, tout en restituant à l'homme sa pleine liberté, il a été obligé de confesser qu'à
son tour cette noble faculté, sollicitée sans cesse par des intérêts
égoïstes, dont la présence ne se peut expliquer que par quelque
grand trouble apporté au plan primitif du Créateur, ne se suffit
plus à elle-même pour arriver au bien, et réclame un secours
d'en haut. - Cette année, le professeur traitera de la Morale sociale, en partageant naturellement son cours entre les devoirs de
la vie domestique et ceux de la vie civile. Après avoir établi d'abord (puisque cela a été contesté) que l'homme est fait pour laso, ciété, et ne peut arriver qu'à '!lette condition au plein développement de son intelligence et de sa moralité, il montrera (au rebours
de ces novateurs, qui prétendent recGnstituer l'état sur la ruine
de la
que celle-ci est au contraire la société primitive et
fondamentale. L'examen des relations diverses, dont l'ensemble
constitue la famille complète, amènera le professeur à étudier les
devoirs qui naissent de ces rapports et la façon dont les différents
peuples les ont entendus. A propos du mariage, par exemple, de
l'éducation publique ou privée, de l'esclavage, il aura à qomparer
l'esprit nouveau, que le christianisme a introduit dans la société
�36
domestique, avec l'organisation de la famille chez les peuples, qui
se sont développés en dehors de l'Evangile. -Puis viendront les
devoirs de la vie civile. Tout en laissant de côté le point de vue
politique et l'organisation de l'Etat, que de questions intéressantes
vont ici encore s'offrir de· toutes parts au professeur? .Question de
la propriété, par exemple, et de l'inégalité des conditions; des
devoirs réciproques du riche et du pauvre, et du rôle de la bien·
faisance publique et de la charité privée; question de l'instruction
populaire et de la manière de la répandre, pour qu'elle contribue à moraliser le peuple en même temps qu'à l'éclairer: Ques'tion des obligations des citoyens envers l'Etat, et de la mission de
l'Etat considéré comme gardien de la morale publique; tels sont
les problèmes principaux, où s'arrêtera volontiers le professeur,
en, s'attachant. à réfuter à ce propos les sophismes contemporains,
aussi bien que les préjugés antiques, que Platon et Aristote ont
consacrés de leur nom. Quel curieux programme, Messieurs? et
après tant d,audacieux paradoxes, où les rêveurs de nos .jours
ont attaqué toutes les bases de l'institution socialé, quelle satisfaction n'éprouverons-nous pas à revoir un maître dont la sagesse et
léS généreux sentiments nous sont assez connus, replacer les principes de la société sur les fondements étemels du bon sens et de
la justice établis par Dieu même ?
Histoire. - L'an dernier, M. L. Lacroix, après avoir passé à
Rome ses vacances à errer du Palatin au Colysée, venait vous
retracer simultanément l'effort de la Rome impériale pour étreindre,,
et dominer dans une administration puissante cet empire de l'univers, que la République lui avait légué, et les progrès de l'Eglise
chrétienne, ensevelie d'abord sous les ruines du vieux monde,
mais y grandissant au milieu des tempêtes, pour en recueillir un
jour l'héritage. Il a suivi ces deux puissances dans le développement de leur organisation et leur antagonisme, jusqu'au jour de
réconciliation, où, après une lutte de trois siècles, Constantin .
embrasse le Christianisme. Mais lorsque 1e monde ne songe plus
qu'à jouir de l'ordre et du repos sous l'abri de l'Eglise et de
l'Empire enfin pacifiés, vo}là que d'autres orages se lèvent à l'hoJ
�37
rizon : le sol tremble de nouveau ; les barbares menacent sur
toutes les frontières. Le génie de Théodose suffit à peine à conjurer un instant le péril. L'èmpire, travaillé depuis longtemps par
mille causes de dissolution, ébranlé par le choc des barbares,
s'écroule d'une chute définitive et couvre le sol de ses débris.
Avec l'empire des Césars, l'antiquité est finie, et le Moyen âge
commence. Comment de ces ruines la Providence, dans sa merveilleuse alchimie, fera-t-elle sortir le monde moderne: comment
les barbares, assis sur les ruines de la civilisation antique, serontils en partie conquis et transformés par elle : quel esprit, quelles
mœurs nouvelles vont-ils mêler à ce génie du vieux monde qui
les subjugue : avec quel succès l'Eglise, qui n'a pu sauver l'Empire, va-t-elle présider à cette création complexe des nations
modernes, dans cette période de 'quatre siècles qui s'étend de
Théodose jusqu'à Chademagne; telle sera la curieuse époque que
M. Lacroix se propose d'étudier cette année avec vous. Si ces
temps nous étonnent d'abord et nous troublent par leur confusion,
il n'en est peut-être pas cependant, dont l'histoire prenne plus
d'intérêt et devienne plus instructive, quand on l'illumine de sa
vraie lumière, et qu'on y voit les principes et les lois secrètes,
qui ont présidé à la reconstruction du monde. Or, qui saurait
mieux en éclairer le chaos apparent, que le maître, dont vous
avez pu déjà maintes fois apprécier les vues élevées dans la philosophie de l'histoire? Vous tous donc, qui, préoccupés des destinées du genre humain, cherchez par l'expérience du passé à
éclaircir les problèmes de l'avenir, venez voir agiter en ces temps
orageux de transition les questions sociales qui nous troublent
encore aujourd'hui ; venez apprendre quelles sont les véritables
conditions d'existence d'un peuple, les symptômes de l'irremédiable décadence, les moyens par lesquels une nation peut se
régénérer; venez vous instruire des secrets de cette mystérieuse
. palingénésie des sociétés, et savoir quelle est la puissance qui
ravive chez un peuple les sources de la vie prête à tarir, ou qui,
sur le tombeau des nations à jamais condamnées, suscite des na·
lions nouvelles.
�38
littérature anoiennê. - M. E. Burnouf étudiait
.
ment l'année dernière la comédie grecque et ·le drame indien ; et,
les rapprochant souvent l'un et l'autre malgré la diversité de leur
nature, il se plaisait par là à meUre en relief lës ·traits les plus
saillants du génie athénien et du génie des peuples de l'Inde. Ces
tableaux surtout de la vie domestique, telle qu'on la menait il y a
deux mille ans, et telle qu'on la mène encore aujourd'hui au pied
de l'Himalaya, vous intéressaient d'autant plus que le hasard des
événements ramène aujourd'hui l'attention du monde sur ces
vieilles et mystérieuses races; en vous en expliquant l'antique
organisation sociale, le savant professeur vous donnait le mot de
l'énigme du présent. - Cette année sera consabrée à la Comédie
en
latine. Sans doute les Romains ne sauraient pas plus
parallèle avec les Grecs dans les œuvres dramatiques, que dans
les autres productions des arts; iéi, comme partout, ils n'ont été
que de glorieux plagiaires; et leur
n'est guère qu'une
dépouille d'Athènes. C'est une êhose même digne assurément de
que ce peuple Romain, lé premier peut-être de
nos
l'antiquité par le génie militaire, le premier certainement par
Pesprit d'organisation qu'il a porté partout, se montre dans les
arts à peu près incapable d'aucune production originale ; au fond
même, toujours barbare, il préfèm les jeux
de l'amphithéâtre au paisible et intelligent spectacle des œuvres de l'esprit.
Le théâtre de Plaute et de Térence (bien qu'ils n'aient·guère fait
qùe traduire en latiri des pièces de la Moyenne et de la Nouvelle
Comédie athénienne) ne laisse pas toutefois d'offrir un grand inté·
rêt. Car1 outre que ces imitations latines nous permettent de juger
du théâtre de Ménandre et de Philémon (qui sans cela était entièrement perdu pour nous), la vie romaine nous apparait dans ces
pièces, en dépit de leur origine grecque, dans la familiarité de
ses mœurs domestiques. Nous y surprenons, pour ainsi dire, daus
le déshabillé de la vie privée, ce peuple-roi, que nous ne connais-.
sions guère jusqu'ici que se drapant dans sa majesté théâtrale
pour étonner le monde. La Comédie, comme les ruines de Pompéii, nous livre les secrels de cette société saisie dans l'intimité
de ses pensées, de ses vertus, de,ses vices. Le professeur la ressus-
�39
citera sous "os yeux,· àvec cette érudition
et cèHe. imagination vive et curieuse que vous lui connaissez, qui rendla vie;
à tout ce qu'il touche, et fait apparaître avec un air nouveau tout
ce que nous croyions le mieux savoir.
Littérature française. - Nous nous proposions l'an dernierd'achever l'étude des lettres françaises au XVIIe siècle. Mais, sous
le charme du sujet, nous nous sommes si bien oubliés auprès de
certains hommes et de certaines œuvres, que la fin du cours nous
a surpris bien loin encore des hornes de la carrière. Qu'importe,
du reste, ce retard, Messieurs, si en éprouvant comme moi la
fascination de cette incomparable époque, vous vous'y ètes avec
moi intéressés et instruits? Pour en achever le tableau cependant
il nous reste à esquisser encor(! Phistoire de l'Eloquence religieuse,
qui jette sur le siècle tant de splendeur. Bossuet,. Bourdaloue,
Fénelon, Massillon nous retiendront pendant les premiers mois
au pied dè leurs chaires. Et combien, ici encore, n'aurons-nous
pas de peine à nous détacher de ce groupe d'admirables génies,
qui par l'ardeur de leur foi et la beauté de leur parole rappellent avec tant d'éclat le IVe siècle de l'Eglise? Mais malgré soi il
faut avmicer. Déjà Massillon signale les symptômes d'un èsprit
nouveau; l'édifice monarchique, élevé par Richelieu et Louis XIV,
menace ruine : l'esprit de scepticjsme se réveille plus hardi que
jamais : toutes les autorités sont ébranlées : Bayle a préparé
l'arsenal des philosophes : à Louis XIV vient de succéder Voltaire, qui sera le roi du XVIIIe sièle. Le tableau de celte mémorable époque de l'esprit ft·ançais remplira le reste du cours de
cette année et ,nous acheminera vers la Révolution. Pour nous,
1\'Iessieurs, les fils et les héritiers de cette génération à la fois si
glorifiée et si maudite, en repassant sur ces traces, en retrouvant
toutes les questions qu'elle a soulevées et dont plusieurs pendent
encore irrésolues sur nos têtes, nous tâcherons de reconnaître
avec impartialité la part du bien et du mal dans ce qu'elle nous
a légué. D'où vient, en effet, que cette société, animée d'un si
noble esprit de tolérance, d'un vrai amour de l'humanité et d'une
sorte de culte pour la civilisation,, n'ait été puissante qu'à dé-
j
�40
truire, impùissante à fonder? C'est que l'idée de Dieu en était
absente-; enivré de lui-mê.me, ébloui de sa raison, l'homme, en
perdant la vue du ciel, avait perdu le sens de la terre; et ses aspirations les plus genéreuses l'égaraient souvent dans de folles
utopies. Aujourd'hui que ces doctrines bonnes ou mauvaises ont
fait leurs preuves, il est facile de juger sans passions les idées et
les hommes de ce temps.
Littérature étrangère.- Jé n'ai besoin de rappeler â aucun
de vous, Messieurs, le Cours si instructif et si aimable, que !I. Mé·
ziéres faisait l'an dernier sur les deux grands écrivains, dont
gleterre se glorifie au XIX6 siècle, Byron et Walter Scott. Nous
n'oublierons jamais tant de charmantes leçons, dans lesquelles le
professeur, analysant les œuvres du romancier écossais, suivait
les développements de son érudition et de son génie, et montrait
comment chez lui la science historique et l'imagination romanesque s'unissaient dans une harmonieuse alliance, pour enfanter
tant d'intéressantes fictions plus vraies que la réàlité, et belles
comme l'idéal. A ce poëte si sage et si heureusement tempéré, le
professeur a opposé dans un complet contraste l'orageux. Byron,
livré au contraire à toute la fougue de son ardent génie et de ses
passions désordonnées. Avec quel sentiment profond de sa grandeur et de sa misère, ne nous a-t-il pas rendu ce Prométhée de
la poésie moderne, en révolte contre toutes les croyances, les
traditions, les sentiments sacrés de son pays et de son temps, en
lutte avec son propre cœur, que l'orgueil dévore comme un vautour, et qui lrouve au fond même de son amer scepticisme l'inspi·
ration lyrique? - L'an prochain, M. Mézières revient à l'Allemagne, dont il étudiera la renaissance littéraire â là fin du XVIIIe
siècle. Jusqu'alors, vous le savez, la docile Allemagne, subissant
l'influence des lettres françaises, s'épuisait dans une imitation fade
et stérile. Mais enfin elle voulut être elle-même. Ce n'est pas
sans effort toutefois, qu'elle reconquit son propre génie. Tandis
qu'ailleurs, en effet, la critique n'èst venue qu'â la suite des
œuvres originales pour les analyser; ici, c'est la critiqu'e, qui,
affranchissant enfin l'esprit allemand, a provoqUé son essor et lui
�41
. a marqué savoie. Au signal parti de l'école de Zurich; KlopstOck,
Lessing répondent, appuyant leurs théories littéraires . par des
chefs-d'œuvre. Mais c'est surtout en s'opposant au 'génie mieux
connu des autres nations, et en remontant à la source des littéra, tures primitives, que le génie allemand se retrouve. Winckelmann
et Woss les premiers rouvrent aux modernes la Grèce antique
jusqu'alors défigurée, et nous rendent ainsi le sentiment de sa
poésie .et de ses arts. Auprès. d'eux, voici Herder, qui embrasse à
la fois la philosophie et l'histoire, les féconde l'une par Pautre,
et y secoue les éblouissantes étincelles de son génie ; voici Gœthe
et Schiller, qui préludent par des discussions sur l'art à leurs
œuvres si originales. Dans la revue de ces grands écrivains,
M. Mézières s'appliquera surtout à signaler partout le caractère
singulier de cette littérature unique, préparée ainsi et enfantée par la
critique, mais par une critique éminemment originale elle-même,
qui ne se horne pas à suivre les œuvres d'art pour les interpréter
avec un bon sens timide, mais qui entre hardiment dans leur
génie, comprend tout, embrasse tout, fait appel â toutes les facultés de l'âme, porte l'inspit·ation dans la théorie, et retrouve le
secret des œuvres les plus franches, en s'élevant par l'imagination
à l'enthousiasme qui les a créées.
Cette semaine, Messieurs, appartient encore aux examens, et
nos Cours ne seront ouverts que lundi prochain. Je ne doute pas
que cette rentrée ne nous ramène, comme les années précédentes,
cet auditoire nombreux et fidéle, que la belle saison disperse tou•
jours en partie. Pour l'élite de notre intelligente population, nos
entretiens littéraires sont devenus comme un aliment de l'esprit,
dont on ne saurait plus se passer. Combien, en effet, ont été touchés de la vertu des lettres, et, après avoir donné la journée aux
affaires, s'estiment heureux: de venir' relever et reposer leurs pen ..
sées dans la contemplation des choses de l'âme? Je les loue et les
remercie de leur fidélité. Leur présence nous fait du bien; mais
elle ne nous suffit pas encore. C'est à vos jeunes fils, iUessieurs,
que nou<> en v"oulons de
c'est vous, jeunes gens, surtout, que nous voudrions voir plus empressés de jouir de ces le·
çons de philosophie, d'histoire et de littérature, qui doivent compléter en vous l'éducation de l'honnête homme.
J
�42
On vous louait récemment, jeunes gens, de valoir mieux que
vos pères. Quoique à mes dépens, j'y souscris, inais non sans
quelques réserves. Car, si je' ne craignais pas de passer déjà pour
un radoteur en vantant les choses de ma jeunesse, je rappellerais,
qu'à défaut de tout le reste, nous avions du moins sur vous l'a, vantage d'apporter aux études littéraires et philosophiques, une
passion bien autrement ardente et désintéressée. Quelle curiosité
excitait alors une nouvelle doctrine sur l'art? quel fanatisme, une
œuvre poétique nouvelle? de beaux vers nous enivraient; une
page éloquente nous donnait la fièvre. Nous aimions ;à nourrir
dans le commerce assidu des beaux génies notre soif divine de l'idéal, et nous y savourions cette inquiétude généreuse, qui détache
nos pensées des intérêts vulgaires, pour les reporter en haut. Ces regrets du passé vous font sourire, enfants. Chimères, ditesvous :je le veux bien;
c'est par la chimère que l'homme est
grand; et j'aimerais à vous voir un peu plus chimériques.
Sans doute, dans votre dédain des lettres, vous ne faites que
suivre le mouvement du siècle. Les lettres, qui ont été autrefois
une des gloires de la France, ont perdu de leur faveur parmi
nous; elles ont dû expier ainsi l'abus qu'elles avaient fait de leur
puissance. Mais, en France surtout, leur culle ne saurait souffrir
qu'une éclip>:e passagère. Il f:mrlra hiPn qu'on y revirnne : on y
revient déjà. Le spectacle grandiose des arts matériels et de l'industrie, l'émulation des intérêts, le désir même de faire fortune,
toutes les énergies de l'argent et du commerce pour accomplir
tant d1 utiles progrès, ne sauraient prescrire contre les exigences
de l'esprit, et longtemps suffire aux besoins immortels de notre
imagination et de notre cœur. Vous aurez beau jeter en pâture à
votre âme les affaires et les plaisirs: en vain tâcherez-vous de la
distraire d'elle-même par l'appât des folles espérances; vous pouvez hien par là lui_donner un instant le change. Elle finit toujours
par faire en elle-même des rentrées soudaines; elle se cherche,
dans les intervalles de dégoût que lui laisse sa vie quotidienne,
poussée par l'instinct de sa destinée supérieure. Mais quel n'est
pas alors son ennui, lorsqu'à ces heures de lassitude, elle ne retrouve daijs ce fond intérieur, qu'une morne solitude et un désert
�43
sans échos? Pour· s'y complaire, jeunes gens, il faut avoir eu soin
de remplir et d'orner de loin cet intérieur de notre âme. C'est
pour cela que je vous invite aujourd'hui, quelle que soit la profession spéciale qui vous entraine, à réserver chaque jour un instant
de recueillement pour méditer les vérités éternelles, et pour fréquenter ces morts illustres, qui par· leurs livres daignent encore
venir converser familièrement avec nous, comme jadis les maitres
de l'Olympe vi.sitaient la
de Philémon. Aimezà rouvrir
èes œuvres presque divines, où l'âme humaine reconnaît sa ressemblance avec le Créateur. Cherchez dans la culture des lettres
ces sereines retraites; où, fatigués de la vie, vous sentez votre esprit se dilater et votre cœur battre plus libremEJnt. Souvenez-vous
alors que nos Facultés ont été instituées au milieu de vous pour
garder en notre temps et vous dispenser ce dépôt sacré des lettres, comme les cloitres et les ordres studieux aux jours barbares
du moyen âge conservaient pour des temps meilleurs le double
héritage des vertus chrétiennes et des connaissances humaines.
TABLEAU DES EXAMENS.
Il
l
SESSION
1
2Î 1
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Il
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de
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d'avril.
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pour
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preuve
compoorale.
sitions.
l'é-l
TOTAL,
- - 15
1
.
14
trèsbien.
bien.
assez
bien.
1
TOTAL.
- - - -5
»
16
15
-- - - -- - - - - - - -- -24
:10
61
21
2
12
8
29
5
»
9
12
27
52
-- -- -- -- -- -- - - - d'août.
ToTAL.
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44 '-;:-
»
-
0
11
............
49
-
60
J
��FRAGMENTS DU RAPPORT
SUR
L'ANNÉE SCOLAIRE 1:857-58,
PRÉSENTÉ PAR M. Eo. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DB NOVEMBRE i858.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
Le rétablissement du baccalauréat ès lettres, à l'entrée de la
carrière médicale, a une importance si grande que ce fait doit,
naturellement, prendre place en tête de la revue de l'année 18571858. Plusieurs fois, l'Ecole de Nancy avait exprimé, sur cette
importante question, à Messieurs les Inspecteurs généraux une
opinion semblable à ce11e des autres corps enseignants, et par
conséquent, aujourd'hui, elle s'associe pleinement au vif senti·
inent de
et de gratitude éprouvé par le corps médical
toul entier. Pour faire bien comprendre ce sentiment, nous ne
pouvons mieux faire que d'emprunter à la lettre officielle même
le passage qui résume d'une manière si élevée les raisons qui ont
prévalu, pour exiger le diplôme de baehelier ès lettres des aspirants au doctorat. «L'art de guérir, si précieux pour l'humanité,
» exige pour être cultivé et appliqué avec succès, autant d'effort,
�46
» d'intelligence el de jugement, que de connaissances théoriques
» et pratiques. Sans nul doute, le docteùr en médecine, digne de
» ce nom, doit avoir étudié laborieusement, et la structure du
» corps humain, et les phénomènes morbides, et la matière médi» cale, et c'est d'abord aux procédés de l'observation la plu,s at» tentive qu'il.consacre ses forces et ses veilles. Mais l'observation
» elle-même serait stérile, si toutes les ressources d'un esprit
>> juste, actif, pénétrant ne venaient, tout à la fois, l'assurer et
)) l'étendre.
faut que la médecine, luttant contre les maladies
» de l'homme, connaisse
tout entier dans sa double es» sence physique et morale.
» C'est en spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'enseig·nements positifs, que notre époque, répudiant les
systèmes absolus, a si largement constitué l'art de guérir, et l'a
» placé au sommet des professions sociales. Pourquoi donc
» penserait-on les aspirants au doctorat en médecine de l'épreuve
» générale des études littéraires? Mais ce sont ces études qui donq
» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plils déli» cates et les impressions les plus heureuses. Le médecin attaché
» à des travaux infinis, consulté dans toutes les classes de la so>> ciété, pour tous les maux qui affectent le corps et l'intelligence,
:>> obligé à tant Je Jisc(trneHiürü ct lrn.t.:tior; n1orale, doit être,
» avant tout, préparé à l'apprentissage scientifique par une in» struction littéraire complète. En négligeant les humanités, il
>> néglige un élément indispensable pom· lui, il écarte un moyen
» de succès et d'influence, et il crée, peut-être, un véritable ob» stacle à l'autorité comme au progrès de l'art qu'il exerce. »
Messieurs, dans ce passage qui justifie, si heureusement, le
tour de la prédominance littéraire dans la préparation à nos études
spéciales, il y a, selon nous, bien des idées d'avenir. Ne devons-nous pas espérer que, bientôt, grâce à l'impartiale initiative
du ministre à qui nous devons cette haute et brillante appréciation de l'art médical qui vient d'être citée, nous aurons, successivement, la solution des questions graves et nombreuses qui se
rapportent à l'organisation de l'étude même de la médecine, et,
ne devons-nous pas aussi trouver dans ce document important le
n
�47
présage de la réalisation, devenue· de plus en plus urgente; des
vœux formés par rEcole et formulés par le Conseil académique
de Nancy.
Th'lais les progrès à réaliser ne doivent point faire oublier ceux
qui, déjà, sont accomplis, et il convient de faire connaitre comment la dernière année a,. encore, été heureuse sous plusieurs
rapports.
On sait que les votes émis, en i857, an sein du Conseil général
de la Meurthe et du Conseil municipal de Nancy, avaient rendu
possible le complément du personnel enseignant créé par le décret du 6 décembrè i854. Cette année, les trois professeurs ad;.
joints qui doivent associer lems efforts à ceux des huit professem·s
titulaires ont été désignés, et le nombre des quatre professeurs
suppléants, momentanément réduit par suite de l'avancement ·de
deux de ces fonctionnaires, doit dans quelques jours être élevé, de
nouveau, au chiffre fixé par le décret constitutif.
C'est avec bonheur que nous avons vu M. le docteur Grand•
jean apporter, à titre d'adjoint, sa grande expérience à l'instruction
des élèves, et partager avec nous le professorat de la clinique
chirurgicale, à l'instant où M. le doctem· Xardel, déjà éprouvé
dans l'enseignement, prenait place au même titre, près du profes;.
seur de clinique médicale. Drsormai!'j dans les divers services de
. l'hôpital
les élèves, en recevant. de plusieurs professeurs des leçons bàsées, presque toujours, sur des. théories
semblables, seront toutefois initiés à un plus grand nombre de
procédés thérapeutiques, car, pour atteindre le but définitif du
praticien, c'est-à-dire, la guérison ou le soulagement des malades,
des moycms très-divers peuvent être mis .en usage, et les études
particulières faites par chacun des .professeurs justifient dans sa
pratique le choix d'agents médicamenteux ou de procédés opératoires· qui lui sont plus spécialement familiers.
M. le docteur Poincaré, .chef des travaux anatomiques de l'Ecole, depuis quatre années, a été nommé également professeur
adjoint, et il a été attaché aux chaires d'anatomie et de physiologie. Avant cette dernière nomination, il avait fait ses preuves de
savoir dans le cours complémentaire d'anatomie prescrit par le
�48
règlement d'études du 2 avril181>7, et, à peiné nommé professeur,
il a été chargé de donner au cours importànt de physiologie les
larges développements indiqué,s dans le nouveau règlement dont
il vient d'être questian.
Au moment où deux de nos confrères quittaient la suppléance
des cours, l'Ecole perdait M. le docteur Bastien, professeur
pléant d'anatomie et de physiologie. Toutefois ce savant et habile
anatomiste n'estpoint enlevé à la science :Paris l'a retenu. Notre
confrère est devenu, à la suite d'un sérieux concours, prosecteur
de l'amphithéâtre des hôpitaux, et, dès lors, il n'a pu faire â
Nancy que' des apparitions très-courtes, mais suffisantes pour que
sa retraite motivât de vifs regrets.
Après l'indication des décisions ministérielles qui ont permis
d'étendre l'instruction offerte aux élèves, il convient de vous faire
connaitre, Messieurs, un don considérable de livi·es fait à l'Ecole
de Nancy par 1\'Iadame Humbert du Ménil. Lorsque les divers
services de notre établissement auront été.installés dans un local
mieux approprié à leurs besoins, les élèves pourront trouver de
nouvelles facilités d'études dans cette riche collection d'ouvrages
réunis par M. le docteur Humbert père, .et par M. le docteur
Humbert fils, son collaborateur dans les savantes et ingénieuses
applications de l'art orthopédique qui, dans la 1\leuse, ont donné
à l'é.tablissement de Morlaix une célébrité scientifique.
Votre attention, lllessieurs, fixée d'abord sur les actes qui sont
complètement propres à l'année 1857-1858 devrait maintenant
être ramenée sur les faits scolaires qui se reproduisent à chaque
exercice, en offrant, chaque fois, une importance relative. Mais
nous aurions l'apparence de répéter les faits de Pan dernier en
· reproduisant, ici, les détails fournis au Conseil académique sur
les inscriptions prises sur les registres de l'Ecole, sur les buts divers que se proposent les élèves, au point de vue des titres proft
fessionnels, sur la discipline el le résultat des examens de fin __
d'année. Il nous a seulement semblé utile de tirer des renseignee
'ments scolaires l'indication rapide des résultats des deux sessions
ouvertes,. en septembre, pour les examens des candidats aux
titres professionnels. Dans la session destinée aux officiers de
�49
-r
santé et aux sages-femmes, un seul candidat
présenté{lour
le titre d'officier de santé qui lui a été conféré a prés dè sérieuses
épreuves, et quaran1e-quatre élèves, provenant des quatre départements du ressort académique, ont obtenu le
de capa-;
cité pour exercer en qualité
sages-femmes ; ·ces élèves, lors des ·
examens, ont toutes fait preuve d'un solide savoir. Dans la session
destinée aux pharmaciens et aux herboristes, le jury a dû ajourner deux candidats au titre de pharll)acien. Quatre autres candi.:..
dats ont obtenu le titre qu'ils. ambitionnaient d'acquérir • .Aucun
herboriste ne s'est vrésenté.
Pour terminer ce compte rendu, il nous a paru convenable,
Messieurs, de chercher à vous donner l'idée du mouvement intellectuel qui anime l'Ecole, en retraçant, à grands. traits, les
travaux de ses professeurs. Depuis la création des nouveaux
Conseils académiques, nous n'avons pas encore osé aborder cette
tâche devant vous, et aujourd'hui encore, elle ne saurait être
accomplie complètement, car il n'est point admis que l'on .puisse
être juge dans sa propre cause (1 ). En parlant des travaux des.
professeurs, nous négligerons un grand nombre de mémoires lus
devant ·les sociétés savantes et qui, malgré leur valeur, n'Qnt
point été l'objet de publications spéciales (*).
Les travaux de lU. Je professeur Blondlot ont eu pour objet
la physiologie et la médecine légale) leur importance et leur
caractère de sérieuse originalité ne permettent pas une analyse
restreinte. Da as la science biologique, les recherches qui· préoc•
cupent notre collègue, depuis près de vingt ans, se rapportent1
presque exclusivement, à l'étude de la digeslionj En 1843,
M. Blondlot a publié une
fruit de recherches persévérantes. Cet ouvrage intitulé : Traité '!nalytique de la digestion, .
considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux
(*) Un certain . nombre de paragraphes du compte rendu des travaux, conte·
nant des énonciations trop techniques ont été passés à la lecture ·lors de hi
séance publique du H) novembre et ont été èommuniqués seulement au Conseil
académique, lorsqu'il a entendu la partie du rapport qui lui était èxclusivelilent
destinée.
4
�50
vertébrés, fit sensation dans le monde scientifique, dans la presse
médicale, rèçut les honneurs de; plusieurs h;aduètions et fit décerner à son auteur, par l'Institut, la première mention honorable à
l'occasion du grand prix de physiologie expérimentale/ Permettezmoi, Messieurs, d'exposer sommairement le principe fondamental
de ce long et consciencieux travail, devenu le pivot de tout un
système ét auquel l'auteur n'a pu atteindre qu'après avoir mis à
contribution toutes les ressources dont la science peut aujourd'hui disposer. Pour la plupart des physiologistes modërnes, la
digestion est la métamorphose des aliments en produits solubles,
les corps gras ayant seuls le privilège de pénétrer dans l'organisme à l'état de division, et, pour expliquer cette transubstantiation, on ti fait intervenir, comme agents chimiques indispensa..
bles, différentes humeurs, telles
la salive, le suc gastrique, ·la
bile, le suc pancréatique qui se mêlent aux substances alimentaires à mesure qu'elles cheminent dans· Je lube digestif. M.
dlot n'a point admis celle théorie. Pom· lui, ce tube n'est pas
seùlement le laboratoire dans lequel les aliments sont préparés
pour l'absorption, c'est·aussi Je lieu où aboutissent certains produits, matériaux usés, désormais inutiles à l'économie' et qui
doivent s'en séparer. Parmi ces :fluides divers, M. Blondlot n'a
açcordé qu'au suc gastrique la propriété d'être un agent chimique
indispensable à la digestion, et il a étudié et analysé cette secré..;.
tion d'une manière tonte spéciale, en établissant, sur des animaux,
des fistules gastriques, par des procédés de son invention aussi
simples .qu'ingénieux. Nou.s ne pouvons présenter de longs détails
au sujet des expérimentations faites à l'aide du suc gastrique sur
les matières qui, comme les viandes, contiennent de l'albumine,
sur les fécules et sur les. matières grasses. Disons seulement que
M. Blondlot établit que les aliments, en définitive, ne subissent
aucune métamorphose pendant l'acte de la digestion, et qu'ils
pénètrent dans l'économie avec toute l'intégrité de leur
tion, pour y subir plus tard, par le jeu des divers organes, des
changements multiples et indispensables pour la réparation des
pertes subies par l'organisme.
On comprend qu'en ouvrant hardiment de nouvelles voies
�51
d'exploration par des expériences' inconnues
lui, qu'en
apportant une vive lumière sur des points restés encore obscurs,
et qu'en soumeftantles.îdées reçues au creuset de l'expérimentation, sans s'incliner devant l'autorité des noms ou devant la sanction
des temps, M. Blondlot devait susciter à son œuvre des contradicteurs, et c'est pour développer les preuves de ses assertions
primitives que notre confrère a dû publierla série des mémoires
dontil nous reste à vous entretenir. •
Parmi les doctrines nouvelles, consignées dans le traité de
1845, une de celles qui ont soulevé le plus de discussions estropi·
nion qui dépossède la bile des vertus merveilleuses que, depuis si
longtemps, on s'était plu à lui attribuer relativement à la. diges'( ti on. En 184.6, M.' Blondlot, dans un mémoire intitulé : Essai sut•
les fonctions du foie et de ses annexes, donna, à l'appui de son
affirmation, des preuves incontestables! Ayant établi des fistules
sur des animaux qui, tout en perdant au dehors la totalité du fluide
biliaire, n'en conservèrent pas moins, pendant plusieurs années,
la santé la plus parfaite, Jlauteur fut en droit, en effet, de soutenir.
que la bile· n'était point indispensable à la digestion. La vérifica'tion anatomique des faits relatifs à ces expériences qui, sans
précédents, faisaient tomber tous les doutes, eut lie!lpubliquement, à l'amphithéâtre de l'Ecole de Nancy, et l'Institut constata
l'importance de l'œuvre scientifique, en accordant à son. auteur
un prix prélevé sur les fondations faites par M. de Monthyon.
A la suite de ses recherches sur la nature du principe acide qui
domine dans le suc gastrique, M. :Blondlot avait conclu que ce
principe était dû à l'acide phosphorique incomplètement saturé
par la chaux ou, en d'autres termes à du bi-phosphate calCaire.
'f.- En 1851 notre collègue publia la première analyse quantitative
. qui ait été faite du suc gastriqu!l/ et, alors, seul de son ·opinion,
il combattit les idées qui attribuaient_ l'acidité en question aux:
acides çhlorhydrique, acétique et lactique."'En 1857 iJ compléta
son travail/ et aujourd'hui son opinion est admise; plus ou moins
complétement, parJes hommes compétents en tête desquels se
trouvent deux des plus
chimistes de notre époque,
MM. Dumas et Wœhler.
�----
52
·Mais en inventant les fistules gàsfriques et les fistules bilîaires; .
M. 'Bléndlot avait ouvert aux. •travailleurs u.ne mine féconde, et
ses émules, en étudiant très,;particulièrement la digestion des ma.
tières féculentes et des matières gr1.1sses, avaient cru reconnaître
dans la salive et dans le suc pancréàlique des agents de métamorphose pour ces aliments. En 1855, M. Blondlot entreprit de r&:futer les faits allégués, il crut pouvoir les infirmer et conclure què
le suc gastrique, sans action sur les matières amilaèées, se borne
à la disjonction de leurs granules qui, à raison de leur extrême
ténuité, pénètrent en nature dans les vaisseaux absorbants.
Quant à la digestion des matières grasses, il n'était plus pos. sible, depuis les travaux de M. Blondlot, d'invoquer l'action de
la bile pour expliquer l'espéce d'émulsion
généralemenl,
et .un savant, très-haut placé dans la science, reporta au suc pan·
créatique l'effet autrefois attribué à la hile. lU. Blondlot crut en•
core devoir combattre cette idée, en 181>!5, dans une thèse soutenue
pour obtenir le titre de docteur ès sciences, et bientôt les belles
expériences faites à Alfort, par 1\1. Colin, vinrent confirmer ses
opinions. A la théorie de ses adversaires il crut pouvoir substituer
une explication très-simple, en indiquant que les corps gras ne
réclament, pour leur émulsion, què l'intermédiaire du chyme
formé par les autres aliments.
Enfin, en 181>7, dans un mémoire lu à l'Académie impériale de
médecin,e, M. Blondlot tenta de démontrer la manière même d'a·
gir du suc gastrique, et il indiqua que son action, analogue â celle
des ferments, était due à un simple phénomène d'hydratation qui,
tout en modifiant la cohésion des matières alimentaires, ne leur
fait subir aucun changement de nature.
Nous ne suivrons pas notre confrère dans quelques autres re,cbm·cbes physiologiques, relatives notamment à l'origine du sucre
de lait. Nous pensons que l'importance des faits signalés et que Leur
utilité sera notre excuse pour cette longue exposition, ca,r, si des
deux propositions attribuées si généralement, et sans doute faussement, à Fontenelle, vous repoussez, Messieurs,la première qui,
.pour condition d'une longue vie, indique la nécessité d'un mauvais cœur, vous êtes convaincus qu'il n'en est pas de même de la
-
J
�53
.
seconde proposition, et que pour vivre longtemps il faut avoir un
hon estomac.
Toutefois nous n'avons pas encore fini l'énumération des (ravaux de M. Blondlot. II s'est occupé d'une maniere spéciale de.
toxicologie; il a publié deux mémoires im.portants sur la re ..
cherche de l'arsenic. Dans l'un, paru en 1845, il a signalé une mo-:
dification ingénieuse qui permet de régler. l'allpareil de 1\làrsh.
Dans l'autre, qui a été lu à ·l'Académie de médecine, en 1857,
notre. confrère a démontré que dans les calcinations des matières •
animales, au moyen de l'acide sulfurique, il se forme une proportion considérable de sulfure qui échappe aux recherches médico-légales, de telle sorte que, siles tissus ne recèlent que des
traces de poison, les experts courent le risque d'en méconnaître .
la présence. L'importance de cette communication a motivé un
travail de vérification au sein de la savante compagnie, et un rapport des plus honorables pour l'auteur a confirmé ses conclusions.
x. Au moment de parlerdes travaux de M. Léon Parisot, diverses
. de ses œuvres anciennes, déjà, nous sont revenues à la pensée, et
nous nous
souvenus de. l'accueil bienveillant fait par la
Société de médecine à la lecture de mémoit·es sur les lois de la
contagion de la fièvre typhoïde, sur la stomatite, sur la dilatation
des bronches, sur la tuberculisation, sur l'emploi du sulfate de
quinine dans le rhumatisme articulaire,. et sur la morve transmise
du cheval à l'homme. Mais dev.ant borner notre analyse, nous exposerons seulement les idées principales contenues dans des travaux plus récents el d'un ordre plus élevé encore. X
Après une étude des cartilages articulaires, M. L .. Parisot a admis
le plus généralement. D'a-·
des idées opposées à celles qui ont
prés des anatomistes distingués, les cartilages sont encore, eri effet,
considérés comme un produit de sécrétion analogue â èelle des
ongles ou de l'épiderme, comme une substance privée de ;yie, enduit inerte, ne pouvant être le siège d'un travail pathologique,
susceptible seulement d'être altéré d'une manière mécanique, usé
par le frottement, perforé par suite de la présence de bourgeons
charnus, ou se séparant des os lorsque ces derniers organes sont
�54
malades. M. L. Parisôt professe, depuisbien des amiées, que .la
substance cartilagineuse est organisée, qu1elle peut être le siège
de troj.lbles nutritifs, de phénomènes pathologiques, et qu'elle
n'est point recouverte par la membrane synoviale. Les résultats
des recherches de P.Otre confrère ont été confirmés par les travaux de MM. Redfern et Broca, et surtout par les belles expé..,
riences de M. Flourens.
Ces diverses expériences parlent toutes dans le même sens,
et, comme dit M. Flourens en terminant ses conclusions, «elles
» accusent toutes la sensibilité des parties fibreuses et tendineusès,
> latente ou cachée a l'état sain, et manifeste, patente, excessive,
:» à l'état malade. Une grande contradiction de la science dispa·
:» rait donc enfin! Ces mols de : douleur de la goutte, du
.
» tisme articulaire, des os, ont enfin un sens; je dis un sens phy» siologique, car tant que les parties, siège de ces douleurs,
» passaient pour absolument insensibles, ces mots n'en' avaient
» pas. Comment expliquer l'existence de la douleur et des plus
l- cruelles douleurs avec des parties insensibles?
» Haller n'a donc vu que l'état normal, que l'état sain. Toutes
» ses expériences ne se rapportent qu'à cet état. Au fond, et quoi
» qu'il en ait dit, lui, et son école, qui, sur ce point, domine de}) puis un siècle, il n1y a point de parties absolument insensibles
» dans le corps vivant.
» La sensibilité est partout; èt dans les parties mêmes (les ten» dons, les ligaments, la dure-mère, le périoste), où habituelle}) ment elle est le plus obscure, il suffit d'un degré d'irritation ou
» d'inflammation donné pour la faire passer aussitôt de l'état la» tent et caché à l'état patent et manifeste. »
..,.. En 181>5, M. L. Parisot a entrepris une série d'expériences sur
rorigine de la production du sucre dans Péconomie/ Ainsi que
l'avait indiqué M. Claude Bernard, il a admis que le foie n'était
pas l'organe condensateur de la matière sucrée, mais qu'il présidait â sa formation même, indépendante de l'alimentation au
moyen des fécules.
Passant â un autre ordre de faits, notre collègue s'est occupé
du l'hythme des battements du cœur. 11 n'y a guère, en physio-
�logie, de question qui ait donné lieu à plus d'opinions contradic- '
toires; aussi, M. L. Parisot s'est-il empressé de m'ettrc à profit
une anomalie présentée par un jeune homme jouissant d'une bonne
santé, et offrant une fissure sternale dont l'écartement permettait
de constater les
du
travers la peau de la poitrine. Ce jeune homme qui voyageait, en tirant profit de sa singulière anomalie, fut conduit par nous à l'hôpital Saint-Charles,
et depuis il a été l'objet de plusieurs publications. Les conclusions
émises par M. L. Parisot sont loin de confirmer les indications
des anciennes théories.
Le ventricule du cœur n'attend point, pour opérer sa contraction, que l'oreillette ait terminé la sienne, et pendant l'ampliation
de l'oreillette, lo ventricule ne reste pas vide. On peut comparer
le mouvement dont ces deux cavités sont animées à un
péristaltique s'étendant très-rapidement de l'une à l'autre. Aussi
le passage du sang à travers elles est-il continu, et il n'offre point
dans son parcours les temps d'arrêt complet formulés par les
théories. Sans doute, la colonne de sang subit, par suite des
mouvements de contraction et de dilatation des parois du cœur,
une altération de forme, mais elle n'est point interrompue. Il
y a lieu d'ajouter que la délicatesse des valvules du cœur ne
peul permettre de supposer, soit dans leur présence, soit dans
leur action, un antagonisme équivalent à la pression subie par la
colonne sanguine, et que, d'autre part, la juxta-position exacte
des parois du cœur n'est point matériellement P?ssible pendant la
contraction de cet organe. Il ne faut donc plus chercher dans l'action du cœur, ces alternances ponctuelles indiquées dans les traités
dogmatiques. Les mouvements de !;organe central de la circulation, distincts par une opération de notre pensée, se succèdent
avec une rapidité si grande que l'œil et l'oreille de l'observateur
ne sauraient les séparer complètement. Le physiologiste reconnaît, dans l'auscultation du cœur, deux bruits, séparés l'un de
l'autre par un court silence et suivis par un repos p,us long que
le précédent. M. L. Parisot pense que le premier bruit, qui est
sourd et prolongé, accompagne plusieurs actes, successifs certai·
nement, mais simultanés pour nos sens. Pendant ce bruit,- qui
�56
coïncide avec Je choc du cœur contre la poitt·inë; Je sang passe
de l'oreillette dans l'aitère même, au· moyen de la contraction
de l'oreillette, de la dilatation du ventricule et de la contraction
immédiate .de celte même cavité. l\'1. L. Parisot pense que les
uniquement par le jeu des valvules.
bruits du cœur sont
C'est à la tension de la valvule mitrale qui sépare les deux cavités gauches du cœur que doit être attribué, au moment de la
systole ventriculair.e, le premier bruit, sourd et prolongé reconnu
à l'auscultation. Le second bruit doit être rapporté au jeu des
valvules sigmoïdes, au moment où le choc en retour dû aux deux
colonnes sanguines, abaisse ces soupapes, piaeées à l'orifice de
l'artère pulmonaire dans le ventricule droit, comme à l'origine de
Partèrë aorte, dans le ventricule gauche. M.le docteur L. Parisot
a rapproché, aussi, les bruits anormaux, perçus lors des maladies
de cœur, des lésion's reconnues, et il a conclu que le bruit anormal
entendu lors du premier temps des battements du cœur, n'implique pas une lésion de l'orifice artériel ; qu'une lésion des valvules sigmoïdes pouvait coïncider avec un bruit' de. souffle, reconnu
au premier temps, mais que ces valvules étaient cnrtainement
malades, lorsque ce même bruit de souffle, si f1·équemment signalé dans les cliniques, coïncidait avec le deuxième temps des
battements du cœur .
.
/Z M. L. Parisot a aussi pris part à la rédaction des rapports
généraux sur les travaux des conseils d'hygiène publique et de
salubrité du département de la lUeurthe dans laquelle il a été
remplacé par notre laborieux confrère, M. le docÏeur Demange;
mais à l'occasion de ces œuvres qui embrassent un horizon si
vaste, il faut nommer
Simonin père (2), Blondlot, Grandjean et V. Parisot. l\létéorologie, constitutions médicales, épidémies, établissements insalubres, habitations et statistiques, tels
sont les sujets traités par nos confrères et qui ont contribué à élever la valeur des publications faites par le Conseil central de
:Nancy à un(lite! niveau, qu'elles ont été spécialement signalées à
tous les conseils d'hygiène de France, dans une circulaire récente
signée par S. E. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce.
Les noms qui viennent d'être cités se retrouvent en parcourant
�57
la liste des auteurs des comptes rendus de la société de. Médecine
de Nancy, ,et à ces noms doivent s'ajouter encore ceux de Ml\1. Laurens, A. Simonin, Xardel, Poincaré et E. Bertin.
Nous aurions bien des faits à énoncer pour compléter l'esquisse des travaux des professeurs actuels de l'Ecole; l'espace ·
manque; mais nous ne pouvons passer toutefois sous silence le
nouveau procédé d'extraction de la cataracte qui, entre les mains
de son auteur M. le professeur Béchet, a dPjà été suivi de si
le
beaux résultats; la biographie de M. Léon Bonfils, par
docteur Roussel; les considérations sur l'importance des études
anatomiques par M. Demange; l'appréciation des nombreux travaux de M. de Haldat par M. le docteur Grandjean, et un discours sur la nécessité de la discipline dans les études par M. V.
Parisot. Pour terminer celle longue revue, nous n'avons plus,
Messieurs, qu'une seule remarque à ajouter. Les transformations
successives dans notre enseignement médical, en multipliant les
sources d'instruction et en nécessitant un accroissement dans le
nombre des professeurs, ont contribué à grandir sans cesse les
efforts faits en vue de la science, et, aujourd'hui, nous sommes
heureux et fiers d'avoir pu marquer la large part prise par
l'Ecole de médecine de Nancy dans les travaux importants de
notre contrée écrits en vue du soulagement des souffrances de
l'homme.
�NOTES.
(1-2) Il n'était pas possible dans ce rapport de présenter l'ànalyse des travaux
de l'auteur même, et il ne lui a pas semblé convenable, également, de donner
l'analyse des œuvres de M. le docteur Simonin père. Le Conseil académique a
jugé qu'il était opportun, pour offrir un tableau complet des efforts scientifiques
de l'Ecole actuelle, ·de fairè. suivre le compte rendu par I'iùdication des travaux
du directeur honorair.e et du directeur actuel, et c'est en exécution de cette
décision que les notes suivantes ont été ajoutées au travail qui a été lu au public.
INDICATION DES TRAVAUX PRINCIPAUX DE
SIMONIN PÈRE, PROFESSEUR ET DIRECTEUR
HONORAIRE.
Notice sur la météorologie du département de la 1\'leurthe. 1845.
Résumés des observations météorologiques et médicales faites à Nancy, depuis
le fer janvier 1841 jusqu'au 51 décembre 18B7.
Coup d'œil
les épidémies qui ont régné en Lorraine. 1858.
Observation sur deux corps organisés, libres et llottants dans la cavité abdominale. 1849.
Recherches topographiques et médicales sur Nancy. 18B4.
Esquisse de !.'histoire de la médecine et de la chirurgie en Lorraine, depuis les
temps anciens jusqu'à la réunion de cette IJrovince à la France. 18B8.
Notice historique et bibliographique sur le docteur Louis Valentin. 1829.
Notice sur la vie et les ouvrages de M. de Haldllt du Lys. 18B2.
INDICATION DES TIIAVAUX DU DOCTEUR EDMOND SIMOl'ÜN,
(Travaux publiés.).
De l'influence sociale de la
1844.
Considérations sur l'érythème phlegmoneux non décrit. 1856.
Recherches sur les propriétés du virus-vaccin. 1841.
Description d'une éruption de faux cow-pox. 1847.
Décade ehirurgica!e; observations de chirurgie pratique. 1838.
Du strabisme; opérations pratiquées pour sa guérison. 1841.
�59
Appareil pour la fracture de la clavicule. 1842.
De l'emploi de l'éther sulfurique et du chloroforme à la clinique chirurgicale de
Nancy. ter volume et pe livraison du tome second. 1849.
Notice sur l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de rentrée). 18!H.
Complément de la notice sur l'Ecole (discours de rentrée). 1852.
Appréciation des travaux de l'Ecole de médecine et de pharmacie (discours de
rentrée). 1855.
Discours prononcé lors de l'installation sohinnelle de l'enseignement supérieur.
1854.
Quatre rapports relatifs à l'Ecole de médecine et de pharmacie, lus en Conseil
académique (discours de rentrée). 1855-1858.
Douze rapports sur le service de la vaccine dans le département de la Meurthe.
1844-1855.
Trois rapports sur le service médical des circonscriptions rurales et sur le ser-
vice de la vaccine dans le département de la Meurthe. 1855-1858.
Rapport général sur les travaux des conseils· d'hygiène et de salubrité du dépar•
tement de la Meurthe, en 1850 et 1851. 1852.
Compte rendu des travaux de la société de médecine de Nancy. :1844.
Compte rendu des travaux de l'Académie de Stanislas en 1845. 1846.
Coup d'œil sur les travaux de cette Académie en 1852. 1855.
Trois articles nécrologiques relatifs à MM. de Haldat, I,euret ct Bonfils père.
1851-1852.
Historique de la fondation des hôpitaux et des institutions cliniques. 1844.
Coup d'œil sur l'histoire de la société des sciences, lettres et arts de Nancy
(Académie de Stanislas), pendant un siècle, 1750-1850. 1850.
��PRIX ACCORDÉS PAR S. E •. M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTJON
PUBLIQUE. -
MENTIONS HONORABLES. -
RÉSULTATS DES
CONCOURS.
Prix et fientions honorables.
Les Professeurs de l'Ecole de médecine et de pharmacie réunis en·
conseil, le 7 octobre 1858, ont décerné les récompenses annuelles dans
l'ordre suivant :
1° ÉLÈVES EN
PREMIÈRE ANNISE D'ISTUDES.
1"' Prix. M. .SoMMEILLIER (Albert), de Nancy.
2" M. CANTON (Albert), de Maizières. (Ardennes)..
Mention honorable.
M. Loms (Alfred), de Roville.
DEUXIÈME ANNÉE D'ÉTUDES.
P1·ix. M. LA FuzE (Oswald), de Nancy:
Mentions honorables.
M. CuumN (Alfred), de Vandœuvre.
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
TROISIÈME ANN:ÉE' D'I\TUDES.
Prix. M. LALLEMBNT (Edmond), de Nancy.
PRIX SP:ÉCIAUX POUR LA RÉDACTION DES OBSERVATIONS CLINIQUES.
CLINIQUE CHIRURGICALE.
Prix. M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse).
�62 Mention lwnorahle.,
r
,
M. C1AUDIN (Alfred), de Vandœuvre.
CLIN!QUll liiÉDIC.\Lll.
Prix. M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
zo ÉLÈVES EN
PHARMACIE.
DÈUXIÈME ANNÏlE D'ÉTUDES.
Prz'x. M. BLAISE (Jules}, de Châtenois (Vosges).
RESULTATS DES CONCOURS.
A la suite du .concours ouvert, le 12 novèmbre pour une place
d'interne, a été nommé:
M. VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle), interne de la
clinique chirurgicale.
A la suite du concours ouvert, le 10 novembre, ont été nommés,
pour les deux places de préparateur-aide des cours d'anatomie et de
physiologie :
M. CANTON (Albert), de Maizières {Ardennes), 1er préparateur-aide.
M. SOMMEILLIER (Albert), de Nancy, 2e préparateur-aide.
A la suite du concours ouvert le 15 novembre,
M. MoRIN (Félix), de Void (Meuse), a été nommé préparateur du
cours de médecine opératoire.
���Nancy, imprimerie de vc Raybois el<Comp.
�
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1859 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
Description
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<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-19. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.21-30.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté de lettres. p.31-51. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1858-59, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de Pharmacie au Conseil Académique dans la session de Novembre 1859. p.53-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1859
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
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Université Impériale / Académie de Nancy
Source
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1859
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1859
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DE L! SEANCE.
La séance solennellè de rentrée des Facultés des Scien- ces, des Lettres et de rEcole de médecine et de pbarrmicie ·
de Nancy, a eu lieu le mardi 20 novembre, sous la Présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
.•
A onze heures, la messe du Saint-Esprit, célébrée par
Mgr de Nancy, réunissait dans la chapelle de l'Evêché, la
· plupart des Membres du Conseil Académique et les Professeurs. ·
L'ouverture de la séance a eu lieu à midi dans le grand
sàlon de l'Hôtel de Ville.
M. le Recteur était entouré des quatre Inspecteurs de
son ressort, des Doyens ,des Facultés, du Directeur de
l'Ecole de médecine, des. Professeurs des divers corps enseignants et des Secrétaires de l' Admînistration.
Son Excellence le Maréchal Canrobert, accompagné'de
�-
6-
son état-major, M. le. premier Président,
le Préfet de la
Meurthe,. Mgr l'Evêque de Nancy, M. le Procureur général,
M. le ·Maire de la ville, M. Drouot, .député, des Membres
'du conseil académique, du clergé, de la magistraturè et
des sociétés savàntes, enfin un public nombreux et choisi,
ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie •.
M. le Recteur .a ouvert la séance par une allocution et
a donné successivement la parole à M. Godron, Doyen de
la Faculté des Sciences, à M. Benoit, Doyen de la Faculté
des Lettres, et à l\t Edm. Simonin, Directeur de l'Ecole
de médecine.
La cérémonie a été close par la proclamation des prix .
accordés par S. Éxc. le Ministre· de l'instruction publique
et des cultes, àux Etudiants en médedne et en pharmacie.
�DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MÈSSIEURS,
Je suis heureux d'ouvrir è-ette année, comme je le faisais
l'au dernier, les travaux de nos écoles sous les auspices
du Maréchal illustre, de l'homme, de cœur et d'intelli...
gence dont le suffrage est un si grand honneur, en pt·ésence de cette imposante assemblée, où se pressent les
représentants les plus éminents de l'arrnéé, de la magis"'"
trature,. de l'administration, de ·la religion et avec eux
l'élite d'une population intelligente et polie.
Avant de donner la parole aux savants rapporteurs que ·
vous allez entendre, je voudrais indiquer, en peu de mo,ts,
· le but de ce haut enseignement dont ils ont à vous entre·
tenir.
En effet, savoir où l'on va, est en toute chose,
point
sur lequel il convient d'arrêter tout d'abor.d son attention.
Parmi les êtres créés, il en est, et c'est !e plus grand
nombre, qui semblent soumis à une obéissance absoh1:...
ment passive. Asservis aux forces du dehors, ils accomplis·
un
�-. 8 . sent docilement des desseins· dont _le secret leur échappe.
Ils se roeuvent, mais une volonté ·supérieure à eux les
dirige. L'astre qui décrit son orbite, la pierre qui se
che d'une tour et tombe à son pied, l'arbre qui végète,
sont marqués de ce caractère. L'homme, au contraire,
choisit librement sa route. On a pu, à un point de vue élevé,
dire de l'humanité : elle s'agite et Dieu la. mène. Il n'est
pas douteux,,cependant, que chacun de nous ne soit dans
une certaine mesure, doué du privilége de se marquer un
but et de se tracer à lui-même sa voie.
Permettez-moi, Messieurs', de' vous dire à quelle occasion ces réflexions me venaient à la pensée. Vous me pardonnerez, je l'espère, à raison de l'importance du sujet, de
me laisser aller· à cette digression.
J'étais, il y a quelques mois, dans·une propriété du midi
de la France, de cette contrée où les rayons d'un soleil
ardent donnent à la végétation tant de vigueur quand un .
peu d'humidité vient en aide à l'action vivifiante de la
chaleur. Près de moi, un cheval aveugle faisait tourner la
roue d'un manége, dont le mouvement élevait dans un
réservoir des eaux; qui partaient de là pour se répandJ:e
dans toutes les parties du domaine et y porter la fraîcheur et la fertilité. Prêtant au malheureux animal, qui
aœomplissait tristement sa tâche sous mes yeux, la faculté
de
je me demandais .ce qu'il
penser du
sort auquel il était condamné. Tourner ainsi continuellement sur soi-même ! poursuivre dans les ténèbres une
œuvre dont rien ne fait entrevoir l'utilité ! Que de raisons
pour accuser une destinée qui, sans motif, la pauvre bête
pouvait le croire, lui impose tant de fatigu·e et tant d'ennui ! à deux pas de là, cependant, ce travail faisait
toutes les magnificences d'une végétation méridionale, des
fleurs, des fruits, d'épais ombrages, d'abondantes récoltes, tels étaient les résultats d'un labeur en apparence si·
ingrat.
�9 Grâce à Dieu, notre condition n'esfpas celle du· cheval
de manége. Souvent il
est donné de savoir où tendent
nos efforts, et de marcher vers un terme que notre intelligence aperçoit, que notre volonté sait. atteindre. Quelquefois pourtant nous perdons de vue la lumière qui dirige
habituellement nos pas. Nous sommes alors tentés, sous
l'impression de ces incidents monotones qui reviennent
chaque jour les mêmes; de nous abandonner au détoura.;..
gement et au doute. Rappelons...:nous dans ces moments
de défaillance l'animal qui ·tourne sa roue. Ce souvenir
sérieusement médité et bien compris nous rani:rnera.
Je reviens, Messieurs, au véritable sujet dé cette allocu-.
tion, et, sans parler davantage de la vie humaine en géné:ral et de la fin qui lui est assignée, je me demande quel
est, en particulier, l'objet de l'instruction supérieure.
· Un premier point est évident. Le but de I'enseigqement.
ses méthodes, ses procédés changent
le temps et-suivent, dans ses phases diverses, la marche de la civilisation
et des idées.
Supposons qu'Aristote, chargé 340 ans avant notre ère de
l'éducation d'Alexandre, ait alors
la liste des connaissances qu'ji voulait communiquer à son ro-yàl élève. Les
traditions de la mythologie ; quelques théories sur le vrai,
sur le bien, sur le beau; des chefs-d'œuvres littéraires
immortels, mais en petit nombre ; les premiers éléments
des sciences ; peut-être un aperçu des systèmes philosophiques et religieux de l'Egypte et de l'Inde; voilà ce que
ce programme aurait contenu. ,
A trois cents ans de là, lorsque la jeunesse de Rome
allait chercher à Athènes le complément de SQll instruction, quand Cicéron donnait à son fils ces conseils qui
sont arrivés jusqu'à nous, le cercle commence à s'élargir.
Je franchis dix-neuf siècles et j'arrive à. notre époque.
Vous savez, Messieurs, combien s'est agrandi le domaÎ'ne de la, science. Je ne voudrais pour preuve de l'im-
�fO ·-
mense accroissemen.t qu'elle a reçu que les huit cent
mille volumes· de la bibliothèque impériale ; le nombre
au moins égal de brochures qu'elle offre à la· curiosité
du savant; ses quatre-vingt-cinq mille manuscrits; cette
multitude de pièces et de documents historiques qu'on ne
peut évaluer à moins d'un million. Nous sommes loin du
temps où Charles V montrait avec m:gueilles neuf cent dix
ouvrages dont ce dépôt se composait, au moment de sa
fondation.
, Aussi, qui oserait aujourd'hui annoncer, comme le faisait en 1486 Pic de ]a Mirandole, qu'il soutiendra une
thèse sur l'universalité des connaissances humaines, de
omni re scibili. .
A la vue de ce développement sans limite de la science,
il en est qui sentent faiblir leur courage. Se disant à euxmêmes qu'il n'est pas d'intelligence assez puissante, de
· mémoire assez vaste, pour embrasser tant de faits divers,·
ils se bornent à quelques études qui leur promettent des
· résultats d'une utilité pratique. Et pourtant : << quiconque
>> s'isole et s'enferme dans un ordre d'idées tout spécial,
» saris nul égard aux autres sciences, ne sera jamais qu'un
>> esprit exclusif. Or, il est rare que les esprits exclusifs se
>> place11t dans le vrai. >)
Ces paroles, Messieurs, beaucoup d'entre vous les reconnaissent. Je les emprunte au savant prélat que nous sommes heureux de voir à cette fête. Il les adressait, dans une
occasion récente, à nos élèves du lycée de Nancy, pom:
leur faire comprendœ les dangers d'une instruction incomplète. «C'est, disait encore l'éloquent orateur, un préjugé
>> de croire que les connaissances multipliées sont néces» sairement confuses; comme si on ne pouvait les unir par
>> quelque endroit de manière à en former un magnifique
» et lumineux faisceau ; disons, au contraire, qu'on le
» peut et qu'on le fait, et c'est en cela même que consiste
» la vigueur de l'esprit qui, dominant toutes ses connais-
�H
)) sance du haut d'unprincipe unique, distingue alors sans
>l peine leur point de ralliement et de divergence, leur va>> leur et leur fécondité respective. Y a-t-il rien de solen>> nel comme. ce spectacle de toutes les sciences humaines
l> se rassemblant sous un seul coup d'Œil et s'éclairant
· >> l'une par. l'autre ? ))
Je me suis permis cette citation, que vous n'aurez pas
trouvée ]ongue, parce qu'elle montre avec urie grande
autorité de langage, un rare bonheur d'expression, le but
et le véritable esprit du haut enseignement.
En effet, Messieurs les Professeurs, vôtre mission, telle
que je la conçois, est surtout de rendre plus facile, à ceux
qui viennent s'instruire auprès de vous, J'accès de ces
régions élevées et sereines, d'où l'œil de l'entendement
planant sur la variété infinie des choses les résume et les
rattache à leur principe.
Vous êtes forcés, ii est vrai, pour que votre pensée soit
saisie, de lui donner un corps, de reproduire une expérience, d'analyser quelque chef-d'œuvre du génie antique,
ou de la littérature moderne: mais là n'est pas l'objet
essentiel de votre enseignement. L'Iliade ou la Jérusalem
délivrée, une comédie d'Aristophane ou de Molière, commentés avec la verve ·que vous savez y mettre; le tableau
animé des faits, des négociations qui ont préparé les traités
de Westphalie ou d'Ütrecht ; le lucide exposé d'une
théorie scientifique ou médicale; suffiraient déjà, sans
doute, pour rendre une leçon
Cependant, tout
précieux qu'il est par lui-même;. ce fragment de science
ne conserve que la moindre partie de sa valeur, si on le
sépare de l'ensemble, si on ne l'envisage point dans ses
rapports avec le tout dont il fait partie.
.
Les esprits sérieux ont besoin de voir les choses ·de haut.
Il faut pour eux que la variété vienne aboutir à l'unité.
Ces classes de logique, trop souvent laissées, par l'impatience des parents et des élèves, dans un regrettable
�12
abandon, commencent bien'
jeunesse studieuse
à ce O'enre de travail; mais c'est ensuite aux écoles il'ensupérieur de développer ces premiers germes,
de répàndre, dans les classes éclairées de la société, les
viriles habitudes d'une généralisation puissante et féconde.
Est-ce à dire que le haut enseignement vit exclusivement d'abstraction? Qu'il reste dans les nuages de la spéculation sans jamais descendre sur le terrain solide des
faits?
'
Vous ne me prêtez pas cette pensée, Messieurs. Rien ne
serait plus opposé au caractère de l'esprit français.
On a pu, dans un pays qui nous avoisine, professer que
l'éducation a pour mission d'aider à l'affranchissement, à
la libre spontanéité des âmes; d'habituér la raison de
l'homme à se développer au sein d'une indépendance absolue, et sans tenir compte de rien de ce qui pourrait la
limiter, la contenir. Un Allemand, l'ancien directeur de
l'Ecole· normale d'instituteurs de Berlin, Diesterweg, a pu
s'écrier dans son enthousiasme de libre penseur : << Au
>) large! allons au large ! élançons-nous voiles déployées!
>) advienne que pourra! si nous ne découvrons pas ce que
>) nous cherchons, eh bien! nous découvrirons peut-être
>) quelque autre chose de plus digne 'encore de nos désirs.
>> Et, si cet espoir vient à faillir, reste le plaisir d'un voyage
>) en pleine mer. >)
Nous savons tous où conduisent ces courses aventureuses de la fantaisie .individuelle, affranchie de toute esde l'autorité des faits. Elles mènent
pèce d'autorité,
inévitablement à l'une de ces découvertes qu'une naïve
confiance ne manque. jamais de déclarer définitive et qui
ne tarde pas à faire place à une autre invention infaillible,
qui dure à son tour jusqu'au lendemain.
En France, nos instinèts de bon sens ne sauraient s'accommoder de pareilles allures , et nous abandonnons
volontiers à .nos voisins d'outre Rhin les dangereuses
�jouissances de ces trains de plaisir en pleine iner, qui,voits .
entraînent sans boussole, sans gouvernail et sans'pilotè. .
}{estons Français, messieurs les
; attachonsnous toujours à concilier l'amour de l'idéal, avec le sentiment de la réalité, l'étude attentive des faits, avec la
l'echerche des principes.
Mais, pourquoi vous adresser ce conseil? Les idées que
·
je viens de développer sont les vôtres.
.·
permettrez-vous, Messieurs, d'ajouter encore unè
dernière observation ?
Nul ne met en· doute l'impossibilité même pour l'intelligence la mieux douée, d'embrasser le savoir humain dans
toute son étendue.
D'un autre côté, jamais le désir de tout connaître pour
tout dominer, de demander à la nature de mettre à nos
ordres tous ses éléments, toutes ses forces, de nous livrer
tous ses secrets, n'a pressé l'homme plus vivement.
Ainsi placé entre l'impossibilité de tout savoir et le
besoin de ne rien ignorer, comment obéir à la fois à cette
double nécessité? 1\la réponse va vous semlvler étrarige.
Néanmoins je n'hésite pas à la faire. Les résultats pratiques
que l'on peut en tirer seront mon excuse.
Le problème à résoudre est celui-ci: trouver un moyen
d'avoir toujours à notre disposition, sans, surcharger notre
mémoire, qui succomberait sous le faix, tout ce que peuvent, durant la .longue série des siècles, a-yoir
de
connaissances, et l'histoire, avec son cortége de commentaires, d'annales, de chroniques, d'essais, de mémoires, de
biographies, de souvenirs; et les patientes investigations
de l'érudition ; et les travaux de la linguistique, de la critique; et les merveilleuses découvertes de
du physicien, du chimiste; et les recherches de·tant d'autres savants incessamment occupés à explorer, jusque dans
ses derniers recoii}s, le domaine de la nature.
Ce moyen, Messieurs, nous l'avons sous la main.
�14 · -
Peut-être avez.;.; vous déjà compris que je veux parler de
ces recueils qui s:offrent à nous sou::;
formes diverses,
'de ces dictionnaires; en un mot, et pourquoi ne les.
appellerais-je· pas de leur nom, dont l'usage est si répandu. ·
.
·
Dictionnaire d'histoire, de géographie ; Dictionnaire de
jurisprudence, de médecine, du commerce, des arts et
, métiers ; Dictionnaire des sciences · philosophiques, de
l'économie politique ;je ne pousse pas plus loin cette énumération. Il n'est point de jour qui n'apporte à la liste
quelque nouvelle addition. Hier encore, le Bulletin de
l'amateur de livres, annonçait, à ses lecteurs, un Dictionnaire de la conversation et de la lecture ; un Répertoire,
en 55 volumes, des sciences, des lettres et des arts au
xrxe siècle; un Dictionnaire raisonné d'escrime.
Ce genre d'ouvrage s'est fait une trop large place dans
nos bibliothèques, pour que vous ne me pardonniez pas de
dire un mot des services qu,e l'on est en droit d'en attendre, de la manière dont il convient d'en user.
Un recueil où les faits, les dates, les décisions, Jes données positives, les matériaux, les instruments de tout
genre que nous pouvons avoir à mettre en œuvre se trou-.
vent arrangés dans un ordre qui les tient constamment à
notre portée, est assurémènt un auxiliaire dont l'utilité ne
saurait être contestée.
Mais, le dictionnaire, qui à sa raison d'être, a bien aussi
ses dangers. Il favorise la paresse de !'esprit et, si l'on nLy
veillait, il aurait bientôt pour effet d'énerver les intelligences.
Faudrait-il do'nc, pour conserver .à nos facultés leur
ressort, ne compter que sur elles seules, brûler nos répertoires et confier exclusivement à la mémoire le soin de
garder les trésors de science lentement accum,ulés par le
travail de nos devanciers? Loin de nous une pareille exagération J Ne négligeons rien, au contraire, pour accroître
mille
�-
13 -
encore ces précieux·dépôts, poul' en perfectionner l'arrâ.ri""
gement et la forme, pour en disposer les richesses dans un
meilleur ordre. Seulement; afin de parer aux inconvénients que je signalais tout à l'heure, soumettons en même
temps notre' âme à cette mâle discipline qui exerce et dé'veloppe tout ce que Dieu a mis en elle de puissance. Ne
laissons aucune de ses facultés s'éteindre ou s'affaiblir dans
l'inaction. Sachons unir à ce ferme bon sens qui s'appuie
sur la réalité des choses, la force de méditation, la vigueur
de raison qui nous élèvent jusques aux régions les plus
hautes de la pensée.
Or, et cette observation me ràmène, vous le voyez, à
mon point de départ, l'enseignement supérieur aide puissamment à former en
ces sages et fortes habitudes
qui donnent à la fois à l'esprit plus de solidité et plus d'élévation, plus de profondeur et plus d'étendue.
Il me reste, Messieurs, un pénible âevoir à remplir.
Jusqu'à ce jour j'avais pu, en venant inaugurer la reprise
de nos travaux, me féliciter de retrouver autour de moi
tous mes collaborateurs, de n'apercevoir aucun vide dans
les rangs de notre famille universitaire. L'année qui vient
de
ne me réservait pas ce bonheur. Au mois de
mars dernier, une perte aussi cruelle qu'imprévue est
venue noùs attrister. Le plus jeune des professeurs de notre
école de médecine a été enlevé à l'amitié de ses collègues,
à la respe.ctueuse affection des élèves qui recevaient ses
leçons. Une autre voix vous dira les mérites de M. Laurens, les espérances que son talent arrivé à sa maturité
faisait concevoir. C'est avec une vive et sincère émotion
que je donne, pour mon compte, dans cette occasion solennelle quelques paroles d'estime et de regret à la mémoire
d'un fonctionnaire aussi intelligent que dévoué.
Vous avez voulu, Messieurs, par votre présence, dans
�cette enceinte, témoigner du prix que vous attachez
èhoses de l'esprit, et de vos sympathies pour nos travaux.
Laissez-moi vous en remercier. Ces marques d'intérêt
nous encouragent à travailler pour notre part, et dans
l'ord,re des ·idées intellectuelles et morales, avec un redoublement d'ardeur, à cette œuvre de la grandeur du
pays, à laquelle la main de l'Empereut a su donner une
• si puissante impulsion.
,
�RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
·MoNsiEuR LE RECTEUR,
MoNSIÊUR LE MARÉCHAl-,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
C'est un devoir pour moi de venir vous rendre compte
des travaux àcçomplis par la Faculté des sciences, dans le .
cours de la dernière année scolaire, et-j'aborderai immédiatement, et sans autre préambule, les différents sujets
sur lesquels les instructions ministérielles m'imposent .
l'obligation de fixer votre attention, c1est-à-dire, notre enseignement, les travaux particuliers ·des professeurs et,
enfin, les examens relatifsà la collation des grades universitaires.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement se meut, vous le savez déjà, dans,
un cercle qu'il parcourt èn deux ou trois années et, au
bout de chaque période, il suit de nouveau la route qui lui
est tracée; en se complétant de toutes les découvertes qui
viennent, d'une manière incessante, enrichir le domaine
des sciences .Pures etappliquées. Il me semble, dès lors,
inutile de vous entretenir des matières enseignées dans nos
leçons ; elles sont du reste réglées par des programmes'
2
�18 officiels, auxquels nous nous cnnformons religièt1sémenL
Je me contenterai de rappeler que nos èoursont, comme
. par le pàssé, pour objet deux enseignements distincts ;
l'un qui conduit à la licence ès sciences, l'autre au. certificat
de capacité pour les sciences appliquées. Le premier de
ces enseignements, qui constitue nos cours de Faculté
proprement dits, a dû être maintenu àu niveau êlèvé qùi
·lui èst assigné par son but principal. Le second a spécialement pour objet de répandre les connaissances scientifiques utiles à l'instruction de nos élèves de sciences appliquées.et des jeunes ouvriers de 1a ville de Nancy, qui avec
un zèle très-Jouable, continuent à: fréquenter nos cours du
soir. Nous avons été
dans cette dernière œuvre,
· que nous poursuivons depuis cinq années, par le concours
désintéressé de M. le professeur L. Parisot, qui continue
avec persévérance et talent à doter notre ville d'un cours
.
.
public d'hygiène.
si notre enseignement oral n'offre rien de nouvèau ··
à constater dans ce rapport, il n'en est pas de même de
renseignement pratique. Les conférences et les manipulations ont été réorganisées conformément aux instructions
ministérielles du· 2 avril 1859. En même temps, que les
droits exigks, pour y prendre part, étaient considérableméntréduits, àce point inême
sont huitfois moins
onéreux que dans les universités allemandes, la Faculté a
voulu s'associer aux vues bienveillantes de S. E. Monsieur
le Ministre; elle a doublé le nombre de ces exercices utiles,
qui mettent constamment en communication directe le
professeur avec l'élève, qui ont pour effet de dissiper les
doutes qui assiègent si. souvent l'esprit de l'étudiànt, et de
l'initier auxé. méthqdes d'expérimentation;. qui lui per- ·
mettent enfin, d'acquérir
des connaissances
pratiques dont la·trace/ne s'efface pas. Cepèndant cet enseignement si salutaire n'a pas eu jusqu'ici tout le succès
qu'on était en droit
attendre: douze jeunes gens seu-
�19
lement ont fréquenté nos laboratoires et ont profité des avantages que la Faculté offrait à leur instruction. Il faut
. peut-être en rechercher la cause dans la générosité même,
avec laquelle la France, depuis la création de l'Unive1·sité,
.donne ·l'enseignement supérieur; aucun des Etats de
l'Europe ne rivalise avec elle sous ce rapport. L'habitude
d'un régime aussi doux a pris racine dans l'esprit de nos
étudiànts, depuis plus d'un demi-siècle et tout droitnou·veau, même pour des services nouveaux, leur semble aujourd'hui une lourde charge à supporter.
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS PUBLIÉS PENDANT LA
DERNIÈRE. ANNÉE SCOLAIRE.
professeurs des Facultés ne se bornent
aux sOiQs
de l'enseignement. Préparés par leurs travaux antérieurs
aux recherches scientifiques et pourvus des moyens matériels nécessaires poùr l'exploration
phénomènes, leurs
loisirs ne restent pas stériles. Dans chacun de mes rapports, j'ai à vous entretenir de nouveaux mémoires publiés,
le cours de l'année classique, par mes laborieux
collègues. Plusieurs d'entre eux ont encore, depuis notre
dernière séance de rentrée, payé leur tribut habituel à la
·
science qu'ils professent.
M. Nicklès a continué ses recherches sur les bromures •
et les iodures définis, dont il a fait connaître, l'année dernière, lès premiers résultats. Il a constaté un •rait ]m.;.
portant, qu'il n'avait fait jusque là qù'entrevoir, je veux
parler de l'isomorphisme du bismuth avec l'antimoine
et· l'arsenic.
Nous devons au même professeur une note sur une
modification allotropique du soufre et la rectification d'une
erreur qui avait cours dans la science.
Il a mis au jour égaletnent un mémoire sur un mode: de ·
�20 décomposition du sel gemme, qui permettra peut:..être un
joui\
tirer un nouveau parti de cette matière première
si répar.tdue dans le sol de la .Lorraine.
Mais l'œuvre capitale que M. Niéklès a produite, ceHe
année, c'est son Traité sur les
sùr l'adhérence magnétique. Ce volume est rempli d'un trop. grand
\nombre .(le faits nouveaux, pour qu'il nous soit possible
d'en présenter ici l'analyse. Qu'il nous suffise de .dire
qu'aux deux électro-aimants connus notre collègue en a,
ajouté beaucoup d'autres, à ce point qu'il a '1iû créer; un,
véritable système de nomenclature pour les désigner ;
qu'il trace dés règles permettant de prévoir toutes les combinaisons éJectro-magnétiques réalisables et qu'il a soumis
les principales à l'épreuve de l'expérimentation directe.
M. Renard, qui s'occupe .depuis plusieurs années de
travaux tendant à expliquer ·les phénomènes d'électricité
et de magnétisme, ·dans l'hypothèse d'un seul fluide, a
présenté à l'Institut un mémoire sur l'induètion: Admettant le point de départ, qui a servi de base à la théorie
de Ohm, c'est-à-dire que .le mode . de propagation de
l'électricité dal)s un fil conducteur est un transport de
molécules et non un· phénomène de vibration, il a fait
. l'application de ce principe à un certain nombre de cas
particuliers et. il est. arrivé, comme .conséquences de la
théorie, à la plupart des lois établies par la méthode ·
expérimentale.
·
M. Renard a publié, en outre, la. première année de
son cours de scienc(ls appliquées ; ses pombreux •auditeurs
pourront y revoir les leç.ons du maître et se les assimiler
plus facilement. Les nombreuses
qui enrichissent
cet mwrage sont dues au talent de M. Mélin,. notre maître
de travaux graphiques.
M. Lafon a présenté à l'Institut. un rilémoire sur la rota. tion d'un c_orps solide autour de son centre de gravité. Il y
expose d'abord une méthode générale qui le
à des.
�2i
résultats dignes de remarque et,
cas 'particulier qui l'occupe, il ramène à des quadratures toutes les
intégrales du problème. Les difficultés. augmentent si l'on
veut tenir compte de l'influence de .la rotation de la terre
sur le corps en mouvement. Mais, en· supposant què ce
corps soit de révol'ution, notre collègue a pn encore ramener la question à des quadratures, en mettant sous la·
même forme, que dans le cas précédent, les trois intégrales qui complètent la solution.
COLLATION DES GRADES.
Il me reste à vous entretenir des épreuves relatives à la
collation des grades universitaires et je me trouve naturellement conduit à vous parler, tout, d'abord, du
·
réat ès
Jamais l'affluence des jeunes gens, qui
viennent nous demander leur premier diplôme, n'a été
aussi considérable que pendant la dernière année classique;
i candidats se sont fait inscrire et ont subi les
suivant l'un des différents modes d'examens; prescrits par
les règlèments.
·
. Nos opérations sont résumées dàns.Ie tableau suivant:
l'IOMllaE
des
ca n_didats
inscrits.
.
complet
)
, ·
J
-
NOMllRE
des candidats
qui out subi
.NOMBRE
épreuves or.-,tt>s,
des
candidats
arlmis
définitivement.
ll!S
PROPORTION
des
admissions.
;m
130
101
47 P' OJO
1e partie
166
115
lll
66 P' OtO
2e partie
. ,
sem de
'
42
25
23
54 P' ütO
2
1
1
50 P' OtO
421
271
236
· \ restreint
Touux ...•
56 P' OtO
·.
�-
22· -··.
Pour juger ]es résultats de chacun de· ces différents . modes d'examens du baccalauréat ès sciences, il est indis..,..
pensable de les considérer isolément, d'autant plus que le
· baccalauréat scindé et le baccalauréat restreint, étant de
·
nouvelle; il importe que J'expérience vienne en
démontrer la valeur.
·
Les candidats, restés fidèles au baccalauréat complet,
égalent, ou à peu près, le nombre total des candidats des
années précédentes ; il a été de 211, sur lesquels nous
comptons J01 admissions,
47 pour cent. Nous
nous féliçitions, dans notre dernier rapport, de l'amélioration qui semblait se manifester dans le résultat de cet examen, et nous sommes heureux de constater que nous ne
nous étions pas mépris; que le niveau des épreuves s'est
sensiblement élevé. Si noù& rencontrons encore aujourd'hui un certain nombre de jeunes gens qui paraissent
n'avoir étudié que tout juste ce qu'il faut pour ne pas être
ajournés, ce caléul étroit tend à diwaraître .et la prépara- ·
tion devient de plus en plus sérieuse. La mention passa. blement n'est plus, comme autrefois, à peu près exclusivement la seule qui figure sur les procès-verbaux d'examen ;
des notes n1eilleures commencent à se multiplier. Il-ressort
évidemment de ces faits que la force des études s'accroît
secondaire et que Jes
dans les établissements
anciennes tendances, qui conduisaient les jeunes gens à
des études Classiques
reprennent aujourd'hui une faveur matquée .
.Enfin nous yoyons, chaquè année, s'augmenter le nombre des candidats qu'L déjà: pourvus d'un diplôme viennent
nous en demander un second et qui se présentent aux
épreuves,
bien préparés, çe qui démontre
que, dans 'noù·e système d'instruction secondaire, l'étude
des lettres peut se concilier avèc celle des sciences.
Mais, ce qu'il importe surtout d'étudier avec soin, ce
sont les· résultats du baccalauréat divisé en deux parties.
�23
Sans doute l'expérience n'a pas été encore assez prolongée,
pour qu'on puisse en tirer des conclusions définiÜyes.
Cependant je crois utile d'exposer dès aujourd'hui les résultats qui se sont produits. Il était à eraindre, peut-être,
que des 'élèves de__ seconde, la plupart âgés de seize ans,
n'eussent pas encore assez de maturité dans l'esprit pour
bien comprendre les questions de physique, les théories
chimiques et les notions d'histoire naturelle, qui leur
enseignées. L'expérience de cette année n'a pas justifié ces
eraintes. N'ayant plus à entasser
dans leur esprit
des connaissances presque encyclopédiques, mais concenteant successivement les efforts de leur intelligence sur des'
parties distinctes des études
ils nous arrivent
généralement mieux préparés ; les compositions sont meilleures, les épreuves orales laissent moins à désirer. C'est à.
la division du travail, que sont dus, ce nous semble, ces
résultats. Ce qui vient, du reste, à l'appui de cetté appréentre
ciation, c'est la comparaison, qu'on peut
les épreuves qui sont l'objet de la première partie de l'examen, avec
exigées pour la seconde. Pour la première, les admissions sont dans la proportion de 66 pour
cent et pour la seconde de 54 seulement. La statistique
établit donc que plus les matières de l'examen sont restreintes plus les succès sont nombreux; c'est, du reste, ce
qu'on devait prévoir.
En résumé l'examen, divisé en deux parties,
vraisemblablement l'accès du baccalauréat plus facile- et
peut-être même contribuera-t-il à relever le niveau des .
études scientifiques.
Mais il· est, toutefois un fait, que nous ne pouvons nous
dispenser de signaler. Nous avons· rencontré,
quelques copies de candidats à la première partie du baccalauréat scindé, des incorrections qui nous ont péniblement
surpris, des fautes d'orthographe, puisqu'il faut les appeler
par leur nom. Ce sont là sans doute de rares exceptions,
�24
fJUi ne. modifient pas Je résultat général des examens, qui,
nous l'espéro11s du moins, ne se renouvelleront pas, mais
nous tenons à faire comprendre aux· candidats, que, dans
.l'intérêt de leurs études, il n'est pas possible âe conférer
le grade de bachelier à des jeunes gens: qui ignorent 'ce.
que savent les enfants .en sortant de nos écoles primaires.
Nous n'avons. eu, jusqu'ici, à examiner que deux canau baccalauréat ès sciences restrei!lt. Nous ne
poùvons donc nous prononcer encore, en toute connais•
sance de cause, sur les faits relatifs à ce grade exceptionnel,
exigé exèlusivement pour l'étude de la médecine. Nous ne
pouvons, du reste, qu'applaudir aux mesures qui permettront aux. jeunes gens qui se destinent. à cette carrière, de
conguérir ce grade, dans le plus bref délai possible, pour
se livrer entièrement à leurs études professionnelles. Nous
avons pu, en effet, sous
régime de l'ancien état. de
choses, juger, presque à chacune de nos sessions, combiM
ceux de ces jeunes étudiants, qui abordent les ·études médicales, sans être munis du diplôme de bachelier ès
sciences, ont de peine à faire marcher de front les travaux
nécessaires pour atteindre le double but qu'ils se proposent. Plus ils s'éloignent de l'époque, où ils ont terminé
leurs études classiques. plus l'obstacle du baccalauréat
semble grandir devant eux et c'est avec un vif regret que
la Faculté s'estvue, pêndant le cours de l'année scolaire,
dans l'obligation d'ajoJirner encore quelques-uns d'entre
eux, qui comptent déjà plusieurs années d'étudès médicales.
Dix candidats ont subi, pendant la présente année seo,..
laire, les:épreuves de la licence ès sciences et six d'entre
eux ont été jugés dignes du grade sollicité. Ce sont
MM. Mathouillot, Ravier, Montignot et Treuvey, pour la
licence ès sciences mathématiques, 1\UI. Jeanjean et Monoyer pouf la licence ès sciences physique. Trois de ces
jeunes inaîtres appartiennent au lycée de Nancy et un
le
�-
25
-.
quatrième •au lycée de Strasbourg ; ils ont suivi avec
duité les cours des Facultés des sciences près desquelles ils
sont placés. Les deux autres sont régents dans des collèges
communaux de l'académie, où, dénués de ressources et de
direction scientifiques, ils ont pu par eux-mêmes, à force
d'énergie, de travail et de persévérance, prouver la vérité
de ce vieil adage: labqr improbus omnia vincit.
Il est assez .rare que nos Facultés· provinciales soient
appelées à recevoir des docteurs ès sciences; il semblerait
· que ce titre n'a de valeur qu'autant qu'il émane de la première Faculté des sciences du monde entier, celle de Paris,
comme si la science n'était pas de tous les pays, comme
si les savants de la capitale ne se recrutaient pa3 constamment dans ]es départements. La Faculté des sciences de
Nancy a eu, cette année,
la bonne fortune
d'accorder ce grade élevé, mais. encore celle de le conférer
à deux candidats, MM. Kosmann et Forthomme. Le premier de ces candidats a pu, lui aussi, éloigné de tout centre
scientifique, se livrer à des études fructueuses, avec les
seules ressources de son intelligence et les moyens matériels que procure une officine de pharmacien dans une
petite ville; il a soumis à la faculté une bonne thèse, qui a
été soutenue d'une manière brillante. 1\L Forthomme voùs
est connu depuis longtemps et par ses qualités personnelles
et par l'excellence de son· enseignement, enfin par les
travaux recommandables qu'il a publiés depuis quelques
années. S'il a autant tardé à conquérir le seul grade universitaire qui lui manquât, nous ne devons en accuser que
sa modestie; et, au risque de la .blesser, qu'il me soit permis dè rappeler qu'il ne s'y est décidé que par suite des
encouragements et de l'insistance du conseil académique.
3
��RAPPORT·
M. CH; BENOIT, DOYEN DE LA FACULTË DES
MoNSIEUR LE RECTF.UR
. MoNsiEuR LE MARÉCHAL, •
MESSIEURS •
. Ce sont encore des Rapports, que vous entendrez aujourd'hui. J'avais souhaité pour cette solennité autre chose
qu'une statistique de eours et d'examens. Je voulais que
. chacun de nos professeurs eût à son tour les honneurs de
la séance, et développât· devant vous quelque grande ques-.
tion de science ou de littérature. Quand un Corps réunit
dans son séin presque toutes les branches des connaissan-·
ces humaines et compte taù,t de voix éloquentes, il est
naturel qu'tm aime à s'en parer. Quel intérêt. varié n'eût
pas donné à rios séances annuelles de Rentrée un libre discours, où chacun de nous, physiciens, 11aturalistes, médecins, lettrés, sortant du cabinet ou du laboratoire, aurait
particulièrement considéré le rôle des sciences morales ou
naturelles dans les· destinées de notre société moderne 'l
M. le Recteur avait bien 'voulu entrer dans ce dessein,
qui faisait désormais de cette séance une vraie fête de
�-.
28
resprit, digne œêtrë.offerte à cétte assemblée d'élite. Mah
des difficultés sont vènues d'ailleurs:
ilrn'a fallu, non
sans regret, renoncer à mon beau. rêve.'
.
· Vous n'aurez Clone de moi, Messieurs, que le Rapport ordinaire. Le sujet en esttoujours à peu
même. Mais
ces inévitables redites ne m'inquiètent
Jè""ne suispas
homme à essayer. des tours de force pour en éviter la monotonie, et à brode:r de l'esprit sur une trame usée. Le
sujet d'ailleurs, quelque rebattu qu'il soit, est assez intéressant· en lui-même pour ne lasser jamais. Il y a des lieux
communs dont on est toujours avide, parce qu'ils nous
entretiennent de ce qui nous tient le plus au cœur.
Qui donc parmi vous, Messieurs, a besoin qu'on lui fasse
sentir l'importance_de tout ce qui touche à l'éducation de
nos enfants'! Jamais (on,le peut dire à l'honneur de notre
temps), jamais cétte éducation n'a été, de la part des parents et de l'Etat, l'objet d'une plus vive sollicitude. Dans
notre société moderne, où chacun est fils de ses œuvres, et
o.ù rien ne saurait plus suppléer désormais au mérite personnel, l'éducation a pris une importance souveraine. Les
parents sentent que tout va dépendre de ce laborieux
apprentissage de la vie, que c'est là le seul héritage qu'ils
puissent léguer à leurs fils, qui soit à l'abri des révolutions
et des vicissitudes de la fortune. Les enfants eux-mêmes,
avec un instinct précoce des exigences de leur temps,
comprennent que ces années vont décider de leur carrière.
Et la patrie suit et dirige tout ensemble avec une attention
vigilante. dans s.es tendances diverses cette élite de la jeunesse, qui porte en' ses mains les destinées de l'avenir.
Ap milieu de nos crises sociales, la loi de l'enseignement a
été pendant quinze ans le champ de bataille des partis.
Tous pressentaient que de la direction imprimée par
l'éducation à la jeunesse' dépendait en grande partie la
solution du problème social.
Depuis quelques années surtout, que le système de notre
et
�29
enseignement public a été profondémentm:odifié selon· les
besoins du siècle; vous interrogez, Messieurs,. avec plùs d'attention que jamais, les résultats de nos examens, pour
juger le nouveau plan d'études par ses fruits. Les sciencès
mathématiques et naturelles avaient pris un rôle trop actif
et trop merveilleux dans le développement et la puissance
de la société moderne, pour que l'Université ne leur fît pas
une plus large place à côté des études littéraires dans i'instruction de nos enfants. Mais, tout en applaudissant à ce
légitime
de l'enseignement ·scientifique,
.vous avez pu craindre un instant, que, dans notre province,
les lettres, désorQJais débordées par les sciences,, ne per:dissenLdans l'éducation leur juste prépondérance. Car, tout
en àdmirant les conquêtes de la science contemporaine,
vous ne partagez pas l'enthousiasme de certains fanatiques,
qui considèrent l'industrie comme l'objet même de la
civilisation. Une manufacture n'est pas à vos yeux l'idéal
d'une
Aussi V<mlez-vous, ,qu'avant de préparer vos
enfants aux carrièresindustrielles, (si c'est leur vocation)
on en fasse des hommes, des citoyens. C'est pourquoi,
parmi les concessions qu'exigeait l'esprit du temps, vqus
avez été heureux de voir maintenir et raffermir même par
de sages mesures les études· littéraires, qui sont l'indispensable fondement d'une.dihérale éducation. Car, de
même qu'il faut demander aujourd'hui aux sciences les
moyens d'améliorer notre existence matérielle, ce sera
toujours lEl. divin privilége des lettres, de nous apprendre à
vivre de la :vie morale. · ·
bientôt huit ans écoulés.depuis la réforme du Plan
d'études. Après un premier troublé inévitable, la nouvelle
discipline s'est bientôt réglée; et les lettres ont retrouvé
à côté de l'enseignement scientifique leur place légitime.
Sachons .en gré, Messieurs, aux fonctionnaires de. tout
ordre, qui, par leur sagesse et leur dévouement, ont su
trouver cette heureuse conciliation. Mais surtout, rendons
�-
30
_,
en grâces à notre sage Ministre, qui v à
que l'expérience signalait dans le nouveau régime quelques imperfections, par des modificati9nsde détail prèsque insensibles,
a su en réformer en partie l'organisation première, de
façon à n'en garder que les bienfaits. On peut aujourd'hui
juger de l'arbre par, ses fruits; et certes il y a lieu déjà
d'être satisfait. Non pas sans doute, qu'il' n'y ait plus rien
à désirer encore. La perfection n'est pas de ce monde:
mais il faut cependant y aspirer toujours, tout en sachant
se résigner de bonne grâce à n'y atteindre pas.
EXAMENS.
C'est surtout des examens du Baccalauréat ès Lettres
que je veux vous entretenir. Car voilà ce qui intéresse particulièrement les familles. L'épreuve de la Lieencé est
réservée à une élite peÙ nombreuse. Et quant au grade de
Docteur, nous n'avons pas encore eu la satisfaction jusqu'ici
de le conférer à personne. Car, parmi les candidats, qui
nous ont jusqu'à présent soumis 'des thèses pour
la plupart ont dû être écartéscomme insuffisants ; et quant
à quelques-uns, dondes travaux au contraire nous inspiraient une grande estime, nous les avons invités à se présenter de préférence devant la Faculté de Paris, dont la
haute autorité ne peut qu'ajouter à l'éclat d'un. succès, et
signale '!llême le vainqueur à l'intérêt de l'Université. Toutefois, l'un de ces maîtres, que réclamaitla Sorbonne, a
insisté pour venir prendre près de nous son grade de
Docteur. Ses thèses, l'une sur les Idylles de Théocrite,
l'autre sur l'histoire de !Apologue r:t les précurseurs de
Lafontaine nous promettent prochainement une soutenance
des plus intéressantes.
Malgré ses accès bien plus faciles, nous nous étonnons
�'-.
31.
toujours que la Licence ne soit pàs parmi
universitaire un plus grand objet d'émulation; Depuis
qu'on ne contraint plus nosjem;tes_maîtres à conquérir ce
grade, leur zèle s'est ralenti. C'est sur cèux de Nancy que
tombe surtout mon reproche. Ceux qui· sont éloignés leur
envient les avantages de travailler sous nos yeux et d'être
guidés par nos
D'ou vient donc,' que les candidats
de notre ville tirent sj .peu de profit de leur privilégè?
qu'on les voit si rarement se. mêler aux épreuves? Regarder le but de plus près,et mieux mesurerles efforts. nécessaires pour l'atteindre ne servirait-il donc qu'à les décourager, au lieu d'exciter leur . confiance et leur ardeur?
Qu'en résulte-t-il? Il semble, 'qu'aux jours d'examen, les
fils de la promesse soient réjetés, et que les Gentils l'eur
soient préférés. Nos candidats reçus nous viennent. du
dehors. Ce sont :
MM. GIFFART, régent au collége de
GmARDOT, professeur au lycée de Bar.
l'abbé BIEUVELET, professeur au collége de Senlis .
. PisStN, surveillant général au lycée de Trnyes.
Il est vrai que, pour la plupart, nous avons encore le
droit de les compter comme nôtres. Tout éloignés qu'ils ·
étaient de nous, nos. conseils ne leur ont pas. manqué : ils
appartenaient à notre enseignement t:JXOtérique.
Au sujet du Baccalauréat ès Lettres,· au contraire, nous
pouvons rendre un témoignage assez satisfaisant. Il nous
a semblé S\lrtout, que l'étude.du latin, ce fo)ldement depuis
longtemps ébranlé de notre éducatjon classique,. commençait à se. raffermir ..Nos candidats ont enfin. compris que le
discours latin était l'épreuve souveraine ;·.et ils. se préparent de loin à cette composition, qui emporte presque à
·elle seule le succès ou le revers. •Sans doute, ily'a encore,
il Y. aura toujours de ces ouvriers de la dernière hm1re,
qui essaient de couvrir leur faiblesse; en s'affublant de
lambeaux de Conciones, dont iL se font cQmme un habit
�-
32
-
d'Adequin: Nous- sourions-à cette mascarade, dont nous
-ne sommes pas les dupes. Mais nous· (\Îmons à constater·,.
que chez le .plus gra'f!d .nombre la langue latine a été
l'objet d'une sérieuse étude èt d'exercices. intelligents. La
plupart l'écrivent avec plûs d·e correction et de fermeté;
'quelques-uns même, avec élégance. On dit que dans les
classes le français y est quelque peu
Mais je ne
m'en inquiète pas. Car, après tout,
en latin est·
encore la meilleure manière d'apprendre à écrire en français. La version latine. d'ailleurs, ne demeure--t-elle pas.
toujours enfaèe du discours latin; pour maintenir à notre
langue son rang, et un rang considérable, dans l'ensemble·
des épreuves?
Cependant, si ]es compositions sont la partie la plus im:.
portante de l'examen, .bien des candidats oublient trop
que ce n'est pas la seule. L'épreuve orale nous a semblé
fort négligée par plusieurs d'entre eux, et même des meil- .
leurs. Sans doute de bonnes compositions les mettent au
cœur de la place. Mais il faut achever la victoire. Quelquesuns, qui avaient débuté sous les meilleurs auspices, n'obtiennent parfois en définitive. que la note passable, comme
les plus humbles combattants. Pourquoi ? La préparation
des auteurs est dédaignée par eux, bien qudè petit nombre
d'ouvrages, proposés à leur étude spéciale, ne·leur laisse
. ici rtulleexcuse. L'histoire aussi continue à languir, malgré
la sage discipline rétablie dans cet enseignement. Nonseulement: les. souvenirs de l'antiquité ont cessé d'être
et nos enfants sont étrangers' dans ces villes de
Rome et d'Athènes, qui ont été la patrie de notre jeunesse; '
mâis encore l'histoire moderne elle-'même n'est pas mieux
connue. Et pourtant; jeunes gens; alors même que vous
méconnaîtriez le fruit des autres études, l'utilité de l'histoire peut-elle vous échapper? Citoyens d'un pays, où
toutes les fonctions sont accessibles au mérite ; où tous,
vous pouvez de loin ou de près participer à la direction des
�:13
affaires publiques, qui vous guidera dans ces devoirs élevés,
si, ignorant le passé et bêtement borné!? au présent, vous
êtes au sein de votre patrie comme des étrangers? L'histoire, c'est l'expérience de vos pères. C'està 'Vous de faire
·en sorte, que vos pères n'ai'ént pas vécu inutilement pour
vous, et que leurs fautes, aussi bien que leur sagesse, vous
profitent.
- ·
..
Mais rien ne nous attriste plus encore qu'el'abandon où
la Logique est laissée. Beaucoup de candidats ne songent
qu'à l'esquiver. Ah! je comprends, fexcuse cette désertion
chez les élèves, qui, quoique destinés aux études scientifiques, ont néanmoins poursuivi leur couTs de Lettres jus,..
qu'en Rhétorique, et qui ne sauraient donner à cette
éducation
une année de plus sans compromettre
leur carrière. Ceux-là ont toujours trouvé en nous les
juges les plus .indulgents : nous leur tenons compte à la
fois, et des exigences des études nouvelles qui les réclament, et de leur fidélité prolongée aux Lettres. Mais,
quand rien ne vous presse, avocats ou médêcins futurs,
pourquoi cette aveugle impatience d'échapper au collége,
en supprimant l'année de philosophie? Pour-l' étude du
droit y a-t-il donc une meilleure préparation, que l'enseignement philosophique, qui vous mène à
source commune des sciences morales, et vous en fait embrasser les
rapports et l'ensemble? A moins, peut-.être, qu'après n'avoir vu dans vos études classiques que le moyen d'arriver
le plus tôt possible à un diplôme, vous ne cherchiez encore
dans la science du droit que la pratique de la procédure.
Voilà donc l'espérance de la magistrature et du· barreau 'l
-Et vous, futurs médecins, que· je redoute' pour vous
l'int1uence de l'amphithéâtre, si vous n'y entrez pas profondément pénétrés des doctrines du spiritualisme? Absorbés dans l'étude de3 organes, et comme fascinés par )e
mécanisme du cerveau, que je crains que vous ne perdi;èz ·souvent de vue cette âme immatérielle et immortelle,: .à
-·. ..,\\
· " ·· 3
:·-o
·,._.,
�-·
34 .-·
laquelle Dieu a donné pourjnstrument ,cet acllllirable .organisme? Ah! .croyez7moi, .les secret;s du corps eUes
·
tères de:Ja vie s'éclairent.à la .science de l'âme d'uneJu,...
mière
Plus tard encore, devenus praticiens, VOl]S
verrez
dans notre
moderne, ilest souvent
nécessaire de rechercher a\]. fond de J'âme le gern,1e du
mal d'Ont le corps est travaillé . .&a science des diagnostics
est désormais insuffisante; il faut que le médecil} des
corps, devenu p:resqueaussi médecin des âmes., ait été initié
de bonne heure aux choses de la .vie morale.
Je ne ·puis voir, Messieurs, je Tavoue, sans en être
affligé, le discrédit où .la philosophie semble actuellement
tombée. Chaque année je renouvelle ma plainte à ce sujet.
Ma plainte reste.sans écho. Je ne puis tol]tefois consentir à
me taire. Car, si je réclame pour la philosophie sa large
place dans une éducation libérale, ce n'est pas seulement.
au nom du règlement-des études et en vue du baccalauréat;
· mais c'est surtout, parce que la philosophie .répond à un
besoin immortel de l'esprit hUmain et spécialement à un
besoin de notre époque. Bon gré, malgré, en effet, jeunes
F:ens, il faudra bien que vous y arriviez; ses grands pro7
.blèmes viendront inévitablement se poser devant vous;·
mais, pour avoir négligé d'étudier la philosophie sous une
de
sage direction, dans les chefs-d'œuvre de
Bossuet, de Fénelon, j'ai bien peur, qu'à l'heure où ces
questions redoutables commèncéront à vous obséder, vous
ne trouviez sous votre main d'autres guides· que ces livres
empoisonnés, fruits mortels du scepticisme, que nous
avons vu foisoùner autour de nous, et où les plus dangereux paradoxes s'étalent avec un dogmatisme effronté. C'est
· contre ces périls que je voudrais prémunir votre jeunesse;
c'est contre cette philosophie du mal que je
vous
armer de bonne et saine philosophie; Vous avez été élevés
chrétiennement, .je le veux. 1\'Iais, pour défendre votre
espritet votre
sophismes,de J'erreur ou de
�........ 3a
la passion,
n'est pas trop, croyez-moi, qùe la raison
éclairée. concoure avec la foi, et que ·la. sagessè humaine
vienne confirmer les principes de votre éducation religieuse.
· Cela ditl je ddis convenir, pour être juste; qu'en tout le
reste, le niveau moyen des examens s'est élevé. Le résultat
Jamais
d'ailleurs le proclame avec une éloquente
]es vainqueurs n'ont été en une aussi grande proportion.
Sur 125 candidats, 77 ont été reçus ;. près des deux tiers.
L'an dernier, la proportion était de 58 pour 100. Je· ne
crois pas qu'il y ait d'Académie ren France, oùl'on puisse
rencontrer un résultat plus satisfaisant. Faut-il s'en étonner, quand on compte dans le ressort des Lycées si florissants pour mener le chœur, et tant de colléges ou de grands
établissements ecclésiastiques, qui les suivent avec une
généreuse émulation? Mais, èrt outre, où trouverait-on
ailleurs une jeunesse plus studieuse et plus disciplinée, qui
comprenne mieux les nécessités de. son temps, et accepte
avec plus de courage les labems de la vie?
Sin; ces 7 7 candidats heureux, 2 ont été admis au grade
de bachelier avec la note PaJfaitement bien. Ce sont Messieurs Picard et Leconte.·
9 avec la mention Très.:..bien : Çollignon,
Maggiolo, Schlosser, Quenette, Burtin, Lévy, Mengin et
Claudot.
·
10 avec la mentiOn Bien; 21 avec Assez Bién; et 35,
avec la note Passablement.
· Comme vous le voyez d'après ces chiffres, Messieurs,
l'inégalité reste toujours à peu près la. même dans: ce ressort, entre le 'nombre des candidats de l'un et de l'autre
Baccalauréat. La majorité de nos enfants continue à ·se
porter de préférence vers les carrièresscientifiques, etvers
les examens qui en ouvrent l'accès. C'est hien naturel. Nos
enfants, en effet, ne font que suivre là le courant du siècle,
qui tourne toutes les forces intellectuelles vers les
�36
..,....
de la nature et leurs
applications. Car (soit
que l'on applaudisse à cette tendanèe dominante de notre
ùpoque, soit qu'on la déplore), le trait caractéristique de
]a civilisation du xrx• siècle, sera dans l'avenir la toutepuissance de l'industriè éclairée et fécondée par la science.
Aujourd'hui Prométhée règne, après avoir détrôné Jupiter. Les fondateurs de la société moderne, ce n'est ni
Voltaire, ni Rousseau, ni Mirabeau c'est James ·watt,
c'est Volta et Lavoisier.
ENSEIGNEMENT.
Après cette statistique de· nos Examens,. je vous dois
rendre compte de· nos Cours. Je voudrais être bref sur ce
point. Je vois ici un grand nombre de nos auditeurs assi- .
··dus. Pour eux ces analyses de notre enseignement de l'an
dernier sont superflues; quant aux sujets, que nous nous
proposons de traiter cette année, chacun de nous, dans sa
prochaine leçon d'ouverture, s'en expliquera d'une façon
plus complète et plus intéressante. Quelques mots cepen·
dant à ce sujet.
:Philosophie.· M. de Margerie, vous le savez, .Messieurs,
retraçait l'an dernier l'histoire de la Jfora/e dans l' Antiquité grecque et romaine. Après avoir recueilli les premiers
. préceptès de la sagesse profane dans les œuvres d'Hésiode ·
et dans. les vers àttribués aux Sept Sages, il a suivi les
développements successifs de la philosophie mo.rale jusqu'aux dernières luttes du Stoïcisme et de l'Ecole néoplatonicienne contre le Christianisme naissant. Socrate,
Platon, Aristote, les stoïciens l'ont surtout arrêté. Ce sont
les principaux maîtres, en effet, de liJ. sagesse antique.
· Soàate. en ramenant enfin la philosophie égarée à l'étude
�-
37
de.la nature ho.rnaine,.qu'elle est destinée à éclairer. eL à
guider dans les voies de ra vie, avait. été- le véritable
teur de la Morale. Dans Platon, vous avez admiré un su+
blime effort du
pour rattacher cette science toute
pratique à ses sources divines. Aristote, à son tour, VOl}S a
étonnés par sa profonde connaissance de la nature .humaine. Enfin, voùs avez justement apprécié, avecle Professeur, la haute idée. que les stoïciens sè faisaient .de la
·vertu, et le généreux sentiment qu'ils avaient des liens. qui
unissent tous les membres de la famille humaine et des
devoirs qui en résultent. Mais, tout en rendant hommage à
ces nobles conquêtes de la philosophie grecque, M. de
Margerie a di'r montrer, qu'avec tout leur génie; ces· grands ·
:hommes, dominés par l'influence de leur temps, n'avaient
abouti en théorie, qu'à une morale toujours incomplète et
souvent fragile, ét niavaient ni réussi jamais, ni même
songé à faire passer dans les mœurs les grandes
qui
devaientêtre le privilége dela civilisation chrétienne.
Cette année; le Professeur (reprenant pour l'approfondir
une question déjà effleurée en :1 858) se propose de traiter.
de la Phîlosophie de tart, en étudiant successivement dans
l'âme humaine, puis dans la nature. et enfin dans les
. œuvres artistiques elles-mêmes,. les jugements, les sentiments et les objets, qui se rapportent à l'idée du beau.
Evidemment, c'est au fond de notre àme, en effet, qu:il doit
· d'abord· porter son analyse, pour .y démêler les éléments
du jugement esthétiqùe et la nature de cette émotion par- '
ticulière que produit en nous le spectacle de la beauté. Il
se demandera ensuite à quoi tient, d.ans certains objets,
Je, pouvoir d'éveiller
nous cette idée et ce sentiment;
et, après avoir établi, d'après cela, les conditions de la
beauté réelle, iltâchera de soulever quelque peu .un coin
du voile qui nous cache la beauté absolue.- Ces prinCipes
de l'esthétique· une fois.fonc;lés, il en veut suivre l'application dans une étude philosophique des arts. Quelies sont
�38
les causes, par exemple, qui font. naître et grandir Part
chez les péuples civilisés? A quelles. lois l'art est-il assujetti? et à quelles conditions lui est-il Q.onné de réaliser
son idéal? Par quels liens étroits tient-il à la morale ; et
jusqu'à quel point peut-il influer sur les mœùrs et en
subir l'influence à son tour l Quelles ·circonstances enfin
peuvent contribuer à son progrè·s et à sa décadence? Voilà
quelques-unes des questions, que M. de Margerie veut examiner avec vous .. -· Puis, passant en revue les différents
arts,· il s'attachera à montrer le caractère particulier de
chacun d'eux, l'idéal que chacun doit poursuivre, et les
moyens qui sont donnés à.chacun d'y atteindre. Enfin, il
essaiera de comparer l'art moderne à l'art antique, et de
mettre en lumière les traits les plus saillimts qui les distinguent. C'est surtout ici qu'il se propose d'exposer en les
critiquant les principales théories esthétiqu-es, depuis celle
de Platon jusqu'aux plus modernes. Ce sera pour lui l'occasion de. s'élever contre deux
dont les œuvres
contemporaines ne nous révèlent que trop la funeste influence; l'une, que l'art est indépendant de la morale;
l'autre, que l'art n'a que faire de l'ipéal et ne doit viser
qu'à l'exactitude de l'imitation.-· Quel sujet plus oppor-'
tun, Messieurs? En quel tçmps, en effet, les vraies notions
de l'art ont-elles jamais été plus obscurcies, qu'elles ne le
sont aujourd'hui ; et la décadence des œuvres d'imagina-tion a-t:-elletrahi davantage cette défaillance des principes?
On voudrait seulement que cet enseignement. de M. de
Margerie (au ;lieu d·'être renfermé dans l'étroite enceinte
de notre Faculté), pût être entendu de tous les artistes.
Espérons·du moins que, plus tard, ce maître bienfaisant
consentira à faire de son Cours un livre, comme il l'a fait
avec tant de succès pour ses leçons de l'avant dernière
année sur la Famille et ses Devoirs. La fortune de ce dernier
ouvrage en effet lui présage,, pour tout ce qu'il voudra
donner désormais au public, l'accueil Je plus flatteur. Car
�-
-
ce livre a été partout goûté, comme il l'avait étéièi.Qu'iL
me suffise d'en faire mèntion devant vous. Mieux .que je ne
saurais le
dans cette salle même, le Président de.
l'Académie de Stanislas vous a dit, au milieu de vos applaudissements, tout ce que vous en penl')iez. Mais déjà, à
peine l'ouvrage avait-il paru, que chacun de
.s'em:·pressait d'enfaire.comme.un manuel quotidien.et un guide
pour l'éducati?n de ·ses enfants;· heureux ·d'y
dans toute leur fraîcheur èt leur vie ces leçons qui l'avaient
enchanté.
Histoire. M. Lacroix; l'an dernier, avait d'abord eu le
dessein d'embrasser dans un t.ableau d'ensemble l'histoire
de .France sous les règnes de Louis XIV, deLouis XV et de
Louis XVI, jusqu'à là date. mémorahlede 1789. Il voulait
s'attachèr surtout à démêler, dans cette étude du xvu"
et.dù·xvm" siècles, les causes de la grandeur et dela décadence de l'ancienne monarchie, et nous préparer ainsi à
mieux comprendre la Révolutionw. Mais, quand il. a vu de
plus près, et l'abondance des matériaux, et la grandeur des ·
.
r
événements, et l'importancè des questions qui s'offraient à
lui, il a reculé devant l'immensité de sa tâche, .et il s'est
borné alors à nous retracer l'histoire de Louis XIV; depuis
le momept où prince commenc._e à régner par lui-même; .
jusqu'à sa mort (1661-1715). C'est déjà une assez longue·
périoâe, et assez féconde en grands événements, où, d'ailleurs, l'édifice de l'ancien régime, à peine arrivé .à son
· complet achèvement, ne laisse que trop entrevoir déjàJes
causes de dissolution qui bientôt précipiteront sa ruine•
Après nous avoir indiqué ce que Henri IV, Richelieu et
Mazarin avaient fait pour préparer la grandeur de la ,
royauté en France; et celle dé la. France en Europe, le
Professeur s'est hâté de mettreen scène lejeune Roi, dis...
sipant, pour ainsi dire, par sa splendeur,les derniers ora. ges de Ja Fronde; et saisissant les rênes de l'Etat avec
ce
�40
autant de. vigueur que de succès •. Car Louis préside luimême à cette vaste et admirable réforme administrative,
qui embrasse pour les réorganiser tous les services publics,
et qui met en ses mains toutes les forces de la France, Vous
avez vu comme tout se plie à ses desseins, et sourit à sa
fortune. Comment ce prince ne se serait-il pas enivré cependant de 'sa toute-puissance, de l'idolâtrie de ses sujets,
et de l'admiration du monde? Aussi, l'ambition bientôt
commence à l'égarer : il aspire à ·la gloire des. conquêtes;
il déserte la politique traditionnelle de ses prédécesseurs;
il menacé la Hollande, inquiète l'Empire, et provoque
contre la France les coalitions,.qui jusqu'alors se formaient .
contre la maison d'Autriche. Car désormais l'équilibre du
monde est changé ; c'est la France, qui sera dès-lors condamnée à soutenir contre l'Europe conjurée des luttes
toujours nouvelles; pour l'accabler, elle verra le monde se
grouper autqur du prince d'Orange, cet implacable ermede
mi, qui prend habilement contre Louis XIV; le
Henri lV contre Philippe JI, et qUi par les désastres de. la
France prépare la prépondérance de l'Angleterre au xvm•
siècle. On sait comment l'indépendance et l'unité de la
patrie ont même été mises plus d'une fois en péril par les
revers, ·au milieu desquels ce .grand règne a expié l'abus
de sa première fortune. _:_.. Mais en même temps que la
France s'épuisait au-dehors dans ces guerres
au
dedans elle était hisse de ce despotisme, qui s'était usé
par
excès mêmes, et qui désormais avait perdu son
prestige. Nul. toutefois ne pouvait prévoir encore quelle
révolution terrible le grand Roi léguait· à ses successeurs.
- En étudiant une époque d'un si grand enseignément,
M. Lacroix n'a pas dissimulé sans doute les fautes de ce
règne à outrance; mais du moins ces erreurs de l'orgueil,
et les désastres qui en ont été la punition ne l'ont pas empêché derendre justice à tant de grandes choses, dont la
France est redevable à Louis XIV, et qui font, malgré tout,
�-
41
de son règne, l'une des plus glorieuses époques de nos
annales.
.
Plus tard M. Lacroix se réserve de reprendre cette his-:toire au point où il l'à laissée, pour la conduire à travers le
xvm• siècle jusqu'à l'explosion de ,89. - Mais, cette
année, le Règlement le ramè'ne àl'Histüire'Ancierrne. Jus:qu'ici il ne vous avait point eucore entretenus de la·
Grèce. Pour réparer cetoubli (qui, chez un ancien membre' de I'Eéole d'Athènes, pôûrrait ressembler à, de l'ingratitude), il a pris cette fois le sujet de son enseignement
dans l'histoire hellénique. Il se propose de retracer sous
vos··yeux la lutte gigantesque et vraiment ijéroïque, qui,
pendant trois siècles, mit aux prises laGrèce et la
et qui, commencée par la victoire de Miltiade à Marathon,
s'acheva· après tant de vicissitudes diVerses aux· plaines
d'Issus et d'Arbelles par l'épée d;Alexarrdre. Drame immense, qui met en présence les detJx nations au moment
· le plus intéressant de leur vie historique, et oppose dans
leur antagonisme le génie de la Grèce libre et la civilisa'tion du vieux monde Asiatique.· Car, ·p6ur mieux· comprendre la nature de cette inévitable lutte entre la Grèce
et l'Orient, le Professeur ne se bornera pas à êonsidérer
les faits par le côté pùretnentpoli(ique èt extérieur; mais il
ve_11t étudier le génie de chaque race, comparer leur•s
mœurs, leurs lois, leurs institutions, se rendre compte
enfin de ce que représente cette civilisation hellénique, qui
s'oppose avec tant d'orgueil aux barbarés de l'Asie. Peutêtre parviendra-t-iJc(en_ empruntant, pour éclairer ses re- ·
cherches, toutes les lumières de la science moderne), à
préjugés, que les Grecs ontaccrédités aù ·
sujet de leurs ·adversaires, et a· moritrer·que la nàtion Per..:
sane par sa civilisatiblr; bien que différente de celle 'des · ·
Grecs; était pourtant bien digne de cette suprématiê;
qu'elle avait conquise et qu'elle a longtemps gardée dans
Mais, err montrant sous un jour plus
l'Asie
4
�-
42
vrai ce que fui ce pays de Zoroastre,, M. Lacroix ne saurait
toutefois dissimuler une prédilection bien naturelle ,pour la
Grècei cette terre prédestinée de la civilisation; et il ne
pourra qu'applaudir au triom.phe définitif du peupl'e, qui
sl:)mble avoir combattu pou da Ii bert( du monde, et qui a
plus qu'un autre contribué au progrès providentiel de
l'humanité.
Littérature Ancienne: -· Par une heureuse rencontre,
M.· Burnouf, dans son Cours de cette année, va côtoyer
lui...mêrue cette époque de l'histoire hellénique que ·
M. Lacroix a choisie pour le sujet·· de ses leçons .. Car il se
propose d'étudier l'Eloquence Grecque, laquelle, éclose
avec laJiberté, périt avec elle, et qui est comme l'ârrie de
ces grands événements. C'est à Athènes particulièrement
qu'il se plaira à recueillir les premiers essàis de la parole
publique; il s'attachera surtout à montrer, comment de
bonne heure, chez ce peuple artiste, les règles d'un art
savant et précis viennent se combiner avec les inspirations'·
du génie pour produire ces chefs-d'œuvre d'habileté et de
naturel tout.ensemble que nous possédons; Car, sachonslehien, déjàchezPériclès,l'artétait arrivé à sa perfection;
et les premiers rhéteurs n'ont. ett dès lor.s qu'à rédiger en
règles savantes une· pratique accomplie; A ce propos,
M. Burnouf compte bien reprendre quelques-unes de ces
questi.ons• ·si lon,gtemps débattues de l'éloquence et de la
rhétorique; il
voir, par quelles études particulières
etquelle discipline industrieuse, les Grecs; dès le commencement, ·se préparaient à la c,arrière si difficile et si ambitionnée de l'orateur,. sans que les règles minutieuses
auxquelles ils s'asservissaient aient jamais gêné le libre et
naturel essor de leur parole. Ce tableau de l'éloquence
grecque s'animera par Fétu de. ,dès œuvres immortelles,
que l'antiquité nous a légtiées, et le spectacle dramatique
des événements qui les ont suscitées.-· Après avoir suivi
·
�-
43 -·
'
cette histoire de l'art oratoîre depuis sés originesjlisqu.'à
]a niort de
le dernier champion de l' éloquence et d.e la liberté, le Professeur se propose de faire,
dans Je second semestre, une étude analogue de l'Eloquence
Outre l'intérêt éternel ·d'un tel sujet, les
auditeurs de
Burnouf savent combien les questions, qui
semblent souvent les plus usées, se renouvellent par sa
critique si originale et si pénétrante. L'antiquité n'a point
pour lui de secrets : ce qu'il n'en peut apprendre, ille
de.:vine.
'
Son .Cours de l'an dernier sur la Poésie Lyrique a été
pour nous tous comme tine révélation. Nous autres mêmes,
les vieux familiers de Pindare, ,dans quel monde d'idées
nouvelles M. Burnouf ne n()us a-t..;il pas introduits? Qui de
nous, en effet, se figurait ce qu'était dans l'antiquité
Grecque cette Poésie Lyrique, mélange merveilleux et puis- ·
sant de paroles rhythmées avec la musique? Après en avoir
rétabli
caractère essentiel et jusqu'ici méconnu , . ef
après avoir distingué cette poésie étrangère à tout système
de versification des divers genres poétiques, que le préjugé universel avait toujours confondus avec. elle,·. ir a ·
montré que les Grecs seuls avaient· rencontré les vraies
conditions de l'Ode; que,·· chez eux· seuls en' 'effet,' la
musique a été à ce point comme l'âme et la vie de la poésie
lyrique, que l'une et l'autre, dans leur histoire comme
dans leur théorie, ne sauraient être séparées. - C'est à
l'exposition de ces doctrines si neuves qu'il avait consaèré
son premier semestre. Dans le second, s'attachant à suivre
Ia Poésie lyrique, dans ses destinées, il, a fa:it voîr combien
les poëtes Romains av&ient déjà perdu le secret de sa
nature mystérîeuse. Mais à mesure surtout qu'on descend
à travers les bas siècles de l'antiquité et à travers le: Moyen
Age, la séparation des éléments constitutifs de la Lyrique
Grecque devient de plus en plus profonde; si bien qUe, .
pour les modernes, la notion même de ce qu'avait été cette
·ancienne poésie est entièrement perdue.
le
�44
-
Eri même temps que M.. Burnouf nous étonnaitdans sa
chaire par ses ingénieux aperçus, aux heures de loisir il
préparait une secopde éditiondesa Grammaire sanscrite
déjà épuisée et vivement réclamée par les savants; et il
publiait dans les
de l'Académie de Stanislas U!l
Mémoire justement remarqué ·sur l'accélél'ation ou le
ralentissement de la vitesse des courants électriques dans
, lesfils de nos télégraphes. Car c'est dans ces recherches
scientifiques., que ce curieux et universel esprit aime à se
délasser d'ordinaire de ses travaux
française. - Le cours de nos études nous
avait amené l'an dernier au seuil du xvme siècle. Ce n'est
pas sans appréhension (je l'avoue) que je suis entré dans .
cette phase orageuse des lettres françaises, qui excite l'enthousiasme des uns, la colère des autres, et qu'il est encore ,
aujourd'hui si difficile de
sans passion. Que de problèmes en effet, suscités . par ·ce mouvement. prodigieux
des esprits, restent encore suspendus sur nos têtes, sans
qu'il soit donné à personne d'en pénétrer la solution à
travers l'obscurité de l'avenir? Toutefois, le temps en a
déjà en partie criblé les doctrines. En bien des choses, le
xvme siècle a poussé .à bout, à travers les ruines, ses desseins de rénovation sociale ; et bons ou mauvais, nous
pouvons juger de l'arbre par ses fruits.
· Dans le tableau, que nous vous avons présenté de la
première moitié du siècle, Vol,taire a surtout attiré notre.
attention. Nous avons cherché à être juste envers ce roi
de l'opinion; nous n'ayons point entièrement répudié son
héritage.; mais n!)us avons cru qu'iUallait y savoir choisir.
En admirant son prodigieux esprit, son bon sens, son
talent plein de prestiges; en lui sachant gré de plus d'une
pensée généreuse, nous avons dû flétrir .l'usage qu'il en
a fait trop souvent et signaler sa pernicieuse influence. -.
Nous voici ar.rivé au point où le siècle va accélérer son
�...,_
45
cours ori}geux, 'en emportant dans ses eaux fangeusesles
restes du passé. Désormais, il semble, en effet/que l'esprit
de Voltaire soit devenu l'esprit de la nàtion entière.
Voltaire même est bientôt débordé par la tempête d'idées,
qu'il a le premier déchaînée; son épicuréisme sceptiquè
frivole- dérive de plus en plus vers un matérialisme dogmatique sans âme et sans Dieu. Cependant, .sous les sombres ilUSpices de cette philosophie du néànt,- la France
entière semble travaillée de la fièvre du changement; c'est
partout une incroyable ardeur de détruire tout ce qui
demeure du passé, pour préparer Iaplaèe à la reconstruction de la société moderne· sur un plan plus conforme à···
la raison humaine. Dans cette foule de sectaires acharnés_
à la ruine de l'ancien régime, j'entends pourtant une voix
discordante qui s'élève : c'est la voix de Rsmsseau. Mais si
le noqvel apôtre du progrès se sépare des Encyclopedistes,
et défend de sa parole éloquente les principes de la religion ..
etde la morale, c'est .pour se retourner avec plus de pas- ·
sion encore contre. les iniquités de l'ordre social et en
accélérer la chute. Rousseau sera le théoricien rèdoùtable
et le tribun de la révolution qui se prépare. Nous suivrons,
.cette année,.. ce mouvement des esprits jusqu'à la veille de
effervescence généreuse et
89 : nous assisterons à·
téméraire, qui emporte- les esprits confiants vers une
réforme sociale, dont le monde attend la justice et le
bonheur. ;Nous verrons .ces générations inexpérimentées se
livrer aux plus vaines illusions, ardentes à détruire sans
sàvoir pourquoi, avides de tout créer de nouveau, en
croyant que le monde peut se· transformer au.gré d'une
idée. Nous dirons quelle erreur a faussé tant d'espérances;
quel mal secret a corrompu les meilleurs dessèins; pourquoi tout s'écroule, sans que rien nf) se répare. Mais aussi,
parmi les ruines amoncelées, nous chercherons à
tout ce que nos pères. ont semé de germes généreux et
féconds, d'où devait sortir, après une effroyable tempête,
et
�-
46
--
. ' la société· moderne. Car les. crimes, ·où s'abimecette
époque, ne doivent pas nous voiler· le spectacle de ses,
grandeurs, ni tant de conquêtes définitivement acquises à
la civilisation. - Cette tâche a ses périls sans doute. Plenum opus àleœ (puis-je dire). et incedo per ignes suppositos
r.àeéri doloso. Mais d'une part, pour faire ce discernement
des idées qui ont dirigé et parfois égqré nos pères, nous
sens
avons la leçon de l'expérience; d'autre ,part, je
soutenu par votre sympathique confiance. Vous respectez,
vous aimez toutes les opinions honnêtes et sincères, alors
même que vous ne "les partagez pas entièrement; et la
parole loyale d'un homme, qui cherche le vrai de bonne
foi, est tOujours écoutée ici aveefaveur.
, Littérature étrangère. - M. Mézières, l'an dernier,
étudiait la Littérature Italienne, en y recherchant particulièrement cette inspiration vivace du sentiment national, .
qui, après avoir com.me fermenté depuis des siècles au
et avoir été
cœur de. tous les grands hommes de
l'âme de leurs productions les plus originales, a fini par
l'explosion dont nous sommes aujourd'hui les témoins.
C'est l'influence des lettrés, en effet, qui a
l'Italie
à l'independance, comme la France à la révolution. Depuis
vœux- enflammés l'affranchisseDante, qui appelle dè
ment de la patrie italienne, tous ses grands· écrivains,
Pétrarque, Boccace, Machiavel, ont poursuivi le rêve d'une
Italie délivrée dés barbares et enfin unie, grande et libre.
Que les invasions de l'étranger, que les discordes intestines, que le morcellement du territoire ne soient pas parvenus à effacer jusqu'au nom de l'Italie, c'est au culte
commun de la nation pour ses grands poëtes nationaux,
qu'il faut en. grande partie l'attribuer. C'est encore la
plainte .que de loin en loin les écrivains jettent
ciel,
c'est
protestation contre les malheurs de leur pays,
qui interrompent Ja prescription de la servitude. Chose
�-
47
étrange même! au delà. des
le
;de la
patrie semble
les destinées des 'lettres
au temps où les·
pour se rantrr1er avéc .·
elles. Voyez, en effet, au xvn• fit au'
sièéles, qù '
littérature ne prodüit plus que des i:éùvres frivoles· où
pédantesques, on dirait que le cœur de la nation
'
de battré. A la fin du siècle dernier, au contraire,. sur ·cet .
horizon longtemps obscurci, apparaît soudain un' génie
les
et les âmes èngourdies:
original qui va
c'est à sa passion pour la liberté et_ p<11fJ!Îe, ·q"!l;À.lfiéri
doit tout son éclat et --sa puissance; et il semble, qv'à so'n
appel, l'Italie entière ait frémi depuis les Alpes.jùsqu'à.
l'Etna. Sam; doute les sentiments et les idées semés par le .
poëte germeront plus vite dans l'ardente
de la ·
Révolution française, qui pour un tewps entraîne l'Italie
dans sa destinée, lui qonne ses libres institutions
,de
l'esprit de 89, et réunittous ses enfants sous un. même
drapeau. Mais c'est depuis ce temps surtout; que la vieille,
idée, la vieille passion d'une Italie enfin rendue à ellemême, et unie pour la défense commune de son indépendance, n'a plus cessé. de grandir
cœurs i en dépit
de l'oppression étrangère, . cette religion de la patrie a
·multiplié ses apôtres, ses martyrs.
qùi'inspire
à Manzoni ses romans pleins d'une ironie arp.ère .contre la
domination étrangère, à Leopardi. ses odes enflarrùnées;
C'est pour cette emise sacrée, qJI'Ugo Foscolo :valanguir
dans la pauvreté et l'exi] ; que C?nfaloniéri est attaché au .
. pilori; que Silvia Pellico d$pédt ·.au Spitzberg ·
ce
carcete duto, que nous avons tous
de 110s J:)leÙrs.
Ces études empruntaient des événements actuels nn inté-:
rêt plus vif et les éclairaient d'une lUmière nouvellè. · . .·
Cette année,· M. Mézières, p'our obéir au règlement, qui
. l'oblige à chercher de nouveaux
cqmpte, VOQSrame. ner en Angleterre. Quel contraste? Vous quittez l'Italie, si
mobile, si imprudente, si amoureuse de chimères, si pas- · ·
a
la
�-
48
__;.
sionnéè, pour visiter peuple.le plus sensé, au contraire,
le plus pratique et le plus opiniâlre en·
C'est
I'espr,it même,
.sont les mœurs. de Ja nation anglaise,
què le Professeur cette fois sç propose surtout d'étùdier
dans les o1,1vrage,s de ses écrivains. Pourçela, il s'attachera
de préférence
théâtre, aux. romans et au ;x. correspon-da]lces. Car, si l'on a ditque la littérature d'un peuple est
d'ordinaire Urie image deses mœurs, c'est da,ns les œu.vres
de ce genre particulièrement, que l'on peut. mieux saisir
traits caractéristjque:; et la physionomie originale d'une
société. M. Mézièr.es veut suivre
tour
dans
sa vie privée et sa vie publique. Le Vicaire de ll' akefi.eld!
Clarisse HarloU)e, Tom Jones, nous ouvriront l'intérieur
de la famille ; nous y verrons des. mœurs sévères sans
doute, mais souvent jusqu'à la dureté, des caractères fortement tremp$s; mais, à .côté de ces vertus viriles, d'es vices
souvent non moins énergiques dans leur.grossièrefé. Mais
surtout, à la source de presque toutes les qualités bonnes
ou mauvaises de cette forte race, nous retrouverons l'orgueil, qui est comme la maladie générale et tout ensemble
la yertu et ie ressort d.e la société britannique. Car, si
l'Anglais par son arr.ogance est insupportable aux autres,
c'est là. aussi qu'il puise cette conscience de la dignité
humaine et cette initiative puissante, qui lui ont fait faire
tant de grandes choses. En somme, c'est encorè dans la vie
privée, que nous aimerons mieux le fréquenter. On respiré ,
en général dans les romans anglais comme dans une pure
atmosphère d'idées morales ;
y vit le plus souvent en
compagnie d'honnêtes gens, et l'on en sort meilleur : on
adn:iire lê pays qui fournit à ses romanciers de telles peintures de mœurs, et qui sait lui-même s'y complaire. Ce
n'est pas pourtant que l'Anglais., même quqnd nous le suivons ainsi dans sa· vie domestique, nous .séduise sans ,
réserve; mais là du moins, sans gagner notre sympathie
(pour céla il diffère trop de n6us), il force notre estime.
au
�-.·
49
C'est assurément son meilleur côté. Considérez-le en effet,
après cela, dans les relations de la vie publique et surtout
dans ses rappwts avec les étrangers ; étudiez..,le, par
exemple, dans lé Spectateur d'Addisson, le Voyagesentimental, et particulièrement dans les Lettres de Lord Chesterfield, et vous serez frappés, avant tout, de son âpreté
hautaine et de son égoïsme. Mai3, c'est ·principalement
dans le domaine de la politique, et lorsque M. Mézières
étudiera les luttes parlementaires, les actes et les paroles
d'un Burke, d'un Fox et d'un Pitt, que 'vous verrez éclater
dans sa brutalité cette personnalité arrogante qui caractérise le patriotisme anglais. Ici, plus de justice, plus de
respect des droits d'autrui; encore moins de sympathie
généreuse. ,Ces vertus de la vie privée ne sont plus de mise
dans la politique. L'intérêt de l'Angleterre est la loi
suprême : tout y doit être· sacrifié : et cette liberté même,
que le peuple Anglais pratique chez lui avec tant de bon
sens, il ne l'aime que pour lui, et l'étouffe sans pitié partout où elle poun·ait ailleurs créer un danger pour sa
grandeur. Tout en réprouvant, Messieurs, cet odieux
patriotisme, et en nous montrantjustement fiers que notre.
France ait pris, dans les destinées du monde, un tout autre
rôle, ne soyons pas injustes cependant envers cette grande
nation anglaise, et que cela ne nous empêche pas d'admirer les exemples de sagesse, de bon sens pratique et de.
dignité, qu'elle nous donne.
Par ces Programmes, Messieurs, vous pouvez apprécier
la fécondité des ressources, avec lesquelles notre Faculté
s'efforce de renouveler chaque année sori enseignement.
Du reste, l'intérêt qu'y prend cette ville intelligente et
polie stimule encore notre zèle. Il n'est guère de villes en
France, en effet, où les Cours des Facultés aient été jusqu 'à
présent mieux suivis. Nancy a parfaitement justifié par là
sa prétention à redevenir un centre de hautes études; la
.
�50
·des Cours est entrée désormais, •je ·l'espère,
dans les habitudes et dans les rriœurs'; ·et j'ai pfus d'une
fois ouï dire, que >l'on seritirait ici un vide irréparable, si
jamais devait disparaître cette fête des esprits sérieux; En
vous voyant aujourd'hui même vous presser autour de
nous dans çette enceinte, je reconnais avec bonheur qu'ici,
du moins, notre temps n'est pas encore devenu aussi
étranger aux pures jouissances de l'intelligence, qu'on le
dit généralement. Non, malgré ses miracles de chaque
jour,· la civilisation matérielle ne saurait suffire à elle
seule et supplanter la civilisation morale. Qu'il y ait saüs
doute bien des àn'les vulgaires, entièrement absorbées aux
intérêts de l'existence matérielle et qui ne voient rièn au
delà, j'en conviens. Mais aussi il y aura toujours parmi
vous de ces natures généreuses, que cette vie de langueur
et d'hébétement ne saurait étouffer, et qui tressaille'ront
toujours, quand on ramènera leur regard vers le ciel.
Le palais de l'Académie, qui s'achève près d1ici, té..-.
moigne aussi
côté du culte, que cette noble
a
gardé aux choses de la
Les Muses vont y trouver
·un temple splendide: Pourvu que la faveur publique, qui
les entourait jusqu'ici dans leur pauvre asile: les suive sous
ces lambris. Car ce n'est point tant la magnificence du temple, qui réjouit les regards de ces filles du ciel, que le nombre de leurs adorateurs; Or, tout en se montrant heureuses
de la piété de celte ville à leur égard, lesbienfaisantesDéesses
voudraient plus encore. Elles aimeraient surtout à comptèr parmi leurs fidèles un plus grand nombre de jeunes
hommes. C'est à eux, en effet, que
sont particulièrement destinés. Ce sont eux, qui, au début de la vie
active, auraient plus que personne besoin de se prémunir
par une forte. éducation libérale contre les tendances du
siècle, et de venir par intervalles oublier ici dans la contemplation des vérités éternelles 'Jes choses de la terre.
Outre les fruits, qu'i!s pourraient recueillir dès à, présent
�-
5t
de ces généreuses études, ùls savaient. seulement queUes
ressources 'on se prépare en outre pour la suite de la vie,
en contractant de bonne heure avec les lettres une de ces.
amitiés, qui doivent être plus tard si fécondes en. douceurs
et en consolations de toute sorte. « Ah ! Monsieur (disait·
Talleyrand à une personne .qui s'excusait d'ignorer le ·
whist) quelle vieillesse vous vous préparez ? Le mot était
il est d'une profonde vérité.
piquant: appliqué aux
-· Mais à vingt ans, en pleine activité, on ne songe pas aux
lieures du repos nécessaire; en. pleine espérance, on ne
s'imagine pas qu'on puisse jamais ni souffrir, ni vieillir.
La vie, jeunes gens, se chargera de vous donner .malgré
vous cette triste et rude expérience. Heureux alors, ceux
qui auront appris à' temps ce· que les lettres nous tiennent
en réserve de remèdes pour nos blessures ! Il y a tant de
maux, en outre, qu'on trompe, en les oubliant: les lettres
seules donnent cet oubli.-· Il sera temps d'y recourir alors,
dites-vous. ·Non, non: il faut les avoir aimées de bonne
heure, pour savoir y revenir un jour, quand on aura vu le
fond de la vie;
·
Venez donc, jeunes. gens, venez'le plus souvent que ·
vous pourrez dans cet asile consacré au culte des lettres,
Edita doctrina sapientum templa serena,
comme a dit le poëte. Venez y oublier un moment les misères dè la vie quotidienne, et y respirer un air plus pur.
}ci du moins, vous apprendrez à vous retrouver vous-mêmes;
·ici tout ce qu'il y a dans vos cœurs de généreux prendra
son libre essor, et vous échapperez un instant par la pensée
à cette réalité mesquine (qui, pour être la loi de riotre vie
ici-bas, n'est pourtant pas la vocation de notre âme) pour
vous élever vers les sphères idéales. Ici l'on vous entretiendra de la vie morale et des instincts plus nobles et
ment'divins, par lesquè!s notre cœur protèste de sa céleste
origine et de son immortelle destinée. Ici encore, on vo4.s
�52
-
transportera ·en esprit a:u milieu- des grâi.ldes scènes du
passé, dont l'expérience doit servir à éclairer vos pas dans .
le présent et vers l'avènir. lcienfin-, on vous prodiguera
les trésors .de toutes les littératures; et vous apprendrez à
goùter de plus en plus le commerce de ·ces orateurs, de
ces poëtes, de ces grands écrivains de tous les siècles, auxquels il a été donné d'instruire èt d'enchanter le monde
parJeur parole, et dan.s les ouvrages desquels on sent tou..:
jours respirer leur âme et leur grand cœur palpiter.
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21
1
77
�RAPPORT
SUII
.L'ANNÉE SCOLA1RE
PRÉSENTÉ PAR i\f. En. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE .DE MÉDECINE ETDE PHARMACIE·
AU
. CONSEIL ACADÉl\HQÛE
DANS LA SESSION DE NO.VEMBRE 18$0.
MoNsiEUR LE RECTEUR,
, Le. Conseil Académique de Nancy a ·consacré plusieurs
séances, lors de sa session en juin dernier, à un examen
sérieux prolongé des questions qui se rapportent à l'organisation des· Ecoles de médecine et de·
Les
principes exposés par l'Ecole de Nancy, dans un travail
ordonné par S. E. le :Ministr:e de l'Instruction publique,
ont obtenu l'assentiment du. Cons.eilet ont étéreproduits
dans le rapport de sa commission.
sqnt tout
récents et comme
semble pas possible que les vœux
exprimés par toutes lès Ecoles de médecine, avec un ensemble qui en :f'évèlè l'importance, ne motive,. prochainement;
une étude approfondie au.sein du Conseil imp.érial, il. ne
�_. 54
-.
paraît pofnt nécessaire de reproduire, en ce moment, les
considérations émises soit par l'Ecole, soit par le Conseil
· · '
Académique, depuis plusieurs années.
Je vais donc me borner·, dans un court rapport, à l'indi- ,
cation des faits principaux qui se sont produits en 1859-60,
en exprimant de nouveau ]a pensée que ces faits ne peuvent
avoir beaucoup d'intérêt pour les personnes qui n'ont pas
le devoir de les étudier.
· Mais auparavant, permettez-moi, Messieurs, de vous
rappeler la perte considérable faite par
de Nancy
dans la persom:le de J'un de ses Professeurs titulaires.
Au mois de mars dernier j'ai cherché, devant la tombe
de M. Laurens; à retracer le noble caractère de notre.
collègue, en fCJ,jsant connaître à ses concitoyens de SaintMihiel plusieurs faits dont le souvenir devait honorer la
mémoire de notre ami. La presse a déjà reproduit cette
appréciation et je dois, dans cette réunion, me borner, plus
spécialement à rendre hommage au talent du jeune professeur. M. le docteur Laurens était un homme honorable,
loyal et très-ferme dans le devoir; apte à tous les genres·
. de recherches intellectuellês, il brillait dans l'exposi-tion toujours judicieuse, exacte et claire des sujets qu'il
était appelé à traiter. Bien que 1\I; Laurens n'ait produit
aucune .œuvre définitive,. sa mort a été une perte .pour la
Forcé, en effet, par les ·exigences de ses mandats de
s'occuper, successivement, d'anatomieet de physiologie, de
botanique et de physique, de matière médicale:et de thérapeutique, notre laborieux collaborateur allait .seulement
recueillir les fruits scientifiques dè ses nmpbreux e.fforts.
Mais · bien que sa carrière ait été arrêtée fatalement,
M. Laurtms doit rester dans votre souvenir comme un profess.eur éniinent. C'est à lui, en grande partie, que l'Ecole
de médecine de Nancy doit le mérite d'avoir pu, de f 850 à
1855, satisfaire â toutes les exigences créées
les be.soins de Fenseignement scientifique qu'elle avait, à cette·
�....--
55
-
4
époque, élevé à un niveau satisfaisant a:Vec·lesseÙJes res:""
sources de son personnel enseignant.
La chaire laissée vacante par M. Laurens a été occupée;
à titre provisoire, pendant te semestre qui vient de finir,
par M. Deléominète, professeur suppléant.
Des faits. de l'.exercice écoulé les plus importants, en
apparence, sont ceux qui concernent le nombre des élèves
et celui des inscriptions.
Soixante-trois élèves ont pris à Nancy, 163 inscriptions
et ces chiffres prouvent que non-seulement il y a eu arrêt
dans la diminution observée partout, depuis. quelques
années, dans le nombre des étudiants en médecine, mais
aussi qu'un mouvemenUtscensionnel a commencé de nouveau. Foi't de la prospérité actueHe de l'Ecole, je crois
devoir dirè la vérité tout entière au sujet du nombre des
élèves, dans les Ecoles de médeci!Je et de pharmacie, qui
paraît à tort, à quelques personnes, l'indication principale
de la valeur d'un établissement de cet ordre. Sans aucun
doute, il importe que le nombre des étudiants .soit assez
considérable pour assurer daps chacun des cours l'émulation parmi les élèves, et pour permettre aux Professeurs
d'élever à un degré suffisant le nivean scientifique de leur
enseignement. Mais lorsque ces résultats importants sont assurés, il n'y a plus lieu de se préoccuper du chiffre des élèves,
et il faut même redouter que leur nombre ne devienne trop·
considérable, car alors les avantages inhérents aux établissements régionaux disparaîtraient, et chaque élève n'étant
plus guidé personnellement par ses professeurs, à ·tous les
degrés. de ·la hiérarchie de l'enseignement, serait rejeté
dans la foule et par conséquent dans un isolement intellec• · .
tuel.
Ce résultat, il est vrai, ne peut être observé à Nancy; la·
circonscription académique ne comprend que quatre départements et cette partie de la France ne peut
.
indéfiniment de
élèves, car pour obtenir ce ·
�56
· résultat, · d'année en année, il faudrait exciter, outre ·
mesure, la vocation médicale, ce qni, en donnant un
nombre de .praticiens supérieur aux besoins du pays,
pourrait entraîner au grand détriment des populations, et
par des n1otifs faciles à deviner, l'abaissement de la dignité de ]a profession médicale. On doit donc observer,
dans des périodes de temps assez restreintes, des oscillations notables. dans le nombre des étudiants, et depuis un
quart de siècle nous l'avons vu à Nancy passer de 25 à 75.
Si .J.'on
compte des faits locaux et si d'autre part il est
prouve, avec la plus complète évidence, que, désormais,
tous les élèves .en médecine ne peuvent plus recevoir dans
quelques grands centres, seulement, l'instruction telle
qu'elle est comprise aujourd'hui; si l'on est convaincu que
c'est dans des centres secondaires que près de la moitié
des étudiants doit aujourd'hui apprendre l'anatomie, et voir
de près les malades, la question du budget des Ecoles de
médecine ne motivera plus, à l'avenir, de bien longues discussions. Le bon sens, en effet, ne peut exclure les Ecoles
cle médecine des conditions dans lesquelles se trouvent les
autres Ecoles du gouvernement. Si dans celles-ci, à raison
des besoins reconnus dans les div':'rses administrations, le
nombre des élèves subit une reduction momentanée, il ne
vient à l'esprit de personne de restrèindre les ressources
dt1 budget relatif à l'enseignement, et par conséquent de
diminuer la valeur de l'instructions NuL ne pense que les
élèves. en cours d'études doivent être moins savants parce
qu'ils sont moins nombreux. Il faut que l'on sache donc
partout, aujourd'hui, que les Ecoles de médecine et de
pharmacie ne doivent pas songer à briller par un accroissement indéfini du chiffre de leurs élèves, qu'elles doivent
même se garder d'en accroître fatalement le nombre et
songer que leur mérite réel se trouve dans la valeur de
l'instruction donnée aux étudiants d'une circonscription
définie.
'
�57
Cette dernière pensée me ramène, à vomrparler du tra:....
vail des élèves de Nancy, durantla dernière année/Vous
connaissez si bien; Messieurs,. les détails et l'ensemble du
système
emprunté par J'Ecole de Nancy aux:
grands établissements de l'Etat, qu'if rotY paraît superflu
d'arrêter votre attentioli sur Jes règlements'" et qu'il me
semhle plus utile de vous montrer,. tout de suite, les avan-·
tages de ce système,. en vou& expo1>ant les résultats: princi.:..
paux des examens de fin d'année. Sur 29' élèves qui, ont
été en mesure d'aborder ces épreuves trois seulement ont
été ajournés. Ces excellents résultats doivent certainement
être rapportés aux réglementations intérieures qui
. à la fois l'assiduité et le travaiL Comme corollaire de ce
qui précède, il faut ajouter que deux e·lèves. ont été privés
d'inscription pour cause d'absence aux cours. Pour accroî"'
tre là somme du travail individ1;1el,J'Ecole a porté, récem'-"
ment, une
attention sur les conférences dont j"a:i
. cherché, lors de la séance de n:ovembre f 859, à vous expli•
quer le mécanisme et pour l'an prochain elle a fixé, avec
soin,, le jour de ces exercices, afin que les éliwes IJU'Ssent
en profiter â'une. manière plus certaine encore' que par' le
passé.
·. / Si des résultats' annuels,- IiQus
Messieurs, aux
examens professionnels, noustrouvons·, clans les faits relatifs
aux sessions de septembre dernier,, la preuve de la· justesse ·
de certaines idées, émises par l'Ecole daJns son travai:l' de
juin 1859 {1). En }?emarquantq:ue presque tou:s les élèves de·
Nancy suivent honorablement la' voie dn doetC'n·at, il est
prouvé par cela même que l'enseignement peut s'appliquer .
à la fois à cette catégorie
à celle qui am-hi...;
tionne seulement le titre d'officier de: santé:. .
· En septembre 1860, deux candidats: se: Sl)rnt inscrits poul'·
l'obtention de ce dernier titre et l'un d'eux reçu, déjà,dans
(1). V. De l'organisation des Ecoles préparatoires de médecine
pharmacie. Nancy, i9 juin 1860. Brochure in.:s• de 82 pages.
de
�-
58
un autre· centre .académique s'est présenté en vue d'un ·
chàngement de résidençe. Dans cétte même session, 43·
sages-femmes ont obtenu le certificat d'aptitude professionnelle. Dans la session ouverte, quelques jours après
celle dont il vient d'être question, pour les candidats aux
titres de pharmacien et d'herboriste, le nombre des candidats
a été également fort restreint Deux pharmaciens. seulement ont reçu leur•· diplôme et aucun examen d'herbo- _
riste n'a eu lieu.
Toutefois, Messieurs, ne
pas la foule absente
des candidats aux titres de pharmacien, pas plus que nous
nombre de candidats au titre
ne devons désirer le
d'officier de santé. Le chiffre des praticiens des divers
, ordres doit se proportionner sagement aux vides qui se
produisent soit dans la pratique de la pharmacie soit dans
la pratique médicale. Le rôle de médecin s'accroît et se
développe de pfus en plus ; il ne se borne plus au soulagement et à ht guérison des individus ; le médecin devient le·.
conseiller indispensable dans une foule de questions administi·atives et sociales et, par cela seul, on peut juger
combien les progrès de ]a médeèine ont été étendus et féconds. En songeant aux exigences multiples imposées de
nos jours à ·la profession médicale, on s'a1)erçoit qu'il ne
faut pas trop d'appelés, parce qu'il n'est pas possible qu'il
y ait une foule de vrais élus, au point de vue de la science
et de 1a moralité. Chacun, disait tout récemment M. Dumas,
est Jibre de sortir.de sa èaste, celui-ci pour monter, celui-là
pour descendre, et ilajoutait un mot q!-IÏ
paraît devoir
'être présent à Fesprit des praticiens, et qui, aussi, ne doit
pas être oublié au point de vue de leur recrutement : c'est
le travail etle, mérite qui assigne le rang, c'est la dignité de
la vie qui le conser_ve.
�PRIX
ACCORDÉS PAR S. E. LH
PUBLIQUE, -
MENTIONS
MINISTRE DE
HONORABLES.··- RÉSULTATS
DU
CONCOURS.
Prix et llentions honorables.
Les Professeurs de l'Êcole de médecine et de pharmacie, réunis en
Conseil, le 22 octobre 1860, ont décerné les récompenses annuelles
dans l'ordre suivant:
1o ÉLÈVES EN MÉUECINE.
A.NNJI!E D'ÉTUDES.
Prix •.
M. BARTHÉLEMY (Jules), de Nancy (Meurthe).
M. ZABÉ. (Emile), de Cirey (Meu.rthe}.
Mention honorable.
M. PERRIN (Alphonse), de Metz (Moselle).
Prix sp6eianx ponr la rédaction des observations elinlqnes.
DEUXIÈME A.NNJI!E D'ÉTUDES,
Pri'x. M. MoREL (Léon), d'Apremont {Meuse.
1
Mention honorable.
RoBERT (Gustave)) de Saint-Mihiel (Meuse).
TROISIÈME
ANNÉE
D'ÉTUDES.
PritJ·. M. FLoRENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous-Vaudémont
(Meurthe).
�GO
2° ÉLÈVES EN PliARliiAClE.
Mention honorable.
· M. AaTrssoN (Emile),de Rosselange (Moselle).
A la.suite du. contours ouvert pou,r la pla.ee dtaUle: dnœ cuüus de nltédettine opératQi,Fe,. a é'té nommé
l\1. FLORENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous- Vaud'êmont (Meurthe;.
�NANCY, ;mprimcl'ie de veuve lU YBOIS, rue du faub. Stanislas, 5.
�
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Title
A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Contributor
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DE L! SEANCE.
La séance solennellè de rentrée des Facultés des Scien- ces, des Lettres et de rEcole de médecine et de pbarrmicie ·
de Nancy, a eu lieu le mardi 20 novembre, sous la Présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
.•
A onze heures, la messe du Saint-Esprit, célébrée par
Mgr de Nancy, réunissait dans la chapelle de l'Evêché, la
· plupart des Membres du Conseil Académique et les Professeurs. ·
L'ouverture de la séance a eu lieu à midi dans le grand
sàlon de l'Hôtel de Ville.
M. le Recteur était entouré des quatre Inspecteurs de
son ressort, des Doyens ,des Facultés, du Directeur de
l'Ecole de médecine, des. Professeurs des divers corps enseignants et des Secrétaires de l' Admînistration.
Son Excellence le Maréchal Canrobert, accompagné'de
�-
6-
son état-major, M. le. premier Président,
le Préfet de la
Meurthe,. Mgr l'Evêque de Nancy, M. le Procureur général,
M. le ·Maire de la ville, M. Drouot, .député, des Membres
'du conseil académique, du clergé, de la magistraturè et
des sociétés savàntes, enfin un public nombreux et choisi,
ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie •.
M. le Recteur .a ouvert la séance par une allocution et
a donné successivement la parole à M. Godron, Doyen de
la Faculté des Sciences, à M. Benoit, Doyen de la Faculté
des Lettres, et à l\t Edm. Simonin, Directeur de l'Ecole
de médecine.
La cérémonie a été close par la proclamation des prix .
accordés par S. Éxc. le Ministre· de l'instruction publique
et des cultes, àux Etudiants en médedne et en pharmacie.
�
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1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
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1860
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Procès-Verbal de la séance
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MÈSSIEURS,
Je suis heureux d'ouvrir è-ette année, comme je le faisais
l'au dernier, les travaux de nos écoles sous les auspices
du Maréchal illustre, de l'homme, de cœur et d'intelli...
gence dont le suffrage est un si grand honneur, en pt·ésence de cette imposante assemblée, où se pressent les
représentants les plus éminents de l'arrnéé, de la magis"'"
trature,. de l'administration, de ·la religion et avec eux
l'élite d'une population intelligente et polie.
Avant de donner la parole aux savants rapporteurs que ·
vous allez entendre, je voudrais indiquer, en peu de mo,ts,
· le but de ce haut enseignement dont ils ont à vous entre·
tenir.
En effet, savoir où l'on va, est en toute chose,
point
sur lequel il convient d'arrêter tout d'abor.d son attention.
Parmi les êtres créés, il en est, et c'est !e plus grand
nombre, qui semblent soumis à une obéissance absoh1:...
ment passive. Asservis aux forces du dehors, ils accomplis·
un
�-. 8 . sent docilement des desseins· dont _le secret leur échappe.
Ils se roeuvent, mais une volonté ·supérieure à eux les
dirige. L'astre qui décrit son orbite, la pierre qui se
che d'une tour et tombe à son pied, l'arbre qui végète,
sont marqués de ce caractère. L'homme, au contraire,
choisit librement sa route. On a pu, à un point de vue élevé,
dire de l'humanité : elle s'agite et Dieu la. mène. Il n'est
pas douteux,,cependant, que chacun de nous ne soit dans
une certaine mesure, doué du privilége de se marquer un
but et de se tracer à lui-même sa voie.
Permettez-moi, Messieurs', de' vous dire à quelle occasion ces réflexions me venaient à la pensée. Vous me pardonnerez, je l'espère, à raison de l'importance du sujet, de
me laisser aller· à cette digression.
J'étais, il y a quelques mois, dans·une propriété du midi
de la France, de cette contrée où les rayons d'un soleil
ardent donnent à la végétation tant de vigueur quand un .
peu d'humidité vient en aide à l'action vivifiante de la
chaleur. Près de moi, un cheval aveugle faisait tourner la
roue d'un manége, dont le mouvement élevait dans un
réservoir des eaux; qui partaient de là pour se répandJ:e
dans toutes les parties du domaine et y porter la fraîcheur et la fertilité. Prêtant au malheureux animal, qui
aœomplissait tristement sa tâche sous mes yeux, la faculté
de
je me demandais .ce qu'il
penser du
sort auquel il était condamné. Tourner ainsi continuellement sur soi-même ! poursuivre dans les ténèbres une
œuvre dont rien ne fait entrevoir l'utilité ! Que de raisons
pour accuser une destinée qui, sans motif, la pauvre bête
pouvait le croire, lui impose tant de fatigu·e et tant d'ennui ! à deux pas de là, cependant, ce travail faisait
toutes les magnificences d'une végétation méridionale, des
fleurs, des fruits, d'épais ombrages, d'abondantes récoltes, tels étaient les résultats d'un labeur en apparence si·
ingrat.
�9 Grâce à Dieu, notre condition n'esfpas celle du· cheval
de manége. Souvent il
est donné de savoir où tendent
nos efforts, et de marcher vers un terme que notre intelligence aperçoit, que notre volonté sait. atteindre. Quelquefois pourtant nous perdons de vue la lumière qui dirige
habituellement nos pas. Nous sommes alors tentés, sous
l'impression de ces incidents monotones qui reviennent
chaque jour les mêmes; de nous abandonner au détoura.;..
gement et au doute. Rappelons...:nous dans ces moments
de défaillance l'animal qui ·tourne sa roue. Ce souvenir
sérieusement médité et bien compris nous rani:rnera.
Je reviens, Messieurs, au véritable sujet dé cette allocu-.
tion, et, sans parler davantage de la vie humaine en géné:ral et de la fin qui lui est assignée, je me demande quel
est, en particulier, l'objet de l'instruction supérieure.
· Un premier point est évident. Le but de I'enseigqement.
ses méthodes, ses procédés changent
le temps et-suivent, dans ses phases diverses, la marche de la civilisation
et des idées.
Supposons qu'Aristote, chargé 340 ans avant notre ère de
l'éducation d'Alexandre, ait alors
la liste des connaissances qu'ji voulait communiquer à son ro-yàl élève. Les
traditions de la mythologie ; quelques théories sur le vrai,
sur le bien, sur le beau; des chefs-d'œuvres littéraires
immortels, mais en petit nombre ; les premiers éléments
des sciences ; peut-être un aperçu des systèmes philosophiques et religieux de l'Egypte et de l'Inde; voilà ce que
ce programme aurait contenu. ,
A trois cents ans de là, lorsque la jeunesse de Rome
allait chercher à Athènes le complément de SQll instruction, quand Cicéron donnait à son fils ces conseils qui
sont arrivés jusqu'à nous, le cercle commence à s'élargir.
Je franchis dix-neuf siècles et j'arrive à. notre époque.
Vous savez, Messieurs, combien s'est agrandi le domaÎ'ne de la, science. Je ne voudrais pour preuve de l'im-
�fO ·-
mense accroissemen.t qu'elle a reçu que les huit cent
mille volumes· de la bibliothèque impériale ; le nombre
au moins égal de brochures qu'elle offre à la· curiosité
du savant; ses quatre-vingt-cinq mille manuscrits; cette
multitude de pièces et de documents historiques qu'on ne
peut évaluer à moins d'un million. Nous sommes loin du
temps où Charles V montrait avec m:gueilles neuf cent dix
ouvrages dont ce dépôt se composait, au moment de sa
fondation.
, Aussi, qui oserait aujourd'hui annoncer, comme le faisait en 1486 Pic de ]a Mirandole, qu'il soutiendra une
thèse sur l'universalité des connaissances humaines, de
omni re scibili. .
A la vue de ce développement sans limite de la science,
il en est qui sentent faiblir leur courage. Se disant à euxmêmes qu'il n'est pas d'intelligence assez puissante, de
· mémoire assez vaste, pour embrasser tant de faits divers,·
ils se bornent à quelques études qui leur promettent des
· résultats d'une utilité pratique. Et pourtant : << quiconque
>> s'isole et s'enferme dans un ordre d'idées tout spécial,
» saris nul égard aux autres sciences, ne sera jamais qu'un
>> esprit exclusif. Or, il est rare que les esprits exclusifs se
>> place11t dans le vrai. >)
Ces paroles, Messieurs, beaucoup d'entre vous les reconnaissent. Je les emprunte au savant prélat que nous sommes heureux de voir à cette fête. Il les adressait, dans une
occasion récente, à nos élèves du lycée de Nancy, pom:
leur faire comprendœ les dangers d'une instruction incomplète. «C'est, disait encore l'éloquent orateur, un préjugé
>> de croire que les connaissances multipliées sont néces» sairement confuses; comme si on ne pouvait les unir par
>> quelque endroit de manière à en former un magnifique
» et lumineux faisceau ; disons, au contraire, qu'on le
» peut et qu'on le fait, et c'est en cela même que consiste
» la vigueur de l'esprit qui, dominant toutes ses connais-
�H
)) sance du haut d'unprincipe unique, distingue alors sans
>l peine leur point de ralliement et de divergence, leur va>> leur et leur fécondité respective. Y a-t-il rien de solen>> nel comme. ce spectacle de toutes les sciences humaines
l> se rassemblant sous un seul coup d'Œil et s'éclairant
· >> l'une par. l'autre ? ))
Je me suis permis cette citation, que vous n'aurez pas
trouvée ]ongue, parce qu'elle montre avec urie grande
autorité de langage, un rare bonheur d'expression, le but
et le véritable esprit du haut enseignement.
En effet, Messieurs les Professeurs, vôtre mission, telle
que je la conçois, est surtout de rendre plus facile, à ceux
qui viennent s'instruire auprès de vous, J'accès de ces
régions élevées et sereines, d'où l'œil de l'entendement
planant sur la variété infinie des choses les résume et les
rattache à leur principe.
Vous êtes forcés, ii est vrai, pour que votre pensée soit
saisie, de lui donner un corps, de reproduire une expérience, d'analyser quelque chef-d'œuvre du génie antique,
ou de la littérature moderne: mais là n'est pas l'objet
essentiel de votre enseignement. L'Iliade ou la Jérusalem
délivrée, une comédie d'Aristophane ou de Molière, commentés avec la verve ·que vous savez y mettre; le tableau
animé des faits, des négociations qui ont préparé les traités
de Westphalie ou d'Ütrecht ; le lucide exposé d'une
théorie scientifique ou médicale; suffiraient déjà, sans
doute, pour rendre une leçon
Cependant, tout
précieux qu'il est par lui-même;. ce fragment de science
ne conserve que la moindre partie de sa valeur, si on le
sépare de l'ensemble, si on ne l'envisage point dans ses
rapports avec le tout dont il fait partie.
.
Les esprits sérieux ont besoin de voir les choses ·de haut.
Il faut pour eux que la variété vienne aboutir à l'unité.
Ces classes de logique, trop souvent laissées, par l'impatience des parents et des élèves, dans un regrettable
�12
abandon, commencent bien'
jeunesse studieuse
à ce O'enre de travail; mais c'est ensuite aux écoles il'ensupérieur de développer ces premiers germes,
de répàndre, dans les classes éclairées de la société, les
viriles habitudes d'une généralisation puissante et féconde.
Est-ce à dire que le haut enseignement vit exclusivement d'abstraction? Qu'il reste dans les nuages de la spéculation sans jamais descendre sur le terrain solide des
faits?
'
Vous ne me prêtez pas cette pensée, Messieurs. Rien ne
serait plus opposé au caractère de l'esprit français.
On a pu, dans un pays qui nous avoisine, professer que
l'éducation a pour mission d'aider à l'affranchissement, à
la libre spontanéité des âmes; d'habituér la raison de
l'homme à se développer au sein d'une indépendance absolue, et sans tenir compte de rien de ce qui pourrait la
limiter, la contenir. Un Allemand, l'ancien directeur de
l'Ecole· normale d'instituteurs de Berlin, Diesterweg, a pu
s'écrier dans son enthousiasme de libre penseur : << Au
>) large! allons au large ! élançons-nous voiles déployées!
>) advienne que pourra! si nous ne découvrons pas ce que
>) nous cherchons, eh bien! nous découvrirons peut-être
>) quelque autre chose de plus digne 'encore de nos désirs.
>> Et, si cet espoir vient à faillir, reste le plaisir d'un voyage
>) en pleine mer. >)
Nous savons tous où conduisent ces courses aventureuses de la fantaisie .individuelle, affranchie de toute esde l'autorité des faits. Elles mènent
pèce d'autorité,
inévitablement à l'une de ces découvertes qu'une naïve
confiance ne manque. jamais de déclarer définitive et qui
ne tarde pas à faire place à une autre invention infaillible,
qui dure à son tour jusqu'au lendemain.
En France, nos instinèts de bon sens ne sauraient s'accommoder de pareilles allures , et nous abandonnons
volontiers à .nos voisins d'outre Rhin les dangereuses
�jouissances de ces trains de plaisir en pleine iner, qui,voits .
entraînent sans boussole, sans gouvernail et sans'pilotè. .
}{estons Français, messieurs les
; attachonsnous toujours à concilier l'amour de l'idéal, avec le sentiment de la réalité, l'étude attentive des faits, avec la
l'echerche des principes.
Mais, pourquoi vous adresser ce conseil? Les idées que
·
je viens de développer sont les vôtres.
.·
permettrez-vous, Messieurs, d'ajouter encore unè
dernière observation ?
Nul ne met en· doute l'impossibilité même pour l'intelligence la mieux douée, d'embrasser le savoir humain dans
toute son étendue.
D'un autre côté, jamais le désir de tout connaître pour
tout dominer, de demander à la nature de mettre à nos
ordres tous ses éléments, toutes ses forces, de nous livrer
tous ses secrets, n'a pressé l'homme plus vivement.
Ainsi placé entre l'impossibilité de tout savoir et le
besoin de ne rien ignorer, comment obéir à la fois à cette
double nécessité? 1\la réponse va vous semlvler étrarige.
Néanmoins je n'hésite pas à la faire. Les résultats pratiques
que l'on peut en tirer seront mon excuse.
Le problème à résoudre est celui-ci: trouver un moyen
d'avoir toujours à notre disposition, sans, surcharger notre
mémoire, qui succomberait sous le faix, tout ce que peuvent, durant la .longue série des siècles, a-yoir
de
connaissances, et l'histoire, avec son cortége de commentaires, d'annales, de chroniques, d'essais, de mémoires, de
biographies, de souvenirs; et les patientes investigations
de l'érudition ; et les travaux de la linguistique, de la critique; et les merveilleuses découvertes de
du physicien, du chimiste; et les recherches de·tant d'autres savants incessamment occupés à explorer, jusque dans
ses derniers recoii}s, le domaine de la nature.
Ce moyen, Messieurs, nous l'avons sous la main.
�14 · -
Peut-être avez.;.; vous déjà compris que je veux parler de
ces recueils qui s:offrent à nous sou::;
formes diverses,
'de ces dictionnaires; en un mot, et pourquoi ne les.
appellerais-je· pas de leur nom, dont l'usage est si répandu. ·
.
·
Dictionnaire d'histoire, de géographie ; Dictionnaire de
jurisprudence, de médecine, du commerce, des arts et
, métiers ; Dictionnaire des sciences · philosophiques, de
l'économie politique ;je ne pousse pas plus loin cette énumération. Il n'est point de jour qui n'apporte à la liste
quelque nouvelle addition. Hier encore, le Bulletin de
l'amateur de livres, annonçait, à ses lecteurs, un Dictionnaire de la conversation et de la lecture ; un Répertoire,
en 55 volumes, des sciences, des lettres et des arts au
xrxe siècle; un Dictionnaire raisonné d'escrime.
Ce genre d'ouvrage s'est fait une trop large place dans
nos bibliothèques, pour que vous ne me pardonniez pas de
dire un mot des services qu,e l'on est en droit d'en attendre, de la manière dont il convient d'en user.
Un recueil où les faits, les dates, les décisions, Jes données positives, les matériaux, les instruments de tout
genre que nous pouvons avoir à mettre en œuvre se trou-.
vent arrangés dans un ordre qui les tient constamment à
notre portée, est assurémènt un auxiliaire dont l'utilité ne
saurait être contestée.
Mais, le dictionnaire, qui à sa raison d'être, a bien aussi
ses dangers. Il favorise la paresse de !'esprit et, si l'on nLy
veillait, il aurait bientôt pour effet d'énerver les intelligences.
Faudrait-il do'nc, pour conserver .à nos facultés leur
ressort, ne compter que sur elles seules, brûler nos répertoires et confier exclusivement à la mémoire le soin de
garder les trésors de science lentement accum,ulés par le
travail de nos devanciers? Loin de nous une pareille exagération J Ne négligeons rien, au contraire, pour accroître
mille
�-
13 -
encore ces précieux·dépôts, poul' en perfectionner l'arrâ.ri""
gement et la forme, pour en disposer les richesses dans un
meilleur ordre. Seulement; afin de parer aux inconvénients que je signalais tout à l'heure, soumettons en même
temps notre' âme à cette mâle discipline qui exerce et dé'veloppe tout ce que Dieu a mis en elle de puissance. Ne
laissons aucune de ses facultés s'éteindre ou s'affaiblir dans
l'inaction. Sachons unir à ce ferme bon sens qui s'appuie
sur la réalité des choses, la force de méditation, la vigueur
de raison qui nous élèvent jusques aux régions les plus
hautes de la pensée.
Or, et cette observation me ràmène, vous le voyez, à
mon point de départ, l'enseignement supérieur aide puissamment à former en
ces sages et fortes habitudes
qui donnent à la fois à l'esprit plus de solidité et plus d'élévation, plus de profondeur et plus d'étendue.
Il me reste, Messieurs, un pénible âevoir à remplir.
Jusqu'à ce jour j'avais pu, en venant inaugurer la reprise
de nos travaux, me féliciter de retrouver autour de moi
tous mes collaborateurs, de n'apercevoir aucun vide dans
les rangs de notre famille universitaire. L'année qui vient
de
ne me réservait pas ce bonheur. Au mois de
mars dernier, une perte aussi cruelle qu'imprévue est
venue noùs attrister. Le plus jeune des professeurs de notre
école de médecine a été enlevé à l'amitié de ses collègues,
à la respe.ctueuse affection des élèves qui recevaient ses
leçons. Une autre voix vous dira les mérites de M. Laurens, les espérances que son talent arrivé à sa maturité
faisait concevoir. C'est avec une vive et sincère émotion
que je donne, pour mon compte, dans cette occasion solennelle quelques paroles d'estime et de regret à la mémoire
d'un fonctionnaire aussi intelligent que dévoué.
Vous avez voulu, Messieurs, par votre présence, dans
�cette enceinte, témoigner du prix que vous attachez
èhoses de l'esprit, et de vos sympathies pour nos travaux.
Laissez-moi vous en remercier. Ces marques d'intérêt
nous encouragent à travailler pour notre part, et dans
l'ord,re des ·idées intellectuelles et morales, avec un redoublement d'ardeur, à cette œuvre de la grandeur du
pays, à laquelle la main de l'Empereut a su donner une
• si puissante impulsion.
,
�
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Title
A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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fr
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
DUNOYER, Charles-Marie
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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650c8bfd4004621a05bdec0a7bbbc2d1
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Text
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*)*"-=-/6!0,.'6*9"
"
"
!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
·MoNsiEuR LE RECTEUR,
MoNSIÊUR LE MARÉCHAl-,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
C'est un devoir pour moi de venir vous rendre compte
des travaux àcçomplis par la Faculté des sciences, dans le .
cours de la dernière année scolaire, et-j'aborderai immédiatement, et sans autre préambule, les différents sujets
sur lesquels les instructions ministérielles m'imposent .
l'obligation de fixer votre attention, c1est-à-dire, notre enseignement, les travaux particuliers ·des professeurs et,
enfin, les examens relatifsà la collation des grades universitaires.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement se meut, vous le savez déjà, dans,
un cercle qu'il parcourt èn deux ou trois années et, au
bout de chaque période, il suit de nouveau la route qui lui
est tracée; en se complétant de toutes les découvertes qui
viennent, d'une manière incessante, enrichir le domaine
des sciences .Pures etappliquées. Il me semble, dès lors,
inutile de vous entretenir des matières enseignées dans nos
leçons ; elles sont du reste réglées par des programmes'
2
�18 officiels, auxquels nous nous cnnformons religièt1sémenL
Je me contenterai de rappeler que nos èoursont, comme
. par le pàssé, pour objet deux enseignements distincts ;
l'un qui conduit à la licence ès sciences, l'autre au. certificat
de capacité pour les sciences appliquées. Le premier de
ces enseignements, qui constitue nos cours de Faculté
proprement dits, a dû être maintenu àu niveau êlèvé qùi
·lui èst assigné par son but principal. Le second a spécialement pour objet de répandre les connaissances scientifiques utiles à l'instruction de nos élèves de sciences appliquées.et des jeunes ouvriers de 1a ville de Nancy, qui avec
un zèle très-Jouable, continuent à: fréquenter nos cours du
soir. Nous avons été
dans cette dernière œuvre,
· que nous poursuivons depuis cinq années, par le concours
désintéressé de M. le professeur L. Parisot, qui continue
avec persévérance et talent à doter notre ville d'un cours
.
.
public d'hygiène.
si notre enseignement oral n'offre rien de nouvèau ··
à constater dans ce rapport, il n'en est pas de même de
renseignement pratique. Les conférences et les manipulations ont été réorganisées conformément aux instructions
ministérielles du· 2 avril 1859. En même temps, que les
droits exigks, pour y prendre part, étaient considérableméntréduits, àce point inême
sont huitfois moins
onéreux que dans les universités allemandes, la Faculté a
voulu s'associer aux vues bienveillantes de S. E. Monsieur
le Ministre; elle a doublé le nombre de ces exercices utiles,
qui mettent constamment en communication directe le
professeur avec l'élève, qui ont pour effet de dissiper les
doutes qui assiègent si. souvent l'esprit de l'étudiànt, et de
l'initier auxé. méthqdes d'expérimentation;. qui lui per- ·
mettent enfin, d'acquérir
des connaissances
pratiques dont la·trace/ne s'efface pas. Cepèndant cet enseignement si salutaire n'a pas eu jusqu'ici tout le succès
qu'on était en droit
attendre: douze jeunes gens seu-
�19
lement ont fréquenté nos laboratoires et ont profité des avantages que la Faculté offrait à leur instruction. Il faut
. peut-être en rechercher la cause dans la générosité même,
avec laquelle la France, depuis la création de l'Unive1·sité,
.donne ·l'enseignement supérieur; aucun des Etats de
l'Europe ne rivalise avec elle sous ce rapport. L'habitude
d'un régime aussi doux a pris racine dans l'esprit de nos
étudiànts, depuis plus d'un demi-siècle et tout droitnou·veau, même pour des services nouveaux, leur semble aujourd'hui une lourde charge à supporter.
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS PUBLIÉS PENDANT LA
DERNIÈRE. ANNÉE SCOLAIRE.
professeurs des Facultés ne se bornent
aux sOiQs
de l'enseignement. Préparés par leurs travaux antérieurs
aux recherches scientifiques et pourvus des moyens matériels nécessaires poùr l'exploration
phénomènes, leurs
loisirs ne restent pas stériles. Dans chacun de mes rapports, j'ai à vous entretenir de nouveaux mémoires publiés,
le cours de l'année classique, par mes laborieux
collègues. Plusieurs d'entre eux ont encore, depuis notre
dernière séance de rentrée, payé leur tribut habituel à la
·
science qu'ils professent.
M. Nicklès a continué ses recherches sur les bromures •
et les iodures définis, dont il a fait connaître, l'année dernière, lès premiers résultats. Il a constaté un •rait ]m.;.
portant, qu'il n'avait fait jusque là qù'entrevoir, je veux
parler de l'isomorphisme du bismuth avec l'antimoine
et· l'arsenic.
Nous devons au même professeur une note sur une
modification allotropique du soufre et la rectification d'une
erreur qui avait cours dans la science.
Il a mis au jour égaletnent un mémoire sur un mode: de ·
�20 décomposition du sel gemme, qui permettra peut:..être un
joui\
tirer un nouveau parti de cette matière première
si répar.tdue dans le sol de la .Lorraine.
Mais l'œuvre capitale que M. Niéklès a produite, ceHe
année, c'est son Traité sur les
sùr l'adhérence magnétique. Ce volume est rempli d'un trop. grand
\nombre .(le faits nouveaux, pour qu'il nous soit possible
d'en présenter ici l'analyse. Qu'il nous suffise de .dire
qu'aux deux électro-aimants connus notre collègue en a,
ajouté beaucoup d'autres, à ce point qu'il a '1iû créer; un,
véritable système de nomenclature pour les désigner ;
qu'il trace dés règles permettant de prévoir toutes les combinaisons éJectro-magnétiques réalisables et qu'il a soumis
les principales à l'épreuve de l'expérimentation directe.
M. Renard, qui s'occupe .depuis plusieurs années de
travaux tendant à expliquer ·les phénomènes d'électricité
et de magnétisme, ·dans l'hypothèse d'un seul fluide, a
présenté à l'Institut un mémoire sur l'induètion: Admettant le point de départ, qui a servi de base à la théorie
de Ohm, c'est-à-dire que .le mode . de propagation de
l'électricité dal)s un fil conducteur est un transport de
molécules et non un· phénomène de vibration, il a fait
. l'application de ce principe à un certain nombre de cas
particuliers et. il est. arrivé, comme .conséquences de la
théorie, à la plupart des lois établies par la méthode ·
expérimentale.
·
M. Renard a publié, en outre, la. première année de
son cours de scienc(ls appliquées ; ses pombreux •auditeurs
pourront y revoir les leç.ons du maître et se les assimiler
plus facilement. Les nombreuses
qui enrichissent
cet mwrage sont dues au talent de M. Mélin,. notre maître
de travaux graphiques.
M. Lafon a présenté à l'Institut. un rilémoire sur la rota. tion d'un c_orps solide autour de son centre de gravité. Il y
expose d'abord une méthode générale qui le
à des.
�2i
résultats dignes de remarque et,
cas 'particulier qui l'occupe, il ramène à des quadratures toutes les
intégrales du problème. Les difficultés. augmentent si l'on
veut tenir compte de l'influence de .la rotation de la terre
sur le corps en mouvement. Mais, en· supposant què ce
corps soit de révol'ution, notre collègue a pn encore ramener la question à des quadratures, en mettant sous la·
même forme, que dans le cas précédent, les trois intégrales qui complètent la solution.
COLLATION DES GRADES.
Il me reste à vous entretenir des épreuves relatives à la
collation des grades universitaires et je me trouve naturellement conduit à vous parler, tout, d'abord, du
·
réat ès
Jamais l'affluence des jeunes gens, qui
viennent nous demander leur premier diplôme, n'a été
aussi considérable que pendant la dernière année classique;
i candidats se sont fait inscrire et ont subi les
suivant l'un des différents modes d'examens; prescrits par
les règlèments.
·
. Nos opérations sont résumées dàns.Ie tableau suivant:
l'IOMllaE
des
ca n_didats
inscrits.
.
complet
)
, ·
J
-
NOMllRE
des candidats
qui out subi
.NOMBRE
épreuves or.-,tt>s,
des
candidats
arlmis
définitivement.
ll!S
PROPORTION
des
admissions.
;m
130
101
47 P' OJO
1e partie
166
115
lll
66 P' OtO
2e partie
. ,
sem de
'
42
25
23
54 P' ütO
2
1
1
50 P' OtO
421
271
236
· \ restreint
Touux ...•
56 P' OtO
·.
�-
22· -··.
Pour juger ]es résultats de chacun de· ces différents . modes d'examens du baccalauréat ès sciences, il est indis..,..
pensable de les considérer isolément, d'autant plus que le
· baccalauréat scindé et le baccalauréat restreint, étant de
·
nouvelle; il importe que J'expérience vienne en
démontrer la valeur.
·
Les candidats, restés fidèles au baccalauréat complet,
égalent, ou à peu près, le nombre total des candidats des
années précédentes ; il a été de 211, sur lesquels nous
comptons J01 admissions,
47 pour cent. Nous
nous féliçitions, dans notre dernier rapport, de l'amélioration qui semblait se manifester dans le résultat de cet examen, et nous sommes heureux de constater que nous ne
nous étions pas mépris; que le niveau des épreuves s'est
sensiblement élevé. Si noù& rencontrons encore aujourd'hui un certain nombre de jeunes gens qui paraissent
n'avoir étudié que tout juste ce qu'il faut pour ne pas être
ajournés, ce caléul étroit tend à diwaraître .et la prépara- ·
tion devient de plus en plus sérieuse. La mention passa. blement n'est plus, comme autrefois, à peu près exclusivement la seule qui figure sur les procès-verbaux d'examen ;
des notes n1eilleures commencent à se multiplier. Il-ressort
évidemment de ces faits que la force des études s'accroît
secondaire et que Jes
dans les établissements
anciennes tendances, qui conduisaient les jeunes gens à
des études Classiques
reprennent aujourd'hui une faveur matquée .
.Enfin nous yoyons, chaquè année, s'augmenter le nombre des candidats qu'L déjà: pourvus d'un diplôme viennent
nous en demander un second et qui se présentent aux
épreuves,
bien préparés, çe qui démontre
que, dans 'noù·e système d'instruction secondaire, l'étude
des lettres peut se concilier avèc celle des sciences.
Mais, ce qu'il importe surtout d'étudier avec soin, ce
sont les· résultats du baccalauréat divisé en deux parties.
�23
Sans doute l'expérience n'a pas été encore assez prolongée,
pour qu'on puisse en tirer des conclusions définiÜyes.
Cependant je crois utile d'exposer dès aujourd'hui les résultats qui se sont produits. Il était à eraindre, peut-être,
que des 'élèves de__ seconde, la plupart âgés de seize ans,
n'eussent pas encore assez de maturité dans l'esprit pour
bien comprendre les questions de physique, les théories
chimiques et les notions d'histoire naturelle, qui leur
enseignées. L'expérience de cette année n'a pas justifié ces
eraintes. N'ayant plus à entasser
dans leur esprit
des connaissances presque encyclopédiques, mais concenteant successivement les efforts de leur intelligence sur des'
parties distinctes des études
ils nous arrivent
généralement mieux préparés ; les compositions sont meilleures, les épreuves orales laissent moins à désirer. C'est à.
la division du travail, que sont dus, ce nous semble, ces
résultats. Ce qui vient, du reste, à l'appui de cetté appréentre
ciation, c'est la comparaison, qu'on peut
les épreuves qui sont l'objet de la première partie de l'examen, avec
exigées pour la seconde. Pour la première, les admissions sont dans la proportion de 66 pour
cent et pour la seconde de 54 seulement. La statistique
établit donc que plus les matières de l'examen sont restreintes plus les succès sont nombreux; c'est, du reste, ce
qu'on devait prévoir.
En résumé l'examen, divisé en deux parties,
vraisemblablement l'accès du baccalauréat plus facile- et
peut-être même contribuera-t-il à relever le niveau des .
études scientifiques.
Mais il· est, toutefois un fait, que nous ne pouvons nous
dispenser de signaler. Nous avons· rencontré,
quelques copies de candidats à la première partie du baccalauréat scindé, des incorrections qui nous ont péniblement
surpris, des fautes d'orthographe, puisqu'il faut les appeler
par leur nom. Ce sont là sans doute de rares exceptions,
�24
fJUi ne. modifient pas Je résultat général des examens, qui,
nous l'espéro11s du moins, ne se renouvelleront pas, mais
nous tenons à faire comprendre aux· candidats, que, dans
.l'intérêt de leurs études, il n'est pas possible âe conférer
le grade de bachelier à des jeunes gens: qui ignorent 'ce.
que savent les enfants .en sortant de nos écoles primaires.
Nous n'avons. eu, jusqu'ici, à examiner que deux canau baccalauréat ès sciences restrei!lt. Nous ne
poùvons donc nous prononcer encore, en toute connais•
sance de cause, sur les faits relatifs à ce grade exceptionnel,
exigé exèlusivement pour l'étude de la médecine. Nous ne
pouvons, du reste, qu'applaudir aux mesures qui permettront aux. jeunes gens qui se destinent. à cette carrière, de
conguérir ce grade, dans le plus bref délai possible, pour
se livrer entièrement à leurs études professionnelles. Nous
avons pu, en effet, sous
régime de l'ancien état. de
choses, juger, presque à chacune de nos sessions, combiM
ceux de ces jeunes étudiants, qui abordent les ·études médicales, sans être munis du diplôme de bachelier ès
sciences, ont de peine à faire marcher de front les travaux
nécessaires pour atteindre le double but qu'ils se proposent. Plus ils s'éloignent de l'époque, où ils ont terminé
leurs études classiques. plus l'obstacle du baccalauréat
semble grandir devant eux et c'est avec un vif regret que
la Faculté s'estvue, pêndant le cours de l'année scolaire,
dans l'obligation d'ajoJirner encore quelques-uns d'entre
eux, qui comptent déjà plusieurs années d'étudès médicales.
Dix candidats ont subi, pendant la présente année seo,..
laire, les:épreuves de la licence ès sciences et six d'entre
eux ont été jugés dignes du grade sollicité. Ce sont
MM. Mathouillot, Ravier, Montignot et Treuvey, pour la
licence ès sciences mathématiques, 1\UI. Jeanjean et Monoyer pouf la licence ès sciences physique. Trois de ces
jeunes inaîtres appartiennent au lycée de Nancy et un
le
�-
25
-.
quatrième •au lycée de Strasbourg ; ils ont suivi avec
duité les cours des Facultés des sciences près desquelles ils
sont placés. Les deux autres sont régents dans des collèges
communaux de l'académie, où, dénués de ressources et de
direction scientifiques, ils ont pu par eux-mêmes, à force
d'énergie, de travail et de persévérance, prouver la vérité
de ce vieil adage: labqr improbus omnia vincit.
Il est assez .rare que nos Facultés· provinciales soient
appelées à recevoir des docteurs ès sciences; il semblerait
· que ce titre n'a de valeur qu'autant qu'il émane de la première Faculté des sciences du monde entier, celle de Paris,
comme si la science n'était pas de tous les pays, comme
si les savants de la capitale ne se recrutaient pa3 constamment dans ]es départements. La Faculté des sciences de
Nancy a eu, cette année,
la bonne fortune
d'accorder ce grade élevé, mais. encore celle de le conférer
à deux candidats, MM. Kosmann et Forthomme. Le premier de ces candidats a pu, lui aussi, éloigné de tout centre
scientifique, se livrer à des études fructueuses, avec les
seules ressources de son intelligence et les moyens matériels que procure une officine de pharmacien dans une
petite ville; il a soumis à la faculté une bonne thèse, qui a
été soutenue d'une manière brillante. 1\L Forthomme voùs
est connu depuis longtemps et par ses qualités personnelles
et par l'excellence de son· enseignement, enfin par les
travaux recommandables qu'il a publiés depuis quelques
années. S'il a autant tardé à conquérir le seul grade universitaire qui lui manquât, nous ne devons en accuser que
sa modestie; et, au risque de la .blesser, qu'il me soit permis dè rappeler qu'il ne s'y est décidé que par suite des
encouragements et de l'insistance du conseil académique.
3
��
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A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
GODRON, Dominique-Alexandre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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"
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��RAPPORT·
M. CH; BENOIT, DOYEN DE LA FACULTË DES
MoNSIEUR LE RECTF.UR
. MoNsiEuR LE MARÉCHAL, •
MESSIEURS •
. Ce sont encore des Rapports, que vous entendrez aujourd'hui. J'avais souhaité pour cette solennité autre chose
qu'une statistique de eours et d'examens. Je voulais que
. chacun de nos professeurs eût à son tour les honneurs de
la séance, et développât· devant vous quelque grande ques-.
tion de science ou de littérature. Quand un Corps réunit
dans son séin presque toutes les branches des connaissan-·
ces humaines et compte taù,t de voix éloquentes, il est
naturel qu'tm aime à s'en parer. Quel intérêt. varié n'eût
pas donné à rios séances annuelles de Rentrée un libre discours, où chacun de nous, physiciens, 11aturalistes, médecins, lettrés, sortant du cabinet ou du laboratoire, aurait
particulièrement considéré le rôle des sciences morales ou
naturelles dans les· destinées de notre société moderne 'l
M. le Recteur avait bien 'voulu entrer dans ce dessein,
qui faisait désormais de cette séance une vraie fête de
�-.
28
resprit, digne œêtrë.offerte à cétte assemblée d'élite. Mah
des difficultés sont vènues d'ailleurs:
ilrn'a fallu, non
sans regret, renoncer à mon beau. rêve.'
.
· Vous n'aurez Clone de moi, Messieurs, que le Rapport ordinaire. Le sujet en esttoujours à peu
même. Mais
ces inévitables redites ne m'inquiètent
Jè""ne suispas
homme à essayer. des tours de force pour en éviter la monotonie, et à brode:r de l'esprit sur une trame usée. Le
sujet d'ailleurs, quelque rebattu qu'il soit, est assez intéressant· en lui-même pour ne lasser jamais. Il y a des lieux
communs dont on est toujours avide, parce qu'ils nous
entretiennent de ce qui nous tient le plus au cœur.
Qui donc parmi vous, Messieurs, a besoin qu'on lui fasse
sentir l'importance_de tout ce qui touche à l'éducation de
nos enfants'! Jamais (on,le peut dire à l'honneur de notre
temps), jamais cétte éducation n'a été, de la part des parents et de l'Etat, l'objet d'une plus vive sollicitude. Dans
notre société moderne, où chacun est fils de ses œuvres, et
o.ù rien ne saurait plus suppléer désormais au mérite personnel, l'éducation a pris une importance souveraine. Les
parents sentent que tout va dépendre de ce laborieux
apprentissage de la vie, que c'est là le seul héritage qu'ils
puissent léguer à leurs fils, qui soit à l'abri des révolutions
et des vicissitudes de la fortune. Les enfants eux-mêmes,
avec un instinct précoce des exigences de leur temps,
comprennent que ces années vont décider de leur carrière.
Et la patrie suit et dirige tout ensemble avec une attention
vigilante. dans s.es tendances diverses cette élite de la jeunesse, qui porte en' ses mains les destinées de l'avenir.
Ap milieu de nos crises sociales, la loi de l'enseignement a
été pendant quinze ans le champ de bataille des partis.
Tous pressentaient que de la direction imprimée par
l'éducation à la jeunesse' dépendait en grande partie la
solution du problème social.
Depuis quelques années surtout, que le système de notre
et
�29
enseignement public a été profondémentm:odifié selon· les
besoins du siècle; vous interrogez, Messieurs,. avec plùs d'attention que jamais, les résultats de nos examens, pour
juger le nouveau plan d'études par ses fruits. Les sciencès
mathématiques et naturelles avaient pris un rôle trop actif
et trop merveilleux dans le développement et la puissance
de la société moderne, pour que l'Université ne leur fît pas
une plus large place à côté des études littéraires dans i'instruction de nos enfants. Mais, tout en applaudissant à ce
légitime
de l'enseignement ·scientifique,
.vous avez pu craindre un instant, que, dans notre province,
les lettres, désorQJais débordées par les sciences,, ne per:dissenLdans l'éducation leur juste prépondérance. Car, tout
en àdmirant les conquêtes de la science contemporaine,
vous ne partagez pas l'enthousiasme de certains fanatiques,
qui considèrent l'industrie comme l'objet même de la
civilisation. Une manufacture n'est pas à vos yeux l'idéal
d'une
Aussi V<mlez-vous, ,qu'avant de préparer vos
enfants aux carrièresindustrielles, (si c'est leur vocation)
on en fasse des hommes, des citoyens. C'est pourquoi,
parmi les concessions qu'exigeait l'esprit du temps, vqus
avez été heureux de voir maintenir et raffermir même par
de sages mesures les études· littéraires, qui sont l'indispensable fondement d'une.dihérale éducation. Car, de
même qu'il faut demander aujourd'hui aux sciences les
moyens d'améliorer notre existence matérielle, ce sera
toujours lEl. divin privilége des lettres, de nous apprendre à
vivre de la :vie morale. · ·
bientôt huit ans écoulés.depuis la réforme du Plan
d'études. Après un premier troublé inévitable, la nouvelle
discipline s'est bientôt réglée; et les lettres ont retrouvé
à côté de l'enseignement scientifique leur place légitime.
Sachons .en gré, Messieurs, aux fonctionnaires de. tout
ordre, qui, par leur sagesse et leur dévouement, ont su
trouver cette heureuse conciliation. Mais surtout, rendons
�-
30
_,
en grâces à notre sage Ministre, qui v à
que l'expérience signalait dans le nouveau régime quelques imperfections, par des modificati9nsde détail prèsque insensibles,
a su en réformer en partie l'organisation première, de
façon à n'en garder que les bienfaits. On peut aujourd'hui
juger de l'arbre par, ses fruits; et certes il y a lieu déjà
d'être satisfait. Non pas sans doute, qu'il' n'y ait plus rien
à désirer encore. La perfection n'est pas de ce monde:
mais il faut cependant y aspirer toujours, tout en sachant
se résigner de bonne grâce à n'y atteindre pas.
EXAMENS.
C'est surtout des examens du Baccalauréat ès Lettres
que je veux vous entretenir. Car voilà ce qui intéresse particulièrement les familles. L'épreuve de la Lieencé est
réservée à une élite peÙ nombreuse. Et quant au grade de
Docteur, nous n'avons pas encore eu la satisfaction jusqu'ici
de le conférer à personne. Car, parmi les candidats, qui
nous ont jusqu'à présent soumis 'des thèses pour
la plupart ont dû être écartéscomme insuffisants ; et quant
à quelques-uns, dondes travaux au contraire nous inspiraient une grande estime, nous les avons invités à se présenter de préférence devant la Faculté de Paris, dont la
haute autorité ne peut qu'ajouter à l'éclat d'un. succès, et
signale '!llême le vainqueur à l'intérêt de l'Université. Toutefois, l'un de ces maîtres, que réclamaitla Sorbonne, a
insisté pour venir prendre près de nous son grade de
Docteur. Ses thèses, l'une sur les Idylles de Théocrite,
l'autre sur l'histoire de !Apologue r:t les précurseurs de
Lafontaine nous promettent prochainement une soutenance
des plus intéressantes.
Malgré ses accès bien plus faciles, nous nous étonnons
�'-.
31.
toujours que la Licence ne soit pàs parmi
universitaire un plus grand objet d'émulation; Depuis
qu'on ne contraint plus nosjem;tes_maîtres à conquérir ce
grade, leur zèle s'est ralenti. C'est sur cèux de Nancy que
tombe surtout mon reproche. Ceux qui· sont éloignés leur
envient les avantages de travailler sous nos yeux et d'être
guidés par nos
D'ou vient donc,' que les candidats
de notre ville tirent sj .peu de profit de leur privilégè?
qu'on les voit si rarement se. mêler aux épreuves? Regarder le but de plus près,et mieux mesurerles efforts. nécessaires pour l'atteindre ne servirait-il donc qu'à les décourager, au lieu d'exciter leur . confiance et leur ardeur?
Qu'en résulte-t-il? Il semble, 'qu'aux jours d'examen, les
fils de la promesse soient réjetés, et que les Gentils l'eur
soient préférés. Nos candidats reçus nous viennent. du
dehors. Ce sont :
MM. GIFFART, régent au collége de
GmARDOT, professeur au lycée de Bar.
l'abbé BIEUVELET, professeur au collége de Senlis .
. PisStN, surveillant général au lycée de Trnyes.
Il est vrai que, pour la plupart, nous avons encore le
droit de les compter comme nôtres. Tout éloignés qu'ils ·
étaient de nous, nos. conseils ne leur ont pas. manqué : ils
appartenaient à notre enseignement t:JXOtérique.
Au sujet du Baccalauréat ès Lettres,· au contraire, nous
pouvons rendre un témoignage assez satisfaisant. Il nous
a semblé S\lrtout, que l'étude.du latin, ce fo)ldement depuis
longtemps ébranlé de notre éducatjon classique,. commençait à se. raffermir ..Nos candidats ont enfin. compris que le
discours latin était l'épreuve souveraine ;·.et ils. se préparent de loin à cette composition, qui emporte presque à
·elle seule le succès ou le revers. •Sans doute, ily'a encore,
il Y. aura toujours de ces ouvriers de la dernière hm1re,
qui essaient de couvrir leur faiblesse; en s'affublant de
lambeaux de Conciones, dont iL se font cQmme un habit
�-
32
-
d'Adequin: Nous- sourions-à cette mascarade, dont nous
-ne sommes pas les dupes. Mais nous· (\Îmons à constater·,.
que chez le .plus gra'f!d .nombre la langue latine a été
l'objet d'une sérieuse étude èt d'exercices. intelligents. La
plupart l'écrivent avec plûs d·e correction et de fermeté;
'quelques-uns même, avec élégance. On dit que dans les
classes le français y est quelque peu
Mais je ne
m'en inquiète pas. Car, après tout,
en latin est·
encore la meilleure manière d'apprendre à écrire en français. La version latine. d'ailleurs, ne demeure--t-elle pas.
toujours enfaèe du discours latin; pour maintenir à notre
langue son rang, et un rang considérable, dans l'ensemble·
des épreuves?
Cependant, si ]es compositions sont la partie la plus im:.
portante de l'examen, .bien des candidats oublient trop
que ce n'est pas la seule. L'épreuve orale nous a semblé
fort négligée par plusieurs d'entre eux, et même des meil- .
leurs. Sans doute de bonnes compositions les mettent au
cœur de la place. Mais il faut achever la victoire. Quelquesuns, qui avaient débuté sous les meilleurs auspices, n'obtiennent parfois en définitive. que la note passable, comme
les plus humbles combattants. Pourquoi ? La préparation
des auteurs est dédaignée par eux, bien qudè petit nombre
d'ouvrages, proposés à leur étude spéciale, ne·leur laisse
. ici rtulleexcuse. L'histoire aussi continue à languir, malgré
la sage discipline rétablie dans cet enseignement. Nonseulement: les. souvenirs de l'antiquité ont cessé d'être
et nos enfants sont étrangers' dans ces villes de
Rome et d'Athènes, qui ont été la patrie de notre jeunesse; '
mâis encore l'histoire moderne elle-'même n'est pas mieux
connue. Et pourtant; jeunes gens; alors même que vous
méconnaîtriez le fruit des autres études, l'utilité de l'histoire peut-elle vous échapper? Citoyens d'un pays, où
toutes les fonctions sont accessibles au mérite ; où tous,
vous pouvez de loin ou de près participer à la direction des
�:13
affaires publiques, qui vous guidera dans ces devoirs élevés,
si, ignorant le passé et bêtement borné!? au présent, vous
êtes au sein de votre patrie comme des étrangers? L'histoire, c'est l'expérience de vos pères. C'està 'Vous de faire
·en sorte, que vos pères n'ai'ént pas vécu inutilement pour
vous, et que leurs fautes, aussi bien que leur sagesse, vous
profitent.
- ·
..
Mais rien ne nous attriste plus encore qu'el'abandon où
la Logique est laissée. Beaucoup de candidats ne songent
qu'à l'esquiver. Ah! je comprends, fexcuse cette désertion
chez les élèves, qui, quoique destinés aux études scientifiques, ont néanmoins poursuivi leur couTs de Lettres jus,..
qu'en Rhétorique, et qui ne sauraient donner à cette
éducation
une année de plus sans compromettre
leur carrière. Ceux-là ont toujours trouvé en nous les
juges les plus .indulgents : nous leur tenons compte à la
fois, et des exigences des études nouvelles qui les réclament, et de leur fidélité prolongée aux Lettres. Mais,
quand rien ne vous presse, avocats ou médêcins futurs,
pourquoi cette aveugle impatience d'échapper au collége,
en supprimant l'année de philosophie? Pour-l' étude du
droit y a-t-il donc une meilleure préparation, que l'enseignement philosophique, qui vous mène à
source commune des sciences morales, et vous en fait embrasser les
rapports et l'ensemble? A moins, peut-.être, qu'après n'avoir vu dans vos études classiques que le moyen d'arriver
le plus tôt possible à un diplôme, vous ne cherchiez encore
dans la science du droit que la pratique de la procédure.
Voilà donc l'espérance de la magistrature et du· barreau 'l
-Et vous, futurs médecins, que· je redoute' pour vous
l'int1uence de l'amphithéâtre, si vous n'y entrez pas profondément pénétrés des doctrines du spiritualisme? Absorbés dans l'étude de3 organes, et comme fascinés par )e
mécanisme du cerveau, que je crains que vous ne perdi;èz ·souvent de vue cette âme immatérielle et immortelle,: .à
-·. ..,\\
· " ·· 3
:·-o
·,._.,
�-·
34 .-·
laquelle Dieu a donné pourjnstrument ,cet acllllirable .organisme? Ah! .croyez7moi, .les secret;s du corps eUes
·
tères de:Ja vie s'éclairent.à la .science de l'âme d'uneJu,...
mière
Plus tard encore, devenus praticiens, VOl]S
verrez
dans notre
moderne, ilest souvent
nécessaire de rechercher a\]. fond de J'âme le gern,1e du
mal d'Ont le corps est travaillé . .&a science des diagnostics
est désormais insuffisante; il faut que le médecil} des
corps, devenu p:resqueaussi médecin des âmes., ait été initié
de bonne heure aux choses de la .vie morale.
Je ne ·puis voir, Messieurs, je Tavoue, sans en être
affligé, le discrédit où .la philosophie semble actuellement
tombée. Chaque année je renouvelle ma plainte à ce sujet.
Ma plainte reste.sans écho. Je ne puis tol]tefois consentir à
me taire. Car, si je réclame pour la philosophie sa large
place dans une éducation libérale, ce n'est pas seulement.
au nom du règlement-des études et en vue du baccalauréat;
· mais c'est surtout, parce que la philosophie .répond à un
besoin immortel de l'esprit hUmain et spécialement à un
besoin de notre époque. Bon gré, malgré, en effet, jeunes
F:ens, il faudra bien que vous y arriviez; ses grands pro7
.blèmes viendront inévitablement se poser devant vous;·
mais, pour avoir négligé d'étudier la philosophie sous une
de
sage direction, dans les chefs-d'œuvre de
Bossuet, de Fénelon, j'ai bien peur, qu'à l'heure où ces
questions redoutables commèncéront à vous obséder, vous
ne trouviez sous votre main d'autres guides· que ces livres
empoisonnés, fruits mortels du scepticisme, que nous
avons vu foisoùner autour de nous, et où les plus dangereux paradoxes s'étalent avec un dogmatisme effronté. C'est
· contre ces périls que je voudrais prémunir votre jeunesse;
c'est contre cette philosophie du mal que je
vous
armer de bonne et saine philosophie; Vous avez été élevés
chrétiennement, .je le veux. 1\'Iais, pour défendre votre
espritet votre
sophismes,de J'erreur ou de
�........ 3a
la passion,
n'est pas trop, croyez-moi, qùe la raison
éclairée. concoure avec la foi, et que ·la. sagessè humaine
vienne confirmer les principes de votre éducation religieuse.
· Cela ditl je ddis convenir, pour être juste; qu'en tout le
reste, le niveau moyen des examens s'est élevé. Le résultat
Jamais
d'ailleurs le proclame avec une éloquente
]es vainqueurs n'ont été en une aussi grande proportion.
Sur 125 candidats, 77 ont été reçus ;. près des deux tiers.
L'an dernier, la proportion était de 58 pour 100. Je· ne
crois pas qu'il y ait d'Académie ren France, oùl'on puisse
rencontrer un résultat plus satisfaisant. Faut-il s'en étonner, quand on compte dans le ressort des Lycées si florissants pour mener le chœur, et tant de colléges ou de grands
établissements ecclésiastiques, qui les suivent avec une
généreuse émulation? Mais, èrt outre, où trouverait-on
ailleurs une jeunesse plus studieuse et plus disciplinée, qui
comprenne mieux les nécessités de. son temps, et accepte
avec plus de courage les labems de la vie?
Sin; ces 7 7 candidats heureux, 2 ont été admis au grade
de bachelier avec la note PaJfaitement bien. Ce sont Messieurs Picard et Leconte.·
9 avec la mention Très.:..bien : Çollignon,
Maggiolo, Schlosser, Quenette, Burtin, Lévy, Mengin et
Claudot.
·
10 avec la mentiOn Bien; 21 avec Assez Bién; et 35,
avec la note Passablement.
· Comme vous le voyez d'après ces chiffres, Messieurs,
l'inégalité reste toujours à peu près la. même dans: ce ressort, entre le 'nombre des candidats de l'un et de l'autre
Baccalauréat. La majorité de nos enfants continue à ·se
porter de préférence vers les carrièresscientifiques, etvers
les examens qui en ouvrent l'accès. C'est hien naturel. Nos
enfants, en effet, ne font que suivre là le courant du siècle,
qui tourne toutes les forces intellectuelles vers les
�36
..,....
de la nature et leurs
applications. Car (soit
que l'on applaudisse à cette tendanèe dominante de notre
ùpoque, soit qu'on la déplore), le trait caractéristique de
]a civilisation du xrx• siècle, sera dans l'avenir la toutepuissance de l'industriè éclairée et fécondée par la science.
Aujourd'hui Prométhée règne, après avoir détrôné Jupiter. Les fondateurs de la société moderne, ce n'est ni
Voltaire, ni Rousseau, ni Mirabeau c'est James ·watt,
c'est Volta et Lavoisier.
ENSEIGNEMENT.
Après cette statistique de· nos Examens,. je vous dois
rendre compte de· nos Cours. Je voudrais être bref sur ce
point. Je vois ici un grand nombre de nos auditeurs assi- .
··dus. Pour eux ces analyses de notre enseignement de l'an
dernier sont superflues; quant aux sujets, que nous nous
proposons de traiter cette année, chacun de nous, dans sa
prochaine leçon d'ouverture, s'en expliquera d'une façon
plus complète et plus intéressante. Quelques mots cepen·
dant à ce sujet.
:Philosophie.· M. de Margerie, vous le savez, .Messieurs,
retraçait l'an dernier l'histoire de la Jfora/e dans l' Antiquité grecque et romaine. Après avoir recueilli les premiers
. préceptès de la sagesse profane dans les œuvres d'Hésiode ·
et dans. les vers àttribués aux Sept Sages, il a suivi les
développements successifs de la philosophie mo.rale jusqu'aux dernières luttes du Stoïcisme et de l'Ecole néoplatonicienne contre le Christianisme naissant. Socrate,
Platon, Aristote, les stoïciens l'ont surtout arrêté. Ce sont
les principaux maîtres, en effet, de liJ. sagesse antique.
· Soàate. en ramenant enfin la philosophie égarée à l'étude
�-
37
de.la nature ho.rnaine,.qu'elle est destinée à éclairer. eL à
guider dans les voies de ra vie, avait. été- le véritable
teur de la Morale. Dans Platon, vous avez admiré un su+
blime effort du
pour rattacher cette science toute
pratique à ses sources divines. Aristote, à son tour, VOl}S a
étonnés par sa profonde connaissance de la nature .humaine. Enfin, voùs avez justement apprécié, avecle Professeur, la haute idée. que les stoïciens sè faisaient .de la
·vertu, et le généreux sentiment qu'ils avaient des liens. qui
unissent tous les membres de la famille humaine et des
devoirs qui en résultent. Mais, tout en rendant hommage à
ces nobles conquêtes de la philosophie grecque, M. de
Margerie a di'r montrer, qu'avec tout leur génie; ces· grands ·
:hommes, dominés par l'influence de leur temps, n'avaient
abouti en théorie, qu'à une morale toujours incomplète et
souvent fragile, ét niavaient ni réussi jamais, ni même
songé à faire passer dans les mœurs les grandes
qui
devaientêtre le privilége dela civilisation chrétienne.
Cette année; le Professeur (reprenant pour l'approfondir
une question déjà effleurée en :1 858) se propose de traiter.
de la Phîlosophie de tart, en étudiant successivement dans
l'âme humaine, puis dans la nature. et enfin dans les
. œuvres artistiques elles-mêmes,. les jugements, les sentiments et les objets, qui se rapportent à l'idée du beau.
Evidemment, c'est au fond de notre àme, en effet, qu:il doit
· d'abord· porter son analyse, pour .y démêler les éléments
du jugement esthétiqùe et la nature de cette émotion par- '
ticulière que produit en nous le spectacle de la beauté. Il
se demandera ensuite à quoi tient, d.ans certains objets,
Je, pouvoir d'éveiller
nous cette idée et ce sentiment;
et, après avoir établi, d'après cela, les conditions de la
beauté réelle, iltâchera de soulever quelque peu .un coin
du voile qui nous cache la beauté absolue.- Ces prinCipes
de l'esthétique· une fois.fonc;lés, il en veut suivre l'application dans une étude philosophique des arts. Quelies sont
�38
les causes, par exemple, qui font. naître et grandir Part
chez les péuples civilisés? A quelles. lois l'art est-il assujetti? et à quelles conditions lui est-il Q.onné de réaliser
son idéal? Par quels liens étroits tient-il à la morale ; et
jusqu'à quel point peut-il influer sur les mœùrs et en
subir l'influence à son tour l Quelles ·circonstances enfin
peuvent contribuer à son progrè·s et à sa décadence? Voilà
quelques-unes des questions, que M. de Margerie veut examiner avec vous .. -· Puis, passant en revue les différents
arts,· il s'attachera à montrer le caractère particulier de
chacun d'eux, l'idéal que chacun doit poursuivre, et les
moyens qui sont donnés à.chacun d'y atteindre. Enfin, il
essaiera de comparer l'art moderne à l'art antique, et de
mettre en lumière les traits les plus saillimts qui les distinguent. C'est surtout ici qu'il se propose d'exposer en les
critiquant les principales théories esthétiqu-es, depuis celle
de Platon jusqu'aux plus modernes. Ce sera pour lui l'occasion de. s'élever contre deux
dont les œuvres
contemporaines ne nous révèlent que trop la funeste influence; l'une, que l'art est indépendant de la morale;
l'autre, que l'art n'a que faire de l'ipéal et ne doit viser
qu'à l'exactitude de l'imitation.-· Quel sujet plus oppor-'
tun, Messieurs? En quel tçmps, en effet, les vraies notions
de l'art ont-elles jamais été plus obscurcies, qu'elles ne le
sont aujourd'hui ; et la décadence des œuvres d'imagina-tion a-t:-elletrahi davantage cette défaillance des principes?
On voudrait seulement que cet enseignement. de M. de
Margerie (au ;lieu d·'être renfermé dans l'étroite enceinte
de notre Faculté), pût être entendu de tous les artistes.
Espérons·du moins que, plus tard, ce maître bienfaisant
consentira à faire de son Cours un livre, comme il l'a fait
avec tant de succès pour ses leçons de l'avant dernière
année sur la Famille et ses Devoirs. La fortune de ce dernier
ouvrage en effet lui présage,, pour tout ce qu'il voudra
donner désormais au public, l'accueil Je plus flatteur. Car
�-
-
ce livre a été partout goûté, comme il l'avait étéièi.Qu'iL
me suffise d'en faire mèntion devant vous. Mieux .que je ne
saurais le
dans cette salle même, le Président de.
l'Académie de Stanislas vous a dit, au milieu de vos applaudissements, tout ce que vous en penl')iez. Mais déjà, à
peine l'ouvrage avait-il paru, que chacun de
.s'em:·pressait d'enfaire.comme.un manuel quotidien.et un guide
pour l'éducati?n de ·ses enfants;· heureux ·d'y
dans toute leur fraîcheur èt leur vie ces leçons qui l'avaient
enchanté.
Histoire. M. Lacroix; l'an dernier, avait d'abord eu le
dessein d'embrasser dans un t.ableau d'ensemble l'histoire
de .France sous les règnes de Louis XIV, deLouis XV et de
Louis XVI, jusqu'à là date. mémorahlede 1789. Il voulait
s'attachèr surtout à démêler, dans cette étude du xvu"
et.dù·xvm" siècles, les causes de la grandeur et dela décadence de l'ancienne monarchie, et nous préparer ainsi à
mieux comprendre la Révolutionw. Mais, quand il. a vu de
plus près, et l'abondance des matériaux, et la grandeur des ·
.
r
événements, et l'importancè des questions qui s'offraient à
lui, il a reculé devant l'immensité de sa tâche, .et il s'est
borné alors à nous retracer l'histoire de Louis XIV; depuis
le momept où prince commenc._e à régner par lui-même; .
jusqu'à sa mort (1661-1715). C'est déjà une assez longue·
périoâe, et assez féconde en grands événements, où, d'ailleurs, l'édifice de l'ancien régime, à peine arrivé .à son
· complet achèvement, ne laisse que trop entrevoir déjàJes
causes de dissolution qui bientôt précipiteront sa ruine•
Après nous avoir indiqué ce que Henri IV, Richelieu et
Mazarin avaient fait pour préparer la grandeur de la ,
royauté en France; et celle dé la. France en Europe, le
Professeur s'est hâté de mettreen scène lejeune Roi, dis...
sipant, pour ainsi dire, par sa splendeur,les derniers ora. ges de Ja Fronde; et saisissant les rênes de l'Etat avec
ce
�40
autant de. vigueur que de succès •. Car Louis préside luimême à cette vaste et admirable réforme administrative,
qui embrasse pour les réorganiser tous les services publics,
et qui met en ses mains toutes les forces de la France, Vous
avez vu comme tout se plie à ses desseins, et sourit à sa
fortune. Comment ce prince ne se serait-il pas enivré cependant de 'sa toute-puissance, de l'idolâtrie de ses sujets,
et de l'admiration du monde? Aussi, l'ambition bientôt
commence à l'égarer : il aspire à ·la gloire des. conquêtes;
il déserte la politique traditionnelle de ses prédécesseurs;
il menacé la Hollande, inquiète l'Empire, et provoque
contre la France les coalitions,.qui jusqu'alors se formaient .
contre la maison d'Autriche. Car désormais l'équilibre du
monde est changé ; c'est la France, qui sera dès-lors condamnée à soutenir contre l'Europe conjurée des luttes
toujours nouvelles; pour l'accabler, elle verra le monde se
grouper autqur du prince d'Orange, cet implacable ermede
mi, qui prend habilement contre Louis XIV; le
Henri lV contre Philippe JI, et qUi par les désastres de. la
France prépare la prépondérance de l'Angleterre au xvm•
siècle. On sait comment l'indépendance et l'unité de la
patrie ont même été mises plus d'une fois en péril par les
revers, ·au milieu desquels ce .grand règne a expié l'abus
de sa première fortune. _:_.. Mais en même temps que la
France s'épuisait au-dehors dans ces guerres
au
dedans elle était hisse de ce despotisme, qui s'était usé
par
excès mêmes, et qui désormais avait perdu son
prestige. Nul. toutefois ne pouvait prévoir encore quelle
révolution terrible le grand Roi léguait· à ses successeurs.
- En étudiant une époque d'un si grand enseignément,
M. Lacroix n'a pas dissimulé sans doute les fautes de ce
règne à outrance; mais du moins ces erreurs de l'orgueil,
et les désastres qui en ont été la punition ne l'ont pas empêché derendre justice à tant de grandes choses, dont la
France est redevable à Louis XIV, et qui font, malgré tout,
�-
41
de son règne, l'une des plus glorieuses époques de nos
annales.
.
Plus tard M. Lacroix se réserve de reprendre cette his-:toire au point où il l'à laissée, pour la conduire à travers le
xvm• siècle jusqu'à l'explosion de ,89. - Mais, cette
année, le Règlement le ramè'ne àl'Histüire'Ancierrne. Jus:qu'ici il ne vous avait point eucore entretenus de la·
Grèce. Pour réparer cetoubli (qui, chez un ancien membre' de I'Eéole d'Athènes, pôûrrait ressembler à, de l'ingratitude), il a pris cette fois le sujet de son enseignement
dans l'histoire hellénique. Il se propose de retracer sous
vos··yeux la lutte gigantesque et vraiment ijéroïque, qui,
pendant trois siècles, mit aux prises laGrèce et la
et qui, commencée par la victoire de Miltiade à Marathon,
s'acheva· après tant de vicissitudes diVerses aux· plaines
d'Issus et d'Arbelles par l'épée d;Alexarrdre. Drame immense, qui met en présence les detJx nations au moment
· le plus intéressant de leur vie historique, et oppose dans
leur antagonisme le génie de la Grèce libre et la civilisa'tion du vieux monde Asiatique.· Car, ·p6ur mieux· comprendre la nature de cette inévitable lutte entre la Grèce
et l'Orient, le Professeur ne se bornera pas à êonsidérer
les faits par le côté pùretnentpoli(ique èt extérieur; mais il
ve_11t étudier le génie de chaque race, comparer leur•s
mœurs, leurs lois, leurs institutions, se rendre compte
enfin de ce que représente cette civilisation hellénique, qui
s'oppose avec tant d'orgueil aux barbarés de l'Asie. Peutêtre parviendra-t-iJc(en_ empruntant, pour éclairer ses re- ·
cherches, toutes les lumières de la science moderne), à
préjugés, que les Grecs ontaccrédités aù ·
sujet de leurs ·adversaires, et a· moritrer·que la nàtion Per..:
sane par sa civilisatiblr; bien que différente de celle 'des · ·
Grecs; était pourtant bien digne de cette suprématiê;
qu'elle avait conquise et qu'elle a longtemps gardée dans
Mais, err montrant sous un jour plus
l'Asie
4
�-
42
vrai ce que fui ce pays de Zoroastre,, M. Lacroix ne saurait
toutefois dissimuler une prédilection bien naturelle ,pour la
Grècei cette terre prédestinée de la civilisation; et il ne
pourra qu'applaudir au triom.phe définitif du peupl'e, qui
sl:)mble avoir combattu pou da Ii bert( du monde, et qui a
plus qu'un autre contribué au progrès providentiel de
l'humanité.
Littérature Ancienne: -· Par une heureuse rencontre,
M.· Burnouf, dans son Cours de cette année, va côtoyer
lui...mêrue cette époque de l'histoire hellénique que ·
M. Lacroix a choisie pour le sujet·· de ses leçons .. Car il se
propose d'étudier l'Eloquence Grecque, laquelle, éclose
avec laJiberté, périt avec elle, et qui est comme l'ârrie de
ces grands événements. C'est à Athènes particulièrement
qu'il se plaira à recueillir les premiers essàis de la parole
publique; il s'attachera surtout à montrer, comment de
bonne heure, chez ce peuple artiste, les règles d'un art
savant et précis viennent se combiner avec les inspirations'·
du génie pour produire ces chefs-d'œuvre d'habileté et de
naturel tout.ensemble que nous possédons; Car, sachonslehien, déjàchezPériclès,l'artétait arrivé à sa perfection;
et les premiers rhéteurs n'ont. ett dès lor.s qu'à rédiger en
règles savantes une· pratique accomplie; A ce propos,
M. Burnouf compte bien reprendre quelques-unes de ces
questi.ons• ·si lon,gtemps débattues de l'éloquence et de la
rhétorique; il
voir, par quelles études particulières
etquelle discipline industrieuse, les Grecs; dès le commencement, ·se préparaient à la c,arrière si difficile et si ambitionnée de l'orateur,. sans que les règles minutieuses
auxquelles ils s'asservissaient aient jamais gêné le libre et
naturel essor de leur parole. Ce tableau de l'éloquence
grecque s'animera par Fétu de. ,dès œuvres immortelles,
que l'antiquité nous a légtiées, et le spectacle dramatique
des événements qui les ont suscitées.-· Après avoir suivi
·
�-
43 -·
'
cette histoire de l'art oratoîre depuis sés originesjlisqu.'à
]a niort de
le dernier champion de l' éloquence et d.e la liberté, le Professeur se propose de faire,
dans Je second semestre, une étude analogue de l'Eloquence
Outre l'intérêt éternel ·d'un tel sujet, les
auditeurs de
Burnouf savent combien les questions, qui
semblent souvent les plus usées, se renouvellent par sa
critique si originale et si pénétrante. L'antiquité n'a point
pour lui de secrets : ce qu'il n'en peut apprendre, ille
de.:vine.
'
Son .Cours de l'an dernier sur la Poésie Lyrique a été
pour nous tous comme tine révélation. Nous autres mêmes,
les vieux familiers de Pindare, ,dans quel monde d'idées
nouvelles M. Burnouf ne n()us a-t..;il pas introduits? Qui de
nous, en effet, se figurait ce qu'était dans l'antiquité
Grecque cette Poésie Lyrique, mélange merveilleux et puis- ·
sant de paroles rhythmées avec la musique? Après en avoir
rétabli
caractère essentiel et jusqu'ici méconnu , . ef
après avoir distingué cette poésie étrangère à tout système
de versification des divers genres poétiques, que le préjugé universel avait toujours confondus avec. elle,·. ir a ·
montré que les Grecs seuls avaient· rencontré les vraies
conditions de l'Ode; que,·· chez eux· seuls en' 'effet,' la
musique a été à ce point comme l'âme et la vie de la poésie
lyrique, que l'une et l'autre, dans leur histoire comme
dans leur théorie, ne sauraient être séparées. - C'est à
l'exposition de ces doctrines si neuves qu'il avait consaèré
son premier semestre. Dans le second, s'attachant à suivre
Ia Poésie lyrique, dans ses destinées, il, a fa:it voîr combien
les poëtes Romains av&ient déjà perdu le secret de sa
nature mystérîeuse. Mais à mesure surtout qu'on descend
à travers les bas siècles de l'antiquité et à travers le: Moyen
Age, la séparation des éléments constitutifs de la Lyrique
Grecque devient de plus en plus profonde; si bien qUe, .
pour les modernes, la notion même de ce qu'avait été cette
·ancienne poésie est entièrement perdue.
le
�44
-
Eri même temps que M.. Burnouf nous étonnaitdans sa
chaire par ses ingénieux aperçus, aux heures de loisir il
préparait une secopde éditiondesa Grammaire sanscrite
déjà épuisée et vivement réclamée par les savants; et il
publiait dans les
de l'Académie de Stanislas U!l
Mémoire justement remarqué ·sur l'accélél'ation ou le
ralentissement de la vitesse des courants électriques dans
, lesfils de nos télégraphes. Car c'est dans ces recherches
scientifiques., que ce curieux et universel esprit aime à se
délasser d'ordinaire de ses travaux
française. - Le cours de nos études nous
avait amené l'an dernier au seuil du xvme siècle. Ce n'est
pas sans appréhension (je l'avoue) que je suis entré dans .
cette phase orageuse des lettres françaises, qui excite l'enthousiasme des uns, la colère des autres, et qu'il est encore ,
aujourd'hui si difficile de
sans passion. Que de problèmes en effet, suscités . par ·ce mouvement. prodigieux
des esprits, restent encore suspendus sur nos têtes, sans
qu'il soit donné à personne d'en pénétrer la solution à
travers l'obscurité de l'avenir? Toutefois, le temps en a
déjà en partie criblé les doctrines. En bien des choses, le
xvme siècle a poussé .à bout, à travers les ruines, ses desseins de rénovation sociale ; et bons ou mauvais, nous
pouvons juger de l'arbre par ses fruits.
· Dans le tableau, que nous vous avons présenté de la
première moitié du siècle, Vol,taire a surtout attiré notre.
attention. Nous avons cherché à être juste envers ce roi
de l'opinion; nous n'ayons point entièrement répudié son
héritage.; mais n!)us avons cru qu'iUallait y savoir choisir.
En admirant son prodigieux esprit, son bon sens, son
talent plein de prestiges; en lui sachant gré de plus d'une
pensée généreuse, nous avons dû flétrir .l'usage qu'il en
a fait trop souvent et signaler sa pernicieuse influence. -.
Nous voici ar.rivé au point où le siècle va accélérer son
�...,_
45
cours ori}geux, 'en emportant dans ses eaux fangeusesles
restes du passé. Désormais, il semble, en effet/que l'esprit
de Voltaire soit devenu l'esprit de la nàtion entière.
Voltaire même est bientôt débordé par la tempête d'idées,
qu'il a le premier déchaînée; son épicuréisme sceptiquè
frivole- dérive de plus en plus vers un matérialisme dogmatique sans âme et sans Dieu. Cependant, .sous les sombres ilUSpices de cette philosophie du néànt,- la France
entière semble travaillée de la fièvre du changement; c'est
partout une incroyable ardeur de détruire tout ce qui
demeure du passé, pour préparer Iaplaèe à la reconstruction de la société moderne· sur un plan plus conforme à···
la raison humaine. Dans cette foule de sectaires acharnés_
à la ruine de l'ancien régime, j'entends pourtant une voix
discordante qui s'élève : c'est la voix de Rsmsseau. Mais si
le noqvel apôtre du progrès se sépare des Encyclopedistes,
et défend de sa parole éloquente les principes de la religion ..
etde la morale, c'est .pour se retourner avec plus de pas- ·
sion encore contre. les iniquités de l'ordre social et en
accélérer la chute. Rousseau sera le théoricien rèdoùtable
et le tribun de la révolution qui se prépare. Nous suivrons,
.cette année,.. ce mouvement des esprits jusqu'à la veille de
effervescence généreuse et
89 : nous assisterons à·
téméraire, qui emporte- les esprits confiants vers une
réforme sociale, dont le monde attend la justice et le
bonheur. ;Nous verrons .ces générations inexpérimentées se
livrer aux plus vaines illusions, ardentes à détruire sans
sàvoir pourquoi, avides de tout créer de nouveau, en
croyant que le monde peut se· transformer au.gré d'une
idée. Nous dirons quelle erreur a faussé tant d'espérances;
quel mal secret a corrompu les meilleurs dessèins; pourquoi tout s'écroule, sans que rien nf) se répare. Mais aussi,
parmi les ruines amoncelées, nous chercherons à
tout ce que nos pères. ont semé de germes généreux et
féconds, d'où devait sortir, après une effroyable tempête,
et
�-
46
--
. ' la société· moderne. Car les. crimes, ·où s'abimecette
époque, ne doivent pas nous voiler· le spectacle de ses,
grandeurs, ni tant de conquêtes définitivement acquises à
la civilisation. - Cette tâche a ses périls sans doute. Plenum opus àleœ (puis-je dire). et incedo per ignes suppositos
r.àeéri doloso. Mais d'une part, pour faire ce discernement
des idées qui ont dirigé et parfois égqré nos pères, nous
sens
avons la leçon de l'expérience; d'autre ,part, je
soutenu par votre sympathique confiance. Vous respectez,
vous aimez toutes les opinions honnêtes et sincères, alors
même que vous ne "les partagez pas entièrement; et la
parole loyale d'un homme, qui cherche le vrai de bonne
foi, est tOujours écoutée ici aveefaveur.
, Littérature étrangère. - M. Mézières, l'an dernier,
étudiait la Littérature Italienne, en y recherchant particulièrement cette inspiration vivace du sentiment national, .
qui, après avoir com.me fermenté depuis des siècles au
et avoir été
cœur de. tous les grands hommes de
l'âme de leurs productions les plus originales, a fini par
l'explosion dont nous sommes aujourd'hui les témoins.
C'est l'influence des lettrés, en effet, qui a
l'Italie
à l'independance, comme la France à la révolution. Depuis
vœux- enflammés l'affranchisseDante, qui appelle dè
ment de la patrie italienne, tous ses grands· écrivains,
Pétrarque, Boccace, Machiavel, ont poursuivi le rêve d'une
Italie délivrée dés barbares et enfin unie, grande et libre.
Que les invasions de l'étranger, que les discordes intestines, que le morcellement du territoire ne soient pas parvenus à effacer jusqu'au nom de l'Italie, c'est au culte
commun de la nation pour ses grands poëtes nationaux,
qu'il faut en. grande partie l'attribuer. C'est encore la
plainte .que de loin en loin les écrivains jettent
ciel,
c'est
protestation contre les malheurs de leur pays,
qui interrompent Ja prescription de la servitude. Chose
�-
47
étrange même! au delà. des
le
;de la
patrie semble
les destinées des 'lettres
au temps où les·
pour se rantrr1er avéc .·
elles. Voyez, en effet, au xvn• fit au'
sièéles, qù '
littérature ne prodüit plus que des i:éùvres frivoles· où
pédantesques, on dirait que le cœur de la nation
'
de battré. A la fin du siècle dernier, au contraire,. sur ·cet .
horizon longtemps obscurci, apparaît soudain un' génie
les
et les âmes èngourdies:
original qui va
c'est à sa passion pour la liberté et_ p<11fJ!Îe, ·q"!l;À.lfiéri
doit tout son éclat et --sa puissance; et il semble, qv'à so'n
appel, l'Italie entière ait frémi depuis les Alpes.jùsqu'à.
l'Etna. Sam; doute les sentiments et les idées semés par le .
poëte germeront plus vite dans l'ardente
de la ·
Révolution française, qui pour un tewps entraîne l'Italie
dans sa destinée, lui qonne ses libres institutions
,de
l'esprit de 89, et réunittous ses enfants sous un. même
drapeau. Mais c'est depuis ce temps surtout; que la vieille,
idée, la vieille passion d'une Italie enfin rendue à ellemême, et unie pour la défense commune de son indépendance, n'a plus cessé. de grandir
cœurs i en dépit
de l'oppression étrangère, . cette religion de la patrie a
·multiplié ses apôtres, ses martyrs.
qùi'inspire
à Manzoni ses romans pleins d'une ironie arp.ère .contre la
domination étrangère, à Leopardi. ses odes enflarrùnées;
C'est pour cette emise sacrée, qJI'Ugo Foscolo :valanguir
dans la pauvreté et l'exi] ; que C?nfaloniéri est attaché au .
. pilori; que Silvia Pellico d$pédt ·.au Spitzberg ·
ce
carcete duto, que nous avons tous
de 110s J:)leÙrs.
Ces études empruntaient des événements actuels nn inté-:
rêt plus vif et les éclairaient d'une lUmière nouvellè. · . .·
Cette année,· M. Mézières, p'our obéir au règlement, qui
. l'oblige à chercher de nouveaux
cqmpte, VOQSrame. ner en Angleterre. Quel contraste? Vous quittez l'Italie, si
mobile, si imprudente, si amoureuse de chimères, si pas- · ·
a
la
�-
48
__;.
sionnéè, pour visiter peuple.le plus sensé, au contraire,
le plus pratique et le plus opiniâlre en·
C'est
I'espr,it même,
.sont les mœurs. de Ja nation anglaise,
què le Professeur cette fois sç propose surtout d'étùdier
dans les o1,1vrage,s de ses écrivains. Pourçela, il s'attachera
de préférence
théâtre, aux. romans et au ;x. correspon-da]lces. Car, si l'on a ditque la littérature d'un peuple est
d'ordinaire Urie image deses mœurs, c'est da,ns les œu.vres
de ce genre particulièrement, que l'on peut. mieux saisir
traits caractéristjque:; et la physionomie originale d'une
société. M. Mézièr.es veut suivre
tour
dans
sa vie privée et sa vie publique. Le Vicaire de ll' akefi.eld!
Clarisse HarloU)e, Tom Jones, nous ouvriront l'intérieur
de la famille ; nous y verrons des. mœurs sévères sans
doute, mais souvent jusqu'à la dureté, des caractères fortement tremp$s; mais, à .côté de ces vertus viriles, d'es vices
souvent non moins énergiques dans leur.grossièrefé. Mais
surtout, à la source de presque toutes les qualités bonnes
ou mauvaises de cette forte race, nous retrouverons l'orgueil, qui est comme la maladie générale et tout ensemble
la yertu et ie ressort d.e la société britannique. Car, si
l'Anglais par son arr.ogance est insupportable aux autres,
c'est là. aussi qu'il puise cette conscience de la dignité
humaine et cette initiative puissante, qui lui ont fait faire
tant de grandes choses. En somme, c'est encorè dans la vie
privée, que nous aimerons mieux le fréquenter. On respiré ,
en général dans les romans anglais comme dans une pure
atmosphère d'idées morales ;
y vit le plus souvent en
compagnie d'honnêtes gens, et l'on en sort meilleur : on
adn:iire lê pays qui fournit à ses romanciers de telles peintures de mœurs, et qui sait lui-même s'y complaire. Ce
n'est pas pourtant que l'Anglais., même quqnd nous le suivons ainsi dans sa· vie domestique, nous .séduise sans ,
réserve; mais là du moins, sans gagner notre sympathie
(pour céla il diffère trop de n6us), il force notre estime.
au
�-.·
49
C'est assurément son meilleur côté. Considérez-le en effet,
après cela, dans les relations de la vie publique et surtout
dans ses rappwts avec les étrangers ; étudiez..,le, par
exemple, dans lé Spectateur d'Addisson, le Voyagesentimental, et particulièrement dans les Lettres de Lord Chesterfield, et vous serez frappés, avant tout, de son âpreté
hautaine et de son égoïsme. Mai3, c'est ·principalement
dans le domaine de la politique, et lorsque M. Mézières
étudiera les luttes parlementaires, les actes et les paroles
d'un Burke, d'un Fox et d'un Pitt, que 'vous verrez éclater
dans sa brutalité cette personnalité arrogante qui caractérise le patriotisme anglais. Ici, plus de justice, plus de
respect des droits d'autrui; encore moins de sympathie
généreuse. ,Ces vertus de la vie privée ne sont plus de mise
dans la politique. L'intérêt de l'Angleterre est la loi
suprême : tout y doit être· sacrifié : et cette liberté même,
que le peuple Anglais pratique chez lui avec tant de bon
sens, il ne l'aime que pour lui, et l'étouffe sans pitié partout où elle poun·ait ailleurs créer un danger pour sa
grandeur. Tout en réprouvant, Messieurs, cet odieux
patriotisme, et en nous montrantjustement fiers que notre.
France ait pris, dans les destinées du monde, un tout autre
rôle, ne soyons pas injustes cependant envers cette grande
nation anglaise, et que cela ne nous empêche pas d'admirer les exemples de sagesse, de bon sens pratique et de.
dignité, qu'elle nous donne.
Par ces Programmes, Messieurs, vous pouvez apprécier
la fécondité des ressources, avec lesquelles notre Faculté
s'efforce de renouveler chaque année sori enseignement.
Du reste, l'intérêt qu'y prend cette ville intelligente et
polie stimule encore notre zèle. Il n'est guère de villes en
France, en effet, où les Cours des Facultés aient été jusqu 'à
présent mieux suivis. Nancy a parfaitement justifié par là
sa prétention à redevenir un centre de hautes études; la
.
�50
·des Cours est entrée désormais, •je ·l'espère,
dans les habitudes et dans les rriœurs'; ·et j'ai pfus d'une
fois ouï dire, que >l'on seritirait ici un vide irréparable, si
jamais devait disparaître cette fête des esprits sérieux; En
vous voyant aujourd'hui même vous presser autour de
nous dans çette enceinte, je reconnais avec bonheur qu'ici,
du moins, notre temps n'est pas encore devenu aussi
étranger aux pures jouissances de l'intelligence, qu'on le
dit généralement. Non, malgré ses miracles de chaque
jour,· la civilisation matérielle ne saurait suffire à elle
seule et supplanter la civilisation morale. Qu'il y ait saüs
doute bien des àn'les vulgaires, entièrement absorbées aux
intérêts de l'existence matérielle et qui ne voient rièn au
delà, j'en conviens. Mais aussi il y aura toujours parmi
vous de ces natures généreuses, que cette vie de langueur
et d'hébétement ne saurait étouffer, et qui tressaille'ront
toujours, quand on ramènera leur regard vers le ciel.
Le palais de l'Académie, qui s'achève près d1ici, té..-.
moigne aussi
côté du culte, que cette noble
a
gardé aux choses de la
Les Muses vont y trouver
·un temple splendide: Pourvu que la faveur publique, qui
les entourait jusqu'ici dans leur pauvre asile: les suive sous
ces lambris. Car ce n'est point tant la magnificence du temple, qui réjouit les regards de ces filles du ciel, que le nombre de leurs adorateurs; Or, tout en se montrant heureuses
de la piété de celte ville à leur égard, lesbienfaisantesDéesses
voudraient plus encore. Elles aimeraient surtout à comptèr parmi leurs fidèles un plus grand nombre de jeunes
hommes. C'est à eux, en effet, que
sont particulièrement destinés. Ce sont eux, qui, au début de la vie
active, auraient plus que personne besoin de se prémunir
par une forte. éducation libérale contre les tendances du
siècle, et de venir par intervalles oublier ici dans la contemplation des vérités éternelles 'Jes choses de la terre.
Outre les fruits, qu'i!s pourraient recueillir dès à, présent
�-
5t
de ces généreuses études, ùls savaient. seulement queUes
ressources 'on se prépare en outre pour la suite de la vie,
en contractant de bonne heure avec les lettres une de ces.
amitiés, qui doivent être plus tard si fécondes en. douceurs
et en consolations de toute sorte. « Ah ! Monsieur (disait·
Talleyrand à une personne .qui s'excusait d'ignorer le ·
whist) quelle vieillesse vous vous préparez ? Le mot était
il est d'une profonde vérité.
piquant: appliqué aux
-· Mais à vingt ans, en pleine activité, on ne songe pas aux
lieures du repos nécessaire; en. pleine espérance, on ne
s'imagine pas qu'on puisse jamais ni souffrir, ni vieillir.
La vie, jeunes gens, se chargera de vous donner .malgré
vous cette triste et rude expérience. Heureux alors, ceux
qui auront appris à' temps ce· que les lettres nous tiennent
en réserve de remèdes pour nos blessures ! Il y a tant de
maux, en outre, qu'on trompe, en les oubliant: les lettres
seules donnent cet oubli.-· Il sera temps d'y recourir alors,
dites-vous. ·Non, non: il faut les avoir aimées de bonne
heure, pour savoir y revenir un jour, quand on aura vu le
fond de la vie;
·
Venez donc, jeunes. gens, venez'le plus souvent que ·
vous pourrez dans cet asile consacré au culte des lettres,
Edita doctrina sapientum templa serena,
comme a dit le poëte. Venez y oublier un moment les misères dè la vie quotidienne, et y respirer un air plus pur.
}ci du moins, vous apprendrez à vous retrouver vous-mêmes;
·ici tout ce qu'il y a dans vos cœurs de généreux prendra
son libre essor, et vous échapperez un instant par la pensée
à cette réalité mesquine (qui, pour être la loi de riotre vie
ici-bas, n'est pourtant pas la vocation de notre âme) pour
vous élever vers les sphères idéales. Ici l'on vous entretiendra de la vie morale et des instincts plus nobles et
ment'divins, par lesquè!s notre cœur protèste de sa céleste
origine et de son immortelle destinée. Ici encore, on vo4.s
�52
-
transportera ·en esprit a:u milieu- des grâi.ldes scènes du
passé, dont l'expérience doit servir à éclairer vos pas dans .
le présent et vers l'avènir. lcienfin-, on vous prodiguera
les trésors .de toutes les littératures; et vous apprendrez à
goùter de plus en plus le commerce de ·ces orateurs, de
ces poëtes, de ces grands écrivains de tous les siècles, auxquels il a été donné d'instruire èt d'enchanter le monde
parJeur parole, et dan.s les ouvrages desquels on sent tou..:
jours respirer leur âme et leur grand cœur palpiter.
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
Format
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Language
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fr
Type
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Coverage
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Charles
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)