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Séances(de#rentrée#de#l’Université#de#Nancy#(1854!1939)"
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Publiées" à" raison" d’un" volume" annuel," les" Séances( de( rentrée( de( l’Université( de( Nancy"
constituent" un" document" historique" essentiel." Elles" permettent" de" suivre" au" plus" près"
l’évolution"du"système"d’enseignement"supérieur"nancéien"sur"la"longue"durée"et"offrent"de"
multiples" perspectives" de" recherche":" histoire" des" communautés" scientifiques," étude" des"
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!
�SÉANCE SOLENNELLE DE RENTRÉE
DES FACt1LTÉS.
�,.
,
UNIVERSITE IMPERIALE ..
ACADÉMIE DE NANCY.
INSTALLATION
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
LE 7 DÉCEMBRt 1854.
NANCY,
GIUMBLOT ET VEUVE RAYBOIS,
DE L'ACADÉMIE DE NANCY, lUlB SAfNT-J)IJUER,.
185!5.
t2t$ •.
��+-
DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. EDMOND SIMONIN, DIRECTEUR DE L'ÉCOLE
DE MÉDECINE ET .DE PHARMACIE.
MoNSIEUR LE
REcTEua,
MONSEIGNEUR,
1\IEssmuns,
L'usage veut que, lors des séances consacrées uniquement à
l'instruction !supérieure, les Directeurs des Ecoles de médecine et
de pharmacie résument les faits intéressants qui appartiennent à
l'ordre _de la médecine. Mais avant de faire cette courte exposition, j'ai un devoir à remplir. Je dois adresser à M. Faye,
Recteur de l'Académie de Nancy, l'expression de la reconnaissance de l'Ecole pour le bien que sa haute position lui a permis
d'y réaliser, lui offrir l'assurance des sentiments de gratitude
des professeurs, pour la bienveillance qu'il a témoignée à chacun
d'eux, et le remercier personnellement d'avoir bien ,·oulu continuer avec le Directeur de l'Ecole, les rapports auxquels, depuis
plusieurs années, la bonté de MM. Caresme, Guillemin et Percin
l'avait habitué.
Après les deux discours qui ont marqué si nettement un point
·de départ dans le professorat de plusieurs parties du haut enseignement, je dois à mon tour indiquer, comme faits principaux,
les modifications 'générales qui viennent d'agrandir et d'élever
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la mission de toutes les Ecoles de médecine, et .faire conn ait re
surtout la transformation spéciale de l'Ecole de Nancy, rendue
possible par la création de la Faculté des Sciences de notre Académie. Après l'exposition de ces faits importants qu'une heureuse
coïncidence permet de solenniser dans cette réunion qui a pour
but d'inaugurer un nouvel avenir dans toutes les branches de l'enseignement supérieur,je devrai encore vous signaler les résultats
les plus sérieux et les plus récents de l'enseignement médical qui,
sous des titres divers, et avec des fortunes diverses, subsiste
depuis plusieurs siècles dans notre contrée.
Toutes les Ecoles de médecine et de pharmacie vont prendre
une importance et une vie nouvelle, par suite des prescriptions
du décret du 22 août dernier qui transporte, des jurys médicaux,
à ces établissements Je di'Oit de délivrer les certificats d'aptitude
pour les professions d'officier de santé et de pharmacien de
conde classe, pour celles de sage-femme et d'herboriste du second degré. La loi du 10 mars 1805 avait établi les jurys des
départements sous la pression d'impérieuses nécessités sociales ;
mais leur raison d'être ne pouvait se légitimer, après .quarante
années, en face de l'heureux développement donné à l'enseignement médical, par la création de ces annexes des Facultés de
médecine et des Ecoles supérieures de pharmacie, qui, connues,
dès 1806, sous le nom d'Ecoles secondaires de médecine, re.;
çurent, en 1840, le titre d'Ecoles préparatoires, dénomination
qui ne peut subsister longtemps encore, puisqu'elle ne se trouve
pas en harmonie avec les réformes radicales opérées par le
récent décret.
Dans une lettre (1}, à laquelle j'ai déjà emprunté plusieurs expressions, Son Excellence le Ministre de l'Instruction publique
et des Cultes,
de la manière suivante, l'institution des
anciens jurys. «Non-seulement cette institulion"tdevenait inutile,
mais elle créait une position singulière et fâcheuse à nos Ecoles
qui, chargées de l'enseignement médical et pharmaceutique, se
trouvaient privées du droit de vérifier l'aptitude de ceux qui aspirent à pratiquer la médecine et la pharmacie. Il appartenait à
ces écoles de maintenir et d'élever par l'enseignement le niveau
des connaissances médicales ; de répandre et de sanctionner lés
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meilleures méthodes, les plus saines doctrines, les .Pratiques les
plus sùres, et il ne leur appartenait pas de juger si ceux aux mains
de qui doit être remisela santé publique possèdent des connaissances offrant des garanties suffisantes.
Les nouveHes dispositions du décret font' cesser cette situation
anormale. Elles restituent aux Ecoles préparatoires une miss.ion
pour laquelle elles sont si compétentes, et ces dispositions ne
peuvent que profiler à l'art médical lui-même. En rattachant
cessairement la direction des épreuves pour la délivrauce des
grades à la direétiou de l'enseignement, elles impriment à ces
épreuves un caràctère d'unité qui les rendra plus sérieuses et
Iem· donnera plus de valeur. ,
ltlessieurs, je me hâte de le proclamer, ce décret, qui
donne une entière satisfaction à la logique, avait déjà reçu dans
noJre département une grande partie de son exécution. Depuis
longtemps le hon. sens général amenait à des études réelles,
sérieuses et publiques les candidats qui, aux termes de la loi dé
1.805, eussent pu motiver sur des certificats illusoires de pratique
leur comparution devant les examinateurs. Quant aux. membres
des jurys, ils étaient
choisis par l'autodté supérieure dans
le sein de l'Ecole de médecine; ils furent, pendànt bien des
années, nos maîtres avant que nous devinssions leurs èollègues, .
et la préoccupation constante qui les dirigeait, ainsi que les mem. bres qtti leur étaient adjoints, n'avait pour but que le bien public.
Aussi, à la veille de leur succëder, n'avons-nous qu'un seul
désir, c'.est celui de les imiter.
Au moment où les Ecoles de médecine et de pharmacie sont
investies du droit de conférer des grades définitifs, l'Ecolê de·
Nancy twuve, dans l'établissement de nos Facultés, un nouveau
moyen de sucèès pour les études et, peut--être aus.si, un nouvel
espoir pour l'avenir.
.
Cette récente création des Facultés donne une satisfaction, déjà,
hien vive, à.des désirs constants et que la tradition d'un passé
glorieux sèmble légitimer, de voir renaître, tout entière, notre
ancienne Univel!Sité, avec les modifications que doivent lui apporter, à la fois, et la tolérance, qui de nos jours élève si haut
dans l'estime publique les convictions religieuses, et les transfor-
4
�tiO
mations opérées dans l'étude des le Ures, dans celle ·du droit et
surtout,dans les travaux scientifiques.
Ne peut-on pas dire, aussi, pour justifier ces désirs, que dans
toute grande nation les diverses contrées, bien que réunies par les
liens puissants d'affection et d'unité complète de vue, diffèrent,
sous le rapport intellectuel et moral, comme sous le rapport physique,· et que des aptitudes diverses des populations résultent,
nécessairement, des goùts et des besoins différents ?
Oserai-je, devant un grand nombre d'auditeurs intéressés, ten·
te.r l'application de cette vérité à notre sol natal? Permettez-moi
de l'essayer, car si l'amour de l'impartiaLité et l'habitude des re-·
cherches qui appartient au professorat médical peuvent empêcher les illusions de l'orgueil, lorsque l'on tente de suivre le
précepte antique de se connaitre soi-même, à plus forte raison,
peut-on espérer de se préserver de l'erreur lorsque, au point de
vue physiologique et psychologique, l'on veut rechercher les traits
qui caractérisent l'esprit ou le génie propre à toute forte nation,
ou à l'une des parties importantes de son territoire.
L'esprit, dans les contrées qui furent la Lorraine, diffère, réel·
lement, du génie spécial aux: régions qui nous entourent, et il ne
faut pas être un observateur bien atténtif pour se convaincre
qu'il constitue une forme particulière de l'intelligence, placée,
comme transition, entre les formes que l'on rencontre au midi, et
celles qui dominent dans les contrées du nord. Cet esprit impropre, en général, à produire les brillantes et rapides .étincelles de
la pensée, qui, trop souvent, trompent l'OI·eille, comme l'œil du
voyageur est égaré par les lueurs fugitives, émanées des terrains
sans consistance, parfois pernicieux: et que la culture fait disparaître de jour en jour; ne se berce point, non plus, dans les rêveries qui semblent les produits de cerveaux souffrants, quand
elles ne sont point régularisées par une intelligence supérieure et
ramenées par elle à la réalité que le sens humain général a re·
connue. Identifié avec les sentiments les p1us vifs du cœur, mais
dont l'expression est toujours maintenue en de sages et fermes
limites, dirigé, sans cesse, par le mâle sentiment du devoir et de
la moralité, cet esprit me paraît, parmi les nombreuses définitions,
mériter celle de raison enjouée qu'a formulée M. Ampère.
�.N'est-ce point ce tempéràment particulier de l'esprit, dont la
ftoideur apparente donne la certitude de la sûreté et de la durée
des rapports sociaux, qui est l'origine d'une· certaine défiance, à
J'occasion de succès trop subits,. et de cette aspiration constante.
vers ce qui est vérité,. vers ce qui est hien et. vers ce qui est
beau, .à laquelle nous devons rapporter la naissance de toutes les.
associations littéraires, scientifiques, et artistiques,. et de ces
saignements nombreux et divers qui, dans nos contrées, ont établi
un trait d'union entre le passé éloigné de plus d'un
·
et un avènir devenu, en ce moment même, en partie, le présent.
N'est-ce point cette forme spéciale de Vintelligence qui a motivé.
cette aHianc.e heureuse, et toujours subsistante entre les esprits distingués, pour repousser la tendance contagieuse à se priver des
plaisirs de l'esprit et à remplacer ces nob1es, pures et saines jouissauces par des plaisirs plus sensuels, par le confortable sans distinction et par le luxe inintelligent. Doit-on s'étonner du désir ardent de
voir se rouvrir un sanctuaire des lettres dans un pays où chacun
connait les vers de Gilbert, dans une contrée où des élèves de
Itlichel Ange doivent à leur ciseau une immense renommée, et
qui fut la patrie de ce gt·and paysagiste, dont le nolll a été changé,
par le monde entier, en celui du Lorrain. Doit-on être surpris de
la noble ambition d'ajouter de nouvelles
scientifiques
aux travaux sérieux et utiles qui rappellent bmt de noms de
savants dont ]a liste ouverte, depuis bientôt frois siècles, par le
nom de Charles Le Pois se termine, aujourd?hui, par celui de.
M. Alexandre de
Pour ne point sortir de l'objet de cette,
cérémonie, destinée aux lettres et aux sciences;,je n'évoquerai
point les souvenirs qui, parmi nous, s'attachent, aussi, a.ux études
théologiques, ct aux études du
illustrées, de nos jours, par
des noms prononcés dans une solennité toute récente et qui
vibrent encore à nos oreilles charmées (2).
L'Ecole de médecine, vous le savez, Messieurs, s'est associée,
constamment, aux efforts que je viens de rappeler et dans ces der.,.
nières années elle a, volontairement, ajouté à ses travaux une
partie de l'enseignement d'une Faculté des Sciences dont elle
cherchait, ainsi, à préparer la venue.
Mais nous devons l'avouer, dans celte lutte de toutes les corn ..
�o2
;p·agnies et de lous les èorps savants, pout con$erver intacles de
recommandables traditions locales, pour satis-faire aux périlleuses
exigences du moment, tout en se préoccupant des succès futurs,
les travailleurs ressemblaient à une troupe peu nombreuse, se
tenant constamment sur la défensive, réparant; sans cesse, des
brèches incessamment reproduites, changeant d'armes et de but,
et se portant, sans relâche, d'un point à un autre pour ne céder
nullè. part. Désormais les conditions du· combat seront changées;
grâce à l'arrivée de puissants auxiliaires dont noils saluons la
venue avec bonheur, et avec l'espérance que l'affection· se joindra, bientôt, à l'estime et à Ia sympathie qu'ils ont déjà inspirée;
Tandis que l'une de nos Facnltés aidera lès littérateurs à sur..:.
monter les obstacles dans la route qu'ils ont déjà suivie, l'autre
affermira le drapeau de la science que l'Ecole de médecine a
.atboré et qui a couvert ses récents succès.
L'initiation d'une nombreuse jeunesse àux secrets des d·écouvertes scientifiques n'est pas Punique service que la Faculté est·.
appelée à rendre parmi nous. Le décret du 6 décembre f 854
qu'il ne faut pas séparer du décret du
aoitt, en réorganisant l'Ecole de médecine détermine entre elle et la F acuité une
fusion tellement intime que les deux enseignements, n'offriront
plus, en !J.Uelque sorte, à nos élèves qu'un seul· et vaste pro·
gramme d'études, au lieu de deux programmes ordinairement
séparés. Le doyen de la Faculté des Sciences a, tout à l'heure,
des- faits dont je ne dois plus répéter les détails; mais je
ne puis passer sous silence les conséquences sérieuses d'une
transformation qui, sanctionnée depuis hier par l'Empereur, a
placé l'Ecole de Nancy dans les conditions·heureuses, et enc-ore
exceptionnelles, où se trouvent, depuis peu; les Écoles de Lyon
et de Bordeaux. Cette transformation permettra le développement
de plusieurs de nos cours et la création de sources nouveUes. d'instruction pratique, par suite de la cession d'une partie de l'enseignementscientifique faite aux professeurs de la Faculté devenus,
ainsi, de nouveaux collaborateurs de l'E11ole de médecine, au
moment où Je décret qui a été lu tout à l'heuœ assure la valeur
et la continuité de ses travaux, en lui donnant le droit de porter
de dix à quinze le nombre de ses professt'urs (5).
�-
!)5
de nos cours ne subiront aucune modification.
Cinq cliniques seront ouvertes aux éléves cette année, comme
pendant les années précédentes, et huit autres cours seront destinés à l'anatomie théorique et pratique et à la physiologie, à la
pathologie chirurgicale et à la médecine opératoire, à la pathologie interne et aux accouchements. Les nouveaux résultats
décrétés en faveur des éléves seront dus à la transformation im.médiate de la chaire d'histoire naturelle et de matiére
et à celle de la chaire de chimie.
Dégagé d'une partie de ses devoirs, autrefois trop nombreux,
le professeur de matiére niédicale et de thérapeutique pourra
donner à son nouvel enseignement le développement et l'impor,tance que réclame un cours dans lequel le professeur, en faisant
connaître tous les produits qui sont convertis en remèdes, doit
développer l'intelligence de ses auditeurs, par des appréciations
de haute pratique, et par des considérations philosophiques, et
leur prouver que si la puissance du médecin peut être très-efficace dans la cure de certaines maladies, cette puissance a,
fois, des limites infranchissables, qu'elle doit être invoquée plus
rarement qu'on ne le croit, et, toujours, pour favoriser l'action
des lois qui régissent l'économie humaine, au même degré que les
lois qui président à l'ordre de l'Univers. Un de nos collègues, qui
s'est acquis une haute considération dans le cours de chimie,
devra à la modification de cé cours, transformé en chaire de toxicologie et de pharmacie, de pouvoir initier les élèves à ces études
sévères qui élèvent la médecine à la hauteur d'un tribunal sans
appel et qui, lors de débats solennels, font passer dans l'esprit
des jurés la conviction qu'elles ont inspirée à la conscience des
magistrats. Cette transformation de l'enseignement crée aussi un
cours nouveau de pharmacie, en faveur d'une catégorie nombreuse
d'élèves que le décret du 22 éloùt appelle, pendant plusieurs
années, dans les Ecoles de médecine, afin de faire participer,
désormais, tous les éléves en pharmacie, sans exception, aux
bienfaits de l'enseignement supérieur.
En remettant plusieurs parties de l'instruction scientifique aux
professeurs de la Faculté, l'Ecole ressent la satisfaction de voir
cet enseignement assuré, ct mis à l'abri de toute éventualité
�-
-
fâcheuse, parla libéralité de l'Etat répondant, ainsi, heureusement
au bien réalisé par le conseil municipal, et dont l'Ecolè de médecine aime a exprimer sa vive reconnaissance.
Si nos élèves ne peuvent guère concevoir l'espérance de s'occuper tous de l'objet du cours du, savant membre de l'Institut
qui nous préside aujourd'hui, ils devront tous assister, àssidûment, aux leçons de chimie, aux répétitions et aux manipulations qui doivent les faire fructifier; tous devront suivre Jes
herborisations et le cours d'histoire naturelle, que nous voyons,
avec plaisir, professé de nouveau par notre ancien Directeur,
et beaucoup d'entre eux iront chercher aux démonstrations de
' physique le complément de l'instruction déjà
dans les
lycées.
Beaucoup aussi, faime à le penser, puiseront, dans les divers
cours de la faculté des Lettres, une connaissance plus approfondie de l'histoire et des œuvres de l'antiquité et des temps modernes, aborderont sérieusement l'étude importante de la philosophie h·op négligée, et pourront, ainsi, perfectionner en eux, au
profit de leur existence entière, ce sentiment divin et poétique
de l'idéal qui empêche l'humanité de s'abaisser à la seule satisfaction de ses intérêts matériels, et qui, dans la littérature et
dans les sciences, comme dans les arts, élèv.e l'homme vers
Dieu, principe unique· et but unique de ses efforts.
Aujourd'hui, je ne vous retracerai pas les faits scolaires de
!1année qui vient de s'écouler. La proclamation des prix,. des
.mentions honorables et des résultats de plusieurs concours vous
prouvera que
les éleves ont mérité les récompenses .attribuées à l'assiduité et au travail, et j'ai hâte de vous signaler des
faits plus intéressants, parce qu'ils se rapportent aux services que
rEcole et ses élèves ont eu le bonheur de rendre à notre contrêe.
Lorsque les cit·constances politiques dans lesquelles le pays est
si noblement engagé, motivèrent le départ pour nos armées d'un
grand nombre de chirurgiens, dix de nos élèves furent chargés
par l'Intendance de remplacer nos confrères dans les hôpitaux
militaires. Mais c'est à l'occasion d'un malheur public que je dois,
surtout, vous signalerle dévouement que le .choléra a fait éclater
pàrmi nos élèves, au profit des malheureux. malades.
�Lorsque le fléau asiatique vint étendre ses ravages snr un grand
nombre de communes de notre département et des. déparlemélits
voisins, le personnel médical ne put suffire, pour porterpartout, et
au même instant, les secours qui étaient réclamés par des populations livrées à l'anxiété la plus vive.lli. le Préfet de la Meurthe et
les hauts fonctionnaires de la fi'Ioselle et de la Meuse, firent appel
à l'humanité des élèves de l'Ecolè de Nancy et leur confiance ne
fut pas trompée. Dans une seule matinée, presque tous les élèves,
dont le temps d'études offrait une garantie suffisante d'instruction,
se firent inscrire et je dus, à regret, éloigner de cette liste honorable les élèves, qui, trop nouveau-venus, n'avaient généreusement consulté que leur zèle. II fallait, en effet, présenter à la
confiance des populations, non-seulement des hommes capables
de formuler un bon avis, mais ayant en eux la puissance suffisante pour le faiJ·e exécuter sur le champ, et pour se créer,
scientifiquement, les protecteurs de plusieurs milliers de malades
qui, habituellement, reçoivent des soins de personnes très-honorables, mais étrangères à l'art médical, on qui sont dirigés par
tous ceux qui ont intérêt à profiter des erreurs de· jugement que ·
nous voyons se succéder sans relâche, sur tous les degrés de
l'échelle sociale, sans exception, comme paur prouver à l'homme
si vain de son intelligence, que cette intelligence n'arri\'e que
bien rarement à être complète. MM. les élèves, avant leur
missions, avaient étudié dans les cliniques tous les éléments connus de la question du choléra; ils partaient munis
d'instructions écrites, et, à leur départ, ils recevaient de plus
d'une bouche amie, les conseils qui pouvaient leur rendre moins
dangereux les divers écueils qui devaient, nécessairement, se
présenter, au début de leur pratique et au milieu de circonstances aussi exceptionnelles. 1\lais, du jour au lendemain, quelle
transformation devait s'opérer chez ces jeunes praticiens ! que de
nouvelles et rudes habitudes à contracter, sur le champ, dans
des localités ignorantes de tout bien-être, pauvres et d'autant
plus éprouvées ! que de fatigues du jour succédant, sans transition aucune, à la'vie calme des études! que de nuits consacrées.
aux nombreux actes du devoir, et au lieu de ce devoir sans
combat, et offrant un vif intérêt sans causer de fatigues, tel que
�les cliniques régulières des hôpitaux en offrent l'exewple journalier, que de discussions banales à subir, que de préjugés surprenants à surmonter, que de volontés inintelligentes à vaincre,
dans la seule vue de produire le bien ! Puis,- quel tris le spectacle
que celui d'assister, sans retraite possible, aux morts qui marquaient chaque heure ; et au milieu de ces efforts, soutenus non
pendant quelques jours, mais pendant plusieurs semaines, mais
pendant plus d'un mois, que d'illusions tombées à la lumière qui
venait, brusquement, 'éclairer les parties les plus cachées et les
moins nobles. du cœur humain ; que d'angoisses aussi, que de
chagrin, quand , après l'emploi des moyens qui paraissaient
avoir décidé les premiers succès, survenaient les revers qui révélaient 1'intensité de la cause du mal! Sans doute,
les élèves, vous que votre récente pratique vient de rapprocher
plus intimement encore de vos maîtres, par ce grave enseignement des faits sérieux que vous avez souvent dirigés, mais qui,
plus souvent, vous ont démontré l'impuissance de l'homme en
face des grands fléaux qu'il n'a pas eu la volonté ou la puissance d'éviter; sans nul doute, en écoutant les conseils que nous
formulions, d'une manière si positive, à votre départ, vous étiez
loin de supposer l'étendue de votre dévouement et quel serait le
poids de vos fatigues d'esprit et de vos fatigues physiques.
Aujourd'hui, vous comprenez combien vos professeurs devaient
vous suivre d'un œil inquiet et interroger tous vos actes pour
savoir si, à côté de votre science acquise, se trouveraient les
qualités du caractère qui devaient la rendre féconde, et le 'ressort
de l'âme qui permet de dominer les situations; pour savoir éga ..
lement si votre organisation physique aurait la trempe suf.fisanle
pour résister aux fatigues que plusieurs années de noviciat ne
font point toujours surmonter.
A mon premier appel, vos familles vous avaient envoyés, sans
hésitation, des extrémités de départements voisins, souvent même
sans connaître les localités qui devaient être le théâtre de vos
généreux efforts. Plusieurs. d'entre vous partaient, bien plus
souffrants que certains malades dont ils allaient relever le moral,
et quelques autres, forcés, au milieu de leur mission, de s'avouer
vaincus par la maladie, quittaient, après quelques heures ou
�n7
après quelques jours, leur lit de malade et retom:naienLàleur
poste si honorable, mais si périlleux. Vous ne doutez pas, aujourd'hui, de la secrète anxiété que nous éprouvions, en nous demandant, tout bas, si tous vous reviendriez de cette véritable campagne,
où par ces sentiments du devoir qui, en ce moment, unissent,
d'une extrémité de l'Europe à l'autre, tous ·les cœurs français, et
par des efforts moins brillants mais tout aussi patriotiques, vous
alliez vous associet· aux héroïques faits d'armes et aux nobles
actions de la chirurgie militaire de notre armée d'Orient.
Grâce à Dieu, votre dévouement n'a point coûté de larmes,
et cependant le succès de vingt-sept missions officielles a été
aussi complet que la nature grave et exceptionnelle des choses
permettait de l'espérer (4).
Je ne puis, Messieurs les élèves, citer ici vos noms, car j'ai
trop à dire à votre louange. Vous connaissez déjà la haute opinion que vos actes ont inspirée à vos professeurs; mais vous
ignorez encore combien votre tact, votre intelligence, votre dévouement, et je dois ajouter votre courage et votre- désintéressement, ont été appréciés des populations auxquelles vous avez, si
rapidement, apporté confiance, espoir et secours. De toutes parts,
des expressions de vive reconnaissance me sont parvenues. Les
administrateurs de tous ordres ont signalé combien votre présence au milieu de leurs administrés, laisserait de longs et honorables souvenirs. De hauts fonctionnaires se sont fait un devoir,
je cite ici leurs termes, de m'adresser des remercîments et de me
faire connaître leur entière satisfaction de vos bons services. Les
administrateurs de nos hôpitaux se sont associés à ces démonstrations, et M. le Préfet de la Meurthe s'est plu, dans un rapport
général, à exprimer tous les sentiments que votre dévouement a
fait naître en lui.
Le Gouvernement, je n'en doute point, ne laissera pas ces services sans récompenses, et, déjà, des propositions ont été transmises à S. Exc. le Ministre de l'instruction publique et à S. Exc.
le lUinistre de l'agriculture et du commerce. 1\:lais, Messieurs les
élèves, ce serait abaisser le carac(ère de votre mission, pendi}nt
l'épidémie du choléra, que de chercher à l'apprécier par une
énumération de récompenses officielles. Vous a vez. trouvé, dans
�-
;ss
votre conscience, la vraie récompense dè l'honnête homme, de
l'homme de bien, et la seule qui, dans cette carrière où vous .êtes
entrés déjà avec honneur, doit être l'unique mobile de tous vos
actes.
�NOTES.
(1) Lettre, en date du !i octobre 18!i4, de Son Excellence le Ministre de l'Instruction publiquè et des Cultes, à 1\1. Bérard, Inspecteur général de l'ordre de la
médecine.
(2) De l'influence des étndes théoriques sur l'application des lois et la pratique des
affaires. Discours prononcé, le 5 novembre 18114, à l'audience de rentrée de la Cour
impériale de Nancy, par l\1. Saudbreuil, avocat général.
(5) Voici l'indication des diverses formes de l'enseignement médical qui ont succédé à la chute des Universités provinciales frappées, comme tous les corps enscignants, par le décret rendu, le 18 août 1792, par l'Assemblée nationale.
1re FORME. Enseignement libre. Professorat volontaire. Traitement des professeurs constitué par les élèves. Diversité extrême dans les matières enseignées sans
contrôle. Plus tard certificats de scolarité admis par le gouvernement, non-seulement pour ces associations enseignantes, mais aussi pour l'enseignement donné par
tout docteur eu médecine. Ledécretdu22 août, 18!i4 a seul aboli les certificats de scolarité particulière que tout candidat au titre d'officier de santé pouvait utiliser devant
les jurys dont la mission est terminée depuis la fin de septembre 18!i4. L'enseignement libre s'éleva, à Nancy, presque immédiatement après la chute de la Faculté de
medecine, du collége de médecine et du collége de chirurgie.
,
2• FORME. Ecole secondai1·ede médecine. Professeurs choisis par le Ministre de
l'Instruction publique. Traitement des professeurs reposant encore sur le produit
des inscriptions dont la date et le nombre sont déterminés. Budget des cours assuré
par un vote de 1,000 fr., formulé par le Conseil municipal de la ville ou siége l'é-
�cole, ou par le Conseil général du département, ou par la Commission des hôpitaux
civils. Temps de scolarité ayant la valeur des deux tiers dn temps réel, mais obligation pour les élèves passant dans les facultés de donner une seconde fois les sommes déjà versées par eux aux écoles secondaires. En :185/î, l'Etat abolit ces doubles
frais de scolarité et depuis il a tenu compte à l'élève de toute somme versée.
gnement libre d'Amiens fut transformé le premier en 1806 ; celui de Nancy fut modifié Je dernier et ne prit rang dans l'Université qu'en 1822.
5• FORME. Ecoles préparatoires de médecine et de phctrmacie, Le chiffre des professeurs des écoles secondaires transformées en écoles préparatoires, à partir de 18t.O,
est porté de 6 à 10, non compris des attachés. Le traitement des professeurs est .assuré. Le budget ne peut s'abaisser au-dessous d'un minimum de 15,000 fr. Les
deux premières années d'études ont la valeur du temps passé dans les Facultés. L'école de Nancy est transformée l'avant-dernière, en 1845. Reims vient après. Orléans succombe. Quelques écoles préparatoires sont créées directement. En 18155,
il ne restait plus à transformer aucune des i8 écoles secondaires primitives; il
existait alors 21 écoles préparatoires.
Le décret du 22 août18rl& confère aux écoles préparatoires le droit de réceplion
des officiers de s.anté, des pharmaciens de deuxième classe, ùes
et
des herboristes du deuxième degré.
4'
La création des 16 centres littéraires et sdentifiques permet la création d'un type nouveau. Fusion de l'enseignement de la Faculté des sciences avec
l'enseignement medical, au profit des élèves. N01nbre des professeurs porté dans
l'Ecole de médecine de lO à Hi, plus les attachés. Budget élevé de 15,000 à 17,000
fr. Développement de l'enseignement médical. L'Ecole de Lyon reçoit la nouvelle
organisation le 15 août; Bordeaux, le 10 octobre et Nancy le 6 décembre 18lî4.
(4)
des missions confiées, en 18154, dans trois départements, aux élèves
de l'École de médecine, à l'occasion de l'épidémie du choléra, et dans les hôpitaux
8
militaires de la u division.
1°
MISSIO:-IS DONNÉES l'ENDANT LE CHOLÉI\A,
Voici par ordre alphabétique l'indication des localités où les élè1·es ont été envoyés
et celle du nom de ces élèves.
Département de la lfleurthe.
1\fl\J.
Allain-aux· Bœufs ....•..... ·.•.•.••••.•.•••.•.•• Bloch.
"Barbonville •••••..•••.••••.•.••••••••••••.•.• Bernard.
Blénoll-lcs-Toul .•••••••••••..••••••..••••.•••• Pommier.
�61
Bouzanville •.•.•.••••••.•.•. ; •.•.•...•. • •.•.•.
Champenoux. • . . . . • • . • . • . . . . . • . • • • • • • . . . • . • . •
Crépey ..•.••••.•.•.•.........•..•••..•.••.••
Choloy et Domgermain ...••......••••..•.•._. . . .
Fécocourt ••••.••••..•. ; ...•.•.•.•••........•
l\Jl\1.
Thiébaull.
Arnould.
Saiotin.
Douillat.
Kuhn.
Foug •• • . • · • .. · • · ..• · . · .• · .. · • · • · • ...•..••..
Freuard .• · •.....•..•..•.• · .•............. , ••
Germonville •••.••..• · .•.••••••••.••.•.••..•••
Gondreville. . • • . . • . . . . . • • • . . • . . • . • • . . . • • • • • • .
Lenoncourt •••. ·• • • . • • . . • • . . • • • . • . • . . • • • • • . •
Morey ..•..•.......•....••...•..•.•.•••.•.••
Ochey. • • . • . . . . • • . . . . • • . . . . • . . . . • . • . . . • . • • . •
Pulney. • • • . • • . . • • • • • . . • • • • . . • . . • • • • . • • . . • . .
Saizerais. • • . • . • • . • . . • . • . • . . . • . . . . . . . • • • • • • . •
Saint-Firmin ••••..••...•••..•..•...•.• ;.·; ...•
Vaudeville ••••••.•..•••••.•••.•.•.••.•.••.•••
Velaine-sous-Amance ..••....•.........••.•.•..•
Xirocourt. • • • . • • . . . • . • • . . . . . • . . . • • . . • • . . • . . .
Durand.
Chrétien.
llfinct.
Arnould.
Il.oùinol.
Chaudron •.
Tincelin.
Navarre.
Joyeux.
Pommier.
Arnould.
Il.ousselot.
Ilemelot.
Manson.
a conservé, pendant
A Nancy,
les vacances, six eleves de serVIce.. . • . . . . . . . . • • . . . Thiery.
\
,
Bouchon.
\ Bernard.
j
Départeme11t de la JJleuse.
Bar-le-Duc ...•..••..........•......••...•.•. Vasseur.
( Kuhn (Philippe).
Commercy. • • • . . • . . . • • . . . . . . • • . . • . • . • . • . . • . • Lepage.
Dépnrlemcnt de la !floselle.
Aumetz .••....•.•.•.•••......••.••....•..•.. Magot.
Ars-sur-Moselle. . . . • • . • • • . • . . • . . • . • • . • . . • . . • . . Christophe.
Dans les Vosges el dans la Haule·Marne, tr()ÎS élèvrs IPlumerel.
ont apporté égalcm_ent leur concours,
avoir reçu de
mission spéciale .•••••.•.•••....•..•••.•••.•••• (Bailly.
�62
2•
FONCTIONS CONFIÉES DANS-LA
l$e
DIVISION MILITAIRE.
1\IM.
Hô pilai militaire de Nancy. , • . . . • • • • • • • • • • • • . • • • • Pirou x.
.
.
.
• a
Fonctions d' ai'd e-maJor pres 1 garmson de Marsa1. • • • •
Th<
magot.
1\forel.
Tbiébault.
Hôpital militaire de 1\lelz. • • . . • • • • • . • • .. • • • • • • • • • • Margot.
Parant.
Chriotophe.
Hôpital militaire de Sarreguemines •••••••••••.••••• Vasseur.
Hôpital militaire de Thionville .• ,................. Saintin.
�
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Title
A name given to the resource
1854 - Installation des Facultés des Sciences et des Lettres et de l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Nancy, le 7 décembre 1854
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance, p. 5-8</li>
<li>Décrets et arrêtés ministériels relatifs à l’organisation des facultés et de l’école préparatoire de médecine et de pharmacie, p. 9-18</li>
<li>Discours prononcé par M. le Recteur de l’Académie de Nancy, p. 19-22</li>
<li>Discours prononcé par M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 23-31</li>
<li>Discours prononcé par M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 33-45</li>
<li>Discours prononcé par M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 47-62</li>
<li>Proclamation des prix et mentions honorables et des résultats des concours, p. 63-64</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1854
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie
Subject
The topic of the resource
Discours du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, rue Saint-Dizier, 125
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
1854
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/3739862b8e26ffd9ec36a02d20eccc09.pdf
967f6d05d27956d6ecb7f489102a4fea
PDF Text
Text
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ACADÉl\IIE nE NANCY.
SOLENNELLE DE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
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L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
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-{-
UAPPORT
IlE
St\IONIN DIRECTJmR DE L'ËCOLE
DE
ET DE PII.\lt.\L\CIE.
l\IoNSIEUll u: RECŒln,
l\lEssnn:ns,
Les règlements qui nous régissent, aujourd'hui, m'imposent l'obligation de vous faire connallre quelques-uns des faits qui se rapportent à la dernière année scolaire, et de réclamer votre allen lion
pour des acles sérieux dont l'austérité va contraster, d'une manière
bien tranchée, avec l'élégant rapport que vous venez d'entendre.
En écoulant ce que je yais avoir l'honneur de vous dire, vous
penserez comme moi que nous accomplissons ensemble un devoir.
Je ne puis tirer du compte rendu lu en Conseil
il y a
quelques jours, qu'un certain nombre de considérations, les autres
ne pouvant faire l'objet d'yne éommunicalion publique.
Les acles qui sc rattacbeut à toul établissement d'instruction
supérieure doivent être envisagés sous trois points de vue différents. JJirection générale, Enseignement, Finances, telles sont
les trois faces de la question prenant chacune un aspect spécial,
selon que les deux autres se modifient. Ainsi, pour parvenir sûrement au but qui doit nécessairement être alleint, sous le rapport
de l'instruction, faut-il modifier profondément certaines prévisions
�-
,u-
d'un budget, qui, à son tour, ne pou vaut se transformer· que jusqu 'a
un certain point, détermint>, en grande partit>, el limite la valeur
des moyens de l'instruction proprement dite.
Quant à la direction dont certaines formes doivent être immuables sous Je rappor·t de la discipline, en altribuarlt a ce mot
le sens le plus moral
le plus élevé, elle varie encore, suivant
que des législations successives viennent élargir les horizons et
révéler les voies nouvelles ou les élèves doivent s'engager.
li n'est peul-être pas d'établissement qui ail présenté comme
l'École de médecine de Nancy, dans un laps de temps très- court,
conséquences les plus nombreuses et les plus variées de la
théorie que je viens de formuler.
L'École de Nancy, déjà plusieurs fois modifiée comme école se-·
1:ondaire, de 1822 à 1815, a dû, comme école préparatoire, chercher dans plusieurs sens le bien que la législation du 13 octobre
t 840 l'avait chargée de réaliser. Le mouvement intellectuel qui,
en améliorant tout .ce <JUi touchait aux intérêts de
appelait
par cela même de nouvelles !fansformati.ons officielles, peut, lUessieurs, être traduit par un chiffre, et l'œuvre de tous vous sera
démontrée, en vous faisant connaître que sur les 59 asS\!mblées
que j'ai eu l'honneur de
comme Directeur de l'.Ecole,
34 fois l'étude des professeurs réunis en Conseil a porté sur les
moyens d'agrandir el de perfectionner l'enseignement cl d'en assurer les résultats.
L'Ecole ayant foi dans une honorable destinée, ne s'est point
restreinte à vivre d'année en année; elle esl entrée l'l'Sulu ment, el
:\ la fois, dans la voie de Lous les progrès. C'est après avoir réalisé,·-;
heureusement, presque toutes les modifications con<_;ues que l'Ecole
s'est vue organisée, de nouveau, par le décret impérial du 6 décembre dernier. Une grande partie des ubstacles a donc été vaincue et, aujourd'hui,· 1\lessienrs, l'Ecole jouissant d'un budget
agrandi par la bienveillance si connue de l'administration municipale, ayant un enseignement récemment défini, doit, pour le
moment, songer moins â conquérir de l'espace qu'a fertiliser l'espace conquis.
Avant de parler des résultais de l'année scolaire 1854-55, je
vais lract:>r rapidement les tr·aits qui caractérisent â Nancy la direction et l'enseignclllent.
�-
h.!)
I.e prrmîer problème qui devait être po::é· au sein de
•!tait de définir le but d'une Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie. Ce but a rté, â Nancy, ainsi compris: une Eco'e préparatoire doit avoir une physionomie bien distincte de celle d'une
]<'acuité-. Si, comme dans une Faculté; l'on doit veiller à maintenir
une exacte discipline, à élever sans cesse lt! niveau des études et à
bien gérer les fonds d'un budget, l'on doit, de plus, !endre à dévdopper les avantagrs .inhérents à un centre intellectuel régional.
,\ Nancy, les traits caractéristiques de l'Ecole paraissent être
l'union
des profPsseurs; l'unité remarquable de leurs vues;
les rapports incessants officiels ct de bienveillance entre la direction de l'école et les familles, entre les pr·ofesseurs ct
i·lèves, et
le.s services de tous genres qui sont rendus à ces derniers.
Déjà, dans l'une des quatre dcmières séam·ps de rentrée, j'ni
tracé les devoirs que la direction de l'Ecole avait à rcmplil· pour
ath•indre le but final : la sécurité des familles, sous le lr·iple rapJlOrl moral, physiquü el intellectuel ; il n'est point utile de répéter
ce qui a été publié à ce sujet, et, je me conh•nterai de dire qué la
tradition (\tablie a été suivie avec un soin tel qu'anjour·d'hui, il n'y
a pas à
de Nancy un seul élève dont rlle ait à rougir, el
que h•s mauvais élèves rn ont été éloignés ou l'ont quittée volontain•mcnt.
Vous avez vu. pl!Jsieurs foi>:, l\lessieurs, se dérouler devant vous
le tableau des cours de l'Ecole, vous avez saisi la coordination
de toutes les parties de l'enseignement et les vues générales IJUÎ
président à chacune d'elles, ct vous savez aussi que le 'nombre des
cours a été n'glé Îl y a moin.s d'une année. Pour reconnaitre la haute
bienveillance qui a déterminé le décret impérial du 6 décembre
185-i, l'Ecole n'a pas cm pouvoir mieux faire que de s'appliquer
à en tire1·, immédiatement, les conséquences sérieuses. II s'agissait,
en premier lieu, de modifier l'enseignement de la manièt:e la plus
avantageuse qu'il était possible pour les élèves, mais une grande
difficulté se présentait toul d'abord. Les ordonnances du t 3 octobt·e
1840 el du 12 mars 1841 se li'Ouvaicnl, rle fait, modifiées par la
fusion de l'enseignement de l'Ecole avec celui de la Faculté des
scit>nces, par la suppression de quelques cours et par l'introduction
d'études nouvelles dans l'Ecole, par le décret cité. II n'y avait donc
�4(j
plus de
à meUre en pratique, mais hien un règlement
à constituer. Yoici les bases d'après lesquelles il a semblé que l'on
dût agir. Concilier toutes les exigences des programmes de l'Ecole
et de la Faculté des sciences, de telle manière que les deux enseignements n'offt·isscnt plus, en quelque sorte, aux
qu'un
seul el vaste programme; demander à chacun de l\1:\1. les Pro·
fesseurs une parf de travaux équivalente à celle que leur assignait
l'ancien règlement, el tenir compte des droits des élèves en pharmacie, afin que cette catégorie d'élèves, nombreuse aujourd'hui,
pût, pendant les trois semestres d'études rendtis obligatoires par
le décret du 22 aoùt 1854, suivre les divers cours auxquels ils
doivent 1\{re astreints. En l'absence d'un règlement, le sentiment
profond du devoir a fait accepter aux professeurs de l'Ecole une
part égale <'t parfois supérieure à celle qui leur avait été assignée
en vertu du règlt>ment de 184·0, déja interprèté par eux à l'avantage des élèves. Le nouvel ordre établi a exigé de plusieurs
fcsseurs des sacrifices qui ont tHé faits complètement, et, en étudiant
noire programme d'études, il semble que les professeurs n'aient
pas d'autres devoirs a remplir que ceux quïleur sont a!ll'ibués par
leurs titres à l'Ecole de médecine.
Dans la nouvelle combinaison des études, il n'a plus· été possible
de conserver lt•s divisions établies antérieurement. Plusieurs cours,
autrefois semestriels, ont dù dcveni1· annuels, et plusieurs ne peuvent plus, aujo!ll·d'hui, durer an-delà d'une heui·e afin qtie .lotis
puissent èlre classés. Toutefois, les cours de clinique ct les travaux
:matomiques durent deux heures, comme par le passé, el le cours
d'anatomie a conservé la dun\e d'une
ct dêmie. De ce programme il résulte que les élèves n'ayant plus le même nombre de
leçons, par semestre, doivent être astreints à suivre pendant plusieurs semestres, et même pendant plusieurs années, des cours
qui ne peuvent êlre complets qn'à celle condition.
considérations relatives à l'enseignement ct qui ont déjà été
rPnrlues publiques, sont aujourd'hui, sous forme de programmt>,
les Inspecteurs
soumises à l'examen du Congcil formé par
générànx, et pour en parler de nouveau, je dois attendre Je résultat de leur éltide. Je crois ne devoit•, émettre à ce sujet que
l'affirmation d'un classement mûrement disruté des cours de l'Ecole
�-
47 -
el de ceux de la Facullé des sciences, pour permettre aux élèves
de recueillir, complétemcnl, le fl'llit des divers enseignements.
!/exercice de la médecine étant l'une des professions qui exige
Je plus de travail, il a paru extrêmement important à l'Ecole de
faire retirer aux élèves tout le fruit possible de l'enseignement
qu'elle dispense. JŒc a donc cherché à maintenir la tradition du
travail constant qui distingue les établissements d'instruction secondaire, et que les hautes Ecoles de l'Etat ont toutes imposée à
l'élite de la jeunesse française. L'obligation de l'ordre ct de l'assiduité, la nlicessilé de prouver l'attention due au professeur, l'utilité
de savoir si la parole du maître a été comprise el hien interprétée
1iar l'élève, enfin, le désir tic diriger chaque intelligence d'après
les moyens qui lui sont propres, ont paru à l'Ecole les indications
véritables de son action disciplinaire intél'Ïeure, et, à la fois, les
moyens d'aider, amicalement, chaque éléve à atteindre le but
noraùle d'être sérieusement utile à ses semblables.
A côté de l'appel journalier se trouve l'interrogation dont les
avantages ont été signalés plus haut. Je n'hésite p:1s à le dire, une·
préparatoire qui croirait élever son enseignement en offrant
des cours de
sans ce contrôle immédiat, abandonnerait
tous les avantages de sa situation sans en atteindre aucun autre,
et, aux yeux de l'Ecole entière, l'intenogation est pour les professeurs el pour les élèves d'une utilité extrême.
A l'occasion de la discipline universitaire, je dois vous faire
que les professeurs n'ont point reculé devant
connaître,
la J:Ontrainte imposée par la série des moyens nécessaires pour
échapper à l'écueil d'agir trop tardivement. Afin d'épargner aux
élèves l'applicat.ion de mesmes sévères, l'Ecole a cherché à se
rendre compte, de semaine en semaine, de tous les faits qui se
rapportent aux études, ct
a pu, souvent, éviter les radiations
d'inscription, en ramenant dans la bonne voie les élèves, soit par
un avis officieux, soit par un avis rendu public, soit par une réprimande.
Apres avoir assuré l'assiduité, les résultats ùe l'étude onl été
également constatés d'une manière incessante. L'Ecole en rendant
officiels les détails journaliers dans lesquels entrent les professcul's, lenr a donné encore une autre utilité, en vue de la corres-
�48
pontlanco avec les
ct des récompenses à décerner. A
l'expi.ration de chaque trimestre, chacun des professeurs signale
tous les faits qui se rapportent aux élèves, et l'appréciation est
•·ésumée pa•· un chiffre qui varie de 0 à 1 O. Un registre
r·cçoitles chiffres obtenus par chacun des étudiants, dans les cours
qu'il doit suivre, et à la fin du semestre d'hiver et à la fin du
semestre d'été, ces chiffres totalisés sont d'excellentes bases pour
un classement annuel. L'examen de fin tl'annér, et le concours
ecrit qui le précède sont, également, côtés de o à f o. J\Iais afin
de donner à ccs èpreuvt•s une valeur importante
les résultats
de l'appréciation générale, lrs chiffres obtenus sont multiplit\s par
5. C'est la totalité drs points qui se\'t de base à la présentation
faite au Conseil de l'Ecole, en \'Ue des mentions honorables cl des
prix qui, annuellement, sont accordés par Son Excellence :\1. le
Mini:itre de l'Instruction publique.
Abordons maintenant,
l'éÎude des résultats. Comme
par le passt>, nous avons reçu les élèves qui t•ntraicnt dans la carrière medic;de,
pour la premiere fois, l'Ecole a délivré dt•s
certificats d'ar..titude profrssionnPile et des diplômes. Voici les faits
principaux de l'annee qui vient de s'écouler.
· Ll's n•gistres de l'Ecole ont reçu les inscriptions règulières de
62 èlèv!'s, Nous n'avons plus,
à vous entretenir des au-.
diteurs bénévoles qui, en grand nombre, se sont rendus des cours
de I'EI'ole à crux de la Faculté des sciences. Les elè:v.es inscrits sc
sont divisés en élèves l'Il médecine et en élèves en phà1·macie. Les
premiers se sont trouvés au nombre de cinquante, les seconds au
nombre de douze. Ce dt•rnitH' chiffre qui, an premier coup
parait peu élevé rst cependant relativement considérable. Avant le
décret du 22 aoùt t S.H, le nombre des élèves en pharmacie était
bien moindre en effet. Parfois l'Ecole n'en comptait aucun, et ra-rement ces élèves se subdivisaient-ils en élèves de première et de
seconde année. L'obligation pour cette catégorie d'étudiants de
suivre les cours de l'Ecole a amené tons ceux qui ne devaient pas
profiter des mPsures transitoires établies conformément à l'esprit
-du décret organique .
. Le chiffre des élèves par année d'études a été le suivant : tr•
année, 23 élèves en médecine et G
rn pharmacie ; 2• année,
�-
4!)
t 1 ·èléves
médecine el 6 élèves en pharmacie; 3" et 4" années
réunies, t 6 élèves en médecine. Des 62 élèves, t 0 étaient bacheliers ës lettres, et t 4 bacheliers ès sciences. Enfin ils se subdivisaient,
encore, suivant le but définitif a atteindre; 46 aspiraient au doctoral, quatre au titre d'officier de santé, six au grade de phar·
macien de 1re classe, et 6 â celui de pharmacien du 2e degré.
En général, l'assiduité aux cours a été convenable, ruais un certain nombre d'exercices, facultatifs il est vrai, n'ont pas été suivis
au gré de l'Ecole. Nous voulons parler des répétitions d'anato.mie,
du cours de mathématiques, des manipulations de chimie et des
herborisations. Cette année le cours de mathématiques n'aura plus
lieu, puisque les élëves, par suite de la circulaire du 25 décembre
18M·, doivent entrer â l'Ecole avec une instruction secondaire plus
complète que relie qu'ils avaient acquise autrefois; mais PEcule
désire voir, pendant l'année qui vient de s·ùuvrir, plus d'empressement â profiter des sources si fécondes d'instruction pratique dont
il ''ient d'ètrc question; el que S. Ex. lU. le i\linistre de l'Instruction.
publique a voulu rendre plus accessibles aux élëvès en médecine, .
('n abaissant, en leur faveur, de t!iO à 60 fr. les frais relatifs aux
manipulations de chimie, qui sont a l'enseignement chimique ce
<JUC les travaux anatomiques sont aux leçons d'anatomie.
Je ne puis mieux faire pour donner l'idée de l'assiduité des
Eléves que de compulser le dossier des peines disciplinaires encourues par eux, en 1854.. 55. Trente-sept fois le directeur de I'Ef'ole a dti adresst;r l'avis officieux dont il a été question, vingt-trois
fois l'avis a été rendu officirl, trpjze fois la
a été prononcée, et six fois le Conseil de
a opéré la radiation d'une
inscription.
C'e·st au moyen des notes de l'examen de fin d'année, qu'il fàut
également donner connaissance du travail et de ses résultats.
concours écrit institué par l'Ecole, la veille de l'examen oral, et destiné à permettre aux Eléves de prouver leur instruction sans êtl·c
troublés par l'émotion de l'examen, n'a pas été abordé par un assez
grand nombre d'Elèves. Aussi l'Ecole a cru devoir, pour la seconde
année d'études, ne point accorder de prix aux Elèves qui, par
leur absence, avaient rendu l'épreuve prt>sque illusoire. Le pen
d'importance du concours de deuxième année a été d'autant plus
4
�regretté, que celui des Elèves de la première année d'études :1
donné l'occasion de constater des résultats fort remarquables du
travail.
notes de l'examen oral ont été données par lés jurys
ainsi qu'il suit : la note très-satisfait n'a point été donnée; douze
Elèves ont obtenu la mention bien sati.çfait; vingt-deux ont
satisfait <i l'examen; douze n'ont mérité que la note médiocrement satisfait, ct trois élèves ont été ajournés. Un certain nombre
(l'Eièves ne se trouvaient point dans les conditions de l'examen
. annl!el ou étaient légitimement empêchés. Le 5 et le 5 de cc
mois, ces derniers
'ont subi l'examen réglementaire. II
faut ajouter quelques détails relatifs à l'absence de la note trèssatisfait. L'Ecole a pour la première fois employé, po1n· hls examens de fin d'année, un mode très-rigoureux d'appréciation.
Chacun des trois juges traduit son opinion par un chiffre, les trois
chiffres réunis forment un total qui indique la note exacte. Ce
mode qui donne à chaque examinateur une grande indépendance,
a fourni des résultats très-précis, el plusieurs fois l'absence d'un
seul point a
un obstacle à ce que le jury conférât le trèssatisfalt. Il est regrettable que, dans les Facultés et dans les
Ecoles préparatoires, l'absence d'uniformité dans les notes et dans
la manière de les formuler, empêche que la même note ail la
même valeur lorsqu'il s'agit de preuves à fournir pour interpréter
le mérite des Elèves.
Ce ·serait ici le lieu de placer les observations de l'Ecole, sur la
circulaire en date du 7 août dernier, si nous n'avions l'assurance
d'en voir annuler les fâcheuses conséquences pour l'Ecole.
Je ne puis passer sous silence, lUessieurs, le résultat tout
spécial de quelques parties de l'enseignement. Soixante-quatre
cadavres ont été livrés à l'Ecole pendant l'biver dernier, par les
hopitaux civils de Nancy et par l'asile de 1\'laréville. Quarante-six sujets ont été utilisés par les Elèves, et quatorze fois des
injections anatomiques ont été pratiquées pour donner à leur tmvail une plus grande valeur.
Les Elèves ont assisté, à la maison départementale de @ecours,
à quinze accouchements. Ce nombre n'exprime pas complétement
l'importance de la clinique obstétricale, car pendant une autre
année d'études, le chiffre des accouchements, vus ou pr.atiqués par
les Elèvcs, a été double de celui de l'année t
�'frenle-neuf observations ont été rédigées dans les hôpitaux par
les Elèves, soit dans la clinique chirurgicale, soit dans la clinique
médic,ale, et ont été l'objet de discussions et d'un examen sérieux
qui a permis à l'Ecole
un prix pour les observations de
chirurgie ct un prix pour les observations de médecine. Celle
dernière source d'instruction sera ouverte plus largement aux
Elè''es, lorsque le futur règlement des hôpitaux civils aura
l'approbation officielle. L'Ecole aura alors des internes, et nous
devrons l'une des plus sérieuses améliorations à M. le Préfet de
la i\Ieurthe dont la bienveillance s'est révélée, d'une manière si
marquée, lors des récompenses mif!istérielles accot·dées, pat· son
intermediaire, aux Elévcs qui ont reudu des services, pendant Jo
choléra de 1854, et dont les noms vont tout à l'beure être cités.
J'arrive enfin, 1\lessieurs, â la session de septembre dernier. A
l'occasion de la réception des officiers de santé, jll constate avec
une vive satisfaction, que pas un Elève de l'Ecole ne s'est présenté.
Notre inslitution, pendant les dernières annees, avait su 1Hevet·
l'ambition des Elèvcs vers le doctorat. Suivant les professeurs de
Naucy, les officiers de santé ont une grande utilité, mais ils doivent constituer l'exception. Il est de mon devoir de signaler ce
fait remarquable de l'absence de candidats de Nancy, afin de faire
comprendre que les modifications constatées, dans un avenir plus
ou moins éloigné, seront les conséquences des réglemenls cl non
!e résullat de la tradition du corps enseignant de l'Académie ·do
Nancy.
Des six candid<•ls au titre d'officier de santé, l'un a été ajoumé
après le premier examen. Des cinq autres, trois avaient déjà un
diplôme des lt'acultés de Paris et de Uontpellier. Ces cinq candidais ont été •
reçus, l'un avec la note satisfait, les quatre autres
avec la note médiocrement satisfait.
Les candidats au titre de pharmacien de deuxième classe se sont
trouvés inscrits au nombre de cinq; quatre ont été J'eçus :. l'un
aYec la nole très-salis/ait, deux autres avec la nole satisfait et le
dernier avec la nole médiocrement satisfait. Ce sont les Elèvcs
de l'Ecole qui Ônt obtenu les meilleU'I'es notes dans le classement
de ces deruiers candidats. Un herboriste a été
et quarantedeux sages-femmes out été admises. Uu grand nombre d'entœ
�ellrs passaient l'examen dans le but Je changt•r de résidcnct•.
L'Ecole a vu avec surprise ct tristesse la ·faiblesse gcnérale des
officiers ùe santé, el elle proclamL>, hautement, sa volonté Je ne
tenir aucun compte des diplômes antérieurs, présentés par les
candidats des divers ordres, lors de la session Je 1856.
L'Ecole, en remettant à la Faculté des sciences deux branches
de son enseignement, a dû modifier la nature de certaines dépenses pour ses colfections, cl chercher à accroilre ses sources
d'instruction dans de nouvelles voies. Les autodsations officielles
n'étant point encore accordées, le moment n'est pas venu de vous
parler des efforts de l'Ecole dans le sens dont il vient d'être
question.
L'an passé j'indiquais les set'Vices rendus par les éleves en méclccine nlol'!i chargés de 27 missions officielles pendant le choléra.
Celte année un autre genre de services, doit, 1\II'ssieurs, vous être
signalé. En cc moment, douze élèves, détachés de l'Ecole, sont
cmployi·s dans les hôpitaux de la 5• di vision militaire.
Pour terminer, l\Iessieurs, celle revue de l'année 1854-1855, je
r1'ai plus que quelques mols à ajouter.
L'Ecole, en avril 1855, a ouvert le cours de toxicologie prescrit
par le décret du 6 décembt·e t 854. Elle a, le 6 de novembre, ouvert
également le cours lie pharmacie, et pour assurer l'enseignement
tout spécial qui vient d'être cité, ainsi que celui de la matière médicale, elle a présenté à la nomination de S. Ex. M. le Ministre de
l'Instruction publique, la candidature de lU. Delcominéte,
den de tr• classe, ancien interne distingué des hôpitaux de Paris,
el qui, par arrêté, en date du 25 juin 1855, a été compris dans le
cadre des professeurs suppléants.
Le savant membre de l'Institut qui dirige I'Acadéfnie de Nancy,
a compté avec rais<m sur le concours de l'Ecole, lors de la création
lie l'enseignement des sciences appliquées, el l\1. Léon Parisot a
accepté de professer l'hygiène dans cette institution, annexe de
l'cnséignement supérieur.
Je ne puis, l\Iessieurs les élèves, quitter celle tribune, sans
échanger avec vous quclqueii,pensées. Vous entrez maintenant dans
el la fatale préocnos écoles avec le titre de bachelirr és
cupation de cc grade à acquérit· ne viendra plus vous détoumer ùc
�J'élude. Désormais, donc, l'Ecole dena compter sur des
in·
cessants de votre part.
Vous allez entendre proclamer le nom des éléves, qui, déjà plus
avancés dans la carrière, ont pu, sous le rapport du travail, vous
donner une précieuse émulation; vous allez, également, entendre
citer, bien honorablement, vos camarades qui ont mérité des récompenses du ministère pour leur remarquable dévouement pendant l'épidémie de t854.
Que ces exemples animent votre courage, l\lessieurs les élè\'es,
souvenez-vous toujours de la voie que vos professeurs ont mission
de vous indiquer ct qui peul se définir par ces trois mols : savoir,
;èle cl abnégation.
�
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Subject
The topic of the resource
Discours du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
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Type
The nature or genre of the resource
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)