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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉl\HE DE NANCY.
RENTRÈE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES·
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY.
I.e la Novembre 1858.
NANCY,
yi!
RAYBOIS ET C1E 1 H!PR!ll.-LIBR. DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint'Dizier, :121>.
18158.
��FRAGMENTS DU RAPPORT
SUR
L'ANNÉE SCOLAIRE 1:857-58,
PRÉSENTÉ PAR M. Eo. SIMONIN
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DB NOVEMBRE i858.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MoNSEIGNEUR,
MESSIEURS,
Le rétablissement du baccalauréat ès lettres, à l'entrée de la
carrière médicale, a une importance si grande que ce fait doit,
naturellement, prendre place en tête de la revue de l'année 18571858. Plusieurs fois, l'Ecole de Nancy avait exprimé, sur cette
importante question, à Messieurs les Inspecteurs généraux une
opinion semblable à ce11e des autres corps enseignants, et par
conséquent, aujourd'hui, elle s'associe pleinement au vif senti·
inent de
et de gratitude éprouvé par le corps médical
toul entier. Pour faire bien comprendre ce sentiment, nous ne
pouvons mieux faire que d'emprunter à la lettre officielle même
le passage qui résume d'une manière si élevée les raisons qui ont
prévalu, pour exiger le diplôme de baehelier ès lettres des aspirants au doctorat. «L'art de guérir, si précieux pour l'humanité,
» exige pour être cultivé et appliqué avec succès, autant d'effort,
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» d'intelligence el de jugement, que de connaissances théoriques
» et pratiques. Sans nul doute, le docteùr en médecine, digne de
» ce nom, doit avoir étudié laborieusement, et la structure du
» corps humain, et les phénomènes morbides, et la matière médi» cale, et c'est d'abord aux procédés de l'observation la plu,s at» tentive qu'il.consacre ses forces et ses veilles. Mais l'observation
» elle-même serait stérile, si toutes les ressources d'un esprit
>> juste, actif, pénétrant ne venaient, tout à la fois, l'assurer et
)) l'étendre.
faut que la médecine, luttant contre les maladies
» de l'homme, connaisse
tout entier dans sa double es» sence physique et morale.
» C'est en spiritualisant ainsi la science médicale, si riche d'ailleurs d'enseig·nements positifs, que notre époque, répudiant les
systèmes absolus, a si largement constitué l'art de guérir, et l'a
» placé au sommet des professions sociales. Pourquoi donc
» penserait-on les aspirants au doctorat en médecine de l'épreuve
» générale des études littéraires? Mais ce sont ces études qui donq
» nent au goût, au cœur et à l'esprit les tendances les plils déli» cates et les impressions les plus heureuses. Le médecin attaché
» à des travaux infinis, consulté dans toutes les classes de la so>> ciété, pour tous les maux qui affectent le corps et l'intelligence,
:>> obligé à tant Je Jisc(trneHiürü ct lrn.t.:tior; n1orale, doit être,
» avant tout, préparé à l'apprentissage scientifique par une in» struction littéraire complète. En négligeant les humanités, il
>> néglige un élément indispensable pom· lui, il écarte un moyen
» de succès et d'influence, et il crée, peut-être, un véritable ob» stacle à l'autorité comme au progrès de l'art qu'il exerce. »
Messieurs, dans ce passage qui justifie, si heureusement, le
tour de la prédominance littéraire dans la préparation à nos études
spéciales, il y a, selon nous, bien des idées d'avenir. Ne devons-nous pas espérer que, bientôt, grâce à l'impartiale initiative
du ministre à qui nous devons cette haute et brillante appréciation de l'art médical qui vient d'être citée, nous aurons, successivement, la solution des questions graves et nombreuses qui se
rapportent à l'organisation de l'étude même de la médecine, et,
ne devons-nous pas aussi trouver dans ce document important le
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présage de la réalisation, devenue· de plus en plus urgente; des
vœux formés par rEcole et formulés par le Conseil académique
de Nancy.
Th'lais les progrès à réaliser ne doivent point faire oublier ceux
qui, déjà, sont accomplis, et il convient de faire connaitre comment la dernière année a,. encore, été heureuse sous plusieurs
rapports.
On sait que les votes émis, en i857, an sein du Conseil général
de la Meurthe et du Conseil municipal de Nancy, avaient rendu
possible le complément du personnel enseignant créé par le décret du 6 décembrè i854. Cette année, les trois professeurs ad;.
joints qui doivent associer lems efforts à ceux des huit professem·s
titulaires ont été désignés, et le nombre des quatre professeurs
suppléants, momentanément réduit par suite de l'avancement ·de
deux de ces fonctionnaires, doit dans quelques jours être élevé, de
nouveau, au chiffre fixé par le décret constitutif.
C'est avec bonheur que nous avons vu M. le docteur Grand•
jean apporter, à titre d'adjoint, sa grande expérience à l'instruction
des élèves, et partager avec nous le professorat de la clinique
chirurgicale, à l'instant où M. le doctem· Xardel, déjà éprouvé
dans l'enseignement, prenait place au même titre, près du profes;.
seur de clinique médicale. Drsormai!'j dans les divers services de
. l'hôpital
les élèves, en recevant. de plusieurs professeurs des leçons bàsées, presque toujours, sur des. théories
semblables, seront toutefois initiés à un plus grand nombre de
procédés thérapeutiques, car, pour atteindre le but définitif du
praticien, c'est-à-dire, la guérison ou le soulagement des malades,
des moycms très-divers peuvent être mis .en usage, et les études
particulières faites par chacun des .professeurs justifient dans sa
pratique le choix d'agents médicamenteux ou de procédés opératoires· qui lui sont plus spécialement familiers.
M. le docteur Poincaré, .chef des travaux anatomiques de l'Ecole, depuis quatre années, a été nommé également professeur
adjoint, et il a été attaché aux chaires d'anatomie et de physiologie. Avant cette dernière nomination, il avait fait ses preuves de
savoir dans le cours complémentaire d'anatomie prescrit par le
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règlement d'études du 2 avril181>7, et, à peiné nommé professeur,
il a été chargé de donner au cours importànt de physiologie les
larges développements indiqué,s dans le nouveau règlement dont
il vient d'être questian.
Au moment où deux de nos confrères quittaient la suppléance
des cours, l'Ecole perdait M. le docteur Bastien, professeur
pléant d'anatomie et de physiologie. Toutefois ce savant et habile
anatomiste n'estpoint enlevé à la science :Paris l'a retenu. Notre
confrère est devenu, à la suite d'un sérieux concours, prosecteur
de l'amphithéâtre des hôpitaux, et, dès lors, il n'a pu faire â
Nancy que' des apparitions très-courtes, mais suffisantes pour que
sa retraite motivât de vifs regrets.
Après l'indication des décisions ministérielles qui ont permis
d'étendre l'instruction offerte aux élèves, il convient de vous faire
connaitre, Messieurs, un don considérable de livi·es fait à l'Ecole
de Nancy par 1\'Iadame Humbert du Ménil. Lorsque les divers
services de notre établissement auront été.installés dans un local
mieux approprié à leurs besoins, les élèves pourront trouver de
nouvelles facilités d'études dans cette riche collection d'ouvrages
réunis par M. le docteur Humbert père, .et par M. le docteur
Humbert fils, son collaborateur dans les savantes et ingénieuses
applications de l'art orthopédique qui, dans la 1\leuse, ont donné
à l'é.tablissement de Morlaix une célébrité scientifique.
Votre attention, lllessieurs, fixée d'abord sur les actes qui sont
complètement propres à l'année 1857-1858 devrait maintenant
être ramenée sur les faits scolaires qui se reproduisent à chaque
exercice, en offrant, chaque fois, une importance relative. Mais
nous aurions l'apparence de répéter les faits de Pan dernier en
· reproduisant, ici, les détails fournis au Conseil académique sur
les inscriptions prises sur les registres de l'Ecole, sur les buts divers que se proposent les élèves, au point de vue des titres proft
fessionnels, sur la discipline el le résultat des examens de fin __
d'année. Il nous a seulement semblé utile de tirer des renseignee
'ments scolaires l'indication rapide des résultats des deux sessions
ouvertes,. en septembre, pour les examens des candidats aux
titres professionnels. Dans la session destinée aux officiers de
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-r
santé et aux sages-femmes, un seul candidat
présenté{lour
le titre d'officier de santé qui lui a été conféré a prés dè sérieuses
épreuves, et quaran1e-quatre élèves, provenant des quatre départements du ressort académique, ont obtenu le
de capa-;
cité pour exercer en qualité
sages-femmes ; ·ces élèves, lors des ·
examens, ont toutes fait preuve d'un solide savoir. Dans la session
destinée aux pharmaciens et aux herboristes, le jury a dû ajourner deux candidats au titre de pharll)acien. Quatre autres candi.:..
dats ont obtenu le titre qu'ils. ambitionnaient d'acquérir • .Aucun
herboriste ne s'est vrésenté.
Pour terminer ce compte rendu, il nous a paru convenable,
Messieurs, de chercher à vous donner l'idée du mouvement intellectuel qui anime l'Ecole, en retraçant, à grands. traits, les
travaux de ses professeurs. Depuis la création des nouveaux
Conseils académiques, nous n'avons pas encore osé aborder cette
tâche devant vous, et aujourd'hui encore, elle ne saurait être
accomplie complètement, car il n'est point admis que l'on .puisse
être juge dans sa propre cause (1 ). En parlant des travaux des.
professeurs, nous négligerons un grand nombre de mémoires lus
devant ·les sociétés savantes et qui, malgré leur valeur, n'Qnt
point été l'objet de publications spéciales (*).
Les travaux de lU. Je professeur Blondlot ont eu pour objet
la physiologie et la médecine légale) leur importance et leur
caractère de sérieuse originalité ne permettent pas une analyse
restreinte. Da as la science biologique, les recherches qui· préoc•
cupent notre collègue, depuis près de vingt ans, se rapportent1
presque exclusivement, à l'étude de la digeslionj En 1843,
M. Blondlot a publié une
fruit de recherches persévérantes. Cet ouvrage intitulé : Traité '!nalytique de la digestion, .
considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux
(*) Un certain . nombre de paragraphes du compte rendu des travaux, conte·
nant des énonciations trop techniques ont été passés à la lecture ·lors de hi
séance publique du H) novembre et ont été èommuniqués seulement au Conseil
académique, lorsqu'il a entendu la partie du rapport qui lui était èxclusivelilent
destinée.
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vertébrés, fit sensation dans le monde scientifique, dans la presse
médicale, rèçut les honneurs de; plusieurs h;aduètions et fit décerner à son auteur, par l'Institut, la première mention honorable à
l'occasion du grand prix de physiologie expérimentale/ Permettezmoi, Messieurs, d'exposer sommairement le principe fondamental
de ce long et consciencieux travail, devenu le pivot de tout un
système ét auquel l'auteur n'a pu atteindre qu'après avoir mis à
contribution toutes les ressources dont la science peut aujourd'hui disposer. Pour la plupart des physiologistes modërnes, la
digestion est la métamorphose des aliments en produits solubles,
les corps gras ayant seuls le privilège de pénétrer dans l'organisme à l'état de division, et, pour expliquer cette transubstantiation, on ti fait intervenir, comme agents chimiques indispensa..
bles, différentes humeurs, telles
la salive, le suc gastrique, ·la
bile, le suc pancréatique qui se mêlent aux substances alimentaires à mesure qu'elles cheminent dans· Je lube digestif. M.
dlot n'a point admis celle théorie. Pom· lui, ce tube n'est pas
seùlement le laboratoire dans lequel les aliments sont préparés
pour l'absorption, c'est·aussi Je lieu où aboutissent certains produits, matériaux usés, désormais inutiles à l'économie' et qui
doivent s'en séparer. Parmi ces :fluides divers, M. Blondlot n'a
açcordé qu'au suc gastrique la propriété d'être un agent chimique
indispensable à la digestion, et il a étudié et analysé cette secré..;.
tion d'une manière tonte spéciale, en établissant, sur des animaux,
des fistules gastriques, par des procédés de son invention aussi
simples .qu'ingénieux. Nou.s ne pouvons présenter de longs détails
au sujet des expérimentations faites à l'aide du suc gastrique sur
les matières qui, comme les viandes, contiennent de l'albumine,
sur les fécules et sur les. matières grasses. Disons seulement que
M. Blondlot établit que les aliments, en définitive, ne subissent
aucune métamorphose pendant l'acte de la digestion, et qu'ils
pénètrent dans l'économie avec toute l'intégrité de leur
tion, pour y subir plus tard, par le jeu des divers organes, des
changements multiples et indispensables pour la réparation des
pertes subies par l'organisme.
On comprend qu'en ouvrant hardiment de nouvelles voies
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d'exploration par des expériences' inconnues
lui, qu'en
apportant une vive lumière sur des points restés encore obscurs,
et qu'en soumeftantles.îdées reçues au creuset de l'expérimentation, sans s'incliner devant l'autorité des noms ou devant la sanction
des temps, M. Blondlot devait susciter à son œuvre des contradicteurs, et c'est pour développer les preuves de ses assertions
primitives que notre confrère a dû publierla série des mémoires
dontil nous reste à vous entretenir. •
Parmi les doctrines nouvelles, consignées dans le traité de
1845, une de celles qui ont soulevé le plus de discussions estropi·
nion qui dépossède la bile des vertus merveilleuses que, depuis si
longtemps, on s'était plu à lui attribuer relativement à la. diges'( ti on. En 184.6, M.' Blondlot, dans un mémoire intitulé : Essai sut•
les fonctions du foie et de ses annexes, donna, à l'appui de son
affirmation, des preuves incontestables! Ayant établi des fistules
sur des animaux qui, tout en perdant au dehors la totalité du fluide
biliaire, n'en conservèrent pas moins, pendant plusieurs années,
la santé la plus parfaite, Jlauteur fut en droit, en effet, de soutenir.
que la bile· n'était point indispensable à la digestion. La vérifica'tion anatomique des faits relatifs à ces expériences qui, sans
précédents, faisaient tomber tous les doutes, eut lie!lpubliquement, à l'amphithéâtre de l'Ecole de Nancy, et l'Institut constata
l'importance de l'œuvre scientifique, en accordant à son. auteur
un prix prélevé sur les fondations faites par M. de Monthyon.
A la suite de ses recherches sur la nature du principe acide qui
domine dans le suc gastrique, M. :Blondlot avait conclu que ce
principe était dû à l'acide phosphorique incomplètement saturé
par la chaux ou, en d'autres termes à du bi-phosphate calCaire.
'f.- En 1851 notre collègue publia la première analyse quantitative
. qui ait été faite du suc gastriqu!l/ et, alors, seul de son ·opinion,
il combattit les idées qui attribuaient_ l'acidité en question aux:
acides çhlorhydrique, acétique et lactique."'En 1857 iJ compléta
son travail/ et aujourd'hui son opinion est admise; plus ou moins
complétement, parJes hommes compétents en tête desquels se
trouvent deux des plus
chimistes de notre époque,
MM. Dumas et Wœhler.
�----
52
·Mais en inventant les fistules gàsfriques et les fistules bilîaires; .
M. 'Bléndlot avait ouvert aux. •travailleurs u.ne mine féconde, et
ses émules, en étudiant très,;particulièrement la digestion des ma.
tières féculentes et des matières gr1.1sses, avaient cru reconnaître
dans la salive et dans le suc pancréàlique des agents de métamorphose pour ces aliments. En 1855, M. Blondlot entreprit de r&:futer les faits allégués, il crut pouvoir les infirmer et conclure què
le suc gastrique, sans action sur les matières amilaèées, se borne
à la disjonction de leurs granules qui, à raison de leur extrême
ténuité, pénètrent en nature dans les vaisseaux absorbants.
Quant à la digestion des matières grasses, il n'était plus pos. sible, depuis les travaux de M. Blondlot, d'invoquer l'action de
la bile pour expliquer l'espéce d'émulsion
généralemenl,
et .un savant, très-haut placé dans la science, reporta au suc pan·
créatique l'effet autrefois attribué à la hile. lU. Blondlot crut en•
core devoir combattre cette idée, en 181>!5, dans une thèse soutenue
pour obtenir le titre de docteur ès sciences, et bientôt les belles
expériences faites à Alfort, par 1\1. Colin, vinrent confirmer ses
opinions. A la théorie de ses adversaires il crut pouvoir substituer
une explication très-simple, en indiquant que les corps gras ne
réclament, pour leur émulsion, què l'intermédiaire du chyme
formé par les autres aliments.
Enfin, en 181>7, dans un mémoire lu à l'Académie impériale de
médecin,e, M. Blondlot tenta de démontrer la manière même d'a·
gir du suc gastrique, et il indiqua que son action, analogue â celle
des ferments, était due à un simple phénomène d'hydratation qui,
tout en modifiant la cohésion des matières alimentaires, ne leur
fait subir aucun changement de nature.
Nous ne suivrons pas notre confrère dans quelques autres re,cbm·cbes physiologiques, relatives notamment à l'origine du sucre
de lait. Nous pensons que l'importance des faits signalés et que Leur
utilité sera notre excuse pour cette longue exposition, ca,r, si des
deux propositions attribuées si généralement, et sans doute faussement, à Fontenelle, vous repoussez, Messieurs,la première qui,
.pour condition d'une longue vie, indique la nécessité d'un mauvais cœur, vous êtes convaincus qu'il n'en est pas de même de la
-
J
�53
.
seconde proposition, et que pour vivre longtemps il faut avoir un
hon estomac.
Toutefois nous n'avons pas encore fini l'énumération des (ravaux de M. Blondlot. II s'est occupé d'une maniere spéciale de.
toxicologie; il a publié deux mémoires im.portants sur la re ..
cherche de l'arsenic. Dans l'un, paru en 1845, il a signalé une mo-:
dification ingénieuse qui permet de régler. l'allpareil de 1\làrsh.
Dans l'autre, qui a été lu à ·l'Académie de médecine, en 1857,
notre. confrère a démontré que dans les calcinations des matières •
animales, au moyen de l'acide sulfurique, il se forme une proportion considérable de sulfure qui échappe aux recherches médico-légales, de telle sorte que, siles tissus ne recèlent que des
traces de poison, les experts courent le risque d'en méconnaître .
la présence. L'importance de cette communication a motivé un
travail de vérification au sein de la savante compagnie, et un rapport des plus honorables pour l'auteur a confirmé ses conclusions.
x. Au moment de parlerdes travaux de M. Léon Parisot, diverses
. de ses œuvres anciennes, déjà, nous sont revenues à la pensée, et
nous nous
souvenus de. l'accueil bienveillant fait par la
Société de médecine à la lecture de mémoit·es sur les lois de la
contagion de la fièvre typhoïde, sur la stomatite, sur la dilatation
des bronches, sur la tuberculisation, sur l'emploi du sulfate de
quinine dans le rhumatisme articulaire,. et sur la morve transmise
du cheval à l'homme. Mais dev.ant borner notre analyse, nous exposerons seulement les idées principales contenues dans des travaux plus récents el d'un ordre plus élevé encore. X
Après une étude des cartilages articulaires, M. L .. Parisot a admis
le plus généralement. D'a-·
des idées opposées à celles qui ont
prés des anatomistes distingués, les cartilages sont encore, eri effet,
considérés comme un produit de sécrétion analogue â èelle des
ongles ou de l'épiderme, comme une substance privée de ;yie, enduit inerte, ne pouvant être le siège d'un travail pathologique,
susceptible seulement d'être altéré d'une manière mécanique, usé
par le frottement, perforé par suite de la présence de bourgeons
charnus, ou se séparant des os lorsque ces derniers organes sont
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malades. M. L. Parisôt professe, depuisbien des amiées, que .la
substance cartilagineuse est organisée, qu1elle peut être le siège
de troj.lbles nutritifs, de phénomènes pathologiques, et qu'elle
n'est point recouverte par la membrane synoviale. Les résultats
des recherches de P.Otre confrère ont été confirmés par les travaux de MM. Redfern et Broca, et surtout par les belles expé..,
riences de M. Flourens.
Ces diverses expériences parlent toutes dans le même sens,
et, comme dit M. Flourens en terminant ses conclusions, «elles
» accusent toutes la sensibilité des parties fibreuses et tendineusès,
> latente ou cachée a l'état sain, et manifeste, patente, excessive,
:» à l'état malade. Une grande contradiction de la science dispa·
:» rait donc enfin! Ces mols de : douleur de la goutte, du
.
» tisme articulaire, des os, ont enfin un sens; je dis un sens phy» siologique, car tant que les parties, siège de ces douleurs,
» passaient pour absolument insensibles, ces mots n'en' avaient
» pas. Comment expliquer l'existence de la douleur et des plus
l- cruelles douleurs avec des parties insensibles?
» Haller n'a donc vu que l'état normal, que l'état sain. Toutes
» ses expériences ne se rapportent qu'à cet état. Au fond, et quoi
» qu'il en ait dit, lui, et son école, qui, sur ce point, domine de}) puis un siècle, il n1y a point de parties absolument insensibles
» dans le corps vivant.
» La sensibilité est partout; èt dans les parties mêmes (les ten» dons, les ligaments, la dure-mère, le périoste), où habituelle}) ment elle est le plus obscure, il suffit d'un degré d'irritation ou
» d'inflammation donné pour la faire passer aussitôt de l'état la» tent et caché à l'état patent et manifeste. »
..,.. En 181>5, M. L. Parisot a entrepris une série d'expériences sur
rorigine de la production du sucre dans Péconomie/ Ainsi que
l'avait indiqué M. Claude Bernard, il a admis que le foie n'était
pas l'organe condensateur de la matière sucrée, mais qu'il présidait â sa formation même, indépendante de l'alimentation au
moyen des fécules.
Passant â un autre ordre de faits, notre collègue s'est occupé
du l'hythme des battements du cœur. 11 n'y a guère, en physio-
�logie, de question qui ait donné lieu à plus d'opinions contradic- '
toires; aussi, M. L. Parisot s'est-il empressé de m'ettrc à profit
une anomalie présentée par un jeune homme jouissant d'une bonne
santé, et offrant une fissure sternale dont l'écartement permettait
de constater les
du
travers la peau de la poitrine. Ce jeune homme qui voyageait, en tirant profit de sa singulière anomalie, fut conduit par nous à l'hôpital Saint-Charles,
et depuis il a été l'objet de plusieurs publications. Les conclusions
émises par M. L. Parisot sont loin de confirmer les indications
des anciennes théories.
Le ventricule du cœur n'attend point, pour opérer sa contraction, que l'oreillette ait terminé la sienne, et pendant l'ampliation
de l'oreillette, lo ventricule ne reste pas vide. On peut comparer
le mouvement dont ces deux cavités sont animées à un
péristaltique s'étendant très-rapidement de l'une à l'autre. Aussi
le passage du sang à travers elles est-il continu, et il n'offre point
dans son parcours les temps d'arrêt complet formulés par les
théories. Sans doute, la colonne de sang subit, par suite des
mouvements de contraction et de dilatation des parois du cœur,
une altération de forme, mais elle n'est point interrompue. Il
y a lieu d'ajouter que la délicatesse des valvules du cœur ne
peul permettre de supposer, soit dans leur présence, soit dans
leur action, un antagonisme équivalent à la pression subie par la
colonne sanguine, et que, d'autre part, la juxta-position exacte
des parois du cœur n'est point matériellement P?ssible pendant la
contraction de cet organe. Il ne faut donc plus chercher dans l'action du cœur, ces alternances ponctuelles indiquées dans les traités
dogmatiques. Les mouvements de !;organe central de la circulation, distincts par une opération de notre pensée, se succèdent
avec une rapidité si grande que l'œil et l'oreille de l'observateur
ne sauraient les séparer complètement. Le physiologiste reconnaît, dans l'auscultation du cœur, deux bruits, séparés l'un de
l'autre par un court silence et suivis par un repos p,us long que
le précédent. M. L. Parisot pense que le premier bruit, qui est
sourd et prolongé, accompagne plusieurs actes, successifs certai·
nement, mais simultanés pour nos sens. Pendant ce bruit,- qui
�56
coïncide avec Je choc du cœur contre la poitt·inë; Je sang passe
de l'oreillette dans l'aitère même, au· moyen de la contraction
de l'oreillette, de la dilatation du ventricule et de la contraction
immédiate .de celte même cavité. l\'1. L. Parisot pense que les
uniquement par le jeu des valvules.
bruits du cœur sont
C'est à la tension de la valvule mitrale qui sépare les deux cavités gauches du cœur que doit être attribué, au moment de la
systole ventriculair.e, le premier bruit, sourd et prolongé reconnu
à l'auscultation. Le second bruit doit être rapporté au jeu des
valvules sigmoïdes, au moment où le choc en retour dû aux deux
colonnes sanguines, abaisse ces soupapes, piaeées à l'orifice de
l'artère pulmonaire dans le ventricule droit, comme à l'origine de
Partèrë aorte, dans le ventricule gauche. M.le docteur L. Parisot
a rapproché, aussi, les bruits anormaux, perçus lors des maladies
de cœur, des lésion's reconnues, et il a conclu que le bruit anormal
entendu lors du premier temps des battements du cœur, n'implique pas une lésion de l'orifice artériel ; qu'une lésion des valvules sigmoïdes pouvait coïncider avec un bruit' de. souffle, reconnu
au premier temps, mais que ces valvules étaient cnrtainement
malades, lorsque ce même bruit de souffle, si f1·équemment signalé dans les cliniques, coïncidait avec le deuxième temps des
battements du cœur .
.
/Z M. L. Parisot a aussi pris part à la rédaction des rapports
généraux sur les travaux des conseils d'hygiène publique et de
salubrité du département de la lUeurthe dans laquelle il a été
remplacé par notre laborieux confrère, M. le docÏeur Demange;
mais à l'occasion de ces œuvres qui embrassent un horizon si
vaste, il faut nommer
Simonin père (2), Blondlot, Grandjean et V. Parisot. l\létéorologie, constitutions médicales, épidémies, établissements insalubres, habitations et statistiques, tels
sont les sujets traités par nos confrères et qui ont contribué à élever la valeur des publications faites par le Conseil central de
:Nancy à un(lite! niveau, qu'elles ont été spécialement signalées à
tous les conseils d'hygiène de France, dans une circulaire récente
signée par S. E. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce.
Les noms qui viennent d'être cités se retrouvent en parcourant
�57
la liste des auteurs des comptes rendus de la société de. Médecine
de Nancy, ,et à ces noms doivent s'ajouter encore ceux de Ml\1. Laurens, A. Simonin, Xardel, Poincaré et E. Bertin.
Nous aurions bien des faits à énoncer pour compléter l'esquisse des travaux des professeurs actuels de l'Ecole; l'espace ·
manque; mais nous ne pouvons passer toutefois sous silence le
nouveau procédé d'extraction de la cataracte qui, entre les mains
de son auteur M. le professeur Béchet, a dPjà été suivi de si
le
beaux résultats; la biographie de M. Léon Bonfils, par
docteur Roussel; les considérations sur l'importance des études
anatomiques par M. Demange; l'appréciation des nombreux travaux de M. de Haldat par M. le docteur Grandjean, et un discours sur la nécessité de la discipline dans les études par M. V.
Parisot. Pour terminer celle longue revue, nous n'avons plus,
Messieurs, qu'une seule remarque à ajouter. Les transformations
successives dans notre enseignement médical, en multipliant les
sources d'instruction et en nécessitant un accroissement dans le
nombre des professeurs, ont contribué à grandir sans cesse les
efforts faits en vue de la science, et, aujourd'hui, nous sommes
heureux et fiers d'avoir pu marquer la large part prise par
l'Ecole de médecine de Nancy dans les travaux importants de
notre contrée écrits en vue du soulagement des souffrances de
l'homme.
�
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Title
A name given to the resource
1858 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1858
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6. </li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-16. </li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.17-26.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.27-43. </li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, directeur de l’École de médecine et de pharmacie au conseil académique dans la session de Novembre 1858. p.45-57.</li>
<li>Notes. p.58-59. </li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats des concours. p.61-62.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Fragments du rapport sur l’année scolaire 1857-58, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1858
Subject
The topic of the resource
Fragments du Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1858
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)