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�UNIVERSITÉ BfPÉRIALE.
ACADÉl\IIE nE NANCY.
SOLENNELLE DE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
>:T IlE
L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
��PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE.
.
.
La Séance solennelle de rcnll·éc de la Faculté des Sciences, de
la Faculté des Lettres ct de l'Ecole de :\Iédecine ct de Pharmacie
de Nancy, a cu lieu le H:i noYernbrc 18!'>!), à midi, dans le gt·and
salon de l'Hôtel de ville.
La séance a été présidée pm· M. Faye, Membre de l'Institut et ,
llecteur de l'Académie de Nancy. Ont pt·is place au bm·cau MM. le
Pt·ince de Beauvau, Sénatem·; Lezaud, Procureur général; Garnier, Président de chamln·c à la Com· impériale; l'abbé Bureaux;
les Inspecteurs de l'Académie, les Doyens des Facultés et le Directeur de l'Ecole de Médecine, tous Membres du èonscil académique.
i\IM. les Professeurs des Facultés et de l'Ecole de Médecine, le
Provtscur ct les autres fonctionnaires du Lycée impérial de Nancy,
ont pris place après le Conseil académique.
Des places spéciales avaient été réservées aux différentes Autot·ités
de la ville ainsi qu'au Conseil municipal.,
�:._6-•
M. 1e Recteur a ouvert la Séance par une.allocution et a donné
successivement la pat·ole à l\1. le Doyen de la Faculté des Sciences,
à :M. le Doyen de la Faculté des Lettres et à rtf. le Directeur de
l'Ecole de Médecine ct de Pharmacie, pow· la lcctuPe _de leurs
Rapports.
1\I. le Professeur Secrétaire de l'Ecole de Médecine a proclamé
ensuite les prix décernés à MM. les Elèves en médecine.
La Séance a été levée à 2 hem·es. Elle avait été précédée d'une
messe du Saint-Esprit qui a été célébrée en l'église cathédrale.
�DISCOURS
PRO:IOi\'Ct l'AR
.M. LE RECTEUR DE
DE
Les institutions vivaces ont, comll}e les individus, leurs pé- ·
riodes de croissance juvénile et de maturité puissante. Elles
vivent, elles croissent tant qu'elles ont du bien à faire, et c'est
dans le sentiment profond de cette vérité qu'une bouche auguste
prononçait nagucre des paroles qui ont ému et rassuré la France.
Quant aux institutions sans but, sans raison d'être, nées d'un
caprice passager qui bientôt se refroidit et se détourne, elles no
se développent pas, elles ne savent point grandir.
Il y a lâ, lUcssieure, une règle sùre pour juger une institution
nouvelle. CeHe institution possède-t-elle un germe de vie, estelle réellement appelée à faire le Lien? elle ira croissant des son
début. Que les· progrès soient Jenls ou rapides, peu importe, mais
il faut qu'il y ait progrès.
Cette règle, ce criterium, je vous propose de l'appliquer aux
.Facultés que nous inaugurions ici même l'an passé. Je les
mandais alors à votre sollicitude ; vous les avez accueillies chaleureusement, et aujourd'hui elles viennent, par l'organe de leurs
dignes doyens, avec leur sœur aînée l'Ecole de médecine, rendre
publiquement compte des travaux que ,·ous avez si bien- encouragés.
�-
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Voyons donc, J.Uessieurs, d'un œil froid, en écartant l'éblouisJ
scment d'un premier succès dû à votre intelligent patriotisme
autant qu'au talent élevé de nos jeunes professeurs, voyons, disje, le côlé matél'iel et prosaïque de la question. Quels seniccs
les Facultés ont-elles rendus à Nancy, à la Lorraine? Peuventelles en rendre de plus grands, et s'y préparent-elles en redoublant d'efforts, en élargissant le cercle de leur action?
Des services rendus, me dira-t-on peut-être, est-il déj'à temps
en parler ? Ouif car les Faèultés ont commencé déjâ 'â faire de
Nancy la capitale universitaire de la Lorraine. C'est vers Nancy
que se tournent maintenant les regards de la jeunesse, car c'est là
qu'elle trouvera ses juges. C'est à Nancy que vos Facultés ont
appelé cette année, de tous les points de votre belle et grande
province, ces nouveaux pèlerins de la science qui viennent par
centaines recevoir ici la récompense de leurs travaux. Tout à
l'heure
les doyens vous diront que plus de trois cents candidats des collèges de la 1Ueuse 1 de la lUoselle, de la IUeul'the et des
Vosges se sont présentés celte année aux epreuves du baccalau•
réat. Jusqu'à présent Nancy n'y a pas gagné d'argent, mais il y
gagne de l'importance. Aujourd'hui que les chemins de fer ont
créé au profit de Paris une centralisation d'espèce nouvelle, plus
.irrésistible que jamais, une grande ville doit s'applaudir de posséder des institutions capables de lulter contre le courant et même
de créer des courants nouveaux dont elle reste le centre.
pour notre ambition comme pour nos devoirs, servir
une seule ville, dans toute une province, ne serait pas assez. Les
Facultés servent aussi la Lorraine. Là leur action, pour être moinîl
directe, n'est pas moins réelle ct profonde. Je puis bien le dire,
moi qui chaque jour en constate les effets. Il n'est peut-être pas
ùe collége, dans celle Académie, qui n'ait ressenti cette influence.
Partout les collèges vont réorganiser des branches entières de
leur enseignement, afin de les mettre en harmonie avec le nôtre
et de nous préparer des étudiants sérieux. Partout les jcmws
professeurs se sont émus de voir des :Facultés si près d'eux. Ils
se sont mis en relation avec elles afin d'obtenir des conseils ou
une direction pour leurs travaux. A chaque session, des candidals
à la licence sc sont présentés cette année, toul comme les jeunes
cr
�il
élèves dont je viens de parler. La conquête de ce grade, en effel,
c'est l'avenir d'un professeur; disons plus, c'est la meilleure garantie des familles, et je pourrais vous citer plus d'une ville lorraine qui ne veulent plus admettre de simples bacheliers dans
certaines chaires de leurs collèges. A Dieu ne plaise, je me hâte
do le dire, que je partage celte tendance trop absolue. Parmi les
régents les mieux éprouvés, je vois bien des hommes de mérite
qui, pour avoir négligé de se munir à temps de cc litre, n'en soutiennent pas moins dignement 'le fardeau de leurs pénibles fonctions • .tUais si les vétérans du professorat ont conquis le droit de
se soustraire à l'épreuve, le même privilège ne saurait être concédé
sans regret aux nouveaux venus.
Ainsi, l\Iess-ieurs, dans le court intervalle d'un an, l'influence
salutaire de nos Facultés s'est fait sentir sur la province entière.
L'an prochain, nous aurons, j'espère, des résultats plus saillants
encore à vous signaler. En fait d'écoles primaires, la Lorraine
était depuis longll'ntps au premier rang des provinces françaises ;
elle s'y placera bientôt en fait d'instruction secondaire, ct c'est
surtout aux }?acuités de Nancy qu'elle devra cc nouveau progrès.
Le l\linistre l'avait bien prévu : si d'une part il propose aux pmfesseurs de nos collèges, comme un modèle parfois désespérant,
l'admirable personnel de nos lycées de lUetz ou de Nancy, d'autre
part il leur fournil le moyen d'aspirer à celte perfection, en instituant au milieu d'eux un cenlre.de haut enseignement, source de
progrès toujours ouverte à qui veut y puiser.
C'est à vous, lUessieurs, de juger si je me suis trop pressé de
parler de services.
Abordons le second point et voyons ensemble si les
peuvent encore plus, ou si elles se résignent à.creuser simplement
le sillon qu'elles viennent de tracer.
Je diviserai ma réponse en deux parts : l'une pour l'Ecole de
droit que celte province a si longtemps réclamée; J'autre pour
l'Ecole nouvelle que nous inaugurons aujourd'hui, et dont .lUlU. les
doyens vont bientôt vous entretenir.
!Ucssieurs, celle province a eu beau invoquer son droit el la
foi des traités, elle a échoué jusqu'ici. La Restauration qui lui
avait enlevé les Facultés données par l'Empereur, n'a pu lui ac-
�ro
corder l'Ecole de droit deux fois demandée par la ville de Nancy.
Le Gouvemement de Juillet n'a rien donné.
enfin la série
des échecs s'épuise el celle des réparations commence.
reur, qui peut beaucoup pour les provinces, dote la Lorraine
d'un centre de haut enseignement et crée à Nancy deux :Facultés.
:Maintenant que ce grand pas est fait, il est aussi facile de comprendre l'insuccës des réclamations antérieures que de se rendre
compte de nos espérances actuelles. Pour cela, il n'est pas nécessaire de fail·c la critique du passè; il suffit de pénétrer dans la
pensée du Gouvernement, pensée féconde dont la réalisation sera
l'honneur du réfopmatcm· de l'Université.
«Il est lemps, disait l'an passé le lUinislrc à ses rcctcu1·s, de
}> lutter contre le préjugé funeste qui tendrait à priver les provin:» ces de toute vie intellectuelle ct â faire refluer vers le cœur de
» l'empire, au risque d'en atrophie1· les membres, l'énergie vitale
:» de la nation .....
pour que les hautes études portent lous
::. leurs fruits, il faut qu'elles reçoivent une direction ferme el
:> uniforme, il faut que les hautes écoles forment un corps forte·
ment uni et qu'elles se prêtent un appui mutuel. La théologie,
, le droit, la médecine, les hautes spéculations mathématiques cl
» physiques, les grandes applications des sciences, comme les rel> ·cherches approfondies de la philosophie, de l'histoire et de la
> littérature gagneront à se connailre et à se pénétrer mutuel, Jement. >>
•
Et ailleurs, non plus J'an passé, mais le mois dernier, celle même
:
idée, toujours dirigeante, revient sous la plume du
<o: L'isolement est mortel aux établissements d'enseignement supé}> rie_ur.
tous nos acles ont-ils tendu à les rapprocher, à les
> unir, a les pénétrc1· en quelque sorte les uns pa1· les autres.
>> Les Facultés de théologie et de droit
su1· les Facultés
., des lettres; les Facultés de médecine ct les Ecoles préparatoires
» s'appuient sur les Facultés des sciences ..... » Je m'anête, lUessieurs, j'en ai lu assez pour vous éclail·e1' et vous faire sentir avec
quel tact l'adminish·ation municipale de cette ville s'est associée à
celte pensée mére des succès que vous attendez. C'est qu'en effet
les deux I<acultés des lettres ct des sciences forment les bases de
l'édifice universitaire. Quiconque veut construire commence par
�H
les fondations. Concéder tout d'abord une Faculté de droit, c'eftt ét..;
commencer par le faite et bâtir entre ciel et terre. Ayons confiance
dans l'avenir, lUessieurs; le plus difficile est fait, car les premières
assises sont posées. II nous sera donné, sans doute, de voir achever et couronner l'édifice. Vous n'êtes pas seuls à le désirer; au
succès de votre cause, le Pouvoir lui-même mc semble intéressé,
car il ne faut pas que, sur votre immense frontière, nos voisins
puissent se dire : toute province qui s'annexe à la France est fatalement absorbée dans le rayonnement parisien, à moins qu'elle
ne garde obstinément son idiome ou qu'elle ne lutte contre la
fusion. Oui,
une province comme la vôtt·e a tout à
gagner avec un gouvernement qui sait si bien comprendre, à l'extérieur, le respect des droits de tous, à l'intérieur, les vrais intérêts du pays, et qui, pour protéger les uns ou satisfaire les autres,
possède la liberté d'action sans laquelle les grandes entreprises
restent à l'état de rêves impuissants.
Parlons maintenant de l'enseignement nouveau des sciences
appliquées. Il ne s'agit de rien moins que de créer nous-mêmes à
Nancy, avec les seules ressources de notre organisation provisoire,
une troisième
une }'acuité de l'industrie. Ici je dois
donner quelques explications, car je tiens avant tout à bien faire
comprendre le but
la nature de l'œuvre à laquelle les deux
Facultés se vouent de concert.
L'Université a pu mériter son nom à une époque où les carriél·es libérales comptaient seules pour quelque chose, lorsque les
savants professaient un noble dédain pour ce qui est simplement
utile, lorsque la pratique des arts encore peu avancée repoussait à
son tour la théorie, et méconnaissait les set·vices qu'elle en tire
aujourd'hui. L'Université s'était modelée sur la société; elle enseignait les classes supérieures. Qu'eùt-ellc appris aux classes industrieuses? Peu à peu les choses ont changé: les sciences se sont
l'approchées de la pratique, tantùt pout· la guider, tantùt pour en
recevoir
el de celte union de plus en plus intime il
est résulté, d'une part, une industrie colossale qui soutient sur ses
larges assises les nations modernes; d'autre part, tin immense corps
de doctrines, intermédiaire obligé entre la théorie el la pratique,
ce que l'on nomme aujourd'hui la science de l'ingénieur.
�12
L'Université qui doit embrasser toutes les sciences, pourraitelle donc négliger celle-la?
Il y a plus, la société elle-même s'est transformée sous cette
double influence dont je ne recherche ici ni l'origine, ni la raison
providentielle. Les directeurs de travaux, les agents de l'exploitation industrielle, depuis l'ouvrier instruit jusqu'â l'ingénieur,
jusqu'aux chefs de nos grandes compagnies, constituent désormais
une classe puissante, et, pourquoi ne pas le dire, la plus puissante
de toutes. A elle appartient l'avenir, car rien ne limite son essor.
C'est par elle que la France est enfin devenue ce qu'elle est aujourd'hui, une démocratie laborieuse, ou plutôt, grâces en soient
rendues au Prince qui a su comprendre son époque, une démocratie hiérarchisée.
L'Université qui doit appeler dans son sein toutes les classes,
pounait-elle donc négliger celle-lâ? L'Université offre aux professions libérales des colléges par centaines, et des Facultés; elle
a des milliers d'écoles primaires pour les enfants des villes el des
campagnes; ne doit-elle rien â ces mille carrières de l'industrie
qui, pour n'être pas libérales dans l'ancien sens de ce mot, n'en
exigent pas moins l'emploi continuel de l'intelligence la plus développée?
La réponse ne saurait être douteuse; les faits parlent trop
haut de nos jours. C'est parce que cet enseignement est né en
}'rance, où depuis soixante ans les écoles des ponts et chaussées,
des mines, des constructions navales, du génie militaire, de l'artillerie, l'école polytechnique enfin le distribuent chaque année â une
j cunesse d'élite qui le répand â son tour; c'est parce que nos armées
industrielles et gueniéres sont savantes que la France est
aujourd'hui la plus forte des nations. Partout on trouve des braves,
partout on compte des généraux expérimentés et dévoués, mais
où trouverait-on, bors de France, cette masse irrésistible d'hommes
instruits dont le développement intellectuel assure la vigueur morale, maîtresse de ce monde.
bien, IUessicurs, l'enseignement des sciences appliquées a
pour but de généraliser ces bienfaits jusqu'ici concentrés dans les
hautes écoles. Nos nouveaux cours seront publics; le lUinistrc
• nous a donné l'ordre d'en ouvrir les portes à lout venant. Nous
�'1:5
avec lui qu'ils conti'Îbueront à développer la pr.osp{!rité
de celle province où tous les éléments se trouvent rassemblés,
richesses agricoles, métallurgiques, manufacturières, capitaux et
hommes supérieurs et bras intelligents. En plaçant ici cet
enseignement nouveau, le
en marque assez le caractère.
Nancy n'est point une ville industrielle; s'il s'agissait d'une école
d'arts et métiers, peut-être faudrait-il aller ailleurs. Mais nous
n'avons point la prétention de former et de lancer dans le monde,
armés de toutes pièces, des constructeurs, des mécaniciens, des
appareilleurs,
chefs d'atelier; ce que nous nous proposons,
c'est d'offrir à la jeunesse labofieuse cc fonds commun que la
science moderne met au service de l'industrie, ces théories imml\diatement applicables aux travaux de lous les jours, ces exercice..;
pratiques qui, sans être déjà l'art ou le métier, offrent cependant
quiconque ressent l'ambition d'être,
une initiation nécessaire
dans sa spécialité, à la hauteur de son époque et de ses rivaux.
Le champ que je viens de circonscrire est encore si vaste, que
Je personnel actuel des Facultés ne suffirait pas pour en explorer
toutes les régions, quand hien même nous aurions dés aujourd'hui ·
les collaborateurs que le
nous adjoindra sans doute l'année prochaine. Afin de combler des lacunes, j'ai dû faire appel
au zéle et au dé-vouement des habitants de Nancy. Je suis heureux
de pouvoir dire qu,e cel appel a été entendu. Avec un désintéressement au-dessus de toul éloge,
1\lorey, L. Parisot,
ont bien voulu se charger de repr!
senter parmi nous l'architecture,
l'hygiène ella science du _dessin. Je les remercie publiquement au
nom de S. Exc. 1\1. le !Uinist1·e de l'Instruction publique, qui m'a
chargé de leur exprimer sa vive gratitude.
Actuellement,
vous pouvez vous faire une idée
nette de nos projets : fonder une Université complète où toutes
les c.onnaissanccs humaines seront vulgarisées, où toutes les classes
de la soc.iélé trouveront l'aliment qui leur convient; appeler à nous
la jeunesse d'une grande province; établir des relations intellectuelles avec nos voisins, qui savent notre langue, qui ont adopté
nos lois, qui se souviennent peul-Nre d'avoir été l<'rançais; peupler Nancy d'étudiants et de familles nouvelles; animer ses rues
ct ses places royales; emichir, si nous le pouvons, crlle noble
�H
ville digne de tant d'intérêt, el propager jusqu'aux confins de la
Lorraine c Je mouvement intellectuel dont nos grandes provinces
:1> universitaires ont été si longtemps privées.
Seraient-ce là de pures rêveries?' Non, le présent est pour vous
le gage de l'avenir. L'an dernier, vous aviez trois Facultés, en
comptant sous ce titre votre École de médecine dont Nancy est
justement fière et que Paris sait si bien apprécier. Un an à peine
se passe, ct voi.ci déjà qu'une quatrième Faculté se fonde avec le
concours de lous. Dans un an peut-être, je ne sais, mais je l'espère, une cinquième École viendra couronnel l'edifice. Ainsi
l'institution nouvelle montre qu'elle renferme un germe de vie,
car elle se développe déjà. Elle vivra donc, elle grandira comme
tant d'autres créations d'un règne où la France a enfin trouvé la
solution de ses crises, la revanche de ses désastres, la conscience
de sa force et la garantie de son avenir.
�RAPPORT
l\1.
DOYEN DE LA
l\loNsiEliR
DES SCIENCES.
LE RECTErn,
l\IEssmuns,
La l'acuité des sciences venait à peine d'être constituée, ses
laboratoires étaient en construction, ses collections n'existaient
encore qu'en germe, qu'elle a ouvert ses cours immédiatement
après sa séance d'installation. Il y avait peut-être quelque témérité à inaugurer notre enseignement, sans être entourés de tous
nos moyens d'action, de ces objets d'études qui parlent aux yeux
et qui fécondent la leçon du maitre, en lui permettant à chaque
pas d'appuyer la théorie par l'observation directe des phénomènes.
l\lais nous n'avions pas trop préjugé de l'indulgence du public
Nancéien; nous connaissions son impatience de voir rouvrir,
après tant d'années de suspension, ces cours publics qui firent la
réputa! ion de notre ancienne Université lorraine. Dès lors nous
ne pouvions pas hésiter â suivre l'impulsion qui nous était communiquée et â donne1· satisfaction aux désirs si légitimes de la
population.
Ce qui nous manquait â notre début, en objets matériels
seignement, nous l'avons dû, en partie du moins, à l'initiative de
notre Ecole de médecine ct du Lycée impérial de Nancy, qui onl
mis spontanément à notre disposition leurs collections scicn-
�îG
tiliques, cl. nous ont ainsi procuré les moyens de donner quelqnt>
intérèt à nos premieres leçons, quelque vie à notre enseignement.
Je suis heureux de pouvoir exprimer ici nos 'sentiments de
gratitude envers les habiles administrateurs de ces deux établissements, qui ont si bien compris que toutes les écoles sont sœurs,
qu'elles s'appuient les unes sur les autres et sc complètent mutuellement, enfin, qu'elles doivent rester unies par des liens étroits
de confraternité.
C'est, grâce à ces ohjets, qui nous ont été confiés avec tant
bienveillance, qu'il nous a été possible d'ouvrir sans délai trois de
nos cours. Si nous débutions dans des conditions, sous certains
rapports moins favorables que celles dont jouissent les Facultés
complétement organisées, les encouragements ne nous ont pas fait
défaut. Vous savez tous, avec quelle assiduité les cours ont été
suivis, non-seulement au début, mais pendant l'année entière.
l\1. le professeur de mathématiques pures et appliquées a consacré enliérement le semestre d'hiver, et de plus une leçon par
semaine du semestre d'été, à l'étude de l'astronomie physique.
1\lais, afin de ne pas négliger les candidats à la licence ès sciences
mathématiques, il a dû, dans le second semestre, traiter une fois
par semaine, les principales questions d'astronomie mathématique
du programme de la licence, telles que la transformation des
coordonnées sphériques, la théorie des réfractions, celle de la
parallaxe et celle de l'aberration. Ce cours a été terminé par l'étude de la figure mathématique du globe terrestre.
Quant à l'astronomie physique, ses principales applications à la
mesure du lemps et à la chronologie, à la géographie et à la navigation, ont été traitées avec détails; enfin, les points principaux
de théorie de ta ·June ont été également exposés. !Ualheureusement, ce cours si important n'a pu être complété, le temps néces·
saire a manqué, et le professeur n'a pu s'occuper ni de la théorie
des planètes. et des comètes, ni des merveilles de. !'-astronomie
sidérale. Sans aucun doute, le complément de ce cours réunirait
encore, dans une ville comme Nancy, cet auditoire d'élite, qui a
donné à 1\1. le professeur d'astronomie tant de marques de sympathie. 1\lais les candidats aux grades universitaires réclament de
�17 pendant la prochaine année scolaire, deux cours de mathématiques pures et appliquées, qui doivent les conduire au but
qu'ils se proposent d'atteindre.
lU. le professeur de pbysi<pJe a d'abord exposé les lois de la
pesanteur ct de l'hydrostatique, ainsi que leurs applications prin. cipalcs. l\I. Séguin se proposait d'entreprendre l'étude du
rique, lorsque cc jeune et savant professeur, que des liefls de
famille attiraient si légitimement ailleurs, nous a été enlevé. Le
cours, toutefois, n'a (l'iS été interrompu:
le professeur
JlU({UC} les sciences physiques sont' aussi familières que Jes scienCCS chimiques; en a été chargé, jusqu'à l'arrivée de
Chaulard.
l.'étude des dilatations el des changements d'état des corps a été
l'objet des premières leçons de notre nou,·eau professeur. Un su. Jet plus yastc, sinon plus important, a fourni une ample matière
au cours du semestre d'étô, je veux parler de l'électricité, qui,
de toutes les parties de la physique, est la plus susceptible de recevoir des développcml!nls vMiés ct étendus, tant par les théories
ingimieuses qui s'y l'apportent, que par les entreprises industrielles, qui récemment y ont puisé des ressources jusqu'alors in con.
nues. Suivant l'ordre chronologique des découvertes, 1\1. le professeur Chautard a d'abord exposé les phénomènes de l'êlectricit(i
S'ta tique; il s'est o.ccupé ensuite de l'analyse des expériences de
et de Volta, et
la description de l'admimble instru·
ment qui a préludé aux grandes conquêtes de l'électricité moderne. L'exposition des lois qui régissent les courants électriques,
la production des courants sons l'influence de la chaleur ct dl:'s
actions chimiques ont été le sujet de leçons pleines d'intérêt, dans
lesquelles toul en montrant le rang de la science dans l'échelle
des connaissances humaines, lU. le professeur de physique en a
fait ressortir l'utilité pratique, en pénétrant avec cllç dans le détail des ateliers, où le
de l'homme prend chaque jo!lr un
nouvel essor.
li. le professeur d'histoire naturelle a inauguré son
ment par l'étude d'une des questions les plus importantes que
puisse se proposer le naturaliste, soit qu'on la considère exclusivement dans ses rapports matériels avec les êtres vivan·ts, soit
qu'on l'envisage à un point de vue plus élevé, dans ses relations
2
�·18 avec les doclt·inrs philosophiqlles et religieuses : nous voulons
parler de la question si controversée de nos jours de la permanence des espècf's, et de la production des races. Après avoir
etabli que les espèces sauvages n'éprouvent aucun
ment important sous l'influence des climats les plus divers, ni par l'action .
des autres agents extérieurs, il en a conclu que les espèces sauvage1 sont fixes ct sont restées telles depuis l'origine des èlres.
Les races, soit animales, soit végétales, sont le résultat de l'acti(')n de l'homme. C'est en plaçant les animaux et les plantes dans
des conditions d'Pxistence hien rliflërentes de celles que leur offre
l'élal de nature, qu'il leur a donné naissanctl. Il peut même les
modifier à son gré, en les soumettant à des conditions nouvelles
et à des croisements rationnels. Celte étude l'a conduit naturellement à parler des races humaines, ct s'appuyant sur· tous les
faits observés chrz les animaux ct chez les plantes, il a conclu
des principes qu'il venait d'èlablir l'unité. de l'espèce humaine.
Passant ensuite à l'étude des différents 'ordt·cs de lUammifères,
il a étudié leur organisation, les modifications qu'elle éprouve
dans la shic qu'embrasse cette grande classe du règne animal,
modifications toujours en rapport avec les fonctions, les mœurs,
les ttabitudes de ces êtres. Il a insisté sur tous les faits qui· sont de
nature à jeter quelque lumière sm· certaines pat·ties de l'anatomiê
et de la physiologie humaines. Il a fixé enfin l'attention de son
auditoire sm· les animaux utiles à l'homme, soit comme auxiliaires,
soit par les produits utiles qu'ils fournissent à l'économie domestique, à la médecine, à l'industrie et aux arts, et sm· celles· dont il
pourrait faire utilement la conquête en les soumetlant à la donlesticité.
Pendant le senH'slre d'été, il a exposé les principes d'organographie et de physiologie végétales, et, tout en faisant connailre
des plantes, le .mècanisme de leurs fonetions, il
s'est surtout attaché à établir par un grand nombre de faits ces lois
admirables qui régissent les végétaux et qui font de la botanique
une véritable science au même titre que toutes les autres.
Des berborisatinns ont eu lieu, une fois par semaine pendant
l't!té,
le temps l'a fH'rmis. Ces promenades scientifiques
ont fourni ainsi :til professeur l'occasion de joindre à ses cours
théoriques, l'l'nseigncmcnt pratiqoo de la botanique.
�Le -cours de chimie csl le seul dont l'ouvcrlure ait dû être 1·etardée. Malgré toul l'empressement qu'a monlré
municipale pour l'installation provisoire de la }'acuité, ùans un h;cal
qui n'était en aucune façon approprié à sa destination nouvelle,' il
n'a pas été possible d'être prêt sur tous les points; on ne crée pas
instantanément un laboratoire de chimie, avec les innombrables
détails qu'il émbrasse. Privé de l'avantage d'inaugurer son enseignement en même lemps que ses collègues, lU. le professeur
Nicklès, mu par le désir de se rendre ulile·et de donner ca ni cre à
son incessante activité, a employé le semestre d'hiver à des conférences sur la chimie, faites. dans le laboratoire de
de médecine, en faveur des élèves de cet élnblissemenl..
Le cours de chimie de la Faculté a commencé avec le semestre
d'été. Après avoir fait connaître les forces qui président aux phé• nomènes chimiques, el exposé Ies principes de la nomenclature,
JU. le professeur a fait l'histoire complète des métalloïdes et de
leurs principales combinaisons. Il a cherché pa1· de udmbreuses
expériences·, parmi lesquelles nous signalerons la solidification de
raci.de carbonique, qui, pour la pt'emiére fois, était obtenue à
:Nancy, à vérifier el à rendre évidentes à tous les yeux les principales propriétés des corps, objets de ses leçons.
i\leltre la
à ooté
la théorie, montrer que le moindre
fait scientifique
avoir son utilité, telle est l'idée que
le
pl'ofesseur de chimie
efl'orcé deréaliser. Le concours obli:
geant de quelques chefs d'établissements industriels de Nancy lui
a été fort util(.', et les visites qui ont été faites à l'usine à gaz et a
la raffinerie de salpêtre, ont donné aux .étudiants un premier
aperçu des opér:i'!lons chimiques exécutées en grand dans un but
économique.
lU. Nicklès a Œnsacré. ses demiéres le(}ons à l'étude do quelques
•
questions posées par le programme de la licence, et qui ne sont pas
développées dans les traités de chimie. Après avoir exposé les principes généraux de la
il a examiné les rapports qui
existent entre la forrnc ct la eumpvsition, et s'est attaché à prècism·les conditions dans lesquelles 1:1 forme ebange lorsque la com.
position vien"t elle-mèmc à se modifier, en opposition avec les circonstances clans leSIJUelles la forme resle
bien que la
�20
composition ail cessé d'èlrc idcnli!JIIe· Il a traité ensuite des
tlifications moléculaires que la matière peùt éprouver, el qui, sous
!es noms de dimorphisme, d'isomérie, de polymérie, d'allotropie,
etc., constituent autant d'etals ·particuliers, autant de corps nou''caux, qu'avec une somme déterminée d'éléments, la nature ct
souvent la science savent produire, sans rien changer dans·Ja proportion de ces éléments ou dans leur nombre, mais en modifiant
leur mdùc de
par conséquent lem· forme.
Tellcs.sonl lrs matières qui ont été l'objet des le11ons, t>cndant
l'année scolaire qui vient de
1\HI. les professeurs n'ont
pas perdu de vue le but mulli{Jle que. se propose l'enseignement
des Jfacullés des sciences. Leur mission n'est pas seulement de
propager d'une manière générale dans le pays le goût des hautes
études scientifiques, de fCcondet· et de développer aulom· d'elles
ces germes de
qui prennent ll<'lissance dans les établissemcl)ls d'instruction secondaire et qui ne sont que le premier
degré d'études plus sérieuses
plus profondes.· Ellt>s doivent
ùonner un autre enseignement, indispensable aux jeunes gens,
qui sc destinent à la earriéi·e de l'instruction publique, puisqu'il
doit leur ouvrir l'abord des trois ordres de licence ès sciences. Les
· élèves des écoles de médecine réorganisées, comme l'a été celle de
Nancy, conformément au déeret du 22 août 1854,
aussi
d'cHes les
qui leut· étaient données autrefois dans
deux cours spéciaux ùe thimie el d'histoire naturelle, aujourd'hui
supprimùs dans ces écoles. l'HM. les professeurs ont dît dès·lors
diriger leur t•nseigncmenl, de manière it être utile à la fois à ces
trois
d'auditeurs.
!\tais là ne se borne pas le rôle que doit
à l'avcnit· la
des sciences de Nancy. Elle est appelée encore à étendre
son action, en inaugurant, dans quelques. jours, un cnseilfrwment
nouveau, eclui des sciences appliquées, qui est destiné à combler
une lacune lrès-imporlanlc dans noire systéme d'iustruc!ion publique.
secondaires de nos lycées el de nos coll(!ges ont en
jusqu'ici principalement pour objet une instruction générale bien
propre à développer l'intelligeuce, 11 l'ormet· le cœur des jeunes
gens, à produire en eux des l1abitudcs de travail, à les initier enfin
.
'
'*
�21
;i toutes les eonnaissanr.es
et scientifiques qui forment la
hase d'une bonne éducation. (:es éludes sont de plus la prépamtion
indispensable aux carrières libérales, dont chacune nécessite un
enst>ignement nouveau. Elles ne sont pas rion plus inutiles pour
les carrières industrielles, qu'embrassrnt de uos jours un si grand
nombre de jeunes gens. Mais cciiPs-ei, pour Nre parcourues avec
succè•, exigt'nl aussi des études plus eomplèlcs el surtout plus
spiciales. Aujourd'hui que l'industrie a pris parmi nous des développements inouïs, qu'une noble el puissante émulation entraîne
dans celle voie les peuples civilisés cl enfante toutes les merveilles
· qu'{•talc en ce mnrnenl
universelle, celui-là seul peul
entrl'r avt•c
dans celle nnuvelle art\ne, ouverte à l'intelligt'nce t!P l'homme cl y luller avec avantage, qui appelle à son aide
des
scienliliques sérieuses, el qui se laisse guide1· par elles.
Ct> !le v ritt\ a élé si bien sentie, chez quelques- uns des peuples
qui nous avoisinent, que, depuis longtemps ils possèdeul des écoles
qui donnent lt>s
sciPntifiqucs pratiques ;\ un gram!
nombre de jeunes gens. Si la France n'est pas
jusqu'ici
franchement dans la mt;me voie; si cel cnst>igrH'rlH'Hln'y a jamais
organist\ d'tme manière assez large, si ce n'est dans deux t!lablissemcnls privi(,>giés, l'utilité de ces ()coll.'s noll\'t•lles a
néanmoins comprise. Des ten_lalivt>s ont étt'• failcs tlnns nos lycées d
sont encore suivies dans 1Juelques-u11s. J)cs éeo!Ps sup{rieures, où
l'on enseigne
des sciences aux enf;:nts qui sc tlestint•nt
au commerec et à l'induslrit>, soul annex}es ù ((JUS les colli•gt·s
fOmrnunaux du ressort académique el comptt•nl une population
d'ôlt\vt>s presql!e t!gale à celle qui vient y li1irc des études clas!'iqucs. CPs l!colcs, excellentes comme préparation à l'ensPignernenl supérieur des sciences appliquées, ne peuvent pas seull's
donner des résultats complt•ts. Le matériel scientifique n'y est pas
suffisant, pour permcltrc d'aborder avec fruit les applications pratiques; les élèves y sont
trop jeunes pom· qu'il soit
possil.Jie
leur donner les connaissanc•!s qui dépassent le niveau.
élémentaire. Ces éludes manquent en outre' d'un stimulant indispensahle, de la perspective d'un contrôle sérieux, d'un cxamPn
final à subir publiquement el d'un dipl(!me ;i conquérir.
I.e gouvernement de l'Empereur, qui comprrnd ci bien les ten-
�-
22 --
da nees elles besoins de notre époque; qui s'ingénie·, avec tan( de
sollicitude, à donner satisfaction à tous les inli.rêts, auxquels sont
attachées la gloire et la prospérité de la }'rance, n'a pas hésité a
décider l'institution, dans nos grands centres de population,
d'écoles nouvelles fortement or·gauisées, où les jeunes geus qui
renoncent aux carrieres libérales, aujourd'hui si encombrées, et
crBbrass1mt les carrières industrielles et commerciales, viendront
puiser, non loin du toit paternel, ct soustraits ainsi aux
de la capitale, des connaissances scientifiques indispensables pour
les parcourir avec succés et pour
avec honneur notre industrie nationale, dans cette lulle si pacifique et si ardente, qui est ·
engagée entre tous les peuples jal
d'y maintenir leùrsupéi'Ïorité.
De lâ l'o-rigine et la nécessité des écoles de sciences appliquées 1
créées par décret du 22 aot'tt f
et qui déjà fQnctionnent
lièrement sm· divers points de l'empire.
A Nancy cet enseignement nouveau a été confié aux professeurs
de nos deux Faculté5, aidés du concours de 1\liU.
architecte de la ville,
Parisot, professeur à l'Ecole de médecine,
ctlUélin, professeur des tmvaux graphiques au lycée impérial de
Nancy, qui ont bien voulu se dévouer à cette œuvre. J>our en faire
ressortir toute l'importance, il nous suffira d'indiquer les matières
de cet enseignement nouveau. Des
complémentail·es a ceux
déjà professés :i la .l!'aculle des sciences, comprendront la· géométrie
descriptil'f', la mécanique, les arts graphiques, J'archilecture,
l'hygiène, enfin la physique, la chimie et l'histoire naturelle, envi·
sagées principalement dans leurs applications à l'économie dornes·
tique, à l'inrlustrie et aux arts. Des cours spéciaux de littérature
française, d'histoire de France, de géographie commerciale et
dustrielle, ct les cours ordinaires de la Faculté des JeUres, permetlront aux étudiants de notre nouvelle éwlc de compléter leurs
études liUéraires.
Des conférences, des manipulatio.Ps, des excursions scientifiques,
. dirigées pa1· les professeurs eux-mêmes, secondés de préparateurs
instruits, babitucmnt.les élèves au maniement des instruments, à
la pratique des opératrtins, aux études d'observation ct â toutes
les recherches
utiles. La visite d'un certain nombre
de manufactures, sous la direction .d'un proft•sscur, leur fournira
�-
25
des notions pratiques sur les principales industr-ies du pays. Ces
exercices établil·ont entre les professeurs d les élèves de fréquentes ct avantageuses relations, qui offriront aux maîtres l'occasion,
non-seulement de fortifier leur enseignt!ment par des explications
nouvelles, par des interrogations répétées, mais encore lem· pcrmellront de stimuler le zèle des uns ct d'encourager le travail des
autres.
Après dtmx années, les études failt'S près de la Faculté,
vrout, :i la suite d'un examen public, une sanction solennelle, si
l'insti·uction dés éltives
jugée suffisante. ,Ils recevront alors le
certificat de capacité pour les sciences appliquées, recommandation
puissante près des grandes compagnies induslrielllls et des propriétaires de nos manufactures, qui trouveront dans celle piéee
officielle des garanties d'intelligence, d'habitude de travail et la
preuve de connaissances acquises. Ce certificat de capacité, comme
l'exprime avec tant de raison, dans un document récent, Je savant
membre de l'Institut, auquel est confiée l'administration de notre
Académie, deviendra pour eux, dans l'ordre des professionsindustrielles, l'équivalent du baccalaméal en matière de professions
libérales.
1\Iais les Facultés ne sont pas seulement appelées à répandre
autour· d'elles les bienfaits do l'enseignement supérieur; on est
droit d'attendre plus encore du zélc do lems membres. Le professorat, qu'ils ont conquis par des travaux sérieux, no doit pas
en marquer le terme. Pourvus au sein d'une t'acuité des èlémcnis
d'études nécessaires et des appareils indispensables aux recherches d'observation, leur entrée dans la carrière de l'enseignement
supérieur ouvre à leur activité un champ plus vaste qu'il s'agit
d'exploiter au profit de la science • .!\lais il n'a pas été
possible aux professeurs de notre Faculté de trouver, a.u milieu
des embarras d'une organisation' nouvollè, Je calme et le temps
indispensables pour de nombt·eux travaux. Toutefois, l'année qui
vient de s'écouler n'a pas été entièrement stérile snus ce rapport.
l\1. le professeur Nicklés, qui continue, dans le Journal de
pharmacie et de chimie, la revue des tra\aux chimi(tues puuliés
à l'étranger, et dans le R.ecucil scientifirpw l<> plus important ùes
�-
24
•
Etats-Unis d'Amérique, la revue du mouverilent scientifique fran·
çais, a produit en outre quelques travaux originaux. Tels sont :
i 0 un mémoire sur l'isomorphisme des combinaisons homologues,
dans lequel il complète ses anciennes observations sur Je même
sujet; 2° de nouvelles recherches sur l'aimantation, travail où il
résout par la voie de l'expérience un point théorique dt·puis longtemps en litige; 5° enfin, il a publié, dans le Bulletin de la société
d'encouragement de Pads, une nole sur les perfectionnements
nouveaux dont sont susceptibles les élect!o-aimants circulaires et
trifurqués, appareils de son invention, qui ont pris, un rang distingué dans l'arsenal scientifique, el qui sont vraisemblablement
destinés à entrer bientôt dans le domaine des
pratiques.
lU. le professeur d'histoire naturelle a mis au jour le cinquième
volume de la nouvelle Flore de France, qu'il publie avec la collaboration de l\1. le professeur Grenier, de la :Faculté des sciences
de Besançon. Ccl ouvrage, fruit de dix années de travaux, sera
prochainement complété par un sixième volume.
Les Facultés des sciences ont encore une autre mission trèsimportante à remplir·, la collation des grades de bacheli<'r, de licencié cl de docteur ès sciences. IJes deux derniers n'ont pas été
conférés cette annee par la
des sciences de Nancy. Il ne
me reste dès lors qu'à vous exposer les résultats des examens pour
le baccalauréat ès sciences el à exprimer· les impressions qu'ont
fait naître en nous ces épreuves universitaires, relativement au
degré d'instruction dont les candidats ont fait preuve, ('t aux
tllodes de préparation qu'ils emploient.
Trois sessions d'examens ont en lieu depuis la fondation de la
:Fâcullé. Elles ont présenté le nombre assez considérable de 215
candidats. Parmi eux, H8 ont été ajournés, el 9ï ont été définitivement admis : 84 âvec la mention
bien; 10 avec la
mention bien el 5 seulement ont été jugés dignes du grade avec
la nole très-bien. Il est facile de juger par cet exposé statistique,
que, si l'on excepte un petit nombre d'élcves qui ont fait preuve
de connaissances solides et étendues, le plus grand nombre de
ceux qui ont obtenu Je diplôme, n'ont atteint que bien juste la
limite d'instruction nécessaire pour ne pas échouer. II résulte
�ègalemenl des épreuves subies, cl surtout des ,··prcu,·es
les plus probantes de toutes, qu'un certain nombre de candidats
se IJrésentenl à l'examen, sans avoir terminé leurs études classi1111es. L'impatience des jeunes gens, à
tm peu plus tôl
à la discipline du collége, explique cette tendance fâcheuse, qui
porte une partie d'entre eux â abandonner le cours de leurs études,
précisément alors qu'elles deviendraient pour eux le plus fructueuses, el cela dans l'espoir, presque toujours déçu, d'atteindre
Je but désiré au moyen d'une préparation purement artificielle, ù
laquelle sc prête hien peu aujourd'hui la nature des épreuves.
La Faculté ëroit être restée dans de justes limites relativement
à ses appréciations; elle n'a montré ni une sévérité décourageanlt',
ni une indulgence regrettable-; mais eloie croit rendre un véritable
service aux candidats, qui abordent l'examen sans préparation
suffisante, en ajournant pour eux la déli\Tance d'un diplôme qui
doit être la récompense d'une instruction péniblement acquise.
Jaloux de réparer un premier échec, la plupart de ces
malheureux pa1· trop de précipitation, comprennent enfin qu'un
travail assidu peul seul les conduire au résultat
ambitionnent; de nouveaux efforts non-seulement leur permellcnt d'y
arriver, mais ce
de connaissancl's, qui
n'eussent jamais meublé leur intelligence, qui les aideront à parcourir avec distinction la carriëre qu'ils doivent embrasser, c'est
aux justes el paternelles exigences de la l•'acultë qu'ils en seront
redev:;hiPs.
��llAPPORT
DE
M. CH. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTE DES LETTHES.
.i\loNSIEUR LE llECTEUII,
JU ESSJ RL'IIS 1
Voilà un an que nous nous présentions pour la première fois
devant vous, pour inaugurer, ou plutôt renouveler en celle ville
un enseignement, que jadis elle avait possédé, et qu'elle réclamait
comme
héritage. Nous arrivions ici heureux et confiants. La
persévérance, avec laquelle la noble cité avait revendiqué sa
Faculté, nous témoignait assez qu'elle était une de ces villes, rares
aujourd'hui, où la religion des arts comptait encore de nombreux
fidel cs. La vive sympathie, qui éclata il au toUl' de nous, encourageait
encore toutes nos espérances. Je savais, du reste, quel concours
je pouvais attendre de ces jeunes maUres, que la •Grèce avait déjà
réunis jadis avec moi dans une communauté d'études et d'amitié,
et que le lUinistre daignait réunir ici de nouveau dans une œuvre
commune, pour faire de ceUe Faculté, entre toutes, comme une colonie Athénienne. Dans de telles conditions, la tâche devenait bien
facile, et le succès de notre institution naissante semblait assuré.
L'événement, 1\lessieurs, n'a pas trompé notre attente; ct c'est
une douce tâche pour moi, de venir vous rendre compte du résultat de notre première année. Je commence par en remercier,
aYec nos autorités municipales, le chef de celle académie, dans
�28
lequel nous avons trouvé un appui si cordial, el un zèle si vif polir
lout ce qui pouvait contribuer au succès de notre cnsèignement.
Grâces aussi soient rendues à l'élite de notre population, si cmpressée à suivre nos cours. l\lagistrals éminrnls, ou maîtres de
noire barreau, jaloux de lt'•moigner 'flinsi aux le lires qui les ont
formés leur pieuse gratitude, et d'instruire pa1· cet·exemplc lt>s
jeunes gens qui les doivent suivre dans la cat'l'ière; membres du
clergé, pmfesseurs, médecins ; ou encore, hommes de loisir, heureux de retremper cl d'entretenir ici les souvenirs de lem slutlieuse jeunesse, nous avons vu se presser autour de nos chaires
tout ce que celle ville compte de personnes distinguées. Les jeunes
gens aussi y sont venus, mais pas encore en assez grand nombre,
ni avec assez d'assitluilé. C'est :1 eux erpendanl que ees cours
sont surtout
tUais il semble que les uns ne soient pas
assez avancés dans l'élude des lellres, pour en sen! ir le prix; ct
11ue d'autres, apnl pris l'habilude de n'étudier qu'en n1e d'un
diplôme, jugent inulile toul ce qui ne conduit pas directement :\
un examen. Cependant il en resle du moins plusieurs parmi eux,
qui croient encore à la vertu des lettres, et ne consentent point a
mesurer la valeur des choses, selon le profit seulement, ou les
jouissances qu'ils en retireront.
lUuis surtout, nous nous félicitons d'avoir admis les femmes à nos
cours.
en effel, qu'on leur donne aujonrd'hui, les
prépam souvent, tout aussi hien que les hommes, à cel enseignement supérieur; et leur naiure les rend plus propres au culle désintéressé el aux pures jouissances des m·ls. Aujourd'hui mêmr,
que la destinée de l'homme le met de plus en plus aux prises avec
la vic positive .eJ. les intérêts matériels, ne semble-t-il pas que cc
soit la vocation particulière de la femme, de veiller au trésor des
intérNs mot·aux, d'entretenir dans Je monde to'utes les
traditions, les .enthousiasmes sacrés, de conserver enfin tout ce qui
fait la poésie de la vie, et de relever par intervalles le front de
l'homme courbé su1· les choses de la terre vers les choses du ciel?
Ne son l-ee pas les femmes déja, qui, le 1 plus souvent, gardent :\
notre foyer la tradition de la foi el la pratique religieuse? A ell!'s
aussi d'.r entretenir le goùl de la
et de l'art. 'fant qu'elles
se montreront ainsi jalouses de eultin•r leur espril et leur âme, ne
�2!)
. désespérons point de l'avenir, et ne craignons point d'être
par les. instincts du matérialisme. Car cc sont les femmes qui
font l'esprit des g-t)nérations; c'est sm· leur giron que les hommes
se fùrment.
France surtout, leur influence sur les mœurs publiques t\clate de la f;u;on la plus sensible aux diverses époques
de notre histoire. Au moyen
ce sont les femmes qui adoucissent la brutalité de la vic guerrière, ct la font tournet· en générosité chevaleresque; ce sont elles plus lard, qui, du milieu <les
mœurs violentes el conompues du xv1• siècle, font sortir la socia,;
ct polie du xvn•. Aujourd'hui encore notre siècle semble
rcrnellre en leurs mains le dépôt sacré de ses croyances murales cl
de ses sentiments les plus généreux. Aussi sommes-nous heureux
de les voir, avec cc noble instin_ct de leur rôle, sc presser à nos
leçons, et de leur en témoigner bautemcnf notre reconnaissance.
Sans abaisset· pour cela notre enseignement, nous avons cherché
:\ l'accommoder cependant à ccl auditoire formé d'éléments si divers; et tandis que nous réservions pour un pc til nombre d'adeptes
les questions
les recherches de la science, les étudl'S d
les discussions des textes, dont nous faisions l'objet de nos conlërences particulières, nous écartions de nos grandes leçons, professi)CS devant un public plus
l'appareil hérissé de
!;érudition, pour nous attacher de préférence aux considérations
morales qui ressortaient de nos études. Nous cherchions sm·tout ù
faire comprendre el aimer tout cu qu'ont pensé, senti ou fait avant
nous les grandes àme;, fJUi onllaissé un long ·souvenit· parmi les
hommes; à nous associer par une ardente sympathie à leurs actions
ou aux œ'ltvres de leur génie; et jamais nous ne nous laissions ravir à cet enthousiasme des belles choses, à. l'admiration d'une
grande pensée ou d'une héroïque vertu, sans rencontrer dans
lous les cœurs un genéreux écho qui nous répondait.
Quelques mots, :\Iessicnrs, sut· chacun de nos cours.
Philosophie.- lU. Lévèque, nommé pmfesscu.t· de la chaire de
philosophie, nous était enlevé, vous le savez, avant d'avoir pu
même faire entendre sa voix au milieu 'de nous. I•at·is nous eu viait
son lal!'nl; ct c'est sur cc grand thèàlre,qu'il soutient aujourd'hui
avec éclat l'honneur de notre .Faculté. Mais le :\linistn•, dans sa
�-
30
prédilection particulière pour notre ·ville, ne pouvait le remplacer
plus dignement, qu'en nous envoyant lU. Lemoinc, dont le mérite
a été si bien apprécié ici. Esprit aussi sagace que sût· el mesuré, il
a étudié cette année les rapports si mystérieux et si complexes dn
physique et du moral dans la nature de l'homme, et louché en
passant à tous ces merveilleux problèmes, que ce sujet a offerts a
l'ardente curiosité de notre temps. Son excellent ouvrage sur les
Phénomènes du sommeil, couronné par l'Académie des sciences
morales ct politiques, le préparait parfaitement à ces délicates
•
1'echerches. Tout·es ces questions qui tiennent à la fois de la psychologie et de la physiologie, et qui peuvent se résumer Ioules en
un problème unique: l'union elle commerce de l'âme ct du corps,
ont été éclairées de toute la lumière que l'esprit humain peut apporter au milieu de ces mystères. ·si, en effet, le comment de celle
union nous échappe, à jamais dérobé à notre curiosi lé par la
divine Providenc:-, le fait lui·même ct sa raison nous sont presque
toujours faciles à découvrir; parce que les desseins de Dieu sur
l'homme ne sont pas mystérieux comme ses voies, cl que nous
avions besoin, pour gouverner en harmonie les deux substances
qui composent notre nature, de connahre la destinée de chacune,
et leurs relations habituelles. Toul le monde a pu apprécier, dans
ces délicates questions, avec quelle discrète sagesse le jeune pro:..
fesseur a su démêler et déterminer nettement, au milieu des phé- ·
nomènes les plus complexes, l'influence réciproque que l'Ame et le
corps exercent l'un sur l'autre. En réfutant sans cesse le matérialisme
qui soumet l'esprit à l'action toute-puissante des organes, il a
stgnalé aussi les efl·em·s de. ce spiritualisme excessif, qui, tout au
contraire, rabaisse outre mesure le corps organisé, prétend le réduire à n'être plus qu'un instrument docile de la volonté, ou
mème n'y voit plus qu'noe prison incommode, dont l'âme doit
s'efforcer sans cesse de se dégager contre le vœu manifeste de la
nature.
Le règlement•de nos études exige que le professeur prenne la
matière de ses leçons de deuxième année dans la l\Iorale ·ou la
Théodicée. l\1. Lemoine a êhoisi, pour sujet du cours qui va s'ouvrir, le Devoir ou l'Obligation morale. Après avoir recherché
'luelles sont les conditions de toute :\loralc, démontré l'existence
�;)1
du Libre-arbilre, qui en est le fondement, ct étudié sa nature, il
examinera successivement les divers systemes de morale, qui altèrent l'idée du devoir, soit en laissant dans l'ombre les obligations
des hommes, pour exalter leurs droits, soit que confondant l'idée du
bien avec celle du bonbc!ur, ils nous proposent celui-ci comme le
but unique de nos désirs et de nos actions. Il terminera ce cours
par une étude des principaux devoirs; dans lesquels se décompose
J'obligation du bien. Nous verrons rétablies enfin dans leur jour
véritable toutes ces questions de la morale sociale et particulière,
qui ont été si obscurcies de notre temps par les folles utopies des
rêveurs. Nul ne saurait avec plus d'autorité que J\1. Lemoine, revendiquei· ici les droits du bon sens, de la vérité et de la justice,
el rendre à la destinée de l'homme son vrai sens, en lui rendant
ses imm orteil es esperances.
Histoire. - lU. Lacroix a inauguré son elljj:)ignement l'an dernier, en vous presentant un tableau géncral de l'histoire romaine,
<iepuis les obscures origines de la cité de Romulus, jusqu'au momen!, où elle devient la capitale du monde ancien, c'est-à-dire,
jusqu'à l'établissement du gouvernement imperial. Aprës avoir
sui\'i d'abord celte nation prédestinée dans les patientes conquêtes,
par lesquelles elle assujettissait à sa politique toutes les belliqueuses populations de l'Italie, il nous l'a montrée bientôt s'élançant au-delü des mers avec une aveugle mais irrésistible foi dans
·sa destinée; et aussi rapide que le vol de l'aigle, étendant sa domination des Pyrénées au Caucase, et des Balkans a l'Atlas; embrassant ainsi, en moins de deux siècles, toul ce vaste bassin de la
1\léditerranée, qui est resté depuis le centre du monde civilise. En
nulme Lemps qu'il retraçait ces guerres gigantesques, le professeur
étudiait les mœurs et
caractère du peuple Romain, les ressorts
de sa constitution politique el le developpement de sa vic sociale.
Il nous montrait surtout (spectacle instructif pour nous) les révolutions intérieures produites par l'altération des mœurs antiques,
l'abaissement des courages, l'ambition ardente des uns, chez les
a.utres, la soif effrénée des jouissances. Nous avons vu ainsi la
société romaine se désorganiser au milieu des factions; les citoyens
armés contre les citoyens, l'Ha lie contre Rome, les provinces contre
�i>2
la dté, les esc! a ves contre lous; ct après la plus ot·agcusc anat·chic,
cc peuple épuisé renoncer à sa vieille liberté, pour se reposer :\
l'abri du pouvoir impérial. Le souvenir des troubles politiqut!S;
dont nous avons été témoins, animait ces scènes de l'histoire an·
cicnne (J'un in!érèl·nouve:w. i\Iais le professeur, en en faisant res·
sortir les graves enseignements, nous montrai Lia supériorité qu'ont
les nations modemes, filles dit Christianisme, sut· la Rome pa yenne
pour résister aux décadences ; il semble en effet que les nations
modernes partidpenl des deslinée_s immortelles du
qui est 1\\me de notre civilisation. Cette année, le Professeur, nous
transportant sur un autre théàtt·c, en pleine histoire modernt>, nous
racontera les découvertes ct les établissements des Européens en
Asie depuis le xv• siècle. Jusqu'alors l'Asie était dememéPpeuples de l'Occident un monde à part, enseveli dans unB mystérieuse obscurité. Mais voilà qu'au début des lemps modernes, les
barriércs
\'OÏe!' sont ouvertes, les Européens entreprennent en Orient cc que jadis nome a fait en Occident; ct p:u:
la navigation, la gu cne, la science, le commct·ce, la religion, enta·
mrnt de toutes parts ce ,·ieux monde immobile, qui finira pat·cèdet·
à leurs efforts el subir leur ascendant : transformation infaillibh•,
que verra J'a,·enir, el donl le lemps est marqué dans les desseins
Ùè
qui a réglé les irrésistibles progrès de la civilisation. Le
I>rofesseur déveluppc1·a
phases de celte grande histoire, si mal
connue ct si intéressante; il nous montrera d'abord les
une poignée d'hommes héroïques jusqu'à
s'ouvrant la \'Oie
dt>s ludes par dela le cap des Tempêtes, ct se créant un empire
maritime .de quatre· mille lil•ucs de cMes, depuis la Guinée jusctu'à
1\larao. Puis nous verrons bientôt les Ilollandais, à forc·e d'industrie, de patience el de ténacité, dérober aux Portugais les bénéfices du commerce de l'Asie. Rien tôt cn(\n, l'émulation gagnant
nussi les autres peuples, la }'rance cl l'Angictcrre s'élanceront à
leur tour dans la voie des entreprises commerciales, ct y prendront
le premier rang, qu'elles ne tarderont pas à sc disputer les armes
à la main, sur loülcs les mers ct sm· tous les continents, dans les
grandl!s guerres du X\'111° cl du x1x• siécle. Au milieu de ces rivalilL>t;
d'intérêts et de ces luttes lointaines, le professeur reposera par
ler\'alles notre esprit sur le tableau des mœurs ct des institutions
�_,..
i)i)
rclil)>ieuses et S(}Ciales de ces vieilles contrées de l'Asie, dont nos
.
aventuriers Européens nous ont ouvt>rt l'accès : il nous fera connaltre surtout l'Inde, la Chine, le Japon, cl Ioules les grandes
nations de l'Orient, avant qu'elles ne· soient transformées par la
civilisation Occidentale. li retracera en mètne temps les travaux
apostoliques des héroïques missionnaires, envoyés à la conquête
spirituelle de ces races idolàfres, et nous
-combien la
France pE'ul aussi s'enorgueillir de ces armées de la foi, si ardentes
à aller au loin fonder les colonies du royaume de Dieu. Ce simple
sommaire vous fait entrevoir, lUessieurs, tout l'intérêt de ce cours.
Lt!S
qui se développeront sous vos y<'ux, sont encore
aujourd'hui en voie d'accomplissement; el peut-êll·e que l'histoire
du passé pourra vous faire présager plus
ici les secrets
de l'avenir.
•
LiÙératureancicnne. -Nuire jeune savant Professeur a corn·
menré son cours l'an dernier, t>n nous transportant au cœur de la
Grèce héroïqut•, qu'il connail si bien, et en nous rendant le vieil
Uomère dans toute la fraîcheur et l'édat de ses peintures. C'était
plaisir de lui voir retrouver par intervalles dans la Grèce moderne
la Grèce des anciens jours, ou
avec celle ér·udition cur:Pn,;e l'l inspirée, qui est comme un héritage de sa famille, se jeter
parfois vers l'lndt•, en interroger les li nes sacrés ou les poëmes
hérpïqucs, el comparer le Ramayana avec l'lliade. - Dans ses
études sur Pindare et sur la tragédie Grecque, même curiosité
originale et piquante; on croyait lire pour la première fois ces
de la lU use antiquP, ainsi interprétés;
ont apparu, Eschyle, dans la grandeur mystérieuse de son drame
sacerdotal ou guerrier,
ave-c sa tragédie sereine et harmonieuse, où l'homme se montre dans Ioule •Ja mélancolique
grandeur de
destinée, Euripide enfin, le poële de la passion et
des larmes. Tous les artistes contemporains ont été appelés par
Bu rn ouf à illustrer ses leçons; Phidias a commenté
el Lysippe, Euripide. Celte année, le
va passer à l'étud'L..._.
de la prose Grecque. Il s'atiache1·a d'abord aux ouvrages
riques. L'histoire épique d'HérodotP, Je tableau si dramati<f'te'âr1!l . >, ·· ·
fois el si. profondément
que 'fhucydides (ri'Qus: a
·'
\ .,
:<,.,'
3
�-
;)4
laissé de la guerre du Peloponèse, les romanesques récits de
Xénophon seront l'objet de plusieurs leçons. 11 traitera ensuite de
)'éloquence Athénienne, dont Périclès le premier fait un art rival de
)a poésie; el après avoir montré en quoi les travaux dcs rhéteurs
ont servi aux progrès de cet art oratoire, il arrivera enlîn à nous
retracer la lulle immot·lellc de Dèmoslhénes contre Philippe ct
contre Eschin-e, et à étudier les
tl'éloqt;ence que nous
en avons conservés.
s'atlachant 3:ux écrits des philosophes,
r.onsidérés,surtout comme écrivains ét comme artistes, il y cherchera
l'expression suprême du génie de la (;rècc. Platon dominera entre
tous, Platon qui a lrailt! de la métaphJsique en poële; ct a esquissé
cu artiste inspiré la théorie des arts. Ce cours ne peut manque•· de
ramenet• autour de la chaire du jeune professeur, cet auditoire
nombreux, qoi, grâce à ses spirituelles leçons, a pris tout d'abord
un si vifintérêt à la charmante jeunesse de)a Grèce.
Littà·ature française. Nous avons, en une première année,
esquissé Je tableau de notre lilléralure au moyen àgc; et nous
avons vu qu'à celle époque Mjà la :France n'était pas seulement
la première dans les entreprises guerrières, mais qu'elle marchait
à la tète du mouvement intellectuel, ct menait le chœur des nations dans les voies de la civilisation modèrne. Du xt• au x me siôclc,
l'essor généreux de l'esprit national, qui enfanta les Croisades,
enllamma en même temps l'imagination poétique : épopées, poésies lyriques, fabliaux éclatent à l'envi. Dans le même temps I'Univer;;ité de }laris devient le centre des lumières ; Abélard ct saint
Thomas s'y distinguent enll·e lous. Mais celle splendeur de la
}'rance ne tarda pas à s'obscurcir et à s'éteindre au milieu des
disputes des écoles, et sous les ruines .accumulées i!u XIV" et du
xve siècles; époque néfaste, où l'on dirait que la patrie toute entit!re va périr. Nous nous sommes arrêtés à ces temps de sombre
décadence.
cette fin d'un monde sera l'aurore d'un monde
nouveau. De ces ruines du moyen âge, le monde moderne va
sortÎI·. Nous touchons à la renaissance. C'est ici qllc nous reprendrons, celte année, l'histoire de l'esprit français. Après l'avoir vu
reparaître avec une vigueur nouvelle sous Charles YH et Louis xi,
DOUS apprécierons J'influence, qu'ont exercée SUl' SOn développe-
�... l'
i),)
-
ment, les arts el la littérature de l'Italie soudain otwerle à notre
curiosité par les armes victorieuses de CLârlcs nu cl de Louis
xu, les chefs-d'œuvre de l'antiquité remis en lumière par une
éru<lition passionnée, el surtout la réforme prolcstanlc, qui rompt •.
Je scf'an de .la langue sacrée, livre les disputes de la théologie au
vulgaire, et provoque les libres f('Cbcrches de la philosophie.
Tant de causes réunies ont remué l'esprit humain dans ses profùndcurs. La Franc-e sm·toul t'n sera longuement agifét>, cette
nation centrale, destinée â senir de lien entre Ioules les races,
et à réconcilier lant d'éléments opposés. Ce sera d'abord une
crise tumul!ucuse, où l'on dirait que la patrie va perdre les traditions de son génie*' national, de sa langue littéraire -et de sa foi.
])lais, après avoir été comme
par l'antiquité, ct troublée par les systèmes des novateurs, nous la verrons retrouver
peu à peu son
s'assimiler avec une puissante fécondité ces
éléments divers dépos:;s !'nr son sol par la tempête; ct
enHn sous Henri IV et Richelieu, et comme rentrant en posses8ion
d'elle-mènw, réunir en un harmonieux concert, avec la•lraùition
,.Ju·étienne, l'héritage retrouvé de la civilisation ani iquc, pour enfanter fe siècle merveilleux de Louis xtv.
Littérature étrangère. lU. lUézièrés a inaugur<\ celte chaire,
en nous faisant le tableau des destinées de la
Italienne depuis Dante jusqu'à la fin du x nu• siècle. Il elevait commencer par
l'Italie, puisque c'est dans celte patrie prédestinée des arts, (jiiC
le moyen :\ge a produit dans la poésie son œuvre la plus parfaile,
ct que la renaissance a jeté sa plus vive splendeur. Après Dante,
Pétrarque, Le 'fasse, l'Arioste ont été tour :i tour l'objet d'une
-élude particulière. Le professeur se plaisait à s'arnîlcr sur cetlc
incomparable de r!talie, pour esquissrr t>nsuitc en traits
plus r:tpides la décadence qui a succédé si vile à lant d'éclat. Cette année, il va quitter cc pays des arts et du soleil, pour étudier
snus les brumes du nord une autre poésie, âpre comme le climat,
<'l :nélancolique comme le ciel où elle est ;u!e. C'est au fond de
l'Angleterre même et de
que 1\i. Mézières a voulu relire
les ouvrages dont il nons doit pm·lE>r. Dt'•jà pour le gnidct· dans
ers études
il trotf'rait 11!1 maitre cxeellent dans son père,
�;)()
qui a publié sur l'histoire de la littérature anglaise un livre juste·
tilent estimé. Les pi·emiers développements de la poésie en Angleterre ne l'anêteront pas longtemps. Il a bâte d'arrivrr au grand
!'iècle d'Elisabeth ct de Jacques I, et en particulitw au théâtre de
ShakspParP 1 qu'il faut admirer davantage, ù mesure qu'on Je comprend mieux. De là, il suivra les !etires anglaises dans l1•ur tramformation étjuivoque el leur lente décadénce, au milieu de laquelle
l'œuvre de l\lillon apparaît solitaire, sans· précédents, sans influence. Car la splendeur de la littérature anglaise au temps de la
reine Anne ne sera qu'un pâle n•flet de noire lilléralure française
au x vue siècle. C'est le génie dassique qui irendra possession
l'Angleterre ; el Dryden, Pope, Thomson, Gray el Addison ne
seront que des disciples plus ou moins ingénieux de Boileau.
Nous srrons fiers de voir, lUessieurs, l'ascendant que prend alors
l'esprit de la
sur toute )'_Europe, ct le triomphe des lelln's
françaises nous consolera des revrrs de nos armrs. En revanche
au x \·me sièdr, c'est la France qui resst•nlira l'influence de l'esprit
pbilosoJfhique qui souffle de l'autre côté de la i\lanche. Car telle
est l'histoire de toutes les litlét·atures modern!'s. Originales d'abord_ dans leur essor solitaire, elles ne lardent pas, en dépit des
frontières, à subir l'action de l'esprit françai,., et à réagir sur lui
à leur tom·, pour ne plus former qu'une littérature unique, européenne, dont la France demeure le principal foyer, absorbant,
transformant les productions diverses d<'s autn•s peup!Ps selon son
génit>, el lt>s imposant ensuite au mondP, romme s'il fallait que
toute prnsée eùt ·passé par sa bouchr, pour être arceplée du genre
humain.
Quelque sommaire, llessieurs, que soit crl exposé des Cours
qui ont été professés l'an dt>rnier dans notre Facultè, el des sujets
que nous nous proposons de trailt'r celte année, cria suffit pour
vous faire connaltre l'espril qui nous anime lous. 'Nous nous at'lacbons de prMérence (ainsi que je le disais plus baul) au côlè
moral des ètudes littéraires; en nous appuyant, autant que nous
le pouvons, sur une érudition solide el scrupuleuse, nous épargnons le plus souvent d'épineuses controverses à un public français,
qui n'a pas la docle patience d{• l'Ailemagn(', pour arrêter surtout
ses regards, sur les spectarles de l'his'l"oirr, d'où Con peut 'rirrr de
�57
grands enseignements, ou sur les œuvres artistiques et littéraires,
qui élèvent l'âme cl fortifient le cœur. A nos yeux, en effet, l'endes lellres doit être une surie d'entretien avec ces
"énies pri
fl qui il a été donné entre lous, d'entrevoir et
b
•
,.
J'exprimer dans leur beauté idéale les sentiments el les pensées,
qui funl comme la plus pure
de la nalure.humaine. Dans
ce noble commerce, l'âme s'élève au dessus des mesquines pensées de la vie joumalière, elle aime à respirer l'air plus pur de.
ce monde idéal, auquel nous aspirons, el qui n'existe nulle part
la terre, bien qu'il semble que nous en gardions l'image gravée
Jans nos
comme si uous l'avions vue quelque part; elle
plail à y retrouver lPs marques de sa divine origine, à se con-
SI\
templer, à se reconnailre dans sa beauté première;
u'en redescend jamais, qu'agrandie el meilleure. Voil<i, 1\lessieurs, comme
nous entendons l'étude des lettres. Est-ce ainsi que vous comprenPz
vous-nH\mes leur mission P La vive
qui accueille nos
paroles, nous le témoigne assez hanlernrnl. - Nous sommes assurés
de
de la sorte aux inlPntions du Gouvememenl de l'Empereur, qui, en multipliant les Ji'acùllés des lellrcs,
et l'Il donnaul à leur euseignement une impulsion nouvelle, a
montré, qu'il n'était pas moins jaloux des intérêts moraux, que
d1; la prospérité matérielle dè la pat• ie. L'Empereur veut que les
lettres et les arts concourent avec la religion à élever nos âmes,
l'l à balancer cet e>prit trop exclusif ù'industi"Ïalisme, qui menace
d'absorber notre siècle. Aussi, voyez; toute cité qui semble mieux
disposée par sou caractère libéral a seconder ces vues généreuses,
peut compter sur la faveur particulière de l'Etat. Quelle ville,
à ce titre a étè traitée avec plus de prédilection que la
nùlre? el ces bienfaits, nous le savons, sont le gage de bieufails
nouveaux.
La bienveillance toute spéciale, dont la :Faculté des lellres u';t
cessé d'ètre l'objet de la part du Ministre de l'Înstruction publique,
nous a encouragés nous-mémes à beaucoup attendre, à beauco11p
demander. Un de nos rêves serait de voi1· se former, auprès de
notre Faculté, une collection d'objets d'art el d'archéologie, antiques moulés, médailles, dessins, gravures, dont nous nous st•rvirions dans nos let:ons, comme font nos collégurs de la Faculté
�38
des sciences avec leurs collections d'histoire naturelle. En maintes
circonstances, ce commentaire des yeux manque à nos explica·
lions : car tous les arts se tiennent, comme toutes les
sont
sœurs; et souvent un bas-relief moulé de l'antique serait l'interprétation la plus éloquente de Pindare et de Sophocle. - Nous
savons que la tentative est nouvelle; mais est-elle d'une exécution
si difficile? Les
de l'Etal regorgent_ de richesses non em.;.
ployées : il faut que ces trésors sortent enfin des tombeaux, où ils
sont ensevelis, pour servir à l'enseignement; il faut que ces objets,
jusqu'à présent muets, qui ont tant de choses à nous apprendre,
trouvent enfin une voix pour nous parler. C'est autour de nos
chaires que ces collections doivent être placées. Le lUinistre de
I'Instructiop publique a daigné prendre notre désit· en considération. Quand viendra l'heure de l'accomplir? nous ne savons. !\lais
nous nous reposons avec confiance sur la bonne volonté d'un lUinistre, qui nous a déjà donné tant de mat·qucs d'intérêt, et qui
lui· même, comme professeur ct écl'ivaiu, a montré avec tant d'é·
clat, combien _la litlét·ature peut s'éclairer du rapprochement des
autres arts.
Assez, 1Uessieurs, sur ce point. L'enseignement, vous le savez,
n'est qu'une partie de notre tâche. Nous sommes chargés en outre
de maintenir le niveau des études classiques par des examens, qui
en sont le couronnement.
Aucun candidat ne s'est présenté encore devant nous aux épreuves ùu Doctorat : mais nous savons que plusieurs préparent des
tilèscs sur d'importants sujets.
l . a Faculté a tenu une session pour la Licence èsJettres, à la fin
tle juillet. Onze candidats s'y sont présentés, appartenant pour la
plupart aux lycées et collèges de cette ·Académie. 'frois d'entre
eu;;. ont étô admis. Nous aurions pu souhaiter chez eux des conJlaissanccs littéraires ,Plus étendues, plus d'art dans la composition,
plus d'aisance à écrire en latin. l\Iais l'ensemble de leurs épreuves
à montré, avec une préparation consciencieuse, une vocation vraie
au professorat; et la J.t'aculté a été heureuse de les recommander,
avec une entière confiance, à toul l'intérêt du chef do celle Académie. Elle souhaite que Jeur succés encourage à se présenter,
en plus gt·and nombre encore, à cet examen, les maîtres répéti.:.
�39
teurs de nos lycéPs. Le l\Iinislre, qui s'occupe, avec la plus vive
sollicitude, d'élever et d'honorer leur position, et de leur ouvrii·
les voies à un avancement assuré, leur a, dans ce but, imposé
Jlobligation d'obtenir ce grade de licencié dans un temps déterminé;
et déjà aup_aravant, pour leut• en faciliter l'accès, il avait organise
dans les lycées, des conférences préparatoires. Voilà que récemment encore il a invité les professeurs des Facul!és à se charger
de cet enseignement spécial. Nous souhaitons, quant à nous, que
les jeunes maîtres, que cette mesure inléresse le plus, l'accueillent
avec la même ardeur flue nous, ct en sachent profiter. Ils nous
trouveront tous également disposés à les seconder de tout nolro
cœur dans les labeurs de la p.réparation, comme au jour de l'épreuve. illais nous ne pouvons rien sans eux, et il faut que
leur bonne volonté vienne en aide à la nôtre.
J'arrive enfin au Baccalauréat ès-le lires. Cent un candidats. sc
sont présentés à cet examen, dans les trois sessions qui ont eu lieu
en décembre, avril ct août : 54 ont été admis, et 47 ajournés.
Parmi ces derniers; le plus grand nombre a échoué dans les compositions; car, quatorze seulemcnl, de ceux que nous avions admis aux épreuves orales, y ont succombé. Les heureux ont été en
proportion plus grande à la session d'août, qu'aux a.ulres époques
de l'année. C'est qu'aussi à cc moment nos colléges nous envoient
l'élite de leurs élèves, tandis <Ju'aux autz·cs sessions, ce sont le plus
souvent des vaincus, qui viennent de nouveau tenter la fortune.
Faut-il ajouter cependant, .Messieurs, que, même dans cette session
meilleuf!C, nous avons été 'généralement surpi'Îs de la médiocrité
des compositions P peu d'imagination et d'esprit, peu de réflexion
même ou de sentiment, surtout quand il s'agissait d'en avoir en
latin. Il faut que cette partie de l'examen, de beaucoup la plus
importante, se relève. Voilà en effet l'épreuve ,·éritable à nos
yeux. On peut, à l'examen oral, réparer des études manquées
par une préparation artificie1le de quelques·mois ; la composition
latine ou française prouve seule, avec la version, une vraie éducation classique. Que les élèves de nos collèges renoncent donc
désormais au manuel, pour ne plus songer qu'à suivre leurs classes avec profit, qu'ils étudient par goût et cul'iosité, pour la joie
· ùe savoir, ct non pour satisfaire au programme, ct en vue des
�40
fourches caudines du baccalauréat; qu'ils ne craignent pas de se
laisser ravir 'dans leurs lecturés aux charmes de la poésie, aux
entraînements de l'éloquence, aux granùs problèmes agités par la
philosophie; qu'ils apprennent à écrire dans le commerce assidu
des grands modèles ; qu'ils oublieill l'examen : c'est le meilleur
moyen de préparer; qu'ils songent à orner leur esprit, au lieu de
charger leur mémoire : qu'ils lisent les quelques chefs-d'œuvre
proposés â leur étude, au lieu d'en apprendre par cœur de stériles
analyses, qu'ils ont oubliées le lendemain ; el que nos classes
d'humanités, où l'intdligence devrait grandir librement dans le
noble commerce des lettres, ne ressemblent plus à des manufactures, où l'on dresse mécaniquement des esprits pour l'examen. Il
ne dépendra pas de
que le baccalauréat, qui a été souvent
études, n'en redevienne la sanction véritable.
le fléau des
Nm•s voulons chaque année en relever le niveau, à mesure que se
relevera le niveau de l'éducation classique. Nous sommes sûrs de
répondre ainsi, par une sévérité discrète cl mrsurt\e, aux vues du
sage
qui, en imposant désormais le ba cc a lauréat ès lettres
â un nombre plus reslrei nt de carrières, et en l'environnant d'épreuves plus sérieuses, a voulu en écarter les aventuriers, el en
faire la solide-garantie de consciencieuses études. Nous ne doutons
pas non plus de l'assentiment de tous les professeurs de nos eolléges, qui protestent, au nom du culte désintéressé des lettres,contre
les tendances de leurs élèves, f'l qui sont humiliés d'avoir à rivaliser dans leurs classes avec les manuels.
Pardonnez-moi, Messieurs, ce long exposé. l\Iais nous tommes
11ouveaux encore; et nous avons besoin de faire connallre el nos
travaux, et l'esprit qui nous anime. -Voilà le fruit de notre pte·
llliôrc année. Si le résultat nous laisse encore beaucoup à désirer,
nous sommes du moins des ouvriers aussi patients que zélés; et
nous ne doutons pas que l'œuvre commencée ne s'améliore avec le
temps. Nous savons combien nous pouvons compter, d'ailleurs,
pour seconder nos l'fforts, sur votre bienveillant appui, sur la sollicitude de toutes les autorités de cette ville, sur le concours des
maUres de nos lycées et de nos collèges. Nous profiterons nousmêmes de notre expérience parmi vous, pour rendre notre enseignement aussi salutaire que nous le pourrons:\ la jeunesse de ce
p<iys.
.
�-
41
C'est ainsi qu'alljourd'bui, que le Gouvernement, pour. accommoder de plus en plus l'instruction publique aux besoins du siècle,
institùe en certaines villes une École des sciences appliquées;
er, toujours soucieux du rôle que les lettres doivent conserver
4Jans toute éducation libérale el vraiment française, a fait à la littérature et à l'histoire une grande place dans le programme, nous
et moi, la coopéraavons accepté avec empressement, l\1.
tion, que l\1. le RPrleur a bien voulu nous offrir dans celle œuv1·e
8
nouvelle. - Dans l"un de ces cours, les jeunes gens qui viendront
ici se préparer aux carrières industrielles, apprendront les principes généraux de l'art d'écrire, ils seront exercés à la composition,
ct par une élude raisonnée de quelques- uns de nos chefs-d'œuvre
littéraires, ils pourront apprécier ce que les maitres de la pensée
leur réservent de nobles distractions pour les heure;; de loisir, de
ressources généreuses pour les jours d'épreuve. Au cours d'histoire, ils verront se dérouler sous leurs yeux tout le passé de la
patrie. Ils apprendront que toul ne dale pas chez nous de la révolution française. La vieille J<'rance leur sera
dans sa
grandeur. Ils puiseront à ce cours le goùt e,l le respect du passé;
ils comprendront mieux leur temps, en le rattachant aux temps
qui onl précédé. Taudis qu'ils s'instruiront ailleurs dans les sciences positives en vue de professions spéciales, ils ''iendront compléter près de nous l'éducation de l'homme et du citoyen, auquel la
pairie doit confier un jour ses ihlét·êls moraux, aussi bien que les
destinées de son industrie.
C'est ainsi, 1\'lessieurs, que dans ces cours nouveaux vous nous
retrouverez, comme partout ailleurs, pénétrés de la même pensée,
à savoir que les lettres doivent servir avant tout à l'éducation
morale des hommes. Raffermir, au lendemain de nos révolutions,
les doctrines qui sont l'appui de l'ordre social, défendre les âmes
incertaines contre de décevantes utopies, restaurer toutes les nobles traditions de la France, proclamer sans cesse avec tous lt's
beaux génies, qui s'en sont fait les intet·prètes,
principes de la
morale chrétienne, exciter tous les nobles enthousiasmes et les
ù cc
de matérialisme
généreux instincts, pour les
qui dessèche les âmes, préparer les courages aux grandes actions
par l'habitude dt•s grands sentiments <•1
grandes pensées, en-
�42
tretenit· çnfin parmi nous ce culte des arts, qui est avec la gloit·e
militaire le plus noble héritage de notre génie national, tellè
:\ nos yeux, la mission de ceux qui ont l'honneur de parler â la
jeunesse, et qui comprennent la vertu des JeUres. Une telle mission, d'ailleurs, est toujours aussi facile que douce â remplir dans
notre terre de }'rance, celle patrie du bon sens, des arts, et de
l'héroïsme. Car si parfois l'esprit de la France a l'air de s'égarer â
la
de quelque chimère généreuse, ou de s'engom·dir et
de s'affaisser dans le bien-être, ne craignez tien, cet esprit immortel va bientôt se réveiller, se retrouver avec toute son antique
vertu. J'en prends à témoin ces vaillants, que la guene a trouvés
tout prêts pour ces gigantesquès batailles et ces assauts glorieux,
dont le récent souveuit· fait palpiter nos poitrines, el qui dés le
premier jour se sont montrés dignes de leurs pères vieillis dans
les combats. C'est à nous, 1\Iessieurs, les ouvriers pacifiques de la
pensée, à montrer que la France conserve toujours le trésor intact
de ses traditions religieuses, mor·ales et littéraires, comme nos
soldats lui gardent au jour du péril sa vieille renommée de vaillance et d'honneur.
�1
-{-
UAPPORT
IlE
St\IONIN DIRECTJmR DE L'ËCOLE
DE
ET DE PII.\lt.\L\CIE.
l\IoNSIEUll u: RECŒln,
l\lEssnn:ns,
Les règlements qui nous régissent, aujourd'hui, m'imposent l'obligation de vous faire connallre quelques-uns des faits qui se rapportent à la dernière année scolaire, et de réclamer votre allen lion
pour des acles sérieux dont l'austérité va contraster, d'une manière
bien tranchée, avec l'élégant rapport que vous venez d'entendre.
En écoulant ce que je yais avoir l'honneur de vous dire, vous
penserez comme moi que nous accomplissons ensemble un devoir.
Je ne puis tirer du compte rendu lu en Conseil
il y a
quelques jours, qu'un certain nombre de considérations, les autres
ne pouvant faire l'objet d'yne éommunicalion publique.
Les acles qui sc rattacbeut à toul établissement d'instruction
supérieure doivent être envisagés sous trois points de vue différents. JJirection générale, Enseignement, Finances, telles sont
les trois faces de la question prenant chacune un aspect spécial,
selon que les deux autres se modifient. Ainsi, pour parvenir sûrement au but qui doit nécessairement être alleint, sous le rapport
de l'instruction, faut-il modifier profondément certaines prévisions
�-
,u-
d'un budget, qui, à son tour, ne pou vaut se transformer· que jusqu 'a
un certain point, détermint>, en grande partit>, el limite la valeur
des moyens de l'instruction proprement dite.
Quant à la direction dont certaines formes doivent être immuables sous Je rappor·t de la discipline, en altribuarlt a ce mot
le sens le plus moral
le plus élevé, elle varie encore, suivant
que des législations successives viennent élargir les horizons et
révéler les voies nouvelles ou les élèves doivent s'engager.
li n'est peul-être pas d'établissement qui ail présenté comme
l'École de médecine de Nancy, dans un laps de temps très- court,
conséquences les plus nombreuses et les plus variées de la
théorie que je viens de formuler.
L'École de Nancy, déjà plusieurs fois modifiée comme école se-·
1:ondaire, de 1822 à 1815, a dû, comme école préparatoire, chercher dans plusieurs sens le bien que la législation du 13 octobre
t 840 l'avait chargée de réaliser. Le mouvement intellectuel qui,
en améliorant tout .ce <JUi touchait aux intérêts de
appelait
par cela même de nouvelles !fansformati.ons officielles, peut, lUessieurs, être traduit par un chiffre, et l'œuvre de tous vous sera
démontrée, en vous faisant connaître que sur les 59 asS\!mblées
que j'ai eu l'honneur de
comme Directeur de l'.Ecole,
34 fois l'étude des professeurs réunis en Conseil a porté sur les
moyens d'agrandir el de perfectionner l'enseignement cl d'en assurer les résultats.
L'Ecole ayant foi dans une honorable destinée, ne s'est point
restreinte à vivre d'année en année; elle esl entrée l'l'Sulu ment, el
:\ la fois, dans la voie de Lous les progrès. C'est après avoir réalisé,·-;
heureusement, presque toutes les modifications con<_;ues que l'Ecole
s'est vue organisée, de nouveau, par le décret impérial du 6 décembre dernier. Une grande partie des ubstacles a donc été vaincue et, aujourd'hui,· 1\lessienrs, l'Ecole jouissant d'un budget
agrandi par la bienveillance si connue de l'administration municipale, ayant un enseignement récemment défini, doit, pour le
moment, songer moins â conquérir de l'espace qu'a fertiliser l'espace conquis.
Avant de parler des résultais de l'année scolaire 1854-55, je
vais lract:>r rapidement les tr·aits qui caractérisent â Nancy la direction et l'enseignclllent.
�-
h.!)
I.e prrmîer problème qui devait être po::é· au sein de
•!tait de définir le but d'une Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie. Ce but a rté, â Nancy, ainsi compris: une Eco'e préparatoire doit avoir une physionomie bien distincte de celle d'une
]<'acuité-. Si, comme dans une Faculté; l'on doit veiller à maintenir
une exacte discipline, à élever sans cesse lt! niveau des études et à
bien gérer les fonds d'un budget, l'on doit, de plus, !endre à dévdopper les avantagrs .inhérents à un centre intellectuel régional.
,\ Nancy, les traits caractéristiques de l'Ecole paraissent être
l'union
des profPsseurs; l'unité remarquable de leurs vues;
les rapports incessants officiels ct de bienveillance entre la direction de l'école et les familles, entre les pr·ofesseurs ct
i·lèves, et
le.s services de tous genres qui sont rendus à ces derniers.
Déjà, dans l'une des quatre dcmières séam·ps de rentrée, j'ni
tracé les devoirs que la direction de l'Ecole avait à rcmplil· pour
ath•indre le but final : la sécurité des familles, sous le lr·iple rapJlOrl moral, physiquü el intellectuel ; il n'est point utile de répéter
ce qui a été publié à ce sujet, et, je me conh•nterai de dire qué la
tradition (\tablie a été suivie avec un soin tel qu'anjour·d'hui, il n'y
a pas à
de Nancy un seul élève dont rlle ait à rougir, el
que h•s mauvais élèves rn ont été éloignés ou l'ont quittée volontain•mcnt.
Vous avez vu. pl!Jsieurs foi>:, l\lessieurs, se dérouler devant vous
le tableau des cours de l'Ecole, vous avez saisi la coordination
de toutes les parties de l'enseignement et les vues générales IJUÎ
président à chacune d'elles, ct vous savez aussi que le 'nombre des
cours a été n'glé Îl y a moin.s d'une année. Pour reconnaitre la haute
bienveillance qui a déterminé le décret impérial du 6 décembre
185-i, l'Ecole n'a pas cm pouvoir mieux faire que de s'appliquer
à en tire1·, immédiatement, les conséquences sérieuses. II s'agissait,
en premier lieu, de modifier l'enseignement de la manièt:e la plus
avantageuse qu'il était possible pour les élèves, mais une grande
difficulté se présentait toul d'abord. Les ordonnances du t 3 octobt·e
1840 el du 12 mars 1841 se li'Ouvaicnl, rle fait, modifiées par la
fusion de l'enseignement de l'Ecole avec celui de la Faculté des
scit>nces, par la suppression de quelques cours et par l'introduction
d'études nouvelles dans l'Ecole, par le décret cité. II n'y avait donc
�4(j
plus de
à meUre en pratique, mais hien un règlement
à constituer. Yoici les bases d'après lesquelles il a semblé que l'on
dût agir. Concilier toutes les exigences des programmes de l'Ecole
et de la Faculté des sciences, de telle manière que les deux enseignements n'offt·isscnt plus, en quelque sorte, aux
qu'un
seul el vaste programme; demander à chacun de l\1:\1. les Pro·
fesseurs une parf de travaux équivalente à celle que leur assignait
l'ancien règlement, el tenir compte des droits des élèves en pharmacie, afin que cette catégorie d'élèves, nombreuse aujourd'hui,
pût, pendant les trois semestres d'études rendtis obligatoires par
le décret du 22 aoùt 1854, suivre les divers cours auxquels ils
doivent 1\{re astreints. En l'absence d'un règlement, le sentiment
profond du devoir a fait accepter aux professeurs de l'Ecole une
part égale <'t parfois supérieure à celle qui leur avait été assignée
en vertu du règlt>ment de 184·0, déja interprèté par eux à l'avantage des élèves. Le nouvel ordre établi a exigé de plusieurs
fcsseurs des sacrifices qui ont tHé faits complètement, et, en étudiant
noire programme d'études, il semble que les professeurs n'aient
pas d'autres devoirs a remplir que ceux quïleur sont a!ll'ibués par
leurs titres à l'Ecole de médecine.
Dans la nouvelle combinaison des études, il n'a plus· été possible
de conserver lt•s divisions établies antérieurement. Plusieurs cours,
autrefois semestriels, ont dù dcveni1· annuels, et plusieurs ne peuvent plus, aujo!ll·d'hui, durer an-delà d'une heui·e afin qtie .lotis
puissent èlre classés. Toutefois, les cours de clinique ct les travaux
:matomiques durent deux heures, comme par le passé, el le cours
d'anatomie a conservé la dun\e d'une
ct dêmie. De ce programme il résulte que les élèves n'ayant plus le même nombre de
leçons, par semestre, doivent être astreints à suivre pendant plusieurs semestres, et même pendant plusieurs années, des cours
qui ne peuvent êlre complets qn'à celle condition.
considérations relatives à l'enseignement ct qui ont déjà été
rPnrlues publiques, sont aujourd'hui, sous forme de programmt>,
les Inspecteurs
soumises à l'examen du Congcil formé par
générànx, et pour en parler de nouveau, je dois attendre Je résultat de leur éltide. Je crois ne devoit•, émettre à ce sujet que
l'affirmation d'un classement mûrement disruté des cours de l'Ecole
�-
47 -
el de ceux de la Facullé des sciences, pour permettre aux élèves
de recueillir, complétemcnl, le fl'llit des divers enseignements.
!/exercice de la médecine étant l'une des professions qui exige
Je plus de travail, il a paru extrêmement important à l'Ecole de
faire retirer aux élèves tout le fruit possible de l'enseignement
qu'elle dispense. JŒc a donc cherché à maintenir la tradition du
travail constant qui distingue les établissements d'instruction secondaire, et que les hautes Ecoles de l'Etat ont toutes imposée à
l'élite de la jeunesse française. L'obligation de l'ordre ct de l'assiduité, la nlicessilé de prouver l'attention due au professeur, l'utilité
de savoir si la parole du maître a été comprise el hien interprétée
1iar l'élève, enfin, le désir tic diriger chaque intelligence d'après
les moyens qui lui sont propres, ont paru à l'Ecole les indications
véritables de son action disciplinaire intél'Ïeure, et, à la fois, les
moyens d'aider, amicalement, chaque éléve à atteindre le but
noraùle d'être sérieusement utile à ses semblables.
A côté de l'appel journalier se trouve l'interrogation dont les
avantages ont été signalés plus haut. Je n'hésite p:1s à le dire, une·
préparatoire qui croirait élever son enseignement en offrant
des cours de
sans ce contrôle immédiat, abandonnerait
tous les avantages de sa situation sans en atteindre aucun autre,
et, aux yeux de l'Ecole entière, l'intenogation est pour les professeurs el pour les élèves d'une utilité extrême.
A l'occasion de la discipline universitaire, je dois vous faire
que les professeurs n'ont point reculé devant
connaître,
la J:Ontrainte imposée par la série des moyens nécessaires pour
échapper à l'écueil d'agir trop tardivement. Afin d'épargner aux
élèves l'applicat.ion de mesmes sévères, l'Ecole a cherché à se
rendre compte, de semaine en semaine, de tous les faits qui se
rapportent aux études, ct
a pu, souvent, éviter les radiations
d'inscription, en ramenant dans la bonne voie les élèves, soit par
un avis officieux, soit par un avis rendu public, soit par une réprimande.
Apres avoir assuré l'assiduité, les résultats ùe l'étude onl été
également constatés d'une manière incessante. L'Ecole en rendant
officiels les détails journaliers dans lesquels entrent les professcul's, lenr a donné encore une autre utilité, en vue de la corres-
�48
pontlanco avec les
ct des récompenses à décerner. A
l'expi.ration de chaque trimestre, chacun des professeurs signale
tous les faits qui se rapportent aux élèves, et l'appréciation est
•·ésumée pa•· un chiffre qui varie de 0 à 1 O. Un registre
r·cçoitles chiffres obtenus par chacun des étudiants, dans les cours
qu'il doit suivre, et à la fin du semestre d'hiver et à la fin du
semestre d'été, ces chiffres totalisés sont d'excellentes bases pour
un classement annuel. L'examen de fin tl'annér, et le concours
ecrit qui le précède sont, également, côtés de o à f o. J\Iais afin
de donner à ccs èpreuvt•s une valeur importante
les résultats
de l'appréciation générale, lrs chiffres obtenus sont multiplit\s par
5. C'est la totalité drs points qui se\'t de base à la présentation
faite au Conseil de l'Ecole, en \'Ue des mentions honorables cl des
prix qui, annuellement, sont accordés par Son Excellence :\1. le
Mini:itre de l'Instruction publique.
Abordons maintenant,
l'éÎude des résultats. Comme
par le passt>, nous avons reçu les élèves qui t•ntraicnt dans la carrière medic;de,
pour la premiere fois, l'Ecole a délivré dt•s
certificats d'ar..titude profrssionnPile et des diplômes. Voici les faits
principaux de l'annee qui vient de s'écouler.
· Ll's n•gistres de l'Ecole ont reçu les inscriptions règulières de
62 èlèv!'s, Nous n'avons plus,
à vous entretenir des au-.
diteurs bénévoles qui, en grand nombre, se sont rendus des cours
de I'EI'ole à crux de la Faculté des sciences. Les elè:v.es inscrits sc
sont divisés en élèves l'Il médecine et en élèves en phà1·macie. Les
premiers se sont trouvés au nombre de cinquante, les seconds au
nombre de douze. Ce dt•rnitH' chiffre qui, an premier coup
parait peu élevé rst cependant relativement considérable. Avant le
décret du 22 aoùt t S.H, le nombre des élèves en pharmacie était
bien moindre en effet. Parfois l'Ecole n'en comptait aucun, et ra-rement ces élèves se subdivisaient-ils en élèves de première et de
seconde année. L'obligation pour cette catégorie d'étudiants de
suivre les cours de l'Ecole a amené tons ceux qui ne devaient pas
profiter des mPsures transitoires établies conformément à l'esprit
-du décret organique .
. Le chiffre des élèves par année d'études a été le suivant : tr•
année, 23 élèves en médecine et G
rn pharmacie ; 2• année,
�-
4!)
t 1 ·èléves
médecine el 6 élèves en pharmacie; 3" et 4" années
réunies, t 6 élèves en médecine. Des 62 élèves, t 0 étaient bacheliers ës lettres, et t 4 bacheliers ès sciences. Enfin ils se subdivisaient,
encore, suivant le but définitif a atteindre; 46 aspiraient au doctoral, quatre au titre d'officier de santé, six au grade de phar·
macien de 1re classe, et 6 â celui de pharmacien du 2e degré.
En général, l'assiduité aux cours a été convenable, ruais un certain nombre d'exercices, facultatifs il est vrai, n'ont pas été suivis
au gré de l'Ecole. Nous voulons parler des répétitions d'anato.mie,
du cours de mathématiques, des manipulations de chimie et des
herborisations. Cette année le cours de mathématiques n'aura plus
lieu, puisque les élëves, par suite de la circulaire du 25 décembre
18M·, doivent entrer â l'Ecole avec une instruction secondaire plus
complète que relie qu'ils avaient acquise autrefois; mais PEcule
désire voir, pendant l'année qui vient de s·ùuvrir, plus d'empressement â profiter des sources si fécondes d'instruction pratique dont
il ''ient d'ètrc question; el que S. Ex. lU. le i\linistre de l'Instruction.
publique a voulu rendre plus accessibles aux élëvès en médecine, .
('n abaissant, en leur faveur, de t!iO à 60 fr. les frais relatifs aux
manipulations de chimie, qui sont a l'enseignement chimique ce
<JUC les travaux anatomiques sont aux leçons d'anatomie.
Je ne puis mieux faire pour donner l'idée de l'assiduité des
Eléves que de compulser le dossier des peines disciplinaires encourues par eux, en 1854.. 55. Trente-sept fois le directeur de I'Ef'ole a dti adresst;r l'avis officieux dont il a été question, vingt-trois
fois l'avis a été rendu officirl, trpjze fois la
a été prononcée, et six fois le Conseil de
a opéré la radiation d'une
inscription.
C'e·st au moyen des notes de l'examen de fin d'année, qu'il fàut
également donner connaissance du travail et de ses résultats.
concours écrit institué par l'Ecole, la veille de l'examen oral, et destiné à permettre aux Eléves de prouver leur instruction sans êtl·c
troublés par l'émotion de l'examen, n'a pas été abordé par un assez
grand nombre d'Elèves. Aussi l'Ecole a cru devoir, pour la seconde
année d'études, ne point accorder de prix aux Elèves qui, par
leur absence, avaient rendu l'épreuve prt>sque illusoire. Le pen
d'importance du concours de deuxième année a été d'autant plus
4
�regretté, que celui des Elèves de la première année d'études :1
donné l'occasion de constater des résultats fort remarquables du
travail.
notes de l'examen oral ont été données par lés jurys
ainsi qu'il suit : la note très-satisfait n'a point été donnée; douze
Elèves ont obtenu la mention bien sati.çfait; vingt-deux ont
satisfait <i l'examen; douze n'ont mérité que la note médiocrement satisfait, ct trois élèves ont été ajournés. Un certain nombre
(l'Eièves ne se trouvaient point dans les conditions de l'examen
. annl!el ou étaient légitimement empêchés. Le 5 et le 5 de cc
mois, ces derniers
'ont subi l'examen réglementaire. II
faut ajouter quelques détails relatifs à l'absence de la note trèssatisfait. L'Ecole a pour la première fois employé, po1n· hls examens de fin d'année, un mode très-rigoureux d'appréciation.
Chacun des trois juges traduit son opinion par un chiffre, les trois
chiffres réunis forment un total qui indique la note exacte. Ce
mode qui donne à chaque examinateur une grande indépendance,
a fourni des résultats très-précis, el plusieurs fois l'absence d'un
seul point a
un obstacle à ce que le jury conférât le trèssatisfalt. Il est regrettable que, dans les Facultés et dans les
Ecoles préparatoires, l'absence d'uniformité dans les notes et dans
la manière de les formuler, empêche que la même note ail la
même valeur lorsqu'il s'agit de preuves à fournir pour interpréter
le mérite des Elèves.
Ce ·serait ici le lieu de placer les observations de l'Ecole, sur la
circulaire en date du 7 août dernier, si nous n'avions l'assurance
d'en voir annuler les fâcheuses conséquences pour l'Ecole.
Je ne puis passer sous silence, lUessieurs, le résultat tout
spécial de quelques parties de l'enseignement. Soixante-quatre
cadavres ont été livrés à l'Ecole pendant l'biver dernier, par les
hopitaux civils de Nancy et par l'asile de 1\'laréville. Quarante-six sujets ont été utilisés par les Elèves, et quatorze fois des
injections anatomiques ont été pratiquées pour donner à leur tmvail une plus grande valeur.
Les Elèves ont assisté, à la maison départementale de @ecours,
à quinze accouchements. Ce nombre n'exprime pas complétement
l'importance de la clinique obstétricale, car pendant une autre
année d'études, le chiffre des accouchements, vus ou pr.atiqués par
les Elèvcs, a été double de celui de l'année t
�'frenle-neuf observations ont été rédigées dans les hôpitaux par
les Elèves, soit dans la clinique chirurgicale, soit dans la clinique
médic,ale, et ont été l'objet de discussions et d'un examen sérieux
qui a permis à l'Ecole
un prix pour les observations de
chirurgie ct un prix pour les observations de médecine. Celle
dernière source d'instruction sera ouverte plus largement aux
Elè''es, lorsque le futur règlement des hôpitaux civils aura
l'approbation officielle. L'Ecole aura alors des internes, et nous
devrons l'une des plus sérieuses améliorations à M. le Préfet de
la i\Ieurthe dont la bienveillance s'est révélée, d'une manière si
marquée, lors des récompenses mif!istérielles accot·dées, pat· son
intermediaire, aux Elévcs qui ont reudu des services, pendant Jo
choléra de 1854, et dont les noms vont tout à l'beure être cités.
J'arrive enfin, 1\lessieurs, â la session de septembre dernier. A
l'occasion de la réception des officiers de santé, jll constate avec
une vive satisfaction, que pas un Elève de l'Ecole ne s'est présenté.
Notre inslitution, pendant les dernières annees, avait su 1Hevet·
l'ambition des Elèvcs vers le doctorat. Suivant les professeurs de
Naucy, les officiers de santé ont une grande utilité, mais ils doivent constituer l'exception. Il est de mon devoir de signaler ce
fait remarquable de l'absence de candidats de Nancy, afin de faire
comprendre que les modifications constatées, dans un avenir plus
ou moins éloigné, seront les conséquences des réglemenls cl non
!e résullat de la tradition du corps enseignant de l'Académie ·do
Nancy.
Des six candid<•ls au titre d'officier de santé, l'un a été ajoumé
après le premier examen. Des cinq autres, trois avaient déjà un
diplôme des lt'acultés de Paris et de Uontpellier. Ces cinq candidais ont été •
reçus, l'un avec la note satisfait, les quatre autres
avec la note médiocrement satisfait.
Les candidats au titre de pharmacien de deuxième classe se sont
trouvés inscrits au nombre de cinq; quatre ont été J'eçus :. l'un
aYec la nole très-salis/ait, deux autres avec la nole satisfait et le
dernier avec la nole médiocrement satisfait. Ce sont les Elèvcs
de l'Ecole qui Ônt obtenu les meilleU'I'es notes dans le classement
de ces deruiers candidats. Un herboriste a été
et quarantedeux sages-femmes out été admises. Uu grand nombre d'entœ
�ellrs passaient l'examen dans le but Je changt•r de résidcnct•.
L'Ecole a vu avec surprise ct tristesse la ·faiblesse gcnérale des
officiers ùe santé, el elle proclamL>, hautement, sa volonté Je ne
tenir aucun compte des diplômes antérieurs, présentés par les
candidats des divers ordres, lors de la session Je 1856.
L'Ecole, en remettant à la Faculté des sciences deux branches
de son enseignement, a dû modifier la nature de certaines dépenses pour ses colfections, cl chercher à accroilre ses sources
d'instruction dans de nouvelles voies. Les autodsations officielles
n'étant point encore accordées, le moment n'est pas venu de vous
parler des efforts de l'Ecole dans le sens dont il vient d'être
question.
L'an passé j'indiquais les set'Vices rendus par les éleves en méclccine nlol'!i chargés de 27 missions officielles pendant le choléra.
Celte année un autre genre de services, doit, 1\II'ssieurs, vous être
signalé. En cc moment, douze élèves, détachés de l'Ecole, sont
cmployi·s dans les hôpitaux de la 5• di vision militaire.
Pour terminer, l\Iessieurs, celle revue de l'année 1854-1855, je
r1'ai plus que quelques mols à ajouter.
L'Ecole, en avril 1855, a ouvert le cours de toxicologie prescrit
par le décret du 6 décembt·e t 854. Elle a, le 6 de novembre, ouvert
également le cours lie pharmacie, et pour assurer l'enseignement
tout spécial qui vient d'être cité, ainsi que celui de la matière médicale, elle a présenté à la nomination de S. Ex. M. le Ministre de
l'Instruction publique, la candidature de lU. Delcominéte,
den de tr• classe, ancien interne distingué des hôpitaux de Paris,
el qui, par arrêté, en date du 25 juin 1855, a été compris dans le
cadre des professeurs suppléants.
Le savant membre de l'Institut qui dirige I'Acadéfnie de Nancy,
a compté avec rais<m sur le concours de l'Ecole, lors de la création
lie l'enseignement des sciences appliquées, el l\1. Léon Parisot a
accepté de professer l'hygiène dans cette institution, annexe de
l'cnséignement supérieur.
Je ne puis, l\Iessieurs les élèves, quitter celle tribune, sans
échanger avec vous quclqueii,pensées. Vous entrez maintenant dans
el la fatale préocnos écoles avec le titre de bachelirr és
cupation de cc grade à acquérit· ne viendra plus vous détoumer ùc
�J'élude. Désormais, donc, l'Ecole dena compter sur des
in·
cessants de votre part.
Vous allez entendre proclamer le nom des éléves, qui, déjà plus
avancés dans la carrière, ont pu, sous le rapport du travail, vous
donner une précieuse émulation; vous allez, également, entendre
citer, bien honorablement, vos camarades qui ont mérité des récompenses du ministère pour leur remarquable dévouement pendant l'épidémie de t854.
Que ces exemples animent votre courage, l\lessieurs les élè\'es,
souvenez-vous toujours de la voie que vos professeurs ont mission
de vous indiquer ct qui peul se définir par ces trois mols : savoir,
;èle cl abnégation.
�DES
l\HXISTÉRIELLES, DES PRIX :111:\'ISTÉUIEI,S, DES
l\IENTIO.i\:S IION:OHADLES ET DES UÉSL'LTATS DES COXCOUUS.
1° Décompenses ministérielles.
Par arrêté en date du t•• février 18ü5, S. Ex. 1\I. le Ministre .de l'agriculture, dPs travaux publics et du commerce a décerné une médaille en
argent, comme récompense de dévouement pendant le choléra de
dans les départements de la
de la Meuse et de la Moselle, à
l\E\1. les Élèves en médecine dont les noms suivent :
AmsouLD (Alfred) de Nancy (Meurthe);
13Locu (Emmanuel) de l\fetzcrwisse (i\Iosellc);
CHRÉTIE:i (François) de Lunéville (:\fcurthe);
(Oscar) de Heims (Marne);
Jonux (Jules) de l\lirccourt (Vosges);
MAGOT (Gustave) de Marsal (Meurthe);
.i\hNEL (Camille) de Foug (l\Icurthc);
PoluuEn (Charles) de Lamarche (Vosges);
SAINTI:-1 (Jean-Baptiste) de Loisey (Meuse).
2o I•rix accot•dt!S par S. Ex. JI. le Ministre
publittne, et lllention!i
ÉLÈVES EN MÉDECINE.
PltElHÈRE A.:S.:'IÉE n't'l'UllES.
Prix.
M.
GA:slEZ
(Emile) d'Attigny (Vosges).
l'Instruction •
�Jl1ent ion honorable.
JI. BocnREIFF (Camille) 1le Nancy (Meurthe).
2• ANXf:E D'ÉTUDES.
11lentions honorables.
l\1. FoRGEOT (Alfred) d'Anneville (Hante-Marne).
l\1. ScnoELLHAmmn (Edouard) de l\liltelwihr (Haut-Hhin).
3" ANNfm D'ÉTI.:DF.S.
Pri.r.
M. llnocAUD (Valentin) de
(Meurthe) .
.Mention honorable.
l\1. CnnÉTIEX (François) de Lunéville (Meurthe).
PJUX SJ>ÉCIA t'X l'OUR L.1 RÉDACTION DES OBSERVJ TIOXS CMNIQDES.
1°. CLINIQUE CIURURGICALE.
Prix.
M. LEGL'lDRE (Emile) de Xiuy-Circomt (:\Iosclle).
ion lwnm·able.
M. FonGF.OT (Alfred) d'Anneville (Haute-Marne).
2° CLINIQUE MÉDICALE.
JI/entions lwnorables.
l\1. CuntTIE:'i (François) de Lunéville (Meurthe).
M. Scnor.LLIIAJnŒR (Edouard) de :.\littclwihr (liant-Rhin).
ÉLÈVES EN PHARMACIE.
Prix unique.
M. VuLLEMIN (Charles) de Bourmont (Haute-l\Iarne),
année.
de 1'e
11fention !wnorable.
l\J. RÉGULATO (Chades) de Sarreguemines (Moselle), élève ùe 1'"
année.
�-
ti(i
3° RËSULTATS DES CONCOURS.
A la suite du concours qui a eu lieu, le 9 novembre
pom·
deux places de préparateur,-aide du cours d'anatomie, ont été nommés :
1•r préparateur-aide, l\I. BouRREIFF (Camille) de Nancy (Meurthe).
2• préparateur-aide, M. PAT11 (Jules) de La Nctz (:.\'leurthc).
)(
A la suite du concours qui a eu lieu, le 10 novembre f 851:i, pour une
place de, préparateur-aide du cours de pharmacie et de toxicologie,
M. GRANDEAU (Louts) de Pont-à-Mousson (Meurthe), a été nommé
préparateur-aide.
A la !:Uitc du concours qui a eu lieu, le i2
18all, pour une
place d'aide des cours de mkdccine opératoire cl de déligation,
l\I. llROCARD(Valentin) de Rogéville (Meurthe), a été nommé aide de
ces cours.
��
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Description
An account of the resource
<p>SOMMAIRE</p>
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
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An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
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Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
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e508c3e9dbf55ec74c6cbde43bb6cf02
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La Séance solennelle de rcnll·éc de la Faculté des Sciences, de
la Faculté des Lettres ct de l'Ecole de :\Iédecine ct de Pharmacie
de Nancy, a cu lieu le H:i noYernbrc 18!'>!), à midi, dans le gt·and
salon de l'Hôtel de ville.
La séance a été présidée pm· M. Faye, Membre de l'Institut et ,
llecteur de l'Académie de Nancy. Ont pt·is place au bm·cau MM. le
Pt·ince de Beauvau, Sénatem·; Lezaud, Procureur général; Garnier, Président de chamln·c à la Com· impériale; l'abbé Bureaux;
les Inspecteurs de l'Académie, les Doyens des Facultés et le Directeur de l'Ecole de Médecine, tous Membres du èonscil académique.
i\IM. les Professeurs des Facultés et de l'Ecole de Médecine, le
Provtscur ct les autres fonctionnaires du Lycée impérial de Nancy,
ont pris place après le Conseil académique.
Des places spéciales avaient été réservées aux différentes Autot·ités
de la ville ainsi qu'au Conseil municipal.,
�:._6-•
M. 1e Recteur a ouvert la Séance par une.allocution et a donné
successivement la pat·ole à l\1. le Doyen de la Faculté des Sciences,
à :M. le Doyen de la Faculté des Lettres et à rtf. le Directeur de
l'Ecole de Médecine ct de Pharmacie, pow· la lcctuPe _de leurs
Rapports.
1\I. le Professeur Secrétaire de l'Ecole de Médecine a proclamé
ensuite les prix décernés à MM. les Elèves en médecine.
La Séance a été levée à 2 hem·es. Elle avait été précédée d'une
messe du Saint-Esprit qui a été célébrée en l'église cathédrale.
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Title
A name given to the resource
Procès-Verbal de la séance
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
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.M. LE RECTEUR DE
DE
Les institutions vivaces ont, comll}e les individus, leurs pé- ·
riodes de croissance juvénile et de maturité puissante. Elles
vivent, elles croissent tant qu'elles ont du bien à faire, et c'est
dans le sentiment profond de cette vérité qu'une bouche auguste
prononçait nagucre des paroles qui ont ému et rassuré la France.
Quant aux institutions sans but, sans raison d'être, nées d'un
caprice passager qui bientôt se refroidit et se détourne, elles no
se développent pas, elles ne savent point grandir.
Il y a lâ, lUcssieure, une règle sùre pour juger une institution
nouvelle. CeHe institution possède-t-elle un germe de vie, estelle réellement appelée à faire le Lien? elle ira croissant des son
début. Que les· progrès soient Jenls ou rapides, peu importe, mais
il faut qu'il y ait progrès.
Cette règle, ce criterium, je vous propose de l'appliquer aux
.Facultés que nous inaugurions ici même l'an passé. Je les
mandais alors à votre sollicitude ; vous les avez accueillies chaleureusement, et aujourd'hui elles viennent, par l'organe de leurs
dignes doyens, avec leur sœur aînée l'Ecole de médecine, rendre
publiquement compte des travaux que ,·ous avez si bien- encouragés.
�-
8
Voyons donc, J.Uessieurs, d'un œil froid, en écartant l'éblouisJ
scment d'un premier succès dû à votre intelligent patriotisme
autant qu'au talent élevé de nos jeunes professeurs, voyons, disje, le côlé matél'iel et prosaïque de la question. Quels seniccs
les Facultés ont-elles rendus à Nancy, à la Lorraine? Peuventelles en rendre de plus grands, et s'y préparent-elles en redoublant d'efforts, en élargissant le cercle de leur action?
Des services rendus, me dira-t-on peut-être, est-il déj'à temps
en parler ? Ouif car les Faèultés ont commencé déjâ 'â faire de
Nancy la capitale universitaire de la Lorraine. C'est vers Nancy
que se tournent maintenant les regards de la jeunesse, car c'est là
qu'elle trouvera ses juges. C'est à Nancy que vos Facultés ont
appelé cette année, de tous les points de votre belle et grande
province, ces nouveaux pèlerins de la science qui viennent par
centaines recevoir ici la récompense de leurs travaux. Tout à
l'heure
les doyens vous diront que plus de trois cents candidats des collèges de la 1Ueuse 1 de la lUoselle, de la IUeul'the et des
Vosges se sont présentés celte année aux epreuves du baccalau•
réat. Jusqu'à présent Nancy n'y a pas gagné d'argent, mais il y
gagne de l'importance. Aujourd'hui que les chemins de fer ont
créé au profit de Paris une centralisation d'espèce nouvelle, plus
.irrésistible que jamais, une grande ville doit s'applaudir de posséder des institutions capables de lulter contre le courant et même
de créer des courants nouveaux dont elle reste le centre.
pour notre ambition comme pour nos devoirs, servir
une seule ville, dans toute une province, ne serait pas assez. Les
Facultés servent aussi la Lorraine. Là leur action, pour être moinîl
directe, n'est pas moins réelle ct profonde. Je puis bien le dire,
moi qui chaque jour en constate les effets. Il n'est peut-être pas
ùe collége, dans celle Académie, qui n'ait ressenti cette influence.
Partout les collèges vont réorganiser des branches entières de
leur enseignement, afin de les mettre en harmonie avec le nôtre
et de nous préparer des étudiants sérieux. Partout les jcmws
professeurs se sont émus de voir des :Facultés si près d'eux. Ils
se sont mis en relation avec elles afin d'obtenir des conseils ou
une direction pour leurs travaux. A chaque session, des candidals
à la licence sc sont présentés cette année, toul comme les jeunes
cr
�il
élèves dont je viens de parler. La conquête de ce grade, en effel,
c'est l'avenir d'un professeur; disons plus, c'est la meilleure garantie des familles, et je pourrais vous citer plus d'une ville lorraine qui ne veulent plus admettre de simples bacheliers dans
certaines chaires de leurs collèges. A Dieu ne plaise, je me hâte
do le dire, que je partage celte tendance trop absolue. Parmi les
régents les mieux éprouvés, je vois bien des hommes de mérite
qui, pour avoir négligé de se munir à temps de cc litre, n'en soutiennent pas moins dignement 'le fardeau de leurs pénibles fonctions • .tUais si les vétérans du professorat ont conquis le droit de
se soustraire à l'épreuve, le même privilège ne saurait être concédé
sans regret aux nouveaux venus.
Ainsi, l\Iess-ieurs, dans le court intervalle d'un an, l'influence
salutaire de nos Facultés s'est fait sentir sur la province entière.
L'an prochain, nous aurons, j'espère, des résultats plus saillants
encore à vous signaler. En fait d'écoles primaires, la Lorraine
était depuis longll'ntps au premier rang des provinces françaises ;
elle s'y placera bientôt en fait d'instruction secondaire, ct c'est
surtout aux }?acuités de Nancy qu'elle devra cc nouveau progrès.
Le l\linistre l'avait bien prévu : si d'une part il propose aux pmfesseurs de nos collèges, comme un modèle parfois désespérant,
l'admirable personnel de nos lycées de lUetz ou de Nancy, d'autre
part il leur fournil le moyen d'aspirer à celte perfection, en instituant au milieu d'eux un cenlre.de haut enseignement, source de
progrès toujours ouverte à qui veut y puiser.
C'est à vous, lUessieurs, de juger si je me suis trop pressé de
parler de services.
Abordons le second point et voyons ensemble si les
peuvent encore plus, ou si elles se résignent à.creuser simplement
le sillon qu'elles viennent de tracer.
Je diviserai ma réponse en deux parts : l'une pour l'Ecole de
droit que celte province a si longtemps réclamée; J'autre pour
l'Ecole nouvelle que nous inaugurons aujourd'hui, et dont .lUlU. les
doyens vont bientôt vous entretenir.
!Ucssieurs, celle province a eu beau invoquer son droit el la
foi des traités, elle a échoué jusqu'ici. La Restauration qui lui
avait enlevé les Facultés données par l'Empereur, n'a pu lui ac-
�ro
corder l'Ecole de droit deux fois demandée par la ville de Nancy.
Le Gouvemement de Juillet n'a rien donné.
enfin la série
des échecs s'épuise el celle des réparations commence.
reur, qui peut beaucoup pour les provinces, dote la Lorraine
d'un centre de haut enseignement et crée à Nancy deux :Facultés.
:Maintenant que ce grand pas est fait, il est aussi facile de comprendre l'insuccës des réclamations antérieures que de se rendre
compte de nos espérances actuelles. Pour cela, il n'est pas nécessaire de fail·c la critique du passè; il suffit de pénétrer dans la
pensée du Gouvernement, pensée féconde dont la réalisation sera
l'honneur du réfopmatcm· de l'Université.
«Il est lemps, disait l'an passé le lUinislrc à ses rcctcu1·s, de
}> lutter contre le préjugé funeste qui tendrait à priver les provin:» ces de toute vie intellectuelle ct â faire refluer vers le cœur de
» l'empire, au risque d'en atrophie1· les membres, l'énergie vitale
:» de la nation .....
pour que les hautes études portent lous
::. leurs fruits, il faut qu'elles reçoivent une direction ferme el
:> uniforme, il faut que les hautes écoles forment un corps forte·
ment uni et qu'elles se prêtent un appui mutuel. La théologie,
, le droit, la médecine, les hautes spéculations mathématiques cl
» physiques, les grandes applications des sciences, comme les rel> ·cherches approfondies de la philosophie, de l'histoire et de la
> littérature gagneront à se connailre et à se pénétrer mutuel, Jement. >>
•
Et ailleurs, non plus J'an passé, mais le mois dernier, celle même
:
idée, toujours dirigeante, revient sous la plume du
<o: L'isolement est mortel aux établissements d'enseignement supé}> rie_ur.
tous nos acles ont-ils tendu à les rapprocher, à les
> unir, a les pénétrc1· en quelque sorte les uns pa1· les autres.
>> Les Facultés de théologie et de droit
su1· les Facultés
., des lettres; les Facultés de médecine ct les Ecoles préparatoires
» s'appuient sur les Facultés des sciences ..... » Je m'anête, lUessieurs, j'en ai lu assez pour vous éclail·e1' et vous faire sentir avec
quel tact l'adminish·ation municipale de cette ville s'est associée à
celte pensée mére des succès que vous attendez. C'est qu'en effet
les deux I<acultés des lettres ct des sciences forment les bases de
l'édifice universitaire. Quiconque veut construire commence par
�H
les fondations. Concéder tout d'abord une Faculté de droit, c'eftt ét..;
commencer par le faite et bâtir entre ciel et terre. Ayons confiance
dans l'avenir, lUessieurs; le plus difficile est fait, car les premières
assises sont posées. II nous sera donné, sans doute, de voir achever et couronner l'édifice. Vous n'êtes pas seuls à le désirer; au
succès de votre cause, le Pouvoir lui-même mc semble intéressé,
car il ne faut pas que, sur votre immense frontière, nos voisins
puissent se dire : toute province qui s'annexe à la France est fatalement absorbée dans le rayonnement parisien, à moins qu'elle
ne garde obstinément son idiome ou qu'elle ne lutte contre la
fusion. Oui,
une province comme la vôtt·e a tout à
gagner avec un gouvernement qui sait si bien comprendre, à l'extérieur, le respect des droits de tous, à l'intérieur, les vrais intérêts du pays, et qui, pour protéger les uns ou satisfaire les autres,
possède la liberté d'action sans laquelle les grandes entreprises
restent à l'état de rêves impuissants.
Parlons maintenant de l'enseignement nouveau des sciences
appliquées. Il ne s'agit de rien moins que de créer nous-mêmes à
Nancy, avec les seules ressources de notre organisation provisoire,
une troisième
une }'acuité de l'industrie. Ici je dois
donner quelques explications, car je tiens avant tout à bien faire
comprendre le but
la nature de l'œuvre à laquelle les deux
Facultés se vouent de concert.
L'Université a pu mériter son nom à une époque où les carriél·es libérales comptaient seules pour quelque chose, lorsque les
savants professaient un noble dédain pour ce qui est simplement
utile, lorsque la pratique des arts encore peu avancée repoussait à
son tour la théorie, et méconnaissait les set·vices qu'elle en tire
aujourd'hui. L'Université s'était modelée sur la société; elle enseignait les classes supérieures. Qu'eùt-ellc appris aux classes industrieuses? Peu à peu les choses ont changé: les sciences se sont
l'approchées de la pratique, tantùt pout· la guider, tantùt pour en
recevoir
el de celte union de plus en plus intime il
est résulté, d'une part, une industrie colossale qui soutient sur ses
larges assises les nations modernes; d'autre part, tin immense corps
de doctrines, intermédiaire obligé entre la théorie el la pratique,
ce que l'on nomme aujourd'hui la science de l'ingénieur.
�12
L'Université qui doit embrasser toutes les sciences, pourraitelle donc négliger celle-la?
Il y a plus, la société elle-même s'est transformée sous cette
double influence dont je ne recherche ici ni l'origine, ni la raison
providentielle. Les directeurs de travaux, les agents de l'exploitation industrielle, depuis l'ouvrier instruit jusqu'â l'ingénieur,
jusqu'aux chefs de nos grandes compagnies, constituent désormais
une classe puissante, et, pourquoi ne pas le dire, la plus puissante
de toutes. A elle appartient l'avenir, car rien ne limite son essor.
C'est par elle que la France est enfin devenue ce qu'elle est aujourd'hui, une démocratie laborieuse, ou plutôt, grâces en soient
rendues au Prince qui a su comprendre son époque, une démocratie hiérarchisée.
L'Université qui doit appeler dans son sein toutes les classes,
pounait-elle donc négliger celle-lâ? L'Université offre aux professions libérales des colléges par centaines, et des Facultés; elle
a des milliers d'écoles primaires pour les enfants des villes el des
campagnes; ne doit-elle rien â ces mille carrières de l'industrie
qui, pour n'être pas libérales dans l'ancien sens de ce mot, n'en
exigent pas moins l'emploi continuel de l'intelligence la plus développée?
La réponse ne saurait être douteuse; les faits parlent trop
haut de nos jours. C'est parce que cet enseignement est né en
}'rance, où depuis soixante ans les écoles des ponts et chaussées,
des mines, des constructions navales, du génie militaire, de l'artillerie, l'école polytechnique enfin le distribuent chaque année â une
j cunesse d'élite qui le répand â son tour; c'est parce que nos armées
industrielles et gueniéres sont savantes que la France est
aujourd'hui la plus forte des nations. Partout on trouve des braves,
partout on compte des généraux expérimentés et dévoués, mais
où trouverait-on, bors de France, cette masse irrésistible d'hommes
instruits dont le développement intellectuel assure la vigueur morale, maîtresse de ce monde.
bien, IUessicurs, l'enseignement des sciences appliquées a
pour but de généraliser ces bienfaits jusqu'ici concentrés dans les
hautes écoles. Nos nouveaux cours seront publics; le lUinistrc
• nous a donné l'ordre d'en ouvrir les portes à lout venant. Nous
�'1:5
avec lui qu'ils conti'Îbueront à développer la pr.osp{!rité
de celle province où tous les éléments se trouvent rassemblés,
richesses agricoles, métallurgiques, manufacturières, capitaux et
hommes supérieurs et bras intelligents. En plaçant ici cet
enseignement nouveau, le
en marque assez le caractère.
Nancy n'est point une ville industrielle; s'il s'agissait d'une école
d'arts et métiers, peut-être faudrait-il aller ailleurs. Mais nous
n'avons point la prétention de former et de lancer dans le monde,
armés de toutes pièces, des constructeurs, des mécaniciens, des
appareilleurs,
chefs d'atelier; ce que nous nous proposons,
c'est d'offrir à la jeunesse labofieuse cc fonds commun que la
science moderne met au service de l'industrie, ces théories imml\diatement applicables aux travaux de lous les jours, ces exercice..;
pratiques qui, sans être déjà l'art ou le métier, offrent cependant
quiconque ressent l'ambition d'être,
une initiation nécessaire
dans sa spécialité, à la hauteur de son époque et de ses rivaux.
Le champ que je viens de circonscrire est encore si vaste, que
Je personnel actuel des Facultés ne suffirait pas pour en explorer
toutes les régions, quand hien même nous aurions dés aujourd'hui ·
les collaborateurs que le
nous adjoindra sans doute l'année prochaine. Afin de combler des lacunes, j'ai dû faire appel
au zéle et au dé-vouement des habitants de Nancy. Je suis heureux
de pouvoir dire qu,e cel appel a été entendu. Avec un désintéressement au-dessus de toul éloge,
1\lorey, L. Parisot,
ont bien voulu se charger de repr!
senter parmi nous l'architecture,
l'hygiène ella science du _dessin. Je les remercie publiquement au
nom de S. Exc. 1\1. le !Uinist1·e de l'Instruction publique, qui m'a
chargé de leur exprimer sa vive gratitude.
Actuellement,
vous pouvez vous faire une idée
nette de nos projets : fonder une Université complète où toutes
les c.onnaissanccs humaines seront vulgarisées, où toutes les classes
de la soc.iélé trouveront l'aliment qui leur convient; appeler à nous
la jeunesse d'une grande province; établir des relations intellectuelles avec nos voisins, qui savent notre langue, qui ont adopté
nos lois, qui se souviennent peul-Nre d'avoir été l<'rançais; peupler Nancy d'étudiants et de familles nouvelles; animer ses rues
ct ses places royales; emichir, si nous le pouvons, crlle noble
�H
ville digne de tant d'intérêt, el propager jusqu'aux confins de la
Lorraine c Je mouvement intellectuel dont nos grandes provinces
:1> universitaires ont été si longtemps privées.
Seraient-ce là de pures rêveries?' Non, le présent est pour vous
le gage de l'avenir. L'an dernier, vous aviez trois Facultés, en
comptant sous ce titre votre École de médecine dont Nancy est
justement fière et que Paris sait si bien apprécier. Un an à peine
se passe, ct voi.ci déjà qu'une quatrième Faculté se fonde avec le
concours de lous. Dans un an peut-être, je ne sais, mais je l'espère, une cinquième École viendra couronnel l'edifice. Ainsi
l'institution nouvelle montre qu'elle renferme un germe de vie,
car elle se développe déjà. Elle vivra donc, elle grandira comme
tant d'autres créations d'un règne où la France a enfin trouvé la
solution de ses crises, la revanche de ses désastres, la conscience
de sa force et la garantie de son avenir.
�
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
FAYE, Hervé
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
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Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
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Type
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publication en série imprimée
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-
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06c3e84bc36116c585a577522f590064
PDF Text
Text
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�UNIVERSITÉ BfPÉRIALE.
ACADÉl\IIE nE NANCY.
SOLENNELLE DE
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DES
SCIENCES ET DES LETTRES
>:T IlE
L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
��RAPPORT
l\1.
DOYEN DE LA
l\loNsiEliR
DES SCIENCES.
LE RECTErn,
l\IEssmuns,
La l'acuité des sciences venait à peine d'être constituée, ses
laboratoires étaient en construction, ses collections n'existaient
encore qu'en germe, qu'elle a ouvert ses cours immédiatement
après sa séance d'installation. Il y avait peut-être quelque témérité à inaugurer notre enseignement, sans être entourés de tous
nos moyens d'action, de ces objets d'études qui parlent aux yeux
et qui fécondent la leçon du maitre, en lui permettant à chaque
pas d'appuyer la théorie par l'observation directe des phénomènes.
l\lais nous n'avions pas trop préjugé de l'indulgence du public
Nancéien; nous connaissions son impatience de voir rouvrir,
après tant d'années de suspension, ces cours publics qui firent la
réputa! ion de notre ancienne Université lorraine. Dès lors nous
ne pouvions pas hésiter â suivre l'impulsion qui nous était communiquée et â donne1· satisfaction aux désirs si légitimes de la
population.
Ce qui nous manquait â notre début, en objets matériels
seignement, nous l'avons dû, en partie du moins, à l'initiative de
notre Ecole de médecine ct du Lycée impérial de Nancy, qui onl
mis spontanément à notre disposition leurs collections scicn-
�îG
tiliques, cl. nous ont ainsi procuré les moyens de donner quelqnt>
intérèt à nos premieres leçons, quelque vie à notre enseignement.
Je suis heureux de pouvoir exprimer ici nos 'sentiments de
gratitude envers les habiles administrateurs de ces deux établissements, qui ont si bien compris que toutes les écoles sont sœurs,
qu'elles s'appuient les unes sur les autres et sc complètent mutuellement, enfin, qu'elles doivent rester unies par des liens étroits
de confraternité.
C'est, grâce à ces ohjets, qui nous ont été confiés avec tant
bienveillance, qu'il nous a été possible d'ouvrir sans délai trois de
nos cours. Si nous débutions dans des conditions, sous certains
rapports moins favorables que celles dont jouissent les Facultés
complétement organisées, les encouragements ne nous ont pas fait
défaut. Vous savez tous, avec quelle assiduité les cours ont été
suivis, non-seulement au début, mais pendant l'année entière.
l\1. le professeur de mathématiques pures et appliquées a consacré enliérement le semestre d'hiver, et de plus une leçon par
semaine du semestre d'été, à l'étude de l'astronomie physique.
1\lais, afin de ne pas négliger les candidats à la licence ès sciences
mathématiques, il a dû, dans le second semestre, traiter une fois
par semaine, les principales questions d'astronomie mathématique
du programme de la licence, telles que la transformation des
coordonnées sphériques, la théorie des réfractions, celle de la
parallaxe et celle de l'aberration. Ce cours a été terminé par l'étude de la figure mathématique du globe terrestre.
Quant à l'astronomie physique, ses principales applications à la
mesure du lemps et à la chronologie, à la géographie et à la navigation, ont été traitées avec détails; enfin, les points principaux
de théorie de ta ·June ont été également exposés. !Ualheureusement, ce cours si important n'a pu être complété, le temps néces·
saire a manqué, et le professeur n'a pu s'occuper ni de la théorie
des planètes. et des comètes, ni des merveilles de. !'-astronomie
sidérale. Sans aucun doute, le complément de ce cours réunirait
encore, dans une ville comme Nancy, cet auditoire d'élite, qui a
donné à 1\1. le professeur d'astronomie tant de marques de sympathie. 1\lais les candidats aux grades universitaires réclament de
�17 pendant la prochaine année scolaire, deux cours de mathématiques pures et appliquées, qui doivent les conduire au but
qu'ils se proposent d'atteindre.
lU. le professeur de pbysi<pJe a d'abord exposé les lois de la
pesanteur ct de l'hydrostatique, ainsi que leurs applications prin. cipalcs. l\I. Séguin se proposait d'entreprendre l'étude du
rique, lorsque cc jeune et savant professeur, que des liefls de
famille attiraient si légitimement ailleurs, nous a été enlevé. Le
cours, toutefois, n'a (l'iS été interrompu:
le professeur
JlU({UC} les sciences physiques sont' aussi familières que Jes scienCCS chimiques; en a été chargé, jusqu'à l'arrivée de
Chaulard.
l.'étude des dilatations el des changements d'état des corps a été
l'objet des premières leçons de notre nou,·eau professeur. Un su. Jet plus yastc, sinon plus important, a fourni une ample matière
au cours du semestre d'étô, je veux parler de l'électricité, qui,
de toutes les parties de la physique, est la plus susceptible de recevoir des développcml!nls vMiés ct étendus, tant par les théories
ingimieuses qui s'y l'apportent, que par les entreprises industrielles, qui récemment y ont puisé des ressources jusqu'alors in con.
nues. Suivant l'ordre chronologique des découvertes, 1\1. le professeur Chautard a d'abord exposé les phénomènes de l'êlectricit(i
S'ta tique; il s'est o.ccupé ensuite de l'analyse des expériences de
et de Volta, et
la description de l'admimble instru·
ment qui a préludé aux grandes conquêtes de l'électricité moderne. L'exposition des lois qui régissent les courants électriques,
la production des courants sons l'influence de la chaleur ct dl:'s
actions chimiques ont été le sujet de leçons pleines d'intérêt, dans
lesquelles toul en montrant le rang de la science dans l'échelle
des connaissances humaines, lU. le professeur de physique en a
fait ressortir l'utilité pratique, en pénétrant avec cllç dans le détail des ateliers, où le
de l'homme prend chaque jo!lr un
nouvel essor.
li. le professeur d'histoire naturelle a inauguré son
ment par l'étude d'une des questions les plus importantes que
puisse se proposer le naturaliste, soit qu'on la considère exclusivement dans ses rapports matériels avec les êtres vivan·ts, soit
qu'on l'envisage à un point de vue plus élevé, dans ses relations
2
�·18 avec les doclt·inrs philosophiqlles et religieuses : nous voulons
parler de la question si controversée de nos jours de la permanence des espècf's, et de la production des races. Après avoir
etabli que les espèces sauvages n'éprouvent aucun
ment important sous l'influence des climats les plus divers, ni par l'action .
des autres agents extérieurs, il en a conclu que les espèces sauvage1 sont fixes ct sont restées telles depuis l'origine des èlres.
Les races, soit animales, soit végétales, sont le résultat de l'acti(')n de l'homme. C'est en plaçant les animaux et les plantes dans
des conditions d'Pxistence hien rliflërentes de celles que leur offre
l'élal de nature, qu'il leur a donné naissanctl. Il peut même les
modifier à son gré, en les soumettant à des conditions nouvelles
et à des croisements rationnels. Celte étude l'a conduit naturellement à parler des races humaines, ct s'appuyant sur· tous les
faits observés chrz les animaux ct chez les plantes, il a conclu
des principes qu'il venait d'èlablir l'unité. de l'espèce humaine.
Passant ensuite à l'étude des différents 'ordt·cs de lUammifères,
il a étudié leur organisation, les modifications qu'elle éprouve
dans la shic qu'embrasse cette grande classe du règne animal,
modifications toujours en rapport avec les fonctions, les mœurs,
les ttabitudes de ces êtres. Il a insisté sur tous les faits qui· sont de
nature à jeter quelque lumière sm· certaines pat·ties de l'anatomiê
et de la physiologie humaines. Il a fixé enfin l'attention de son
auditoire sm· les animaux utiles à l'homme, soit comme auxiliaires,
soit par les produits utiles qu'ils fournissent à l'économie domestique, à la médecine, à l'industrie et aux arts, et sm· celles· dont il
pourrait faire utilement la conquête en les soumetlant à la donlesticité.
Pendant le senH'slre d'été, il a exposé les principes d'organographie et de physiologie végétales, et, tout en faisant connailre
des plantes, le .mècanisme de leurs fonetions, il
s'est surtout attaché à établir par un grand nombre de faits ces lois
admirables qui régissent les végétaux et qui font de la botanique
une véritable science au même titre que toutes les autres.
Des berborisatinns ont eu lieu, une fois par semaine pendant
l't!té,
le temps l'a fH'rmis. Ces promenades scientifiques
ont fourni ainsi :til professeur l'occasion de joindre à ses cours
théoriques, l'l'nseigncmcnt pratiqoo de la botanique.
�Le -cours de chimie csl le seul dont l'ouvcrlure ait dû être 1·etardée. Malgré toul l'empressement qu'a monlré
municipale pour l'installation provisoire de la }'acuité, ùans un h;cal
qui n'était en aucune façon approprié à sa destination nouvelle,' il
n'a pas été possible d'être prêt sur tous les points; on ne crée pas
instantanément un laboratoire de chimie, avec les innombrables
détails qu'il émbrasse. Privé de l'avantage d'inaugurer son enseignement en même lemps que ses collègues, lU. le professeur
Nicklès, mu par le désir de se rendre ulile·et de donner ca ni cre à
son incessante activité, a employé le semestre d'hiver à des conférences sur la chimie, faites. dans le laboratoire de
de médecine, en faveur des élèves de cet élnblissemenl..
Le cours de chimie de la Faculté a commencé avec le semestre
d'été. Après avoir fait connaître les forces qui président aux phé• nomènes chimiques, el exposé Ies principes de la nomenclature,
JU. le professeur a fait l'histoire complète des métalloïdes et de
leurs principales combinaisons. Il a cherché pa1· de udmbreuses
expériences·, parmi lesquelles nous signalerons la solidification de
raci.de carbonique, qui, pour la pt'emiére fois, était obtenue à
:Nancy, à vérifier el à rendre évidentes à tous les yeux les principales propriétés des corps, objets de ses leçons.
i\leltre la
à ooté
la théorie, montrer que le moindre
fait scientifique
avoir son utilité, telle est l'idée que
le
pl'ofesseur de chimie
efl'orcé deréaliser. Le concours obli:
geant de quelques chefs d'établissements industriels de Nancy lui
a été fort util(.', et les visites qui ont été faites à l'usine à gaz et a
la raffinerie de salpêtre, ont donné aux .étudiants un premier
aperçu des opér:i'!lons chimiques exécutées en grand dans un but
économique.
lU. Nicklès a Œnsacré. ses demiéres le(}ons à l'étude do quelques
•
questions posées par le programme de la licence, et qui ne sont pas
développées dans les traités de chimie. Après avoir exposé les principes généraux de la
il a examiné les rapports qui
existent entre la forrnc ct la eumpvsition, et s'est attaché à prècism·les conditions dans lesquelles 1:1 forme ebange lorsque la com.
position vien"t elle-mèmc à se modifier, en opposition avec les circonstances clans leSIJUelles la forme resle
bien que la
�20
composition ail cessé d'èlrc idcnli!JIIe· Il a traité ensuite des
tlifications moléculaires que la matière peùt éprouver, el qui, sous
!es noms de dimorphisme, d'isomérie, de polymérie, d'allotropie,
etc., constituent autant d'etals ·particuliers, autant de corps nou''caux, qu'avec une somme déterminée d'éléments, la nature ct
souvent la science savent produire, sans rien changer dans·Ja proportion de ces éléments ou dans leur nombre, mais en modifiant
leur mdùc de
par conséquent lem· forme.
Tellcs.sonl lrs matières qui ont été l'objet des le11ons, t>cndant
l'année scolaire qui vient de
1\HI. les professeurs n'ont
pas perdu de vue le but mulli{Jle que. se propose l'enseignement
des Jfacullés des sciences. Leur mission n'est pas seulement de
propager d'une manière générale dans le pays le goût des hautes
études scientifiques, de fCcondet· et de développer aulom· d'elles
ces germes de
qui prennent ll<'lissance dans les établissemcl)ls d'instruction secondaire et qui ne sont que le premier
degré d'études plus sérieuses
plus profondes.· Ellt>s doivent
ùonner un autre enseignement, indispensable aux jeunes gens,
qui sc destinent à la earriéi·e de l'instruction publique, puisqu'il
doit leur ouvrir l'abord des trois ordres de licence ès sciences. Les
· élèves des écoles de médecine réorganisées, comme l'a été celle de
Nancy, conformément au déeret du 22 août 1854,
aussi
d'cHes les
qui leut· étaient données autrefois dans
deux cours spéciaux ùe thimie el d'histoire naturelle, aujourd'hui
supprimùs dans ces écoles. l'HM. les professeurs ont dît dès·lors
diriger leur t•nseigncmenl, de manière it être utile à la fois à ces
trois
d'auditeurs.
!\tais là ne se borne pas le rôle que doit
à l'avcnit· la
des sciences de Nancy. Elle est appelée encore à étendre
son action, en inaugurant, dans quelques. jours, un cnseilfrwment
nouveau, eclui des sciences appliquées, qui est destiné à combler
une lacune lrès-imporlanlc dans noire systéme d'iustruc!ion publique.
secondaires de nos lycées el de nos coll(!ges ont en
jusqu'ici principalement pour objet une instruction générale bien
propre à développer l'intelligeuce, 11 l'ormet· le cœur des jeunes
gens, à produire en eux des l1abitudcs de travail, à les initier enfin
.
'
'*
�21
;i toutes les eonnaissanr.es
et scientifiques qui forment la
hase d'une bonne éducation. (:es éludes sont de plus la prépamtion
indispensable aux carrières libérales, dont chacune nécessite un
enst>ignement nouveau. Elles ne sont pas rion plus inutiles pour
les carrières industrielles, qu'embrassrnt de uos jours un si grand
nombre de jeunes gens. Mais cciiPs-ei, pour Nre parcourues avec
succè•, exigt'nl aussi des études plus eomplèlcs el surtout plus
spiciales. Aujourd'hui que l'industrie a pris parmi nous des développements inouïs, qu'une noble el puissante émulation entraîne
dans celle voie les peuples civilisés cl enfante toutes les merveilles
· qu'{•talc en ce mnrnenl
universelle, celui-là seul peul
entrl'r avt•c
dans celle nnuvelle art\ne, ouverte à l'intelligt'nce t!P l'homme cl y luller avec avantage, qui appelle à son aide
des
scienliliques sérieuses, el qui se laisse guide1· par elles.
Ct> !le v ritt\ a élé si bien sentie, chez quelques- uns des peuples
qui nous avoisinent, que, depuis longtemps ils possèdeul des écoles
qui donnent lt>s
sciPntifiqucs pratiques ;\ un gram!
nombre de jeunes gens. Si la France n'est pas
jusqu'ici
franchement dans la mt;me voie; si cel cnst>igrH'rlH'Hln'y a jamais
organist\ d'tme manière assez large, si ce n'est dans deux t!lablissemcnls privi(,>giés, l'utilité de ces ()coll.'s noll\'t•lles a
néanmoins comprise. Des ten_lalivt>s ont étt'• failcs tlnns nos lycées d
sont encore suivies dans 1Juelques-u11s. J)cs éeo!Ps sup{rieures, où
l'on enseigne
des sciences aux enf;:nts qui sc tlestint•nt
au commerec et à l'induslrit>, soul annex}es ù ((JUS les colli•gt·s
fOmrnunaux du ressort académique el comptt•nl une population
d'ôlt\vt>s presql!e t!gale à celle qui vient y li1irc des études clas!'iqucs. CPs l!colcs, excellentes comme préparation à l'ensPignernenl supérieur des sciences appliquées, ne peuvent pas seull's
donner des résultats complt•ts. Le matériel scientifique n'y est pas
suffisant, pour permcltrc d'aborder avec fruit les applications pratiques; les élèves y sont
trop jeunes pom· qu'il soit
possil.Jie
leur donner les connaissanc•!s qui dépassent le niveau.
élémentaire. Ces éludes manquent en outre' d'un stimulant indispensahle, de la perspective d'un contrôle sérieux, d'un cxamPn
final à subir publiquement el d'un dipl(!me ;i conquérir.
I.e gouvernement de l'Empereur, qui comprrnd ci bien les ten-
�-
22 --
da nees elles besoins de notre époque; qui s'ingénie·, avec tan( de
sollicitude, à donner satisfaction à tous les inli.rêts, auxquels sont
attachées la gloire et la prospérité de la }'rance, n'a pas hésité a
décider l'institution, dans nos grands centres de population,
d'écoles nouvelles fortement or·gauisées, où les jeunes geus qui
renoncent aux carrieres libérales, aujourd'hui si encombrées, et
crBbrass1mt les carrières industrielles et commerciales, viendront
puiser, non loin du toit paternel, ct soustraits ainsi aux
de la capitale, des connaissances scientifiques indispensables pour
les parcourir avec succés et pour
avec honneur notre industrie nationale, dans cette lulle si pacifique et si ardente, qui est ·
engagée entre tous les peuples jal
d'y maintenir leùrsupéi'Ïorité.
De lâ l'o-rigine et la nécessité des écoles de sciences appliquées 1
créées par décret du 22 aot'tt f
et qui déjà fQnctionnent
lièrement sm· divers points de l'empire.
A Nancy cet enseignement nouveau a été confié aux professeurs
de nos deux Faculté5, aidés du concours de 1\liU.
architecte de la ville,
Parisot, professeur à l'Ecole de médecine,
ctlUélin, professeur des tmvaux graphiques au lycée impérial de
Nancy, qui ont bien voulu se dévouer à cette œuvre. J>our en faire
ressortir toute l'importance, il nous suffira d'indiquer les matières
de cet enseignement nouveau. Des
complémentail·es a ceux
déjà professés :i la .l!'aculle des sciences, comprendront la· géométrie
descriptil'f', la mécanique, les arts graphiques, J'archilecture,
l'hygiène, enfin la physique, la chimie et l'histoire naturelle, envi·
sagées principalement dans leurs applications à l'économie dornes·
tique, à l'inrlustrie et aux arts. Des cours spéciaux de littérature
française, d'histoire de France, de géographie commerciale et
dustrielle, ct les cours ordinaires de la Faculté des JeUres, permetlront aux étudiants de notre nouvelle éwlc de compléter leurs
études liUéraires.
Des conférences, des manipulatio.Ps, des excursions scientifiques,
. dirigées pa1· les professeurs eux-mêmes, secondés de préparateurs
instruits, babitucmnt.les élèves au maniement des instruments, à
la pratique des opératrtins, aux études d'observation ct â toutes
les recherches
utiles. La visite d'un certain nombre
de manufactures, sous la direction .d'un proft•sscur, leur fournira
�-
25
des notions pratiques sur les principales industr-ies du pays. Ces
exercices établil·ont entre les professeurs d les élèves de fréquentes ct avantageuses relations, qui offriront aux maîtres l'occasion,
non-seulement de fortifier leur enseignt!ment par des explications
nouvelles, par des interrogations répétées, mais encore lem· pcrmellront de stimuler le zèle des uns ct d'encourager le travail des
autres.
Après dtmx années, les études failt'S près de la Faculté,
vrout, :i la suite d'un examen public, une sanction solennelle, si
l'insti·uction dés éltives
jugée suffisante. ,Ils recevront alors le
certificat de capacité pour les sciences appliquées, recommandation
puissante près des grandes compagnies induslrielllls et des propriétaires de nos manufactures, qui trouveront dans celle piéee
officielle des garanties d'intelligence, d'habitude de travail et la
preuve de connaissances acquises. Ce certificat de capacité, comme
l'exprime avec tant de raison, dans un document récent, Je savant
membre de l'Institut, auquel est confiée l'administration de notre
Académie, deviendra pour eux, dans l'ordre des professionsindustrielles, l'équivalent du baccalaméal en matière de professions
libérales.
1\Iais les Facultés ne sont pas seulement appelées à répandre
autour· d'elles les bienfaits do l'enseignement supérieur; on est
droit d'attendre plus encore du zélc do lems membres. Le professorat, qu'ils ont conquis par des travaux sérieux, no doit pas
en marquer le terme. Pourvus au sein d'une t'acuité des èlémcnis
d'études nécessaires et des appareils indispensables aux recherches d'observation, leur entrée dans la carrière de l'enseignement
supérieur ouvre à leur activité un champ plus vaste qu'il s'agit
d'exploiter au profit de la science • .!\lais il n'a pas été
possible aux professeurs de notre Faculté de trouver, a.u milieu
des embarras d'une organisation' nouvollè, Je calme et le temps
indispensables pour de nombt·eux travaux. Toutefois, l'année qui
vient de s'écouler n'a pas été entièrement stérile snus ce rapport.
l\1. le professeur Nicklés, qui continue, dans le Journal de
pharmacie et de chimie, la revue des tra\aux chimi(tues puuliés
à l'étranger, et dans le R.ecucil scientifirpw l<> plus important ùes
�-
24
•
Etats-Unis d'Amérique, la revue du mouverilent scientifique fran·
çais, a produit en outre quelques travaux originaux. Tels sont :
i 0 un mémoire sur l'isomorphisme des combinaisons homologues,
dans lequel il complète ses anciennes observations sur Je même
sujet; 2° de nouvelles recherches sur l'aimantation, travail où il
résout par la voie de l'expérience un point théorique dt·puis longtemps en litige; 5° enfin, il a publié, dans le Bulletin de la société
d'encouragement de Pads, une nole sur les perfectionnements
nouveaux dont sont susceptibles les élect!o-aimants circulaires et
trifurqués, appareils de son invention, qui ont pris, un rang distingué dans l'arsenal scientifique, el qui sont vraisemblablement
destinés à entrer bientôt dans le domaine des
pratiques.
lU. le professeur d'histoire naturelle a mis au jour le cinquième
volume de la nouvelle Flore de France, qu'il publie avec la collaboration de l\1. le professeur Grenier, de la :Faculté des sciences
de Besançon. Ccl ouvrage, fruit de dix années de travaux, sera
prochainement complété par un sixième volume.
Les Facultés des sciences ont encore une autre mission trèsimportante à remplir·, la collation des grades de bacheli<'r, de licencié cl de docteur ès sciences. IJes deux derniers n'ont pas été
conférés cette annee par la
des sciences de Nancy. Il ne
me reste dès lors qu'à vous exposer les résultats des examens pour
le baccalauréat ès sciences el à exprimer· les impressions qu'ont
fait naître en nous ces épreuves universitaires, relativement au
degré d'instruction dont les candidats ont fait preuve, ('t aux
tllodes de préparation qu'ils emploient.
Trois sessions d'examens ont en lieu depuis la fondation de la
:Fâcullé. Elles ont présenté le nombre assez considérable de 215
candidats. Parmi eux, H8 ont été ajournés, el 9ï ont été définitivement admis : 84 âvec la mention
bien; 10 avec la
mention bien el 5 seulement ont été jugés dignes du grade avec
la nole très-bien. Il est facile de juger par cet exposé statistique,
que, si l'on excepte un petit nombre d'élcves qui ont fait preuve
de connaissances solides et étendues, le plus grand nombre de
ceux qui ont obtenu Je diplôme, n'ont atteint que bien juste la
limite d'instruction nécessaire pour ne pas échouer. II résulte
�ègalemenl des épreuves subies, cl surtout des ,··prcu,·es
les plus probantes de toutes, qu'un certain nombre de candidats
se IJrésentenl à l'examen, sans avoir terminé leurs études classi1111es. L'impatience des jeunes gens, à
tm peu plus tôl
à la discipline du collége, explique cette tendance fâcheuse, qui
porte une partie d'entre eux â abandonner le cours de leurs études,
précisément alors qu'elles deviendraient pour eux le plus fructueuses, el cela dans l'espoir, presque toujours déçu, d'atteindre
Je but désiré au moyen d'une préparation purement artificielle, ù
laquelle sc prête hien peu aujourd'hui la nature des épreuves.
La Faculté ëroit être restée dans de justes limites relativement
à ses appréciations; elle n'a montré ni une sévérité décourageanlt',
ni une indulgence regrettable-; mais eloie croit rendre un véritable
service aux candidats, qui abordent l'examen sans préparation
suffisante, en ajournant pour eux la déli\Tance d'un diplôme qui
doit être la récompense d'une instruction péniblement acquise.
Jaloux de réparer un premier échec, la plupart de ces
malheureux pa1· trop de précipitation, comprennent enfin qu'un
travail assidu peul seul les conduire au résultat
ambitionnent; de nouveaux efforts non-seulement leur permellcnt d'y
arriver, mais ce
de connaissancl's, qui
n'eussent jamais meublé leur intelligence, qui les aideront à parcourir avec distinction la carriëre qu'ils doivent embrasser, c'est
aux justes el paternelles exigences de la l•'acultë qu'ils en seront
redev:;hiPs.
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
GODRON, Dominique-Alexandre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
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Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
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-
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Text
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ACADÉl\IIE nE NANCY.
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L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
��llAPPORT
DE
M. CH. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTE DES LETTHES.
.i\loNSIEUR LE llECTEUII,
JU ESSJ RL'IIS 1
Voilà un an que nous nous présentions pour la première fois
devant vous, pour inaugurer, ou plutôt renouveler en celle ville
un enseignement, que jadis elle avait possédé, et qu'elle réclamait
comme
héritage. Nous arrivions ici heureux et confiants. La
persévérance, avec laquelle la noble cité avait revendiqué sa
Faculté, nous témoignait assez qu'elle était une de ces villes, rares
aujourd'hui, où la religion des arts comptait encore de nombreux
fidel cs. La vive sympathie, qui éclata il au toUl' de nous, encourageait
encore toutes nos espérances. Je savais, du reste, quel concours
je pouvais attendre de ces jeunes maUres, que la •Grèce avait déjà
réunis jadis avec moi dans une communauté d'études et d'amitié,
et que le lUinistre daignait réunir ici de nouveau dans une œuvre
commune, pour faire de ceUe Faculté, entre toutes, comme une colonie Athénienne. Dans de telles conditions, la tâche devenait bien
facile, et le succès de notre institution naissante semblait assuré.
L'événement, 1\lessieurs, n'a pas trompé notre attente; ct c'est
une douce tâche pour moi, de venir vous rendre compte du résultat de notre première année. Je commence par en remercier,
aYec nos autorités municipales, le chef de celle académie, dans
�28
lequel nous avons trouvé un appui si cordial, el un zèle si vif polir
lout ce qui pouvait contribuer au succès de notre cnsèignement.
Grâces aussi soient rendues à l'élite de notre population, si cmpressée à suivre nos cours. l\lagistrals éminrnls, ou maîtres de
noire barreau, jaloux de lt'•moigner 'flinsi aux le lires qui les ont
formés leur pieuse gratitude, et d'instruire pa1· cet·exemplc lt>s
jeunes gens qui les doivent suivre dans la cat'l'ière; membres du
clergé, pmfesseurs, médecins ; ou encore, hommes de loisir, heureux de retremper cl d'entretenir ici les souvenirs de lem slutlieuse jeunesse, nous avons vu se presser autour de nos chaires
tout ce que celle ville compte de personnes distinguées. Les jeunes
gens aussi y sont venus, mais pas encore en assez grand nombre,
ni avec assez d'assitluilé. C'est :1 eux erpendanl que ees cours
sont surtout
tUais il semble que les uns ne soient pas
assez avancés dans l'élude des lellres, pour en sen! ir le prix; ct
11ue d'autres, apnl pris l'habilude de n'étudier qu'en n1e d'un
diplôme, jugent inulile toul ce qui ne conduit pas directement :\
un examen. Cependant il en resle du moins plusieurs parmi eux,
qui croient encore à la vertu des lettres, et ne consentent point a
mesurer la valeur des choses, selon le profit seulement, ou les
jouissances qu'ils en retireront.
lUuis surtout, nous nous félicitons d'avoir admis les femmes à nos
cours.
en effel, qu'on leur donne aujonrd'hui, les
prépam souvent, tout aussi hien que les hommes, à cel enseignement supérieur; et leur naiure les rend plus propres au culle désintéressé el aux pures jouissances des m·ls. Aujourd'hui mêmr,
que la destinée de l'homme le met de plus en plus aux prises avec
la vic positive .eJ. les intérêts matériels, ne semble-t-il pas que cc
soit la vocation particulière de la femme, de veiller au trésor des
intérNs mot·aux, d'entretenir dans Je monde to'utes les
traditions, les .enthousiasmes sacrés, de conserver enfin tout ce qui
fait la poésie de la vie, et de relever par intervalles le front de
l'homme courbé su1· les choses de la terre vers les choses du ciel?
Ne son l-ee pas les femmes déja, qui, le 1 plus souvent, gardent :\
notre foyer la tradition de la foi el la pratique religieuse? A ell!'s
aussi d'.r entretenir le goùl de la
et de l'art. 'fant qu'elles
se montreront ainsi jalouses de eultin•r leur espril et leur âme, ne
�2!)
. désespérons point de l'avenir, et ne craignons point d'être
par les. instincts du matérialisme. Car cc sont les femmes qui
font l'esprit des g-t)nérations; c'est sm· leur giron que les hommes
se fùrment.
France surtout, leur influence sur les mœurs publiques t\clate de la f;u;on la plus sensible aux diverses époques
de notre histoire. Au moyen
ce sont les femmes qui adoucissent la brutalité de la vic guerrière, ct la font tournet· en générosité chevaleresque; ce sont elles plus lard, qui, du milieu <les
mœurs violentes el conompues du xv1• siècle, font sortir la socia,;
ct polie du xvn•. Aujourd'hui encore notre siècle semble
rcrnellre en leurs mains le dépôt sacré de ses croyances murales cl
de ses sentiments les plus généreux. Aussi sommes-nous heureux
de les voir, avec cc noble instin_ct de leur rôle, sc presser à nos
leçons, et de leur en témoigner bautemcnf notre reconnaissance.
Sans abaisset· pour cela notre enseignement, nous avons cherché
:\ l'accommoder cependant à ccl auditoire formé d'éléments si divers; et tandis que nous réservions pour un pc til nombre d'adeptes
les questions
les recherches de la science, les étudl'S d
les discussions des textes, dont nous faisions l'objet de nos conlërences particulières, nous écartions de nos grandes leçons, professi)CS devant un public plus
l'appareil hérissé de
!;érudition, pour nous attacher de préférence aux considérations
morales qui ressortaient de nos études. Nous cherchions sm·tout ù
faire comprendre el aimer tout cu qu'ont pensé, senti ou fait avant
nous les grandes àme;, fJUi onllaissé un long ·souvenit· parmi les
hommes; à nous associer par une ardente sympathie à leurs actions
ou aux œ'ltvres de leur génie; et jamais nous ne nous laissions ravir à cet enthousiasme des belles choses, à. l'admiration d'une
grande pensée ou d'une héroïque vertu, sans rencontrer dans
lous les cœurs un genéreux écho qui nous répondait.
Quelques mots, :\Iessicnrs, sut· chacun de nos cours.
Philosophie.- lU. Lévèque, nommé pmfesscu.t· de la chaire de
philosophie, nous était enlevé, vous le savez, avant d'avoir pu
même faire entendre sa voix au milieu 'de nous. I•at·is nous eu viait
son lal!'nl; ct c'est sur cc grand thèàlre,qu'il soutient aujourd'hui
avec éclat l'honneur de notre .Faculté. Mais le :\linistn•, dans sa
�-
30
prédilection particulière pour notre ·ville, ne pouvait le remplacer
plus dignement, qu'en nous envoyant lU. Lemoinc, dont le mérite
a été si bien apprécié ici. Esprit aussi sagace que sût· el mesuré, il
a étudié cette année les rapports si mystérieux et si complexes dn
physique et du moral dans la nature de l'homme, et louché en
passant à tous ces merveilleux problèmes, que ce sujet a offerts a
l'ardente curiosité de notre temps. Son excellent ouvrage sur les
Phénomènes du sommeil, couronné par l'Académie des sciences
morales ct politiques, le préparait parfaitement à ces délicates
•
1'echerches. Tout·es ces questions qui tiennent à la fois de la psychologie et de la physiologie, et qui peuvent se résumer Ioules en
un problème unique: l'union elle commerce de l'âme ct du corps,
ont été éclairées de toute la lumière que l'esprit humain peut apporter au milieu de ces mystères. ·si, en effet, le comment de celle
union nous échappe, à jamais dérobé à notre curiosi lé par la
divine Providenc:-, le fait lui·même ct sa raison nous sont presque
toujours faciles à découvrir; parce que les desseins de Dieu sur
l'homme ne sont pas mystérieux comme ses voies, cl que nous
avions besoin, pour gouverner en harmonie les deux substances
qui composent notre nature, de connahre la destinée de chacune,
et leurs relations habituelles. Toul le monde a pu apprécier, dans
ces délicates questions, avec quelle discrète sagesse le jeune pro:..
fesseur a su démêler et déterminer nettement, au milieu des phé- ·
nomènes les plus complexes, l'influence réciproque que l'Ame et le
corps exercent l'un sur l'autre. En réfutant sans cesse le matérialisme
qui soumet l'esprit à l'action toute-puissante des organes, il a
stgnalé aussi les efl·em·s de. ce spiritualisme excessif, qui, tout au
contraire, rabaisse outre mesure le corps organisé, prétend le réduire à n'être plus qu'un instrument docile de la volonté, ou
mème n'y voit plus qu'noe prison incommode, dont l'âme doit
s'efforcer sans cesse de se dégager contre le vœu manifeste de la
nature.
Le règlement•de nos études exige que le professeur prenne la
matière de ses leçons de deuxième année dans la l\Iorale ·ou la
Théodicée. l\1. Lemoine a êhoisi, pour sujet du cours qui va s'ouvrir, le Devoir ou l'Obligation morale. Après avoir recherché
'luelles sont les conditions de toute :\loralc, démontré l'existence
�;)1
du Libre-arbilre, qui en est le fondement, ct étudié sa nature, il
examinera successivement les divers systemes de morale, qui altèrent l'idée du devoir, soit en laissant dans l'ombre les obligations
des hommes, pour exalter leurs droits, soit que confondant l'idée du
bien avec celle du bonbc!ur, ils nous proposent celui-ci comme le
but unique de nos désirs et de nos actions. Il terminera ce cours
par une étude des principaux devoirs; dans lesquels se décompose
J'obligation du bien. Nous verrons rétablies enfin dans leur jour
véritable toutes ces questions de la morale sociale et particulière,
qui ont été si obscurcies de notre temps par les folles utopies des
rêveurs. Nul ne saurait avec plus d'autorité que J\1. Lemoine, revendiquei· ici les droits du bon sens, de la vérité et de la justice,
el rendre à la destinée de l'homme son vrai sens, en lui rendant
ses imm orteil es esperances.
Histoire. - lU. Lacroix a inauguré son elljj:)ignement l'an dernier, en vous presentant un tableau géncral de l'histoire romaine,
<iepuis les obscures origines de la cité de Romulus, jusqu'au momen!, où elle devient la capitale du monde ancien, c'est-à-dire,
jusqu'à l'établissement du gouvernement imperial. Aprës avoir
sui\'i d'abord celte nation prédestinée dans les patientes conquêtes,
par lesquelles elle assujettissait à sa politique toutes les belliqueuses populations de l'Italie, il nous l'a montrée bientôt s'élançant au-delü des mers avec une aveugle mais irrésistible foi dans
·sa destinée; et aussi rapide que le vol de l'aigle, étendant sa domination des Pyrénées au Caucase, et des Balkans a l'Atlas; embrassant ainsi, en moins de deux siècles, toul ce vaste bassin de la
1\léditerranée, qui est resté depuis le centre du monde civilise. En
nulme Lemps qu'il retraçait ces guerres gigantesques, le professeur
étudiait les mœurs et
caractère du peuple Romain, les ressorts
de sa constitution politique el le developpement de sa vic sociale.
Il nous montrait surtout (spectacle instructif pour nous) les révolutions intérieures produites par l'altération des mœurs antiques,
l'abaissement des courages, l'ambition ardente des uns, chez les
a.utres, la soif effrénée des jouissances. Nous avons vu ainsi la
société romaine se désorganiser au milieu des factions; les citoyens
armés contre les citoyens, l'Ha lie contre Rome, les provinces contre
�i>2
la dté, les esc! a ves contre lous; ct après la plus ot·agcusc anat·chic,
cc peuple épuisé renoncer à sa vieille liberté, pour se reposer :\
l'abri du pouvoir impérial. Le souvenir des troubles politiqut!S;
dont nous avons été témoins, animait ces scènes de l'histoire an·
cicnne (J'un in!érèl·nouve:w. i\Iais le professeur, en en faisant res·
sortir les graves enseignements, nous montrai Lia supériorité qu'ont
les nations modemes, filles dit Christianisme, sut· la Rome pa yenne
pour résister aux décadences ; il semble en effet que les nations
modernes partidpenl des deslinée_s immortelles du
qui est 1\\me de notre civilisation. Cette année, le Professeur, nous
transportant sur un autre théàtt·c, en pleine histoire modernt>, nous
racontera les découvertes ct les établissements des Européens en
Asie depuis le xv• siècle. Jusqu'alors l'Asie était dememéPpeuples de l'Occident un monde à part, enseveli dans unB mystérieuse obscurité. Mais voilà qu'au début des lemps modernes, les
barriércs
\'OÏe!' sont ouvertes, les Européens entreprennent en Orient cc que jadis nome a fait en Occident; ct p:u:
la navigation, la gu cne, la science, le commct·ce, la religion, enta·
mrnt de toutes parts ce ,·ieux monde immobile, qui finira pat·cèdet·
à leurs efforts el subir leur ascendant : transformation infaillibh•,
que verra J'a,·enir, el donl le lemps est marqué dans les desseins
Ùè
qui a réglé les irrésistibles progrès de la civilisation. Le
I>rofesseur déveluppc1·a
phases de celte grande histoire, si mal
connue ct si intéressante; il nous montrera d'abord les
une poignée d'hommes héroïques jusqu'à
s'ouvrant la \'Oie
dt>s ludes par dela le cap des Tempêtes, ct se créant un empire
maritime .de quatre· mille lil•ucs de cMes, depuis la Guinée jusctu'à
1\larao. Puis nous verrons bientôt les Ilollandais, à forc·e d'industrie, de patience el de ténacité, dérober aux Portugais les bénéfices du commerce de l'Asie. Rien tôt cn(\n, l'émulation gagnant
nussi les autres peuples, la }'rance cl l'Angictcrre s'élanceront à
leur tour dans la voie des entreprises commerciales, ct y prendront
le premier rang, qu'elles ne tarderont pas à sc disputer les armes
à la main, sur loülcs les mers ct sm· tous les continents, dans les
grandl!s guerres du X\'111° cl du x1x• siécle. Au milieu de ces rivalilL>t;
d'intérêts et de ces luttes lointaines, le professeur reposera par
ler\'alles notre esprit sur le tableau des mœurs ct des institutions
�_,..
i)i)
rclil)>ieuses et S(}Ciales de ces vieilles contrées de l'Asie, dont nos
.
aventuriers Européens nous ont ouvt>rt l'accès : il nous fera connaltre surtout l'Inde, la Chine, le Japon, cl Ioules les grandes
nations de l'Orient, avant qu'elles ne· soient transformées par la
civilisation Occidentale. li retracera en mètne temps les travaux
apostoliques des héroïques missionnaires, envoyés à la conquête
spirituelle de ces races idolàfres, et nous
-combien la
France pE'ul aussi s'enorgueillir de ces armées de la foi, si ardentes
à aller au loin fonder les colonies du royaume de Dieu. Ce simple
sommaire vous fait entrevoir, lUessieurs, tout l'intérêt de ce cours.
Lt!S
qui se développeront sous vos y<'ux, sont encore
aujourd'hui en voie d'accomplissement; el peut-êll·e que l'histoire
du passé pourra vous faire présager plus
ici les secrets
de l'avenir.
•
LiÙératureancicnne. -Nuire jeune savant Professeur a corn·
menré son cours l'an dernier, t>n nous transportant au cœur de la
Grèce héroïqut•, qu'il connail si bien, et en nous rendant le vieil
Uomère dans toute la fraîcheur et l'édat de ses peintures. C'était
plaisir de lui voir retrouver par intervalles dans la Grèce moderne
la Grèce des anciens jours, ou
avec celle ér·udition cur:Pn,;e l'l inspirée, qui est comme un héritage de sa famille, se jeter
parfois vers l'lndt•, en interroger les li nes sacrés ou les poëmes
hérpïqucs, el comparer le Ramayana avec l'lliade. - Dans ses
études sur Pindare et sur la tragédie Grecque, même curiosité
originale et piquante; on croyait lire pour la première fois ces
de la lU use antiquP, ainsi interprétés;
ont apparu, Eschyle, dans la grandeur mystérieuse de son drame
sacerdotal ou guerrier,
ave-c sa tragédie sereine et harmonieuse, où l'homme se montre dans Ioule •Ja mélancolique
grandeur de
destinée, Euripide enfin, le poële de la passion et
des larmes. Tous les artistes contemporains ont été appelés par
Bu rn ouf à illustrer ses leçons; Phidias a commenté
el Lysippe, Euripide. Celte année, le
va passer à l'étud'L..._.
de la prose Grecque. Il s'atiache1·a d'abord aux ouvrages
riques. L'histoire épique d'HérodotP, Je tableau si dramati<f'te'âr1!l . >, ·· ·
fois el si. profondément
que 'fhucydides (ri'Qus: a
·'
\ .,
:<,.,'
3
�-
;)4
laissé de la guerre du Peloponèse, les romanesques récits de
Xénophon seront l'objet de plusieurs leçons. 11 traitera ensuite de
)'éloquence Athénienne, dont Périclès le premier fait un art rival de
)a poésie; el après avoir montré en quoi les travaux dcs rhéteurs
ont servi aux progrès de cet art oratoire, il arrivera enlîn à nous
retracer la lulle immot·lellc de Dèmoslhénes contre Philippe ct
contre Eschin-e, et à étudier les
tl'éloqt;ence que nous
en avons conservés.
s'atlachant 3:ux écrits des philosophes,
r.onsidérés,surtout comme écrivains ét comme artistes, il y cherchera
l'expression suprême du génie de la (;rècc. Platon dominera entre
tous, Platon qui a lrailt! de la métaphJsique en poële; ct a esquissé
cu artiste inspiré la théorie des arts. Ce cours ne peut manque•· de
ramenet• autour de la chaire du jeune professeur, cet auditoire
nombreux, qoi, grâce à ses spirituelles leçons, a pris tout d'abord
un si vifintérêt à la charmante jeunesse de)a Grèce.
Littà·ature française. Nous avons, en une première année,
esquissé Je tableau de notre lilléralure au moyen àgc; et nous
avons vu qu'à celle époque Mjà la :France n'était pas seulement
la première dans les entreprises guerrières, mais qu'elle marchait
à la tète du mouvement intellectuel, ct menait le chœur des nations dans les voies de la civilisation modèrne. Du xt• au x me siôclc,
l'essor généreux de l'esprit national, qui enfanta les Croisades,
enllamma en même temps l'imagination poétique : épopées, poésies lyriques, fabliaux éclatent à l'envi. Dans le même temps I'Univer;;ité de }laris devient le centre des lumières ; Abélard ct saint
Thomas s'y distinguent enll·e lous. Mais celle splendeur de la
}'rance ne tarda pas à s'obscurcir et à s'éteindre au milieu des
disputes des écoles, et sous les ruines .accumulées i!u XIV" et du
xve siècles; époque néfaste, où l'on dirait que la patrie toute entit!re va périr. Nous nous sommes arrêtés à ces temps de sombre
décadence.
cette fin d'un monde sera l'aurore d'un monde
nouveau. De ces ruines du moyen âge, le monde moderne va
sortÎI·. Nous touchons à la renaissance. C'est ici qllc nous reprendrons, celte année, l'histoire de l'esprit français. Après l'avoir vu
reparaître avec une vigueur nouvelle sous Charles YH et Louis xi,
DOUS apprécierons J'influence, qu'ont exercée SUl' SOn développe-
�... l'
i),)
-
ment, les arts el la littérature de l'Italie soudain otwerle à notre
curiosité par les armes victorieuses de CLârlcs nu cl de Louis
xu, les chefs-d'œuvre de l'antiquité remis en lumière par une
éru<lition passionnée, el surtout la réforme prolcstanlc, qui rompt •.
Je scf'an de .la langue sacrée, livre les disputes de la théologie au
vulgaire, et provoque les libres f('Cbcrches de la philosophie.
Tant de causes réunies ont remué l'esprit humain dans ses profùndcurs. La Franc-e sm·toul t'n sera longuement agifét>, cette
nation centrale, destinée â senir de lien entre Ioules les races,
et à réconcilier lant d'éléments opposés. Ce sera d'abord une
crise tumul!ucuse, où l'on dirait que la patrie va perdre les traditions de son génie*' national, de sa langue littéraire -et de sa foi.
])lais, après avoir été comme
par l'antiquité, ct troublée par les systèmes des novateurs, nous la verrons retrouver
peu à peu son
s'assimiler avec une puissante fécondité ces
éléments divers dépos:;s !'nr son sol par la tempête; ct
enHn sous Henri IV et Richelieu, et comme rentrant en posses8ion
d'elle-mènw, réunir en un harmonieux concert, avec la•lraùition
,.Ju·étienne, l'héritage retrouvé de la civilisation ani iquc, pour enfanter fe siècle merveilleux de Louis xtv.
Littérature étrangère. lU. lUézièrés a inaugur<\ celte chaire,
en nous faisant le tableau des destinées de la
Italienne depuis Dante jusqu'à la fin du x nu• siècle. Il elevait commencer par
l'Italie, puisque c'est dans celte patrie prédestinée des arts, (jiiC
le moyen :\ge a produit dans la poésie son œuvre la plus parfaile,
ct que la renaissance a jeté sa plus vive splendeur. Après Dante,
Pétrarque, Le 'fasse, l'Arioste ont été tour :i tour l'objet d'une
-élude particulière. Le professeur se plaisait à s'arnîlcr sur cetlc
incomparable de r!talie, pour esquissrr t>nsuitc en traits
plus r:tpides la décadence qui a succédé si vile à lant d'éclat. Cette année, il va quitter cc pays des arts et du soleil, pour étudier
snus les brumes du nord une autre poésie, âpre comme le climat,
<'l :nélancolique comme le ciel où elle est ;u!e. C'est au fond de
l'Angleterre même et de
que 1\i. Mézières a voulu relire
les ouvrages dont il nons doit pm·lE>r. Dt'•jà pour le gnidct· dans
ers études
il trotf'rait 11!1 maitre cxeellent dans son père,
�;)()
qui a publié sur l'histoire de la littérature anglaise un livre juste·
tilent estimé. Les pi·emiers développements de la poésie en Angleterre ne l'anêteront pas longtemps. Il a bâte d'arrivrr au grand
!'iècle d'Elisabeth ct de Jacques I, et en particulitw au théâtre de
ShakspParP 1 qu'il faut admirer davantage, ù mesure qu'on Je comprend mieux. De là, il suivra les !etires anglaises dans l1•ur tramformation étjuivoque el leur lente décadénce, au milieu de laquelle
l'œuvre de l\lillon apparaît solitaire, sans· précédents, sans influence. Car la splendeur de la littérature anglaise au temps de la
reine Anne ne sera qu'un pâle n•flet de noire lilléralure française
au x vue siècle. C'est le génie dassique qui irendra possession
l'Angleterre ; el Dryden, Pope, Thomson, Gray el Addison ne
seront que des disciples plus ou moins ingénieux de Boileau.
Nous srrons fiers de voir, lUessieurs, l'ascendant que prend alors
l'esprit de la
sur toute )'_Europe, ct le triomphe des lelln's
françaises nous consolera des revrrs de nos armrs. En revanche
au x \·me sièdr, c'est la France qui resst•nlira l'influence de l'esprit
pbilosoJfhique qui souffle de l'autre côté de la i\lanche. Car telle
est l'histoire de toutes les litlét·atures modern!'s. Originales d'abord_ dans leur essor solitaire, elles ne lardent pas, en dépit des
frontières, à subir l'action de l'esprit françai,., et à réagir sur lui
à leur tom·, pour ne plus former qu'une littérature unique, européenne, dont la France demeure le principal foyer, absorbant,
transformant les productions diverses d<'s autn•s peup!Ps selon son
génit>, el lt>s imposant ensuite au mondP, romme s'il fallait que
toute prnsée eùt ·passé par sa bouchr, pour être arceplée du genre
humain.
Quelque sommaire, llessieurs, que soit crl exposé des Cours
qui ont été professés l'an dt>rnier dans notre Facultè, el des sujets
que nous nous proposons de trailt'r celte année, cria suffit pour
vous faire connaltre l'espril qui nous anime lous. 'Nous nous at'lacbons de prMérence (ainsi que je le disais plus baul) au côlè
moral des ètudes littéraires; en nous appuyant, autant que nous
le pouvons, sur une érudition solide el scrupuleuse, nous épargnons le plus souvent d'épineuses controverses à un public français,
qui n'a pas la docle patience d{• l'Ailemagn(', pour arrêter surtout
ses regards, sur les spectarles de l'his'l"oirr, d'où Con peut 'rirrr de
�57
grands enseignements, ou sur les œuvres artistiques et littéraires,
qui élèvent l'âme cl fortifient le cœur. A nos yeux, en effet, l'endes lellres doit être une surie d'entretien avec ces
"énies pri
fl qui il a été donné entre lous, d'entrevoir et
b
•
,.
J'exprimer dans leur beauté idéale les sentiments el les pensées,
qui funl comme la plus pure
de la nalure.humaine. Dans
ce noble commerce, l'âme s'élève au dessus des mesquines pensées de la vie joumalière, elle aime à respirer l'air plus pur de.
ce monde idéal, auquel nous aspirons, el qui n'existe nulle part
la terre, bien qu'il semble que nous en gardions l'image gravée
Jans nos
comme si uous l'avions vue quelque part; elle
plail à y retrouver lPs marques de sa divine origine, à se con-
SI\
templer, à se reconnailre dans sa beauté première;
u'en redescend jamais, qu'agrandie el meilleure. Voil<i, 1\lessieurs, comme
nous entendons l'étude des lettres. Est-ce ainsi que vous comprenPz
vous-nH\mes leur mission P La vive
qui accueille nos
paroles, nous le témoigne assez hanlernrnl. - Nous sommes assurés
de
de la sorte aux inlPntions du Gouvememenl de l'Empereur, qui, en multipliant les Ji'acùllés des lellrcs,
et l'Il donnaul à leur euseignement une impulsion nouvelle, a
montré, qu'il n'était pas moins jaloux des intérêts moraux, que
d1; la prospérité matérielle dè la pat• ie. L'Empereur veut que les
lettres et les arts concourent avec la religion à élever nos âmes,
l'l à balancer cet e>prit trop exclusif ù'industi"Ïalisme, qui menace
d'absorber notre siècle. Aussi, voyez; toute cité qui semble mieux
disposée par sou caractère libéral a seconder ces vues généreuses,
peut compter sur la faveur particulière de l'Etat. Quelle ville,
à ce titre a étè traitée avec plus de prédilection que la
nùlre? el ces bienfaits, nous le savons, sont le gage de bieufails
nouveaux.
La bienveillance toute spéciale, dont la :Faculté des lellres u';t
cessé d'ètre l'objet de la part du Ministre de l'Înstruction publique,
nous a encouragés nous-mémes à beaucoup attendre, à beauco11p
demander. Un de nos rêves serait de voi1· se former, auprès de
notre Faculté, une collection d'objets d'art el d'archéologie, antiques moulés, médailles, dessins, gravures, dont nous nous st•rvirions dans nos let:ons, comme font nos collégurs de la Faculté
�38
des sciences avec leurs collections d'histoire naturelle. En maintes
circonstances, ce commentaire des yeux manque à nos explica·
lions : car tous les arts se tiennent, comme toutes les
sont
sœurs; et souvent un bas-relief moulé de l'antique serait l'interprétation la plus éloquente de Pindare et de Sophocle. - Nous
savons que la tentative est nouvelle; mais est-elle d'une exécution
si difficile? Les
de l'Etal regorgent_ de richesses non em.;.
ployées : il faut que ces trésors sortent enfin des tombeaux, où ils
sont ensevelis, pour servir à l'enseignement; il faut que ces objets,
jusqu'à présent muets, qui ont tant de choses à nous apprendre,
trouvent enfin une voix pour nous parler. C'est autour de nos
chaires que ces collections doivent être placées. Le lUinistre de
I'Instructiop publique a daigné prendre notre désit· en considération. Quand viendra l'heure de l'accomplir? nous ne savons. !\lais
nous nous reposons avec confiance sur la bonne volonté d'un lUinistre, qui nous a déjà donné tant de mat·qucs d'intérêt, et qui
lui· même, comme professeur ct écl'ivaiu, a montré avec tant d'é·
clat, combien _la litlét·ature peut s'éclairer du rapprochement des
autres arts.
Assez, 1Uessieurs, sur ce point. L'enseignement, vous le savez,
n'est qu'une partie de notre tâche. Nous sommes chargés en outre
de maintenir le niveau des études classiques par des examens, qui
en sont le couronnement.
Aucun candidat ne s'est présenté encore devant nous aux épreuves ùu Doctorat : mais nous savons que plusieurs préparent des
tilèscs sur d'importants sujets.
l . a Faculté a tenu une session pour la Licence èsJettres, à la fin
tle juillet. Onze candidats s'y sont présentés, appartenant pour la
plupart aux lycées et collèges de cette ·Académie. 'frois d'entre
eu;;. ont étô admis. Nous aurions pu souhaiter chez eux des conJlaissanccs littéraires ,Plus étendues, plus d'art dans la composition,
plus d'aisance à écrire en latin. l\Iais l'ensemble de leurs épreuves
à montré, avec une préparation consciencieuse, une vocation vraie
au professorat; et la J.t'aculté a été heureuse de les recommander,
avec une entière confiance, à toul l'intérêt du chef do celle Académie. Elle souhaite que Jeur succés encourage à se présenter,
en plus gt·and nombre encore, à cet examen, les maîtres répéti.:.
�39
teurs de nos lycéPs. Le l\Iinislre, qui s'occupe, avec la plus vive
sollicitude, d'élever et d'honorer leur position, et de leur ouvrii·
les voies à un avancement assuré, leur a, dans ce but, imposé
Jlobligation d'obtenir ce grade de licencié dans un temps déterminé;
et déjà aup_aravant, pour leut• en faciliter l'accès, il avait organise
dans les lycées, des conférences préparatoires. Voilà que récemment encore il a invité les professeurs des Facul!és à se charger
de cet enseignement spécial. Nous souhaitons, quant à nous, que
les jeunes maîtres, que cette mesure inléresse le plus, l'accueillent
avec la même ardeur flue nous, ct en sachent profiter. Ils nous
trouveront tous également disposés à les seconder de tout nolro
cœur dans les labeurs de la p.réparation, comme au jour de l'épreuve. illais nous ne pouvons rien sans eux, et il faut que
leur bonne volonté vienne en aide à la nôtre.
J'arrive enfin au Baccalauréat ès-le lires. Cent un candidats. sc
sont présentés à cet examen, dans les trois sessions qui ont eu lieu
en décembre, avril ct août : 54 ont été admis, et 47 ajournés.
Parmi ces derniers; le plus grand nombre a échoué dans les compositions; car, quatorze seulemcnl, de ceux que nous avions admis aux épreuves orales, y ont succombé. Les heureux ont été en
proportion plus grande à la session d'août, qu'aux a.ulres époques
de l'année. C'est qu'aussi à cc moment nos colléges nous envoient
l'élite de leurs élèves, tandis <Ju'aux autz·cs sessions, ce sont le plus
souvent des vaincus, qui viennent de nouveau tenter la fortune.
Faut-il ajouter cependant, .Messieurs, que, même dans cette session
meilleuf!C, nous avons été 'généralement surpi'Îs de la médiocrité
des compositions P peu d'imagination et d'esprit, peu de réflexion
même ou de sentiment, surtout quand il s'agissait d'en avoir en
latin. Il faut que cette partie de l'examen, de beaucoup la plus
importante, se relève. Voilà en effet l'épreuve ,·éritable à nos
yeux. On peut, à l'examen oral, réparer des études manquées
par une préparation artificie1le de quelques·mois ; la composition
latine ou française prouve seule, avec la version, une vraie éducation classique. Que les élèves de nos collèges renoncent donc
désormais au manuel, pour ne plus songer qu'à suivre leurs classes avec profit, qu'ils étudient par goût et cul'iosité, pour la joie
· ùe savoir, ct non pour satisfaire au programme, ct en vue des
�40
fourches caudines du baccalauréat; qu'ils ne craignent pas de se
laisser ravir 'dans leurs lecturés aux charmes de la poésie, aux
entraînements de l'éloquence, aux granùs problèmes agités par la
philosophie; qu'ils apprennent à écrire dans le commerce assidu
des grands modèles ; qu'ils oublieill l'examen : c'est le meilleur
moyen de préparer; qu'ils songent à orner leur esprit, au lieu de
charger leur mémoire : qu'ils lisent les quelques chefs-d'œuvre
proposés â leur étude, au lieu d'en apprendre par cœur de stériles
analyses, qu'ils ont oubliées le lendemain ; el que nos classes
d'humanités, où l'intdligence devrait grandir librement dans le
noble commerce des lettres, ne ressemblent plus à des manufactures, où l'on dresse mécaniquement des esprits pour l'examen. Il
ne dépendra pas de
que le baccalauréat, qui a été souvent
études, n'en redevienne la sanction véritable.
le fléau des
Nm•s voulons chaque année en relever le niveau, à mesure que se
relevera le niveau de l'éducation classique. Nous sommes sûrs de
répondre ainsi, par une sévérité discrète cl mrsurt\e, aux vues du
sage
qui, en imposant désormais le ba cc a lauréat ès lettres
â un nombre plus reslrei nt de carrières, et en l'environnant d'épreuves plus sérieuses, a voulu en écarter les aventuriers, el en
faire la solide-garantie de consciencieuses études. Nous ne doutons
pas non plus de l'assentiment de tous les professeurs de nos eolléges, qui protestent, au nom du culte désintéressé des lettres,contre
les tendances de leurs élèves, f'l qui sont humiliés d'avoir à rivaliser dans leurs classes avec les manuels.
Pardonnez-moi, Messieurs, ce long exposé. l\Iais nous tommes
11ouveaux encore; et nous avons besoin de faire connallre el nos
travaux, et l'esprit qui nous anime. -Voilà le fruit de notre pte·
llliôrc année. Si le résultat nous laisse encore beaucoup à désirer,
nous sommes du moins des ouvriers aussi patients que zélés; et
nous ne doutons pas que l'œuvre commencée ne s'améliore avec le
temps. Nous savons combien nous pouvons compter, d'ailleurs,
pour seconder nos l'fforts, sur votre bienveillant appui, sur la sollicitude de toutes les autorités de cette ville, sur le concours des
maUres de nos lycées et de nos collèges. Nous profiterons nousmêmes de notre expérience parmi vous, pour rendre notre enseignement aussi salutaire que nous le pourrons:\ la jeunesse de ce
p<iys.
.
�-
41
C'est ainsi qu'alljourd'bui, que le Gouvernement, pour. accommoder de plus en plus l'instruction publique aux besoins du siècle,
institùe en certaines villes une École des sciences appliquées;
er, toujours soucieux du rôle que les lettres doivent conserver
4Jans toute éducation libérale el vraiment française, a fait à la littérature et à l'histoire une grande place dans le programme, nous
et moi, la coopéraavons accepté avec empressement, l\1.
tion, que l\1. le RPrleur a bien voulu nous offrir dans celle œuv1·e
8
nouvelle. - Dans l"un de ces cours, les jeunes gens qui viendront
ici se préparer aux carrières industrielles, apprendront les principes généraux de l'art d'écrire, ils seront exercés à la composition,
ct par une élude raisonnée de quelques- uns de nos chefs-d'œuvre
littéraires, ils pourront apprécier ce que les maitres de la pensée
leur réservent de nobles distractions pour les heure;; de loisir, de
ressources généreuses pour les jours d'épreuve. Au cours d'histoire, ils verront se dérouler sous leurs yeux tout le passé de la
patrie. Ils apprendront que toul ne dale pas chez nous de la révolution française. La vieille J<'rance leur sera
dans sa
grandeur. Ils puiseront à ce cours le goùt e,l le respect du passé;
ils comprendront mieux leur temps, en le rattachant aux temps
qui onl précédé. Taudis qu'ils s'instruiront ailleurs dans les sciences positives en vue de professions spéciales, ils ''iendront compléter près de nous l'éducation de l'homme et du citoyen, auquel la
pairie doit confier un jour ses ihlét·êls moraux, aussi bien que les
destinées de son industrie.
C'est ainsi, 1\'lessieurs, que dans ces cours nouveaux vous nous
retrouverez, comme partout ailleurs, pénétrés de la même pensée,
à savoir que les lettres doivent servir avant tout à l'éducation
morale des hommes. Raffermir, au lendemain de nos révolutions,
les doctrines qui sont l'appui de l'ordre social, défendre les âmes
incertaines contre de décevantes utopies, restaurer toutes les nobles traditions de la France, proclamer sans cesse avec tous lt's
beaux génies, qui s'en sont fait les intet·prètes,
principes de la
morale chrétienne, exciter tous les nobles enthousiasmes et les
ù cc
de matérialisme
généreux instincts, pour les
qui dessèche les âmes, préparer les courages aux grandes actions
par l'habitude dt•s grands sentiments <•1
grandes pensées, en-
�42
tretenit· çnfin parmi nous ce culte des arts, qui est avec la gloit·e
militaire le plus noble héritage de notre génie national, tellè
:\ nos yeux, la mission de ceux qui ont l'honneur de parler â la
jeunesse, et qui comprennent la vertu des JeUres. Une telle mission, d'ailleurs, est toujours aussi facile que douce â remplir dans
notre terre de }'rance, celle patrie du bon sens, des arts, et de
l'héroïsme. Car si parfois l'esprit de la France a l'air de s'égarer â
la
de quelque chimère généreuse, ou de s'engom·dir et
de s'affaisser dans le bien-être, ne craignez tien, cet esprit immortel va bientôt se réveiller, se retrouver avec toute son antique
vertu. J'en prends à témoin ces vaillants, que la guene a trouvés
tout prêts pour ces gigantesquès batailles et ces assauts glorieux,
dont le récent souveuit· fait palpiter nos poitrines, el qui dés le
premier jour se sont montrés dignes de leurs pères vieillis dans
les combats. C'est à nous, 1\Iessieurs, les ouvriers pacifiques de la
pensée, à montrer que la France conserve toujours le trésor intact
de ses traditions religieuses, mor·ales et littéraires, comme nos
soldats lui gardent au jour du péril sa vieille renommée de vaillance et d'honneur.
�
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Charles
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
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fr
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The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/3739862b8e26ffd9ec36a02d20eccc09.pdf
967f6d05d27956d6ecb7f489102a4fea
PDF Text
Text
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�UNIVERSITÉ BfPÉRIALE.
ACADÉl\IIE nE NANCY.
SOLENNELLE DE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
>:T IlE
L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
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UAPPORT
IlE
St\IONIN DIRECTJmR DE L'ËCOLE
DE
ET DE PII.\lt.\L\CIE.
l\IoNSIEUll u: RECŒln,
l\lEssnn:ns,
Les règlements qui nous régissent, aujourd'hui, m'imposent l'obligation de vous faire connallre quelques-uns des faits qui se rapportent à la dernière année scolaire, et de réclamer votre allen lion
pour des acles sérieux dont l'austérité va contraster, d'une manière
bien tranchée, avec l'élégant rapport que vous venez d'entendre.
En écoulant ce que je yais avoir l'honneur de vous dire, vous
penserez comme moi que nous accomplissons ensemble un devoir.
Je ne puis tirer du compte rendu lu en Conseil
il y a
quelques jours, qu'un certain nombre de considérations, les autres
ne pouvant faire l'objet d'yne éommunicalion publique.
Les acles qui sc rattacbeut à toul établissement d'instruction
supérieure doivent être envisagés sous trois points de vue différents. JJirection générale, Enseignement, Finances, telles sont
les trois faces de la question prenant chacune un aspect spécial,
selon que les deux autres se modifient. Ainsi, pour parvenir sûrement au but qui doit nécessairement être alleint, sous le rapport
de l'instruction, faut-il modifier profondément certaines prévisions
�-
,u-
d'un budget, qui, à son tour, ne pou vaut se transformer· que jusqu 'a
un certain point, détermint>, en grande partit>, el limite la valeur
des moyens de l'instruction proprement dite.
Quant à la direction dont certaines formes doivent être immuables sous Je rappor·t de la discipline, en altribuarlt a ce mot
le sens le plus moral
le plus élevé, elle varie encore, suivant
que des législations successives viennent élargir les horizons et
révéler les voies nouvelles ou les élèves doivent s'engager.
li n'est peul-être pas d'établissement qui ail présenté comme
l'École de médecine de Nancy, dans un laps de temps très- court,
conséquences les plus nombreuses et les plus variées de la
théorie que je viens de formuler.
L'École de Nancy, déjà plusieurs fois modifiée comme école se-·
1:ondaire, de 1822 à 1815, a dû, comme école préparatoire, chercher dans plusieurs sens le bien que la législation du 13 octobre
t 840 l'avait chargée de réaliser. Le mouvement intellectuel qui,
en améliorant tout .ce <JUi touchait aux intérêts de
appelait
par cela même de nouvelles !fansformati.ons officielles, peut, lUessieurs, être traduit par un chiffre, et l'œuvre de tous vous sera
démontrée, en vous faisant connaître que sur les 59 asS\!mblées
que j'ai eu l'honneur de
comme Directeur de l'.Ecole,
34 fois l'étude des professeurs réunis en Conseil a porté sur les
moyens d'agrandir el de perfectionner l'enseignement cl d'en assurer les résultats.
L'Ecole ayant foi dans une honorable destinée, ne s'est point
restreinte à vivre d'année en année; elle esl entrée l'l'Sulu ment, el
:\ la fois, dans la voie de Lous les progrès. C'est après avoir réalisé,·-;
heureusement, presque toutes les modifications con<_;ues que l'Ecole
s'est vue organisée, de nouveau, par le décret impérial du 6 décembre dernier. Une grande partie des ubstacles a donc été vaincue et, aujourd'hui,· 1\lessienrs, l'Ecole jouissant d'un budget
agrandi par la bienveillance si connue de l'administration municipale, ayant un enseignement récemment défini, doit, pour le
moment, songer moins â conquérir de l'espace qu'a fertiliser l'espace conquis.
Avant de parler des résultais de l'année scolaire 1854-55, je
vais lract:>r rapidement les tr·aits qui caractérisent â Nancy la direction et l'enseignclllent.
�-
h.!)
I.e prrmîer problème qui devait être po::é· au sein de
•!tait de définir le but d'une Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie. Ce but a rté, â Nancy, ainsi compris: une Eco'e préparatoire doit avoir une physionomie bien distincte de celle d'une
]<'acuité-. Si, comme dans une Faculté; l'on doit veiller à maintenir
une exacte discipline, à élever sans cesse lt! niveau des études et à
bien gérer les fonds d'un budget, l'on doit, de plus, !endre à dévdopper les avantagrs .inhérents à un centre intellectuel régional.
,\ Nancy, les traits caractéristiques de l'Ecole paraissent être
l'union
des profPsseurs; l'unité remarquable de leurs vues;
les rapports incessants officiels ct de bienveillance entre la direction de l'école et les familles, entre les pr·ofesseurs ct
i·lèves, et
le.s services de tous genres qui sont rendus à ces derniers.
Déjà, dans l'une des quatre dcmières séam·ps de rentrée, j'ni
tracé les devoirs que la direction de l'Ecole avait à rcmplil· pour
ath•indre le but final : la sécurité des familles, sous le lr·iple rapJlOrl moral, physiquü el intellectuel ; il n'est point utile de répéter
ce qui a été publié à ce sujet, et, je me conh•nterai de dire qué la
tradition (\tablie a été suivie avec un soin tel qu'anjour·d'hui, il n'y
a pas à
de Nancy un seul élève dont rlle ait à rougir, el
que h•s mauvais élèves rn ont été éloignés ou l'ont quittée volontain•mcnt.
Vous avez vu. pl!Jsieurs foi>:, l\lessieurs, se dérouler devant vous
le tableau des cours de l'Ecole, vous avez saisi la coordination
de toutes les parties de l'enseignement et les vues générales IJUÎ
président à chacune d'elles, ct vous savez aussi que le 'nombre des
cours a été n'glé Îl y a moin.s d'une année. Pour reconnaitre la haute
bienveillance qui a déterminé le décret impérial du 6 décembre
185-i, l'Ecole n'a pas cm pouvoir mieux faire que de s'appliquer
à en tire1·, immédiatement, les conséquences sérieuses. II s'agissait,
en premier lieu, de modifier l'enseignement de la manièt:e la plus
avantageuse qu'il était possible pour les élèves, mais une grande
difficulté se présentait toul d'abord. Les ordonnances du t 3 octobt·e
1840 el du 12 mars 1841 se li'Ouvaicnl, rle fait, modifiées par la
fusion de l'enseignement de l'Ecole avec celui de la Faculté des
scit>nces, par la suppression de quelques cours et par l'introduction
d'études nouvelles dans l'Ecole, par le décret cité. II n'y avait donc
�4(j
plus de
à meUre en pratique, mais hien un règlement
à constituer. Yoici les bases d'après lesquelles il a semblé que l'on
dût agir. Concilier toutes les exigences des programmes de l'Ecole
et de la Faculté des sciences, de telle manière que les deux enseignements n'offt·isscnt plus, en quelque sorte, aux
qu'un
seul el vaste programme; demander à chacun de l\1:\1. les Pro·
fesseurs une parf de travaux équivalente à celle que leur assignait
l'ancien règlement, el tenir compte des droits des élèves en pharmacie, afin que cette catégorie d'élèves, nombreuse aujourd'hui,
pût, pendant les trois semestres d'études rendtis obligatoires par
le décret du 22 aoùt 1854, suivre les divers cours auxquels ils
doivent 1\{re astreints. En l'absence d'un règlement, le sentiment
profond du devoir a fait accepter aux professeurs de l'Ecole une
part égale <'t parfois supérieure à celle qui leur avait été assignée
en vertu du règlt>ment de 184·0, déja interprèté par eux à l'avantage des élèves. Le nouvel ordre établi a exigé de plusieurs
fcsseurs des sacrifices qui ont tHé faits complètement, et, en étudiant
noire programme d'études, il semble que les professeurs n'aient
pas d'autres devoirs a remplir que ceux quïleur sont a!ll'ibués par
leurs titres à l'Ecole de médecine.
Dans la nouvelle combinaison des études, il n'a plus· été possible
de conserver lt•s divisions établies antérieurement. Plusieurs cours,
autrefois semestriels, ont dù dcveni1· annuels, et plusieurs ne peuvent plus, aujo!ll·d'hui, durer an-delà d'une heui·e afin qtie .lotis
puissent èlre classés. Toutefois, les cours de clinique ct les travaux
:matomiques durent deux heures, comme par le passé, el le cours
d'anatomie a conservé la dun\e d'une
ct dêmie. De ce programme il résulte que les élèves n'ayant plus le même nombre de
leçons, par semestre, doivent être astreints à suivre pendant plusieurs semestres, et même pendant plusieurs années, des cours
qui ne peuvent êlre complets qn'à celle condition.
considérations relatives à l'enseignement ct qui ont déjà été
rPnrlues publiques, sont aujourd'hui, sous forme de programmt>,
les Inspecteurs
soumises à l'examen du Congcil formé par
générànx, et pour en parler de nouveau, je dois attendre Je résultat de leur éltide. Je crois ne devoit•, émettre à ce sujet que
l'affirmation d'un classement mûrement disruté des cours de l'Ecole
�-
47 -
el de ceux de la Facullé des sciences, pour permettre aux élèves
de recueillir, complétemcnl, le fl'llit des divers enseignements.
!/exercice de la médecine étant l'une des professions qui exige
Je plus de travail, il a paru extrêmement important à l'Ecole de
faire retirer aux élèves tout le fruit possible de l'enseignement
qu'elle dispense. JŒc a donc cherché à maintenir la tradition du
travail constant qui distingue les établissements d'instruction secondaire, et que les hautes Ecoles de l'Etat ont toutes imposée à
l'élite de la jeunesse française. L'obligation de l'ordre ct de l'assiduité, la nlicessilé de prouver l'attention due au professeur, l'utilité
de savoir si la parole du maître a été comprise el hien interprétée
1iar l'élève, enfin, le désir tic diriger chaque intelligence d'après
les moyens qui lui sont propres, ont paru à l'Ecole les indications
véritables de son action disciplinaire intél'Ïeure, et, à la fois, les
moyens d'aider, amicalement, chaque éléve à atteindre le but
noraùle d'être sérieusement utile à ses semblables.
A côté de l'appel journalier se trouve l'interrogation dont les
avantages ont été signalés plus haut. Je n'hésite p:1s à le dire, une·
préparatoire qui croirait élever son enseignement en offrant
des cours de
sans ce contrôle immédiat, abandonnerait
tous les avantages de sa situation sans en atteindre aucun autre,
et, aux yeux de l'Ecole entière, l'intenogation est pour les professeurs el pour les élèves d'une utilité extrême.
A l'occasion de la discipline universitaire, je dois vous faire
que les professeurs n'ont point reculé devant
connaître,
la J:Ontrainte imposée par la série des moyens nécessaires pour
échapper à l'écueil d'agir trop tardivement. Afin d'épargner aux
élèves l'applicat.ion de mesmes sévères, l'Ecole a cherché à se
rendre compte, de semaine en semaine, de tous les faits qui se
rapportent aux études, ct
a pu, souvent, éviter les radiations
d'inscription, en ramenant dans la bonne voie les élèves, soit par
un avis officieux, soit par un avis rendu public, soit par une réprimande.
Apres avoir assuré l'assiduité, les résultats ùe l'étude onl été
également constatés d'une manière incessante. L'Ecole en rendant
officiels les détails journaliers dans lesquels entrent les professcul's, lenr a donné encore une autre utilité, en vue de la corres-
�48
pontlanco avec les
ct des récompenses à décerner. A
l'expi.ration de chaque trimestre, chacun des professeurs signale
tous les faits qui se rapportent aux élèves, et l'appréciation est
•·ésumée pa•· un chiffre qui varie de 0 à 1 O. Un registre
r·cçoitles chiffres obtenus par chacun des étudiants, dans les cours
qu'il doit suivre, et à la fin du semestre d'hiver et à la fin du
semestre d'été, ces chiffres totalisés sont d'excellentes bases pour
un classement annuel. L'examen de fin tl'annér, et le concours
ecrit qui le précède sont, également, côtés de o à f o. J\Iais afin
de donner à ccs èpreuvt•s une valeur importante
les résultats
de l'appréciation générale, lrs chiffres obtenus sont multiplit\s par
5. C'est la totalité drs points qui se\'t de base à la présentation
faite au Conseil de l'Ecole, en \'Ue des mentions honorables cl des
prix qui, annuellement, sont accordés par Son Excellence :\1. le
Mini:itre de l'Instruction publique.
Abordons maintenant,
l'éÎude des résultats. Comme
par le passt>, nous avons reçu les élèves qui t•ntraicnt dans la carrière medic;de,
pour la premiere fois, l'Ecole a délivré dt•s
certificats d'ar..titude profrssionnPile et des diplômes. Voici les faits
principaux de l'annee qui vient de s'écouler.
· Ll's n•gistres de l'Ecole ont reçu les inscriptions règulières de
62 èlèv!'s, Nous n'avons plus,
à vous entretenir des au-.
diteurs bénévoles qui, en grand nombre, se sont rendus des cours
de I'EI'ole à crux de la Faculté des sciences. Les elè:v.es inscrits sc
sont divisés en élèves l'Il médecine et en élèves en phà1·macie. Les
premiers se sont trouvés au nombre de cinquante, les seconds au
nombre de douze. Ce dt•rnitH' chiffre qui, an premier coup
parait peu élevé rst cependant relativement considérable. Avant le
décret du 22 aoùt t S.H, le nombre des élèves en pharmacie était
bien moindre en effet. Parfois l'Ecole n'en comptait aucun, et ra-rement ces élèves se subdivisaient-ils en élèves de première et de
seconde année. L'obligation pour cette catégorie d'étudiants de
suivre les cours de l'Ecole a amené tons ceux qui ne devaient pas
profiter des mPsures transitoires établies conformément à l'esprit
-du décret organique .
. Le chiffre des élèves par année d'études a été le suivant : tr•
année, 23 élèves en médecine et G
rn pharmacie ; 2• année,
�-
4!)
t 1 ·èléves
médecine el 6 élèves en pharmacie; 3" et 4" années
réunies, t 6 élèves en médecine. Des 62 élèves, t 0 étaient bacheliers ës lettres, et t 4 bacheliers ès sciences. Enfin ils se subdivisaient,
encore, suivant le but définitif a atteindre; 46 aspiraient au doctoral, quatre au titre d'officier de santé, six au grade de phar·
macien de 1re classe, et 6 â celui de pharmacien du 2e degré.
En général, l'assiduité aux cours a été convenable, ruais un certain nombre d'exercices, facultatifs il est vrai, n'ont pas été suivis
au gré de l'Ecole. Nous voulons parler des répétitions d'anato.mie,
du cours de mathématiques, des manipulations de chimie et des
herborisations. Cette année le cours de mathématiques n'aura plus
lieu, puisque les élëves, par suite de la circulaire du 25 décembre
18M·, doivent entrer â l'Ecole avec une instruction secondaire plus
complète que relie qu'ils avaient acquise autrefois; mais PEcule
désire voir, pendant l'année qui vient de s·ùuvrir, plus d'empressement â profiter des sources si fécondes d'instruction pratique dont
il ''ient d'ètrc question; el que S. Ex. lU. le i\linistre de l'Instruction.
publique a voulu rendre plus accessibles aux élëvès en médecine, .
('n abaissant, en leur faveur, de t!iO à 60 fr. les frais relatifs aux
manipulations de chimie, qui sont a l'enseignement chimique ce
<JUC les travaux anatomiques sont aux leçons d'anatomie.
Je ne puis mieux faire pour donner l'idée de l'assiduité des
Eléves que de compulser le dossier des peines disciplinaires encourues par eux, en 1854.. 55. Trente-sept fois le directeur de I'Ef'ole a dti adresst;r l'avis officieux dont il a été question, vingt-trois
fois l'avis a été rendu officirl, trpjze fois la
a été prononcée, et six fois le Conseil de
a opéré la radiation d'une
inscription.
C'e·st au moyen des notes de l'examen de fin d'année, qu'il fàut
également donner connaissance du travail et de ses résultats.
concours écrit institué par l'Ecole, la veille de l'examen oral, et destiné à permettre aux Eléves de prouver leur instruction sans êtl·c
troublés par l'émotion de l'examen, n'a pas été abordé par un assez
grand nombre d'Elèves. Aussi l'Ecole a cru devoir, pour la seconde
année d'études, ne point accorder de prix aux Elèves qui, par
leur absence, avaient rendu l'épreuve prt>sque illusoire. Le pen
d'importance du concours de deuxième année a été d'autant plus
4
�regretté, que celui des Elèves de la première année d'études :1
donné l'occasion de constater des résultats fort remarquables du
travail.
notes de l'examen oral ont été données par lés jurys
ainsi qu'il suit : la note très-satisfait n'a point été donnée; douze
Elèves ont obtenu la mention bien sati.çfait; vingt-deux ont
satisfait <i l'examen; douze n'ont mérité que la note médiocrement satisfait, ct trois élèves ont été ajournés. Un certain nombre
(l'Eièves ne se trouvaient point dans les conditions de l'examen
. annl!el ou étaient légitimement empêchés. Le 5 et le 5 de cc
mois, ces derniers
'ont subi l'examen réglementaire. II
faut ajouter quelques détails relatifs à l'absence de la note trèssatisfait. L'Ecole a pour la première fois employé, po1n· hls examens de fin d'année, un mode très-rigoureux d'appréciation.
Chacun des trois juges traduit son opinion par un chiffre, les trois
chiffres réunis forment un total qui indique la note exacte. Ce
mode qui donne à chaque examinateur une grande indépendance,
a fourni des résultats très-précis, el plusieurs fois l'absence d'un
seul point a
un obstacle à ce que le jury conférât le trèssatisfalt. Il est regrettable que, dans les Facultés et dans les
Ecoles préparatoires, l'absence d'uniformité dans les notes et dans
la manière de les formuler, empêche que la même note ail la
même valeur lorsqu'il s'agit de preuves à fournir pour interpréter
le mérite des Elèves.
Ce ·serait ici le lieu de placer les observations de l'Ecole, sur la
circulaire en date du 7 août dernier, si nous n'avions l'assurance
d'en voir annuler les fâcheuses conséquences pour l'Ecole.
Je ne puis passer sous silence, lUessieurs, le résultat tout
spécial de quelques parties de l'enseignement. Soixante-quatre
cadavres ont été livrés à l'Ecole pendant l'biver dernier, par les
hopitaux civils de Nancy et par l'asile de 1\'laréville. Quarante-six sujets ont été utilisés par les Elèves, et quatorze fois des
injections anatomiques ont été pratiquées pour donner à leur tmvail une plus grande valeur.
Les Elèves ont assisté, à la maison départementale de @ecours,
à quinze accouchements. Ce nombre n'exprime pas complétement
l'importance de la clinique obstétricale, car pendant une autre
année d'études, le chiffre des accouchements, vus ou pr.atiqués par
les Elèvcs, a été double de celui de l'année t
�'frenle-neuf observations ont été rédigées dans les hôpitaux par
les Elèves, soit dans la clinique chirurgicale, soit dans la clinique
médic,ale, et ont été l'objet de discussions et d'un examen sérieux
qui a permis à l'Ecole
un prix pour les observations de
chirurgie ct un prix pour les observations de médecine. Celle
dernière source d'instruction sera ouverte plus largement aux
Elè''es, lorsque le futur règlement des hôpitaux civils aura
l'approbation officielle. L'Ecole aura alors des internes, et nous
devrons l'une des plus sérieuses améliorations à M. le Préfet de
la i\Ieurthe dont la bienveillance s'est révélée, d'une manière si
marquée, lors des récompenses mif!istérielles accot·dées, pat· son
intermediaire, aux Elévcs qui ont reudu des services, pendant Jo
choléra de 1854, et dont les noms vont tout à l'beure être cités.
J'arrive enfin, 1\lessieurs, â la session de septembre dernier. A
l'occasion de la réception des officiers de santé, jll constate avec
une vive satisfaction, que pas un Elève de l'Ecole ne s'est présenté.
Notre inslitution, pendant les dernières annees, avait su 1Hevet·
l'ambition des Elèvcs vers le doctorat. Suivant les professeurs de
Naucy, les officiers de santé ont une grande utilité, mais ils doivent constituer l'exception. Il est de mon devoir de signaler ce
fait remarquable de l'absence de candidats de Nancy, afin de faire
comprendre que les modifications constatées, dans un avenir plus
ou moins éloigné, seront les conséquences des réglemenls cl non
!e résullat de la tradition du corps enseignant de l'Académie ·do
Nancy.
Des six candid<•ls au titre d'officier de santé, l'un a été ajoumé
après le premier examen. Des cinq autres, trois avaient déjà un
diplôme des lt'acultés de Paris et de Uontpellier. Ces cinq candidais ont été •
reçus, l'un avec la note satisfait, les quatre autres
avec la note médiocrement satisfait.
Les candidats au titre de pharmacien de deuxième classe se sont
trouvés inscrits au nombre de cinq; quatre ont été J'eçus :. l'un
aYec la nole très-salis/ait, deux autres avec la nole satisfait et le
dernier avec la nole médiocrement satisfait. Ce sont les Elèvcs
de l'Ecole qui Ônt obtenu les meilleU'I'es notes dans le classement
de ces deruiers candidats. Un herboriste a été
et quarantedeux sages-femmes out été admises. Uu grand nombre d'entœ
�ellrs passaient l'examen dans le but Je changt•r de résidcnct•.
L'Ecole a vu avec surprise ct tristesse la ·faiblesse gcnérale des
officiers ùe santé, el elle proclamL>, hautement, sa volonté Je ne
tenir aucun compte des diplômes antérieurs, présentés par les
candidats des divers ordres, lors de la session Je 1856.
L'Ecole, en remettant à la Faculté des sciences deux branches
de son enseignement, a dû modifier la nature de certaines dépenses pour ses colfections, cl chercher à accroilre ses sources
d'instruction dans de nouvelles voies. Les autodsations officielles
n'étant point encore accordées, le moment n'est pas venu de vous
parler des efforts de l'Ecole dans le sens dont il vient d'être
question.
L'an passé j'indiquais les set'Vices rendus par les éleves en méclccine nlol'!i chargés de 27 missions officielles pendant le choléra.
Celte année un autre genre de services, doit, 1\II'ssieurs, vous être
signalé. En cc moment, douze élèves, détachés de l'Ecole, sont
cmployi·s dans les hôpitaux de la 5• di vision militaire.
Pour terminer, l\Iessieurs, celle revue de l'année 1854-1855, je
r1'ai plus que quelques mols à ajouter.
L'Ecole, en avril 1855, a ouvert le cours de toxicologie prescrit
par le décret du 6 décembt·e t 854. Elle a, le 6 de novembre, ouvert
également le cours lie pharmacie, et pour assurer l'enseignement
tout spécial qui vient d'être cité, ainsi que celui de la matière médicale, elle a présenté à la nomination de S. Ex. M. le Ministre de
l'Instruction publique, la candidature de lU. Delcominéte,
den de tr• classe, ancien interne distingué des hôpitaux de Paris,
el qui, par arrêté, en date du 25 juin 1855, a été compris dans le
cadre des professeurs suppléants.
Le savant membre de l'Institut qui dirige I'Acadéfnie de Nancy,
a compté avec rais<m sur le concours de l'Ecole, lors de la création
lie l'enseignement des sciences appliquées, el l\1. Léon Parisot a
accepté de professer l'hygiène dans cette institution, annexe de
l'cnséignement supérieur.
Je ne puis, l\Iessieurs les élèves, quitter celle tribune, sans
échanger avec vous quclqueii,pensées. Vous entrez maintenant dans
el la fatale préocnos écoles avec le titre de bachelirr és
cupation de cc grade à acquérit· ne viendra plus vous détoumer ùc
�J'élude. Désormais, donc, l'Ecole dena compter sur des
in·
cessants de votre part.
Vous allez entendre proclamer le nom des éléves, qui, déjà plus
avancés dans la carrière, ont pu, sous le rapport du travail, vous
donner une précieuse émulation; vous allez, également, entendre
citer, bien honorablement, vos camarades qui ont mérité des récompenses du ministère pour leur remarquable dévouement pendant l'épidémie de t854.
Que ces exemples animent votre courage, l\lessieurs les élè\'es,
souvenez-vous toujours de la voie que vos professeurs ont mission
de vous indiquer ct qui peul se définir par ces trois mols : savoir,
;èle cl abnégation.
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Title
A name given to the resource
1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Subject
The topic of the resource
Discours du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Rights
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Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/5916d0d48568c8cfbc16f5a406311932.pdf
d0f8c99d296b077671f2595c51beaae8
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Text
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�UNIVERSITÉ BfPÉRIALE.
ACADÉl\IIE nE NANCY.
SOLENNELLE DE
DES FACULTES
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
>:T IlE
L'ÉCOLE DE
ET DE PHARMACIE
DE NANCY
!\ANCY,
GRDIBl.OT ET Vc RAYBOIS, nti'RUIF.URS-Lllll\AIHiiS DR
l'lace Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, ·12a.
tstm.
DR :'i.\:';CY,
��DES
l\HXISTÉRIELLES, DES PRIX :111:\'ISTÉUIEI,S, DES
l\IENTIO.i\:S IION:OHADLES ET DES UÉSL'LTATS DES COXCOUUS.
1° Décompenses ministérielles.
Par arrêté en date du t•• février 18ü5, S. Ex. 1\I. le Ministre .de l'agriculture, dPs travaux publics et du commerce a décerné une médaille en
argent, comme récompense de dévouement pendant le choléra de
dans les départements de la
de la Meuse et de la Moselle, à
l\E\1. les Élèves en médecine dont les noms suivent :
AmsouLD (Alfred) de Nancy (Meurthe);
13Locu (Emmanuel) de l\fetzcrwisse (i\Iosellc);
CHRÉTIE:i (François) de Lunéville (:\fcurthe);
(Oscar) de Heims (Marne);
Jonux (Jules) de l\lirccourt (Vosges);
MAGOT (Gustave) de Marsal (Meurthe);
.i\hNEL (Camille) de Foug (l\Icurthc);
PoluuEn (Charles) de Lamarche (Vosges);
SAINTI:-1 (Jean-Baptiste) de Loisey (Meuse).
2o I•rix accot•dt!S par S. Ex. JI. le Ministre
publittne, et lllention!i
ÉLÈVES EN MÉDECINE.
PltElHÈRE A.:S.:'IÉE n't'l'UllES.
Prix.
M.
GA:slEZ
(Emile) d'Attigny (Vosges).
l'Instruction •
�Jl1ent ion honorable.
JI. BocnREIFF (Camille) 1le Nancy (Meurthe).
2• ANXf:E D'ÉTUDES.
11lentions honorables.
l\1. FoRGEOT (Alfred) d'Anneville (Hante-Marne).
l\1. ScnoELLHAmmn (Edouard) de l\liltelwihr (Haut-Hhin).
3" ANNfm D'ÉTI.:DF.S.
Pri.r.
M. llnocAUD (Valentin) de
(Meurthe) .
.Mention honorable.
l\1. CnnÉTIEX (François) de Lunéville (Meurthe).
PJUX SJ>ÉCIA t'X l'OUR L.1 RÉDACTION DES OBSERVJ TIOXS CMNIQDES.
1°. CLINIQUE CIURURGICALE.
Prix.
M. LEGL'lDRE (Emile) de Xiuy-Circomt (:\Iosclle).
ion lwnm·able.
M. FonGF.OT (Alfred) d'Anneville (Haute-Marne).
2° CLINIQUE MÉDICALE.
JI/entions lwnorables.
l\1. CuntTIE:'i (François) de Lunéville (Meurthe).
M. Scnor.LLIIAJnŒR (Edouard) de :.\littclwihr (liant-Rhin).
ÉLÈVES EN PHARMACIE.
Prix unique.
M. VuLLEMIN (Charles) de Bourmont (Haute-l\Iarne),
année.
de 1'e
11fention !wnorable.
l\J. RÉGULATO (Chades) de Sarreguemines (Moselle), élève ùe 1'"
année.
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3° RËSULTATS DES CONCOURS.
A la suite du concours qui a eu lieu, le 9 novembre
pom·
deux places de préparateur,-aide du cours d'anatomie, ont été nommés :
1•r préparateur-aide, l\I. BouRREIFF (Camille) de Nancy (Meurthe).
2• préparateur-aide, M. PAT11 (Jules) de La Nctz (:.\'leurthc).
)(
A la suite du concours qui a eu lieu, le 10 novembre f 851:i, pour une
place de, préparateur-aide du cours de pharmacie et de toxicologie,
M. GRANDEAU (Louts) de Pont-à-Mousson (Meurthe), a été nommé
préparateur-aide.
A la !:Uitc du concours qui a eu lieu, le i2
18all, pour une
place d'aide des cours de mkdccine opératoire cl de déligation,
l\I. llROCARD(Valentin) de Rogéville (Meurthe), a été nommé aide de
ces cours.
�
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1855 - Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-verbal de la séance, p. 5-6</li>
<li>Discours prononcé par M. Le recteur de l’Académie de Nancy, p. 7-14</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences, p. 15-25</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoit, Doyen de la Faculté des lettres, p. 27-42</li>
<li>Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l’École de Médecine et de Pharmacie, p. 43-53</li>
<li>Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours, p. 54-56</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Title
A name given to the resource
Proclamation des récompenses ministérielles, des prix ministériels, des mentions honorables et des résultats des concours
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1855
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
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Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
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A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)