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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DE L! SEANCE.
La séance solennellè de rentrée des Facultés des Scien- ces, des Lettres et de rEcole de médecine et de pbarrmicie ·
de Nancy, a eu lieu le mardi 20 novembre, sous la Présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
.•
A onze heures, la messe du Saint-Esprit, célébrée par
Mgr de Nancy, réunissait dans la chapelle de l'Evêché, la
· plupart des Membres du Conseil Académique et les Professeurs. ·
L'ouverture de la séance a eu lieu à midi dans le grand
sàlon de l'Hôtel de Ville.
M. le Recteur était entouré des quatre Inspecteurs de
son ressort, des Doyens ,des Facultés, du Directeur de
l'Ecole de médecine, des. Professeurs des divers corps enseignants et des Secrétaires de l' Admînistration.
Son Excellence le Maréchal Canrobert, accompagné'de
�-
6-
son état-major, M. le. premier Président,
le Préfet de la
Meurthe,. Mgr l'Evêque de Nancy, M. le Procureur général,
M. le ·Maire de la ville, M. Drouot, .député, des Membres
'du conseil académique, du clergé, de la magistraturè et
des sociétés savàntes, enfin un public nombreux et choisi,
ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie •.
M. le Recteur .a ouvert la séance par une allocution et
a donné successivement la parole à M. Godron, Doyen de
la Faculté des Sciences, à M. Benoit, Doyen de la Faculté
des Lettres, et à l\t Edm. Simonin, Directeur de l'Ecole
de médecine.
La cérémonie a été close par la proclamation des prix .
accordés par S. Éxc. le Ministre· de l'instruction publique
et des cultes, àux Etudiants en médedne et en pharmacie.
�DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MÈSSIEURS,
Je suis heureux d'ouvrir è-ette année, comme je le faisais
l'au dernier, les travaux de nos écoles sous les auspices
du Maréchal illustre, de l'homme, de cœur et d'intelli...
gence dont le suffrage est un si grand honneur, en pt·ésence de cette imposante assemblée, où se pressent les
représentants les plus éminents de l'arrnéé, de la magis"'"
trature,. de l'administration, de ·la religion et avec eux
l'élite d'une population intelligente et polie.
Avant de donner la parole aux savants rapporteurs que ·
vous allez entendre, je voudrais indiquer, en peu de mo,ts,
· le but de ce haut enseignement dont ils ont à vous entre·
tenir.
En effet, savoir où l'on va, est en toute chose,
point
sur lequel il convient d'arrêter tout d'abor.d son attention.
Parmi les êtres créés, il en est, et c'est !e plus grand
nombre, qui semblent soumis à une obéissance absoh1:...
ment passive. Asservis aux forces du dehors, ils accomplis·
un
�-. 8 . sent docilement des desseins· dont _le secret leur échappe.
Ils se roeuvent, mais une volonté ·supérieure à eux les
dirige. L'astre qui décrit son orbite, la pierre qui se
che d'une tour et tombe à son pied, l'arbre qui végète,
sont marqués de ce caractère. L'homme, au contraire,
choisit librement sa route. On a pu, à un point de vue élevé,
dire de l'humanité : elle s'agite et Dieu la. mène. Il n'est
pas douteux,,cependant, que chacun de nous ne soit dans
une certaine mesure, doué du privilége de se marquer un
but et de se tracer à lui-même sa voie.
Permettez-moi, Messieurs', de' vous dire à quelle occasion ces réflexions me venaient à la pensée. Vous me pardonnerez, je l'espère, à raison de l'importance du sujet, de
me laisser aller· à cette digression.
J'étais, il y a quelques mois, dans·une propriété du midi
de la France, de cette contrée où les rayons d'un soleil
ardent donnent à la végétation tant de vigueur quand un .
peu d'humidité vient en aide à l'action vivifiante de la
chaleur. Près de moi, un cheval aveugle faisait tourner la
roue d'un manége, dont le mouvement élevait dans un
réservoir des eaux; qui partaient de là pour se répandJ:e
dans toutes les parties du domaine et y porter la fraîcheur et la fertilité. Prêtant au malheureux animal, qui
aœomplissait tristement sa tâche sous mes yeux, la faculté
de
je me demandais .ce qu'il
penser du
sort auquel il était condamné. Tourner ainsi continuellement sur soi-même ! poursuivre dans les ténèbres une
œuvre dont rien ne fait entrevoir l'utilité ! Que de raisons
pour accuser une destinée qui, sans motif, la pauvre bête
pouvait le croire, lui impose tant de fatigu·e et tant d'ennui ! à deux pas de là, cependant, ce travail faisait
toutes les magnificences d'une végétation méridionale, des
fleurs, des fruits, d'épais ombrages, d'abondantes récoltes, tels étaient les résultats d'un labeur en apparence si·
ingrat.
�9 Grâce à Dieu, notre condition n'esfpas celle du· cheval
de manége. Souvent il
est donné de savoir où tendent
nos efforts, et de marcher vers un terme que notre intelligence aperçoit, que notre volonté sait. atteindre. Quelquefois pourtant nous perdons de vue la lumière qui dirige
habituellement nos pas. Nous sommes alors tentés, sous
l'impression de ces incidents monotones qui reviennent
chaque jour les mêmes; de nous abandonner au détoura.;..
gement et au doute. Rappelons...:nous dans ces moments
de défaillance l'animal qui ·tourne sa roue. Ce souvenir
sérieusement médité et bien compris nous rani:rnera.
Je reviens, Messieurs, au véritable sujet dé cette allocu-.
tion, et, sans parler davantage de la vie humaine en géné:ral et de la fin qui lui est assignée, je me demande quel
est, en particulier, l'objet de l'instruction supérieure.
· Un premier point est évident. Le but de I'enseigqement.
ses méthodes, ses procédés changent
le temps et-suivent, dans ses phases diverses, la marche de la civilisation
et des idées.
Supposons qu'Aristote, chargé 340 ans avant notre ère de
l'éducation d'Alexandre, ait alors
la liste des connaissances qu'ji voulait communiquer à son ro-yàl élève. Les
traditions de la mythologie ; quelques théories sur le vrai,
sur le bien, sur le beau; des chefs-d'œuvres littéraires
immortels, mais en petit nombre ; les premiers éléments
des sciences ; peut-être un aperçu des systèmes philosophiques et religieux de l'Egypte et de l'Inde; voilà ce que
ce programme aurait contenu. ,
A trois cents ans de là, lorsque la jeunesse de Rome
allait chercher à Athènes le complément de SQll instruction, quand Cicéron donnait à son fils ces conseils qui
sont arrivés jusqu'à nous, le cercle commence à s'élargir.
Je franchis dix-neuf siècles et j'arrive à. notre époque.
Vous savez, Messieurs, combien s'est agrandi le domaÎ'ne de la, science. Je ne voudrais pour preuve de l'im-
�fO ·-
mense accroissemen.t qu'elle a reçu que les huit cent
mille volumes· de la bibliothèque impériale ; le nombre
au moins égal de brochures qu'elle offre à la· curiosité
du savant; ses quatre-vingt-cinq mille manuscrits; cette
multitude de pièces et de documents historiques qu'on ne
peut évaluer à moins d'un million. Nous sommes loin du
temps où Charles V montrait avec m:gueilles neuf cent dix
ouvrages dont ce dépôt se composait, au moment de sa
fondation.
, Aussi, qui oserait aujourd'hui annoncer, comme le faisait en 1486 Pic de ]a Mirandole, qu'il soutiendra une
thèse sur l'universalité des connaissances humaines, de
omni re scibili. .
A la vue de ce développement sans limite de la science,
il en est qui sentent faiblir leur courage. Se disant à euxmêmes qu'il n'est pas d'intelligence assez puissante, de
· mémoire assez vaste, pour embrasser tant de faits divers,·
ils se bornent à quelques études qui leur promettent des
· résultats d'une utilité pratique. Et pourtant : << quiconque
>> s'isole et s'enferme dans un ordre d'idées tout spécial,
» saris nul égard aux autres sciences, ne sera jamais qu'un
>> esprit exclusif. Or, il est rare que les esprits exclusifs se
>> place11t dans le vrai. >)
Ces paroles, Messieurs, beaucoup d'entre vous les reconnaissent. Je les emprunte au savant prélat que nous sommes heureux de voir à cette fête. Il les adressait, dans une
occasion récente, à nos élèves du lycée de Nancy, pom:
leur faire comprendœ les dangers d'une instruction incomplète. «C'est, disait encore l'éloquent orateur, un préjugé
>> de croire que les connaissances multipliées sont néces» sairement confuses; comme si on ne pouvait les unir par
>> quelque endroit de manière à en former un magnifique
» et lumineux faisceau ; disons, au contraire, qu'on le
» peut et qu'on le fait, et c'est en cela même que consiste
» la vigueur de l'esprit qui, dominant toutes ses connais-
�H
)) sance du haut d'unprincipe unique, distingue alors sans
>l peine leur point de ralliement et de divergence, leur va>> leur et leur fécondité respective. Y a-t-il rien de solen>> nel comme. ce spectacle de toutes les sciences humaines
l> se rassemblant sous un seul coup d'Œil et s'éclairant
· >> l'une par. l'autre ? ))
Je me suis permis cette citation, que vous n'aurez pas
trouvée ]ongue, parce qu'elle montre avec urie grande
autorité de langage, un rare bonheur d'expression, le but
et le véritable esprit du haut enseignement.
En effet, Messieurs les Professeurs, vôtre mission, telle
que je la conçois, est surtout de rendre plus facile, à ceux
qui viennent s'instruire auprès de vous, J'accès de ces
régions élevées et sereines, d'où l'œil de l'entendement
planant sur la variété infinie des choses les résume et les
rattache à leur principe.
Vous êtes forcés, ii est vrai, pour que votre pensée soit
saisie, de lui donner un corps, de reproduire une expérience, d'analyser quelque chef-d'œuvre du génie antique,
ou de la littérature moderne: mais là n'est pas l'objet
essentiel de votre enseignement. L'Iliade ou la Jérusalem
délivrée, une comédie d'Aristophane ou de Molière, commentés avec la verve ·que vous savez y mettre; le tableau
animé des faits, des négociations qui ont préparé les traités
de Westphalie ou d'Ütrecht ; le lucide exposé d'une
théorie scientifique ou médicale; suffiraient déjà, sans
doute, pour rendre une leçon
Cependant, tout
précieux qu'il est par lui-même;. ce fragment de science
ne conserve que la moindre partie de sa valeur, si on le
sépare de l'ensemble, si on ne l'envisage point dans ses
rapports avec le tout dont il fait partie.
.
Les esprits sérieux ont besoin de voir les choses ·de haut.
Il faut pour eux que la variété vienne aboutir à l'unité.
Ces classes de logique, trop souvent laissées, par l'impatience des parents et des élèves, dans un regrettable
�12
abandon, commencent bien'
jeunesse studieuse
à ce O'enre de travail; mais c'est ensuite aux écoles il'ensupérieur de développer ces premiers germes,
de répàndre, dans les classes éclairées de la société, les
viriles habitudes d'une généralisation puissante et féconde.
Est-ce à dire que le haut enseignement vit exclusivement d'abstraction? Qu'il reste dans les nuages de la spéculation sans jamais descendre sur le terrain solide des
faits?
'
Vous ne me prêtez pas cette pensée, Messieurs. Rien ne
serait plus opposé au caractère de l'esprit français.
On a pu, dans un pays qui nous avoisine, professer que
l'éducation a pour mission d'aider à l'affranchissement, à
la libre spontanéité des âmes; d'habituér la raison de
l'homme à se développer au sein d'une indépendance absolue, et sans tenir compte de rien de ce qui pourrait la
limiter, la contenir. Un Allemand, l'ancien directeur de
l'Ecole· normale d'instituteurs de Berlin, Diesterweg, a pu
s'écrier dans son enthousiasme de libre penseur : << Au
>) large! allons au large ! élançons-nous voiles déployées!
>) advienne que pourra! si nous ne découvrons pas ce que
>) nous cherchons, eh bien! nous découvrirons peut-être
>) quelque autre chose de plus digne 'encore de nos désirs.
>> Et, si cet espoir vient à faillir, reste le plaisir d'un voyage
>) en pleine mer. >)
Nous savons tous où conduisent ces courses aventureuses de la fantaisie .individuelle, affranchie de toute esde l'autorité des faits. Elles mènent
pèce d'autorité,
inévitablement à l'une de ces découvertes qu'une naïve
confiance ne manque. jamais de déclarer définitive et qui
ne tarde pas à faire place à une autre invention infaillible,
qui dure à son tour jusqu'au lendemain.
En France, nos instinèts de bon sens ne sauraient s'accommoder de pareilles allures , et nous abandonnons
volontiers à .nos voisins d'outre Rhin les dangereuses
�jouissances de ces trains de plaisir en pleine iner, qui,voits .
entraînent sans boussole, sans gouvernail et sans'pilotè. .
}{estons Français, messieurs les
; attachonsnous toujours à concilier l'amour de l'idéal, avec le sentiment de la réalité, l'étude attentive des faits, avec la
l'echerche des principes.
Mais, pourquoi vous adresser ce conseil? Les idées que
·
je viens de développer sont les vôtres.
.·
permettrez-vous, Messieurs, d'ajouter encore unè
dernière observation ?
Nul ne met en· doute l'impossibilité même pour l'intelligence la mieux douée, d'embrasser le savoir humain dans
toute son étendue.
D'un autre côté, jamais le désir de tout connaître pour
tout dominer, de demander à la nature de mettre à nos
ordres tous ses éléments, toutes ses forces, de nous livrer
tous ses secrets, n'a pressé l'homme plus vivement.
Ainsi placé entre l'impossibilité de tout savoir et le
besoin de ne rien ignorer, comment obéir à la fois à cette
double nécessité? 1\la réponse va vous semlvler étrarige.
Néanmoins je n'hésite pas à la faire. Les résultats pratiques
que l'on peut en tirer seront mon excuse.
Le problème à résoudre est celui-ci: trouver un moyen
d'avoir toujours à notre disposition, sans, surcharger notre
mémoire, qui succomberait sous le faix, tout ce que peuvent, durant la .longue série des siècles, a-yoir
de
connaissances, et l'histoire, avec son cortége de commentaires, d'annales, de chroniques, d'essais, de mémoires, de
biographies, de souvenirs; et les patientes investigations
de l'érudition ; et les travaux de la linguistique, de la critique; et les merveilleuses découvertes de
du physicien, du chimiste; et les recherches de·tant d'autres savants incessamment occupés à explorer, jusque dans
ses derniers recoii}s, le domaine de la nature.
Ce moyen, Messieurs, nous l'avons sous la main.
�14 · -
Peut-être avez.;.; vous déjà compris que je veux parler de
ces recueils qui s:offrent à nous sou::;
formes diverses,
'de ces dictionnaires; en un mot, et pourquoi ne les.
appellerais-je· pas de leur nom, dont l'usage est si répandu. ·
.
·
Dictionnaire d'histoire, de géographie ; Dictionnaire de
jurisprudence, de médecine, du commerce, des arts et
, métiers ; Dictionnaire des sciences · philosophiques, de
l'économie politique ;je ne pousse pas plus loin cette énumération. Il n'est point de jour qui n'apporte à la liste
quelque nouvelle addition. Hier encore, le Bulletin de
l'amateur de livres, annonçait, à ses lecteurs, un Dictionnaire de la conversation et de la lecture ; un Répertoire,
en 55 volumes, des sciences, des lettres et des arts au
xrxe siècle; un Dictionnaire raisonné d'escrime.
Ce genre d'ouvrage s'est fait une trop large place dans
nos bibliothèques, pour que vous ne me pardonniez pas de
dire un mot des services qu,e l'on est en droit d'en attendre, de la manière dont il convient d'en user.
Un recueil où les faits, les dates, les décisions, Jes données positives, les matériaux, les instruments de tout
genre que nous pouvons avoir à mettre en œuvre se trou-.
vent arrangés dans un ordre qui les tient constamment à
notre portée, est assurémènt un auxiliaire dont l'utilité ne
saurait être contestée.
Mais, le dictionnaire, qui à sa raison d'être, a bien aussi
ses dangers. Il favorise la paresse de !'esprit et, si l'on nLy
veillait, il aurait bientôt pour effet d'énerver les intelligences.
Faudrait-il do'nc, pour conserver .à nos facultés leur
ressort, ne compter que sur elles seules, brûler nos répertoires et confier exclusivement à la mémoire le soin de
garder les trésors de science lentement accum,ulés par le
travail de nos devanciers? Loin de nous une pareille exagération J Ne négligeons rien, au contraire, pour accroître
mille
�-
13 -
encore ces précieux·dépôts, poul' en perfectionner l'arrâ.ri""
gement et la forme, pour en disposer les richesses dans un
meilleur ordre. Seulement; afin de parer aux inconvénients que je signalais tout à l'heure, soumettons en même
temps notre' âme à cette mâle discipline qui exerce et dé'veloppe tout ce que Dieu a mis en elle de puissance. Ne
laissons aucune de ses facultés s'éteindre ou s'affaiblir dans
l'inaction. Sachons unir à ce ferme bon sens qui s'appuie
sur la réalité des choses, la force de méditation, la vigueur
de raison qui nous élèvent jusques aux régions les plus
hautes de la pensée.
Or, et cette observation me ràmène, vous le voyez, à
mon point de départ, l'enseignement supérieur aide puissamment à former en
ces sages et fortes habitudes
qui donnent à la fois à l'esprit plus de solidité et plus d'élévation, plus de profondeur et plus d'étendue.
Il me reste, Messieurs, un pénible âevoir à remplir.
Jusqu'à ce jour j'avais pu, en venant inaugurer la reprise
de nos travaux, me féliciter de retrouver autour de moi
tous mes collaborateurs, de n'apercevoir aucun vide dans
les rangs de notre famille universitaire. L'année qui vient
de
ne me réservait pas ce bonheur. Au mois de
mars dernier, une perte aussi cruelle qu'imprévue est
venue noùs attrister. Le plus jeune des professeurs de notre
école de médecine a été enlevé à l'amitié de ses collègues,
à la respe.ctueuse affection des élèves qui recevaient ses
leçons. Une autre voix vous dira les mérites de M. Laurens, les espérances que son talent arrivé à sa maturité
faisait concevoir. C'est avec une vive et sincère émotion
que je donne, pour mon compte, dans cette occasion solennelle quelques paroles d'estime et de regret à la mémoire
d'un fonctionnaire aussi intelligent que dévoué.
Vous avez voulu, Messieurs, par votre présence, dans
�cette enceinte, témoigner du prix que vous attachez
èhoses de l'esprit, et de vos sympathies pour nos travaux.
Laissez-moi vous en remercier. Ces marques d'intérêt
nous encouragent à travailler pour notre part, et dans
l'ord,re des ·idées intellectuelles et morales, avec un redoublement d'ardeur, à cette œuvre de la grandeur du
pays, à laquelle la main de l'Empereut a su donner une
• si puissante impulsion.
,
�RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
·MoNsiEuR LE RECTEUR,
MoNSIÊUR LE MARÉCHAl-,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
C'est un devoir pour moi de venir vous rendre compte
des travaux àcçomplis par la Faculté des sciences, dans le .
cours de la dernière année scolaire, et-j'aborderai immédiatement, et sans autre préambule, les différents sujets
sur lesquels les instructions ministérielles m'imposent .
l'obligation de fixer votre attention, c1est-à-dire, notre enseignement, les travaux particuliers ·des professeurs et,
enfin, les examens relatifsà la collation des grades universitaires.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement se meut, vous le savez déjà, dans,
un cercle qu'il parcourt èn deux ou trois années et, au
bout de chaque période, il suit de nouveau la route qui lui
est tracée; en se complétant de toutes les découvertes qui
viennent, d'une manière incessante, enrichir le domaine
des sciences .Pures etappliquées. Il me semble, dès lors,
inutile de vous entretenir des matières enseignées dans nos
leçons ; elles sont du reste réglées par des programmes'
2
�18 officiels, auxquels nous nous cnnformons religièt1sémenL
Je me contenterai de rappeler que nos èoursont, comme
. par le pàssé, pour objet deux enseignements distincts ;
l'un qui conduit à la licence ès sciences, l'autre au. certificat
de capacité pour les sciences appliquées. Le premier de
ces enseignements, qui constitue nos cours de Faculté
proprement dits, a dû être maintenu àu niveau êlèvé qùi
·lui èst assigné par son but principal. Le second a spécialement pour objet de répandre les connaissances scientifiques utiles à l'instruction de nos élèves de sciences appliquées.et des jeunes ouvriers de 1a ville de Nancy, qui avec
un zèle très-Jouable, continuent à: fréquenter nos cours du
soir. Nous avons été
dans cette dernière œuvre,
· que nous poursuivons depuis cinq années, par le concours
désintéressé de M. le professeur L. Parisot, qui continue
avec persévérance et talent à doter notre ville d'un cours
.
.
public d'hygiène.
si notre enseignement oral n'offre rien de nouvèau ··
à constater dans ce rapport, il n'en est pas de même de
renseignement pratique. Les conférences et les manipulations ont été réorganisées conformément aux instructions
ministérielles du· 2 avril 1859. En même temps, que les
droits exigks, pour y prendre part, étaient considérableméntréduits, àce point inême
sont huitfois moins
onéreux que dans les universités allemandes, la Faculté a
voulu s'associer aux vues bienveillantes de S. E. Monsieur
le Ministre; elle a doublé le nombre de ces exercices utiles,
qui mettent constamment en communication directe le
professeur avec l'élève, qui ont pour effet de dissiper les
doutes qui assiègent si. souvent l'esprit de l'étudiànt, et de
l'initier auxé. méthqdes d'expérimentation;. qui lui per- ·
mettent enfin, d'acquérir
des connaissances
pratiques dont la·trace/ne s'efface pas. Cepèndant cet enseignement si salutaire n'a pas eu jusqu'ici tout le succès
qu'on était en droit
attendre: douze jeunes gens seu-
�19
lement ont fréquenté nos laboratoires et ont profité des avantages que la Faculté offrait à leur instruction. Il faut
. peut-être en rechercher la cause dans la générosité même,
avec laquelle la France, depuis la création de l'Unive1·sité,
.donne ·l'enseignement supérieur; aucun des Etats de
l'Europe ne rivalise avec elle sous ce rapport. L'habitude
d'un régime aussi doux a pris racine dans l'esprit de nos
étudiànts, depuis plus d'un demi-siècle et tout droitnou·veau, même pour des services nouveaux, leur semble aujourd'hui une lourde charge à supporter.
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS PUBLIÉS PENDANT LA
DERNIÈRE. ANNÉE SCOLAIRE.
professeurs des Facultés ne se bornent
aux sOiQs
de l'enseignement. Préparés par leurs travaux antérieurs
aux recherches scientifiques et pourvus des moyens matériels nécessaires poùr l'exploration
phénomènes, leurs
loisirs ne restent pas stériles. Dans chacun de mes rapports, j'ai à vous entretenir de nouveaux mémoires publiés,
le cours de l'année classique, par mes laborieux
collègues. Plusieurs d'entre eux ont encore, depuis notre
dernière séance de rentrée, payé leur tribut habituel à la
·
science qu'ils professent.
M. Nicklès a continué ses recherches sur les bromures •
et les iodures définis, dont il a fait connaître, l'année dernière, lès premiers résultats. Il a constaté un •rait ]m.;.
portant, qu'il n'avait fait jusque là qù'entrevoir, je veux
parler de l'isomorphisme du bismuth avec l'antimoine
et· l'arsenic.
Nous devons au même professeur une note sur une
modification allotropique du soufre et la rectification d'une
erreur qui avait cours dans la science.
Il a mis au jour égaletnent un mémoire sur un mode: de ·
�20 décomposition du sel gemme, qui permettra peut:..être un
joui\
tirer un nouveau parti de cette matière première
si répar.tdue dans le sol de la .Lorraine.
Mais l'œuvre capitale que M. Niéklès a produite, ceHe
année, c'est son Traité sur les
sùr l'adhérence magnétique. Ce volume est rempli d'un trop. grand
\nombre .(le faits nouveaux, pour qu'il nous soit possible
d'en présenter ici l'analyse. Qu'il nous suffise de .dire
qu'aux deux électro-aimants connus notre collègue en a,
ajouté beaucoup d'autres, à ce point qu'il a '1iû créer; un,
véritable système de nomenclature pour les désigner ;
qu'il trace dés règles permettant de prévoir toutes les combinaisons éJectro-magnétiques réalisables et qu'il a soumis
les principales à l'épreuve de l'expérimentation directe.
M. Renard, qui s'occupe .depuis plusieurs années de
travaux tendant à expliquer ·les phénomènes d'électricité
et de magnétisme, ·dans l'hypothèse d'un seul fluide, a
présenté à l'Institut un mémoire sur l'induètion: Admettant le point de départ, qui a servi de base à la théorie
de Ohm, c'est-à-dire que .le mode . de propagation de
l'électricité dal)s un fil conducteur est un transport de
molécules et non un· phénomène de vibration, il a fait
. l'application de ce principe à un certain nombre de cas
particuliers et. il est. arrivé, comme .conséquences de la
théorie, à la plupart des lois établies par la méthode ·
expérimentale.
·
M. Renard a publié, en outre, la. première année de
son cours de scienc(ls appliquées ; ses pombreux •auditeurs
pourront y revoir les leç.ons du maître et se les assimiler
plus facilement. Les nombreuses
qui enrichissent
cet mwrage sont dues au talent de M. Mélin,. notre maître
de travaux graphiques.
M. Lafon a présenté à l'Institut. un rilémoire sur la rota. tion d'un c_orps solide autour de son centre de gravité. Il y
expose d'abord une méthode générale qui le
à des.
�2i
résultats dignes de remarque et,
cas 'particulier qui l'occupe, il ramène à des quadratures toutes les
intégrales du problème. Les difficultés. augmentent si l'on
veut tenir compte de l'influence de .la rotation de la terre
sur le corps en mouvement. Mais, en· supposant què ce
corps soit de révol'ution, notre collègue a pn encore ramener la question à des quadratures, en mettant sous la·
même forme, que dans le cas précédent, les trois intégrales qui complètent la solution.
COLLATION DES GRADES.
Il me reste à vous entretenir des épreuves relatives à la
collation des grades universitaires et je me trouve naturellement conduit à vous parler, tout, d'abord, du
·
réat ès
Jamais l'affluence des jeunes gens, qui
viennent nous demander leur premier diplôme, n'a été
aussi considérable que pendant la dernière année classique;
i candidats se sont fait inscrire et ont subi les
suivant l'un des différents modes d'examens; prescrits par
les règlèments.
·
. Nos opérations sont résumées dàns.Ie tableau suivant:
l'IOMllaE
des
ca n_didats
inscrits.
.
complet
)
, ·
J
-
NOMllRE
des candidats
qui out subi
.NOMBRE
épreuves or.-,tt>s,
des
candidats
arlmis
définitivement.
ll!S
PROPORTION
des
admissions.
;m
130
101
47 P' OJO
1e partie
166
115
lll
66 P' OtO
2e partie
. ,
sem de
'
42
25
23
54 P' ütO
2
1
1
50 P' OtO
421
271
236
· \ restreint
Touux ...•
56 P' OtO
·.
�-
22· -··.
Pour juger ]es résultats de chacun de· ces différents . modes d'examens du baccalauréat ès sciences, il est indis..,..
pensable de les considérer isolément, d'autant plus que le
· baccalauréat scindé et le baccalauréat restreint, étant de
·
nouvelle; il importe que J'expérience vienne en
démontrer la valeur.
·
Les candidats, restés fidèles au baccalauréat complet,
égalent, ou à peu près, le nombre total des candidats des
années précédentes ; il a été de 211, sur lesquels nous
comptons J01 admissions,
47 pour cent. Nous
nous féliçitions, dans notre dernier rapport, de l'amélioration qui semblait se manifester dans le résultat de cet examen, et nous sommes heureux de constater que nous ne
nous étions pas mépris; que le niveau des épreuves s'est
sensiblement élevé. Si noù& rencontrons encore aujourd'hui un certain nombre de jeunes gens qui paraissent
n'avoir étudié que tout juste ce qu'il faut pour ne pas être
ajournés, ce caléul étroit tend à diwaraître .et la prépara- ·
tion devient de plus en plus sérieuse. La mention passa. blement n'est plus, comme autrefois, à peu près exclusivement la seule qui figure sur les procès-verbaux d'examen ;
des notes n1eilleures commencent à se multiplier. Il-ressort
évidemment de ces faits que la force des études s'accroît
secondaire et que Jes
dans les établissements
anciennes tendances, qui conduisaient les jeunes gens à
des études Classiques
reprennent aujourd'hui une faveur matquée .
.Enfin nous yoyons, chaquè année, s'augmenter le nombre des candidats qu'L déjà: pourvus d'un diplôme viennent
nous en demander un second et qui se présentent aux
épreuves,
bien préparés, çe qui démontre
que, dans 'noù·e système d'instruction secondaire, l'étude
des lettres peut se concilier avèc celle des sciences.
Mais, ce qu'il importe surtout d'étudier avec soin, ce
sont les· résultats du baccalauréat divisé en deux parties.
�23
Sans doute l'expérience n'a pas été encore assez prolongée,
pour qu'on puisse en tirer des conclusions définiÜyes.
Cependant je crois utile d'exposer dès aujourd'hui les résultats qui se sont produits. Il était à eraindre, peut-être,
que des 'élèves de__ seconde, la plupart âgés de seize ans,
n'eussent pas encore assez de maturité dans l'esprit pour
bien comprendre les questions de physique, les théories
chimiques et les notions d'histoire naturelle, qui leur
enseignées. L'expérience de cette année n'a pas justifié ces
eraintes. N'ayant plus à entasser
dans leur esprit
des connaissances presque encyclopédiques, mais concenteant successivement les efforts de leur intelligence sur des'
parties distinctes des études
ils nous arrivent
généralement mieux préparés ; les compositions sont meilleures, les épreuves orales laissent moins à désirer. C'est à.
la division du travail, que sont dus, ce nous semble, ces
résultats. Ce qui vient, du reste, à l'appui de cetté appréentre
ciation, c'est la comparaison, qu'on peut
les épreuves qui sont l'objet de la première partie de l'examen, avec
exigées pour la seconde. Pour la première, les admissions sont dans la proportion de 66 pour
cent et pour la seconde de 54 seulement. La statistique
établit donc que plus les matières de l'examen sont restreintes plus les succès sont nombreux; c'est, du reste, ce
qu'on devait prévoir.
En résumé l'examen, divisé en deux parties,
vraisemblablement l'accès du baccalauréat plus facile- et
peut-être même contribuera-t-il à relever le niveau des .
études scientifiques.
Mais il· est, toutefois un fait, que nous ne pouvons nous
dispenser de signaler. Nous avons· rencontré,
quelques copies de candidats à la première partie du baccalauréat scindé, des incorrections qui nous ont péniblement
surpris, des fautes d'orthographe, puisqu'il faut les appeler
par leur nom. Ce sont là sans doute de rares exceptions,
�24
fJUi ne. modifient pas Je résultat général des examens, qui,
nous l'espéro11s du moins, ne se renouvelleront pas, mais
nous tenons à faire comprendre aux· candidats, que, dans
.l'intérêt de leurs études, il n'est pas possible âe conférer
le grade de bachelier à des jeunes gens: qui ignorent 'ce.
que savent les enfants .en sortant de nos écoles primaires.
Nous n'avons. eu, jusqu'ici, à examiner que deux canau baccalauréat ès sciences restrei!lt. Nous ne
poùvons donc nous prononcer encore, en toute connais•
sance de cause, sur les faits relatifs à ce grade exceptionnel,
exigé exèlusivement pour l'étude de la médecine. Nous ne
pouvons, du reste, qu'applaudir aux mesures qui permettront aux. jeunes gens qui se destinent. à cette carrière, de
conguérir ce grade, dans le plus bref délai possible, pour
se livrer entièrement à leurs études professionnelles. Nous
avons pu, en effet, sous
régime de l'ancien état. de
choses, juger, presque à chacune de nos sessions, combiM
ceux de ces jeunes étudiants, qui abordent les ·études médicales, sans être munis du diplôme de bachelier ès
sciences, ont de peine à faire marcher de front les travaux
nécessaires pour atteindre le double but qu'ils se proposent. Plus ils s'éloignent de l'époque, où ils ont terminé
leurs études classiques. plus l'obstacle du baccalauréat
semble grandir devant eux et c'est avec un vif regret que
la Faculté s'estvue, pêndant le cours de l'année scolaire,
dans l'obligation d'ajoJirner encore quelques-uns d'entre
eux, qui comptent déjà plusieurs années d'étudès médicales.
Dix candidats ont subi, pendant la présente année seo,..
laire, les:épreuves de la licence ès sciences et six d'entre
eux ont été jugés dignes du grade sollicité. Ce sont
MM. Mathouillot, Ravier, Montignot et Treuvey, pour la
licence ès sciences mathématiques, 1\UI. Jeanjean et Monoyer pouf la licence ès sciences physique. Trois de ces
jeunes inaîtres appartiennent au lycée de Nancy et un
le
�-
25
-.
quatrième •au lycée de Strasbourg ; ils ont suivi avec
duité les cours des Facultés des sciences près desquelles ils
sont placés. Les deux autres sont régents dans des collèges
communaux de l'académie, où, dénués de ressources et de
direction scientifiques, ils ont pu par eux-mêmes, à force
d'énergie, de travail et de persévérance, prouver la vérité
de ce vieil adage: labqr improbus omnia vincit.
Il est assez .rare que nos Facultés· provinciales soient
appelées à recevoir des docteurs ès sciences; il semblerait
· que ce titre n'a de valeur qu'autant qu'il émane de la première Faculté des sciences du monde entier, celle de Paris,
comme si la science n'était pas de tous les pays, comme
si les savants de la capitale ne se recrutaient pa3 constamment dans ]es départements. La Faculté des sciences de
Nancy a eu, cette année,
la bonne fortune
d'accorder ce grade élevé, mais. encore celle de le conférer
à deux candidats, MM. Kosmann et Forthomme. Le premier de ces candidats a pu, lui aussi, éloigné de tout centre
scientifique, se livrer à des études fructueuses, avec les
seules ressources de son intelligence et les moyens matériels que procure une officine de pharmacien dans une
petite ville; il a soumis à la faculté une bonne thèse, qui a
été soutenue d'une manière brillante. 1\L Forthomme voùs
est connu depuis longtemps et par ses qualités personnelles
et par l'excellence de son· enseignement, enfin par les
travaux recommandables qu'il a publiés depuis quelques
années. S'il a autant tardé à conquérir le seul grade universitaire qui lui manquât, nous ne devons en accuser que
sa modestie; et, au risque de la .blesser, qu'il me soit permis dè rappeler qu'il ne s'y est décidé que par suite des
encouragements et de l'insistance du conseil académique.
3
��RAPPORT·
M. CH; BENOIT, DOYEN DE LA FACULTË DES
MoNSIEUR LE RECTF.UR
. MoNsiEuR LE MARÉCHAL, •
MESSIEURS •
. Ce sont encore des Rapports, que vous entendrez aujourd'hui. J'avais souhaité pour cette solennité autre chose
qu'une statistique de eours et d'examens. Je voulais que
. chacun de nos professeurs eût à son tour les honneurs de
la séance, et développât· devant vous quelque grande ques-.
tion de science ou de littérature. Quand un Corps réunit
dans son séin presque toutes les branches des connaissan-·
ces humaines et compte taù,t de voix éloquentes, il est
naturel qu'tm aime à s'en parer. Quel intérêt. varié n'eût
pas donné à rios séances annuelles de Rentrée un libre discours, où chacun de nous, physiciens, 11aturalistes, médecins, lettrés, sortant du cabinet ou du laboratoire, aurait
particulièrement considéré le rôle des sciences morales ou
naturelles dans les· destinées de notre société moderne 'l
M. le Recteur avait bien 'voulu entrer dans ce dessein,
qui faisait désormais de cette séance une vraie fête de
�-.
28
resprit, digne œêtrë.offerte à cétte assemblée d'élite. Mah
des difficultés sont vènues d'ailleurs:
ilrn'a fallu, non
sans regret, renoncer à mon beau. rêve.'
.
· Vous n'aurez Clone de moi, Messieurs, que le Rapport ordinaire. Le sujet en esttoujours à peu
même. Mais
ces inévitables redites ne m'inquiètent
Jè""ne suispas
homme à essayer. des tours de force pour en éviter la monotonie, et à brode:r de l'esprit sur une trame usée. Le
sujet d'ailleurs, quelque rebattu qu'il soit, est assez intéressant· en lui-même pour ne lasser jamais. Il y a des lieux
communs dont on est toujours avide, parce qu'ils nous
entretiennent de ce qui nous tient le plus au cœur.
Qui donc parmi vous, Messieurs, a besoin qu'on lui fasse
sentir l'importance_de tout ce qui touche à l'éducation de
nos enfants'! Jamais (on,le peut dire à l'honneur de notre
temps), jamais cétte éducation n'a été, de la part des parents et de l'Etat, l'objet d'une plus vive sollicitude. Dans
notre société moderne, où chacun est fils de ses œuvres, et
o.ù rien ne saurait plus suppléer désormais au mérite personnel, l'éducation a pris une importance souveraine. Les
parents sentent que tout va dépendre de ce laborieux
apprentissage de la vie, que c'est là le seul héritage qu'ils
puissent léguer à leurs fils, qui soit à l'abri des révolutions
et des vicissitudes de la fortune. Les enfants eux-mêmes,
avec un instinct précoce des exigences de leur temps,
comprennent que ces années vont décider de leur carrière.
Et la patrie suit et dirige tout ensemble avec une attention
vigilante. dans s.es tendances diverses cette élite de la jeunesse, qui porte en' ses mains les destinées de l'avenir.
Ap milieu de nos crises sociales, la loi de l'enseignement a
été pendant quinze ans le champ de bataille des partis.
Tous pressentaient que de la direction imprimée par
l'éducation à la jeunesse' dépendait en grande partie la
solution du problème social.
Depuis quelques années surtout, que le système de notre
et
�29
enseignement public a été profondémentm:odifié selon· les
besoins du siècle; vous interrogez, Messieurs,. avec plùs d'attention que jamais, les résultats de nos examens, pour
juger le nouveau plan d'études par ses fruits. Les sciencès
mathématiques et naturelles avaient pris un rôle trop actif
et trop merveilleux dans le développement et la puissance
de la société moderne, pour que l'Université ne leur fît pas
une plus large place à côté des études littéraires dans i'instruction de nos enfants. Mais, tout en applaudissant à ce
légitime
de l'enseignement ·scientifique,
.vous avez pu craindre un instant, que, dans notre province,
les lettres, désorQJais débordées par les sciences,, ne per:dissenLdans l'éducation leur juste prépondérance. Car, tout
en àdmirant les conquêtes de la science contemporaine,
vous ne partagez pas l'enthousiasme de certains fanatiques,
qui considèrent l'industrie comme l'objet même de la
civilisation. Une manufacture n'est pas à vos yeux l'idéal
d'une
Aussi V<mlez-vous, ,qu'avant de préparer vos
enfants aux carrièresindustrielles, (si c'est leur vocation)
on en fasse des hommes, des citoyens. C'est pourquoi,
parmi les concessions qu'exigeait l'esprit du temps, vqus
avez été heureux de voir maintenir et raffermir même par
de sages mesures les études· littéraires, qui sont l'indispensable fondement d'une.dihérale éducation. Car, de
même qu'il faut demander aujourd'hui aux sciences les
moyens d'améliorer notre existence matérielle, ce sera
toujours lEl. divin privilége des lettres, de nous apprendre à
vivre de la :vie morale. · ·
bientôt huit ans écoulés.depuis la réforme du Plan
d'études. Après un premier troublé inévitable, la nouvelle
discipline s'est bientôt réglée; et les lettres ont retrouvé
à côté de l'enseignement scientifique leur place légitime.
Sachons .en gré, Messieurs, aux fonctionnaires de. tout
ordre, qui, par leur sagesse et leur dévouement, ont su
trouver cette heureuse conciliation. Mais surtout, rendons
�-
30
_,
en grâces à notre sage Ministre, qui v à
que l'expérience signalait dans le nouveau régime quelques imperfections, par des modificati9nsde détail prèsque insensibles,
a su en réformer en partie l'organisation première, de
façon à n'en garder que les bienfaits. On peut aujourd'hui
juger de l'arbre par, ses fruits; et certes il y a lieu déjà
d'être satisfait. Non pas sans doute, qu'il' n'y ait plus rien
à désirer encore. La perfection n'est pas de ce monde:
mais il faut cependant y aspirer toujours, tout en sachant
se résigner de bonne grâce à n'y atteindre pas.
EXAMENS.
C'est surtout des examens du Baccalauréat ès Lettres
que je veux vous entretenir. Car voilà ce qui intéresse particulièrement les familles. L'épreuve de la Lieencé est
réservée à une élite peÙ nombreuse. Et quant au grade de
Docteur, nous n'avons pas encore eu la satisfaction jusqu'ici
de le conférer à personne. Car, parmi les candidats, qui
nous ont jusqu'à présent soumis 'des thèses pour
la plupart ont dû être écartéscomme insuffisants ; et quant
à quelques-uns, dondes travaux au contraire nous inspiraient une grande estime, nous les avons invités à se présenter de préférence devant la Faculté de Paris, dont la
haute autorité ne peut qu'ajouter à l'éclat d'un. succès, et
signale '!llême le vainqueur à l'intérêt de l'Université. Toutefois, l'un de ces maîtres, que réclamaitla Sorbonne, a
insisté pour venir prendre près de nous son grade de
Docteur. Ses thèses, l'une sur les Idylles de Théocrite,
l'autre sur l'histoire de !Apologue r:t les précurseurs de
Lafontaine nous promettent prochainement une soutenance
des plus intéressantes.
Malgré ses accès bien plus faciles, nous nous étonnons
�'-.
31.
toujours que la Licence ne soit pàs parmi
universitaire un plus grand objet d'émulation; Depuis
qu'on ne contraint plus nosjem;tes_maîtres à conquérir ce
grade, leur zèle s'est ralenti. C'est sur cèux de Nancy que
tombe surtout mon reproche. Ceux qui· sont éloignés leur
envient les avantages de travailler sous nos yeux et d'être
guidés par nos
D'ou vient donc,' que les candidats
de notre ville tirent sj .peu de profit de leur privilégè?
qu'on les voit si rarement se. mêler aux épreuves? Regarder le but de plus près,et mieux mesurerles efforts. nécessaires pour l'atteindre ne servirait-il donc qu'à les décourager, au lieu d'exciter leur . confiance et leur ardeur?
Qu'en résulte-t-il? Il semble, 'qu'aux jours d'examen, les
fils de la promesse soient réjetés, et que les Gentils l'eur
soient préférés. Nos candidats reçus nous viennent. du
dehors. Ce sont :
MM. GIFFART, régent au collége de
GmARDOT, professeur au lycée de Bar.
l'abbé BIEUVELET, professeur au collége de Senlis .
. PisStN, surveillant général au lycée de Trnyes.
Il est vrai que, pour la plupart, nous avons encore le
droit de les compter comme nôtres. Tout éloignés qu'ils ·
étaient de nous, nos. conseils ne leur ont pas. manqué : ils
appartenaient à notre enseignement t:JXOtérique.
Au sujet du Baccalauréat ès Lettres,· au contraire, nous
pouvons rendre un témoignage assez satisfaisant. Il nous
a semblé S\lrtout, que l'étude.du latin, ce fo)ldement depuis
longtemps ébranlé de notre éducatjon classique,. commençait à se. raffermir ..Nos candidats ont enfin. compris que le
discours latin était l'épreuve souveraine ;·.et ils. se préparent de loin à cette composition, qui emporte presque à
·elle seule le succès ou le revers. •Sans doute, ily'a encore,
il Y. aura toujours de ces ouvriers de la dernière hm1re,
qui essaient de couvrir leur faiblesse; en s'affublant de
lambeaux de Conciones, dont iL se font cQmme un habit
�-
32
-
d'Adequin: Nous- sourions-à cette mascarade, dont nous
-ne sommes pas les dupes. Mais nous· (\Îmons à constater·,.
que chez le .plus gra'f!d .nombre la langue latine a été
l'objet d'une sérieuse étude èt d'exercices. intelligents. La
plupart l'écrivent avec plûs d·e correction et de fermeté;
'quelques-uns même, avec élégance. On dit que dans les
classes le français y est quelque peu
Mais je ne
m'en inquiète pas. Car, après tout,
en latin est·
encore la meilleure manière d'apprendre à écrire en français. La version latine. d'ailleurs, ne demeure--t-elle pas.
toujours enfaèe du discours latin; pour maintenir à notre
langue son rang, et un rang considérable, dans l'ensemble·
des épreuves?
Cependant, si ]es compositions sont la partie la plus im:.
portante de l'examen, .bien des candidats oublient trop
que ce n'est pas la seule. L'épreuve orale nous a semblé
fort négligée par plusieurs d'entre eux, et même des meil- .
leurs. Sans doute de bonnes compositions les mettent au
cœur de la place. Mais il faut achever la victoire. Quelquesuns, qui avaient débuté sous les meilleurs auspices, n'obtiennent parfois en définitive. que la note passable, comme
les plus humbles combattants. Pourquoi ? La préparation
des auteurs est dédaignée par eux, bien qudè petit nombre
d'ouvrages, proposés à leur étude spéciale, ne·leur laisse
. ici rtulleexcuse. L'histoire aussi continue à languir, malgré
la sage discipline rétablie dans cet enseignement. Nonseulement: les. souvenirs de l'antiquité ont cessé d'être
et nos enfants sont étrangers' dans ces villes de
Rome et d'Athènes, qui ont été la patrie de notre jeunesse; '
mâis encore l'histoire moderne elle-'même n'est pas mieux
connue. Et pourtant; jeunes gens; alors même que vous
méconnaîtriez le fruit des autres études, l'utilité de l'histoire peut-elle vous échapper? Citoyens d'un pays, où
toutes les fonctions sont accessibles au mérite ; où tous,
vous pouvez de loin ou de près participer à la direction des
�:13
affaires publiques, qui vous guidera dans ces devoirs élevés,
si, ignorant le passé et bêtement borné!? au présent, vous
êtes au sein de votre patrie comme des étrangers? L'histoire, c'est l'expérience de vos pères. C'està 'Vous de faire
·en sorte, que vos pères n'ai'ént pas vécu inutilement pour
vous, et que leurs fautes, aussi bien que leur sagesse, vous
profitent.
- ·
..
Mais rien ne nous attriste plus encore qu'el'abandon où
la Logique est laissée. Beaucoup de candidats ne songent
qu'à l'esquiver. Ah! je comprends, fexcuse cette désertion
chez les élèves, qui, quoique destinés aux études scientifiques, ont néanmoins poursuivi leur couTs de Lettres jus,..
qu'en Rhétorique, et qui ne sauraient donner à cette
éducation
une année de plus sans compromettre
leur carrière. Ceux-là ont toujours trouvé en nous les
juges les plus .indulgents : nous leur tenons compte à la
fois, et des exigences des études nouvelles qui les réclament, et de leur fidélité prolongée aux Lettres. Mais,
quand rien ne vous presse, avocats ou médêcins futurs,
pourquoi cette aveugle impatience d'échapper au collége,
en supprimant l'année de philosophie? Pour-l' étude du
droit y a-t-il donc une meilleure préparation, que l'enseignement philosophique, qui vous mène à
source commune des sciences morales, et vous en fait embrasser les
rapports et l'ensemble? A moins, peut-.être, qu'après n'avoir vu dans vos études classiques que le moyen d'arriver
le plus tôt possible à un diplôme, vous ne cherchiez encore
dans la science du droit que la pratique de la procédure.
Voilà donc l'espérance de la magistrature et du· barreau 'l
-Et vous, futurs médecins, que· je redoute' pour vous
l'int1uence de l'amphithéâtre, si vous n'y entrez pas profondément pénétrés des doctrines du spiritualisme? Absorbés dans l'étude de3 organes, et comme fascinés par )e
mécanisme du cerveau, que je crains que vous ne perdi;èz ·souvent de vue cette âme immatérielle et immortelle,: .à
-·. ..,\\
· " ·· 3
:·-o
·,._.,
�-·
34 .-·
laquelle Dieu a donné pourjnstrument ,cet acllllirable .organisme? Ah! .croyez7moi, .les secret;s du corps eUes
·
tères de:Ja vie s'éclairent.à la .science de l'âme d'uneJu,...
mière
Plus tard encore, devenus praticiens, VOl]S
verrez
dans notre
moderne, ilest souvent
nécessaire de rechercher a\]. fond de J'âme le gern,1e du
mal d'Ont le corps est travaillé . .&a science des diagnostics
est désormais insuffisante; il faut que le médecil} des
corps, devenu p:resqueaussi médecin des âmes., ait été initié
de bonne heure aux choses de la .vie morale.
Je ne ·puis voir, Messieurs, je Tavoue, sans en être
affligé, le discrédit où .la philosophie semble actuellement
tombée. Chaque année je renouvelle ma plainte à ce sujet.
Ma plainte reste.sans écho. Je ne puis tol]tefois consentir à
me taire. Car, si je réclame pour la philosophie sa large
place dans une éducation libérale, ce n'est pas seulement.
au nom du règlement-des études et en vue du baccalauréat;
· mais c'est surtout, parce que la philosophie .répond à un
besoin immortel de l'esprit hUmain et spécialement à un
besoin de notre époque. Bon gré, malgré, en effet, jeunes
F:ens, il faudra bien que vous y arriviez; ses grands pro7
.blèmes viendront inévitablement se poser devant vous;·
mais, pour avoir négligé d'étudier la philosophie sous une
de
sage direction, dans les chefs-d'œuvre de
Bossuet, de Fénelon, j'ai bien peur, qu'à l'heure où ces
questions redoutables commèncéront à vous obséder, vous
ne trouviez sous votre main d'autres guides· que ces livres
empoisonnés, fruits mortels du scepticisme, que nous
avons vu foisoùner autour de nous, et où les plus dangereux paradoxes s'étalent avec un dogmatisme effronté. C'est
· contre ces périls que je voudrais prémunir votre jeunesse;
c'est contre cette philosophie du mal que je
vous
armer de bonne et saine philosophie; Vous avez été élevés
chrétiennement, .je le veux. 1\'Iais, pour défendre votre
espritet votre
sophismes,de J'erreur ou de
�........ 3a
la passion,
n'est pas trop, croyez-moi, qùe la raison
éclairée. concoure avec la foi, et que ·la. sagessè humaine
vienne confirmer les principes de votre éducation religieuse.
· Cela ditl je ddis convenir, pour être juste; qu'en tout le
reste, le niveau moyen des examens s'est élevé. Le résultat
Jamais
d'ailleurs le proclame avec une éloquente
]es vainqueurs n'ont été en une aussi grande proportion.
Sur 125 candidats, 77 ont été reçus ;. près des deux tiers.
L'an dernier, la proportion était de 58 pour 100. Je· ne
crois pas qu'il y ait d'Académie ren France, oùl'on puisse
rencontrer un résultat plus satisfaisant. Faut-il s'en étonner, quand on compte dans le ressort des Lycées si florissants pour mener le chœur, et tant de colléges ou de grands
établissements ecclésiastiques, qui les suivent avec une
généreuse émulation? Mais, èrt outre, où trouverait-on
ailleurs une jeunesse plus studieuse et plus disciplinée, qui
comprenne mieux les nécessités de. son temps, et accepte
avec plus de courage les labems de la vie?
Sin; ces 7 7 candidats heureux, 2 ont été admis au grade
de bachelier avec la note PaJfaitement bien. Ce sont Messieurs Picard et Leconte.·
9 avec la mention Très.:..bien : Çollignon,
Maggiolo, Schlosser, Quenette, Burtin, Lévy, Mengin et
Claudot.
·
10 avec la mentiOn Bien; 21 avec Assez Bién; et 35,
avec la note Passablement.
· Comme vous le voyez d'après ces chiffres, Messieurs,
l'inégalité reste toujours à peu près la. même dans: ce ressort, entre le 'nombre des candidats de l'un et de l'autre
Baccalauréat. La majorité de nos enfants continue à ·se
porter de préférence vers les carrièresscientifiques, etvers
les examens qui en ouvrent l'accès. C'est hien naturel. Nos
enfants, en effet, ne font que suivre là le courant du siècle,
qui tourne toutes les forces intellectuelles vers les
�36
..,....
de la nature et leurs
applications. Car (soit
que l'on applaudisse à cette tendanèe dominante de notre
ùpoque, soit qu'on la déplore), le trait caractéristique de
]a civilisation du xrx• siècle, sera dans l'avenir la toutepuissance de l'industriè éclairée et fécondée par la science.
Aujourd'hui Prométhée règne, après avoir détrôné Jupiter. Les fondateurs de la société moderne, ce n'est ni
Voltaire, ni Rousseau, ni Mirabeau c'est James ·watt,
c'est Volta et Lavoisier.
ENSEIGNEMENT.
Après cette statistique de· nos Examens,. je vous dois
rendre compte de· nos Cours. Je voudrais être bref sur ce
point. Je vois ici un grand nombre de nos auditeurs assi- .
··dus. Pour eux ces analyses de notre enseignement de l'an
dernier sont superflues; quant aux sujets, que nous nous
proposons de traiter cette année, chacun de nous, dans sa
prochaine leçon d'ouverture, s'en expliquera d'une façon
plus complète et plus intéressante. Quelques mots cepen·
dant à ce sujet.
:Philosophie.· M. de Margerie, vous le savez, .Messieurs,
retraçait l'an dernier l'histoire de la Jfora/e dans l' Antiquité grecque et romaine. Après avoir recueilli les premiers
. préceptès de la sagesse profane dans les œuvres d'Hésiode ·
et dans. les vers àttribués aux Sept Sages, il a suivi les
développements successifs de la philosophie mo.rale jusqu'aux dernières luttes du Stoïcisme et de l'Ecole néoplatonicienne contre le Christianisme naissant. Socrate,
Platon, Aristote, les stoïciens l'ont surtout arrêté. Ce sont
les principaux maîtres, en effet, de liJ. sagesse antique.
· Soàate. en ramenant enfin la philosophie égarée à l'étude
�-
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de.la nature ho.rnaine,.qu'elle est destinée à éclairer. eL à
guider dans les voies de ra vie, avait. été- le véritable
teur de la Morale. Dans Platon, vous avez admiré un su+
blime effort du
pour rattacher cette science toute
pratique à ses sources divines. Aristote, à son tour, VOl}S a
étonnés par sa profonde connaissance de la nature .humaine. Enfin, voùs avez justement apprécié, avecle Professeur, la haute idée. que les stoïciens sè faisaient .de la
·vertu, et le généreux sentiment qu'ils avaient des liens. qui
unissent tous les membres de la famille humaine et des
devoirs qui en résultent. Mais, tout en rendant hommage à
ces nobles conquêtes de la philosophie grecque, M. de
Margerie a di'r montrer, qu'avec tout leur génie; ces· grands ·
:hommes, dominés par l'influence de leur temps, n'avaient
abouti en théorie, qu'à une morale toujours incomplète et
souvent fragile, ét niavaient ni réussi jamais, ni même
songé à faire passer dans les mœurs les grandes
qui
devaientêtre le privilége dela civilisation chrétienne.
Cette année; le Professeur (reprenant pour l'approfondir
une question déjà effleurée en :1 858) se propose de traiter.
de la Phîlosophie de tart, en étudiant successivement dans
l'âme humaine, puis dans la nature. et enfin dans les
. œuvres artistiques elles-mêmes,. les jugements, les sentiments et les objets, qui se rapportent à l'idée du beau.
Evidemment, c'est au fond de notre àme, en effet, qu:il doit
· d'abord· porter son analyse, pour .y démêler les éléments
du jugement esthétiqùe et la nature de cette émotion par- '
ticulière que produit en nous le spectacle de la beauté. Il
se demandera ensuite à quoi tient, d.ans certains objets,
Je, pouvoir d'éveiller
nous cette idée et ce sentiment;
et, après avoir établi, d'après cela, les conditions de la
beauté réelle, iltâchera de soulever quelque peu .un coin
du voile qui nous cache la beauté absolue.- Ces prinCipes
de l'esthétique· une fois.fonc;lés, il en veut suivre l'application dans une étude philosophique des arts. Quelies sont
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les causes, par exemple, qui font. naître et grandir Part
chez les péuples civilisés? A quelles. lois l'art est-il assujetti? et à quelles conditions lui est-il Q.onné de réaliser
son idéal? Par quels liens étroits tient-il à la morale ; et
jusqu'à quel point peut-il influer sur les mœùrs et en
subir l'influence à son tour l Quelles ·circonstances enfin
peuvent contribuer à son progrè·s et à sa décadence? Voilà
quelques-unes des questions, que M. de Margerie veut examiner avec vous .. -· Puis, passant en revue les différents
arts,· il s'attachera à montrer le caractère particulier de
chacun d'eux, l'idéal que chacun doit poursuivre, et les
moyens qui sont donnés à.chacun d'y atteindre. Enfin, il
essaiera de comparer l'art moderne à l'art antique, et de
mettre en lumière les traits les plus saillimts qui les distinguent. C'est surtout ici qu'il se propose d'exposer en les
critiquant les principales théories esthétiqu-es, depuis celle
de Platon jusqu'aux plus modernes. Ce sera pour lui l'occasion de. s'élever contre deux
dont les œuvres
contemporaines ne nous révèlent que trop la funeste influence; l'une, que l'art est indépendant de la morale;
l'autre, que l'art n'a que faire de l'ipéal et ne doit viser
qu'à l'exactitude de l'imitation.-· Quel sujet plus oppor-'
tun, Messieurs? En quel tçmps, en effet, les vraies notions
de l'art ont-elles jamais été plus obscurcies, qu'elles ne le
sont aujourd'hui ; et la décadence des œuvres d'imagina-tion a-t:-elletrahi davantage cette défaillance des principes?
On voudrait seulement que cet enseignement. de M. de
Margerie (au ;lieu d·'être renfermé dans l'étroite enceinte
de notre Faculté), pût être entendu de tous les artistes.
Espérons·du moins que, plus tard, ce maître bienfaisant
consentira à faire de son Cours un livre, comme il l'a fait
avec tant de succès pour ses leçons de l'avant dernière
année sur la Famille et ses Devoirs. La fortune de ce dernier
ouvrage en effet lui présage,, pour tout ce qu'il voudra
donner désormais au public, l'accueil Je plus flatteur. Car
�-
-
ce livre a été partout goûté, comme il l'avait étéièi.Qu'iL
me suffise d'en faire mèntion devant vous. Mieux .que je ne
saurais le
dans cette salle même, le Président de.
l'Académie de Stanislas vous a dit, au milieu de vos applaudissements, tout ce que vous en penl')iez. Mais déjà, à
peine l'ouvrage avait-il paru, que chacun de
.s'em:·pressait d'enfaire.comme.un manuel quotidien.et un guide
pour l'éducati?n de ·ses enfants;· heureux ·d'y
dans toute leur fraîcheur èt leur vie ces leçons qui l'avaient
enchanté.
Histoire. M. Lacroix; l'an dernier, avait d'abord eu le
dessein d'embrasser dans un t.ableau d'ensemble l'histoire
de .France sous les règnes de Louis XIV, deLouis XV et de
Louis XVI, jusqu'à là date. mémorahlede 1789. Il voulait
s'attachèr surtout à démêler, dans cette étude du xvu"
et.dù·xvm" siècles, les causes de la grandeur et dela décadence de l'ancienne monarchie, et nous préparer ainsi à
mieux comprendre la Révolutionw. Mais, quand il. a vu de
plus près, et l'abondance des matériaux, et la grandeur des ·
.
r
événements, et l'importancè des questions qui s'offraient à
lui, il a reculé devant l'immensité de sa tâche, .et il s'est
borné alors à nous retracer l'histoire de Louis XIV; depuis
le momept où prince commenc._e à régner par lui-même; .
jusqu'à sa mort (1661-1715). C'est déjà une assez longue·
périoâe, et assez féconde en grands événements, où, d'ailleurs, l'édifice de l'ancien régime, à peine arrivé .à son
· complet achèvement, ne laisse que trop entrevoir déjàJes
causes de dissolution qui bientôt précipiteront sa ruine•
Après nous avoir indiqué ce que Henri IV, Richelieu et
Mazarin avaient fait pour préparer la grandeur de la ,
royauté en France; et celle dé la. France en Europe, le
Professeur s'est hâté de mettreen scène lejeune Roi, dis...
sipant, pour ainsi dire, par sa splendeur,les derniers ora. ges de Ja Fronde; et saisissant les rênes de l'Etat avec
ce
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autant de. vigueur que de succès •. Car Louis préside luimême à cette vaste et admirable réforme administrative,
qui embrasse pour les réorganiser tous les services publics,
et qui met en ses mains toutes les forces de la France, Vous
avez vu comme tout se plie à ses desseins, et sourit à sa
fortune. Comment ce prince ne se serait-il pas enivré cependant de 'sa toute-puissance, de l'idolâtrie de ses sujets,
et de l'admiration du monde? Aussi, l'ambition bientôt
commence à l'égarer : il aspire à ·la gloire des. conquêtes;
il déserte la politique traditionnelle de ses prédécesseurs;
il menacé la Hollande, inquiète l'Empire, et provoque
contre la France les coalitions,.qui jusqu'alors se formaient .
contre la maison d'Autriche. Car désormais l'équilibre du
monde est changé ; c'est la France, qui sera dès-lors condamnée à soutenir contre l'Europe conjurée des luttes
toujours nouvelles; pour l'accabler, elle verra le monde se
grouper autqur du prince d'Orange, cet implacable ermede
mi, qui prend habilement contre Louis XIV; le
Henri lV contre Philippe JI, et qUi par les désastres de. la
France prépare la prépondérance de l'Angleterre au xvm•
siècle. On sait comment l'indépendance et l'unité de la
patrie ont même été mises plus d'une fois en péril par les
revers, ·au milieu desquels ce .grand règne a expié l'abus
de sa première fortune. _:_.. Mais en même temps que la
France s'épuisait au-dehors dans ces guerres
au
dedans elle était hisse de ce despotisme, qui s'était usé
par
excès mêmes, et qui désormais avait perdu son
prestige. Nul. toutefois ne pouvait prévoir encore quelle
révolution terrible le grand Roi léguait· à ses successeurs.
- En étudiant une époque d'un si grand enseignément,
M. Lacroix n'a pas dissimulé sans doute les fautes de ce
règne à outrance; mais du moins ces erreurs de l'orgueil,
et les désastres qui en ont été la punition ne l'ont pas empêché derendre justice à tant de grandes choses, dont la
France est redevable à Louis XIV, et qui font, malgré tout,
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de son règne, l'une des plus glorieuses époques de nos
annales.
.
Plus tard M. Lacroix se réserve de reprendre cette his-:toire au point où il l'à laissée, pour la conduire à travers le
xvm• siècle jusqu'à l'explosion de ,89. - Mais, cette
année, le Règlement le ramè'ne àl'Histüire'Ancierrne. Jus:qu'ici il ne vous avait point eucore entretenus de la·
Grèce. Pour réparer cetoubli (qui, chez un ancien membre' de I'Eéole d'Athènes, pôûrrait ressembler à, de l'ingratitude), il a pris cette fois le sujet de son enseignement
dans l'histoire hellénique. Il se propose de retracer sous
vos··yeux la lutte gigantesque et vraiment ijéroïque, qui,
pendant trois siècles, mit aux prises laGrèce et la
et qui, commencée par la victoire de Miltiade à Marathon,
s'acheva· après tant de vicissitudes diVerses aux· plaines
d'Issus et d'Arbelles par l'épée d;Alexarrdre. Drame immense, qui met en présence les detJx nations au moment
· le plus intéressant de leur vie historique, et oppose dans
leur antagonisme le génie de la Grèce libre et la civilisa'tion du vieux monde Asiatique.· Car, ·p6ur mieux· comprendre la nature de cette inévitable lutte entre la Grèce
et l'Orient, le Professeur ne se bornera pas à êonsidérer
les faits par le côté pùretnentpoli(ique èt extérieur; mais il
ve_11t étudier le génie de chaque race, comparer leur•s
mœurs, leurs lois, leurs institutions, se rendre compte
enfin de ce que représente cette civilisation hellénique, qui
s'oppose avec tant d'orgueil aux barbarés de l'Asie. Peutêtre parviendra-t-iJc(en_ empruntant, pour éclairer ses re- ·
cherches, toutes les lumières de la science moderne), à
préjugés, que les Grecs ontaccrédités aù ·
sujet de leurs ·adversaires, et a· moritrer·que la nàtion Per..:
sane par sa civilisatiblr; bien que différente de celle 'des · ·
Grecs; était pourtant bien digne de cette suprématiê;
qu'elle avait conquise et qu'elle a longtemps gardée dans
Mais, err montrant sous un jour plus
l'Asie
4
�-
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vrai ce que fui ce pays de Zoroastre,, M. Lacroix ne saurait
toutefois dissimuler une prédilection bien naturelle ,pour la
Grècei cette terre prédestinée de la civilisation; et il ne
pourra qu'applaudir au triom.phe définitif du peupl'e, qui
sl:)mble avoir combattu pou da Ii bert( du monde, et qui a
plus qu'un autre contribué au progrès providentiel de
l'humanité.
Littérature Ancienne: -· Par une heureuse rencontre,
M.· Burnouf, dans son Cours de cette année, va côtoyer
lui...mêrue cette époque de l'histoire hellénique que ·
M. Lacroix a choisie pour le sujet·· de ses leçons .. Car il se
propose d'étudier l'Eloquence Grecque, laquelle, éclose
avec laJiberté, périt avec elle, et qui est comme l'ârrie de
ces grands événements. C'est à Athènes particulièrement
qu'il se plaira à recueillir les premiers essàis de la parole
publique; il s'attachera surtout à montrer, comment de
bonne heure, chez ce peuple artiste, les règles d'un art
savant et précis viennent se combiner avec les inspirations'·
du génie pour produire ces chefs-d'œuvre d'habileté et de
naturel tout.ensemble que nous possédons; Car, sachonslehien, déjàchezPériclès,l'artétait arrivé à sa perfection;
et les premiers rhéteurs n'ont. ett dès lor.s qu'à rédiger en
règles savantes une· pratique accomplie; A ce propos,
M. Burnouf compte bien reprendre quelques-unes de ces
questi.ons• ·si lon,gtemps débattues de l'éloquence et de la
rhétorique; il
voir, par quelles études particulières
etquelle discipline industrieuse, les Grecs; dès le commencement, ·se préparaient à la c,arrière si difficile et si ambitionnée de l'orateur,. sans que les règles minutieuses
auxquelles ils s'asservissaient aient jamais gêné le libre et
naturel essor de leur parole. Ce tableau de l'éloquence
grecque s'animera par Fétu de. ,dès œuvres immortelles,
que l'antiquité nous a légtiées, et le spectacle dramatique
des événements qui les ont suscitées.-· Après avoir suivi
·
�-
43 -·
'
cette histoire de l'art oratoîre depuis sés originesjlisqu.'à
]a niort de
le dernier champion de l' éloquence et d.e la liberté, le Professeur se propose de faire,
dans Je second semestre, une étude analogue de l'Eloquence
Outre l'intérêt éternel ·d'un tel sujet, les
auditeurs de
Burnouf savent combien les questions, qui
semblent souvent les plus usées, se renouvellent par sa
critique si originale et si pénétrante. L'antiquité n'a point
pour lui de secrets : ce qu'il n'en peut apprendre, ille
de.:vine.
'
Son .Cours de l'an dernier sur la Poésie Lyrique a été
pour nous tous comme tine révélation. Nous autres mêmes,
les vieux familiers de Pindare, ,dans quel monde d'idées
nouvelles M. Burnouf ne n()us a-t..;il pas introduits? Qui de
nous, en effet, se figurait ce qu'était dans l'antiquité
Grecque cette Poésie Lyrique, mélange merveilleux et puis- ·
sant de paroles rhythmées avec la musique? Après en avoir
rétabli
caractère essentiel et jusqu'ici méconnu , . ef
après avoir distingué cette poésie étrangère à tout système
de versification des divers genres poétiques, que le préjugé universel avait toujours confondus avec. elle,·. ir a ·
montré que les Grecs seuls avaient· rencontré les vraies
conditions de l'Ode; que,·· chez eux· seuls en' 'effet,' la
musique a été à ce point comme l'âme et la vie de la poésie
lyrique, que l'une et l'autre, dans leur histoire comme
dans leur théorie, ne sauraient être séparées. - C'est à
l'exposition de ces doctrines si neuves qu'il avait consaèré
son premier semestre. Dans le second, s'attachant à suivre
Ia Poésie lyrique, dans ses destinées, il, a fa:it voîr combien
les poëtes Romains av&ient déjà perdu le secret de sa
nature mystérîeuse. Mais à mesure surtout qu'on descend
à travers les bas siècles de l'antiquité et à travers le: Moyen
Age, la séparation des éléments constitutifs de la Lyrique
Grecque devient de plus en plus profonde; si bien qUe, .
pour les modernes, la notion même de ce qu'avait été cette
·ancienne poésie est entièrement perdue.
le
�44
-
Eri même temps que M.. Burnouf nous étonnaitdans sa
chaire par ses ingénieux aperçus, aux heures de loisir il
préparait une secopde éditiondesa Grammaire sanscrite
déjà épuisée et vivement réclamée par les savants; et il
publiait dans les
de l'Académie de Stanislas U!l
Mémoire justement remarqué ·sur l'accélél'ation ou le
ralentissement de la vitesse des courants électriques dans
, lesfils de nos télégraphes. Car c'est dans ces recherches
scientifiques., que ce curieux et universel esprit aime à se
délasser d'ordinaire de ses travaux
française. - Le cours de nos études nous
avait amené l'an dernier au seuil du xvme siècle. Ce n'est
pas sans appréhension (je l'avoue) que je suis entré dans .
cette phase orageuse des lettres françaises, qui excite l'enthousiasme des uns, la colère des autres, et qu'il est encore ,
aujourd'hui si difficile de
sans passion. Que de problèmes en effet, suscités . par ·ce mouvement. prodigieux
des esprits, restent encore suspendus sur nos têtes, sans
qu'il soit donné à personne d'en pénétrer la solution à
travers l'obscurité de l'avenir? Toutefois, le temps en a
déjà en partie criblé les doctrines. En bien des choses, le
xvme siècle a poussé .à bout, à travers les ruines, ses desseins de rénovation sociale ; et bons ou mauvais, nous
pouvons juger de l'arbre par ses fruits.
· Dans le tableau, que nous vous avons présenté de la
première moitié du siècle, Vol,taire a surtout attiré notre.
attention. Nous avons cherché à être juste envers ce roi
de l'opinion; nous n'ayons point entièrement répudié son
héritage.; mais n!)us avons cru qu'iUallait y savoir choisir.
En admirant son prodigieux esprit, son bon sens, son
talent plein de prestiges; en lui sachant gré de plus d'une
pensée généreuse, nous avons dû flétrir .l'usage qu'il en
a fait trop souvent et signaler sa pernicieuse influence. -.
Nous voici ar.rivé au point où le siècle va accélérer son
�...,_
45
cours ori}geux, 'en emportant dans ses eaux fangeusesles
restes du passé. Désormais, il semble, en effet/que l'esprit
de Voltaire soit devenu l'esprit de la nàtion entière.
Voltaire même est bientôt débordé par la tempête d'idées,
qu'il a le premier déchaînée; son épicuréisme sceptiquè
frivole- dérive de plus en plus vers un matérialisme dogmatique sans âme et sans Dieu. Cependant, .sous les sombres ilUSpices de cette philosophie du néànt,- la France
entière semble travaillée de la fièvre du changement; c'est
partout une incroyable ardeur de détruire tout ce qui
demeure du passé, pour préparer Iaplaèe à la reconstruction de la société moderne· sur un plan plus conforme à···
la raison humaine. Dans cette foule de sectaires acharnés_
à la ruine de l'ancien régime, j'entends pourtant une voix
discordante qui s'élève : c'est la voix de Rsmsseau. Mais si
le noqvel apôtre du progrès se sépare des Encyclopedistes,
et défend de sa parole éloquente les principes de la religion ..
etde la morale, c'est .pour se retourner avec plus de pas- ·
sion encore contre. les iniquités de l'ordre social et en
accélérer la chute. Rousseau sera le théoricien rèdoùtable
et le tribun de la révolution qui se prépare. Nous suivrons,
.cette année,.. ce mouvement des esprits jusqu'à la veille de
effervescence généreuse et
89 : nous assisterons à·
téméraire, qui emporte- les esprits confiants vers une
réforme sociale, dont le monde attend la justice et le
bonheur. ;Nous verrons .ces générations inexpérimentées se
livrer aux plus vaines illusions, ardentes à détruire sans
sàvoir pourquoi, avides de tout créer de nouveau, en
croyant que le monde peut se· transformer au.gré d'une
idée. Nous dirons quelle erreur a faussé tant d'espérances;
quel mal secret a corrompu les meilleurs dessèins; pourquoi tout s'écroule, sans que rien nf) se répare. Mais aussi,
parmi les ruines amoncelées, nous chercherons à
tout ce que nos pères. ont semé de germes généreux et
féconds, d'où devait sortir, après une effroyable tempête,
et
�-
46
--
. ' la société· moderne. Car les. crimes, ·où s'abimecette
époque, ne doivent pas nous voiler· le spectacle de ses,
grandeurs, ni tant de conquêtes définitivement acquises à
la civilisation. - Cette tâche a ses périls sans doute. Plenum opus àleœ (puis-je dire). et incedo per ignes suppositos
r.àeéri doloso. Mais d'une part, pour faire ce discernement
des idées qui ont dirigé et parfois égqré nos pères, nous
sens
avons la leçon de l'expérience; d'autre ,part, je
soutenu par votre sympathique confiance. Vous respectez,
vous aimez toutes les opinions honnêtes et sincères, alors
même que vous ne "les partagez pas entièrement; et la
parole loyale d'un homme, qui cherche le vrai de bonne
foi, est tOujours écoutée ici aveefaveur.
, Littérature étrangère. - M. Mézières, l'an dernier,
étudiait la Littérature Italienne, en y recherchant particulièrement cette inspiration vivace du sentiment national, .
qui, après avoir com.me fermenté depuis des siècles au
et avoir été
cœur de. tous les grands hommes de
l'âme de leurs productions les plus originales, a fini par
l'explosion dont nous sommes aujourd'hui les témoins.
C'est l'influence des lettrés, en effet, qui a
l'Italie
à l'independance, comme la France à la révolution. Depuis
vœux- enflammés l'affranchisseDante, qui appelle dè
ment de la patrie italienne, tous ses grands· écrivains,
Pétrarque, Boccace, Machiavel, ont poursuivi le rêve d'une
Italie délivrée dés barbares et enfin unie, grande et libre.
Que les invasions de l'étranger, que les discordes intestines, que le morcellement du territoire ne soient pas parvenus à effacer jusqu'au nom de l'Italie, c'est au culte
commun de la nation pour ses grands poëtes nationaux,
qu'il faut en. grande partie l'attribuer. C'est encore la
plainte .que de loin en loin les écrivains jettent
ciel,
c'est
protestation contre les malheurs de leur pays,
qui interrompent Ja prescription de la servitude. Chose
�-
47
étrange même! au delà. des
le
;de la
patrie semble
les destinées des 'lettres
au temps où les·
pour se rantrr1er avéc .·
elles. Voyez, en effet, au xvn• fit au'
sièéles, qù '
littérature ne prodüit plus que des i:éùvres frivoles· où
pédantesques, on dirait que le cœur de la nation
'
de battré. A la fin du siècle dernier, au contraire,. sur ·cet .
horizon longtemps obscurci, apparaît soudain un' génie
les
et les âmes èngourdies:
original qui va
c'est à sa passion pour la liberté et_ p<11fJ!Îe, ·q"!l;À.lfiéri
doit tout son éclat et --sa puissance; et il semble, qv'à so'n
appel, l'Italie entière ait frémi depuis les Alpes.jùsqu'à.
l'Etna. Sam; doute les sentiments et les idées semés par le .
poëte germeront plus vite dans l'ardente
de la ·
Révolution française, qui pour un tewps entraîne l'Italie
dans sa destinée, lui qonne ses libres institutions
,de
l'esprit de 89, et réunittous ses enfants sous un. même
drapeau. Mais c'est depuis ce temps surtout; que la vieille,
idée, la vieille passion d'une Italie enfin rendue à ellemême, et unie pour la défense commune de son indépendance, n'a plus cessé. de grandir
cœurs i en dépit
de l'oppression étrangère, . cette religion de la patrie a
·multiplié ses apôtres, ses martyrs.
qùi'inspire
à Manzoni ses romans pleins d'une ironie arp.ère .contre la
domination étrangère, à Leopardi. ses odes enflarrùnées;
C'est pour cette emise sacrée, qJI'Ugo Foscolo :valanguir
dans la pauvreté et l'exi] ; que C?nfaloniéri est attaché au .
. pilori; que Silvia Pellico d$pédt ·.au Spitzberg ·
ce
carcete duto, que nous avons tous
de 110s J:)leÙrs.
Ces études empruntaient des événements actuels nn inté-:
rêt plus vif et les éclairaient d'une lUmière nouvellè. · . .·
Cette année,· M. Mézières, p'our obéir au règlement, qui
. l'oblige à chercher de nouveaux
cqmpte, VOQSrame. ner en Angleterre. Quel contraste? Vous quittez l'Italie, si
mobile, si imprudente, si amoureuse de chimères, si pas- · ·
a
la
�-
48
__;.
sionnéè, pour visiter peuple.le plus sensé, au contraire,
le plus pratique et le plus opiniâlre en·
C'est
I'espr,it même,
.sont les mœurs. de Ja nation anglaise,
què le Professeur cette fois sç propose surtout d'étùdier
dans les o1,1vrage,s de ses écrivains. Pourçela, il s'attachera
de préférence
théâtre, aux. romans et au ;x. correspon-da]lces. Car, si l'on a ditque la littérature d'un peuple est
d'ordinaire Urie image deses mœurs, c'est da,ns les œu.vres
de ce genre particulièrement, que l'on peut. mieux saisir
traits caractéristjque:; et la physionomie originale d'une
société. M. Mézièr.es veut suivre
tour
dans
sa vie privée et sa vie publique. Le Vicaire de ll' akefi.eld!
Clarisse HarloU)e, Tom Jones, nous ouvriront l'intérieur
de la famille ; nous y verrons des. mœurs sévères sans
doute, mais souvent jusqu'à la dureté, des caractères fortement tremp$s; mais, à .côté de ces vertus viriles, d'es vices
souvent non moins énergiques dans leur.grossièrefé. Mais
surtout, à la source de presque toutes les qualités bonnes
ou mauvaises de cette forte race, nous retrouverons l'orgueil, qui est comme la maladie générale et tout ensemble
la yertu et ie ressort d.e la société britannique. Car, si
l'Anglais par son arr.ogance est insupportable aux autres,
c'est là. aussi qu'il puise cette conscience de la dignité
humaine et cette initiative puissante, qui lui ont fait faire
tant de grandes choses. En somme, c'est encorè dans la vie
privée, que nous aimerons mieux le fréquenter. On respiré ,
en général dans les romans anglais comme dans une pure
atmosphère d'idées morales ;
y vit le plus souvent en
compagnie d'honnêtes gens, et l'on en sort meilleur : on
adn:iire lê pays qui fournit à ses romanciers de telles peintures de mœurs, et qui sait lui-même s'y complaire. Ce
n'est pas pourtant que l'Anglais., même quqnd nous le suivons ainsi dans sa· vie domestique, nous .séduise sans ,
réserve; mais là du moins, sans gagner notre sympathie
(pour céla il diffère trop de n6us), il force notre estime.
au
�-.·
49
C'est assurément son meilleur côté. Considérez-le en effet,
après cela, dans les relations de la vie publique et surtout
dans ses rappwts avec les étrangers ; étudiez..,le, par
exemple, dans lé Spectateur d'Addisson, le Voyagesentimental, et particulièrement dans les Lettres de Lord Chesterfield, et vous serez frappés, avant tout, de son âpreté
hautaine et de son égoïsme. Mai3, c'est ·principalement
dans le domaine de la politique, et lorsque M. Mézières
étudiera les luttes parlementaires, les actes et les paroles
d'un Burke, d'un Fox et d'un Pitt, que 'vous verrez éclater
dans sa brutalité cette personnalité arrogante qui caractérise le patriotisme anglais. Ici, plus de justice, plus de
respect des droits d'autrui; encore moins de sympathie
généreuse. ,Ces vertus de la vie privée ne sont plus de mise
dans la politique. L'intérêt de l'Angleterre est la loi
suprême : tout y doit être· sacrifié : et cette liberté même,
que le peuple Anglais pratique chez lui avec tant de bon
sens, il ne l'aime que pour lui, et l'étouffe sans pitié partout où elle poun·ait ailleurs créer un danger pour sa
grandeur. Tout en réprouvant, Messieurs, cet odieux
patriotisme, et en nous montrantjustement fiers que notre.
France ait pris, dans les destinées du monde, un tout autre
rôle, ne soyons pas injustes cependant envers cette grande
nation anglaise, et que cela ne nous empêche pas d'admirer les exemples de sagesse, de bon sens pratique et de.
dignité, qu'elle nous donne.
Par ces Programmes, Messieurs, vous pouvez apprécier
la fécondité des ressources, avec lesquelles notre Faculté
s'efforce de renouveler chaque année sori enseignement.
Du reste, l'intérêt qu'y prend cette ville intelligente et
polie stimule encore notre zèle. Il n'est guère de villes en
France, en effet, où les Cours des Facultés aient été jusqu 'à
présent mieux suivis. Nancy a parfaitement justifié par là
sa prétention à redevenir un centre de hautes études; la
.
�50
·des Cours est entrée désormais, •je ·l'espère,
dans les habitudes et dans les rriœurs'; ·et j'ai pfus d'une
fois ouï dire, que >l'on seritirait ici un vide irréparable, si
jamais devait disparaître cette fête des esprits sérieux; En
vous voyant aujourd'hui même vous presser autour de
nous dans çette enceinte, je reconnais avec bonheur qu'ici,
du moins, notre temps n'est pas encore devenu aussi
étranger aux pures jouissances de l'intelligence, qu'on le
dit généralement. Non, malgré ses miracles de chaque
jour,· la civilisation matérielle ne saurait suffire à elle
seule et supplanter la civilisation morale. Qu'il y ait saüs
doute bien des àn'les vulgaires, entièrement absorbées aux
intérêts de l'existence matérielle et qui ne voient rièn au
delà, j'en conviens. Mais aussi il y aura toujours parmi
vous de ces natures généreuses, que cette vie de langueur
et d'hébétement ne saurait étouffer, et qui tressaille'ront
toujours, quand on ramènera leur regard vers le ciel.
Le palais de l'Académie, qui s'achève près d1ici, té..-.
moigne aussi
côté du culte, que cette noble
a
gardé aux choses de la
Les Muses vont y trouver
·un temple splendide: Pourvu que la faveur publique, qui
les entourait jusqu'ici dans leur pauvre asile: les suive sous
ces lambris. Car ce n'est point tant la magnificence du temple, qui réjouit les regards de ces filles du ciel, que le nombre de leurs adorateurs; Or, tout en se montrant heureuses
de la piété de celte ville à leur égard, lesbienfaisantesDéesses
voudraient plus encore. Elles aimeraient surtout à comptèr parmi leurs fidèles un plus grand nombre de jeunes
hommes. C'est à eux, en effet, que
sont particulièrement destinés. Ce sont eux, qui, au début de la vie
active, auraient plus que personne besoin de se prémunir
par une forte. éducation libérale contre les tendances du
siècle, et de venir par intervalles oublier ici dans la contemplation des vérités éternelles 'Jes choses de la terre.
Outre les fruits, qu'i!s pourraient recueillir dès à, présent
�-
5t
de ces généreuses études, ùls savaient. seulement queUes
ressources 'on se prépare en outre pour la suite de la vie,
en contractant de bonne heure avec les lettres une de ces.
amitiés, qui doivent être plus tard si fécondes en. douceurs
et en consolations de toute sorte. « Ah ! Monsieur (disait·
Talleyrand à une personne .qui s'excusait d'ignorer le ·
whist) quelle vieillesse vous vous préparez ? Le mot était
il est d'une profonde vérité.
piquant: appliqué aux
-· Mais à vingt ans, en pleine activité, on ne songe pas aux
lieures du repos nécessaire; en. pleine espérance, on ne
s'imagine pas qu'on puisse jamais ni souffrir, ni vieillir.
La vie, jeunes gens, se chargera de vous donner .malgré
vous cette triste et rude expérience. Heureux alors, ceux
qui auront appris à' temps ce· que les lettres nous tiennent
en réserve de remèdes pour nos blessures ! Il y a tant de
maux, en outre, qu'on trompe, en les oubliant: les lettres
seules donnent cet oubli.-· Il sera temps d'y recourir alors,
dites-vous. ·Non, non: il faut les avoir aimées de bonne
heure, pour savoir y revenir un jour, quand on aura vu le
fond de la vie;
·
Venez donc, jeunes. gens, venez'le plus souvent que ·
vous pourrez dans cet asile consacré au culte des lettres,
Edita doctrina sapientum templa serena,
comme a dit le poëte. Venez y oublier un moment les misères dè la vie quotidienne, et y respirer un air plus pur.
}ci du moins, vous apprendrez à vous retrouver vous-mêmes;
·ici tout ce qu'il y a dans vos cœurs de généreux prendra
son libre essor, et vous échapperez un instant par la pensée
à cette réalité mesquine (qui, pour être la loi de riotre vie
ici-bas, n'est pourtant pas la vocation de notre âme) pour
vous élever vers les sphères idéales. Ici l'on vous entretiendra de la vie morale et des instincts plus nobles et
ment'divins, par lesquè!s notre cœur protèste de sa céleste
origine et de son immortelle destinée. Ici encore, on vo4.s
�52
-
transportera ·en esprit a:u milieu- des grâi.ldes scènes du
passé, dont l'expérience doit servir à éclairer vos pas dans .
le présent et vers l'avènir. lcienfin-, on vous prodiguera
les trésors .de toutes les littératures; et vous apprendrez à
goùter de plus en plus le commerce de ·ces orateurs, de
ces poëtes, de ces grands écrivains de tous les siècles, auxquels il a été donné d'instruire èt d'enchanter le monde
parJeur parole, et dan.s les ouvrages desquels on sent tou..:
jours respirer leur âme et leur grand cœur palpiter.
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77
�RAPPORT
SUII
.L'ANNÉE SCOLA1RE
PRÉSENTÉ PAR i\f. En. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE .DE MÉDECINE ETDE PHARMACIE·
AU
. CONSEIL ACADÉl\HQÛE
DANS LA SESSION DE NO.VEMBRE 18$0.
MoNsiEUR LE RECTEUR,
, Le. Conseil Académique de Nancy a ·consacré plusieurs
séances, lors de sa session en juin dernier, à un examen
sérieux prolongé des questions qui se rapportent à l'organisation des· Ecoles de médecine et de·
Les
principes exposés par l'Ecole de Nancy, dans un travail
ordonné par S. E. le :Ministr:e de l'Instruction publique,
ont obtenu l'assentiment du. Cons.eilet ont étéreproduits
dans le rapport de sa commission.
sqnt tout
récents et comme
semble pas possible que les vœux
exprimés par toutes lès Ecoles de médecine, avec un ensemble qui en :f'évèlè l'importance, ne motive,. prochainement;
une étude approfondie au.sein du Conseil imp.érial, il. ne
�_. 54
-.
paraît pofnt nécessaire de reproduire, en ce moment, les
considérations émises soit par l'Ecole, soit par le Conseil
· · '
Académique, depuis plusieurs années.
Je vais donc me borner·, dans un court rapport, à l'indi- ,
cation des faits principaux qui se sont produits en 1859-60,
en exprimant de nouveau ]a pensée que ces faits ne peuvent
avoir beaucoup d'intérêt pour les personnes qui n'ont pas
le devoir de les étudier.
· Mais auparavant, permettez-moi, Messieurs, de vous
rappeler la perte considérable faite par
de Nancy
dans la persom:le de J'un de ses Professeurs titulaires.
Au mois de mars dernier j'ai cherché, devant la tombe
de M. Laurens; à retracer le noble caractère de notre.
collègue, en fCJ,jsant connaître à ses concitoyens de SaintMihiel plusieurs faits dont le souvenir devait honorer la
mémoire de notre ami. La presse a déjà reproduit cette
appréciation et je dois, dans cette réunion, me borner, plus
spécialement à rendre hommage au talent du jeune professeur. M. le docteur Laurens était un homme honorable,
loyal et très-ferme dans le devoir; apte à tous les genres·
. de recherches intellectuellês, il brillait dans l'exposi-tion toujours judicieuse, exacte et claire des sujets qu'il
était appelé à traiter. Bien que 1\I; Laurens n'ait produit
aucune .œuvre définitive,. sa mort a été une perte .pour la
Forcé, en effet, par les ·exigences de ses mandats de
s'occuper, successivement, d'anatomieet de physiologie, de
botanique et de physique, de matière médicale:et de thérapeutique, notre laborieux collaborateur allait .seulement
recueillir les fruits scientifiques dè ses nmpbreux e.fforts.
Mais · bien que sa carrière ait été arrêtée fatalement,
M. Laurtms doit rester dans votre souvenir comme un profess.eur éniinent. C'est à lui, en grande partie, que l'Ecole
de médecine de Nancy doit le mérite d'avoir pu, de f 850 à
1855, satisfaire â toutes les exigences créées
les be.soins de Fenseignement scientifique qu'elle avait, à cette·
�....--
55
-
4
époque, élevé à un niveau satisfaisant a:Vec·lesseÙJes res:""
sources de son personnel enseignant.
La chaire laissée vacante par M. Laurens a été occupée;
à titre provisoire, pendant te semestre qui vient de finir,
par M. Deléominète, professeur suppléant.
Des faits. de l'.exercice écoulé les plus importants, en
apparence, sont ceux qui concernent le nombre des élèves
et celui des inscriptions.
Soixante-trois élèves ont pris à Nancy, 163 inscriptions
et ces chiffres prouvent que non-seulement il y a eu arrêt
dans la diminution observée partout, depuis. quelques
années, dans le nombre des étudiants en médecine, mais
aussi qu'un mouvemenUtscensionnel a commencé de nouveau. Foi't de la prospérité actueHe de l'Ecole, je crois
devoir dirè la vérité tout entière au sujet du nombre des
élèves, dans les Ecoles de médeci!Je et de pharmacie, qui
paraît à tort, à quelques personnes, l'indication principale
de la valeur d'un établissement de cet ordre. Sans aucun
doute, il importe que le nombre des étudiants .soit assez
considérable pour assurer daps chacun des cours l'émulation parmi les élèves, et pour permettre aux Professeurs
d'élever à un degré suffisant le nivean scientifique de leur
enseignement. Mais lorsque ces résultats importants sont assurés, il n'y a plus lieu de se préoccuper du chiffre des élèves,
et il faut même redouter que leur nombre ne devienne trop·
considérable, car alors les avantages inhérents aux établissements régionaux disparaîtraient, et chaque élève n'étant
plus guidé personnellement par ses professeurs, à ·tous les
degrés. de ·la hiérarchie de l'enseignement, serait rejeté
dans la foule et par conséquent dans un isolement intellec• · .
tuel.
Ce résultat, il est vrai, ne peut être observé à Nancy; la·
circonscription académique ne comprend que quatre départements et cette partie de la France ne peut
.
indéfiniment de
élèves, car pour obtenir ce ·
�56
· résultat, · d'année en année, il faudrait exciter, outre ·
mesure, la vocation médicale, ce qni, en donnant un
nombre de .praticiens supérieur aux besoins du pays,
pourrait entraîner au grand détriment des populations, et
par des n1otifs faciles à deviner, l'abaissement de la dignité de ]a profession médicale. On doit donc observer,
dans des périodes de temps assez restreintes, des oscillations notables. dans le nombre des étudiants, et depuis un
quart de siècle nous l'avons vu à Nancy passer de 25 à 75.
Si .J.'on
compte des faits locaux et si d'autre part il est
prouve, avec la plus complète évidence, que, désormais,
tous les élèves .en médecine ne peuvent plus recevoir dans
quelques grands centres, seulement, l'instruction telle
qu'elle est comprise aujourd'hui; si l'on est convaincu que
c'est dans des centres secondaires que près de la moitié
des étudiants doit aujourd'hui apprendre l'anatomie, et voir
de près les malades, la question du budget des Ecoles de
médecine ne motivera plus, à l'avenir, de bien longues discussions. Le bon sens, en effet, ne peut exclure les Ecoles
cle médecine des conditions dans lesquelles se trouvent les
autres Ecoles du gouvernement. Si dans celles-ci, à raison
des besoins reconnus dans les div':'rses administrations, le
nombre des élèves subit une reduction momentanée, il ne
vient à l'esprit de personne de restrèindre les ressources
dt1 budget relatif à l'enseignement, et par conséquent de
diminuer la valeur de l'instructions NuL ne pense que les
élèves. en cours d'études doivent être moins savants parce
qu'ils sont moins nombreux. Il faut que l'on sache donc
partout, aujourd'hui, que les Ecoles de médecine et de
pharmacie ne doivent pas songer à briller par un accroissement indéfini du chiffre de leurs élèves, qu'elles doivent
même se garder d'en accroître fatalement le nombre et
songer que leur mérite réel se trouve dans la valeur de
l'instruction donnée aux étudiants d'une circonscription
définie.
'
�57
Cette dernière pensée me ramène, à vomrparler du tra:....
vail des élèves de Nancy, durantla dernière année/Vous
connaissez si bien; Messieurs,. les détails et l'ensemble du
système
emprunté par J'Ecole de Nancy aux:
grands établissements de l'Etat, qu'if rotY paraît superflu
d'arrêter votre attentioli sur Jes règlements'" et qu'il me
semhle plus utile de vous montrer,. tout de suite, les avan-·
tages de ce système,. en vou& expo1>ant les résultats: princi.:..
paux des examens de fin d'année. Sur 29' élèves qui, ont
été en mesure d'aborder ces épreuves trois seulement ont
été ajournés. Ces excellents résultats doivent certainement
être rapportés aux réglementations intérieures qui
. à la fois l'assiduité et le travaiL Comme corollaire de ce
qui précède, il faut ajouter que deux e·lèves. ont été privés
d'inscription pour cause d'absence aux cours. Pour accroî"'
tre là somme du travail individ1;1el,J'Ecole a porté, récem'-"
ment, une
attention sur les conférences dont j"a:i
. cherché, lors de la séance de n:ovembre f 859, à vous expli•
quer le mécanisme et pour l'an prochain elle a fixé, avec
soin,, le jour de ces exercices, afin que les éliwes IJU'Ssent
en profiter â'une. manière plus certaine encore' que par' le
passé.
·. / Si des résultats' annuels,- IiQus
Messieurs, aux
examens professionnels, noustrouvons·, clans les faits relatifs
aux sessions de septembre dernier,, la preuve de la· justesse ·
de certaines idées, émises par l'Ecole daJns son travai:l' de
juin 1859 {1). En }?emarquantq:ue presque tou:s les élèves de·
Nancy suivent honorablement la' voie dn doetC'n·at, il est
prouvé par cela même que l'enseignement peut s'appliquer .
à la fois à cette catégorie
à celle qui am-hi...;
tionne seulement le titre d'officier de: santé:. .
· En septembre 1860, deux candidats: se: Sl)rnt inscrits poul'·
l'obtention de ce dernier titre et l'un d'eux reçu, déjà,dans
(1). V. De l'organisation des Ecoles préparatoires de médecine
pharmacie. Nancy, i9 juin 1860. Brochure in.:s• de 82 pages.
de
�-
58
un autre· centre .académique s'est présenté en vue d'un ·
chàngement de résidençe. Dans cétte même session, 43·
sages-femmes ont obtenu le certificat d'aptitude professionnelle. Dans la session ouverte, quelques jours après
celle dont il vient d'être question, pour les candidats aux
titres de pharmacien et d'herboriste, le nombre des candidats
a été également fort restreint Deux pharmaciens. seulement ont reçu leur•· diplôme et aucun examen d'herbo- _
riste n'a eu lieu.
Toutefois, Messieurs, ne
pas la foule absente
des candidats aux titres de pharmacien, pas plus que nous
nombre de candidats au titre
ne devons désirer le
d'officier de santé. Le chiffre des praticiens des divers
, ordres doit se proportionner sagement aux vides qui se
produisent soit dans la pratique de la pharmacie soit dans
la pratique médicale. Le rôle de médecin s'accroît et se
développe de pfus en plus ; il ne se borne plus au soulagement et à ht guérison des individus ; le médecin devient le·.
conseiller indispensable dans une foule de questions administi·atives et sociales et, par cela seul, on peut juger
combien les progrès de ]a médeèine ont été étendus et féconds. En songeant aux exigences multiples imposées de
nos jours à ·la profession médicale, on s'a1)erçoit qu'il ne
faut pas trop d'appelés, parce qu'il n'est pas possible qu'il
y ait une foule de vrais élus, au point de vue de la science
et de 1a moralité. Chacun, disait tout récemment M. Dumas,
est Jibre de sortir.de sa èaste, celui-ci pour monter, celui-là
pour descendre, et ilajoutait un mot q!-IÏ
paraît devoir
'être présent à Fesprit des praticiens, et qui, aussi, ne doit
pas être oublié au point de vue de leur recrutement : c'est
le travail etle, mérite qui assigne le rang, c'est la dignité de
la vie qui le conser_ve.
�PRIX
ACCORDÉS PAR S. E. LH
PUBLIQUE, -
MENTIONS
MINISTRE DE
HONORABLES.··- RÉSULTATS
DU
CONCOURS.
Prix et llentions honorables.
Les Professeurs de l'Êcole de médecine et de pharmacie, réunis en
Conseil, le 22 octobre 1860, ont décerné les récompenses annuelles
dans l'ordre suivant:
1o ÉLÈVES EN MÉUECINE.
A.NNJI!E D'ÉTUDES.
Prix •.
M. BARTHÉLEMY (Jules), de Nancy (Meurthe).
M. ZABÉ. (Emile), de Cirey (Meu.rthe}.
Mention honorable.
M. PERRIN (Alphonse), de Metz (Moselle).
Prix sp6eianx ponr la rédaction des observations elinlqnes.
DEUXIÈME A.NNJI!E D'ÉTUDES,
Pri'x. M. MoREL (Léon), d'Apremont {Meuse.
1
Mention honorable.
RoBERT (Gustave)) de Saint-Mihiel (Meuse).
TROISIÈME
ANNÉE
D'ÉTUDES.
PritJ·. M. FLoRENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous-Vaudémont
(Meurthe).
�GO
2° ÉLÈVES EN PliARliiAClE.
Mention honorable.
· M. AaTrssoN (Emile),de Rosselange (Moselle).
A la.suite du. contours ouvert pou,r la pla.ee dtaUle: dnœ cuüus de nltédettine opératQi,Fe,. a é'té nommé
l\1. FLORENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous- Vaud'êmont (Meurthe;.
�NANCY, ;mprimcl'ie de veuve lU YBOIS, rue du faub. Stanislas, 5.
�
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Title
A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Language
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fr
Type
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
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Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/fd33b7373dc35438c4d0f3df6f6475d6.pdf
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PDF Text
Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DE L! SEANCE.
La séance solennellè de rentrée des Facultés des Scien- ces, des Lettres et de rEcole de médecine et de pbarrmicie ·
de Nancy, a eu lieu le mardi 20 novembre, sous la Présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
.•
A onze heures, la messe du Saint-Esprit, célébrée par
Mgr de Nancy, réunissait dans la chapelle de l'Evêché, la
· plupart des Membres du Conseil Académique et les Professeurs. ·
L'ouverture de la séance a eu lieu à midi dans le grand
sàlon de l'Hôtel de Ville.
M. le Recteur était entouré des quatre Inspecteurs de
son ressort, des Doyens ,des Facultés, du Directeur de
l'Ecole de médecine, des. Professeurs des divers corps enseignants et des Secrétaires de l' Admînistration.
Son Excellence le Maréchal Canrobert, accompagné'de
�-
6-
son état-major, M. le. premier Président,
le Préfet de la
Meurthe,. Mgr l'Evêque de Nancy, M. le Procureur général,
M. le ·Maire de la ville, M. Drouot, .député, des Membres
'du conseil académique, du clergé, de la magistraturè et
des sociétés savàntes, enfin un public nombreux et choisi,
ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie •.
M. le Recteur .a ouvert la séance par une allocution et
a donné successivement la parole à M. Godron, Doyen de
la Faculté des Sciences, à M. Benoit, Doyen de la Faculté
des Lettres, et à l\t Edm. Simonin, Directeur de l'Ecole
de médecine.
La cérémonie a été close par la proclamation des prix .
accordés par S. Éxc. le Ministre· de l'instruction publique
et des cultes, àux Etudiants en médedne et en pharmacie.
�
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1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Procès-Verbal de la séance
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MÈSSIEURS,
Je suis heureux d'ouvrir è-ette année, comme je le faisais
l'au dernier, les travaux de nos écoles sous les auspices
du Maréchal illustre, de l'homme, de cœur et d'intelli...
gence dont le suffrage est un si grand honneur, en pt·ésence de cette imposante assemblée, où se pressent les
représentants les plus éminents de l'arrnéé, de la magis"'"
trature,. de l'administration, de ·la religion et avec eux
l'élite d'une population intelligente et polie.
Avant de donner la parole aux savants rapporteurs que ·
vous allez entendre, je voudrais indiquer, en peu de mo,ts,
· le but de ce haut enseignement dont ils ont à vous entre·
tenir.
En effet, savoir où l'on va, est en toute chose,
point
sur lequel il convient d'arrêter tout d'abor.d son attention.
Parmi les êtres créés, il en est, et c'est !e plus grand
nombre, qui semblent soumis à une obéissance absoh1:...
ment passive. Asservis aux forces du dehors, ils accomplis·
un
�-. 8 . sent docilement des desseins· dont _le secret leur échappe.
Ils se roeuvent, mais une volonté ·supérieure à eux les
dirige. L'astre qui décrit son orbite, la pierre qui se
che d'une tour et tombe à son pied, l'arbre qui végète,
sont marqués de ce caractère. L'homme, au contraire,
choisit librement sa route. On a pu, à un point de vue élevé,
dire de l'humanité : elle s'agite et Dieu la. mène. Il n'est
pas douteux,,cependant, que chacun de nous ne soit dans
une certaine mesure, doué du privilége de se marquer un
but et de se tracer à lui-même sa voie.
Permettez-moi, Messieurs', de' vous dire à quelle occasion ces réflexions me venaient à la pensée. Vous me pardonnerez, je l'espère, à raison de l'importance du sujet, de
me laisser aller· à cette digression.
J'étais, il y a quelques mois, dans·une propriété du midi
de la France, de cette contrée où les rayons d'un soleil
ardent donnent à la végétation tant de vigueur quand un .
peu d'humidité vient en aide à l'action vivifiante de la
chaleur. Près de moi, un cheval aveugle faisait tourner la
roue d'un manége, dont le mouvement élevait dans un
réservoir des eaux; qui partaient de là pour se répandJ:e
dans toutes les parties du domaine et y porter la fraîcheur et la fertilité. Prêtant au malheureux animal, qui
aœomplissait tristement sa tâche sous mes yeux, la faculté
de
je me demandais .ce qu'il
penser du
sort auquel il était condamné. Tourner ainsi continuellement sur soi-même ! poursuivre dans les ténèbres une
œuvre dont rien ne fait entrevoir l'utilité ! Que de raisons
pour accuser une destinée qui, sans motif, la pauvre bête
pouvait le croire, lui impose tant de fatigu·e et tant d'ennui ! à deux pas de là, cependant, ce travail faisait
toutes les magnificences d'une végétation méridionale, des
fleurs, des fruits, d'épais ombrages, d'abondantes récoltes, tels étaient les résultats d'un labeur en apparence si·
ingrat.
�9 Grâce à Dieu, notre condition n'esfpas celle du· cheval
de manége. Souvent il
est donné de savoir où tendent
nos efforts, et de marcher vers un terme que notre intelligence aperçoit, que notre volonté sait. atteindre. Quelquefois pourtant nous perdons de vue la lumière qui dirige
habituellement nos pas. Nous sommes alors tentés, sous
l'impression de ces incidents monotones qui reviennent
chaque jour les mêmes; de nous abandonner au détoura.;..
gement et au doute. Rappelons...:nous dans ces moments
de défaillance l'animal qui ·tourne sa roue. Ce souvenir
sérieusement médité et bien compris nous rani:rnera.
Je reviens, Messieurs, au véritable sujet dé cette allocu-.
tion, et, sans parler davantage de la vie humaine en géné:ral et de la fin qui lui est assignée, je me demande quel
est, en particulier, l'objet de l'instruction supérieure.
· Un premier point est évident. Le but de I'enseigqement.
ses méthodes, ses procédés changent
le temps et-suivent, dans ses phases diverses, la marche de la civilisation
et des idées.
Supposons qu'Aristote, chargé 340 ans avant notre ère de
l'éducation d'Alexandre, ait alors
la liste des connaissances qu'ji voulait communiquer à son ro-yàl élève. Les
traditions de la mythologie ; quelques théories sur le vrai,
sur le bien, sur le beau; des chefs-d'œuvres littéraires
immortels, mais en petit nombre ; les premiers éléments
des sciences ; peut-être un aperçu des systèmes philosophiques et religieux de l'Egypte et de l'Inde; voilà ce que
ce programme aurait contenu. ,
A trois cents ans de là, lorsque la jeunesse de Rome
allait chercher à Athènes le complément de SQll instruction, quand Cicéron donnait à son fils ces conseils qui
sont arrivés jusqu'à nous, le cercle commence à s'élargir.
Je franchis dix-neuf siècles et j'arrive à. notre époque.
Vous savez, Messieurs, combien s'est agrandi le domaÎ'ne de la, science. Je ne voudrais pour preuve de l'im-
�fO ·-
mense accroissemen.t qu'elle a reçu que les huit cent
mille volumes· de la bibliothèque impériale ; le nombre
au moins égal de brochures qu'elle offre à la· curiosité
du savant; ses quatre-vingt-cinq mille manuscrits; cette
multitude de pièces et de documents historiques qu'on ne
peut évaluer à moins d'un million. Nous sommes loin du
temps où Charles V montrait avec m:gueilles neuf cent dix
ouvrages dont ce dépôt se composait, au moment de sa
fondation.
, Aussi, qui oserait aujourd'hui annoncer, comme le faisait en 1486 Pic de ]a Mirandole, qu'il soutiendra une
thèse sur l'universalité des connaissances humaines, de
omni re scibili. .
A la vue de ce développement sans limite de la science,
il en est qui sentent faiblir leur courage. Se disant à euxmêmes qu'il n'est pas d'intelligence assez puissante, de
· mémoire assez vaste, pour embrasser tant de faits divers,·
ils se bornent à quelques études qui leur promettent des
· résultats d'une utilité pratique. Et pourtant : << quiconque
>> s'isole et s'enferme dans un ordre d'idées tout spécial,
» saris nul égard aux autres sciences, ne sera jamais qu'un
>> esprit exclusif. Or, il est rare que les esprits exclusifs se
>> place11t dans le vrai. >)
Ces paroles, Messieurs, beaucoup d'entre vous les reconnaissent. Je les emprunte au savant prélat que nous sommes heureux de voir à cette fête. Il les adressait, dans une
occasion récente, à nos élèves du lycée de Nancy, pom:
leur faire comprendœ les dangers d'une instruction incomplète. «C'est, disait encore l'éloquent orateur, un préjugé
>> de croire que les connaissances multipliées sont néces» sairement confuses; comme si on ne pouvait les unir par
>> quelque endroit de manière à en former un magnifique
» et lumineux faisceau ; disons, au contraire, qu'on le
» peut et qu'on le fait, et c'est en cela même que consiste
» la vigueur de l'esprit qui, dominant toutes ses connais-
�H
)) sance du haut d'unprincipe unique, distingue alors sans
>l peine leur point de ralliement et de divergence, leur va>> leur et leur fécondité respective. Y a-t-il rien de solen>> nel comme. ce spectacle de toutes les sciences humaines
l> se rassemblant sous un seul coup d'Œil et s'éclairant
· >> l'une par. l'autre ? ))
Je me suis permis cette citation, que vous n'aurez pas
trouvée ]ongue, parce qu'elle montre avec urie grande
autorité de langage, un rare bonheur d'expression, le but
et le véritable esprit du haut enseignement.
En effet, Messieurs les Professeurs, vôtre mission, telle
que je la conçois, est surtout de rendre plus facile, à ceux
qui viennent s'instruire auprès de vous, J'accès de ces
régions élevées et sereines, d'où l'œil de l'entendement
planant sur la variété infinie des choses les résume et les
rattache à leur principe.
Vous êtes forcés, ii est vrai, pour que votre pensée soit
saisie, de lui donner un corps, de reproduire une expérience, d'analyser quelque chef-d'œuvre du génie antique,
ou de la littérature moderne: mais là n'est pas l'objet
essentiel de votre enseignement. L'Iliade ou la Jérusalem
délivrée, une comédie d'Aristophane ou de Molière, commentés avec la verve ·que vous savez y mettre; le tableau
animé des faits, des négociations qui ont préparé les traités
de Westphalie ou d'Ütrecht ; le lucide exposé d'une
théorie scientifique ou médicale; suffiraient déjà, sans
doute, pour rendre une leçon
Cependant, tout
précieux qu'il est par lui-même;. ce fragment de science
ne conserve que la moindre partie de sa valeur, si on le
sépare de l'ensemble, si on ne l'envisage point dans ses
rapports avec le tout dont il fait partie.
.
Les esprits sérieux ont besoin de voir les choses ·de haut.
Il faut pour eux que la variété vienne aboutir à l'unité.
Ces classes de logique, trop souvent laissées, par l'impatience des parents et des élèves, dans un regrettable
�12
abandon, commencent bien'
jeunesse studieuse
à ce O'enre de travail; mais c'est ensuite aux écoles il'ensupérieur de développer ces premiers germes,
de répàndre, dans les classes éclairées de la société, les
viriles habitudes d'une généralisation puissante et féconde.
Est-ce à dire que le haut enseignement vit exclusivement d'abstraction? Qu'il reste dans les nuages de la spéculation sans jamais descendre sur le terrain solide des
faits?
'
Vous ne me prêtez pas cette pensée, Messieurs. Rien ne
serait plus opposé au caractère de l'esprit français.
On a pu, dans un pays qui nous avoisine, professer que
l'éducation a pour mission d'aider à l'affranchissement, à
la libre spontanéité des âmes; d'habituér la raison de
l'homme à se développer au sein d'une indépendance absolue, et sans tenir compte de rien de ce qui pourrait la
limiter, la contenir. Un Allemand, l'ancien directeur de
l'Ecole· normale d'instituteurs de Berlin, Diesterweg, a pu
s'écrier dans son enthousiasme de libre penseur : << Au
>) large! allons au large ! élançons-nous voiles déployées!
>) advienne que pourra! si nous ne découvrons pas ce que
>) nous cherchons, eh bien! nous découvrirons peut-être
>) quelque autre chose de plus digne 'encore de nos désirs.
>> Et, si cet espoir vient à faillir, reste le plaisir d'un voyage
>) en pleine mer. >)
Nous savons tous où conduisent ces courses aventureuses de la fantaisie .individuelle, affranchie de toute esde l'autorité des faits. Elles mènent
pèce d'autorité,
inévitablement à l'une de ces découvertes qu'une naïve
confiance ne manque. jamais de déclarer définitive et qui
ne tarde pas à faire place à une autre invention infaillible,
qui dure à son tour jusqu'au lendemain.
En France, nos instinèts de bon sens ne sauraient s'accommoder de pareilles allures , et nous abandonnons
volontiers à .nos voisins d'outre Rhin les dangereuses
�jouissances de ces trains de plaisir en pleine iner, qui,voits .
entraînent sans boussole, sans gouvernail et sans'pilotè. .
}{estons Français, messieurs les
; attachonsnous toujours à concilier l'amour de l'idéal, avec le sentiment de la réalité, l'étude attentive des faits, avec la
l'echerche des principes.
Mais, pourquoi vous adresser ce conseil? Les idées que
·
je viens de développer sont les vôtres.
.·
permettrez-vous, Messieurs, d'ajouter encore unè
dernière observation ?
Nul ne met en· doute l'impossibilité même pour l'intelligence la mieux douée, d'embrasser le savoir humain dans
toute son étendue.
D'un autre côté, jamais le désir de tout connaître pour
tout dominer, de demander à la nature de mettre à nos
ordres tous ses éléments, toutes ses forces, de nous livrer
tous ses secrets, n'a pressé l'homme plus vivement.
Ainsi placé entre l'impossibilité de tout savoir et le
besoin de ne rien ignorer, comment obéir à la fois à cette
double nécessité? 1\la réponse va vous semlvler étrarige.
Néanmoins je n'hésite pas à la faire. Les résultats pratiques
que l'on peut en tirer seront mon excuse.
Le problème à résoudre est celui-ci: trouver un moyen
d'avoir toujours à notre disposition, sans, surcharger notre
mémoire, qui succomberait sous le faix, tout ce que peuvent, durant la .longue série des siècles, a-yoir
de
connaissances, et l'histoire, avec son cortége de commentaires, d'annales, de chroniques, d'essais, de mémoires, de
biographies, de souvenirs; et les patientes investigations
de l'érudition ; et les travaux de la linguistique, de la critique; et les merveilleuses découvertes de
du physicien, du chimiste; et les recherches de·tant d'autres savants incessamment occupés à explorer, jusque dans
ses derniers recoii}s, le domaine de la nature.
Ce moyen, Messieurs, nous l'avons sous la main.
�14 · -
Peut-être avez.;.; vous déjà compris que je veux parler de
ces recueils qui s:offrent à nous sou::;
formes diverses,
'de ces dictionnaires; en un mot, et pourquoi ne les.
appellerais-je· pas de leur nom, dont l'usage est si répandu. ·
.
·
Dictionnaire d'histoire, de géographie ; Dictionnaire de
jurisprudence, de médecine, du commerce, des arts et
, métiers ; Dictionnaire des sciences · philosophiques, de
l'économie politique ;je ne pousse pas plus loin cette énumération. Il n'est point de jour qui n'apporte à la liste
quelque nouvelle addition. Hier encore, le Bulletin de
l'amateur de livres, annonçait, à ses lecteurs, un Dictionnaire de la conversation et de la lecture ; un Répertoire,
en 55 volumes, des sciences, des lettres et des arts au
xrxe siècle; un Dictionnaire raisonné d'escrime.
Ce genre d'ouvrage s'est fait une trop large place dans
nos bibliothèques, pour que vous ne me pardonniez pas de
dire un mot des services qu,e l'on est en droit d'en attendre, de la manière dont il convient d'en user.
Un recueil où les faits, les dates, les décisions, Jes données positives, les matériaux, les instruments de tout
genre que nous pouvons avoir à mettre en œuvre se trou-.
vent arrangés dans un ordre qui les tient constamment à
notre portée, est assurémènt un auxiliaire dont l'utilité ne
saurait être contestée.
Mais, le dictionnaire, qui à sa raison d'être, a bien aussi
ses dangers. Il favorise la paresse de !'esprit et, si l'on nLy
veillait, il aurait bientôt pour effet d'énerver les intelligences.
Faudrait-il do'nc, pour conserver .à nos facultés leur
ressort, ne compter que sur elles seules, brûler nos répertoires et confier exclusivement à la mémoire le soin de
garder les trésors de science lentement accum,ulés par le
travail de nos devanciers? Loin de nous une pareille exagération J Ne négligeons rien, au contraire, pour accroître
mille
�-
13 -
encore ces précieux·dépôts, poul' en perfectionner l'arrâ.ri""
gement et la forme, pour en disposer les richesses dans un
meilleur ordre. Seulement; afin de parer aux inconvénients que je signalais tout à l'heure, soumettons en même
temps notre' âme à cette mâle discipline qui exerce et dé'veloppe tout ce que Dieu a mis en elle de puissance. Ne
laissons aucune de ses facultés s'éteindre ou s'affaiblir dans
l'inaction. Sachons unir à ce ferme bon sens qui s'appuie
sur la réalité des choses, la force de méditation, la vigueur
de raison qui nous élèvent jusques aux régions les plus
hautes de la pensée.
Or, et cette observation me ràmène, vous le voyez, à
mon point de départ, l'enseignement supérieur aide puissamment à former en
ces sages et fortes habitudes
qui donnent à la fois à l'esprit plus de solidité et plus d'élévation, plus de profondeur et plus d'étendue.
Il me reste, Messieurs, un pénible âevoir à remplir.
Jusqu'à ce jour j'avais pu, en venant inaugurer la reprise
de nos travaux, me féliciter de retrouver autour de moi
tous mes collaborateurs, de n'apercevoir aucun vide dans
les rangs de notre famille universitaire. L'année qui vient
de
ne me réservait pas ce bonheur. Au mois de
mars dernier, une perte aussi cruelle qu'imprévue est
venue noùs attrister. Le plus jeune des professeurs de notre
école de médecine a été enlevé à l'amitié de ses collègues,
à la respe.ctueuse affection des élèves qui recevaient ses
leçons. Une autre voix vous dira les mérites de M. Laurens, les espérances que son talent arrivé à sa maturité
faisait concevoir. C'est avec une vive et sincère émotion
que je donne, pour mon compte, dans cette occasion solennelle quelques paroles d'estime et de regret à la mémoire
d'un fonctionnaire aussi intelligent que dévoué.
Vous avez voulu, Messieurs, par votre présence, dans
�cette enceinte, témoigner du prix que vous attachez
èhoses de l'esprit, et de vos sympathies pour nos travaux.
Laissez-moi vous en remercier. Ces marques d'intérêt
nous encouragent à travailler pour notre part, et dans
l'ord,re des ·idées intellectuelles et morales, avec un redoublement d'ardeur, à cette œuvre de la grandeur du
pays, à laquelle la main de l'Empereut a su donner une
• si puissante impulsion.
,
�
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<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
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Discours Officiel
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
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Discours du Recteur
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DUNOYER, Charles-Marie
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1860
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
·MoNsiEuR LE RECTEUR,
MoNSIÊUR LE MARÉCHAl-,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
C'est un devoir pour moi de venir vous rendre compte
des travaux àcçomplis par la Faculté des sciences, dans le .
cours de la dernière année scolaire, et-j'aborderai immédiatement, et sans autre préambule, les différents sujets
sur lesquels les instructions ministérielles m'imposent .
l'obligation de fixer votre attention, c1est-à-dire, notre enseignement, les travaux particuliers ·des professeurs et,
enfin, les examens relatifsà la collation des grades universitaires.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement se meut, vous le savez déjà, dans,
un cercle qu'il parcourt èn deux ou trois années et, au
bout de chaque période, il suit de nouveau la route qui lui
est tracée; en se complétant de toutes les découvertes qui
viennent, d'une manière incessante, enrichir le domaine
des sciences .Pures etappliquées. Il me semble, dès lors,
inutile de vous entretenir des matières enseignées dans nos
leçons ; elles sont du reste réglées par des programmes'
2
�18 officiels, auxquels nous nous cnnformons religièt1sémenL
Je me contenterai de rappeler que nos èoursont, comme
. par le pàssé, pour objet deux enseignements distincts ;
l'un qui conduit à la licence ès sciences, l'autre au. certificat
de capacité pour les sciences appliquées. Le premier de
ces enseignements, qui constitue nos cours de Faculté
proprement dits, a dû être maintenu àu niveau êlèvé qùi
·lui èst assigné par son but principal. Le second a spécialement pour objet de répandre les connaissances scientifiques utiles à l'instruction de nos élèves de sciences appliquées.et des jeunes ouvriers de 1a ville de Nancy, qui avec
un zèle très-Jouable, continuent à: fréquenter nos cours du
soir. Nous avons été
dans cette dernière œuvre,
· que nous poursuivons depuis cinq années, par le concours
désintéressé de M. le professeur L. Parisot, qui continue
avec persévérance et talent à doter notre ville d'un cours
.
.
public d'hygiène.
si notre enseignement oral n'offre rien de nouvèau ··
à constater dans ce rapport, il n'en est pas de même de
renseignement pratique. Les conférences et les manipulations ont été réorganisées conformément aux instructions
ministérielles du· 2 avril 1859. En même temps, que les
droits exigks, pour y prendre part, étaient considérableméntréduits, àce point inême
sont huitfois moins
onéreux que dans les universités allemandes, la Faculté a
voulu s'associer aux vues bienveillantes de S. E. Monsieur
le Ministre; elle a doublé le nombre de ces exercices utiles,
qui mettent constamment en communication directe le
professeur avec l'élève, qui ont pour effet de dissiper les
doutes qui assiègent si. souvent l'esprit de l'étudiànt, et de
l'initier auxé. méthqdes d'expérimentation;. qui lui per- ·
mettent enfin, d'acquérir
des connaissances
pratiques dont la·trace/ne s'efface pas. Cepèndant cet enseignement si salutaire n'a pas eu jusqu'ici tout le succès
qu'on était en droit
attendre: douze jeunes gens seu-
�19
lement ont fréquenté nos laboratoires et ont profité des avantages que la Faculté offrait à leur instruction. Il faut
. peut-être en rechercher la cause dans la générosité même,
avec laquelle la France, depuis la création de l'Unive1·sité,
.donne ·l'enseignement supérieur; aucun des Etats de
l'Europe ne rivalise avec elle sous ce rapport. L'habitude
d'un régime aussi doux a pris racine dans l'esprit de nos
étudiànts, depuis plus d'un demi-siècle et tout droitnou·veau, même pour des services nouveaux, leur semble aujourd'hui une lourde charge à supporter.
TRAVAUX PARTICULIERS DES PROFESSEURS PUBLIÉS PENDANT LA
DERNIÈRE. ANNÉE SCOLAIRE.
professeurs des Facultés ne se bornent
aux sOiQs
de l'enseignement. Préparés par leurs travaux antérieurs
aux recherches scientifiques et pourvus des moyens matériels nécessaires poùr l'exploration
phénomènes, leurs
loisirs ne restent pas stériles. Dans chacun de mes rapports, j'ai à vous entretenir de nouveaux mémoires publiés,
le cours de l'année classique, par mes laborieux
collègues. Plusieurs d'entre eux ont encore, depuis notre
dernière séance de rentrée, payé leur tribut habituel à la
·
science qu'ils professent.
M. Nicklès a continué ses recherches sur les bromures •
et les iodures définis, dont il a fait connaître, l'année dernière, lès premiers résultats. Il a constaté un •rait ]m.;.
portant, qu'il n'avait fait jusque là qù'entrevoir, je veux
parler de l'isomorphisme du bismuth avec l'antimoine
et· l'arsenic.
Nous devons au même professeur une note sur une
modification allotropique du soufre et la rectification d'une
erreur qui avait cours dans la science.
Il a mis au jour égaletnent un mémoire sur un mode: de ·
�20 décomposition du sel gemme, qui permettra peut:..être un
joui\
tirer un nouveau parti de cette matière première
si répar.tdue dans le sol de la .Lorraine.
Mais l'œuvre capitale que M. Niéklès a produite, ceHe
année, c'est son Traité sur les
sùr l'adhérence magnétique. Ce volume est rempli d'un trop. grand
\nombre .(le faits nouveaux, pour qu'il nous soit possible
d'en présenter ici l'analyse. Qu'il nous suffise de .dire
qu'aux deux électro-aimants connus notre collègue en a,
ajouté beaucoup d'autres, à ce point qu'il a '1iû créer; un,
véritable système de nomenclature pour les désigner ;
qu'il trace dés règles permettant de prévoir toutes les combinaisons éJectro-magnétiques réalisables et qu'il a soumis
les principales à l'épreuve de l'expérimentation directe.
M. Renard, qui s'occupe .depuis plusieurs années de
travaux tendant à expliquer ·les phénomènes d'électricité
et de magnétisme, ·dans l'hypothèse d'un seul fluide, a
présenté à l'Institut un mémoire sur l'induètion: Admettant le point de départ, qui a servi de base à la théorie
de Ohm, c'est-à-dire que .le mode . de propagation de
l'électricité dal)s un fil conducteur est un transport de
molécules et non un· phénomène de vibration, il a fait
. l'application de ce principe à un certain nombre de cas
particuliers et. il est. arrivé, comme .conséquences de la
théorie, à la plupart des lois établies par la méthode ·
expérimentale.
·
M. Renard a publié, en outre, la. première année de
son cours de scienc(ls appliquées ; ses pombreux •auditeurs
pourront y revoir les leç.ons du maître et se les assimiler
plus facilement. Les nombreuses
qui enrichissent
cet mwrage sont dues au talent de M. Mélin,. notre maître
de travaux graphiques.
M. Lafon a présenté à l'Institut. un rilémoire sur la rota. tion d'un c_orps solide autour de son centre de gravité. Il y
expose d'abord une méthode générale qui le
à des.
�2i
résultats dignes de remarque et,
cas 'particulier qui l'occupe, il ramène à des quadratures toutes les
intégrales du problème. Les difficultés. augmentent si l'on
veut tenir compte de l'influence de .la rotation de la terre
sur le corps en mouvement. Mais, en· supposant què ce
corps soit de révol'ution, notre collègue a pn encore ramener la question à des quadratures, en mettant sous la·
même forme, que dans le cas précédent, les trois intégrales qui complètent la solution.
COLLATION DES GRADES.
Il me reste à vous entretenir des épreuves relatives à la
collation des grades universitaires et je me trouve naturellement conduit à vous parler, tout, d'abord, du
·
réat ès
Jamais l'affluence des jeunes gens, qui
viennent nous demander leur premier diplôme, n'a été
aussi considérable que pendant la dernière année classique;
i candidats se sont fait inscrire et ont subi les
suivant l'un des différents modes d'examens; prescrits par
les règlèments.
·
. Nos opérations sont résumées dàns.Ie tableau suivant:
l'IOMllaE
des
ca n_didats
inscrits.
.
complet
)
, ·
J
-
NOMllRE
des candidats
qui out subi
.NOMBRE
épreuves or.-,tt>s,
des
candidats
arlmis
définitivement.
ll!S
PROPORTION
des
admissions.
;m
130
101
47 P' OJO
1e partie
166
115
lll
66 P' OtO
2e partie
. ,
sem de
'
42
25
23
54 P' ütO
2
1
1
50 P' OtO
421
271
236
· \ restreint
Touux ...•
56 P' OtO
·.
�-
22· -··.
Pour juger ]es résultats de chacun de· ces différents . modes d'examens du baccalauréat ès sciences, il est indis..,..
pensable de les considérer isolément, d'autant plus que le
· baccalauréat scindé et le baccalauréat restreint, étant de
·
nouvelle; il importe que J'expérience vienne en
démontrer la valeur.
·
Les candidats, restés fidèles au baccalauréat complet,
égalent, ou à peu près, le nombre total des candidats des
années précédentes ; il a été de 211, sur lesquels nous
comptons J01 admissions,
47 pour cent. Nous
nous féliçitions, dans notre dernier rapport, de l'amélioration qui semblait se manifester dans le résultat de cet examen, et nous sommes heureux de constater que nous ne
nous étions pas mépris; que le niveau des épreuves s'est
sensiblement élevé. Si noù& rencontrons encore aujourd'hui un certain nombre de jeunes gens qui paraissent
n'avoir étudié que tout juste ce qu'il faut pour ne pas être
ajournés, ce caléul étroit tend à diwaraître .et la prépara- ·
tion devient de plus en plus sérieuse. La mention passa. blement n'est plus, comme autrefois, à peu près exclusivement la seule qui figure sur les procès-verbaux d'examen ;
des notes n1eilleures commencent à se multiplier. Il-ressort
évidemment de ces faits que la force des études s'accroît
secondaire et que Jes
dans les établissements
anciennes tendances, qui conduisaient les jeunes gens à
des études Classiques
reprennent aujourd'hui une faveur matquée .
.Enfin nous yoyons, chaquè année, s'augmenter le nombre des candidats qu'L déjà: pourvus d'un diplôme viennent
nous en demander un second et qui se présentent aux
épreuves,
bien préparés, çe qui démontre
que, dans 'noù·e système d'instruction secondaire, l'étude
des lettres peut se concilier avèc celle des sciences.
Mais, ce qu'il importe surtout d'étudier avec soin, ce
sont les· résultats du baccalauréat divisé en deux parties.
�23
Sans doute l'expérience n'a pas été encore assez prolongée,
pour qu'on puisse en tirer des conclusions définiÜyes.
Cependant je crois utile d'exposer dès aujourd'hui les résultats qui se sont produits. Il était à eraindre, peut-être,
que des 'élèves de__ seconde, la plupart âgés de seize ans,
n'eussent pas encore assez de maturité dans l'esprit pour
bien comprendre les questions de physique, les théories
chimiques et les notions d'histoire naturelle, qui leur
enseignées. L'expérience de cette année n'a pas justifié ces
eraintes. N'ayant plus à entasser
dans leur esprit
des connaissances presque encyclopédiques, mais concenteant successivement les efforts de leur intelligence sur des'
parties distinctes des études
ils nous arrivent
généralement mieux préparés ; les compositions sont meilleures, les épreuves orales laissent moins à désirer. C'est à.
la division du travail, que sont dus, ce nous semble, ces
résultats. Ce qui vient, du reste, à l'appui de cetté appréentre
ciation, c'est la comparaison, qu'on peut
les épreuves qui sont l'objet de la première partie de l'examen, avec
exigées pour la seconde. Pour la première, les admissions sont dans la proportion de 66 pour
cent et pour la seconde de 54 seulement. La statistique
établit donc que plus les matières de l'examen sont restreintes plus les succès sont nombreux; c'est, du reste, ce
qu'on devait prévoir.
En résumé l'examen, divisé en deux parties,
vraisemblablement l'accès du baccalauréat plus facile- et
peut-être même contribuera-t-il à relever le niveau des .
études scientifiques.
Mais il· est, toutefois un fait, que nous ne pouvons nous
dispenser de signaler. Nous avons· rencontré,
quelques copies de candidats à la première partie du baccalauréat scindé, des incorrections qui nous ont péniblement
surpris, des fautes d'orthographe, puisqu'il faut les appeler
par leur nom. Ce sont là sans doute de rares exceptions,
�24
fJUi ne. modifient pas Je résultat général des examens, qui,
nous l'espéro11s du moins, ne se renouvelleront pas, mais
nous tenons à faire comprendre aux· candidats, que, dans
.l'intérêt de leurs études, il n'est pas possible âe conférer
le grade de bachelier à des jeunes gens: qui ignorent 'ce.
que savent les enfants .en sortant de nos écoles primaires.
Nous n'avons. eu, jusqu'ici, à examiner que deux canau baccalauréat ès sciences restrei!lt. Nous ne
poùvons donc nous prononcer encore, en toute connais•
sance de cause, sur les faits relatifs à ce grade exceptionnel,
exigé exèlusivement pour l'étude de la médecine. Nous ne
pouvons, du reste, qu'applaudir aux mesures qui permettront aux. jeunes gens qui se destinent. à cette carrière, de
conguérir ce grade, dans le plus bref délai possible, pour
se livrer entièrement à leurs études professionnelles. Nous
avons pu, en effet, sous
régime de l'ancien état. de
choses, juger, presque à chacune de nos sessions, combiM
ceux de ces jeunes étudiants, qui abordent les ·études médicales, sans être munis du diplôme de bachelier ès
sciences, ont de peine à faire marcher de front les travaux
nécessaires pour atteindre le double but qu'ils se proposent. Plus ils s'éloignent de l'époque, où ils ont terminé
leurs études classiques. plus l'obstacle du baccalauréat
semble grandir devant eux et c'est avec un vif regret que
la Faculté s'estvue, pêndant le cours de l'année scolaire,
dans l'obligation d'ajoJirner encore quelques-uns d'entre
eux, qui comptent déjà plusieurs années d'étudès médicales.
Dix candidats ont subi, pendant la présente année seo,..
laire, les:épreuves de la licence ès sciences et six d'entre
eux ont été jugés dignes du grade sollicité. Ce sont
MM. Mathouillot, Ravier, Montignot et Treuvey, pour la
licence ès sciences mathématiques, 1\UI. Jeanjean et Monoyer pouf la licence ès sciences physique. Trois de ces
jeunes inaîtres appartiennent au lycée de Nancy et un
le
�-
25
-.
quatrième •au lycée de Strasbourg ; ils ont suivi avec
duité les cours des Facultés des sciences près desquelles ils
sont placés. Les deux autres sont régents dans des collèges
communaux de l'académie, où, dénués de ressources et de
direction scientifiques, ils ont pu par eux-mêmes, à force
d'énergie, de travail et de persévérance, prouver la vérité
de ce vieil adage: labqr improbus omnia vincit.
Il est assez .rare que nos Facultés· provinciales soient
appelées à recevoir des docteurs ès sciences; il semblerait
· que ce titre n'a de valeur qu'autant qu'il émane de la première Faculté des sciences du monde entier, celle de Paris,
comme si la science n'était pas de tous les pays, comme
si les savants de la capitale ne se recrutaient pa3 constamment dans ]es départements. La Faculté des sciences de
Nancy a eu, cette année,
la bonne fortune
d'accorder ce grade élevé, mais. encore celle de le conférer
à deux candidats, MM. Kosmann et Forthomme. Le premier de ces candidats a pu, lui aussi, éloigné de tout centre
scientifique, se livrer à des études fructueuses, avec les
seules ressources de son intelligence et les moyens matériels que procure une officine de pharmacien dans une
petite ville; il a soumis à la faculté une bonne thèse, qui a
été soutenue d'une manière brillante. 1\L Forthomme voùs
est connu depuis longtemps et par ses qualités personnelles
et par l'excellence de son· enseignement, enfin par les
travaux recommandables qu'il a publiés depuis quelques
années. S'il a autant tardé à conquérir le seul grade universitaire qui lui manquât, nous ne devons en accuser que
sa modestie; et, au risque de la .blesser, qu'il me soit permis dè rappeler qu'il ne s'y est décidé que par suite des
encouragements et de l'insistance du conseil académique.
3
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1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
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The topic of the resource
Discours Officiel
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A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
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Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
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GODRON, Dominique-Alexandre
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1860
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bd18a6a779bef8447bbc28c5ad296270
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��RAPPORT·
M. CH; BENOIT, DOYEN DE LA FACULTË DES
MoNSIEUR LE RECTF.UR
. MoNsiEuR LE MARÉCHAL, •
MESSIEURS •
. Ce sont encore des Rapports, que vous entendrez aujourd'hui. J'avais souhaité pour cette solennité autre chose
qu'une statistique de eours et d'examens. Je voulais que
. chacun de nos professeurs eût à son tour les honneurs de
la séance, et développât· devant vous quelque grande ques-.
tion de science ou de littérature. Quand un Corps réunit
dans son séin presque toutes les branches des connaissan-·
ces humaines et compte taù,t de voix éloquentes, il est
naturel qu'tm aime à s'en parer. Quel intérêt. varié n'eût
pas donné à rios séances annuelles de Rentrée un libre discours, où chacun de nous, physiciens, 11aturalistes, médecins, lettrés, sortant du cabinet ou du laboratoire, aurait
particulièrement considéré le rôle des sciences morales ou
naturelles dans les· destinées de notre société moderne 'l
M. le Recteur avait bien 'voulu entrer dans ce dessein,
qui faisait désormais de cette séance une vraie fête de
�-.
28
resprit, digne œêtrë.offerte à cétte assemblée d'élite. Mah
des difficultés sont vènues d'ailleurs:
ilrn'a fallu, non
sans regret, renoncer à mon beau. rêve.'
.
· Vous n'aurez Clone de moi, Messieurs, que le Rapport ordinaire. Le sujet en esttoujours à peu
même. Mais
ces inévitables redites ne m'inquiètent
Jè""ne suispas
homme à essayer. des tours de force pour en éviter la monotonie, et à brode:r de l'esprit sur une trame usée. Le
sujet d'ailleurs, quelque rebattu qu'il soit, est assez intéressant· en lui-même pour ne lasser jamais. Il y a des lieux
communs dont on est toujours avide, parce qu'ils nous
entretiennent de ce qui nous tient le plus au cœur.
Qui donc parmi vous, Messieurs, a besoin qu'on lui fasse
sentir l'importance_de tout ce qui touche à l'éducation de
nos enfants'! Jamais (on,le peut dire à l'honneur de notre
temps), jamais cétte éducation n'a été, de la part des parents et de l'Etat, l'objet d'une plus vive sollicitude. Dans
notre société moderne, où chacun est fils de ses œuvres, et
o.ù rien ne saurait plus suppléer désormais au mérite personnel, l'éducation a pris une importance souveraine. Les
parents sentent que tout va dépendre de ce laborieux
apprentissage de la vie, que c'est là le seul héritage qu'ils
puissent léguer à leurs fils, qui soit à l'abri des révolutions
et des vicissitudes de la fortune. Les enfants eux-mêmes,
avec un instinct précoce des exigences de leur temps,
comprennent que ces années vont décider de leur carrière.
Et la patrie suit et dirige tout ensemble avec une attention
vigilante. dans s.es tendances diverses cette élite de la jeunesse, qui porte en' ses mains les destinées de l'avenir.
Ap milieu de nos crises sociales, la loi de l'enseignement a
été pendant quinze ans le champ de bataille des partis.
Tous pressentaient que de la direction imprimée par
l'éducation à la jeunesse' dépendait en grande partie la
solution du problème social.
Depuis quelques années surtout, que le système de notre
et
�29
enseignement public a été profondémentm:odifié selon· les
besoins du siècle; vous interrogez, Messieurs,. avec plùs d'attention que jamais, les résultats de nos examens, pour
juger le nouveau plan d'études par ses fruits. Les sciencès
mathématiques et naturelles avaient pris un rôle trop actif
et trop merveilleux dans le développement et la puissance
de la société moderne, pour que l'Université ne leur fît pas
une plus large place à côté des études littéraires dans i'instruction de nos enfants. Mais, tout en applaudissant à ce
légitime
de l'enseignement ·scientifique,
.vous avez pu craindre un instant, que, dans notre province,
les lettres, désorQJais débordées par les sciences,, ne per:dissenLdans l'éducation leur juste prépondérance. Car, tout
en àdmirant les conquêtes de la science contemporaine,
vous ne partagez pas l'enthousiasme de certains fanatiques,
qui considèrent l'industrie comme l'objet même de la
civilisation. Une manufacture n'est pas à vos yeux l'idéal
d'une
Aussi V<mlez-vous, ,qu'avant de préparer vos
enfants aux carrièresindustrielles, (si c'est leur vocation)
on en fasse des hommes, des citoyens. C'est pourquoi,
parmi les concessions qu'exigeait l'esprit du temps, vqus
avez été heureux de voir maintenir et raffermir même par
de sages mesures les études· littéraires, qui sont l'indispensable fondement d'une.dihérale éducation. Car, de
même qu'il faut demander aujourd'hui aux sciences les
moyens d'améliorer notre existence matérielle, ce sera
toujours lEl. divin privilége des lettres, de nous apprendre à
vivre de la :vie morale. · ·
bientôt huit ans écoulés.depuis la réforme du Plan
d'études. Après un premier troublé inévitable, la nouvelle
discipline s'est bientôt réglée; et les lettres ont retrouvé
à côté de l'enseignement scientifique leur place légitime.
Sachons .en gré, Messieurs, aux fonctionnaires de. tout
ordre, qui, par leur sagesse et leur dévouement, ont su
trouver cette heureuse conciliation. Mais surtout, rendons
�-
30
_,
en grâces à notre sage Ministre, qui v à
que l'expérience signalait dans le nouveau régime quelques imperfections, par des modificati9nsde détail prèsque insensibles,
a su en réformer en partie l'organisation première, de
façon à n'en garder que les bienfaits. On peut aujourd'hui
juger de l'arbre par, ses fruits; et certes il y a lieu déjà
d'être satisfait. Non pas sans doute, qu'il' n'y ait plus rien
à désirer encore. La perfection n'est pas de ce monde:
mais il faut cependant y aspirer toujours, tout en sachant
se résigner de bonne grâce à n'y atteindre pas.
EXAMENS.
C'est surtout des examens du Baccalauréat ès Lettres
que je veux vous entretenir. Car voilà ce qui intéresse particulièrement les familles. L'épreuve de la Lieencé est
réservée à une élite peÙ nombreuse. Et quant au grade de
Docteur, nous n'avons pas encore eu la satisfaction jusqu'ici
de le conférer à personne. Car, parmi les candidats, qui
nous ont jusqu'à présent soumis 'des thèses pour
la plupart ont dû être écartéscomme insuffisants ; et quant
à quelques-uns, dondes travaux au contraire nous inspiraient une grande estime, nous les avons invités à se présenter de préférence devant la Faculté de Paris, dont la
haute autorité ne peut qu'ajouter à l'éclat d'un. succès, et
signale '!llême le vainqueur à l'intérêt de l'Université. Toutefois, l'un de ces maîtres, que réclamaitla Sorbonne, a
insisté pour venir prendre près de nous son grade de
Docteur. Ses thèses, l'une sur les Idylles de Théocrite,
l'autre sur l'histoire de !Apologue r:t les précurseurs de
Lafontaine nous promettent prochainement une soutenance
des plus intéressantes.
Malgré ses accès bien plus faciles, nous nous étonnons
�'-.
31.
toujours que la Licence ne soit pàs parmi
universitaire un plus grand objet d'émulation; Depuis
qu'on ne contraint plus nosjem;tes_maîtres à conquérir ce
grade, leur zèle s'est ralenti. C'est sur cèux de Nancy que
tombe surtout mon reproche. Ceux qui· sont éloignés leur
envient les avantages de travailler sous nos yeux et d'être
guidés par nos
D'ou vient donc,' que les candidats
de notre ville tirent sj .peu de profit de leur privilégè?
qu'on les voit si rarement se. mêler aux épreuves? Regarder le but de plus près,et mieux mesurerles efforts. nécessaires pour l'atteindre ne servirait-il donc qu'à les décourager, au lieu d'exciter leur . confiance et leur ardeur?
Qu'en résulte-t-il? Il semble, 'qu'aux jours d'examen, les
fils de la promesse soient réjetés, et que les Gentils l'eur
soient préférés. Nos candidats reçus nous viennent. du
dehors. Ce sont :
MM. GIFFART, régent au collége de
GmARDOT, professeur au lycée de Bar.
l'abbé BIEUVELET, professeur au collége de Senlis .
. PisStN, surveillant général au lycée de Trnyes.
Il est vrai que, pour la plupart, nous avons encore le
droit de les compter comme nôtres. Tout éloignés qu'ils ·
étaient de nous, nos. conseils ne leur ont pas. manqué : ils
appartenaient à notre enseignement t:JXOtérique.
Au sujet du Baccalauréat ès Lettres,· au contraire, nous
pouvons rendre un témoignage assez satisfaisant. Il nous
a semblé S\lrtout, que l'étude.du latin, ce fo)ldement depuis
longtemps ébranlé de notre éducatjon classique,. commençait à se. raffermir ..Nos candidats ont enfin. compris que le
discours latin était l'épreuve souveraine ;·.et ils. se préparent de loin à cette composition, qui emporte presque à
·elle seule le succès ou le revers. •Sans doute, ily'a encore,
il Y. aura toujours de ces ouvriers de la dernière hm1re,
qui essaient de couvrir leur faiblesse; en s'affublant de
lambeaux de Conciones, dont iL se font cQmme un habit
�-
32
-
d'Adequin: Nous- sourions-à cette mascarade, dont nous
-ne sommes pas les dupes. Mais nous· (\Îmons à constater·,.
que chez le .plus gra'f!d .nombre la langue latine a été
l'objet d'une sérieuse étude èt d'exercices. intelligents. La
plupart l'écrivent avec plûs d·e correction et de fermeté;
'quelques-uns même, avec élégance. On dit que dans les
classes le français y est quelque peu
Mais je ne
m'en inquiète pas. Car, après tout,
en latin est·
encore la meilleure manière d'apprendre à écrire en français. La version latine. d'ailleurs, ne demeure--t-elle pas.
toujours enfaèe du discours latin; pour maintenir à notre
langue son rang, et un rang considérable, dans l'ensemble·
des épreuves?
Cependant, si ]es compositions sont la partie la plus im:.
portante de l'examen, .bien des candidats oublient trop
que ce n'est pas la seule. L'épreuve orale nous a semblé
fort négligée par plusieurs d'entre eux, et même des meil- .
leurs. Sans doute de bonnes compositions les mettent au
cœur de la place. Mais il faut achever la victoire. Quelquesuns, qui avaient débuté sous les meilleurs auspices, n'obtiennent parfois en définitive. que la note passable, comme
les plus humbles combattants. Pourquoi ? La préparation
des auteurs est dédaignée par eux, bien qudè petit nombre
d'ouvrages, proposés à leur étude spéciale, ne·leur laisse
. ici rtulleexcuse. L'histoire aussi continue à languir, malgré
la sage discipline rétablie dans cet enseignement. Nonseulement: les. souvenirs de l'antiquité ont cessé d'être
et nos enfants sont étrangers' dans ces villes de
Rome et d'Athènes, qui ont été la patrie de notre jeunesse; '
mâis encore l'histoire moderne elle-'même n'est pas mieux
connue. Et pourtant; jeunes gens; alors même que vous
méconnaîtriez le fruit des autres études, l'utilité de l'histoire peut-elle vous échapper? Citoyens d'un pays, où
toutes les fonctions sont accessibles au mérite ; où tous,
vous pouvez de loin ou de près participer à la direction des
�:13
affaires publiques, qui vous guidera dans ces devoirs élevés,
si, ignorant le passé et bêtement borné!? au présent, vous
êtes au sein de votre patrie comme des étrangers? L'histoire, c'est l'expérience de vos pères. C'està 'Vous de faire
·en sorte, que vos pères n'ai'ént pas vécu inutilement pour
vous, et que leurs fautes, aussi bien que leur sagesse, vous
profitent.
- ·
..
Mais rien ne nous attriste plus encore qu'el'abandon où
la Logique est laissée. Beaucoup de candidats ne songent
qu'à l'esquiver. Ah! je comprends, fexcuse cette désertion
chez les élèves, qui, quoique destinés aux études scientifiques, ont néanmoins poursuivi leur couTs de Lettres jus,..
qu'en Rhétorique, et qui ne sauraient donner à cette
éducation
une année de plus sans compromettre
leur carrière. Ceux-là ont toujours trouvé en nous les
juges les plus .indulgents : nous leur tenons compte à la
fois, et des exigences des études nouvelles qui les réclament, et de leur fidélité prolongée aux Lettres. Mais,
quand rien ne vous presse, avocats ou médêcins futurs,
pourquoi cette aveugle impatience d'échapper au collége,
en supprimant l'année de philosophie? Pour-l' étude du
droit y a-t-il donc une meilleure préparation, que l'enseignement philosophique, qui vous mène à
source commune des sciences morales, et vous en fait embrasser les
rapports et l'ensemble? A moins, peut-.être, qu'après n'avoir vu dans vos études classiques que le moyen d'arriver
le plus tôt possible à un diplôme, vous ne cherchiez encore
dans la science du droit que la pratique de la procédure.
Voilà donc l'espérance de la magistrature et du· barreau 'l
-Et vous, futurs médecins, que· je redoute' pour vous
l'int1uence de l'amphithéâtre, si vous n'y entrez pas profondément pénétrés des doctrines du spiritualisme? Absorbés dans l'étude de3 organes, et comme fascinés par )e
mécanisme du cerveau, que je crains que vous ne perdi;èz ·souvent de vue cette âme immatérielle et immortelle,: .à
-·. ..,\\
· " ·· 3
:·-o
·,._.,
�-·
34 .-·
laquelle Dieu a donné pourjnstrument ,cet acllllirable .organisme? Ah! .croyez7moi, .les secret;s du corps eUes
·
tères de:Ja vie s'éclairent.à la .science de l'âme d'uneJu,...
mière
Plus tard encore, devenus praticiens, VOl]S
verrez
dans notre
moderne, ilest souvent
nécessaire de rechercher a\]. fond de J'âme le gern,1e du
mal d'Ont le corps est travaillé . .&a science des diagnostics
est désormais insuffisante; il faut que le médecil} des
corps, devenu p:resqueaussi médecin des âmes., ait été initié
de bonne heure aux choses de la .vie morale.
Je ne ·puis voir, Messieurs, je Tavoue, sans en être
affligé, le discrédit où .la philosophie semble actuellement
tombée. Chaque année je renouvelle ma plainte à ce sujet.
Ma plainte reste.sans écho. Je ne puis tol]tefois consentir à
me taire. Car, si je réclame pour la philosophie sa large
place dans une éducation libérale, ce n'est pas seulement.
au nom du règlement-des études et en vue du baccalauréat;
· mais c'est surtout, parce que la philosophie .répond à un
besoin immortel de l'esprit hUmain et spécialement à un
besoin de notre époque. Bon gré, malgré, en effet, jeunes
F:ens, il faudra bien que vous y arriviez; ses grands pro7
.blèmes viendront inévitablement se poser devant vous;·
mais, pour avoir négligé d'étudier la philosophie sous une
de
sage direction, dans les chefs-d'œuvre de
Bossuet, de Fénelon, j'ai bien peur, qu'à l'heure où ces
questions redoutables commèncéront à vous obséder, vous
ne trouviez sous votre main d'autres guides· que ces livres
empoisonnés, fruits mortels du scepticisme, que nous
avons vu foisoùner autour de nous, et où les plus dangereux paradoxes s'étalent avec un dogmatisme effronté. C'est
· contre ces périls que je voudrais prémunir votre jeunesse;
c'est contre cette philosophie du mal que je
vous
armer de bonne et saine philosophie; Vous avez été élevés
chrétiennement, .je le veux. 1\'Iais, pour défendre votre
espritet votre
sophismes,de J'erreur ou de
�........ 3a
la passion,
n'est pas trop, croyez-moi, qùe la raison
éclairée. concoure avec la foi, et que ·la. sagessè humaine
vienne confirmer les principes de votre éducation religieuse.
· Cela ditl je ddis convenir, pour être juste; qu'en tout le
reste, le niveau moyen des examens s'est élevé. Le résultat
Jamais
d'ailleurs le proclame avec une éloquente
]es vainqueurs n'ont été en une aussi grande proportion.
Sur 125 candidats, 77 ont été reçus ;. près des deux tiers.
L'an dernier, la proportion était de 58 pour 100. Je· ne
crois pas qu'il y ait d'Académie ren France, oùl'on puisse
rencontrer un résultat plus satisfaisant. Faut-il s'en étonner, quand on compte dans le ressort des Lycées si florissants pour mener le chœur, et tant de colléges ou de grands
établissements ecclésiastiques, qui les suivent avec une
généreuse émulation? Mais, èrt outre, où trouverait-on
ailleurs une jeunesse plus studieuse et plus disciplinée, qui
comprenne mieux les nécessités de. son temps, et accepte
avec plus de courage les labems de la vie?
Sin; ces 7 7 candidats heureux, 2 ont été admis au grade
de bachelier avec la note PaJfaitement bien. Ce sont Messieurs Picard et Leconte.·
9 avec la mention Très.:..bien : Çollignon,
Maggiolo, Schlosser, Quenette, Burtin, Lévy, Mengin et
Claudot.
·
10 avec la mentiOn Bien; 21 avec Assez Bién; et 35,
avec la note Passablement.
· Comme vous le voyez d'après ces chiffres, Messieurs,
l'inégalité reste toujours à peu près la. même dans: ce ressort, entre le 'nombre des candidats de l'un et de l'autre
Baccalauréat. La majorité de nos enfants continue à ·se
porter de préférence vers les carrièresscientifiques, etvers
les examens qui en ouvrent l'accès. C'est hien naturel. Nos
enfants, en effet, ne font que suivre là le courant du siècle,
qui tourne toutes les forces intellectuelles vers les
�36
..,....
de la nature et leurs
applications. Car (soit
que l'on applaudisse à cette tendanèe dominante de notre
ùpoque, soit qu'on la déplore), le trait caractéristique de
]a civilisation du xrx• siècle, sera dans l'avenir la toutepuissance de l'industriè éclairée et fécondée par la science.
Aujourd'hui Prométhée règne, après avoir détrôné Jupiter. Les fondateurs de la société moderne, ce n'est ni
Voltaire, ni Rousseau, ni Mirabeau c'est James ·watt,
c'est Volta et Lavoisier.
ENSEIGNEMENT.
Après cette statistique de· nos Examens,. je vous dois
rendre compte de· nos Cours. Je voudrais être bref sur ce
point. Je vois ici un grand nombre de nos auditeurs assi- .
··dus. Pour eux ces analyses de notre enseignement de l'an
dernier sont superflues; quant aux sujets, que nous nous
proposons de traiter cette année, chacun de nous, dans sa
prochaine leçon d'ouverture, s'en expliquera d'une façon
plus complète et plus intéressante. Quelques mots cepen·
dant à ce sujet.
:Philosophie.· M. de Margerie, vous le savez, .Messieurs,
retraçait l'an dernier l'histoire de la Jfora/e dans l' Antiquité grecque et romaine. Après avoir recueilli les premiers
. préceptès de la sagesse profane dans les œuvres d'Hésiode ·
et dans. les vers àttribués aux Sept Sages, il a suivi les
développements successifs de la philosophie mo.rale jusqu'aux dernières luttes du Stoïcisme et de l'Ecole néoplatonicienne contre le Christianisme naissant. Socrate,
Platon, Aristote, les stoïciens l'ont surtout arrêté. Ce sont
les principaux maîtres, en effet, de liJ. sagesse antique.
· Soàate. en ramenant enfin la philosophie égarée à l'étude
�-
37
de.la nature ho.rnaine,.qu'elle est destinée à éclairer. eL à
guider dans les voies de ra vie, avait. été- le véritable
teur de la Morale. Dans Platon, vous avez admiré un su+
blime effort du
pour rattacher cette science toute
pratique à ses sources divines. Aristote, à son tour, VOl}S a
étonnés par sa profonde connaissance de la nature .humaine. Enfin, voùs avez justement apprécié, avecle Professeur, la haute idée. que les stoïciens sè faisaient .de la
·vertu, et le généreux sentiment qu'ils avaient des liens. qui
unissent tous les membres de la famille humaine et des
devoirs qui en résultent. Mais, tout en rendant hommage à
ces nobles conquêtes de la philosophie grecque, M. de
Margerie a di'r montrer, qu'avec tout leur génie; ces· grands ·
:hommes, dominés par l'influence de leur temps, n'avaient
abouti en théorie, qu'à une morale toujours incomplète et
souvent fragile, ét niavaient ni réussi jamais, ni même
songé à faire passer dans les mœurs les grandes
qui
devaientêtre le privilége dela civilisation chrétienne.
Cette année; le Professeur (reprenant pour l'approfondir
une question déjà effleurée en :1 858) se propose de traiter.
de la Phîlosophie de tart, en étudiant successivement dans
l'âme humaine, puis dans la nature. et enfin dans les
. œuvres artistiques elles-mêmes,. les jugements, les sentiments et les objets, qui se rapportent à l'idée du beau.
Evidemment, c'est au fond de notre àme, en effet, qu:il doit
· d'abord· porter son analyse, pour .y démêler les éléments
du jugement esthétiqùe et la nature de cette émotion par- '
ticulière que produit en nous le spectacle de la beauté. Il
se demandera ensuite à quoi tient, d.ans certains objets,
Je, pouvoir d'éveiller
nous cette idée et ce sentiment;
et, après avoir établi, d'après cela, les conditions de la
beauté réelle, iltâchera de soulever quelque peu .un coin
du voile qui nous cache la beauté absolue.- Ces prinCipes
de l'esthétique· une fois.fonc;lés, il en veut suivre l'application dans une étude philosophique des arts. Quelies sont
�38
les causes, par exemple, qui font. naître et grandir Part
chez les péuples civilisés? A quelles. lois l'art est-il assujetti? et à quelles conditions lui est-il Q.onné de réaliser
son idéal? Par quels liens étroits tient-il à la morale ; et
jusqu'à quel point peut-il influer sur les mœùrs et en
subir l'influence à son tour l Quelles ·circonstances enfin
peuvent contribuer à son progrè·s et à sa décadence? Voilà
quelques-unes des questions, que M. de Margerie veut examiner avec vous .. -· Puis, passant en revue les différents
arts,· il s'attachera à montrer le caractère particulier de
chacun d'eux, l'idéal que chacun doit poursuivre, et les
moyens qui sont donnés à.chacun d'y atteindre. Enfin, il
essaiera de comparer l'art moderne à l'art antique, et de
mettre en lumière les traits les plus saillimts qui les distinguent. C'est surtout ici qu'il se propose d'exposer en les
critiquant les principales théories esthétiqu-es, depuis celle
de Platon jusqu'aux plus modernes. Ce sera pour lui l'occasion de. s'élever contre deux
dont les œuvres
contemporaines ne nous révèlent que trop la funeste influence; l'une, que l'art est indépendant de la morale;
l'autre, que l'art n'a que faire de l'ipéal et ne doit viser
qu'à l'exactitude de l'imitation.-· Quel sujet plus oppor-'
tun, Messieurs? En quel tçmps, en effet, les vraies notions
de l'art ont-elles jamais été plus obscurcies, qu'elles ne le
sont aujourd'hui ; et la décadence des œuvres d'imagina-tion a-t:-elletrahi davantage cette défaillance des principes?
On voudrait seulement que cet enseignement. de M. de
Margerie (au ;lieu d·'être renfermé dans l'étroite enceinte
de notre Faculté), pût être entendu de tous les artistes.
Espérons·du moins que, plus tard, ce maître bienfaisant
consentira à faire de son Cours un livre, comme il l'a fait
avec tant de succès pour ses leçons de l'avant dernière
année sur la Famille et ses Devoirs. La fortune de ce dernier
ouvrage en effet lui présage,, pour tout ce qu'il voudra
donner désormais au public, l'accueil Je plus flatteur. Car
�-
-
ce livre a été partout goûté, comme il l'avait étéièi.Qu'iL
me suffise d'en faire mèntion devant vous. Mieux .que je ne
saurais le
dans cette salle même, le Président de.
l'Académie de Stanislas vous a dit, au milieu de vos applaudissements, tout ce que vous en penl')iez. Mais déjà, à
peine l'ouvrage avait-il paru, que chacun de
.s'em:·pressait d'enfaire.comme.un manuel quotidien.et un guide
pour l'éducati?n de ·ses enfants;· heureux ·d'y
dans toute leur fraîcheur èt leur vie ces leçons qui l'avaient
enchanté.
Histoire. M. Lacroix; l'an dernier, avait d'abord eu le
dessein d'embrasser dans un t.ableau d'ensemble l'histoire
de .France sous les règnes de Louis XIV, deLouis XV et de
Louis XVI, jusqu'à là date. mémorahlede 1789. Il voulait
s'attachèr surtout à démêler, dans cette étude du xvu"
et.dù·xvm" siècles, les causes de la grandeur et dela décadence de l'ancienne monarchie, et nous préparer ainsi à
mieux comprendre la Révolutionw. Mais, quand il. a vu de
plus près, et l'abondance des matériaux, et la grandeur des ·
.
r
événements, et l'importancè des questions qui s'offraient à
lui, il a reculé devant l'immensité de sa tâche, .et il s'est
borné alors à nous retracer l'histoire de Louis XIV; depuis
le momept où prince commenc._e à régner par lui-même; .
jusqu'à sa mort (1661-1715). C'est déjà une assez longue·
périoâe, et assez féconde en grands événements, où, d'ailleurs, l'édifice de l'ancien régime, à peine arrivé .à son
· complet achèvement, ne laisse que trop entrevoir déjàJes
causes de dissolution qui bientôt précipiteront sa ruine•
Après nous avoir indiqué ce que Henri IV, Richelieu et
Mazarin avaient fait pour préparer la grandeur de la ,
royauté en France; et celle dé la. France en Europe, le
Professeur s'est hâté de mettreen scène lejeune Roi, dis...
sipant, pour ainsi dire, par sa splendeur,les derniers ora. ges de Ja Fronde; et saisissant les rênes de l'Etat avec
ce
�40
autant de. vigueur que de succès •. Car Louis préside luimême à cette vaste et admirable réforme administrative,
qui embrasse pour les réorganiser tous les services publics,
et qui met en ses mains toutes les forces de la France, Vous
avez vu comme tout se plie à ses desseins, et sourit à sa
fortune. Comment ce prince ne se serait-il pas enivré cependant de 'sa toute-puissance, de l'idolâtrie de ses sujets,
et de l'admiration du monde? Aussi, l'ambition bientôt
commence à l'égarer : il aspire à ·la gloire des. conquêtes;
il déserte la politique traditionnelle de ses prédécesseurs;
il menacé la Hollande, inquiète l'Empire, et provoque
contre la France les coalitions,.qui jusqu'alors se formaient .
contre la maison d'Autriche. Car désormais l'équilibre du
monde est changé ; c'est la France, qui sera dès-lors condamnée à soutenir contre l'Europe conjurée des luttes
toujours nouvelles; pour l'accabler, elle verra le monde se
grouper autqur du prince d'Orange, cet implacable ermede
mi, qui prend habilement contre Louis XIV; le
Henri lV contre Philippe JI, et qUi par les désastres de. la
France prépare la prépondérance de l'Angleterre au xvm•
siècle. On sait comment l'indépendance et l'unité de la
patrie ont même été mises plus d'une fois en péril par les
revers, ·au milieu desquels ce .grand règne a expié l'abus
de sa première fortune. _:_.. Mais en même temps que la
France s'épuisait au-dehors dans ces guerres
au
dedans elle était hisse de ce despotisme, qui s'était usé
par
excès mêmes, et qui désormais avait perdu son
prestige. Nul. toutefois ne pouvait prévoir encore quelle
révolution terrible le grand Roi léguait· à ses successeurs.
- En étudiant une époque d'un si grand enseignément,
M. Lacroix n'a pas dissimulé sans doute les fautes de ce
règne à outrance; mais du moins ces erreurs de l'orgueil,
et les désastres qui en ont été la punition ne l'ont pas empêché derendre justice à tant de grandes choses, dont la
France est redevable à Louis XIV, et qui font, malgré tout,
�-
41
de son règne, l'une des plus glorieuses époques de nos
annales.
.
Plus tard M. Lacroix se réserve de reprendre cette his-:toire au point où il l'à laissée, pour la conduire à travers le
xvm• siècle jusqu'à l'explosion de ,89. - Mais, cette
année, le Règlement le ramè'ne àl'Histüire'Ancierrne. Jus:qu'ici il ne vous avait point eucore entretenus de la·
Grèce. Pour réparer cetoubli (qui, chez un ancien membre' de I'Eéole d'Athènes, pôûrrait ressembler à, de l'ingratitude), il a pris cette fois le sujet de son enseignement
dans l'histoire hellénique. Il se propose de retracer sous
vos··yeux la lutte gigantesque et vraiment ijéroïque, qui,
pendant trois siècles, mit aux prises laGrèce et la
et qui, commencée par la victoire de Miltiade à Marathon,
s'acheva· après tant de vicissitudes diVerses aux· plaines
d'Issus et d'Arbelles par l'épée d;Alexarrdre. Drame immense, qui met en présence les detJx nations au moment
· le plus intéressant de leur vie historique, et oppose dans
leur antagonisme le génie de la Grèce libre et la civilisa'tion du vieux monde Asiatique.· Car, ·p6ur mieux· comprendre la nature de cette inévitable lutte entre la Grèce
et l'Orient, le Professeur ne se bornera pas à êonsidérer
les faits par le côté pùretnentpoli(ique èt extérieur; mais il
ve_11t étudier le génie de chaque race, comparer leur•s
mœurs, leurs lois, leurs institutions, se rendre compte
enfin de ce que représente cette civilisation hellénique, qui
s'oppose avec tant d'orgueil aux barbarés de l'Asie. Peutêtre parviendra-t-iJc(en_ empruntant, pour éclairer ses re- ·
cherches, toutes les lumières de la science moderne), à
préjugés, que les Grecs ontaccrédités aù ·
sujet de leurs ·adversaires, et a· moritrer·que la nàtion Per..:
sane par sa civilisatiblr; bien que différente de celle 'des · ·
Grecs; était pourtant bien digne de cette suprématiê;
qu'elle avait conquise et qu'elle a longtemps gardée dans
Mais, err montrant sous un jour plus
l'Asie
4
�-
42
vrai ce que fui ce pays de Zoroastre,, M. Lacroix ne saurait
toutefois dissimuler une prédilection bien naturelle ,pour la
Grècei cette terre prédestinée de la civilisation; et il ne
pourra qu'applaudir au triom.phe définitif du peupl'e, qui
sl:)mble avoir combattu pou da Ii bert( du monde, et qui a
plus qu'un autre contribué au progrès providentiel de
l'humanité.
Littérature Ancienne: -· Par une heureuse rencontre,
M.· Burnouf, dans son Cours de cette année, va côtoyer
lui...mêrue cette époque de l'histoire hellénique que ·
M. Lacroix a choisie pour le sujet·· de ses leçons .. Car il se
propose d'étudier l'Eloquence Grecque, laquelle, éclose
avec laJiberté, périt avec elle, et qui est comme l'ârrie de
ces grands événements. C'est à Athènes particulièrement
qu'il se plaira à recueillir les premiers essàis de la parole
publique; il s'attachera surtout à montrer, comment de
bonne heure, chez ce peuple artiste, les règles d'un art
savant et précis viennent se combiner avec les inspirations'·
du génie pour produire ces chefs-d'œuvre d'habileté et de
naturel tout.ensemble que nous possédons; Car, sachonslehien, déjàchezPériclès,l'artétait arrivé à sa perfection;
et les premiers rhéteurs n'ont. ett dès lor.s qu'à rédiger en
règles savantes une· pratique accomplie; A ce propos,
M. Burnouf compte bien reprendre quelques-unes de ces
questi.ons• ·si lon,gtemps débattues de l'éloquence et de la
rhétorique; il
voir, par quelles études particulières
etquelle discipline industrieuse, les Grecs; dès le commencement, ·se préparaient à la c,arrière si difficile et si ambitionnée de l'orateur,. sans que les règles minutieuses
auxquelles ils s'asservissaient aient jamais gêné le libre et
naturel essor de leur parole. Ce tableau de l'éloquence
grecque s'animera par Fétu de. ,dès œuvres immortelles,
que l'antiquité nous a légtiées, et le spectacle dramatique
des événements qui les ont suscitées.-· Après avoir suivi
·
�-
43 -·
'
cette histoire de l'art oratoîre depuis sés originesjlisqu.'à
]a niort de
le dernier champion de l' éloquence et d.e la liberté, le Professeur se propose de faire,
dans Je second semestre, une étude analogue de l'Eloquence
Outre l'intérêt éternel ·d'un tel sujet, les
auditeurs de
Burnouf savent combien les questions, qui
semblent souvent les plus usées, se renouvellent par sa
critique si originale et si pénétrante. L'antiquité n'a point
pour lui de secrets : ce qu'il n'en peut apprendre, ille
de.:vine.
'
Son .Cours de l'an dernier sur la Poésie Lyrique a été
pour nous tous comme tine révélation. Nous autres mêmes,
les vieux familiers de Pindare, ,dans quel monde d'idées
nouvelles M. Burnouf ne n()us a-t..;il pas introduits? Qui de
nous, en effet, se figurait ce qu'était dans l'antiquité
Grecque cette Poésie Lyrique, mélange merveilleux et puis- ·
sant de paroles rhythmées avec la musique? Après en avoir
rétabli
caractère essentiel et jusqu'ici méconnu , . ef
après avoir distingué cette poésie étrangère à tout système
de versification des divers genres poétiques, que le préjugé universel avait toujours confondus avec. elle,·. ir a ·
montré que les Grecs seuls avaient· rencontré les vraies
conditions de l'Ode; que,·· chez eux· seuls en' 'effet,' la
musique a été à ce point comme l'âme et la vie de la poésie
lyrique, que l'une et l'autre, dans leur histoire comme
dans leur théorie, ne sauraient être séparées. - C'est à
l'exposition de ces doctrines si neuves qu'il avait consaèré
son premier semestre. Dans le second, s'attachant à suivre
Ia Poésie lyrique, dans ses destinées, il, a fa:it voîr combien
les poëtes Romains av&ient déjà perdu le secret de sa
nature mystérîeuse. Mais à mesure surtout qu'on descend
à travers les bas siècles de l'antiquité et à travers le: Moyen
Age, la séparation des éléments constitutifs de la Lyrique
Grecque devient de plus en plus profonde; si bien qUe, .
pour les modernes, la notion même de ce qu'avait été cette
·ancienne poésie est entièrement perdue.
le
�44
-
Eri même temps que M.. Burnouf nous étonnaitdans sa
chaire par ses ingénieux aperçus, aux heures de loisir il
préparait une secopde éditiondesa Grammaire sanscrite
déjà épuisée et vivement réclamée par les savants; et il
publiait dans les
de l'Académie de Stanislas U!l
Mémoire justement remarqué ·sur l'accélél'ation ou le
ralentissement de la vitesse des courants électriques dans
, lesfils de nos télégraphes. Car c'est dans ces recherches
scientifiques., que ce curieux et universel esprit aime à se
délasser d'ordinaire de ses travaux
française. - Le cours de nos études nous
avait amené l'an dernier au seuil du xvme siècle. Ce n'est
pas sans appréhension (je l'avoue) que je suis entré dans .
cette phase orageuse des lettres françaises, qui excite l'enthousiasme des uns, la colère des autres, et qu'il est encore ,
aujourd'hui si difficile de
sans passion. Que de problèmes en effet, suscités . par ·ce mouvement. prodigieux
des esprits, restent encore suspendus sur nos têtes, sans
qu'il soit donné à personne d'en pénétrer la solution à
travers l'obscurité de l'avenir? Toutefois, le temps en a
déjà en partie criblé les doctrines. En bien des choses, le
xvme siècle a poussé .à bout, à travers les ruines, ses desseins de rénovation sociale ; et bons ou mauvais, nous
pouvons juger de l'arbre par ses fruits.
· Dans le tableau, que nous vous avons présenté de la
première moitié du siècle, Vol,taire a surtout attiré notre.
attention. Nous avons cherché à être juste envers ce roi
de l'opinion; nous n'ayons point entièrement répudié son
héritage.; mais n!)us avons cru qu'iUallait y savoir choisir.
En admirant son prodigieux esprit, son bon sens, son
talent plein de prestiges; en lui sachant gré de plus d'une
pensée généreuse, nous avons dû flétrir .l'usage qu'il en
a fait trop souvent et signaler sa pernicieuse influence. -.
Nous voici ar.rivé au point où le siècle va accélérer son
�...,_
45
cours ori}geux, 'en emportant dans ses eaux fangeusesles
restes du passé. Désormais, il semble, en effet/que l'esprit
de Voltaire soit devenu l'esprit de la nàtion entière.
Voltaire même est bientôt débordé par la tempête d'idées,
qu'il a le premier déchaînée; son épicuréisme sceptiquè
frivole- dérive de plus en plus vers un matérialisme dogmatique sans âme et sans Dieu. Cependant, .sous les sombres ilUSpices de cette philosophie du néànt,- la France
entière semble travaillée de la fièvre du changement; c'est
partout une incroyable ardeur de détruire tout ce qui
demeure du passé, pour préparer Iaplaèe à la reconstruction de la société moderne· sur un plan plus conforme à···
la raison humaine. Dans cette foule de sectaires acharnés_
à la ruine de l'ancien régime, j'entends pourtant une voix
discordante qui s'élève : c'est la voix de Rsmsseau. Mais si
le noqvel apôtre du progrès se sépare des Encyclopedistes,
et défend de sa parole éloquente les principes de la religion ..
etde la morale, c'est .pour se retourner avec plus de pas- ·
sion encore contre. les iniquités de l'ordre social et en
accélérer la chute. Rousseau sera le théoricien rèdoùtable
et le tribun de la révolution qui se prépare. Nous suivrons,
.cette année,.. ce mouvement des esprits jusqu'à la veille de
effervescence généreuse et
89 : nous assisterons à·
téméraire, qui emporte- les esprits confiants vers une
réforme sociale, dont le monde attend la justice et le
bonheur. ;Nous verrons .ces générations inexpérimentées se
livrer aux plus vaines illusions, ardentes à détruire sans
sàvoir pourquoi, avides de tout créer de nouveau, en
croyant que le monde peut se· transformer au.gré d'une
idée. Nous dirons quelle erreur a faussé tant d'espérances;
quel mal secret a corrompu les meilleurs dessèins; pourquoi tout s'écroule, sans que rien nf) se répare. Mais aussi,
parmi les ruines amoncelées, nous chercherons à
tout ce que nos pères. ont semé de germes généreux et
féconds, d'où devait sortir, après une effroyable tempête,
et
�-
46
--
. ' la société· moderne. Car les. crimes, ·où s'abimecette
époque, ne doivent pas nous voiler· le spectacle de ses,
grandeurs, ni tant de conquêtes définitivement acquises à
la civilisation. - Cette tâche a ses périls sans doute. Plenum opus àleœ (puis-je dire). et incedo per ignes suppositos
r.àeéri doloso. Mais d'une part, pour faire ce discernement
des idées qui ont dirigé et parfois égqré nos pères, nous
sens
avons la leçon de l'expérience; d'autre ,part, je
soutenu par votre sympathique confiance. Vous respectez,
vous aimez toutes les opinions honnêtes et sincères, alors
même que vous ne "les partagez pas entièrement; et la
parole loyale d'un homme, qui cherche le vrai de bonne
foi, est tOujours écoutée ici aveefaveur.
, Littérature étrangère. - M. Mézières, l'an dernier,
étudiait la Littérature Italienne, en y recherchant particulièrement cette inspiration vivace du sentiment national, .
qui, après avoir com.me fermenté depuis des siècles au
et avoir été
cœur de. tous les grands hommes de
l'âme de leurs productions les plus originales, a fini par
l'explosion dont nous sommes aujourd'hui les témoins.
C'est l'influence des lettrés, en effet, qui a
l'Italie
à l'independance, comme la France à la révolution. Depuis
vœux- enflammés l'affranchisseDante, qui appelle dè
ment de la patrie italienne, tous ses grands· écrivains,
Pétrarque, Boccace, Machiavel, ont poursuivi le rêve d'une
Italie délivrée dés barbares et enfin unie, grande et libre.
Que les invasions de l'étranger, que les discordes intestines, que le morcellement du territoire ne soient pas parvenus à effacer jusqu'au nom de l'Italie, c'est au culte
commun de la nation pour ses grands poëtes nationaux,
qu'il faut en. grande partie l'attribuer. C'est encore la
plainte .que de loin en loin les écrivains jettent
ciel,
c'est
protestation contre les malheurs de leur pays,
qui interrompent Ja prescription de la servitude. Chose
�-
47
étrange même! au delà. des
le
;de la
patrie semble
les destinées des 'lettres
au temps où les·
pour se rantrr1er avéc .·
elles. Voyez, en effet, au xvn• fit au'
sièéles, qù '
littérature ne prodüit plus que des i:éùvres frivoles· où
pédantesques, on dirait que le cœur de la nation
'
de battré. A la fin du siècle dernier, au contraire,. sur ·cet .
horizon longtemps obscurci, apparaît soudain un' génie
les
et les âmes èngourdies:
original qui va
c'est à sa passion pour la liberté et_ p<11fJ!Îe, ·q"!l;À.lfiéri
doit tout son éclat et --sa puissance; et il semble, qv'à so'n
appel, l'Italie entière ait frémi depuis les Alpes.jùsqu'à.
l'Etna. Sam; doute les sentiments et les idées semés par le .
poëte germeront plus vite dans l'ardente
de la ·
Révolution française, qui pour un tewps entraîne l'Italie
dans sa destinée, lui qonne ses libres institutions
,de
l'esprit de 89, et réunittous ses enfants sous un. même
drapeau. Mais c'est depuis ce temps surtout; que la vieille,
idée, la vieille passion d'une Italie enfin rendue à ellemême, et unie pour la défense commune de son indépendance, n'a plus cessé. de grandir
cœurs i en dépit
de l'oppression étrangère, . cette religion de la patrie a
·multiplié ses apôtres, ses martyrs.
qùi'inspire
à Manzoni ses romans pleins d'une ironie arp.ère .contre la
domination étrangère, à Leopardi. ses odes enflarrùnées;
C'est pour cette emise sacrée, qJI'Ugo Foscolo :valanguir
dans la pauvreté et l'exi] ; que C?nfaloniéri est attaché au .
. pilori; que Silvia Pellico d$pédt ·.au Spitzberg ·
ce
carcete duto, que nous avons tous
de 110s J:)leÙrs.
Ces études empruntaient des événements actuels nn inté-:
rêt plus vif et les éclairaient d'une lUmière nouvellè. · . .·
Cette année,· M. Mézières, p'our obéir au règlement, qui
. l'oblige à chercher de nouveaux
cqmpte, VOQSrame. ner en Angleterre. Quel contraste? Vous quittez l'Italie, si
mobile, si imprudente, si amoureuse de chimères, si pas- · ·
a
la
�-
48
__;.
sionnéè, pour visiter peuple.le plus sensé, au contraire,
le plus pratique et le plus opiniâlre en·
C'est
I'espr,it même,
.sont les mœurs. de Ja nation anglaise,
què le Professeur cette fois sç propose surtout d'étùdier
dans les o1,1vrage,s de ses écrivains. Pourçela, il s'attachera
de préférence
théâtre, aux. romans et au ;x. correspon-da]lces. Car, si l'on a ditque la littérature d'un peuple est
d'ordinaire Urie image deses mœurs, c'est da,ns les œu.vres
de ce genre particulièrement, que l'on peut. mieux saisir
traits caractéristjque:; et la physionomie originale d'une
société. M. Mézièr.es veut suivre
tour
dans
sa vie privée et sa vie publique. Le Vicaire de ll' akefi.eld!
Clarisse HarloU)e, Tom Jones, nous ouvriront l'intérieur
de la famille ; nous y verrons des. mœurs sévères sans
doute, mais souvent jusqu'à la dureté, des caractères fortement tremp$s; mais, à .côté de ces vertus viriles, d'es vices
souvent non moins énergiques dans leur.grossièrefé. Mais
surtout, à la source de presque toutes les qualités bonnes
ou mauvaises de cette forte race, nous retrouverons l'orgueil, qui est comme la maladie générale et tout ensemble
la yertu et ie ressort d.e la société britannique. Car, si
l'Anglais par son arr.ogance est insupportable aux autres,
c'est là. aussi qu'il puise cette conscience de la dignité
humaine et cette initiative puissante, qui lui ont fait faire
tant de grandes choses. En somme, c'est encorè dans la vie
privée, que nous aimerons mieux le fréquenter. On respiré ,
en général dans les romans anglais comme dans une pure
atmosphère d'idées morales ;
y vit le plus souvent en
compagnie d'honnêtes gens, et l'on en sort meilleur : on
adn:iire lê pays qui fournit à ses romanciers de telles peintures de mœurs, et qui sait lui-même s'y complaire. Ce
n'est pas pourtant que l'Anglais., même quqnd nous le suivons ainsi dans sa· vie domestique, nous .séduise sans ,
réserve; mais là du moins, sans gagner notre sympathie
(pour céla il diffère trop de n6us), il force notre estime.
au
�-.·
49
C'est assurément son meilleur côté. Considérez-le en effet,
après cela, dans les relations de la vie publique et surtout
dans ses rappwts avec les étrangers ; étudiez..,le, par
exemple, dans lé Spectateur d'Addisson, le Voyagesentimental, et particulièrement dans les Lettres de Lord Chesterfield, et vous serez frappés, avant tout, de son âpreté
hautaine et de son égoïsme. Mai3, c'est ·principalement
dans le domaine de la politique, et lorsque M. Mézières
étudiera les luttes parlementaires, les actes et les paroles
d'un Burke, d'un Fox et d'un Pitt, que 'vous verrez éclater
dans sa brutalité cette personnalité arrogante qui caractérise le patriotisme anglais. Ici, plus de justice, plus de
respect des droits d'autrui; encore moins de sympathie
généreuse. ,Ces vertus de la vie privée ne sont plus de mise
dans la politique. L'intérêt de l'Angleterre est la loi
suprême : tout y doit être· sacrifié : et cette liberté même,
que le peuple Anglais pratique chez lui avec tant de bon
sens, il ne l'aime que pour lui, et l'étouffe sans pitié partout où elle poun·ait ailleurs créer un danger pour sa
grandeur. Tout en réprouvant, Messieurs, cet odieux
patriotisme, et en nous montrantjustement fiers que notre.
France ait pris, dans les destinées du monde, un tout autre
rôle, ne soyons pas injustes cependant envers cette grande
nation anglaise, et que cela ne nous empêche pas d'admirer les exemples de sagesse, de bon sens pratique et de.
dignité, qu'elle nous donne.
Par ces Programmes, Messieurs, vous pouvez apprécier
la fécondité des ressources, avec lesquelles notre Faculté
s'efforce de renouveler chaque année sori enseignement.
Du reste, l'intérêt qu'y prend cette ville intelligente et
polie stimule encore notre zèle. Il n'est guère de villes en
France, en effet, où les Cours des Facultés aient été jusqu 'à
présent mieux suivis. Nancy a parfaitement justifié par là
sa prétention à redevenir un centre de hautes études; la
.
�50
·des Cours est entrée désormais, •je ·l'espère,
dans les habitudes et dans les rriœurs'; ·et j'ai pfus d'une
fois ouï dire, que >l'on seritirait ici un vide irréparable, si
jamais devait disparaître cette fête des esprits sérieux; En
vous voyant aujourd'hui même vous presser autour de
nous dans çette enceinte, je reconnais avec bonheur qu'ici,
du moins, notre temps n'est pas encore devenu aussi
étranger aux pures jouissances de l'intelligence, qu'on le
dit généralement. Non, malgré ses miracles de chaque
jour,· la civilisation matérielle ne saurait suffire à elle
seule et supplanter la civilisation morale. Qu'il y ait saüs
doute bien des àn'les vulgaires, entièrement absorbées aux
intérêts de l'existence matérielle et qui ne voient rièn au
delà, j'en conviens. Mais aussi il y aura toujours parmi
vous de ces natures généreuses, que cette vie de langueur
et d'hébétement ne saurait étouffer, et qui tressaille'ront
toujours, quand on ramènera leur regard vers le ciel.
Le palais de l'Académie, qui s'achève près d1ici, té..-.
moigne aussi
côté du culte, que cette noble
a
gardé aux choses de la
Les Muses vont y trouver
·un temple splendide: Pourvu que la faveur publique, qui
les entourait jusqu'ici dans leur pauvre asile: les suive sous
ces lambris. Car ce n'est point tant la magnificence du temple, qui réjouit les regards de ces filles du ciel, que le nombre de leurs adorateurs; Or, tout en se montrant heureuses
de la piété de celte ville à leur égard, lesbienfaisantesDéesses
voudraient plus encore. Elles aimeraient surtout à comptèr parmi leurs fidèles un plus grand nombre de jeunes
hommes. C'est à eux, en effet, que
sont particulièrement destinés. Ce sont eux, qui, au début de la vie
active, auraient plus que personne besoin de se prémunir
par une forte. éducation libérale contre les tendances du
siècle, et de venir par intervalles oublier ici dans la contemplation des vérités éternelles 'Jes choses de la terre.
Outre les fruits, qu'i!s pourraient recueillir dès à, présent
�-
5t
de ces généreuses études, ùls savaient. seulement queUes
ressources 'on se prépare en outre pour la suite de la vie,
en contractant de bonne heure avec les lettres une de ces.
amitiés, qui doivent être plus tard si fécondes en. douceurs
et en consolations de toute sorte. « Ah ! Monsieur (disait·
Talleyrand à une personne .qui s'excusait d'ignorer le ·
whist) quelle vieillesse vous vous préparez ? Le mot était
il est d'une profonde vérité.
piquant: appliqué aux
-· Mais à vingt ans, en pleine activité, on ne songe pas aux
lieures du repos nécessaire; en. pleine espérance, on ne
s'imagine pas qu'on puisse jamais ni souffrir, ni vieillir.
La vie, jeunes gens, se chargera de vous donner .malgré
vous cette triste et rude expérience. Heureux alors, ceux
qui auront appris à' temps ce· que les lettres nous tiennent
en réserve de remèdes pour nos blessures ! Il y a tant de
maux, en outre, qu'on trompe, en les oubliant: les lettres
seules donnent cet oubli.-· Il sera temps d'y recourir alors,
dites-vous. ·Non, non: il faut les avoir aimées de bonne
heure, pour savoir y revenir un jour, quand on aura vu le
fond de la vie;
·
Venez donc, jeunes. gens, venez'le plus souvent que ·
vous pourrez dans cet asile consacré au culte des lettres,
Edita doctrina sapientum templa serena,
comme a dit le poëte. Venez y oublier un moment les misères dè la vie quotidienne, et y respirer un air plus pur.
}ci du moins, vous apprendrez à vous retrouver vous-mêmes;
·ici tout ce qu'il y a dans vos cœurs de généreux prendra
son libre essor, et vous échapperez un instant par la pensée
à cette réalité mesquine (qui, pour être la loi de riotre vie
ici-bas, n'est pourtant pas la vocation de notre âme) pour
vous élever vers les sphères idéales. Ici l'on vous entretiendra de la vie morale et des instincts plus nobles et
ment'divins, par lesquè!s notre cœur protèste de sa céleste
origine et de son immortelle destinée. Ici encore, on vo4.s
�52
-
transportera ·en esprit a:u milieu- des grâi.ldes scènes du
passé, dont l'expérience doit servir à éclairer vos pas dans .
le présent et vers l'avènir. lcienfin-, on vous prodiguera
les trésors .de toutes les littératures; et vous apprendrez à
goùter de plus en plus le commerce de ·ces orateurs, de
ces poëtes, de ces grands écrivains de tous les siècles, auxquels il a été donné d'instruire èt d'enchanter le monde
parJeur parole, et dan.s les ouvrages desquels on sent tou..:
jours respirer leur âme et leur grand cœur palpiter.
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A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
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Discours Officiel
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Université Impériale / Académie de Nancy
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Title
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Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
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BENOIT, Charles
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Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
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1860
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d6ad7160862c255b444b06732367512a
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��RAPPORT
SUII
.L'ANNÉE SCOLA1RE
PRÉSENTÉ PAR i\f. En. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE .DE MÉDECINE ETDE PHARMACIE·
AU
. CONSEIL ACADÉl\HQÛE
DANS LA SESSION DE NO.VEMBRE 18$0.
MoNsiEUR LE RECTEUR,
, Le. Conseil Académique de Nancy a ·consacré plusieurs
séances, lors de sa session en juin dernier, à un examen
sérieux prolongé des questions qui se rapportent à l'organisation des· Ecoles de médecine et de·
Les
principes exposés par l'Ecole de Nancy, dans un travail
ordonné par S. E. le :Ministr:e de l'Instruction publique,
ont obtenu l'assentiment du. Cons.eilet ont étéreproduits
dans le rapport de sa commission.
sqnt tout
récents et comme
semble pas possible que les vœux
exprimés par toutes lès Ecoles de médecine, avec un ensemble qui en :f'évèlè l'importance, ne motive,. prochainement;
une étude approfondie au.sein du Conseil imp.érial, il. ne
�_. 54
-.
paraît pofnt nécessaire de reproduire, en ce moment, les
considérations émises soit par l'Ecole, soit par le Conseil
· · '
Académique, depuis plusieurs années.
Je vais donc me borner·, dans un court rapport, à l'indi- ,
cation des faits principaux qui se sont produits en 1859-60,
en exprimant de nouveau ]a pensée que ces faits ne peuvent
avoir beaucoup d'intérêt pour les personnes qui n'ont pas
le devoir de les étudier.
· Mais auparavant, permettez-moi, Messieurs, de vous
rappeler la perte considérable faite par
de Nancy
dans la persom:le de J'un de ses Professeurs titulaires.
Au mois de mars dernier j'ai cherché, devant la tombe
de M. Laurens; à retracer le noble caractère de notre.
collègue, en fCJ,jsant connaître à ses concitoyens de SaintMihiel plusieurs faits dont le souvenir devait honorer la
mémoire de notre ami. La presse a déjà reproduit cette
appréciation et je dois, dans cette réunion, me borner, plus
spécialement à rendre hommage au talent du jeune professeur. M. le docteur Laurens était un homme honorable,
loyal et très-ferme dans le devoir; apte à tous les genres·
. de recherches intellectuellês, il brillait dans l'exposi-tion toujours judicieuse, exacte et claire des sujets qu'il
était appelé à traiter. Bien que 1\I; Laurens n'ait produit
aucune .œuvre définitive,. sa mort a été une perte .pour la
Forcé, en effet, par les ·exigences de ses mandats de
s'occuper, successivement, d'anatomieet de physiologie, de
botanique et de physique, de matière médicale:et de thérapeutique, notre laborieux collaborateur allait .seulement
recueillir les fruits scientifiques dè ses nmpbreux e.fforts.
Mais · bien que sa carrière ait été arrêtée fatalement,
M. Laurtms doit rester dans votre souvenir comme un profess.eur éniinent. C'est à lui, en grande partie, que l'Ecole
de médecine de Nancy doit le mérite d'avoir pu, de f 850 à
1855, satisfaire â toutes les exigences créées
les be.soins de Fenseignement scientifique qu'elle avait, à cette·
�....--
55
-
4
époque, élevé à un niveau satisfaisant a:Vec·lesseÙJes res:""
sources de son personnel enseignant.
La chaire laissée vacante par M. Laurens a été occupée;
à titre provisoire, pendant te semestre qui vient de finir,
par M. Deléominète, professeur suppléant.
Des faits. de l'.exercice écoulé les plus importants, en
apparence, sont ceux qui concernent le nombre des élèves
et celui des inscriptions.
Soixante-trois élèves ont pris à Nancy, 163 inscriptions
et ces chiffres prouvent que non-seulement il y a eu arrêt
dans la diminution observée partout, depuis. quelques
années, dans le nombre des étudiants en médecine, mais
aussi qu'un mouvemenUtscensionnel a commencé de nouveau. Foi't de la prospérité actueHe de l'Ecole, je crois
devoir dirè la vérité tout entière au sujet du nombre des
élèves, dans les Ecoles de médeci!Je et de pharmacie, qui
paraît à tort, à quelques personnes, l'indication principale
de la valeur d'un établissement de cet ordre. Sans aucun
doute, il importe que le nombre des étudiants .soit assez
considérable pour assurer daps chacun des cours l'émulation parmi les élèves, et pour permettre aux Professeurs
d'élever à un degré suffisant le nivean scientifique de leur
enseignement. Mais lorsque ces résultats importants sont assurés, il n'y a plus lieu de se préoccuper du chiffre des élèves,
et il faut même redouter que leur nombre ne devienne trop·
considérable, car alors les avantages inhérents aux établissements régionaux disparaîtraient, et chaque élève n'étant
plus guidé personnellement par ses professeurs, à ·tous les
degrés. de ·la hiérarchie de l'enseignement, serait rejeté
dans la foule et par conséquent dans un isolement intellec• · .
tuel.
Ce résultat, il est vrai, ne peut être observé à Nancy; la·
circonscription académique ne comprend que quatre départements et cette partie de la France ne peut
.
indéfiniment de
élèves, car pour obtenir ce ·
�56
· résultat, · d'année en année, il faudrait exciter, outre ·
mesure, la vocation médicale, ce qni, en donnant un
nombre de .praticiens supérieur aux besoins du pays,
pourrait entraîner au grand détriment des populations, et
par des n1otifs faciles à deviner, l'abaissement de la dignité de ]a profession médicale. On doit donc observer,
dans des périodes de temps assez restreintes, des oscillations notables. dans le nombre des étudiants, et depuis un
quart de siècle nous l'avons vu à Nancy passer de 25 à 75.
Si .J.'on
compte des faits locaux et si d'autre part il est
prouve, avec la plus complète évidence, que, désormais,
tous les élèves .en médecine ne peuvent plus recevoir dans
quelques grands centres, seulement, l'instruction telle
qu'elle est comprise aujourd'hui; si l'on est convaincu que
c'est dans des centres secondaires que près de la moitié
des étudiants doit aujourd'hui apprendre l'anatomie, et voir
de près les malades, la question du budget des Ecoles de
médecine ne motivera plus, à l'avenir, de bien longues discussions. Le bon sens, en effet, ne peut exclure les Ecoles
cle médecine des conditions dans lesquelles se trouvent les
autres Ecoles du gouvernement. Si dans celles-ci, à raison
des besoins reconnus dans les div':'rses administrations, le
nombre des élèves subit une reduction momentanée, il ne
vient à l'esprit de personne de restrèindre les ressources
dt1 budget relatif à l'enseignement, et par conséquent de
diminuer la valeur de l'instructions NuL ne pense que les
élèves. en cours d'études doivent être moins savants parce
qu'ils sont moins nombreux. Il faut que l'on sache donc
partout, aujourd'hui, que les Ecoles de médecine et de
pharmacie ne doivent pas songer à briller par un accroissement indéfini du chiffre de leurs élèves, qu'elles doivent
même se garder d'en accroître fatalement le nombre et
songer que leur mérite réel se trouve dans la valeur de
l'instruction donnée aux étudiants d'une circonscription
définie.
'
�57
Cette dernière pensée me ramène, à vomrparler du tra:....
vail des élèves de Nancy, durantla dernière année/Vous
connaissez si bien; Messieurs,. les détails et l'ensemble du
système
emprunté par J'Ecole de Nancy aux:
grands établissements de l'Etat, qu'if rotY paraît superflu
d'arrêter votre attentioli sur Jes règlements'" et qu'il me
semhle plus utile de vous montrer,. tout de suite, les avan-·
tages de ce système,. en vou& expo1>ant les résultats: princi.:..
paux des examens de fin d'année. Sur 29' élèves qui, ont
été en mesure d'aborder ces épreuves trois seulement ont
été ajournés. Ces excellents résultats doivent certainement
être rapportés aux réglementations intérieures qui
. à la fois l'assiduité et le travaiL Comme corollaire de ce
qui précède, il faut ajouter que deux e·lèves. ont été privés
d'inscription pour cause d'absence aux cours. Pour accroî"'
tre là somme du travail individ1;1el,J'Ecole a porté, récem'-"
ment, une
attention sur les conférences dont j"a:i
. cherché, lors de la séance de n:ovembre f 859, à vous expli•
quer le mécanisme et pour l'an prochain elle a fixé, avec
soin,, le jour de ces exercices, afin que les éliwes IJU'Ssent
en profiter â'une. manière plus certaine encore' que par' le
passé.
·. / Si des résultats' annuels,- IiQus
Messieurs, aux
examens professionnels, noustrouvons·, clans les faits relatifs
aux sessions de septembre dernier,, la preuve de la· justesse ·
de certaines idées, émises par l'Ecole daJns son travai:l' de
juin 1859 {1). En }?emarquantq:ue presque tou:s les élèves de·
Nancy suivent honorablement la' voie dn doetC'n·at, il est
prouvé par cela même que l'enseignement peut s'appliquer .
à la fois à cette catégorie
à celle qui am-hi...;
tionne seulement le titre d'officier de: santé:. .
· En septembre 1860, deux candidats: se: Sl)rnt inscrits poul'·
l'obtention de ce dernier titre et l'un d'eux reçu, déjà,dans
(1). V. De l'organisation des Ecoles préparatoires de médecine
pharmacie. Nancy, i9 juin 1860. Brochure in.:s• de 82 pages.
de
�-
58
un autre· centre .académique s'est présenté en vue d'un ·
chàngement de résidençe. Dans cétte même session, 43·
sages-femmes ont obtenu le certificat d'aptitude professionnelle. Dans la session ouverte, quelques jours après
celle dont il vient d'être question, pour les candidats aux
titres de pharmacien et d'herboriste, le nombre des candidats
a été également fort restreint Deux pharmaciens. seulement ont reçu leur•· diplôme et aucun examen d'herbo- _
riste n'a eu lieu.
Toutefois, Messieurs, ne
pas la foule absente
des candidats aux titres de pharmacien, pas plus que nous
nombre de candidats au titre
ne devons désirer le
d'officier de santé. Le chiffre des praticiens des divers
, ordres doit se proportionner sagement aux vides qui se
produisent soit dans la pratique de la pharmacie soit dans
la pratique médicale. Le rôle de médecin s'accroît et se
développe de pfus en plus ; il ne se borne plus au soulagement et à ht guérison des individus ; le médecin devient le·.
conseiller indispensable dans une foule de questions administi·atives et sociales et, par cela seul, on peut juger
combien les progrès de ]a médeèine ont été étendus et féconds. En songeant aux exigences multiples imposées de
nos jours à ·la profession médicale, on s'a1)erçoit qu'il ne
faut pas trop d'appelés, parce qu'il n'est pas possible qu'il
y ait une foule de vrais élus, au point de vue de la science
et de 1a moralité. Chacun, disait tout récemment M. Dumas,
est Jibre de sortir.de sa èaste, celui-ci pour monter, celui-là
pour descendre, et ilajoutait un mot q!-IÏ
paraît devoir
'être présent à Fesprit des praticiens, et qui, aussi, ne doit
pas être oublié au point de vue de leur recrutement : c'est
le travail etle, mérite qui assigne le rang, c'est la dignité de
la vie qui le conser_ve.
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1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
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1860
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Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
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SIMONIN, Edmond
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
�UNIVERSITÊ IMPÊRIALE.
ACADÉMIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ECOLE
MÉDECfNE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY,
Le 20 No-vembre J.SGO.
NANCY,
IAIPRIMERIE DE Ve RAYBOIS, UIPRIMEUit DE L'ACADÉMIE,
Rue du faubourg SÙmis!as, 5.
1860
��PRIX
ACCORDÉS PAR S. E. LH
PUBLIQUE, -
MENTIONS
MINISTRE DE
HONORABLES.··- RÉSULTATS
DU
CONCOURS.
Prix et llentions honorables.
Les Professeurs de l'Êcole de médecine et de pharmacie, réunis en
Conseil, le 22 octobre 1860, ont décerné les récompenses annuelles
dans l'ordre suivant:
1o ÉLÈVES EN MÉUECINE.
A.NNJI!E D'ÉTUDES.
Prix •.
M. BARTHÉLEMY (Jules), de Nancy (Meurthe).
M. ZABÉ. (Emile), de Cirey (Meu.rthe}.
Mention honorable.
M. PERRIN (Alphonse), de Metz (Moselle).
Prix sp6eianx ponr la rédaction des observations elinlqnes.
DEUXIÈME A.NNJI!E D'ÉTUDES,
Pri'x. M. MoREL (Léon), d'Apremont {Meuse.
1
Mention honorable.
RoBERT (Gustave)) de Saint-Mihiel (Meuse).
TROISIÈME
ANNÉE
D'ÉTUDES.
PritJ·. M. FLoRENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous-Vaudémont
(Meurthe).
�GO
2° ÉLÈVES EN PliARliiAClE.
Mention honorable.
· M. AaTrssoN (Emile),de Rosselange (Moselle).
A la.suite du. contours ouvert pou,r la pla.ee dtaUle: dnœ cuüus de nltédettine opératQi,Fe,. a é'té nommé
l\1. FLORENTIN (Sigisbert), de Gugney-sous- Vaud'êmont (Meurthe;.
�NANCY, ;mprimcl'ie de veuve lU YBOIS, rue du faub. Stanislas, 5.
�
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Title
A name given to the resource
1860 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 20 Novembre 1860
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-25.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-52. </li>
<li>Rapport sur l’année scolaire 1859-60, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1860. p.53-58. </li>
<li>Prix accordés par S. E. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions Honorables. - Résultats des concours.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions honorables. - Résultats des concours
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Veuve Raybois, Imprimeur de l'Académie, Rue du faubourg Stanislas, 3
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Information about rights held in and over the resource
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A language of the resource
fr
Type
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)