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http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/64edf049e4f1a3b51607ef51bbcfae47.pdf
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��RAPPORT
DE
M. Cn. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
Voilà trois ans déjà que nous inaugurions devant vous, en cette
enceinte, les Facultés rendues à votre ville. Mais où est l'homme
distingué, qui présidait à cette cérémonie, et qui était venu donner
l'impulsion à cette institution nouvelle! Déjà Paris, qui nous
l'avait prêté, nous l'a repris. M. Faye y est retourné pour y poursuivre sa carrière de savant, un instantinterrompue par les soins .
de l'administration, emportant le regret de n'avoir pu doter cette
province de toutes les institutions scientifiques, qu'il rêvait pour
elle. Si sa généreuse ardeur s'est trop tôt fatiguée des lenteurs et
des difficultés inhérentes à toute chose humaine, sachons-lui gré
du moins de ses nobles intentions. Grâce à lui, la cause de l'Ecole
de droit a beaucoup gagné; èspérons que tant d'efforts ne seront
pas perdus pour l'avenir. Ayons confiance dans le successeur
que notre Ministre lui a donné, et qu'il a choisf dans les rangs les
plus élevés de l'administration universitaire. Ce choix monh·e
assez l'intérêt que son Excellence porte à notre Académie et le
rang que Nancy a conquis entre les chefs-lieux de l'enseignement.
aussi, parmi les villes de l'Empire que le Gouvernement
dotait il y a trois ans d'une Université, enest-il une qui ait
plus pleinement que la nôtre justifié ce bienfait par son ardeur
intelligente à se l'approprier? Qu'importe que le palais qu'on
nous destine ne sorte pas encore de terre, si nos Facultés sont
fondées d'une façon durable dans les esprits et dans les âmes 'l
Dès le commencement cette ville a montré que, sans rester
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étrangère ali mouvenïent du siècle qui porte les esprits davantage
vers les applications utilès, elle savait garaer le cUite des choses
de la pensée, le goût des arts, et le souci de ces questions de littérature el de morale, qui tiennent de si p1·ès à la grandeur età la
dignité de la naJ,ure humaine.
Notre présence parniivoùs' aura contrioùé ehèore à y raviver
et y étend1·e cette religion des lettres. l\'lais si nous sommes heureux de compter parmi l'élite dë cèttè population, tant d'auditeurs
assidus, pouvons-nous espérer cependan,l que la jeune génération
qui s'élève héritera à sou tout· de ces goûts généreux? Voyonsnous, en effet, la jeunesse aussi nombreuse à nos leçons, que
nous le pourrions souhaiter? Parfois, il faut le dire, l'avenir des
et . tle
eri Franc'e noùs inspire quelques inquié_;
tudes, ·qtrâiid
croyons sentir que vos fils deviennent de plus
è'n
inditfét;ents à bès vérites dè l'ordre moral et à èès jouis.:.
saiices des beaux-arts ·qui passionnaient leurs pères, et dont le
îrohl'è souci semble s'àffaiblir tle jour en jour parmi nous; . ·
Ltiih de moi, Messieurs, de médire dé mon ternps.ei d'en mé..:.
Mnriatirè le!f nécessités et les grandeurs. je Dé suis pas de ces
chiigtins, ·qui, enfermés dans lê moule du passé, y
dtaieil1 retenir le mondé irnmollile. Sî nô's jeunes gens même,
saisis de trop boî:l.ne hëilre et presque âll sortir de l'ènfance dé
liesprit 'positîfae ll()lre siéclè, n'ont presqùe plus le temps dé
cohniHtre
plaisirs deèihtétessés de Ia scierice et lfe l'art, si
ierits
aü lieu d1êttè à fois le charllie et I'éducàtimi Jih'l:}.;...
, raie d'e le·ur Jeun·essè, tournent de pltis eh plus. à: l'apprentissage
d'îii:i état, j'ê suis tenté dê les plaindre, pl\is qhe de lès gronder.
Eskê letir f:itite, si la fol"ce des choses a châtigé l'esprit et là
natu·rê des é'tuqes?
libres d'étudier encore, èornrnè fai-.
salent leurs pétes, lüilquerriènt pour devèloppêr et ornèr leur
inte!Hgence, qirand, dès lê berceau presque, il faüt. soriger à se
ftàyét par lè ttaV'ail l'àctiés d'tine carrière! Notl"e sodètë actueiie;
en etret, esi besdgneuse ; plus dé gehs de loisir ; hui he se peut
désotniais passer d\Jn
:_.la
même est aujout:..
d'llhi à
prix. Or, Elàhs
dés èai't·iërcs qui en
résuhe, fnut•il s'etonner qu,e ilùs pauvres enfants y songent de
la
�33
bonne beure, que tous leurs efforts se dirigent vers un examen,
que leur esprit s'habitue à ne voir dans les études· qu:un moyen.
d'atteindre à .<:e but désiré, et qu'ils ne sentent plus assez que ce .
commerce assidu de leur jeunesse avec les belles choses de la
science et des arts est surtout destiné à élever. leurs âmes, et à
développer chez eux les bons sentiments et les grandes pensées?
Pour moi, je ne comprends que trop ces tendances exclusives
auxquelles ils sont condamnés aujourd'hui dans leurs premières
études. Mais au moins, quand ce temps de nécesJ;ité est passé,
quand nos étudiants ont franchi le premier seuil de la carrière,
lorsque l'espace s'élargit autour d'eux, et qu'ils retrouvent enfin
quelque loisir pour compléter leurs études et y ramenerl'harmo.nie, pourquoi donc négligent-ils de profiter pour cela des ressources que la libéralité de rEtat met à leur disposition ? C'est en
lem· faveur que l'Empereur a voulu multiplier les Facultés des
lettres et des sciences. Ce sont autant d'écoles ouvertes à tous,
pour y achever leurs études. Je sais,Jeunes gens, tout ce·que vaut
l'enseignement de nos Lycées et de nos Colléges. Mais, quelle. ·
qu'en soit l'étendue, quelle que soit l'habileté de vos maîtres,le
temps vous y a manqué pour bien apprendre tout ce qu'il vous. im·
porte de savoir. On n'a pu, en bien des points, que vous y tracer la
carte des lièux, que vous auriez ensuite à parcourir ; on a dù se
borner souvent à vous montrer de loin la terre promise, pour
vous en inspirer au moins le désir. Vous contenterez-vous de
l'avoir ainsi contemplee du haut de la montagne? Et, lorsqu'après
tant de peines, l'heure est arrivée enfin de jouir de vos études en
les complétant, y renoncerez-vous?
Plusieurs, je ne le sais que trop, ont traversé leurs années de
collège sans comprendre le sens élevé de leurs études. A quoi
bon le latin? disent les uns; à quoi bon le grec? à quoi bon les
.
mathématiques ? disent les autres ; ou la physique, ou la
Je renonce à plaider devant ces derniers la cause des
.
les merveilles dont nous sommes chaque jour témoins, erifont ..'
l'apologie avec assez d'éclat : aveugle est qui ne les
Mais notre âge, inclinant trop de ce côté, semble ne plus
· ·. ·.
goùter les bienfaits des lettres. On en bornerait volontiers
.
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· ::.: 1
l
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d'hui l'étude à ceuX: qui en doivent faire leur metier, professeurs,
avocats, prédicateurs, écrivains; tandis qtt'milrefois l'édùcation
lit!éralre semblait la préparation indispensable de toute profession libérale, ·l'unique moyen de prendre rang parmi les honnêtes
gens . .Aussi ne marchandait-on· pas· avec les lettres alors : on
ne se demandait pas, à quoi hon consumer sa jeunesse dans
l'étude de ces langues anciennes qui doivent être de si peu d'usagé
dans la vie"! On, le sentait d'instinct. Ah! que ne
vous le
faire sentir à vous;. mêmes! Pourqnoi donc, en plein XIX• siècle;
notre Université routinière vous arrête-t-elle encore si longtemps
à ces Ümgues surannées de la Grèce et de Rome? Est-ce pour
le peu que vous en retiendrez"! Non pas ;. mais c'est qu'en croyant
n'apprendre qu'une langue ingrate et bientôt oubliée, vous apprenez hien autre chose, dont vous ne vous doutez pas. Qu'est-ce donc?
Grâcè à l'étude de ces lettres antiques, vous avez passé votre
dans un commerce plus intime avec les grandes âmes
d'autrefois, et vécu plus étroitement de lèurs pensées' de leurs
sentiments .et de leurs vertus. Avec ces m!!Hres, vous appreniez à .
vous-mêmes et à exprimer vos
Dans la lecture
journalière de ces textes anciens, dans les exercices littéraires où
vous vous
à votre.tour, avec votre esprit, peu à,peù
votre àine;se formait, votre éducation morale se faisait comme à
votrè insu. Les grands spectacles del'histoire, en effet,la loi morale
dans son expression la plus variée etla plus éloquente, l'amour de
la patî•iè, le dévouement au devoir, l'héroïsme sous toutes les
formes; partout l'art nous élevant au bièn par l'attrait divin de la
beauté; n'est-ce pas là ce qu'on. reproduisait sans cesse. sous
vos yeux, ce dont on nourrissait assidûment vos jeunes âmes"!
Sacbez donc, enfants, t.out ce que vous valez, grâce à ces études
·quivous semblént stériles. Elles vous ont appris à reporter .vos
pensées en haut : elles ont éveillé en vos âmes l'instinct de
l'idéal, et je ne sais quelle inquiétude salutaire de la destinée
morak .de l'homme, que désormais la vie ne saurait plus étonffèr;
Voilà, jeunes gens, la vertu des lettres. C'est ainsi que nousles
compr,erions, c'est en vue de cette bienfaigante influence, que
nous, de notre éoté, nous vouddons en perpétuer les traditinns
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parmi vous. Que nons proposons-nous, en effet,
que de prolonggr pour vous ces doctes entretiens commencés au
Lycée avec les esprits d'élite et les artistes de génie, qui, par
leurs œuvres, ont faille plus d'honneur â la nature humaine? Et,
qu'est-ce aujourd'hui
Faculté des lettres, sinon une sorte
d'asile sacré, oû les esprits, que les intérêts matériels ne sauraient
absorber, aiment à venir se reposer des soins vulgaires de la vie,
respirer à l'aise dans la région des hautes et sereines pensées et
se dilater dans le commerce des grands hommes d'autrefois.
I.
ENSEIGNEMENT. - Quelques mots sur chacun de nos
Philosophie.- L'an dernier, M. de 1\:largerie nous a retraêé
l'Histoire de la Philosophie Chretienne aux trois époques principales de son développement, c'est-à-dire, aù temps des SS. Pères,
au Moyen age et au XVIJe siècle. Après avoir suivi dès soh.berceau cette Philosophie nouvelle, qui, au milieu des luttes de l'Eglise ·
naissante, en face des hérésies etdes.idées païennes, se dégage et se
constitue avec autant de sagesse que de. puissance ; le professeur,
passant au XIII• siècle, nous a comme éblouis des splendeurs
que jette soudain l'œuvre de St Thomas et de St Bonaventure du
sein des ténèbres de la scholastique. Enfin, arrivant àux temps
modernes, à l'époque de Bossuet et de Fénelon, il a exposé avec
quelle sûre discrétion l'Eglise a su consommer alors la merveilleuse
alliance de 1a raison avec la foi, en dehors delaquelle la sagesse
humaine ne saurait rien fonder de durable (1). Ce que la parole. du .
(1) .Te suis heureux de compléter cet argument trop sommaire par ùne
plus détaillée, qui m'a été fournie par M. de 1\Iargerie lui-même sur èe Cours
à la fois si neuf et si plein d'intérêt. Le professeur a consacré tout le premier
semestre à l'étude de la PhilosopMe des Pères. Il a montré cette philosophie
naissant au ne siècle du sein de la lutte ardente engagée entre les idées païennes
et les idées chrétiennes, mais prenant, dès le début, à l'égard de la raison
l'attitude équitable et sage, que ni les rigueurs outrées de Tertullien, ni les témérités d'Origène ne lui feront perdre. Cette philosophie, supérieure auxpas-
�professeùi apportait de lumiêre et de charme dans ces questions
délicates, nul de vous ne l'ignore, Messieurs. Pour nous, en l'écou- ,
tant, nous n'avions qu'un regret, c'est que nos jeunes séminaristes
n'eussent pas le loisir de ve11ir en foule s'instruire à ces leçons,
qu'ils ne rencontreront pas une seconde fois dans leur vie. Heureusement que M. de Margerie, en se proposant de faire plus
sions de la lutte, se .sert de la raison, non plus pour imaginer des systèmes,
mais pour rétablir scientifiquement les grandes vérités métaphysiques ét morales,
que la philosophie antique avait trop souvent ou ignorées, ou contestées, ou
altérees. Loin de tout répudier dans la sagesse antique, elle. lui. emprunte et.
particulièrement au Platonisme, tout ce qu'il y a de fécond dans sa méthode, de
généreux dans ses aspirations, d'acceptable dans ses théories. Enfin, après s'être
résumée à la fois et agrandie dans Saint Augustin, elle lègue, à l'avenir, dàns le$
écrits de ce grànd
les magnifiques matériaux de l'œu'Yre, qu'il ne reste
plus q11'à organiser dans. une complète. d.octrine •. Cette organisation fut l'œuvre
de la scholasUque; c'est par là que, malgré lell. défauts qu'on lui a justement
de·
reprochés, cette p)ùlosophie d.u moyen âge a constitué un progrès
la raison et de la
chrétienne. Sain,t Thomas
surtout .à cette
époque comme le génie ordl.innateur.; aussi le professeur, auquel le temps manquait potlr suivre· la philosophie du moyen â:ge dans toùtes ses évolutions, s'est-il
attaché,sU:mout. à cet ange de l'école, pour donner quelqn'idée du travail
losophi,que du temps. Saint Bonaventure, placé. en regard de Saint Thomas, a
ce tableau, Saint
qui représente particùlièrement cette
tend,:mce
<fUe l'on trouve à la.vérité au fond de toute philosophie· thré-·
tienne, mais qu'ou n'a vu .jamais se dégager avec plus de puissance et d'éclat
qu'à cettè époque. Eu passant à la troisième période de cette histoire, le professeur, au milieu de tant de grands noms qui se pressaient autour de lui, a
choisi tout naturellement Bossuet et fénelon comme les représentants les plus
autorisés, dela
.chrétienne au XP'l/6 sïÙle, les vrais et légitimes
héritiers de Saint Augustin et de,Saint Thomas, et les seuls, peut-être, qui soient
restés pr.esque toujours en dehors des erreurs. et. des. hyputhèses, où: l'esprit de
système entralnaitJeurs plus illustres· contemporains. Enfin, en s;arrêtant·au seuil
du xvme siècle, le professJ)ur, portant son regar.d sur
de là science.
philosophique, a tiré la conclusion qui ressort avec. évidence de toute cette his·
toire, à savoir, que cette alliance, de, la foi et.dela.raison,à.laquelle. no.us. de.•
vous tout ce qui s'est fait de durablè en métaphysique,. depuis. !',établissement.
duchristianisme, est encore, aujourd'hui, pour la philosophie , une· condition
essentielle de force et de grandeur.
�.37
.tard un livre de son cours, dédommagera ainsi ceux. qui ne Î'ont
pas entendu. -(Jette année, le programme.ramêne lè pro•
fesseur à la psychalogie. M. de Margerie s'est p1'oposé d'étudier
particulièrement , entre les facultés ·•· de notre âme, les deux.
facultés souveraines qui font de l'homme .un être moral : la
son et la volonté•. Après avoir d'abord analysé en elles-mêmes ces
deux. facultés, et apprécié les théories diverses, qu'en ont données
les sages de tous les temps, pour dégager tout ce qu'il peut y
avoir dans chacun de ces systèmes de verité et d'erreur, le pro•
fesseur, descendant aux. choses de la vie, suivra l'intelligence et
l'activité humaines dans leurs directions diverses, pour y chèr.
cher la confirmation des principes et des résultats obtenus déjà
en psychologie. Il montrera, par exemple, comment, dans Ja
science, dans la morale, ou dans l'art, les hommes ll]archent
sûrement ou s'égarent au contraire, selon l'idée plus on. moins
vraie qu'ils se sont faite. de la raison et de la volQnté, et de leurs
rapports réciproques; et qu'au fond de triut paradoxe méthaphy·
sique, de toute utopie politique ou sociale, de toute fausse théorie.
en matière d'art ou de littérature, il y a toujours une erreur .psychologique. - C'est ainsi que toujours, M. de Margerie ,sait
nous intéresser aux plus austères questions, en nous e11 faisanttoucher le côté pratique; quelque haut qu'il s'élève, il reste au
milieu de nous, et H ne remonte au foyer des vérités supérieures, que poùr en faire rayonner la lumière sur les routes de
la vie.
Histoire.- M. L. Lacroix, l'an· dernier, après avoir mis sous
nos yeux l'histoire politique et religieuse de la France au XVIe siècle, a étudié avec un soin particulier la restauration administrative
d'Henri IV, et les ministères mémorables de Richelieu et de 1\lazarin. Il a dt't, faute de temps, s'arrêter au seuil du gouvernement personnel de Louis XIV, en remettant à une autre époque
ce sujet qui remp1irait à lui seul une année entière. Maintenant
le règlement, qui renferme nos Cours dans une période triennale,
le ramène à l'antiquité. Mais le champ de l'histoire est assez vaste,
pour qu'on puisse ainsi revenir en ani ère, sans repasser sur les
�38
traces précédentes.
Lacroix vous ramènera à Rome, qu'il conuait si bien, et qüi est comme la patrie de ·prédilection de ses
études. Il y a trois ans, c'est la Rome républicaine, qu'il aimait
à suivre avec vous dans ses faibles et généreux commencements,
dans ses luttes héroïques au dehors, dans les tempêtes de sa liberté au dedans, dans ses prospérités, ses grandeurs, ses excès et
sa chute. Cette année, il vous racontera la Romé impériale, qui
vient à son toil1' recueillir parmi les ruines cet héritage du monde,
que la République avait su conquérir, mais non gouverneret
conservér. Il retracera les progrès de cette puissance formidable
des Césars, depuis Auguste jusqu'à Constantin, et les
lions successives par lesquelles cette puissance se conceqtre dé
plus en plus. Mais, en même temps, il s'efforcera de suivre le
mouvement des esprits et des mœurs, et de démêler, à travers
les révolutions 'de la société politique, la fermentation et l'avénerilent de la société religieuse qUi doit lui succéder. Naguéres,
errant du Palatin au Colysée, ou s'égarant dans ce labyrinthe des
catacombes 'où l'Eglise naissante cachait ses· mystères et les reliques de ses martyrs, M. Lacroix y méditait sur les secrets de
cette di vine palingénésie du vieux monde; et allait ainsi recueillir
l'histoire qu'il se propose de vous raconter, aux lieux mêmes qui
en furent le théâtre.
Littérature ancienne. - L'année dernière, M. Burnouf aussi
achevait son cycle triennal· d'études, en nous offrant un tableau
corpparé de la Littérature Historique en Grèce et à Rome, depuis
Hérodote jusqu'a Tacite. Après être arrivé ainsi à cette époque
de maturité ou même de vieillesse, oti les nations qui ont vécu,
se plaisent â se recueillir dans leurs souvenirs, il va remonter aux
jours de jeunesse et de poésie. Il étudiera, cette année, le Drame
et surtout le drame comique dans ses premiéres productions. Vous
aimerez à le suivre dans cette étude curieuse, vous surtout qui
savez combien ce professeur sait renouveler et étendre toutes ces
questions de littérature antique, en les entraînant vers des horizons inconnus. Avec lui déjà, des hauteurs du Parnasse, vous
àvez découvert au loin les cimes de l'Himalaya. Le Mahâbàrata
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vous a mieux fait comprendre l'Iliade; les rapports de ia Grèce
avec l'Orient ont été entrevus. lei e.ncore le drame indien .sera
Je point de départ du professeur. Ce drame mixte, qui, ainsi que
notrt}_drame moderne}a toujours confondu ensemble l'élément
tragique et l'élément comique, si profondément séparés sur la
scène grecque, provoquèra, par. cela même, dans le Cours une
foule de questions fort importantes sur l'art dramatique. Mais
quel attrait, en outre, n'aura pas pout• nous l'histoire si nouvelleencore d'un théâtre, qui, dans sa féconde variété, représente,
comme en un miroir fidèle, les croyances et les mœurs de ces
vieilles races des
du Gange, sur lesquelles aujourd'hui les
regards de l'Europe sont fixés avec une mystérieuse anxiété !
De là, le professeur reviendra vers la Grèce, pour y étudier les
phases diverses de la comédie athénienne, mais en s'arrêtant sur
tout à cette époque à la,fois si anat·chique et si brillante, où la muse
comique se jette au milieu des querelles des partis .et des luttes
des systèmes, et devient, â force d'audace, une sorte d'institution
politique ..Commentée par l'histoire contemporaine, quel .intérêt
piquant va prendre cétte étude du théâtre athénien? Quel attrait
de curiosité un tel sujet n'a-t-il pas, surtout pour nous autres
Français, qui, par nos grandes idées et nos nobles chimères.,
aussi bien que par la mobilité de nos mœurs et nos folies, ressem·
blons si bien à ce turbulent et aimable peuple d'Athènes.
4
Littérature française. - J'aurais voulu, l'an dernier, fidèle à 1
mon programme, embrasser toute l'histoire des lettres e.t des arts
la grandeur du sujet et
en France pendant le XVII• siècle.
ses charmes m'ont arrêté à moitié chemin. Je me suis ou!llié, je
l'avoue, à contempler l'essor puissant du génie français, rentré
enfin en possession de lui-même sous Richelieu, et â étudier
l'influence harmonieuse et féconde, qu'ont exercée à l'envi sur
le développement de l'art et de la pensée nationale les événements, les institutions et les grands hommes. C'est ainsi que nous
n'avons pu qu'atteindre â peine au lemps, où Louis XIV commence à régner par lui-même et à discipliner autour de lui les
lettres et les at·ts, pour en faire le cortège et l_'ornemént de la
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royauté. Nous nous proposons,_ cette aùnée,-de vivre au milieu
de ce monde enchanté de Versailles et dans le commerce. de ces
beaux esprits, qui forment la caur du grand roi ; de nous mêler
aux entretiens des Sévigné, des Lafayette ef des Maintenon ;d'aller nous asseoir, tantôt aux représentations de Racine et de
Quinault, tantôt aux pieds de la chaire des Bourdaloue, des Bossuet et des Massillon ; parfois, nous nous échapperons, pour
prêter l'oreille àux charmants récits de Lafontaine ; puis-noqs
reviendrons pour discuter avec Boileau ses doctes-. enseigne- ments. Enfin, après avoir ainsi contemplé le XVIIe siècle dans
tout son éclat,. nous ·voulons en suivre le déclin et signaler les
influences qui préparent et annoncent de loinle XVIIIe.
Littérature étrangère. - M•.. A. Mézières a clos, cette année;
sa revue des littératures modernes par un tableau de la Poésie
allemande au XVIIIe et au XIXe siècle. Klopstoc:K, Goëthe et
Schiller, qui en sont l'expression la plus complète et la plus éclatante, ont surtout attiré son attention. L'Allemagne, eil effet,
semble s'étre:êpuisée à enfanter ces trois hommes : au premier
elle a souftlé son inspiration religieuse ; chez le second domine
le sentiment de l'art; le troisiém,e a eu surtout la poésie du cœqr. ·
Après nous avoir exposé l'éclatante rupture de ces illùstres protestants littéraires, brisant avec la tradition poétique du passé,
le professeur s'est complu surtout à nous les montrer revenant
comme mâlgré eux, ét par une sorte d'instinct supérieur, à-l'imitation de l'antique. Il voulait faire éctater àussi en ce sujet, comme
il l'avait fait dans ses Cours précédents sur l'Angleterre et
l'Italie, le merveilleux ascendant. de l'art des anciens. En vain,
)a muse allemande à son tour àffecte·t-elle une sauvage indé-pendance, elle aussi subit le èharme; il faut qu'elle se transforme
au contact de l'Italie et des chefs-d'œuvre du génie hellénique ;
elle poussera plus loin encore que nous la copie de l'antique.
L'an prochain, M. Mézières revient; -suivant la régie, à l'Angle•
terre, qu'il connaît et sent si bien que ceUe littérature semble
lui être un héritage paternel. Il en a déjà étudié la poésie jusqu'à
la fin du XVIIIe siècle; il se Propose maintenant d'étudier le Ro-
�41
man et la poésie lyrique au ,XIX• ; étude charmante, qui ne peut
manquer de lui ramener, son auditoire empressé •. Qui n'aimera à
entendre parler dans une chaire de Richardson, de Goldsmith,
de Walter Scott surtout, ces chastes et nobles conteurs, qui savent nous intéresser si vivement aux détails de la vie domestique, ou faire revivre,avectant d'illusion les mœurs des temps.
anciens? Combien ces études ne s'animeront-elles pas encore dans
la bouche d'un professeur, qui s'est assis au- foyer de la famille
anglaise, et qui a visité ces grottes et ces lacs de ·l'Ecosse -où l'ou
croit voir encore errer dans les brumes les figures
de
Walter Scott? Puis, il s'attachera à Byron, ce mystérieux Titan
de notre siècle, ce génie de la tempête, qui, au milieu du vide et
des ruines que les révolutions ont faites, se replie sur soi-même
dans un sombre désespoir, et exprime avec une éloquence ironique et sublime la maladie dont l'esprit moderne est dévoré.
Il s'y arrêtera. Comment se déprendre, en effet, de la fascination
qu'exerce ce redoutable et séduisant génie ? Toutes les questions
littéraires et morales, qui tiennent le monde en suspens, ne surgissent-elles pas en foule autour de ce grand nom et de ses œuvres?
.Que de choses en un tel sujet? Quelle lumière pénétrante ce sinistre.
météore ne jette-t-il pas sur l'état moral de la Grande-Bretagne?
On aime à voir un critique d'un esprit aussi sûr et d'un goût
aussi éprouvé, que l'est M. Mézières, se mesurer avec de telles
œuvres.
C'est ainsi, Messieurs, que notre Faculté renouvelle chaque
année son enseignement. En présence d'un auditoire qui reste le
même, elle se transforme sans cesse; et, tout en se tenant dans
le cercle où l'enferment les règlements, elle varie les aspects,
étend les horizons et rajeunit par Je travail les sujets qui semblaient usés. Ainsi, quand on gravit une montagne, le pays qu'on
a sons les pieds, tout en demeurant le même, agrandit ses perspectives et offre de nouveaux points de vue, à mesure qu'on
s'élève davantage.
A côté de ces Cours, qui s'adressent à un public plus nombreux,
la Faculté, vous le savez, a institué des Conférences, particulièreles candidats
ment destinées à préparer aux grades
�42
de l'enseignement. C'est comme une succursale dë PEcole nor-:
male supérieure, ouverte au centre de cette Académie à tous
nos jeunes maîtres, qui, animés d'une ardeur laborieuse· et de la·
noble .ambition de se faire leur carrière par le travail, onttant
besoin d'être dirigés dans leurs études. Pourquoi n'en peuventils pas profiter en plus· grand nombre ? La Faculté, du moins,
s'est toujours montrée prête à entrer en correspondance avec
tous ceu;!{ qui habitant loin d'ici-réclamaient ses conseils. Grâce ·
à 1a poste, elle peut enseigner jusqu'aux extrémités de cette Académie; elle s'efforce de se faire ainsi toute à tous, .et tJroit que
c'est peu pour elle de dispenser les grades et de montrer le but
uux candidats, si elle ne leur tend pas la main pour les aidei·
à y atteindre.
·
II.
EXAMENS,
Jusqu'ici, point d'examens encore pour le Doctorat. Ce n'est
pas que hien des .thèses
nous aient été soumises, quelquesunes même pleines d'espérance. Mais aucune ne nous a semblé
. âssez forte encore dans son érudition, assez .mûre dans ses idées,
assez solidement écrite, pour être acceptée sur-Ie-champ et sans
révision. Désormais le grade. de docteur ès lettres est un titre
sérieux, et il ne faut plus que la docte Allemagne puisse sourit·e
des minces notices ou des lieux communs déclamatoires, qui ont
longtemps suffi pour le conquérir.
ne
Licence.- Le niveau 'de la Licence se relève d'année en année.
Peut-être avions-nous dû le faire fléchir quelque peu dans le
début de nos examens, afin de t'endre l'épreuve accessible. l\fais
désormais, ce grade a repris toute sa valeur, à mesure que les
candidats ont apporté à l'examen une preparation plus solide.
Un, sur deux, a pu être reçu à la session de novembre; et six,
sur dix; à celle de juillet. L'élu de novembre est M. Bleunarà,
surveillant-général au lycée de Troyes.
�43
Ceux de juillet sont :
Gebhart, élève du lycée de Nancy;
Legnmd, répétiteur au même lycée ;
Clautiaux, maître élémentaire au lycée de Reims;
l'abbé Gutour, professeur au petit séminaire d'Orléans;
Diné, professeur aù lycée de Sens ;
Joly, maître répétiteur au lycée de Nancy.
Tels sont nos vainqueurs, sans compter plus d'un vaincu, qui a
succombé avec honneur. La plupart ont montré une littérature
solide et variée, et d'estimables qualités de professeur; mais la
plupart aussi ont à travailler encore pour arriver à bien écrire. •La
Faculté a dû ici user d'indulgence. La littérature contemporaine a .
tellement altéré le goût, et nous a si bien fait perdre le sentiment
du simple et du. vrai, tous les tons sont tellement mêlés, qu'il
nous faut aujourd'hui ut1· vigoureux effort ponr nous dérober à
cette influence f!Weste, et une longue discipline pour nous ramener aux saines traditions de la langue. Qu'ils sont rares aùjourd'huî, ceux qui savent écrire en français ou en latin (ce qui est
â peu près la même chose)! Mais quand cet art d'écrire serait
perdu partout ailleurs, c'est à l'Université qu'il appartient d'en
conserver pieusement le culte ; et je ne saurais assez recommander à nos futurs candidats, avec la lecture des maîtres, l'exercice
journalier de la composition. Le premier de nos liçenciés de
Juillet nous a seul pleinement satisfaits dans les épreuves écrites;
il fait honneur au lycée de Nancy dont il vient de quitter lès bancs.
Puisse S!>U exemple inspirer aux plus vaillants, parmi ceux qui
le suivront au lycée, la noble émulation de poursuivre leurs études littéraires jusqu'à ce grade de licencié, le seul digne de)eur
ambition.
Car, pour l'élite de nos lycées, le baccalauréat ès lettres est un
but trop modeste. Le baccalauréat est pour le gros de l'armée.
Il faut hien qu'il se proportionne au niveau moyen des études, et
· se mette à la portée de tous. Un élève distingué doit viser plus
haut.
Baccalauréat. - Les examens du baccalauréat:..ès-lettres nous
�44
ont offert à peu près les mêmes résultats que l'année dernière.
115 candidàts se sont présentés pour subir cette épreuve (5 seulement de plus qu'en
C'est peu, sans doute, pour une pro·
vince qui compte
d'établissements considérables d'éducation. ·
vous Iesavez, l'esprit de la jeunesse en ce pays se dirige
surtout vers les carrières scientifiques. La Lorraine a toujours
été militaire, et elle.devient de plus en plus industrielle. Il est
naturel que les sciences, qÙi ouvrent l'accès de. la plupart des
Ecoles de l'Etat, et dont les applications à l'industrie créenttant
de richesses nouvelles, entraînent de ce .côté les vocations. Les
lettres, au contraire, qu'on regardait autrefois, sans doute, comme
la préparation de tout honnête homme à Ja vie, mais qu'on ne
veut plus étudier .aujourd'hui qu'en vue d\me .application immédiate et d'une profession spéciale, à quoi ménent-elles ? A la
carrière du droit, ou à celle. de l'enseignement, deux carrieres
pour le moment assez ingrates ·et un peu
Ajoutez-y
que, parmi les candidats de. cette Académie, il en est plusieurs
qui vont tenter la fortune auprès d'autres Facultés, dans la vaine
espérance d'y trouver un succès plus facile qu'ici; mais ils finissent par s'apercevoir que la jurisprudence est partout la même,
et que ce n'est plus qu'avec d'honnêtes études qu'on peut obteoit·
Je grade désiré.
Sur nos 115 candidats, 57 ont été ajournés, à savoir : 42, pour
les
11> à l'épreuve m·ale. 1>6 ont été admis au grade
de bacheliers à savoir : 1>2 avec la mention asse:s bien, et 4 seulement avec la note bien (1). Ces derniers sont:
MM. Cahen (Emile), d'Epinal;
Ehrmann (Matie-François-Joseph), de Strasbourg;
Rosmann (Edmond-Gustave), de Metz;
Boulangar (Alcide-Léon ), de NantiH(}is.
Aucun candidat n'a obtenu, cette année, la note très-bien.
Ainsi les examens brillants deviennent de plus en plus rares; mais
il faut dire aussi, que· les mauvais se rencontrent moins souvent
qu'autrefois. En somme, les épreuves se nivellent de plus en plus
(1) Voyez le Tableau des Examens à la fin du Rapport.
�45
dans une commune et honnête médiocrité. A quoifaut-il attribuer
cette tendance? Faut-il croire que la discipline actuelle de nos
études-classiques soit mieux accommodée à la force moyenne des
intelligences, qu'autrefois ? Ou bien, est-cl:l que, dans ce pays,
la section des sciences attire désormais a elle, tout ensemble avec
l'élite des élëves de chaque classe, ceux qui n'ayant pas réussi jusqu'alors dans les lettres, regardent leur dégoût pour le latin
comme une vocation manifeste aux sciences ? Je ne sais ; mais
toujours est-il, que, si les candidats au baccalauréat ès lettres
sont bien moins nombreux qu'autrefois, en moyenne ils valent
beaucoup mieux. Tel a été jusqu'ici, pour les élèves de la section
des lettres, le résultat du nouveau plan d'études. Je ne doute pas
que ce résultat ne s'améliore encore par la récente mesure· d'un
Ministre, ami des lettres, qui, au lieu de ·laisser le sort dédder
entre une composition latine et une composition française, a ordonné que désormais cette épreuve importante fut toujours latine, montrant par là l'intention de ranimer et de fortifier encore
dans les classes, la culture de cette grande littérature romaine,'à
laquelle nos lettres françaises sont en grande partie redevables
de leur solidité etde leur éclat.
·
Mais, allez-vous me dire, d'où vient qu'en constatant une amélioraiiou dans les études littéraires, vous cop.tinuez à refuser encore à l'examen la moitié des candidats? C'est qu'aujourd'hui
beaucoup d'entre eux croient pouvoir, en se livrant tout entiers
aux lettres, négliger impunément comme accessoires des parties
considérables du programme. Parce que le nouveau plan d'études a ramené pour eux l'enseignement scientifique à une mesure
plus discrète, ils sont trop enclins a le supprimer, et à méconnaitre la sage prévoyance du Ministre, qui
pas moins tenu
à faire une part aux sciences dtms l'enseignement littéraire,
qu'une part aux lettres dans l'enseignement scientmque. Pour·
quoi cependant les élêves des lettres répondent-ils si mal à cette
généreuse intention? Pourquoi font-ils si bon marché de ces con·
naissances mathématiques ou physiques, auxquelles on voudrait
qu'ils ne restassent pas étrangers ? Combien, à la dernière sesM
sion notamment, combien de candidats, excellents d'ailleurs, ·ont
�46
dft être ajournés, à notre grand: regret, pour avoir négligé l'histoire, la philosophie, mais surtout les sciences? Pourqu<ri donc,
jeunes gens, tronquer vos études? Pourquoi· cette impatience
insensée de déserter ainsi la classe de logique, qui les complète
et les couropne,. pour venir vous exposer à un échec au baccalauréat? Pourquoi vous obstiner dans cette insouciance des
sciences naturelles, que personne aujourd'hui ne saurait plus
ignorer, sans se mettre pour ainsi dire en dehors de la société de
son tèmps '!
En prenant· Homère, Virgile, Platon, Cicéron, Bossuet,
neille pour objet de vos études, vous avez choisi, je le veux, la ·
meilleure part, mais pourquoi répudier l'autre? Est-il permis de
dédaigner aujourd'hui ces sciences physiques, qui marchent avec
tant de gloire à la conquête des secrets de la création et à l'as..
servissement de la nature ? Comment, ces merveilles, que, la
science multiplie chaque jour sous vos yeux, ne disent-elles rien
à votre imagination? La nature, que vous admirez de loin et en
artistes, ne vous apparaîtra-t-elle pas bien plus belle encorè,
quànd le génie de l'homme vous en aura révélé les mystères? et
le spectacle du ciel étoilé, dont Job chante la splendeur dans, un
hymne sublime, ne ravira'-t·il pas encore plus vos esprits, ex-.
pliqué et sondé dans ses profondeurs par Képler et Newton?
Que dire des miracles de l'industrie moderne? Pour ne pas s'in•
téresser à tant de problèmes avec une ardente curiosité,< pour ne
pas se soucier des sciences qui nous initient à la. connaissance de
tant de merveilles, ne faut-il pas être plus indolent encore qu'un
sauvage? 1\'Iais je vais plus loin, je vous prends à part, vous, ar·
tistes, qui n'estimez que les choses de l'âme; qui préférez à
toutes les découvertes de la science une grande pensée
un sentiment du cœùr de l'homme éloquemment rendus, dans
l'intérêt même de la culture de votre esprit, étudiez les sciences;
soyez assurés que toutes les facultés de l'homme se tiennent, et
que toutes les connaissances humaines profitent l'une de l'autre.
Je ne connais, quant à moi, rien de plus efficace que la pratique
dela 15éométrie, pour discipliner le raisonnement et donner à la
composition et au style cet enchaînemènt et ces habitudes de
justesse et de précision, qui en sont la vertu souveraine.
�47
Aussi n'autoriserons-nous jamais par notr:e faiblesse, jeunes
gens, votre tendance à négliger votre éducation scientifique.
Réciproquement, nous prétendons bien, d'accord avec la Faculté
des sciences, maintenir dans les examens de l'autre baccalauréat
Ja part sérieuse, que la sagesse du Ministre y a faite aux lettres.
Cette part, à notre gré, n'est que trop modeste encore; et nous
regretterons toujours le temps, où tout bon élève avait le loisir
de compléter ses classes de lettres, avant de s'engager définitivement dans les mathématiques. Aujourd'hui nous rencontrons
bien encore quelques élèves, qui aspirent à la fois aux deux bacca--lauréats; mais ils sont trop rares; et l'on voudrait voir davantage
l'élite de nos classes animée de cette double ambition. Que n'y
gagneraient pas nos jeunes lettrés en solidité et en étendue d'esprit? Et vous, jeunes gens, que votre prédilection emporte vers
)es sciences et leurs applications, ne dites pas què vous n'avez que
faire des lettres. Croyez-moi, plus les sciences développent leur
,essor, plus il est nécessaire que les lettres y fassent contrepoids ;
ù mesure que l'homme connaît mieux la nature matérielle pour
l'assujettir à ses besoins, plus il est nécessaire qu'il se connaisse.
soi-même et apprenne â se maîtriser. Munis d'une bonne éducation littérairé, je vous verrais avec moins d'inquiétude vous.
engager dans les carrières scientifiques, qui ·ne sauraient plus
vous absorber entièrement.
lettres, en effet, pour ceux qui y
ont véritablement goûté, éveillent dans l'âme un instinct de l'idéal
et unsentiment de la destinée morale de l'homme, que désormais la vie ne saurait plus éteindre. Grâce aux lettres, vous ne
pourrez plus étudier les secrets de la nature, sans relever votre
esprit vers le Créateur, ni contempler les miracles de la science
(lt de l'industrie, sans songer qu'un acte de vertu témoigne encore
plus que tout cela de la grandeur de l'homme. Et quand vous
aurez éprouvé la vanité des choses de la vie, le dégmit de ce luxe
tant ambitionné, la monotonie de tout ce
bonheur qu'on
s'efforce en vain de varier, vous, du moins, que votre jeunesse aura
familiarisés avec les lettres, vous vous souviendrez .de votre bibliothèque, de ces livres qui, après avoir été les amis charmants
de votre enfance, vous rendront de nouveau â vous-mêmes et
�48
rouvriront dans votre âme .la source dés jouissanèès · intellec-.
tuelles. Vous sentirez alors, qu'après le bonheur d'êtrehomme.
de bien, il n'en est guère de comparable enco•·e à celui d'être
un esprit cultivé par les lettres. Mais ce bonheur, il faut savoir
le préparer de loin. Travaillez-y donc, jeunes gens, pendant que
l'heure est propice. Ne dédaignez rien, ne. sacrifiez rien dans vos
études. Ne prenez pas pour du temps perdu, une année de plusr
. consacrée à rendre votre instruction plus solide et plus complète. ')
Ne. vous inquiétez pàs tant d'entrer dans la carrière plus tôt,
mais plus forts; car, en définitive, le succès ne reste pas aux plus
pressés; mais aux plus instruits.
TABLEAU DES EXAMENS.
AJOURNÉS
ADMIS
lll2
; assez
"'
Session
de
décembre
!
Session
d'avril
Session
d'août
TOTAL
. 24
aux
corn positions.
-- - . -. - bien.
bien.
24
15
-
1
.
28
5
.,
...
-
5
iO
- - u
-
ToTAL.
O.a,>
:::...
0
i5
....__
7
5
10'
21)
9
54
-
- -
-
"TOTAL,
H
H
- 61)
très··
bien.
•.
51
"
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-- -- 42
11)
57
�
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Title
A name given to the resource
1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Charles
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
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Language
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fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/63e4eeb3c38ee2b1141c7c5dd94f3724.pdf
b97fcda60404601ba058736b97b579a3
PDF Text
Text
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MESSIEURS,
C'est une bonne et profitable coutume que celle qui nous amène
dans cette enceinte.
Après avoir appelé sur les travaux, dont eltes vont
le cours, les inspirations de l'Esprit de lumière et de vérité, nos
écoles de haut enseignement viennent, devant cette imposante
assemblée, où l'élite d'une ville intelligente et polie s'unit aux
représentants les plus éminents de la religion, de la magistrature,
de l'administration, rendœ compte de ce qu'elles ont fait, annoncer
ce qu'elles se proposent de
Ce retour sur soi-même, ce
regard jeté sur la route que l'on a parcourue, surie but vers
lequel on se dirige, sont, P.Our l'esp-rit comme peur l'âme, un
moyen de perfectionnement et de discipline. De combien de
bonnes réscrlutions cette salutaire pratique ne devient-elle :pas l'a
source? Combien d'écarts n'a-t-elle pas prévenus ou redressés?
Je le dis avec .c<Jnviction, la solennité à laquelle vous assistez,
a une importanèe sérieuse. Votre présence est, pour nous, un
�8
pùissantencouragement. Grâcesvoussoiént rendues de ne pas nous
l'avoir refusé ! à défaut d'un autre intérêt, celle fête. vous promet
du mqins la satisfaction qui s'attache au sentiment du devoir
accompli, à la certitude d'avoir faitune chose utile. ·
Au moment où je prénds la parole, j'eprouve, Messieurs, un
embarras facile à comprendre. De quel sujet vous entretenir?
Nouveau venu parmi vous, je n'ai pas encore à vous parler d'un
passé qui date d'hier. Quant à mes vues d'avenir, ce queje pour•
rais vous en dire, un mot suffit pour le résumer.
Trois fois, en effet) mon honorable p1·édécesseur s'est vu appelé
à l'honneur de présider la cérémonie qui nous rassemble ; trois
années _lui ont été données pour étudier les besoins de cette belle
province académique; à trois reprises, vous. avez appris de sa
bouche quels étaient ses plans et ses projets. Sa vive intelligence
est un guide que je suis heureux de suivre, et, dans cette situation
des choses, je dois me borner à vous promettre de m'inspirer de
ses pensées, de meUre à profit les résulats de ses méditations,
de marcher dans la voie qu'il a ouverle, d'employer à continuer
ses desseins, ce que Dieu m'accordera de force et de vie. On
m'accuserait à bon droit de présomption si j'en agissais autrement.
Il semble donc que, sans rien ajouter à ces réflexions, je n'aurais plus qu'à me joindre à vous pour écouter les rapports
nou.s allons entendre. Mais ce rôle, dont ma faiblesse s'accomode:rait
vous vous étonneriez, Messieurs, de me le. voir accepter
trop complétement. Si je ne puis espérer de rester toujours à la
hauteur de ma tâche, je vais au moins essayer de vous montrer
que j'en ai mesuré l'étel)due.
Ancienne capitale de la Lorraine, Nancy a compris, de tout
temps, le rôle que lui assignent son histoire, sa position géographique, ses habitudes
et de politesse, toutes les
tions de son existence physique et.morale. A peine la couronne
de Lorraine était-elle réunie à la couronne de France, que la ville
de Stanislas, attirant à elle les écoles alors célèbres de l'Université
de
remplaçait par-un sceptre nouveau, le sceptre
des sciênces ()t des lettres, celui qui s'échappait de ses mains.
(ieUe royauté de l'intelligence}_ quelle ville fu( jamais plus heu.,
�9
reusemènt placée pour èn gat;der le dépôf'? Ailleurs, la confuse
rumeur d:une foule qili s'agite dans des murs
trop étroits,
le tumulte des affaires, le retentissement des armes, le roulement
des machines, Ja fumée des ateliers, millè causes diverses vien,
neoUroubler les médi!ations de l'homme d'.étude, et, en quelque
sorte, étendre un voile entre l'objet de ses recherches et lui. A
Nancy, rien de semblable! Des voies largement ouvertes, le
calme majestueux des rues et des places publiques, la beauté des
édifices, le charme d'une belle et pittoresque campagne, tout,
autour de nous, respire la paix et la sérénité, tout semble y convier l'homme à de studieux loisirs. On. en a fait déjà la remarque,
il n'est pas jusqu'à l'industrie du pays dont .les paisibles et silen·
cieux travaux ne soient marqués d'un caractère de grâce et de
distinètion.
Aussi, rien ne coille à c.ette noble cité quapd il s'agit de ses
écoles, de ses sociétés savantes, des institutions qui ont pour
objet de lui assurer la souveraineté des choses de l'esprit, d'en
étendre les pacifiques conquêtes.
Dans une. autre circonstance; j'aimerais à insister sur les sacri·
fiees qu'elle s'impose en faveur de l'instruction primaire, ce .pain
du peuple, cette nomriture de chaque jour, que la sage et judicieuse Lorraine distribue à ses enfants avec tant de libéralité.
Je m'arrêterais aussi à rappelerles brillants succès de nos· éta....
blissements d'instruction secondaire, à féliciter le Lycée impérial
de Nancy d'avoir donné, cette année, à la Faculté des lettres le
plus jeune de ses licenciés, à l'école militaire de Saint-Cyr, le
second élève de. la promotion ; à l'école forestière, à l'école Poly.
technique, le. premier des candidats admis à en suivre les leçons.
lliais aujourd'hui, je ne l'oublierai pas, je me dois, avant tout,
à l'enseignement des Facultés dont nousinaugurons la rentrée.
Ne vous étonnez pas, 1\lessieurs, d'une comparaison qui pourra
vous sembler étrange, et que je me permets cependant parce
qu'elle me paraît propre à marquer la place qui appartient à
l'instruction supérieùre dans le domaine de la pensée. J'oserai
dire que celte plaçe est, au banquet de la science, celle que le
monde élég:mt réserve; dans ses festins, aux fruits savoureux,
�10
..lç-
an x fleurs odorantes, â tout ce qui ·est esprit qui pétille, or et
cl'istaux qui étincèlent, éclatantes couleurs, gracieÙse poésie.
Est-ce à dire pourtant que le haut enseignement ne soit, à mon
sens, que mousse légère, ou parfum prompt à s'évaporer? Vous
ne me prêttwez pas l'intention de lui attribuer ce caractère. Son
éclat est, comme celui de la vérité, solide et durable. Il s'élève,
il est vrai, ·jusques aux plus hautes abstractions, jusques au;x: généralisations les plus subtiles de la science, mais en s'appuyant
sur les données de l'observation et sur les réalités les plus positives. Je n'en voudrais pour preuve que ces rapports où l'on va
vous entretenir de notre Ecole de médecine, des services que la
Physique, que la Chimie ont rendus à l'industrie, de nos cours de
sciences appliquées.
A aucune époque, !a mission de ceux qui dispensent l'enseignement n'a eu plus d'importance. De nouveaux devoirs sont nés,
pour eux, des grands événements dont notre génération a vu
le spectacle se dérouler sous ses yeux.
Nous sommes loin du temps où de mesquines rivalités de :bourgîfde à bourgade, de château à château, épuisaient l'attention et
les forces de l'homme d'Etat et du guerrier. Le cercle déjà plus
vaste dans lequel le génie d'un Richelieu usait sa puissance à
combattre les efforts du protestantisme en France, l'esprit factieux
de la noblesse, l'ambition de la maison d'Autriche, est â son tour
devenu trop étroit. Notre horizon embrasse aujourd'hui le monde
entier. Du nord et du midi, des extrémités les plus reculées de
l'Orient et de l'Occident, du centre de la Chine ou de l'Inde, nous
arrivent, avec la rapidité de l'éclair, les récits dont nos entretiens
ou notre curiosité s'alimentent, dont nos politiques se préoccupent.
Dès la première année du
nous avions vu cette guerre de
géants, qui a si profondément remué les nations, entraîner nos
glorieux drapeaux des bords du Jourdain et du Nil aux rives de
la Vistule et du Niemen, de Cadix à Moscou, du canal des Dardanelles au détroit du Sund.
Si, de la sphère agitée de la politique et des armes, nous passons aux régions plus paisibles de l'administration, de la science
el de l'industrie, des merveilles d'un autre genre s'offrent en foule
à nos regards.
�H
Ici, vous t·encontrez ces codes
cesfortes
cette puissantè organisation de la justice, des finances, de tQus
les pouvoirs civils qui ont élevé au premier rang dès administrateurs celui qui était déjà le plus grand des hommes de guerre;
Ailleurs, les travaux immortels d'un natur-aliste dont la sagacité
retrouve et reconstruit le monde antédiluvien ;
Les trésors de science apportés à l'érudition moderne des rivages sacrés du Gange et des hauteurs de l'Himalaya;
Les temples, les pyramides, les obélisques de Thèbes et de
Memphis, livrant aux laborieuses investigations d'un savant français les mystères de leurs hieroglyphes;
Vous me devancez, Messieùrs, dans ce:Ue longue énumération
et vos souvenirs y ont rangé déjà et le calcul, marquant à de
nouvelles planètes, dans des profondeurs auparavant insondées,
la place que l'observ·ation vient ensuite leur assigner;
Et Ninive tirée de la poussière qui recouvrait ses ruines, et
ouvrant à l'histoire qes perspectives inattendues;
Enfin, dans le domaine des arts pratiques et de Ja science
appliquée, des miracles plus étonnants encore : la vapeur, l'électricité, la lumière, toutes les forces de la nature mises au service
de l'homme, faisant disparaître pour1ui le temps et l'espace, réalisant à son profit ces prodiges qui auraient passé, naguère, pour
des rêves de l'imagination en délire.
Disons-le avec un juste orgueil, le dix-neuvième siècle, qui ne
compte pas encore soixante ans de durée, peut déjà monlrer plus
de merveilles que n'en présenterait, dans une longue série d'an·
nées, l'histoire de l'humanité.
Mais si notre cœur bat d'un moùvement plus pressé à la vue de
tant de conquêtes, ne permettons pas, néanmoins, qu.e ce spectacle nous enivre. Rappelons-nous plutôt que ·grandeur et noblesse obligent.
On me rendt·a cette justice que je ne cherche point à amoindrir
l'époque où nous vivons. Je me garderai même d'imiter ceux. qui
ne nous accordent toutes les gloires de la science et de l'industrie
de nos
que pour rabaisser notre valeur morale. Non,
jours cl dans notre France, nous ne sommes pas devenus
�sibles â ce qui esl élevé et généreux, noas retrouvons encore, au
h'esoin, et l'Europe Je sait, les nobles éians de l'héroïsme, les
saintes inspirations du dévouement.
Pourquoi, cependant, essayerions-nous de le nier? Ces mer._
veilles dont nous sommes à bon droit si fiers, tiennent surtout
aux données positives de l'érudition ,et de la science, à une connaissance plus approfondie du monde physique, à,l'étude, à l'emploi utile des forces qui lé vivifient. Or, une des première,s lois de
la création paraît être le maintien de l'équilibre entre des puissances qui se combattent. La force <fui-ramène toutes choses au
centre et celle qui les en éloîgue, l'ordre et la liberté, l'esprit
et la matière, l'âme et le corps, voilà, dans des sphères diverses,
les principes qui doivent se balancer pour produire cette harmonie des contraires qui fait la beauté de l'œuvre _de Dièu et qui en
assure la durée.
Je le disais devant une àu!re assemblée etje ne crains pas de
-le répéter, parce que cette pensée est pour moi le résumé, et
çomme le symbole des devoirs que j'ai à
: plus la matière
a grandi, plus il faut que l'âme et l'intelligence grandissent à leur
tour.
A nous, 1\'Iessieurs les professeurs, aux maîtres chargés du ministère de l'enseignement, est remis le soin de veiller aux choses
de l'esprit, de faire qu'elles conservent l'autorité qui leur appartient, d'empêcher qu'elles rie descendent du rang que le Créateur
a voulu leur assigner.
Personne n'ignore
que vous apportez de talents, ce que
vous mettez de conscience à l'accomplissement de cette œuvre.
1\'Iême àvant d'arriver parmi vous, Messieurs, nos Facultés
m'étaient déjà connues. On m'avait parlé de cette jeune colonie
venuê d'Athènes, nourrie du miel de l'Attique, habile à en faire
sentit· et goûter la douceur ; de cette famille si unie, pénétrée
d'un· si bon esprit; de ces hommes voués au. culte du vrai et du
beau, qui rapportent de la ville éternelle, des ruines du Parthénon, des rivages de l'Egypte, des lacs et des grottes de l'Ecosse
où les a conduit l'amour de leur art, des impressions qui deviennent, pour un auditoire charmé de recueillir les fruits de ces sa·-
�13
vants pèlerinages,
source de sérietncplaisir.s, de profitables
jouissances:
On m'avait dit. aussi avec quelle ardeur les professeurs de la
Faculté des sciences s'empressent d'ajouter à la tâche du devoir,
la tâche du dévouement et d'initier une jeunesse avide de recueillir ces utiles leçons, ài:ix applications des théories qu 1ils ont
développées devant un autre auditoire.
Enfin, j'avais recueilli de la bouche desjuges les plus compétents des témoignages de la haute estime dont jouit, auprès
d'eux, cette Ecole de médecine qui a eu longtemps, à Nancy,
l'honorable privilège de rattacher le passé de renseignement
supérieur à son avenir, et d'en continuer les traditions.
Je voudrais abréger, .mais vous me reprocheriez, 1\:lessieurs,
de ne pas dom1er un mot de. souvenir et d'él<1g·e au zèle désintéressé de ces ingénieurs,
ces hommes du monde, de ces. savarlts, de ItiM, Léon Parisot, Itforey, Volmerange, Monnier,
Guibal et
qui prêtent à l'enseignement des sciences appliquées un si précieux concours ; au'bon. esprit, à la juste mesure
d'indulgence et de fernwté que nos Facultés apportent dans la
distribution des gt·ades universitaires et des certificats d'aptitude;.
à ces études de nos professe11rs, à ces recherchfls, à ces ti·avaux
de laboratoire, au nombre desquels il en est d'assez
pour avoir méritéJ'aUenliQn de l'Empereur, et arrêté l'un de ces
regards qui .embrassent à l!l fois et les intérêts de la science {lt les
destinées du pays.
votes récents qui permettront, a l'Ecole de médecif\e, de
complétèr son personnel enseignant ; la part accordée aux col. lections scientifiques et à la bibliothèque des Facultés dans .les
acquisitions dont le budget municipal supporte la charge; la
construction, aujourd'hui prochaine, d'un édifice où J'enseignement supérieur doit trouver une demeure digne de sa haule mission; les marques nombreuses de bienveillance et de sympathie
que les administrations locales prodiguent chaque jour aux étad'instruction, tout se réunit pour soutenir nos efforts,
pom· encourager nos espérances.
Toutefois, je ne l'ignore point, nous avons encore des çonquêtes à faire.
�14
Siège d'une·. cour impériale, centre d'une contrée intelligente
el riche, marquée de ce caractère d'élégance et de distinction qui
tloit plaire au père de famille· jaloux d'assurer à s()s enfants le
biénfait d'une éducation polie, habitée par une population dont
le caractère si émin{)mrnent français, dont l'esprit judicieux et
pratique, dont le hon sens net et ferme s'allient s:i I:Jien à
des lois, cette capitale de la Lorraine ne peut manquer d'obtenir
un jour une Ecole de droit.
Ayons confiance dans un avenir que la force d.es choses réa-·
lisera tôt ou tard.
En attendant, n'oublions .pas que le ciel vient en aide à celùi
qui commence par s'aider lui-même. Notre empressement à
puiser aux sources d'enseignement qui nous sont ouvertes, décidera l'autorité supérieure à les rendre plus· abondantes encoi·e ..
Puissent surtottt nos amphithéâtres .se remplir. de ces jeunes
auditeurs que nous serons si heureux d'y voir accourir.
Messieurs, autour de ces chaires où d'éminents
professeurs les attendent.
et ils sont dignes d'entendre
ce langage, combien il leur importe de s'élever, par de forles
. études, ân niveau des grandes choses que notre siècle a déjà accomplies et de celles que prépare la féconde .initiative du Gou:..
verneiilent de Napoléon III. Dites-leur aussi que leur.ardeur à
suivre les leçons qui leur sont offertes peut hâter le moment où
vous obtiendrez cette quatrième Faculté que vous app.elez de vos
vœux.
Que notre jeunesse nancéienne le sache bien, son assiduité à
nos cours sera, permettez-moi cette expression, un acte de pa-triotisme lorrain, en même temps qu'un sage calcul, un moyen de
se préparer un avenir heureux et honoré.
�
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1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Discours prononcé par M. Le Recteur de l'Académie de Nancy
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
FAYE, Hervé
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
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Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
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PDF Text
Text
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"
"
!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
MoNsmr.:n
.
LE RECTEun ,
MESSEIGNEURS ,
lUESSIEURS ,
C'est un devoir imposé aux doyens , de venir .périodiquement
.vous rendre un compte détaillé des travaux de J'année classique ;
de vous fait·e connaître la· direction imprimée à J'enseignement
et les matières qui en ont été l'objet; d'établir l'influence qu'il a pu
exercer sur la jeunesse; de vous entretenir , enfin , des examens
relatifs à la collation des grades. Vaccomplissement de ce devoir
acquiert, peut-être, plus d'importance au fur et à mesure que la
Faculté s'éloigne de son origine, puisque les t•ésultats constatés
dans mes précédents rapports, s'étant maintenus jusqu'aujourd'hui,
en acquièrent d'autant plus de valeur et ne petwent pas, après
trois années d'expérience, être considérés c,gmme l'effet de la
nouveauté et d'tm entraînement passager; mais semblent démontrer, avec une certitude toujours croissante, que la création de
notre Faculté au centre de notre province académique a eu sa
raison d'être , et qu'on y sait apprécier l'importance des études
scientifiques , qui sont appelées à féconder les différentes industries du pays. Comment en serait-il autrement ? lorsque nous
�16
voyon? s'élever, presque à nos portes et comme par enchantement , des établissements métallurgiques , de nouveUes salines ,
des fabriques de produits chimiques ' etc. ; lorsque nous observons que ce progrès industriel se manifeste, avec non moins·
d'évidence, dans les départements qui nous entourent. Cette telldance rendait nécessaires, spécialement dans notre Faculté, les
. sages réformes qui ont
introduites, depuis trois ans, dans les
établissements scientifiquès d'enseignement supérieur, et qui Îm·
posent à cet enseignement, à la fois, une double direction; car,
il a aujourd'hui pour objet, non-seulement l'exposition théorique
des principes et des lois des diverses parties de la science,
mais encore les applications nombreuses qui découlent des vérités scientifiques acquises . Notre enseignement répond complètement à ce programme ; il est plus spécialement théorique
dans nos cours ordinaires ; il est plus essentiellement pratique
dans nos cours complémentaires de sciences appliquées.
Je me trouve naturellement conduit tout d'abord à vous rendre
successivement compte de ces deux ordres· d'enseignement.
Cours otdinaires de la Faculté. - Le cours' de chimie a commencé , cette année , conformément aux règlements , par une
révision de l'histoire des. métalloïdes etde leurs principales corn;..
. hinaisons. Cette élude a été complétée par des g-énéralités sur les
millaux et par l'éxposé complet des lois qui président aux combinaisons salines et aux décompositions qu'elles peuvent éprouver
lorsqu'elles réagissent les unes sur lès autres. Le semestre d'éto
a· été consacré, tout entier, à la chimie organique. C'est la
miérè fois que cette branche de la science , enrichie par l'un de
nos compatriotes, Braconnot, de si importants .travaux, était
professée dans notre Faculté, et l'intérêt que cette partie du cours
a inspiré, s'est manifesté par l'empressement avec lequel n a été
suivi. Si, plus d'un auditeur s'est rendu à ées leçons avec la penque la chimie organique est encore , comme autrefois , la
science qui s'occupe de l'étude des corps que l'homme ne peut
pas produire artificiellement, il n'a pas tardé. à être détrom,pé,
Les faits ex.posés, · les expériences faites à l'appui, ont prouvé
�17
qÙe , sur ce point comme. sur béaucoup d'autres, notreép·oque
est en progrès. L'tirée, cé principe immédiat , créé par l'organisme animal ét localise dans le sang , dans l'urine et dans les
larmes, peut être produit, aujourd'hui, de toutès pièces, indépendamment de toute infiQence vitale. De même; l'alco·oJ, l'èther,
Je vinaigre peuvent êtrè obténùs en l'àliseilce :de toute fermenta'tion et sans le c()'ncours d'une matière organique telle què le
sucre. En sigilalaiH ces faits et bèaucoup d'autres , il était facile
au p1·ofesseur de démontrer jusqu'à quel point les chiinistés modernes ont jlOUSSé la SCÎence dés métamorphoses ; car ces faits
ne sont pas isolés, et chaèun d'eux sert de type à une série de
faits semblables, réalisés avéc dés corps offrant cèrtainès analo'gies de constitution et de pl'Opriétés, et que l'on a, pour ce motif,
appelés corps homolngues. Les cmnbinaisons du ressort de la
chimie organiqüe sont innombrables; vouloir les examiner toutes,
serait entreprendre une tâche impossible à remplir dans un nombre borné dé leçons ; M. le professeur de chimie s'est attaché,
d'une manièr'e spéciale , à faire cohnaitfe les 'composés les plus
intéressants au point de vue théorique ét sous ie rapport de leur
utilité pratique.
M; 'le professeur d'histoire naturelle a complété, pendant le se;..
mestre d'hiver, le cours de zoologie pàr !;étude des animaux in·
vertébrés. L'organisation de .ces êtres , les modifications que
leurs divers appareils subissent dahs lés différents gi'onpes naturels, les changements que cès différeùcès entraînent dans le
nisme de leurs fonctions; leur comparaison sous ces deux derniers
rapports, avec les animaux vertébrés, ont été exposés avec dé.tàils
et ont conduit à cette conclu,;;ion que le règne animal, considéré
dans son ensemble, présente quatre types bien distincts d'orga;..
nisation. Quant aux espèces , le professeur s'est attaché excltïsivement à celles qu'il importe de connaître, en raison des produits
utiles qu'elles fournissent à l'homme, ët aussi à celles qui lui
sont nuisibles, soit directement , soit indirectement. L'éducation
des abeilles , la propagation dés sangsues , la culture des vers à
soie, de la cochenille, etc., oht été exposées avèc autant de
soins que le professeur en a mis à l'étude de ceux des
"2
�'18
invertébrés qui sont un fléau pour l'agriculture. La dispersion
géographique des principaux. groupes d'Invertébrés n'a pas été
non plus négligée, pas plus que l'étude des débris fossiles qu'ils
-ont laissés dans l!!S différentes couches de notre planète , débris
précieux qui , non-seulement , nous permettent d'apprécier les
·modifications successives que la vie a subies â sa surface , mais
qui .nous fournissent, en même temps, les moyens de déterminer
-d'une manière précise les diverses formations géologiques et
l'âge
des terrains.
Dans le semestre d'été, Je professeur d'histoire nature1le a
·enseigné l'organograpbie et la physiologie végétales; il a suivi
e:uclementle programme de la licence, ce qui indique à la .fois
l'ordre qu'il a mis dans l'exposition et la série des faits, des
théories, des lois sur lesquels il a fixé l'attention de ses auditeurs.
le professeur de physique a inauguré son cours, cette année,
par une étude comparée des divers phénomènes qui procèdent
de la chaleur, de l'électricité, du magnétisme , etc. Il a montré
leur enchaînement et leur dépendance réciproque à l'aide de
quelques expériences convenablement choisies , et a ainsi fait ·
ressortir la théorie si pleine d'intérêt qu'un célèbre physicien
anglais ,
Grove , a récemment développée dans son ouvrage
.sur la corrélation des forces physiques. Abordant ensuite l'étude
de la chaleur, il a fait connaître les lois du rayonnement et de la
conductibilité. Les phénomènes relatifs aux dilatations et aux
changements d'état des corps ont été aussi' exposés , ainsi que
·les applications dont ces différentes parties de la physique sont
l'objet dans les arts et dans l'économie domestique. Le semestre
. d'été a été consacré à
des instruments d'optique les plus
employés, tels que les microscopes, les lunettes, les télescopes.
:D'Jais afin. de découvrir les condith:ms auxquelles ces appareilll
doivent satisfaire, les avant.ages qu,il faut réunir el les imperfections à éviter dans leur construction, le
a fait précéder
]eur étude de celle de l'œil et des phénomènes de la vision. Les
belles recherches de de Haldat, sur ce sujet, ont été l'objet de
leçons dans lesquelles furent réalisées la plupart des
•expériences données à . l'appui de la théorie par le célèbre
�19
physicien lorrain. Enfin, rappeler les circonstances qui ont présidé
à la découverte de la photographie , faire conn attre les perfec:tionnements div-ers qu'elle .a reçus depuis son origine, indiquer
son état présent, signaler, en dernier lieu, les problèmes qu'elle
doit encore résoudre, telks sont les différentes questions qui ont
été traitées en terminant le cours
Pour mettre son enseignement en hàrmonie avec les aptitudes
diverses de ses auditeurs et av-ec la direction différente de lem·s
travaux,
le professeur de physique a destiné , pendant toute
l'année , l'une de ses leçons hebdomadaires à l'exposition gé•
nérale des phénomènes, en ne présentant à ·l'appui que des
démonstrations purement expérimentales , et il a consacré une
autre leçon à la théorie et aux développements mathématiques
des mêmes faits, de façon à donner, à ce dernier enseignement,
Je caractère élevé et spécial qui convient pour la préparation aux
épreuves sérieuses de la licence.
L'enseignement des mathématiques confié, dés l'origine, à un
seul professeur, a été dédoublé cette année et a pu recevoir
les développements désirables. 1\'Iais après les brillantes leçons
par lesquelles les cours de mathématiques ont été inaugurés dans
notre jeune Faculté, l'héritage de cette chaire n'était pas sans
péril et la tâche de nos deux nouveaux professeurs exigeait des
efforts soutenus pour maintenir cet enseignement -à la hauteur où
M. Faye avait sù l'élever. Guidés par les conseils bienveillants et
par l'expérience de notre ancien collègue, soutenus par les connaissances solides dont ils ont antérieurement fait preuve,. et qui
ont fixé sur eux le choix de S. Exc. M. Je ministre de l'Instruction
publique ,ils sont sortis avec distinction de l'épreuve qui leur
était imposée , et par des leçons lucides et bien nourries , ils ont
définitivement fixé la-confiance de
auditoire.
M. le professeur de calcul différentiel et intégral a traité de
l'intégration des fonctions explicites .d'une .seule variable indépendante, et s'est occupé ensuite du calcul des intégrales définies.
M. le professeur de mécanique rationnelle a enseigné la première partie du cours dont il est chargé, et a suivi, dans l'exposition, la 'marche indiquée dans le programme de la licence ès sciences
·
mathématiques.
�20
.J'àjdtiteta1 êrifiii !pie les deux cours dont il vient d'ètte qbeslion,;
essentielleîneili deslihes âux candidats à la licencè, ont été orga:.
nises de manié re à ëe 'que lès jeunes gens qui les suivent ac.;.
qliiérent ' en deux années' toutes les connaissances exigées pour
Je grade auquel ils às·pil.-ênt.
·
Cours complémentètires 'de seieni:es appliquées • ...... L'enseignement
des.sciences appliquées' aux termes du décret organique du 22
aoùt ·1854 et des 1nstrtlctcions ministérielles du 50 novembre 1855)
n'est pas distinct de
de la Faculté; seulement,
des cours compléinênta1res de géométrie , de géomf-trie des{)rip.;.
tive et de mécanique doivent compléter. le cours d'études. Mais
les professeurs de la Faèulté des sciences dë Nancy, tout en donnant
à leur enseignement obligatoire une direction à la fois théorique et
pratique ; suivant le vœu de la loi ; ont cru. cèpêndànt devoir ou.:.
vrir, en outre, d'autres cours complémer1taires daris lesquels ils
exposent d'une n:ilinièrè plus spéciale his applications industrielles,
et atmlm_ d'eux n'a hésité à s'imposer une 1eÇon de plus par se.-·
maine. Par suitè de cet arrangement , les cours ordinaii'es de la
Faculté n'ont den p'erdu i sous lé double rapport de lèur étendue
et du niveau élevé auquel ils doivent se maintenir, et les leçons
tohlplëi:ûentairès sont destinées à exposer successivement et avec
détail la technologie des principales indùstries du pays •
. Cependant, mà}gré le développement et là direiJtion spécialè
que notre Faculté a donnés à son enseignement de sciences appliquées, .les élèves inscrits, comme candidats· aù certificat de capacite , sônt
jusqu'ici peu nombreux ; nous n'en comptons
que éinq, qui
pris , ceti'e année , toutes leurs inscriptions.
Mais ee fait n'est pàs particulier à Nancy et s'est produit presque partout. Il ne faudrait pas en inférer que ces ce urs nouveaux
sont -àccueillîs avec-inditl'érencè, ét que leur utilité est méconnue.
Cè que nous observons, depuis deux années; prouve, au contrair:e,
à notre population nanceienne l'enseile vif intérêt
grre,nent des sciences appliquées. Depuis qu'il a été inauguré,
l'affluence des Auditeurs ne s'est pas ralentie, et la dernière
annû scolaire n'à pas êlé ; sri us t<e rapport , inférieure à la première, comme le constatent les états mensuels de situation.
�21
·. Parmi les
!le ces CQl1rs , figurent 4es ouvriers. q11j >
près avoir travaillé toute
jqurnée ,
leqr repas du
11
soir pour venir prendre place sur les b.a!lcS
la Fact;tlté.· Les
communes voisines
Nancy fournissent également à
coqrs
Içur contingent; quelques jeunes gens font. joprnellemeot plukilomètre$ , n1êll.le pen4ant la sqison d'hiver, pour veni!.'
assister à nos cours du soir; J\.insj,>on accepte
mais OJl péglige fle faire
par c:Jes eX[lmens pnblics, les connaissances acquises. Cette
apparente dans les résultats, prouve seulement que, jusqu'ici, nos
compris l'importance du
populations n'ol)t pa$
fi,cat de capacité, qui cependa.nt p.ourrajt
les jeunes gens à
obtenir une position
, et fournirait aux .fabricants
qui les emploieront une gar<}pti;e
p'iptelligence, de .travail et d'instruction.
·
sçjences
n!') date chei nous <We
d'hier, et il peut sembler prématl!ré cie rechercher quelle
il a pu exercer s11r l'industrie du pl\ys. Cependant déjà
faits se sont produits et méfitent p'ètr.e
dans ce rapport.
Nos
lie sciences appliq;uées ont provoqiJé
quelques-uns ont été soumis à l'appréciation ile la
couragement de Paris (1), trayaQx dans lesg:uels on rend
justice au professeur de chirpie , !J:UÏ les a iqspirés par ses
·et encouragés par ses
Telles- sopt les recherches
par M Jeandel sur les moyens qe prévenir les accideQts occa,sionnés par le feu grisou q,ui .fait, chaque année ;tant <le
parmi les mineurs, et que la lampe de J)avy J:)C protège
lNQ:US citerons aussi les
stér.éochrornie
pour la première fois à Nancy, par deux 0uvriers inteJligeqts,
MM. André et Stelz, à la suite d.es leçons dont cet art,
tion récente,. a été l'objet pendant le cours del'a:nnée classiq4e.
Nous
eiJùore, comme résllltals de ces. leçons, les
apportées par :1\'lM, Sal&din, manufacturiers 4 Jl()ll:(1) Bulletin de la Société d'encouragement, t. IV, p. 189; L'ami. de&
sciences, 1857, p.J65 'et 195.
�22
secours, à l'encollàge des calicots, et l'emploi avantageux que fait
aujourd'hui M. Riess-Martin, fabricant de gélatine àDieuze, des
résidus de sa fabrication.
Puissamment encouragée par les résultats obtenus, la Faculté
est disposée à persévérer dans la voie dans laquelle elle est entrée; ses efforts ne dussent-ils être utiles qu'aux jeunes gens de
Nancy, elle considèreraitle maintien de ses cours du soir comme
un devoir de reconnaissance envers une ville qui l'a accueillie
avec tant d'empressement.
Après ces considérations générales, veuillez me permettre d'entrer dans quelques détails sur chacun de nos coùrs de sciences
appliquées; cet exposé vous permettra d'apprécier plus complè.
tement l'esprit dans lequel ils sont dirigés.
D11ns ses leçons de chimie appliquée, M. Nicklès a continué à
exposer la technologie des alcalis et des terres. Ce sujet l'a conduit à parler de la silice, et par conséquent de l'art du verrier, de
la cristallerie que l'industrie lorraine a poussée à un si haut degré
de perfection, de la fabrication de la faïence si florissante a Sarreguemines et à Lunéville, de celles de la porcelaine, de la poterie
cammune, des briques et des tuiles et, en général, de tout ce qui
concerne les arts céramiques. Ces leçons réclamaient un complément et devaient naturellement c.omprendre aussi l'application
aux matériaux de construction des f11its exposés dans la première
partie du cours. Ces matériaux , dont les uns sont naturels , les
autres artificiels, ont été considérés au point de vue de leur gisement , de leur extraction , de leur composition, de leurs qualités
ou de leurs défauts, ainsi que de leurs propriétés caractéristiques.
M. le professeur de chimie n'a pas manqué de saisir cette occasion pour faire connaître dans tous ses détails, l'état présent d'une
industrie qui date d'hier et qui promet de fournir une belle carrière,
je veux parler d'abord de la siliwtisation, c'est-à-dire , de l'appHcation du verre soluble à la conservation des monuments et des
objets d'art, et, en second lieu, de la stéréochromie, on emploi du
verre soluble comme agent dans la pêinture monumentale.
usages des asphaltes, des bitumes, des matièr.es goudronnées ont
lait l'objet de plusieurs leçons. Enfin, les procédés en usage pollf.
�23
Ja conservation: des bois de construction ont été enseignés,- nort..
seulement théoriquement, mais l'expérimentation directe a permis
aux étudiants de constater, avec quelle facilité le liquide con- ·
servateur pénètre le bois, lorsqu'il se trouve sous Pinfluence d'une
pression suffisante, soit qu'ellerésulte de l'aspiration vitale, soit
qu'on la détermine par des agents mécaniques.
IU.Ie professeur d'histoire naturelle a choisi pour sujet de ses
leçons de zoologie appliquée, l'histoire naturelle des animaux domestiques. Il a recherché leur origine, décrit leurs races principales, exposé les modifications qui les distinguent entre elles et
qui les séparent du type primitif, lorsque celui-ci est positivement
connu; il a recherché en outre quelles sont les causes, sous l'influence desquelles les modifications acquises se sont· produites;
signalé les procédés mis de nos jours en usage pour procréer des
races nouvelles, parfaitement en rapport avec les services qu'on
attend d'elles, et il a tenté de déduire de tous les faits connus la
théorie des variations chez les animaux soumis au pouvoir de
l'homme .
1\'I. Chautard, avant de commencer l'étude des grands phénomènes, qui font de la physique l'auxiliaire indispensàble dè l'industrie et des arts, a voulu passèr en revue les principes pour
ainsi dire fondamentaux de cette science, en s'occupant des propriétés générales des corps, puis de la pesa'nteur et de l'hydrostatique. Sous ce dernier titre viennent se ranger une foule d'instruments, devenus aujourd'hui trop classiques et trop vulgaires pour
être justement appréciés, mais qui n'en demeurent pas moins la.'
gloire de leurs immortels inventeurs. Il suffit de citer le baromètre, b machine pneumatique, la presse hydraulique et tant
d'autres appareils de ce genre pour reconnaître l'importance de
leur étude et la place qu'ils doivent occuper dans un cours d'application. Abordant ensuite les
phénomènes de l'élecfricité
statique, il a cherché à initier ainsi ses auditeurs pour l'année qui
va s'ouvrir à l'étude de ce mystérieux agent, la, pierre angulaire
des progrès aussi multipliés qu'étonnants de l'électricité contemporaine.
L,a géométFie descriptive est une des parties les plusimp()r..:
�24
tantes. de l'enseignement des. sciences appliquéea. Aussi M. U.euard,.
a cru. nécessaire d.e dquner à ce cours un
développement,
et il s'est b()rné à traiter ce qui a rapport aux figures planes, réservant, pour l'.l,lnnée suiyante, la seconde partie de cette science.
Après avoir montré que dans toutes les branches· qe la géom.étrie
le but est le même, savoir d'étudier un.e figure
surface ou volume,
le triple point de vue de_la position, de
la
et de la grandeur, et que l'une de ses branches ne diffère
de l'a1,1tre que par le m.ode de représentation des figures, ila été
conduit à indiquer comment, el). géométrie descriptive, on déter- .
mine, par la méthode de$ pl'oj.ectionll, la position d'un point, d'n!)e
ligne,
surfa.ce; d\m volnn1e. Puis il a fait
qu'une
même figure peut être représentée d'une ma.nière plus ou mpins
simpl.e, sujvant qu'oJila projette sur tel oqJel système de plans,
et il en 1,\ conplu l'utjlité des
de plans de projection.
Passant
aux ligures p(lrticulières, il s'est occupé su,c,cessivement des ijgures
de lignes droites, puis
l'ellipse, de l'hyperbole, de la paraboJe, de la développante de
cercle, de la sp.irale
la cycloïde, etc. Chemin
faisant,
insisté,
l'Q;Çc!lsign s'en est présentée, s1Jr les
applications pratiques
cott.rl;l,es, ll a exposé ensuite les.
principes <le la
et (lu nivellement et fait connaître les
méthodes et les appareils les plus usuels don.t ces deu.x sciences
font usage.
La mécanique ap.pliquée a été l'objet
enseignement étendu,
1\1. Lafon, qui en a été chargé, a d'abord considéré I.e mouvement
indépendamment des causes qni le produisent, et a distingué et
défini les différentes
de mouvements. Considérant ensnite
le mouvement, tel que les machines le présentent, il a ,résoh• le
probléine de sa transform;ltiondans.les principales ()Ïrcons •.ances
qui se rencontrent dans la pratique. En suivant cet ordre d'idées, iJ
s'est occnpé successivement du plan incliné, de llil ()Oplie, <le la théo:de des engrenages sur laquelle il a eu le soin d;insisJer; de la mani·
velle, de l'excentrique, du paraHélogram!I)e ·de Watt, et a t.erminé
cette partie toute pratique du cours en décrivant les moye11s eDJ,r
ployés dans les usines pour intern>mpre ou rétablir ;i v:olontg l'action
�du moh.m.r. La seconde_ vartie du coqrs ét,é rés en ée à.
causes .f}u mouvement. Le pr9fesseur, après àvoir !.lo_qnéla notîop
.
.. .
.
de force et celle de travail, a exposé la
de. la C()rnposition
des forées et,
spéCialement le cas des forces parat.centres.
lèles, il en a déduit ·une. application _immédiate
gravité, aux ponts· suspendus et aux différentes espèces Ç,e .balance. Abordant ensuite l'un des théor-èmes les plus importants de
la mép;mique, celui des forces vives, il
tt·o_uvé
conduit à étudier la théorie du volant et du régulateur à force
centrifuge et en a fait l'application aux machines. La fin 4u
cours a été consacrée. aux différents moteurs employés pour
pléer au. travail de Phomme.
En dehors des cours officiels f11,its par les professet!rs
lfl
Faèulté .et dont ·nous venons de vous rendre compte, a lieu aussi
partie:; spéun enseigQeQ1ent libre, qui a poul'
1
ciales du programme des sciences appliq4ées. 1 lusieurs savants
distingués ont voui11 concou.rir 'à l'œuvfe utile,
par. la
Faculté, et ont fait dans
salles
leçons qui Olll été s11ivies
avec un.remarquable empressement.
C'est ainsi que 1\'L le doctem· L. Parisot, pr:ofesseur à
de 1\lédecine, a conlin\lé le cours d'l;!ygiène, in11uguré l'année .
dernière avec un supcès qui n'a fait que s'accr.oître. Pour juger
l'intérêt de
leçons et leur imporlilllce au peint de vue de
privée et de l'hygiène publique, il suffit
les
matières qu'il a .tràitées. 1\'It Pari:;ot s'est occupé ·de l'i,ntl,ne!lCe
qu'exercent sur l'économie animale les agents atmosp}lériques,
dont l'action, iudispeusab!e pour l'entretien de .la vie, peut c,ependant compromettre la santé (lans certaines conditioi1s données.
M. Morey, notre habile architecte, complétant auesi son enseignement de l<J. précédente année scolaire., a exposé d'abonl l'histoire de l'architecture grecque et des. différents
qui en sont
l'expression. Puis, passant à l'étude des immortels monuments
qu'a enfantés l'esprit religieJIX du moyen
il a décrit sucees,
sivement ceux des époques<romane et ogivale, et a terminé parceu},{ de la renaissance. .
M, Volmerange, ingénieur des ponts et
s'est chargé
�2ti
du cours de cônstruction et a traité, cette année, de l'objet habituel de ses études, c'est-a-dire, de la -construction des routes.
Après avoir envisagé ces voies de communication sous un point
de vue général, il s'est ocèupé des ouvrages que nécessite leur
assainissement et des travaux d'art pour leur passage au-dessus
des cours d'eau. li a présenté ensuite des considérations topographiques et géologiques sur le tracé des routes, sur leur nivellement, sur le calcul des terrains et sur la rédaction des avantprojets. Ce cours tout pratique, qui se faisait pour la première
fois â Nancy, a été une bonne fortune pour nos jeunes étudiants.
lU. Monnier, Président de la Société centrale d'Agriculture de
Nancy, après quelques considérations générales sur l'histoire de
l'agriculture, s'est occupé des
espèces de sol arable, des
principaux engrais et de leur influence sur la végétation, de la
charrue et de son action, de l'alternance, de la théorie du dt·ainage, âes irrigations de l'amélioration du bétail. Il a ainsi traité
les questions les plus importantes de l'art agricole: Nanèy était depuis longtemps privé d'un enseignement de ce genre, et M. Monnier a rendu un véritable service en se chargeant d'exposer les
prindpes d'une science â laquelle un de nos compatriotes, Mathieu de Dombasle, a fait faire de si notables progrès.
M. Guibal, retrouvant, malgré son âge, l'ardeur avec laquelle
il professait, il y a près de cinquante ans, â l'école d'artillerie de
Valence, a exposé les phénomènes géologiques principaux qui
se sont produits autrefois, et ceux dont notreplanète est encore
aujourd'hui le théâtre. Passant ensuite â l'étude des diverses formations, il a insisté sur celles qui sont représentées en Lorraine,
el il y a signalé les divers dépôts de substances minérales que
l'homme utilise comme combustibles, comme matériaux de construction, ou comme matières prèmières employées par les:
différentes industries du pays.
et
Eœercices p1·atiques. - Notre enseignement, malgré· tous les
développements qu'il a reçus, n'aurait pas produit tous les résullats désirables, s'il n'avait été complété et pour ainsi dire fécondé.
par des. exercices pratiques sérieux. S{)US ce rapport la F·aculté:
�n'a eu qu'à suivre la voie dans laquelle elle est enlrèé
dernière, el il suffit de rappeler ici que l'enseignement pratique
institué dans notre Faculté consiste en manipulations de physique et de chimie, en démonstrations de zoologie et en herhori
sations, en visites aux manufactures et aux ateliers de constructions, en travaux graphiques et en exercices topographiques sur
le tmTain; Je ne puis oublier de signaler que, pour ces deux derniers enseignements, M.. Melin, architecte et maitre des travaux:
graphiques au lycée .de Nancy, a continué à nous prêter sou
concours/dévoué.
Travaux particuliers des professeurs. - Pour obéir aux instructions .ministérielles du 16 octobre 1855, j'ai à vous parler aussi
des travaux particuliers des professeurs.
Déjà, dans mon rapport de l'année dernière, j'ai signalé là découverte faite par M. Nicklès, de la présence du fluor dans le
sang et dans plusieurs autres liquides animaux; mais là ne s'est
pas bornée l'œuvre entreprise par ce laborieux èollègue : par unè
conséquence naturelle des premiers faits acquis, il a été conduit
à rechercher l'origine de ce
inorganique dans l'économie
animale; ill'a trouvée dans les eaux potables, dans les àliinenls
végétaux et en proportion plus forte, dans un certain nombre
d'eaux minérales, notamment dans celies de Plombieres. Pour
pouvoir saisir les petites quantités dè fluor, disséminées dans ces
différents produits naturels, M. Nicklês a dû créer de nouveaux.
procédés, plus sensibles et plus certains que les méthodes d'investigation déjà connues, et il a doté l'analyse chimique d'un
nouveau réactif, le crjstal de roche. Il a reèonnu enfin la présence à peu près constante de l'acide fluorhydrique dans les réac:..
tifs mis en usage, avant lui, pour la recherche du fluor, fait inattendu et qui remettait en question les résultats obtenus par ses
devanci-ers; il s'est trouvé ainsi dans l'obligation de reprendre
ab evo, tous les
publiés sur cette question, et il a
ronné le tout en mon'trant le lien intime qui existe entre le fluorurede calcium et le bicarbonate de chaux dans toutes les eaux potables.
La physique a égale ment occupé M. Nicfi.lèS ; \f' a
ses,
�- anciens lray;mx !lUf l'ad4érence
, travaux. qui
étudiés aujout;d'hui , à Je ur poiQt
vue.
, 1!4
..
to.ire. des lj.rJ;;- el métiers, par ordre Ile. s.
l'.!J:mpereur
M. le professeur d'histoire naturell!'l a (lJ}trepris .d.e no[)lbreu 7
ses !'\Xpéri(lnces d'hybridation ch.ez !es végétaux:, dans Je f:!ut,
seulement de procréer artifkiellement certaines pl&ptes hybri-:
des qui se
aussi spontanément, et de' démoptrer,
par voie d'expérimentation
la. n.ature adult.érine d(l ces
formes végétales, mais au.ssi dans l'espoir de résoudre plusieurs
.
.
questions encore obscures de la théorie de l'hybridité.
Le même professeur, pour être utile aux étudiants qui suivent
ses herborisations , vient de publier
seconde édition de sa
Flore de Lorraine. ·
CoUation df!.s grades. :""""' La· F:ilculté n'a pas; e11 , ceUe armêe, à
conférer l!l grade élevé de docteur;. mais elle espèr(l qu'ii en
a
a!ltr.ement pendant l'année scolaire ql!i VI!. s'oqvrir,
canet l'un d'el!x déjà sm1mis ses thè.ses;
didats son't sqr)es
a\1 jtJgement de Il} Faculté.
Troiscandidats .on:t 11.bordé les épre.uyes de la lice !lee ès ,sciences
:nhysiques , et
eux , MM. Migne.aqJl: B,qqnhi 01, opt
èté·jugés dignes du
Le nomb.te des aspir;J.pts ;m
ès
ma.jntenu à peu près
même chi:lfce que pendl}nt
ànnée spplai,re :
gens sopt venus de tc;nis les ppints de
la provinçeaGadérpique po;Us demandee le dipll)II)e tant désiré,
qui, après le pacca,kturéat
le complément des études
classiques et qui
s.cjel).tjfiques' mi)i-tairel? et administr:}tives. La prqportion d,es
est :res,tée
la même que dans les apt)èes aqtérieures : 9a candjd;lls oqt obtenu le certificat d'aptitude, un seul ave.c hl mention:très-bien i 5
aux, ,épr;(luves.
avec la note pien .et 87. Ol}t rigou:reusem()Qt
Il résulte d.e
faits qlle les examel}S ont
médio.eres et qu'ils accusent des. etudes plus pu lJ.)OÎns incomplètes.
:aeaucoup de candidats compronwttent les résultats importants
qu'ils
attendre,; pom: leur iqstruction, de la
de
�29
rhétorique faite sans la préoccupation d'un examen à sübir, et
renoncent à suivre la classe de logique, qui élait·considérée autrefois comme le couronnement indispensable des études classiques et qui compléterait si naturellement les connaissances
qu'exige l'examen du baccalauréat. La partie littéraire des
épreuves a laissé, jusqu'ici, généralement à désirer; mais, cette
année, une tendance nouve,lle paraît se manifester, une proportion plus notable de jeunes gens, déjà munis du grade de bachelier
ès lettres, est venue conquérir àla Faculté des sciences un nouveau diplome ; de plus, à la dernière session, trois candidats se
présentaient en outre simultanément aux épreuves des deux
calaurèats. Il semble, dès lors, que nous devons espérer un retour plus sérieux vers les études littéraires de la part des jeunes
gens qui se destinent aux carrières scientifiques ; et les nouveaux
règlements auront, sans aucun doute, pour effet de généraliser
un fait qui se présente encore à l'état d'exception. Le jour viendra, nous en avons la confiance, où les élèves de nos lycées
comprendront, comme le sentaient si bien leurs devanciers d'une
autre époque, que les lettres non-seulement prêtent aux sciences
un appui indispensable, mais constituent l'élément essentiel d'une
éducation libérale.
��
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Title
A name given to the resource
1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
GODRON, Dominique-Alexandre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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d1f7101bb2a7d20270126b41161fec1d
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��FRAGMENTS DU RAPPORT
SUl\
L'ANNÉE SCOLAIRE 1856-1!7
PRÊSENTË PAR M. Eo. SIMONIN
•
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DE NOVEMBRE 1857.
MoNsiEuR LE REcTEuR,
MESSEIGNEURs,
1\bssmuas,
Depùis plusieurs années, vous avez été entretenus des rêglem
ments, des programmes des cours et de la discipline de l'Ecole
de médecine de Nancy, et l'attention
vous avez bien voulu
accorder aux six comptes rendus antérieurs permet, aujourd;hui,
plus de brièveté. Toutefois, appelé à vous présenter des faits bien
sérieux, après un orateur qui a fait vibrer les souvenirs que vous
avez gardés d'Athènes et de Rome, j'avoue, qu'à côté de l'intérêt
dont vous entourez l'Ecole de médecine, je compte aussi un peu,
pour retenir votre attention, sur cet instinct naturel à l'homme,
qui le pousse à veiller au plus grand comme au plus cher de ses
intérêts matériels en ce monde : à la santé, qu'un vieux poëte de
Sycione, Ariphron, exhaltait à peu près en ces termes : Santé 1
la plus vénérable des divinités bien heureuses, puissé-je, avec
toi, passer le reste de ma vie ! puisses-tu être pour moi une hô4
�50
tèsse bienveillante ! S'il est, en effet, quelque charme dans la
richesse, dans l'amour des enfants,
la. puissance suprême
que les bommes regardent comme le bonheur des dieux, dans les
secrets désirs que nous poursuivons ; si Ja divinité nous accorde
quelque autre joie ou si elle donne quelque délassement à nos
bienbeureqse,
6eilrit, tout brille au
travaux, avec tqj,
printemps des grâces; sans toi, il n'est pas de bonheur.
Après avoir rappelé Je résultat définitif auquel les établissements d'instruction medicale ont mission de contribuer au profit de tous, je vais
les faits princip(lux qui se rapportent
aux
de Nancy, à l'enseignêment qui leur est offert et aux
vœux formés, pour assurer à cet enseignement toute:; les conséquences heureuses qu'il est possible de lui attribuer.
Si l'on se bornait à constater le nombre des cinquante-deux
élèves inscrits en 1856-57, l'on n'aurait pas l'idée complète du
mouvement communiqué par l'Ecole, dans cet ordre de faits.
Il faut se souvenir des élèves désignés par elle à l'Intendance et
employés dans les hôpitaux de la cinquième divisiog militaire, et
ne point oublier que, près de nous, à l'asile de Maréville, toutes
les fonctions d'élève interne se trouvent, en ce moment, remplies
par d'anciens lauréats de l'Ecole, dont lèS succès doivent être
offerts à l'émulation des jeunes h1>mmes que ces internes ont pré- ·
dans nos cours.
Su•· le nombre des élèves inscrits, quatorze
pQUr· but
rela(ives â la pharmacie, et cette ·catégorie d'étudiants
les
1! . dQqné l'9ccasion de remarquer, qu'en géné:ral ils man..
quent d'.IJ ndirectian efficace dans leurs études. En effet, de ces
·
jet}nes gens, deux seulement ont pris, régulièrement, ·
les quatre insèriptions de l'an,née scolaire. Sans nul doute, il faut
1euir compte de la sitQ.ation faite aux élèves en pharmacie, par
les exigences du stage auquel ils so!}t appelés dans les afficines,
mais ils. doivent être avertis hautement que les études théorique!!,
autrefois filcultatives, se trouvent, désormais, au premier rang de
de.v()irs, et, qu'avant de s'engage:r dans. une carrlère dont
les ab()rds
longs et ditliciles à parcou.rir, ils dmvent couualt:re
'l!;ls salutaires exigences énoncées au décret du 21
�51
ao"ât 1834, en vue d'àssù.rer à leur savoir le niveau élevé qui d'Ôit
marquer leur situation sociale.•
Quant aux élèves en médecinë, ils réalisent en partie, aujourd'hui; les prévisions que nous émettions, il y a quèlques ,anr1ées,
èll considérant certaines diffiéultés relatives au baccalauréat
sciences. L'impossibilité où se trouvent les étudiants en cours
d'études, d'acquérir ce premier grade universitaire.sairs encourir
la perte d'un nombre d'inscriptions qui peut représenter celle
d'une amiée entière de scolarité, a déterminé un certain nombre
d'entre eux à borner leur ambition au seul titre d'officier d·e satité.
Nous fécilitons vivement les élèves qui, pour devenir doéteurs,
n'ont pas, cette année, reculé devant la rigueur du règlèment,
car les résultats dont il s'agit sont èommuns a tous les établisse•
ments d'instruction médicale, et nous devons désirer une cel'iâine
proportion entre le nombre des docteurs et celui des ofti.ciètS de
santé•
L'Ecole a éprouvé, l'année dernière, la satisfaction dé ne p&int
se trouver d·ans l;a dnuloùreuse nécessité d'annuler dès inûiptioiis,
et les seules mesures de notre discipline intérieure qtie j'oserai
nommer paternelle, ont suffi
éviter à quelques él'èves
l'applicati<>n plus sérieuse de la pénalité univ-ersitaire. Faut-il
conclure de ces faits que tous les élèves ont toujours compris
parfaitement leurs devoirs et fait tous les efforts qui sont corn"
mandés par l'austérité et par l'étendue des études médicales '!
Nous en appelons à la conscience même de ces élèves ·p'Our résoudre cette question.
Passons maintenant en revue les faits principauJC qui 'Se
cbent à l'enseignement. Tout d'abord, remercions publiquement
les administrations départementalè et municipale d'av-oir bien
voulu, tout récemment, créer à l'Ecole les ressources llécèssaires
pour assurer le nombre des quinze professeurs ihdî'qtré :par le
décret du 6 décembre 181>4. Dès janvîer prochain l'Ecole; qui en
181>6, a complété son cadre des huit professeurs titulaires et d'es
quatre suppléants, utilisera le savoir de trois nouveaux fonction•
naires ayant le titre d'adjoints. La physiologie, cette base reelle
de la médecine toute entière, enseignée, il est vrai, grâce au
es
�52
zèle du professeur d'anatomie, deviendra l'objet d'un cours réglementaire, et, près de chacune des deux_ cliniques officielles se
trouvera un professeur adjoint chargé de partager avec le titulaire le poids d'un enseignement qui a Heu pendant toute l'année.
Durant l'exercice dernier, l'Ecole a, pour la première fois,
ouvert un cours spécial de pharmacie, et M. Delcominète, suppléant de M. le professeur Blondlot, a, dans ses leçons, fait
preuve d'un savoir étendu et profond. Dans le cours d'anatomie
et de physiologie, le microscope est intervenu lors de certaines
démonstrations. Dans les cliniques, l'emploi des réactifs chimiques est venu agrandir le champ des investigations, et le diagnostic, c'est-à,dire, la solution de tous les problèmes .qu'offre l'économie malade, a été éclairé d'un jour nouveau.,Les professeurs
de l'Ecole, convaincus, -plus que jamais, de l'utilité de vérifier
journellement les connaissances acquises par les élèves, ont eu
recours, dans ce but, aux interrogations ; et, tandis qu'il s'établissait entre eux et leurs auditeurs ce lien permanent qui donne
un caractère si spécial aux écoles secondaires, ils ont cherché,
dans la rédaction de chacun des programmes réclamés par le
Ministère, à établir dans l'enseignement l'unité et la concordance
désirables. Enfin, les moyens matériels qui sont -les instruments
,L de quelques démonstrations n'ont poinfété négligés et se sont
accrus par les dons envoyés par MM. les docteurs Bertin père,
Dalien et Ch. Chatelain qui ont enrichi nos musées de pièces
d'al).atomie normale et d'anatomie pathologique.
Les travaux de l'année scolaire ont été terminés par les sessions
ouvertes en septembre pour les examens des candidats aux divers titres professionnels. Dans la première session, consacrée
aux futurs officiers de santé et aux élèves sages-femmes, cinq
candidats se sont presentés, pour la première fois, au premier
examen pour le titre d'officier de santé, et trois autres candidats
se sont représentés au troisième examen, en vue du même titre.
L'un de ces derniers candidats a été ajourné de nouveau et tous
les autres ont franchi les diverses épreuves. En général, les examens ont été peu satisfaisants, et l'Ecole, qui, au reste, était à
peiné représentée à ces examens par ses élèves, est heureuse
�t;3
que l'époque des mesures transitoires soil cldse
n'aura plus, désormais, le triste spectaclè
geus
ayant fait isolément de très-louables efforts, en partie inufil'es,
pour s'initier très·incomplélement à: une science qui ne peut, aujourd'hui, s'acquérir qu'au prix d'études régulièrement faites et
publiques.
A cette même session, vingt et une sag·és-femmes ont été recnes
après avoir montré un savoir solide.
Les épreuves de la seconde session, ouverte pour les èand!dals pharmacie-ns, ont été beaucoup moins bonnes encore qmr
celles des candidats officiers de santé, et quatrè 'candidats sur
cinq ont été ajournés dès le premim· examen. A c'es candidats
. qui n'avaient pas fait suffisamment d'étudesrégnlières s'applique,
,surtout, la réflexion émise tout à l'heùre à l'occasion des mesures
transitoires;
Dans les dernières réunions du Conseil àcadémique consacrées
aux intérèts de l'enseignement supérieur, l'éminent rapporteur
de l'une des commissions amenait, par la netteté de son argumenlatiun, à un assentiment unanime les membres de l'assemblée;
lors
deux votes, et, en conséquence, deux vœux étaient adressés à S. Exc. M. le Ministre de l'Instrùction publique, en faveur
de toutes les écoles secondaires de médecine (1;. Le Conseil aca.:
démique expi'Îmaitl'opinion que la vitalité de ces institutions était
en partie attachée à la possibilité de délivrer douze inscriptions
de faculté au lieu de huit, afin que le temps nécessaire a l'expo-;
sition des matières qui sont la base de tout enseignement médical,
ne fût pas abrégé par les désavantages attachés à la scolarité de
la troisième année d'études. Le conseil émettait; en même temps,
Je vœu que les élèves en pharmacie reçussent, désJeur entrée
dans les écoles s-econdaires, les droits de scolarité attribués, de;..
puis dix-sept années, aux élèves en médecine. L'Ecole espère
toujours que ces vœux seront réalisés et que de nouvelles faveurs accordées aux ééoles secondaires s'opposeront â l'entrai(t) V. p. 28, 29, 50, 51 et 52 du Rapport îropi·imê de !lit le Prenl.ier Prési·
dent Lezaud.
�54
pousse; de plus en plus, vers Paris eUes élèveS' et
les familles elles-mêmes. Peut-être, dans·un avenir peu éloigné,
viendra-t-il à la pensée de èhacun, qu'avant d'aborder les études
des Facultés, ·les élèves en médecine devraient tous, sans excep-·,
tion, passer par les écoles dites préparatoires, et cette opinion
peul être facilement prouvée à l'aide des règlements qui
nent les écoles spéciales. On n'a jamais trouvé étrange, en.
.
qu'avant d'entrer aox écoles d'application des ponts et chaussées,
des mines, de l'artillerie, du génie el de l'état-major, le futm·
ingt"nieur des ponts et des mines, le futOI' officier d'artillerie, du
génie et de l'état -major, fussent astreints à passer par l'école
polytechnique et p.ar celle de Saint.:.Cyr •. L'Ecole de Nancy puise
un nouveau courage dans ses propres convictions et aussi
dans les actes officiels: Lorsque, grâce à lU. Faye, l'Ecole de
médecine de Nancy, en attendant la réglementation du 2 avril
dernier, eùt reçu l'autorisation d'appliquer· son plan d'études
long·uement et mûrement médité, il fut évident, par l'essai tenté, .
·qlle les études devaient être uniformes dans tontes les écoles, en
se rapprochàntle plus possible des programmes des Facultés., et
qn'il.était indispensable de pet•metlre aux élèves d'acquérir, complètement, dans chacune des écoles, l'ensemble des cotmaissances dont il était question il n'y a qu'un instant. M. Faye avait
parfaitement compris les entraves, les écueils et les dangei·s qoi
sont la conséquence des règlements actuels et nous lui adrèssons
de hien sincères èt hien vifs remercîments pour s'être,
tt·ois années, associé avec ardeur au développement de l'Ecole
Je médecine de Nancy. Le règlement ministériel du 2 avril pa.:.
rait être une moyenne appliquée aux diverses écoles, et par cela
même, ne doit-on pas, .dès lors, espérer pour elles d'heni·euses
modifications sans lesquelles on ne saurait expliquer les efforts
bienveillants faits en vue de composer, avec soin, de nombreux
personnels de pl'Ofesseurs. l!'idèles à leur passé, les professeurs
de l'Ecole de Nancy apporteront, dans l'exécution des mesure;s
-'!:wu velles, tout leur zèle et tout leur dévouement, persuadés qu'Ils
facilitero!lt ainsi de nouveaux progrès.·
Après avoir présenlé Ie compte rendu du dernier exerciee>,
�55
je crois de mon devoir d'adresser quelques conseils à
les
élèves. Je dois leur dire· que certains d'entre eux ont· parfois man:.
qué à des cours obligatoires, et délaissé à tort, certains exercices
facultatifs; que, dans la clinique médicale; ils n'ont point donné
assez de soins à la rédaction des observations, et qu'ils n'ont point
toujours suffisamment profité des ressources offertes par les am-'phithéâtres.
Il semble que, pendant que le professorat se régularise et grandit, l'effort individuel de quelques élèves faiblit dans la croyance
fausse où ils sont de pouvoir remplacer le travail particulier par
les ressources qu'offrent les cours. La bibliothèque aussi n'est
point assez fréquentée, et, cependant, ce ne sont point seulement les sciences médicales qui doivent, être l'objet continuel
des études du médecin. Il faut, s'il veut mériter la confiance et
acquérir l'influence salutaire qu'il doit exercer dans sa noble
profession, il faut qu'on retrouve l'homme derrière le praticien('
et l'étudiant .doit, longtemps à l'avance, songer à se ménager,
dans son avenir, des jouissances pures et élevées, totalement .
indépendantes des hommes et des événements. Un spidtuel écrivain a lancé un trait mordant que nous devons considérer comme
une boutade, lorsque nous regardons autour de nous et lorsque
nous songeons à tant de confrères aimés et honorés, mais,
les élèves, faites de telle sorte que vous ne puissiez être atteints
par l!e trait que je vais citer. Elien raconte que Socrate et un
philosophe se consolaient en pensant qu'ils verraient dans l'autre
monde d'honnêtes gens, des philosophes, des poëles et des médecins. Des honnêtes gens, on en trouverait encore et beaucoup;
des philosophes, quelques-uns ; des poëles, il semble que tous
soient allés depuis longtemps dans l'autre monde; mais des médecins, avec qui Socrate aurait du plaisir à converser, à moins
que ce ne soit sur sa santé, je n'en connais guère. Aussi, ajoute
Daremberg, en parlant du médecin et de ses devoirs, je le
conjure de redevenir ce qu'il était autrefois, l'homme le plus savant et le plus lettré de son temps, je le conjure de se remettre
en possession de ces litterœ humaniores qui nous établissent dans
uu commerce de ·respectueuse familiarité avec les plus grands
�56
esprits de l'antiquité ; qui donnent vue a la pensée sur tant de
questions élevées 1 qui lui ouvrent tant et de si belles perspectives 1
qui assouplissent les mœurs et remplissent les lacunes. de la vie,
en adouCissent toutes les aspérités et en font oublier tous les mécomptes. Vous connaissez déjà tous, je pense, lUl\'1, les élèves,
ce mot de l'auteur de l'Esprit des lois: l'étude a été, pour moi,
le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n'ayant jamais
eu de chag1·in qu'une heure de lecture n'ait pas adouci; et, en
écrivant ce mot, 1\'Iontesquieu disait vrai.
�
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Title
A name given to the resource
1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857
Subject
The topic of the resource
Fragments du Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
SIMONIN, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��PROCÈS- VERBAL
DE LA SÈANCE.
La séance de rentrée des trois Etablissements d'Enseignement
supérieur de Nancy a eu lieu, le lundi f6 novemhre 18a7, sous la
présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
·A onze heures, la messe du Saint-Esprit a été célébrée dans la
chapelle de l'Evêché, en présence des hauts fonctionnaires, des
membres du Conseil académique et des Professeurs, par Mgr l'Evêque de Saint-Dié, membre du Conseil" qui a bien voulu concourir
à l'éclat de la solennité religieuse.
A midi, la ,Séance publique a été 'ouverte dans le gt·and salon de
l'Hôtel de Ville.
··
M. le Rectt:ut' était entouré des quatt·e Inspecteurs de son .ressort,
des Doyens· des Facultés des scienees. et des lettres et du Directeur
de l'Ecole de médecine et de pharmacie, ·membres du Conseil
académique,_ des Professeurs des dhters corps enseignants et. des
Secrétaires de
Aux premiers rangs d'un auditoire d'élite, ouremat·quait plusieurs Membres du Conseil académique, Mgr l'E.:vèque de Nancy et.
�6
de Toul, premier aumôniér de la maison de l'Empereur; M. le
Prince de Beauvau, Sénateur; M. le président Garnier et M. l'abbé
Bureau; M. le Baron Buquet, député et Maire de Nancy; M.
Drouot, député de la Meurthe; l\'I. Paillart, premier Président
honoraire ; M. Pene, adjoint au Maire, des Memb1·es du Conseil
général et du Conseil municipal, les Présidents des Sociétés savantes de Nancy et une foule de personnes notables étaient venues
manifester, par leur présence, leur vive sympathie pour les travaux de l'instruction supérieure.
M. le Recteur a ouvert "là séance par une allocution, et a donné
successivement la parole à M. Godron, doyen de la Faculté des
sciences; à M. Benoit, doyen de la Faculté des lettres, et à M. Edmond Simonin, directeur de l'Ecole de médecine et de pharmacie.
La séance a été close· par la proclamation des prix accordés
à l'Ecole de médecine par S. E. M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Cultes.
�DISCOURS
PRONONCÉ PAR
M. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE NANCY.
MESSIEURS,
C'est une bonne et profitable coutume que celle qui nous amène
dans cette enceinte.
Après avoir appelé sur les travaux, dont eltes vont
le cours, les inspirations de l'Esprit de lumière et de vérité, nos
écoles de haut enseignement viennent, devant cette imposante
assemblée, où l'élite d'une ville intelligente et polie s'unit aux
représentants les plus éminents de la religion, de la magistrature,
de l'administration, rendœ compte de ce qu'elles ont fait, annoncer
ce qu'elles se proposent de
Ce retour sur soi-même, ce
regard jeté sur la route que l'on a parcourue, surie but vers
lequel on se dirige, sont, P.Our l'esp-rit comme peur l'âme, un
moyen de perfectionnement et de discipline. De combien de
bonnes réscrlutions cette salutaire pratique ne devient-elle :pas l'a
source? Combien d'écarts n'a-t-elle pas prévenus ou redressés?
Je le dis avec .c<Jnviction, la solennité à laquelle vous assistez,
a une importanèe sérieuse. Votre présence est, pour nous, un
�8
pùissantencouragement. Grâcesvoussoiént rendues de ne pas nous
l'avoir refusé ! à défaut d'un autre intérêt, celle fête. vous promet
du mqins la satisfaction qui s'attache au sentiment du devoir
accompli, à la certitude d'avoir faitune chose utile. ·
Au moment où je prénds la parole, j'eprouve, Messieurs, un
embarras facile à comprendre. De quel sujet vous entretenir?
Nouveau venu parmi vous, je n'ai pas encore à vous parler d'un
passé qui date d'hier. Quant à mes vues d'avenir, ce queje pour•
rais vous en dire, un mot suffit pour le résumer.
Trois fois, en effet) mon honorable p1·édécesseur s'est vu appelé
à l'honneur de présider la cérémonie qui nous rassemble ; trois
années _lui ont été données pour étudier les besoins de cette belle
province académique; à trois reprises, vous. avez appris de sa
bouche quels étaient ses plans et ses projets. Sa vive intelligence
est un guide que je suis heureux de suivre, et, dans cette situation
des choses, je dois me borner à vous promettre de m'inspirer de
ses pensées, de meUre à profit les résulats de ses méditations,
de marcher dans la voie qu'il a ouverle, d'employer à continuer
ses desseins, ce que Dieu m'accordera de force et de vie. On
m'accuserait à bon droit de présomption si j'en agissais autrement.
Il semble donc que, sans rien ajouter à ces réflexions, je n'aurais plus qu'à me joindre à vous pour écouter les rapports
nou.s allons entendre. Mais ce rôle, dont ma faiblesse s'accomode:rait
vous vous étonneriez, Messieurs, de me le. voir accepter
trop complétement. Si je ne puis espérer de rester toujours à la
hauteur de ma tâche, je vais au moins essayer de vous montrer
que j'en ai mesuré l'étel)due.
Ancienne capitale de la Lorraine, Nancy a compris, de tout
temps, le rôle que lui assignent son histoire, sa position géographique, ses habitudes
et de politesse, toutes les
tions de son existence physique et.morale. A peine la couronne
de Lorraine était-elle réunie à la couronne de France, que la ville
de Stanislas, attirant à elle les écoles alors célèbres de l'Université
de
remplaçait par-un sceptre nouveau, le sceptre
des sciênces ()t des lettres, celui qui s'échappait de ses mains.
(ieUe royauté de l'intelligence}_ quelle ville fu( jamais plus heu.,
�9
reusemènt placée pour èn gat;der le dépôf'? Ailleurs, la confuse
rumeur d:une foule qili s'agite dans des murs
trop étroits,
le tumulte des affaires, le retentissement des armes, le roulement
des machines, Ja fumée des ateliers, millè causes diverses vien,
neoUroubler les médi!ations de l'homme d'.étude, et, en quelque
sorte, étendre un voile entre l'objet de ses recherches et lui. A
Nancy, rien de semblable! Des voies largement ouvertes, le
calme majestueux des rues et des places publiques, la beauté des
édifices, le charme d'une belle et pittoresque campagne, tout,
autour de nous, respire la paix et la sérénité, tout semble y convier l'homme à de studieux loisirs. On. en a fait déjà la remarque,
il n'est pas jusqu'à l'industrie du pays dont .les paisibles et silen·
cieux travaux ne soient marqués d'un caractère de grâce et de
distinètion.
Aussi, rien ne coille à c.ette noble cité quapd il s'agit de ses
écoles, de ses sociétés savantes, des institutions qui ont pour
objet de lui assurer la souveraineté des choses de l'esprit, d'en
étendre les pacifiques conquêtes.
Dans une. autre circonstance; j'aimerais à insister sur les sacri·
fiees qu'elle s'impose en faveur de l'instruction primaire, ce .pain
du peuple, cette nomriture de chaque jour, que la sage et judicieuse Lorraine distribue à ses enfants avec tant de libéralité.
Je m'arrêterais aussi à rappelerles brillants succès de nos· éta....
blissements d'instruction secondaire, à féliciter le Lycée impérial
de Nancy d'avoir donné, cette année, à la Faculté des lettres le
plus jeune de ses licenciés, à l'école militaire de Saint-Cyr, le
second élève de. la promotion ; à l'école forestière, à l'école Poly.
technique, le. premier des candidats admis à en suivre les leçons.
lliais aujourd'hui, je ne l'oublierai pas, je me dois, avant tout,
à l'enseignement des Facultés dont nousinaugurons la rentrée.
Ne vous étonnez pas, 1\lessieurs, d'une comparaison qui pourra
vous sembler étrange, et que je me permets cependant parce
qu'elle me paraît propre à marquer la place qui appartient à
l'instruction supérieùre dans le domaine de la pensée. J'oserai
dire que celte plaçe est, au banquet de la science, celle que le
monde élég:mt réserve; dans ses festins, aux fruits savoureux,
�10
..lç-
an x fleurs odorantes, â tout ce qui ·est esprit qui pétille, or et
cl'istaux qui étincèlent, éclatantes couleurs, gracieÙse poésie.
Est-ce à dire pourtant que le haut enseignement ne soit, à mon
sens, que mousse légère, ou parfum prompt à s'évaporer? Vous
ne me prêttwez pas l'intention de lui attribuer ce caractère. Son
éclat est, comme celui de la vérité, solide et durable. Il s'élève,
il est vrai, ·jusques aux plus hautes abstractions, jusques au;x: généralisations les plus subtiles de la science, mais en s'appuyant
sur les données de l'observation et sur les réalités les plus positives. Je n'en voudrais pour preuve que ces rapports où l'on va
vous entretenir de notre Ecole de médecine, des services que la
Physique, que la Chimie ont rendus à l'industrie, de nos cours de
sciences appliquées.
A aucune époque, !a mission de ceux qui dispensent l'enseignement n'a eu plus d'importance. De nouveaux devoirs sont nés,
pour eux, des grands événements dont notre génération a vu
le spectacle se dérouler sous ses yeux.
Nous sommes loin du temps où de mesquines rivalités de :bourgîfde à bourgade, de château à château, épuisaient l'attention et
les forces de l'homme d'Etat et du guerrier. Le cercle déjà plus
vaste dans lequel le génie d'un Richelieu usait sa puissance à
combattre les efforts du protestantisme en France, l'esprit factieux
de la noblesse, l'ambition de la maison d'Autriche, est â son tour
devenu trop étroit. Notre horizon embrasse aujourd'hui le monde
entier. Du nord et du midi, des extrémités les plus reculées de
l'Orient et de l'Occident, du centre de la Chine ou de l'Inde, nous
arrivent, avec la rapidité de l'éclair, les récits dont nos entretiens
ou notre curiosité s'alimentent, dont nos politiques se préoccupent.
Dès la première année du
nous avions vu cette guerre de
géants, qui a si profondément remué les nations, entraîner nos
glorieux drapeaux des bords du Jourdain et du Nil aux rives de
la Vistule et du Niemen, de Cadix à Moscou, du canal des Dardanelles au détroit du Sund.
Si, de la sphère agitée de la politique et des armes, nous passons aux régions plus paisibles de l'administration, de la science
el de l'industrie, des merveilles d'un autre genre s'offrent en foule
à nos regards.
�H
Ici, vous t·encontrez ces codes
cesfortes
cette puissantè organisation de la justice, des finances, de tQus
les pouvoirs civils qui ont élevé au premier rang dès administrateurs celui qui était déjà le plus grand des hommes de guerre;
Ailleurs, les travaux immortels d'un natur-aliste dont la sagacité
retrouve et reconstruit le monde antédiluvien ;
Les trésors de science apportés à l'érudition moderne des rivages sacrés du Gange et des hauteurs de l'Himalaya;
Les temples, les pyramides, les obélisques de Thèbes et de
Memphis, livrant aux laborieuses investigations d'un savant français les mystères de leurs hieroglyphes;
Vous me devancez, Messieùrs, dans ce:Ue longue énumération
et vos souvenirs y ont rangé déjà et le calcul, marquant à de
nouvelles planètes, dans des profondeurs auparavant insondées,
la place que l'observ·ation vient ensuite leur assigner;
Et Ninive tirée de la poussière qui recouvrait ses ruines, et
ouvrant à l'histoire qes perspectives inattendues;
Enfin, dans le domaine des arts pratiques et de Ja science
appliquée, des miracles plus étonnants encore : la vapeur, l'électricité, la lumière, toutes les forces de la nature mises au service
de l'homme, faisant disparaître pour1ui le temps et l'espace, réalisant à son profit ces prodiges qui auraient passé, naguère, pour
des rêves de l'imagination en délire.
Disons-le avec un juste orgueil, le dix-neuvième siècle, qui ne
compte pas encore soixante ans de durée, peut déjà monlrer plus
de merveilles que n'en présenterait, dans une longue série d'an·
nées, l'histoire de l'humanité.
Mais si notre cœur bat d'un moùvement plus pressé à la vue de
tant de conquêtes, ne permettons pas, néanmoins, qu.e ce spectacle nous enivre. Rappelons-nous plutôt que ·grandeur et noblesse obligent.
On me rendt·a cette justice que je ne cherche point à amoindrir
l'époque où nous vivons. Je me garderai même d'imiter ceux. qui
ne nous accordent toutes les gloires de la science et de l'industrie
de nos
que pour rabaisser notre valeur morale. Non,
jours cl dans notre France, nous ne sommes pas devenus
�sibles â ce qui esl élevé et généreux, noas retrouvons encore, au
h'esoin, et l'Europe Je sait, les nobles éians de l'héroïsme, les
saintes inspirations du dévouement.
Pourquoi, cependant, essayerions-nous de le nier? Ces mer._
veilles dont nous sommes à bon droit si fiers, tiennent surtout
aux données positives de l'érudition ,et de la science, à une connaissance plus approfondie du monde physique, à,l'étude, à l'emploi utile des forces qui lé vivifient. Or, une des première,s lois de
la création paraît être le maintien de l'équilibre entre des puissances qui se combattent. La force <fui-ramène toutes choses au
centre et celle qui les en éloîgue, l'ordre et la liberté, l'esprit
et la matière, l'âme et le corps, voilà, dans des sphères diverses,
les principes qui doivent se balancer pour produire cette harmonie des contraires qui fait la beauté de l'œuvre _de Dièu et qui en
assure la durée.
Je le disais devant une àu!re assemblée etje ne crains pas de
-le répéter, parce que cette pensée est pour moi le résumé, et
çomme le symbole des devoirs que j'ai à
: plus la matière
a grandi, plus il faut que l'âme et l'intelligence grandissent à leur
tour.
A nous, 1\'Iessieurs les professeurs, aux maîtres chargés du ministère de l'enseignement, est remis le soin de veiller aux choses
de l'esprit, de faire qu'elles conservent l'autorité qui leur appartient, d'empêcher qu'elles rie descendent du rang que le Créateur
a voulu leur assigner.
Personne n'ignore
que vous apportez de talents, ce que
vous mettez de conscience à l'accomplissement de cette œuvre.
1\'Iême àvant d'arriver parmi vous, Messieurs, nos Facultés
m'étaient déjà connues. On m'avait parlé de cette jeune colonie
venuê d'Athènes, nourrie du miel de l'Attique, habile à en faire
sentit· et goûter la douceur ; de cette famille si unie, pénétrée
d'un· si bon esprit; de ces hommes voués au. culte du vrai et du
beau, qui rapportent de la ville éternelle, des ruines du Parthénon, des rivages de l'Egypte, des lacs et des grottes de l'Ecosse
où les a conduit l'amour de leur art, des impressions qui deviennent, pour un auditoire charmé de recueillir les fruits de ces sa·-
�13
vants pèlerinages,
source de sérietncplaisir.s, de profitables
jouissances:
On m'avait dit. aussi avec quelle ardeur les professeurs de la
Faculté des sciences s'empressent d'ajouter à la tâche du devoir,
la tâche du dévouement et d'initier une jeunesse avide de recueillir ces utiles leçons, ài:ix applications des théories qu 1ils ont
développées devant un autre auditoire.
Enfin, j'avais recueilli de la bouche desjuges les plus compétents des témoignages de la haute estime dont jouit, auprès
d'eux, cette Ecole de médecine qui a eu longtemps, à Nancy,
l'honorable privilège de rattacher le passé de renseignement
supérieur à son avenir, et d'en continuer les traditions.
Je voudrais abréger, .mais vous me reprocheriez, 1\:lessieurs,
de ne pas dom1er un mot de. souvenir et d'él<1g·e au zèle désintéressé de ces ingénieurs,
ces hommes du monde, de ces. savarlts, de ItiM, Léon Parisot, Itforey, Volmerange, Monnier,
Guibal et
qui prêtent à l'enseignement des sciences appliquées un si précieux concours ; au'bon. esprit, à la juste mesure
d'indulgence et de fernwté que nos Facultés apportent dans la
distribution des gt·ades universitaires et des certificats d'aptitude;.
à ces études de nos professe11rs, à ces recherchfls, à ces ti·avaux
de laboratoire, au nombre desquels il en est d'assez
pour avoir méritéJ'aUenliQn de l'Empereur, et arrêté l'un de ces
regards qui .embrassent à l!l fois et les intérêts de la science {lt les
destinées du pays.
votes récents qui permettront, a l'Ecole de médecif\e, de
complétèr son personnel enseignant ; la part accordée aux col. lections scientifiques et à la bibliothèque des Facultés dans .les
acquisitions dont le budget municipal supporte la charge; la
construction, aujourd'hui prochaine, d'un édifice où J'enseignement supérieur doit trouver une demeure digne de sa haule mission; les marques nombreuses de bienveillance et de sympathie
que les administrations locales prodiguent chaque jour aux étad'instruction, tout se réunit pour soutenir nos efforts,
pom· encourager nos espérances.
Toutefois, je ne l'ignore point, nous avons encore des çonquêtes à faire.
�14
Siège d'une·. cour impériale, centre d'une contrée intelligente
el riche, marquée de ce caractère d'élégance et de distinction qui
tloit plaire au père de famille· jaloux d'assurer à s()s enfants le
biénfait d'une éducation polie, habitée par une population dont
le caractère si émin{)mrnent français, dont l'esprit judicieux et
pratique, dont le hon sens net et ferme s'allient s:i I:Jien à
des lois, cette capitale de la Lorraine ne peut manquer d'obtenir
un jour une Ecole de droit.
Ayons confiance dans un avenir que la force d.es choses réa-·
lisera tôt ou tard.
En attendant, n'oublions .pas que le ciel vient en aide à celùi
qui commence par s'aider lui-même. Notre empressement à
puiser aux sources d'enseignement qui nous sont ouvertes, décidera l'autorité supérieure à les rendre plus· abondantes encoi·e ..
Puissent surtottt nos amphithéâtres .se remplir. de ces jeunes
auditeurs que nous serons si heureux d'y voir accourir.
Messieurs, autour de ces chaires où d'éminents
professeurs les attendent.
et ils sont dignes d'entendre
ce langage, combien il leur importe de s'élever, par de forles
. études, ân niveau des grandes choses que notre siècle a déjà accomplies et de celles que prépare la féconde .initiative du Gou:..
verneiilent de Napoléon III. Dites-leur aussi que leur.ardeur à
suivre les leçons qui leur sont offertes peut hâter le moment où
vous obtiendrez cette quatrième Faculté que vous app.elez de vos
vœux.
Que notre jeunesse nancéienne le sache bien, son assiduité à
nos cours sera, permettez-moi cette expression, un acte de pa-triotisme lorrain, en même temps qu'un sage calcul, un moyen de
se préparer un avenir heureux et honoré.
�RAPPORT
DE
M. GODRON, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
MoNsmr.:n
.
LE RECTEun ,
MESSEIGNEURS ,
lUESSIEURS ,
C'est un devoir imposé aux doyens , de venir .périodiquement
.vous rendre un compte détaillé des travaux de J'année classique ;
de vous fait·e connaître la· direction imprimée à J'enseignement
et les matières qui en ont été l'objet; d'établir l'influence qu'il a pu
exercer sur la jeunesse; de vous entretenir , enfin , des examens
relatifs à la collation des grades. Vaccomplissement de ce devoir
acquiert, peut-être, plus d'importance au fur et à mesure que la
Faculté s'éloigne de son origine, puisque les t•ésultats constatés
dans mes précédents rapports, s'étant maintenus jusqu'aujourd'hui,
en acquièrent d'autant plus de valeur et ne petwent pas, après
trois années d'expérience, être considérés c,gmme l'effet de la
nouveauté et d'tm entraînement passager; mais semblent démontrer, avec une certitude toujours croissante, que la création de
notre Faculté au centre de notre province académique a eu sa
raison d'être , et qu'on y sait apprécier l'importance des études
scientifiques , qui sont appelées à féconder les différentes industries du pays. Comment en serait-il autrement ? lorsque nous
�16
voyon? s'élever, presque à nos portes et comme par enchantement , des établissements métallurgiques , de nouveUes salines ,
des fabriques de produits chimiques ' etc. ; lorsque nous observons que ce progrès industriel se manifeste, avec non moins·
d'évidence, dans les départements qui nous entourent. Cette telldance rendait nécessaires, spécialement dans notre Faculté, les
. sages réformes qui ont
introduites, depuis trois ans, dans les
établissements scientifiquès d'enseignement supérieur, et qui Îm·
posent à cet enseignement, à la fois, une double direction; car,
il a aujourd'hui pour objet, non-seulement l'exposition théorique
des principes et des lois des diverses parties de la science,
mais encore les applications nombreuses qui découlent des vérités scientifiques acquises . Notre enseignement répond complètement à ce programme ; il est plus spécialement théorique
dans nos cours ordinaires ; il est plus essentiellement pratique
dans nos cours complémentaires de sciences appliquées.
Je me trouve naturellement conduit tout d'abord à vous rendre
successivement compte de ces deux ordres· d'enseignement.
Cours otdinaires de la Faculté. - Le cours' de chimie a commencé , cette année , conformément aux règlements , par une
révision de l'histoire des. métalloïdes etde leurs principales corn;..
. hinaisons. Cette élude a été complétée par des g-énéralités sur les
millaux et par l'éxposé complet des lois qui président aux combinaisons salines et aux décompositions qu'elles peuvent éprouver
lorsqu'elles réagissent les unes sur lès autres. Le semestre d'éto
a· été consacré, tout entier, à la chimie organique. C'est la
miérè fois que cette branche de la science , enrichie par l'un de
nos compatriotes, Braconnot, de si importants .travaux, était
professée dans notre Faculté, et l'intérêt que cette partie du cours
a inspiré, s'est manifesté par l'empressement avec lequel n a été
suivi. Si, plus d'un auditeur s'est rendu à ées leçons avec la penque la chimie organique est encore , comme autrefois , la
science qui s'occupe de l'étude des corps que l'homme ne peut
pas produire artificiellement, il n'a pas tardé. à être détrom,pé,
Les faits ex.posés, · les expériences faites à l'appui, ont prouvé
�17
qÙe , sur ce point comme. sur béaucoup d'autres, notreép·oque
est en progrès. L'tirée, cé principe immédiat , créé par l'organisme animal ét localise dans le sang , dans l'urine et dans les
larmes, peut être produit, aujourd'hui, de toutès pièces, indépendamment de toute infiQence vitale. De même; l'alco·oJ, l'èther,
Je vinaigre peuvent êtrè obténùs en l'àliseilce :de toute fermenta'tion et sans le c()'ncours d'une matière organique telle què le
sucre. En sigilalaiH ces faits et bèaucoup d'autres , il était facile
au p1·ofesseur de démontrer jusqu'à quel point les chiinistés modernes ont jlOUSSé la SCÎence dés métamorphoses ; car ces faits
ne sont pas isolés, et chaèun d'eux sert de type à une série de
faits semblables, réalisés avéc dés corps offrant cèrtainès analo'gies de constitution et de pl'Opriétés, et que l'on a, pour ce motif,
appelés corps homolngues. Les cmnbinaisons du ressort de la
chimie organiqüe sont innombrables; vouloir les examiner toutes,
serait entreprendre une tâche impossible à remplir dans un nombre borné dé leçons ; M. le professeur de chimie s'est attaché,
d'une manièr'e spéciale , à faire cohnaitfe les 'composés les plus
intéressants au point de vue théorique ét sous ie rapport de leur
utilité pratique.
M; 'le professeur d'histoire naturelle a complété, pendant le se;..
mestre d'hiver, le cours de zoologie pàr !;étude des animaux in·
vertébrés. L'organisation de .ces êtres , les modifications que
leurs divers appareils subissent dahs lés différents gi'onpes naturels, les changements que cès différeùcès entraînent dans le
nisme de leurs fonctions; leur comparaison sous ces deux derniers
rapports, avec les animaux vertébrés, ont été exposés avec dé.tàils
et ont conduit à cette conclu,;;ion que le règne animal, considéré
dans son ensemble, présente quatre types bien distincts d'orga;..
nisation. Quant aux espèces , le professeur s'est attaché excltïsivement à celles qu'il importe de connaître, en raison des produits
utiles qu'elles fournissent à l'homme, ët aussi à celles qui lui
sont nuisibles, soit directement , soit indirectement. L'éducation
des abeilles , la propagation dés sangsues , la culture des vers à
soie, de la cochenille, etc., oht été exposées avèc autant de
soins que le professeur en a mis à l'étude de ceux des
"2
�'18
invertébrés qui sont un fléau pour l'agriculture. La dispersion
géographique des principaux. groupes d'Invertébrés n'a pas été
non plus négligée, pas plus que l'étude des débris fossiles qu'ils
-ont laissés dans l!!S différentes couches de notre planète , débris
précieux qui , non-seulement , nous permettent d'apprécier les
·modifications successives que la vie a subies â sa surface , mais
qui .nous fournissent, en même temps, les moyens de déterminer
-d'une manière précise les diverses formations géologiques et
l'âge
des terrains.
Dans le semestre d'été, Je professeur d'histoire nature1le a
·enseigné l'organograpbie et la physiologie végétales; il a suivi
e:uclementle programme de la licence, ce qui indique à la .fois
l'ordre qu'il a mis dans l'exposition et la série des faits, des
théories, des lois sur lesquels il a fixé l'attention de ses auditeurs.
le professeur de physique a inauguré son cours, cette année,
par une étude comparée des divers phénomènes qui procèdent
de la chaleur, de l'électricité, du magnétisme , etc. Il a montré
leur enchaînement et leur dépendance réciproque à l'aide de
quelques expériences convenablement choisies , et a ainsi fait ·
ressortir la théorie si pleine d'intérêt qu'un célèbre physicien
anglais ,
Grove , a récemment développée dans son ouvrage
.sur la corrélation des forces physiques. Abordant ensuite l'étude
de la chaleur, il a fait connaître les lois du rayonnement et de la
conductibilité. Les phénomènes relatifs aux dilatations et aux
changements d'état des corps ont été aussi' exposés , ainsi que
·les applications dont ces différentes parties de la physique sont
l'objet dans les arts et dans l'économie domestique. Le semestre
. d'été a été consacré à
des instruments d'optique les plus
employés, tels que les microscopes, les lunettes, les télescopes.
:D'Jais afin. de découvrir les condith:ms auxquelles ces appareilll
doivent satisfaire, les avant.ages qu,il faut réunir el les imperfections à éviter dans leur construction, le
a fait précéder
]eur étude de celle de l'œil et des phénomènes de la vision. Les
belles recherches de de Haldat, sur ce sujet, ont été l'objet de
leçons dans lesquelles furent réalisées la plupart des
•expériences données à . l'appui de la théorie par le célèbre
�19
physicien lorrain. Enfin, rappeler les circonstances qui ont présidé
à la découverte de la photographie , faire conn attre les perfec:tionnements div-ers qu'elle .a reçus depuis son origine, indiquer
son état présent, signaler, en dernier lieu, les problèmes qu'elle
doit encore résoudre, telks sont les différentes questions qui ont
été traitées en terminant le cours
Pour mettre son enseignement en hàrmonie avec les aptitudes
diverses de ses auditeurs et av-ec la direction différente de lem·s
travaux,
le professeur de physique a destiné , pendant toute
l'année , l'une de ses leçons hebdomadaires à l'exposition gé•
nérale des phénomènes, en ne présentant à ·l'appui que des
démonstrations purement expérimentales , et il a consacré une
autre leçon à la théorie et aux développements mathématiques
des mêmes faits, de façon à donner, à ce dernier enseignement,
Je caractère élevé et spécial qui convient pour la préparation aux
épreuves sérieuses de la licence.
L'enseignement des mathématiques confié, dés l'origine, à un
seul professeur, a été dédoublé cette année et a pu recevoir
les développements désirables. 1\'Iais après les brillantes leçons
par lesquelles les cours de mathématiques ont été inaugurés dans
notre jeune Faculté, l'héritage de cette chaire n'était pas sans
péril et la tâche de nos deux nouveaux professeurs exigeait des
efforts soutenus pour maintenir cet enseignement -à la hauteur où
M. Faye avait sù l'élever. Guidés par les conseils bienveillants et
par l'expérience de notre ancien collègue, soutenus par les connaissances solides dont ils ont antérieurement fait preuve,. et qui
ont fixé sur eux le choix de S. Exc. M. Je ministre de l'Instruction
publique ,ils sont sortis avec distinction de l'épreuve qui leur
était imposée , et par des leçons lucides et bien nourries , ils ont
définitivement fixé la-confiance de
auditoire.
M. le professeur de calcul différentiel et intégral a traité de
l'intégration des fonctions explicites .d'une .seule variable indépendante, et s'est occupé ensuite du calcul des intégrales définies.
M. le professeur de mécanique rationnelle a enseigné la première partie du cours dont il est chargé, et a suivi, dans l'exposition, la 'marche indiquée dans le programme de la licence ès sciences
·
mathématiques.
�20
.J'àjdtiteta1 êrifiii !pie les deux cours dont il vient d'ètte qbeslion,;
essentielleîneili deslihes âux candidats à la licencè, ont été orga:.
nises de manié re à ëe 'que lès jeunes gens qui les suivent ac.;.
qliiérent ' en deux années' toutes les connaissances exigées pour
Je grade auquel ils às·pil.-ênt.
·
Cours complémentètires 'de seieni:es appliquées • ...... L'enseignement
des.sciences appliquées' aux termes du décret organique du 22
aoùt ·1854 et des 1nstrtlctcions ministérielles du 50 novembre 1855)
n'est pas distinct de
de la Faculté; seulement,
des cours compléinênta1res de géométrie , de géomf-trie des{)rip.;.
tive et de mécanique doivent compléter. le cours d'études. Mais
les professeurs de la Faèulté des sciences dë Nancy, tout en donnant
à leur enseignement obligatoire une direction à la fois théorique et
pratique ; suivant le vœu de la loi ; ont cru. cèpêndànt devoir ou.:.
vrir, en outre, d'autres cours complémer1taires daris lesquels ils
exposent d'une n:ilinièrè plus spéciale his applications industrielles,
et atmlm_ d'eux n'a hésité à s'imposer une 1eÇon de plus par se.-·
maine. Par suitè de cet arrangement , les cours ordinaii'es de la
Faculté n'ont den p'erdu i sous lé double rapport de lèur étendue
et du niveau élevé auquel ils doivent se maintenir, et les leçons
tohlplëi:ûentairès sont destinées à exposer successivement et avec
détail la technologie des principales indùstries du pays •
. Cependant, mà}gré le développement et là direiJtion spécialè
que notre Faculté a donnés à son enseignement de sciences appliquées, .les élèves inscrits, comme candidats· aù certificat de capacite , sônt
jusqu'ici peu nombreux ; nous n'en comptons
que éinq, qui
pris , ceti'e année , toutes leurs inscriptions.
Mais ee fait n'est pàs particulier à Nancy et s'est produit presque partout. Il ne faudrait pas en inférer que ces ce urs nouveaux
sont -àccueillîs avec-inditl'érencè, ét que leur utilité est méconnue.
Cè que nous observons, depuis deux années; prouve, au contrair:e,
à notre population nanceienne l'enseile vif intérêt
grre,nent des sciences appliquées. Depuis qu'il a été inauguré,
l'affluence des Auditeurs ne s'est pas ralentie, et la dernière
annû scolaire n'à pas êlé ; sri us t<e rapport , inférieure à la première, comme le constatent les états mensuels de situation.
�21
·. Parmi les
!le ces CQl1rs , figurent 4es ouvriers. q11j >
près avoir travaillé toute
jqurnée ,
leqr repas du
11
soir pour venir prendre place sur les b.a!lcS
la Fact;tlté.· Les
communes voisines
Nancy fournissent également à
coqrs
Içur contingent; quelques jeunes gens font. joprnellemeot plukilomètre$ , n1êll.le pen4ant la sqison d'hiver, pour veni!.'
assister à nos cours du soir; J\.insj,>on accepte
mais OJl péglige fle faire
par c:Jes eX[lmens pnblics, les connaissances acquises. Cette
apparente dans les résultats, prouve seulement que, jusqu'ici, nos
compris l'importance du
populations n'ol)t pa$
fi,cat de capacité, qui cependa.nt p.ourrajt
les jeunes gens à
obtenir une position
, et fournirait aux .fabricants
qui les emploieront une gar<}pti;e
p'iptelligence, de .travail et d'instruction.
·
sçjences
n!') date chei nous <We
d'hier, et il peut sembler prématl!ré cie rechercher quelle
il a pu exercer s11r l'industrie du pl\ys. Cependant déjà
faits se sont produits et méfitent p'ètr.e
dans ce rapport.
Nos
lie sciences appliq;uées ont provoqiJé
quelques-uns ont été soumis à l'appréciation ile la
couragement de Paris (1), trayaQx dans lesg:uels on rend
justice au professeur de chirpie , !J:UÏ les a iqspirés par ses
·et encouragés par ses
Telles- sopt les recherches
par M Jeandel sur les moyens qe prévenir les accideQts occa,sionnés par le feu grisou q,ui .fait, chaque année ;tant <le
parmi les mineurs, et que la lampe de J)avy J:)C protège
lNQ:US citerons aussi les
stér.éochrornie
pour la première fois à Nancy, par deux 0uvriers inteJligeqts,
MM. André et Stelz, à la suite d.es leçons dont cet art,
tion récente,. a été l'objet pendant le cours del'a:nnée classiq4e.
Nous
eiJùore, comme résllltals de ces. leçons, les
apportées par :1\'lM, Sal&din, manufacturiers 4 Jl()ll:(1) Bulletin de la Société d'encouragement, t. IV, p. 189; L'ami. de&
sciences, 1857, p.J65 'et 195.
�22
secours, à l'encollàge des calicots, et l'emploi avantageux que fait
aujourd'hui M. Riess-Martin, fabricant de gélatine àDieuze, des
résidus de sa fabrication.
Puissamment encouragée par les résultats obtenus, la Faculté
est disposée à persévérer dans la voie dans laquelle elle est entrée; ses efforts ne dussent-ils être utiles qu'aux jeunes gens de
Nancy, elle considèreraitle maintien de ses cours du soir comme
un devoir de reconnaissance envers une ville qui l'a accueillie
avec tant d'empressement.
Après ces considérations générales, veuillez me permettre d'entrer dans quelques détails sur chacun de nos coùrs de sciences
appliquées; cet exposé vous permettra d'apprécier plus complè.
tement l'esprit dans lequel ils sont dirigés.
D11ns ses leçons de chimie appliquée, M. Nicklès a continué à
exposer la technologie des alcalis et des terres. Ce sujet l'a conduit à parler de la silice, et par conséquent de l'art du verrier, de
la cristallerie que l'industrie lorraine a poussée à un si haut degré
de perfection, de la fabrication de la faïence si florissante a Sarreguemines et à Lunéville, de celles de la porcelaine, de la poterie
cammune, des briques et des tuiles et, en général, de tout ce qui
concerne les arts céramiques. Ces leçons réclamaient un complément et devaient naturellement c.omprendre aussi l'application
aux matériaux de construction des f11its exposés dans la première
partie du cours. Ces matériaux , dont les uns sont naturels , les
autres artificiels, ont été considérés au point de vue de leur gisement , de leur extraction , de leur composition, de leurs qualités
ou de leurs défauts, ainsi que de leurs propriétés caractéristiques.
M. le professeur de chimie n'a pas manqué de saisir cette occasion pour faire connaître dans tous ses détails, l'état présent d'une
industrie qui date d'hier et qui promet de fournir une belle carrière,
je veux parler d'abord de la siliwtisation, c'est-à-dire , de l'appHcation du verre soluble à la conservation des monuments et des
objets d'art, et, en second lieu, de la stéréochromie, on emploi du
verre soluble comme agent dans la pêinture monumentale.
usages des asphaltes, des bitumes, des matièr.es goudronnées ont
lait l'objet de plusieurs leçons. Enfin, les procédés en usage pollf.
�23
Ja conservation: des bois de construction ont été enseignés,- nort..
seulement théoriquement, mais l'expérimentation directe a permis
aux étudiants de constater, avec quelle facilité le liquide con- ·
servateur pénètre le bois, lorsqu'il se trouve sous Pinfluence d'une
pression suffisante, soit qu'ellerésulte de l'aspiration vitale, soit
qu'on la détermine par des agents mécaniques.
IU.Ie professeur d'histoire naturelle a choisi pour sujet de ses
leçons de zoologie appliquée, l'histoire naturelle des animaux domestiques. Il a recherché leur origine, décrit leurs races principales, exposé les modifications qui les distinguent entre elles et
qui les séparent du type primitif, lorsque celui-ci est positivement
connu; il a recherché en outre quelles sont les causes, sous l'influence desquelles les modifications acquises se sont· produites;
signalé les procédés mis de nos jours en usage pour procréer des
races nouvelles, parfaitement en rapport avec les services qu'on
attend d'elles, et il a tenté de déduire de tous les faits connus la
théorie des variations chez les animaux soumis au pouvoir de
l'homme .
1\'I. Chautard, avant de commencer l'étude des grands phénomènes, qui font de la physique l'auxiliaire indispensàble dè l'industrie et des arts, a voulu passèr en revue les principes pour
ainsi dire fondamentaux de cette science, en s'occupant des propriétés générales des corps, puis de la pesa'nteur et de l'hydrostatique. Sous ce dernier titre viennent se ranger une foule d'instruments, devenus aujourd'hui trop classiques et trop vulgaires pour
être justement appréciés, mais qui n'en demeurent pas moins la.'
gloire de leurs immortels inventeurs. Il suffit de citer le baromètre, b machine pneumatique, la presse hydraulique et tant
d'autres appareils de ce genre pour reconnaître l'importance de
leur étude et la place qu'ils doivent occuper dans un cours d'application. Abordant ensuite les
phénomènes de l'élecfricité
statique, il a cherché à initier ainsi ses auditeurs pour l'année qui
va s'ouvrir à l'étude de ce mystérieux agent, la, pierre angulaire
des progrès aussi multipliés qu'étonnants de l'électricité contemporaine.
L,a géométFie descriptive est une des parties les plusimp()r..:
�24
tantes. de l'enseignement des. sciences appliquéea. Aussi M. U.euard,.
a cru. nécessaire d.e dquner à ce cours un
développement,
et il s'est b()rné à traiter ce qui a rapport aux figures planes, réservant, pour l'.l,lnnée suiyante, la seconde partie de cette science.
Après avoir montré que dans toutes les branches· qe la géom.étrie
le but est le même, savoir d'étudier un.e figure
surface ou volume,
le triple point de vue de_la position, de
la
et de la grandeur, et que l'une de ses branches ne diffère
de l'a1,1tre que par le m.ode de représentation des figures, ila été
conduit à indiquer comment, el). géométrie descriptive, on déter- .
mine, par la méthode de$ pl'oj.ectionll, la position d'un point, d'n!)e
ligne,
surfa.ce; d\m volnn1e. Puis il a fait
qu'une
même figure peut être représentée d'une ma.nière plus ou mpins
simpl.e, sujvant qu'oJila projette sur tel oqJel système de plans,
et il en 1,\ conplu l'utjlité des
de plans de projection.
Passant
aux ligures p(lrticulières, il s'est occupé su,c,cessivement des ijgures
de lignes droites, puis
l'ellipse, de l'hyperbole, de la paraboJe, de la développante de
cercle, de la sp.irale
la cycloïde, etc. Chemin
faisant,
insisté,
l'Q;Çc!lsign s'en est présentée, s1Jr les
applications pratiques
cott.rl;l,es, ll a exposé ensuite les.
principes <le la
et (lu nivellement et fait connaître les
méthodes et les appareils les plus usuels don.t ces deu.x sciences
font usage.
La mécanique ap.pliquée a été l'objet
enseignement étendu,
1\1. Lafon, qui en a été chargé, a d'abord considéré I.e mouvement
indépendamment des causes qni le produisent, et a distingué et
défini les différentes
de mouvements. Considérant ensnite
le mouvement, tel que les machines le présentent, il a ,résoh• le
probléine de sa transform;ltiondans.les principales ()Ïrcons •.ances
qui se rencontrent dans la pratique. En suivant cet ordre d'idées, iJ
s'est occnpé successivement du plan incliné, de llil ()Oplie, <le la théo:de des engrenages sur laquelle il a eu le soin d;insisJer; de la mani·
velle, de l'excentrique, du paraHélogram!I)e ·de Watt, et a t.erminé
cette partie toute pratique du cours en décrivant les moye11s eDJ,r
ployés dans les usines pour intern>mpre ou rétablir ;i v:olontg l'action
�du moh.m.r. La seconde_ vartie du coqrs ét,é rés en ée à.
causes .f}u mouvement. Le pr9fesseur, après àvoir !.lo_qnéla notîop
.
.. .
.
de force et celle de travail, a exposé la
de. la C()rnposition
des forées et,
spéCialement le cas des forces parat.centres.
lèles, il en a déduit ·une. application _immédiate
gravité, aux ponts· suspendus et aux différentes espèces Ç,e .balance. Abordant ensuite l'un des théor-èmes les plus importants de
la mép;mique, celui des forces vives, il
tt·o_uvé
conduit à étudier la théorie du volant et du régulateur à force
centrifuge et en a fait l'application aux machines. La fin 4u
cours a été consacrée. aux différents moteurs employés pour
pléer au. travail de Phomme.
En dehors des cours officiels f11,its par les professet!rs
lfl
Faèulté .et dont ·nous venons de vous rendre compte, a lieu aussi
partie:; spéun enseigQeQ1ent libre, qui a poul'
1
ciales du programme des sciences appliq4ées. 1 lusieurs savants
distingués ont voui11 concou.rir 'à l'œuvfe utile,
par. la
Faculté, et ont fait dans
salles
leçons qui Olll été s11ivies
avec un.remarquable empressement.
C'est ainsi que 1\'L le doctem· L. Parisot, pr:ofesseur à
de 1\lédecine, a conlin\lé le cours d'l;!ygiène, in11uguré l'année .
dernière avec un supcès qui n'a fait que s'accr.oître. Pour juger
l'intérêt de
leçons et leur imporlilllce au peint de vue de
privée et de l'hygiène publique, il suffit
les
matières qu'il a .tràitées. 1\'It Pari:;ot s'est occupé ·de l'i,ntl,ne!lCe
qu'exercent sur l'économie animale les agents atmosp}lériques,
dont l'action, iudispeusab!e pour l'entretien de .la vie, peut c,ependant compromettre la santé (lans certaines conditioi1s données.
M. Morey, notre habile architecte, complétant auesi son enseignement de l<J. précédente année scolaire., a exposé d'abonl l'histoire de l'architecture grecque et des. différents
qui en sont
l'expression. Puis, passant à l'étude des immortels monuments
qu'a enfantés l'esprit religieJIX du moyen
il a décrit sucees,
sivement ceux des époques<romane et ogivale, et a terminé parceu},{ de la renaissance. .
M, Volmerange, ingénieur des ponts et
s'est chargé
�2ti
du cours de cônstruction et a traité, cette année, de l'objet habituel de ses études, c'est-a-dire, de la -construction des routes.
Après avoir envisagé ces voies de communication sous un point
de vue général, il s'est ocèupé des ouvrages que nécessite leur
assainissement et des travaux d'art pour leur passage au-dessus
des cours d'eau. li a présenté ensuite des considérations topographiques et géologiques sur le tracé des routes, sur leur nivellement, sur le calcul des terrains et sur la rédaction des avantprojets. Ce cours tout pratique, qui se faisait pour la première
fois â Nancy, a été une bonne fortune pour nos jeunes étudiants.
lU. Monnier, Président de la Société centrale d'Agriculture de
Nancy, après quelques considérations générales sur l'histoire de
l'agriculture, s'est occupé des
espèces de sol arable, des
principaux engrais et de leur influence sur la végétation, de la
charrue et de son action, de l'alternance, de la théorie du dt·ainage, âes irrigations de l'amélioration du bétail. Il a ainsi traité
les questions les plus importantes de l'art agricole: Nanèy était depuis longtemps privé d'un enseignement de ce genre, et M. Monnier a rendu un véritable service en se chargeant d'exposer les
prindpes d'une science â laquelle un de nos compatriotes, Mathieu de Dombasle, a fait faire de si notables progrès.
M. Guibal, retrouvant, malgré son âge, l'ardeur avec laquelle
il professait, il y a près de cinquante ans, â l'école d'artillerie de
Valence, a exposé les phénomènes géologiques principaux qui
se sont produits autrefois, et ceux dont notreplanète est encore
aujourd'hui le théâtre. Passant ensuite â l'étude des diverses formations, il a insisté sur celles qui sont représentées en Lorraine,
el il y a signalé les divers dépôts de substances minérales que
l'homme utilise comme combustibles, comme matériaux de construction, ou comme matières prèmières employées par les:
différentes industries du pays.
et
Eœercices p1·atiques. - Notre enseignement, malgré· tous les
développements qu'il a reçus, n'aurait pas produit tous les résullats désirables, s'il n'avait été complété et pour ainsi dire fécondé.
par des. exercices pratiques sérieux. S{)US ce rapport la F·aculté:
�n'a eu qu'à suivre la voie dans laquelle elle est enlrèé
dernière, el il suffit de rappeler ici que l'enseignement pratique
institué dans notre Faculté consiste en manipulations de physique et de chimie, en démonstrations de zoologie et en herhori
sations, en visites aux manufactures et aux ateliers de constructions, en travaux graphiques et en exercices topographiques sur
le tmTain; Je ne puis oublier de signaler que, pour ces deux derniers enseignements, M.. Melin, architecte et maitre des travaux:
graphiques au lycée .de Nancy, a continué à nous prêter sou
concours/dévoué.
Travaux particuliers des professeurs. - Pour obéir aux instructions .ministérielles du 16 octobre 1855, j'ai à vous parler aussi
des travaux particuliers des professeurs.
Déjà, dans mon rapport de l'année dernière, j'ai signalé là découverte faite par M. Nicklès, de la présence du fluor dans le
sang et dans plusieurs autres liquides animaux; mais là ne s'est
pas bornée l'œuvre entreprise par ce laborieux èollègue : par unè
conséquence naturelle des premiers faits acquis, il a été conduit
à rechercher l'origine de ce
inorganique dans l'économie
animale; ill'a trouvée dans les eaux potables, dans les àliinenls
végétaux et en proportion plus forte, dans un certain nombre
d'eaux minérales, notamment dans celies de Plombieres. Pour
pouvoir saisir les petites quantités dè fluor, disséminées dans ces
différents produits naturels, M. Nicklês a dû créer de nouveaux.
procédés, plus sensibles et plus certains que les méthodes d'investigation déjà connues, et il a doté l'analyse chimique d'un
nouveau réactif, le crjstal de roche. Il a reèonnu enfin la présence à peu près constante de l'acide fluorhydrique dans les réac:..
tifs mis en usage, avant lui, pour la recherche du fluor, fait inattendu et qui remettait en question les résultats obtenus par ses
devanci-ers; il s'est trouvé ainsi dans l'obligation de reprendre
ab evo, tous les
publiés sur cette question, et il a
ronné le tout en mon'trant le lien intime qui existe entre le fluorurede calcium et le bicarbonate de chaux dans toutes les eaux potables.
La physique a égale ment occupé M. Nicfi.lèS ; \f' a
ses,
�- anciens lray;mx !lUf l'ad4érence
, travaux. qui
étudiés aujout;d'hui , à Je ur poiQt
vue.
, 1!4
..
to.ire. des lj.rJ;;- el métiers, par ordre Ile. s.
l'.!J:mpereur
M. le professeur d'histoire naturell!'l a (lJ}trepris .d.e no[)lbreu 7
ses !'\Xpéri(lnces d'hybridation ch.ez !es végétaux:, dans Je f:!ut,
seulement de procréer artifkiellement certaines pl&ptes hybri-:
des qui se
aussi spontanément, et de' démoptrer,
par voie d'expérimentation
la. n.ature adult.érine d(l ces
formes végétales, mais au.ssi dans l'espoir de résoudre plusieurs
.
.
questions encore obscures de la théorie de l'hybridité.
Le même professeur, pour être utile aux étudiants qui suivent
ses herborisations , vient de publier
seconde édition de sa
Flore de Lorraine. ·
CoUation df!.s grades. :""""' La· F:ilculté n'a pas; e11 , ceUe armêe, à
conférer l!l grade élevé de docteur;. mais elle espèr(l qu'ii en
a
a!ltr.ement pendant l'année scolaire ql!i VI!. s'oqvrir,
canet l'un d'el!x déjà sm1mis ses thè.ses;
didats son't sqr)es
a\1 jtJgement de Il} Faculté.
Troiscandidats .on:t 11.bordé les épre.uyes de la lice !lee ès ,sciences
:nhysiques , et
eux , MM. Migne.aqJl: B,qqnhi 01, opt
èté·jugés dignes du
Le nomb.te des aspir;J.pts ;m
ès
ma.jntenu à peu près
même chi:lfce que pendl}nt
ànnée spplai,re :
gens sopt venus de tc;nis les ppints de
la provinçeaGadérpique po;Us demandee le dipll)II)e tant désiré,
qui, après le pacca,kturéat
le complément des études
classiques et qui
s.cjel).tjfiques' mi)i-tairel? et administr:}tives. La prqportion d,es
est :res,tée
la même que dans les apt)èes aqtérieures : 9a candjd;lls oqt obtenu le certificat d'aptitude, un seul ave.c hl mention:très-bien i 5
aux, ,épr;(luves.
avec la note pien .et 87. Ol}t rigou:reusem()Qt
Il résulte d.e
faits qlle les examel}S ont
médio.eres et qu'ils accusent des. etudes plus pu lJ.)OÎns incomplètes.
:aeaucoup de candidats compronwttent les résultats importants
qu'ils
attendre,; pom: leur iqstruction, de la
de
�29
rhétorique faite sans la préoccupation d'un examen à sübir, et
renoncent à suivre la classe de logique, qui élait·considérée autrefois comme le couronnement indispensable des études classiques et qui compléterait si naturellement les connaissances
qu'exige l'examen du baccalauréat. La partie littéraire des
épreuves a laissé, jusqu'ici, généralement à désirer; mais, cette
année, une tendance nouve,lle paraît se manifester, une proportion plus notable de jeunes gens, déjà munis du grade de bachelier
ès lettres, est venue conquérir àla Faculté des sciences un nouveau diplome ; de plus, à la dernière session, trois candidats se
présentaient en outre simultanément aux épreuves des deux
calaurèats. Il semble, dès lors, que nous devons espérer un retour plus sérieux vers les études littéraires de la part des jeunes
gens qui se destinent aux carrières scientifiques ; et les nouveaux
règlements auront, sans aucun doute, pour effet de généraliser
un fait qui se présente encore à l'état d'exception. Le jour viendra, nous en avons la confiance, où les élèves de nos lycées
comprendront, comme le sentaient si bien leurs devanciers d'une
autre époque, que les lettres non-seulement prêtent aux sciences
un appui indispensable, mais constituent l'élément essentiel d'une
éducation libérale.
��RAPPORT
DE
M. Cn. BENOIT, DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
Voilà trois ans déjà que nous inaugurions devant vous, en cette
enceinte, les Facultés rendues à votre ville. Mais où est l'homme
distingué, qui présidait à cette cérémonie, et qui était venu donner
l'impulsion à cette institution nouvelle! Déjà Paris, qui nous
l'avait prêté, nous l'a repris. M. Faye y est retourné pour y poursuivre sa carrière de savant, un instantinterrompue par les soins .
de l'administration, emportant le regret de n'avoir pu doter cette
province de toutes les institutions scientifiques, qu'il rêvait pour
elle. Si sa généreuse ardeur s'est trop tôt fatiguée des lenteurs et
des difficultés inhérentes à toute chose humaine, sachons-lui gré
du moins de ses nobles intentions. Grâce à lui, la cause de l'Ecole
de droit a beaucoup gagné; èspérons que tant d'efforts ne seront
pas perdus pour l'avenir. Ayons confiance dans le successeur
que notre Ministre lui a donné, et qu'il a choisf dans les rangs les
plus élevés de l'administration universitaire. Ce choix monh·e
assez l'intérêt que son Excellence porte à notre Académie et le
rang que Nancy a conquis entre les chefs-lieux de l'enseignement.
aussi, parmi les villes de l'Empire que le Gouvernement
dotait il y a trois ans d'une Université, enest-il une qui ait
plus pleinement que la nôtre justifié ce bienfait par son ardeur
intelligente à se l'approprier? Qu'importe que le palais qu'on
nous destine ne sorte pas encore de terre, si nos Facultés sont
fondées d'une façon durable dans les esprits et dans les âmes 'l
Dès le commencement cette ville a montré que, sans rester
�32
étrangère ali mouvenïent du siècle qui porte les esprits davantage
vers les applications utilès, elle savait garaer le cUite des choses
de la pensée, le goût des arts, et le souci de ces questions de littérature el de morale, qui tiennent de si p1·ès à la grandeur età la
dignité de la naJ,ure humaine.
Notre présence parniivoùs' aura contrioùé ehèore à y raviver
et y étend1·e cette religion des lettres. l\'lais si nous sommes heureux de compter parmi l'élite dë cèttè population, tant d'auditeurs
assidus, pouvons-nous espérer cependan,l que la jeune génération
qui s'élève héritera à sou tout· de ces goûts généreux? Voyonsnous, en effet, la jeunesse aussi nombreuse à nos leçons, que
nous le pourrions souhaiter? Parfois, il faut le dire, l'avenir des
et . tle
eri Franc'e noùs inspire quelques inquié_;
tudes, ·qtrâiid
croyons sentir que vos fils deviennent de plus
è'n
inditfét;ents à bès vérites dè l'ordre moral et à èès jouis.:.
saiices des beaux-arts ·qui passionnaient leurs pères, et dont le
îrohl'è souci semble s'àffaiblir tle jour en jour parmi nous; . ·
Ltiih de moi, Messieurs, de médire dé mon ternps.ei d'en mé..:.
Mnriatirè le!f nécessités et les grandeurs. je Dé suis pas de ces
chiigtins, ·qui, enfermés dans lê moule du passé, y
dtaieil1 retenir le mondé irnmollile. Sî nô's jeunes gens même,
saisis de trop boî:l.ne hëilre et presque âll sortir de l'ènfance dé
liesprit 'positîfae ll()lre siéclè, n'ont presqùe plus le temps dé
cohniHtre
plaisirs deèihtétessés de Ia scierice et lfe l'art, si
ierits
aü lieu d1êttè à fois le charllie et I'éducàtimi Jih'l:}.;...
, raie d'e le·ur Jeun·essè, tournent de pltis eh plus. à: l'apprentissage
d'îii:i état, j'ê suis tenté dê les plaindre, pl\is qhe de lès gronder.
Eskê letir f:itite, si la fol"ce des choses a châtigé l'esprit et là
natu·rê des é'tuqes?
libres d'étudier encore, èornrnè fai-.
salent leurs pétes, lüilquerriènt pour devèloppêr et ornèr leur
inte!Hgence, qirand, dès lê berceau presque, il faüt. soriger à se
ftàyét par lè ttaV'ail l'àctiés d'tine carrière! Notl"e sodètë actueiie;
en etret, esi besdgneuse ; plus dé gehs de loisir ; hui he se peut
désotniais passer d\Jn
:_.la
même est aujout:..
d'llhi à
prix. Or, Elàhs
dés èai't·iërcs qui en
résuhe, fnut•il s'etonner qu,e ilùs pauvres enfants y songent de
la
�33
bonne beure, que tous leurs efforts se dirigent vers un examen,
que leur esprit s'habitue à ne voir dans les études· qu:un moyen.
d'atteindre à .<:e but désiré, et qu'ils ne sentent plus assez que ce .
commerce assidu de leur jeunesse avec les belles choses de la
science et des arts est surtout destiné à élever. leurs âmes, et à
développer chez eux les bons sentiments et les grandes pensées?
Pour moi, je ne comprends que trop ces tendances exclusives
auxquelles ils sont condamnés aujourd'hui dans leurs premières
études. Mais au moins, quand ce temps de nécesJ;ité est passé,
quand nos étudiants ont franchi le premier seuil de la carrière,
lorsque l'espace s'élargit autour d'eux, et qu'ils retrouvent enfin
quelque loisir pour compléter leurs études et y ramenerl'harmo.nie, pourquoi donc négligent-ils de profiter pour cela des ressources que la libéralité de rEtat met à leur disposition ? C'est en
lem· faveur que l'Empereur a voulu multiplier les Facultés des
lettres et des sciences. Ce sont autant d'écoles ouvertes à tous,
pour y achever leurs études. Je sais,Jeunes gens, tout ce·que vaut
l'enseignement de nos Lycées et de nos Colléges. Mais, quelle. ·
qu'en soit l'étendue, quelle que soit l'habileté de vos maîtres,le
temps vous y a manqué pour bien apprendre tout ce qu'il vous. im·
porte de savoir. On n'a pu, en bien des points, que vous y tracer la
carte des lièux, que vous auriez ensuite à parcourir ; on a dù se
borner souvent à vous montrer de loin la terre promise, pour
vous en inspirer au moins le désir. Vous contenterez-vous de
l'avoir ainsi contemplee du haut de la montagne? Et, lorsqu'après
tant de peines, l'heure est arrivée enfin de jouir de vos études en
les complétant, y renoncerez-vous?
Plusieurs, je ne le sais que trop, ont traversé leurs années de
collège sans comprendre le sens élevé de leurs études. A quoi
bon le latin? disent les uns; à quoi bon le grec? à quoi bon les
.
mathématiques ? disent les autres ; ou la physique, ou la
Je renonce à plaider devant ces derniers la cause des
.
les merveilles dont nous sommes chaque jour témoins, erifont ..'
l'apologie avec assez d'éclat : aveugle est qui ne les
Mais notre âge, inclinant trop de ce côté, semble ne plus
· ·. ·.
goùter les bienfaits des lettres. On en bornerait volontiers
.
0
3
-
· ::.: 1
l
�34
d'hui l'étude à ceuX: qui en doivent faire leur metier, professeurs,
avocats, prédicateurs, écrivains; tandis qtt'milrefois l'édùcation
lit!éralre semblait la préparation indispensable de toute profession libérale, ·l'unique moyen de prendre rang parmi les honnêtes
gens . .Aussi ne marchandait-on· pas· avec les lettres alors : on
ne se demandait pas, à quoi hon consumer sa jeunesse dans
l'étude de ces langues anciennes qui doivent être de si peu d'usagé
dans la vie"! On, le sentait d'instinct. Ah! que ne
vous le
faire sentir à vous;. mêmes! Pourqnoi donc, en plein XIX• siècle;
notre Université routinière vous arrête-t-elle encore si longtemps
à ces Ümgues surannées de la Grèce et de Rome? Est-ce pour
le peu que vous en retiendrez"! Non pas ;. mais c'est qu'en croyant
n'apprendre qu'une langue ingrate et bientôt oubliée, vous apprenez hien autre chose, dont vous ne vous doutez pas. Qu'est-ce donc?
Grâcè à l'étude de ces lettres antiques, vous avez passé votre
dans un commerce plus intime avec les grandes âmes
d'autrefois, et vécu plus étroitement de lèurs pensées' de leurs
sentiments .et de leurs vertus. Avec ces m!!Hres, vous appreniez à .
vous-mêmes et à exprimer vos
Dans la lecture
journalière de ces textes anciens, dans les exercices littéraires où
vous vous
à votre.tour, avec votre esprit, peu à,peù
votre àine;se formait, votre éducation morale se faisait comme à
votrè insu. Les grands spectacles del'histoire, en effet,la loi morale
dans son expression la plus variée etla plus éloquente, l'amour de
la patî•iè, le dévouement au devoir, l'héroïsme sous toutes les
formes; partout l'art nous élevant au bièn par l'attrait divin de la
beauté; n'est-ce pas là ce qu'on. reproduisait sans cesse. sous
vos yeux, ce dont on nourrissait assidûment vos jeunes âmes"!
Sacbez donc, enfants, t.out ce que vous valez, grâce à ces études
·quivous semblént stériles. Elles vous ont appris à reporter .vos
pensées en haut : elles ont éveillé en vos âmes l'instinct de
l'idéal, et je ne sais quelle inquiétude salutaire de la destinée
morak .de l'homme, que désormais la vie ne saurait plus étonffèr;
Voilà, jeunes gens, la vertu des lettres. C'est ainsi que nousles
compr,erions, c'est en vue de cette bienfaigante influence, que
nous, de notre éoté, nous vouddons en perpétuer les traditinns
�35
parmi vous. Que nons proposons-nous, en effet,
que de prolonggr pour vous ces doctes entretiens commencés au
Lycée avec les esprits d'élite et les artistes de génie, qui, par
leurs œuvres, ont faille plus d'honneur â la nature humaine? Et,
qu'est-ce aujourd'hui
Faculté des lettres, sinon une sorte
d'asile sacré, oû les esprits, que les intérêts matériels ne sauraient
absorber, aiment à venir se reposer des soins vulgaires de la vie,
respirer à l'aise dans la région des hautes et sereines pensées et
se dilater dans le commerce des grands hommes d'autrefois.
I.
ENSEIGNEMENT. - Quelques mots sur chacun de nos
Philosophie.- L'an dernier, M. de 1\:largerie nous a retraêé
l'Histoire de la Philosophie Chretienne aux trois époques principales de son développement, c'est-à-dire, aù temps des SS. Pères,
au Moyen age et au XVIJe siècle. Après avoir suivi dès soh.berceau cette Philosophie nouvelle, qui, au milieu des luttes de l'Eglise ·
naissante, en face des hérésies etdes.idées païennes, se dégage et se
constitue avec autant de sagesse que de. puissance ; le professeur,
passant au XIII• siècle, nous a comme éblouis des splendeurs
que jette soudain l'œuvre de St Thomas et de St Bonaventure du
sein des ténèbres de la scholastique. Enfin, arrivant àux temps
modernes, à l'époque de Bossuet et de Fénelon, il a exposé avec
quelle sûre discrétion l'Eglise a su consommer alors la merveilleuse
alliance de 1a raison avec la foi, en dehors delaquelle la sagesse
humaine ne saurait rien fonder de durable (1). Ce que la parole. du .
(1) .Te suis heureux de compléter cet argument trop sommaire par ùne
plus détaillée, qui m'a été fournie par M. de 1\Iargerie lui-même sur èe Cours
à la fois si neuf et si plein d'intérêt. Le professeur a consacré tout le premier
semestre à l'étude de la PhilosopMe des Pères. Il a montré cette philosophie
naissant au ne siècle du sein de la lutte ardente engagée entre les idées païennes
et les idées chrétiennes, mais prenant, dès le début, à l'égard de la raison
l'attitude équitable et sage, que ni les rigueurs outrées de Tertullien, ni les témérités d'Origène ne lui feront perdre. Cette philosophie, supérieure auxpas-
�professeùi apportait de lumiêre et de charme dans ces questions
délicates, nul de vous ne l'ignore, Messieurs. Pour nous, en l'écou- ,
tant, nous n'avions qu'un regret, c'est que nos jeunes séminaristes
n'eussent pas le loisir de ve11ir en foule s'instruire à ces leçons,
qu'ils ne rencontreront pas une seconde fois dans leur vie. Heureusement que M. de Margerie, en se proposant de faire plus
sions de la lutte, se .sert de la raison, non plus pour imaginer des systèmes,
mais pour rétablir scientifiquement les grandes vérités métaphysiques ét morales,
que la philosophie antique avait trop souvent ou ignorées, ou contestées, ou
altérees. Loin de tout répudier dans la sagesse antique, elle. lui. emprunte et.
particulièrement au Platonisme, tout ce qu'il y a de fécond dans sa méthode, de
généreux dans ses aspirations, d'acceptable dans ses théories. Enfin, après s'être
résumée à la fois et agrandie dans Saint Augustin, elle lègue, à l'avenir, dàns le$
écrits de ce grànd
les magnifiques matériaux de l'œu'Yre, qu'il ne reste
plus q11'à organiser dans. une complète. d.octrine •. Cette organisation fut l'œuvre
de la scholasUque; c'est par là que, malgré lell. défauts qu'on lui a justement
de·
reprochés, cette p)ùlosophie d.u moyen âge a constitué un progrès
la raison et de la
chrétienne. Sain,t Thomas
surtout .à cette
époque comme le génie ordl.innateur.; aussi le professeur, auquel le temps manquait potlr suivre· la philosophie du moyen â:ge dans toùtes ses évolutions, s'est-il
attaché,sU:mout. à cet ange de l'école, pour donner quelqn'idée du travail
losophi,que du temps. Saint Bonaventure, placé. en regard de Saint Thomas, a
ce tableau, Saint
qui représente particùlièrement cette
tend,:mce
<fUe l'on trouve à la.vérité au fond de toute philosophie· thré-·
tienne, mais qu'ou n'a vu .jamais se dégager avec plus de puissance et d'éclat
qu'à cettè époque. Eu passant à la troisième période de cette histoire, le professeur, au milieu de tant de grands noms qui se pressaient autour de lui, a
choisi tout naturellement Bossuet et fénelon comme les représentants les plus
autorisés, dela
.chrétienne au XP'l/6 sïÙle, les vrais et légitimes
héritiers de Saint Augustin et de,Saint Thomas, et les seuls, peut-être, qui soient
restés pr.esque toujours en dehors des erreurs. et. des. hyputhèses, où: l'esprit de
système entralnaitJeurs plus illustres· contemporains. Enfin, en s;arrêtant·au seuil
du xvme siècle, le professJ)ur, portant son regar.d sur
de là science.
philosophique, a tiré la conclusion qui ressort avec. évidence de toute cette his·
toire, à savoir, que cette alliance, de, la foi et.dela.raison,à.laquelle. no.us. de.•
vous tout ce qui s'est fait de durablè en métaphysique,. depuis. !',établissement.
duchristianisme, est encore, aujourd'hui, pour la philosophie , une· condition
essentielle de force et de grandeur.
�.37
.tard un livre de son cours, dédommagera ainsi ceux. qui ne Î'ont
pas entendu. -(Jette année, le programme.ramêne lè pro•
fesseur à la psychalogie. M. de Margerie s'est p1'oposé d'étudier
particulièrement , entre les facultés ·•· de notre âme, les deux.
facultés souveraines qui font de l'homme .un être moral : la
son et la volonté•. Après avoir d'abord analysé en elles-mêmes ces
deux. facultés, et apprécié les théories diverses, qu'en ont données
les sages de tous les temps, pour dégager tout ce qu'il peut y
avoir dans chacun de ces systèmes de verité et d'erreur, le pro•
fesseur, descendant aux. choses de la vie, suivra l'intelligence et
l'activité humaines dans leurs directions diverses, pour y chèr.
cher la confirmation des principes et des résultats obtenus déjà
en psychologie. Il montrera, par exemple, comment, dans Ja
science, dans la morale, ou dans l'art, les hommes ll]archent
sûrement ou s'égarent au contraire, selon l'idée plus on. moins
vraie qu'ils se sont faite. de la raison et de la volQnté, et de leurs
rapports réciproques; et qu'au fond de triut paradoxe méthaphy·
sique, de toute utopie politique ou sociale, de toute fausse théorie.
en matière d'art ou de littérature, il y a toujours une erreur .psychologique. - C'est ainsi que toujours, M. de Margerie ,sait
nous intéresser aux plus austères questions, en nous e11 faisanttoucher le côté pratique; quelque haut qu'il s'élève, il reste au
milieu de nous, et H ne remonte au foyer des vérités supérieures, que poùr en faire rayonner la lumière sur les routes de
la vie.
Histoire.- M. L. Lacroix, l'an· dernier, après avoir mis sous
nos yeux l'histoire politique et religieuse de la France au XVIe siècle, a étudié avec un soin particulier la restauration administrative
d'Henri IV, et les ministères mémorables de Richelieu et de 1\lazarin. Il a dt't, faute de temps, s'arrêter au seuil du gouvernement personnel de Louis XIV, en remettant à une autre époque
ce sujet qui remp1irait à lui seul une année entière. Maintenant
le règlement, qui renferme nos Cours dans une période triennale,
le ramène à l'antiquité. Mais le champ de l'histoire est assez vaste,
pour qu'on puisse ainsi revenir en ani ère, sans repasser sur les
�38
traces précédentes.
Lacroix vous ramènera à Rome, qu'il conuait si bien, et qüi est comme la patrie de ·prédilection de ses
études. Il y a trois ans, c'est la Rome républicaine, qu'il aimait
à suivre avec vous dans ses faibles et généreux commencements,
dans ses luttes héroïques au dehors, dans les tempêtes de sa liberté au dedans, dans ses prospérités, ses grandeurs, ses excès et
sa chute. Cette année, il vous racontera la Romé impériale, qui
vient à son toil1' recueillir parmi les ruines cet héritage du monde,
que la République avait su conquérir, mais non gouverneret
conservér. Il retracera les progrès de cette puissance formidable
des Césars, depuis Auguste jusqu'à Constantin, et les
lions successives par lesquelles cette puissance se conceqtre dé
plus en plus. Mais, en même temps, il s'efforcera de suivre le
mouvement des esprits et des mœurs, et de démêler, à travers
les révolutions 'de la société politique, la fermentation et l'avénerilent de la société religieuse qUi doit lui succéder. Naguéres,
errant du Palatin au Colysée, ou s'égarant dans ce labyrinthe des
catacombes 'où l'Eglise naissante cachait ses· mystères et les reliques de ses martyrs, M. Lacroix y méditait sur les secrets de
cette di vine palingénésie du vieux monde; et allait ainsi recueillir
l'histoire qu'il se propose de vous raconter, aux lieux mêmes qui
en furent le théâtre.
Littérature ancienne. - L'année dernière, M. Burnouf aussi
achevait son cycle triennal· d'études, en nous offrant un tableau
corpparé de la Littérature Historique en Grèce et à Rome, depuis
Hérodote jusqu'a Tacite. Après être arrivé ainsi à cette époque
de maturité ou même de vieillesse, oti les nations qui ont vécu,
se plaisent â se recueillir dans leurs souvenirs, il va remonter aux
jours de jeunesse et de poésie. Il étudiera, cette année, le Drame
et surtout le drame comique dans ses premiéres productions. Vous
aimerez à le suivre dans cette étude curieuse, vous surtout qui
savez combien ce professeur sait renouveler et étendre toutes ces
questions de littérature antique, en les entraînant vers des horizons inconnus. Avec lui déjà, des hauteurs du Parnasse, vous
àvez découvert au loin les cimes de l'Himalaya. Le Mahâbàrata
�39
vous a mieux fait comprendre l'Iliade; les rapports de ia Grèce
avec l'Orient ont été entrevus. lei e.ncore le drame indien .sera
Je point de départ du professeur. Ce drame mixte, qui, ainsi que
notrt}_drame moderne}a toujours confondu ensemble l'élément
tragique et l'élément comique, si profondément séparés sur la
scène grecque, provoquèra, par. cela même, dans le Cours une
foule de questions fort importantes sur l'art dramatique. Mais
quel attrait, en outre, n'aura pas pout• nous l'histoire si nouvelleencore d'un théâtre, qui, dans sa féconde variété, représente,
comme en un miroir fidèle, les croyances et les mœurs de ces
vieilles races des
du Gange, sur lesquelles aujourd'hui les
regards de l'Europe sont fixés avec une mystérieuse anxiété !
De là, le professeur reviendra vers la Grèce, pour y étudier les
phases diverses de la comédie athénienne, mais en s'arrêtant sur
tout à cette époque à la,fois si anat·chique et si brillante, où la muse
comique se jette au milieu des querelles des partis .et des luttes
des systèmes, et devient, â force d'audace, une sorte d'institution
politique ..Commentée par l'histoire contemporaine, quel .intérêt
piquant va prendre cétte étude du théâtre athénien? Quel attrait
de curiosité un tel sujet n'a-t-il pas, surtout pour nous autres
Français, qui, par nos grandes idées et nos nobles chimères.,
aussi bien que par la mobilité de nos mœurs et nos folies, ressem·
blons si bien à ce turbulent et aimable peuple d'Athènes.
4
Littérature française. - J'aurais voulu, l'an dernier, fidèle à 1
mon programme, embrasser toute l'histoire des lettres e.t des arts
la grandeur du sujet et
en France pendant le XVII• siècle.
ses charmes m'ont arrêté à moitié chemin. Je me suis ou!llié, je
l'avoue, à contempler l'essor puissant du génie français, rentré
enfin en possession de lui-même sous Richelieu, et â étudier
l'influence harmonieuse et féconde, qu'ont exercée à l'envi sur
le développement de l'art et de la pensée nationale les événements, les institutions et les grands hommes. C'est ainsi que nous
n'avons pu qu'atteindre â peine au lemps, où Louis XIV commence à régner par lui-même et à discipliner autour de lui les
lettres et les at·ts, pour en faire le cortège et l_'ornemént de la
�40
royauté. Nous nous proposons,_ cette aùnée,-de vivre au milieu
de ce monde enchanté de Versailles et dans le commerce. de ces
beaux esprits, qui forment la caur du grand roi ; de nous mêler
aux entretiens des Sévigné, des Lafayette ef des Maintenon ;d'aller nous asseoir, tantôt aux représentations de Racine et de
Quinault, tantôt aux pieds de la chaire des Bourdaloue, des Bossuet et des Massillon ; parfois, nous nous échapperons, pour
prêter l'oreille àux charmants récits de Lafontaine ; puis-noqs
reviendrons pour discuter avec Boileau ses doctes-. enseigne- ments. Enfin, après avoir ainsi contemplé le XVIIe siècle dans
tout son éclat,. nous ·voulons en suivre le déclin et signaler les
influences qui préparent et annoncent de loinle XVIIIe.
Littérature étrangère. - M•.. A. Mézières a clos, cette année;
sa revue des littératures modernes par un tableau de la Poésie
allemande au XVIIIe et au XIXe siècle. Klopstoc:K, Goëthe et
Schiller, qui en sont l'expression la plus complète et la plus éclatante, ont surtout attiré son attention. L'Allemagne, eil effet,
semble s'étre:êpuisée à enfanter ces trois hommes : au premier
elle a souftlé son inspiration religieuse ; chez le second domine
le sentiment de l'art; le troisiém,e a eu surtout la poésie du cœqr. ·
Après nous avoir exposé l'éclatante rupture de ces illùstres protestants littéraires, brisant avec la tradition poétique du passé,
le professeur s'est complu surtout à nous les montrer revenant
comme mâlgré eux, ét par une sorte d'instinct supérieur, à-l'imitation de l'antique. Il voulait faire éctater àussi en ce sujet, comme
il l'avait fait dans ses Cours précédents sur l'Angleterre et
l'Italie, le merveilleux ascendant. de l'art des anciens. En vain,
)a muse allemande à son tour àffecte·t-elle une sauvage indé-pendance, elle aussi subit le èharme; il faut qu'elle se transforme
au contact de l'Italie et des chefs-d'œuvre du génie hellénique ;
elle poussera plus loin encore que nous la copie de l'antique.
L'an prochain, M. Mézières revient; -suivant la régie, à l'Angle•
terre, qu'il connaît et sent si bien que ceUe littérature semble
lui être un héritage paternel. Il en a déjà étudié la poésie jusqu'à
la fin du XVIIIe siècle; il se Propose maintenant d'étudier le Ro-
�41
man et la poésie lyrique au ,XIX• ; étude charmante, qui ne peut
manquer de lui ramener, son auditoire empressé •. Qui n'aimera à
entendre parler dans une chaire de Richardson, de Goldsmith,
de Walter Scott surtout, ces chastes et nobles conteurs, qui savent nous intéresser si vivement aux détails de la vie domestique, ou faire revivre,avectant d'illusion les mœurs des temps.
anciens? Combien ces études ne s'animeront-elles pas encore dans
la bouche d'un professeur, qui s'est assis au- foyer de la famille
anglaise, et qui a visité ces grottes et ces lacs de ·l'Ecosse -où l'ou
croit voir encore errer dans les brumes les figures
de
Walter Scott? Puis, il s'attachera à Byron, ce mystérieux Titan
de notre siècle, ce génie de la tempête, qui, au milieu du vide et
des ruines que les révolutions ont faites, se replie sur soi-même
dans un sombre désespoir, et exprime avec une éloquence ironique et sublime la maladie dont l'esprit moderne est dévoré.
Il s'y arrêtera. Comment se déprendre, en effet, de la fascination
qu'exerce ce redoutable et séduisant génie ? Toutes les questions
littéraires et morales, qui tiennent le monde en suspens, ne surgissent-elles pas en foule autour de ce grand nom et de ses œuvres?
.Que de choses en un tel sujet? Quelle lumière pénétrante ce sinistre.
météore ne jette-t-il pas sur l'état moral de la Grande-Bretagne?
On aime à voir un critique d'un esprit aussi sûr et d'un goût
aussi éprouvé, que l'est M. Mézières, se mesurer avec de telles
œuvres.
C'est ainsi, Messieurs, que notre Faculté renouvelle chaque
année son enseignement. En présence d'un auditoire qui reste le
même, elle se transforme sans cesse; et, tout en se tenant dans
le cercle où l'enferment les règlements, elle varie les aspects,
étend les horizons et rajeunit par Je travail les sujets qui semblaient usés. Ainsi, quand on gravit une montagne, le pays qu'on
a sons les pieds, tout en demeurant le même, agrandit ses perspectives et offre de nouveaux points de vue, à mesure qu'on
s'élève davantage.
A côté de ces Cours, qui s'adressent à un public plus nombreux,
la Faculté, vous le savez, a institué des Conférences, particulièreles candidats
ment destinées à préparer aux grades
�42
de l'enseignement. C'est comme une succursale dë PEcole nor-:
male supérieure, ouverte au centre de cette Académie à tous
nos jeunes maîtres, qui, animés d'une ardeur laborieuse· et de la·
noble .ambition de se faire leur carrière par le travail, onttant
besoin d'être dirigés dans leurs études. Pourquoi n'en peuventils pas profiter en plus· grand nombre ? La Faculté, du moins,
s'est toujours montrée prête à entrer en correspondance avec
tous ceu;!{ qui habitant loin d'ici-réclamaient ses conseils. Grâce ·
à 1a poste, elle peut enseigner jusqu'aux extrémités de cette Académie; elle s'efforce de se faire ainsi toute à tous, .et tJroit que
c'est peu pour elle de dispenser les grades et de montrer le but
uux candidats, si elle ne leur tend pas la main pour les aidei·
à y atteindre.
·
II.
EXAMENS,
Jusqu'ici, point d'examens encore pour le Doctorat. Ce n'est
pas que hien des .thèses
nous aient été soumises, quelquesunes même pleines d'espérance. Mais aucune ne nous a semblé
. âssez forte encore dans son érudition, assez .mûre dans ses idées,
assez solidement écrite, pour être acceptée sur-Ie-champ et sans
révision. Désormais le grade. de docteur ès lettres est un titre
sérieux, et il ne faut plus que la docte Allemagne puisse sourit·e
des minces notices ou des lieux communs déclamatoires, qui ont
longtemps suffi pour le conquérir.
ne
Licence.- Le niveau 'de la Licence se relève d'année en année.
Peut-être avions-nous dû le faire fléchir quelque peu dans le
début de nos examens, afin de t'endre l'épreuve accessible. l\fais
désormais, ce grade a repris toute sa valeur, à mesure que les
candidats ont apporté à l'examen une preparation plus solide.
Un, sur deux, a pu être reçu à la session de novembre; et six,
sur dix; à celle de juillet. L'élu de novembre est M. Bleunarà,
surveillant-général au lycée de Troyes.
�43
Ceux de juillet sont :
Gebhart, élève du lycée de Nancy;
Legnmd, répétiteur au même lycée ;
Clautiaux, maître élémentaire au lycée de Reims;
l'abbé Gutour, professeur au petit séminaire d'Orléans;
Diné, professeur aù lycée de Sens ;
Joly, maître répétiteur au lycée de Nancy.
Tels sont nos vainqueurs, sans compter plus d'un vaincu, qui a
succombé avec honneur. La plupart ont montré une littérature
solide et variée, et d'estimables qualités de professeur; mais la
plupart aussi ont à travailler encore pour arriver à bien écrire. •La
Faculté a dû ici user d'indulgence. La littérature contemporaine a .
tellement altéré le goût, et nous a si bien fait perdre le sentiment
du simple et du. vrai, tous les tons sont tellement mêlés, qu'il
nous faut aujourd'hui ut1· vigoureux effort ponr nous dérober à
cette influence f!Weste, et une longue discipline pour nous ramener aux saines traditions de la langue. Qu'ils sont rares aùjourd'huî, ceux qui savent écrire en français ou en latin (ce qui est
â peu près la même chose)! Mais quand cet art d'écrire serait
perdu partout ailleurs, c'est à l'Université qu'il appartient d'en
conserver pieusement le culte ; et je ne saurais assez recommander à nos futurs candidats, avec la lecture des maîtres, l'exercice
journalier de la composition. Le premier de nos liçenciés de
Juillet nous a seul pleinement satisfaits dans les épreuves écrites;
il fait honneur au lycée de Nancy dont il vient de quitter lès bancs.
Puisse S!>U exemple inspirer aux plus vaillants, parmi ceux qui
le suivront au lycée, la noble émulation de poursuivre leurs études littéraires jusqu'à ce grade de licencié, le seul digne de)eur
ambition.
Car, pour l'élite de nos lycées, le baccalauréat ès lettres est un
but trop modeste. Le baccalauréat est pour le gros de l'armée.
Il faut hien qu'il se proportionne au niveau moyen des études, et
· se mette à la portée de tous. Un élève distingué doit viser plus
haut.
Baccalauréat. - Les examens du baccalauréat:..ès-lettres nous
�44
ont offert à peu près les mêmes résultats que l'année dernière.
115 candidàts se sont présentés pour subir cette épreuve (5 seulement de plus qu'en
C'est peu, sans doute, pour une pro·
vince qui compte
d'établissements considérables d'éducation. ·
vous Iesavez, l'esprit de la jeunesse en ce pays se dirige
surtout vers les carrières scientifiques. La Lorraine a toujours
été militaire, et elle.devient de plus en plus industrielle. Il est
naturel que les sciences, qÙi ouvrent l'accès de. la plupart des
Ecoles de l'Etat, et dont les applications à l'industrie créenttant
de richesses nouvelles, entraînent de ce .côté les vocations. Les
lettres, au contraire, qu'on regardait autrefois, sans doute, comme
la préparation de tout honnête homme à Ja vie, mais qu'on ne
veut plus étudier .aujourd'hui qu'en vue d\me .application immédiate et d'une profession spéciale, à quoi ménent-elles ? A la
carrière du droit, ou à celle. de l'enseignement, deux carrieres
pour le moment assez ingrates ·et un peu
Ajoutez-y
que, parmi les candidats de. cette Académie, il en est plusieurs
qui vont tenter la fortune auprès d'autres Facultés, dans la vaine
espérance d'y trouver un succès plus facile qu'ici; mais ils finissent par s'apercevoir que la jurisprudence est partout la même,
et que ce n'est plus qu'avec d'honnêtes études qu'on peut obteoit·
Je grade désiré.
Sur nos 115 candidats, 57 ont été ajournés, à savoir : 42, pour
les
11> à l'épreuve m·ale. 1>6 ont été admis au grade
de bacheliers à savoir : 1>2 avec la mention asse:s bien, et 4 seulement avec la note bien (1). Ces derniers sont:
MM. Cahen (Emile), d'Epinal;
Ehrmann (Matie-François-Joseph), de Strasbourg;
Rosmann (Edmond-Gustave), de Metz;
Boulangar (Alcide-Léon ), de NantiH(}is.
Aucun candidat n'a obtenu, cette année, la note très-bien.
Ainsi les examens brillants deviennent de plus en plus rares; mais
il faut dire aussi, que· les mauvais se rencontrent moins souvent
qu'autrefois. En somme, les épreuves se nivellent de plus en plus
(1) Voyez le Tableau des Examens à la fin du Rapport.
�45
dans une commune et honnête médiocrité. A quoifaut-il attribuer
cette tendance? Faut-il croire que la discipline actuelle de nos
études-classiques soit mieux accommodée à la force moyenne des
intelligences, qu'autrefois ? Ou bien, est-cl:l que, dans ce pays,
la section des sciences attire désormais a elle, tout ensemble avec
l'élite des élëves de chaque classe, ceux qui n'ayant pas réussi jusqu'alors dans les lettres, regardent leur dégoût pour le latin
comme une vocation manifeste aux sciences ? Je ne sais ; mais
toujours est-il, que, si les candidats au baccalauréat ès lettres
sont bien moins nombreux qu'autrefois, en moyenne ils valent
beaucoup mieux. Tel a été jusqu'ici, pour les élèves de la section
des lettres, le résultat du nouveau plan d'études. Je ne doute pas
que ce résultat ne s'améliore encore par la récente mesure· d'un
Ministre, ami des lettres, qui, au lieu de ·laisser le sort dédder
entre une composition latine et une composition française, a ordonné que désormais cette épreuve importante fut toujours latine, montrant par là l'intention de ranimer et de fortifier encore
dans les classes, la culture de cette grande littérature romaine,'à
laquelle nos lettres françaises sont en grande partie redevables
de leur solidité etde leur éclat.
·
Mais, allez-vous me dire, d'où vient qu'en constatant une amélioraiiou dans les études littéraires, vous cop.tinuez à refuser encore à l'examen la moitié des candidats? C'est qu'aujourd'hui
beaucoup d'entre eux croient pouvoir, en se livrant tout entiers
aux lettres, négliger impunément comme accessoires des parties
considérables du programme. Parce que le nouveau plan d'études a ramené pour eux l'enseignement scientifique à une mesure
plus discrète, ils sont trop enclins a le supprimer, et à méconnaitre la sage prévoyance du Ministre, qui
pas moins tenu
à faire une part aux sciences dtms l'enseignement littéraire,
qu'une part aux lettres dans l'enseignement scientmque. Pour·
quoi cependant les élêves des lettres répondent-ils si mal à cette
généreuse intention? Pourquoi font-ils si bon marché de ces con·
naissances mathématiques ou physiques, auxquelles on voudrait
qu'ils ne restassent pas étrangers ? Combien, à la dernière sesM
sion notamment, combien de candidats, excellents d'ailleurs, ·ont
�46
dft être ajournés, à notre grand: regret, pour avoir négligé l'histoire, la philosophie, mais surtout les sciences? Pourqu<ri donc,
jeunes gens, tronquer vos études? Pourquoi· cette impatience
insensée de déserter ainsi la classe de logique, qui les complète
et les couropne,. pour venir vous exposer à un échec au baccalauréat? Pourquoi vous obstiner dans cette insouciance des
sciences naturelles, que personne aujourd'hui ne saurait plus
ignorer, sans se mettre pour ainsi dire en dehors de la société de
son tèmps '!
En prenant· Homère, Virgile, Platon, Cicéron, Bossuet,
neille pour objet de vos études, vous avez choisi, je le veux, la ·
meilleure part, mais pourquoi répudier l'autre? Est-il permis de
dédaigner aujourd'hui ces sciences physiques, qui marchent avec
tant de gloire à la conquête des secrets de la création et à l'as..
servissement de la nature ? Comment, ces merveilles, que, la
science multiplie chaque jour sous vos yeux, ne disent-elles rien
à votre imagination? La nature, que vous admirez de loin et en
artistes, ne vous apparaîtra-t-elle pas bien plus belle encorè,
quànd le génie de l'homme vous en aura révélé les mystères? et
le spectacle du ciel étoilé, dont Job chante la splendeur dans, un
hymne sublime, ne ravira'-t·il pas encore plus vos esprits, ex-.
pliqué et sondé dans ses profondeurs par Képler et Newton?
Que dire des miracles de l'industrie moderne? Pour ne pas s'in•
téresser à tant de problèmes avec une ardente curiosité,< pour ne
pas se soucier des sciences qui nous initient à la. connaissance de
tant de merveilles, ne faut-il pas être plus indolent encore qu'un
sauvage? 1\'Iais je vais plus loin, je vous prends à part, vous, ar·
tistes, qui n'estimez que les choses de l'âme; qui préférez à
toutes les découvertes de la science une grande pensée
un sentiment du cœùr de l'homme éloquemment rendus, dans
l'intérêt même de la culture de votre esprit, étudiez les sciences;
soyez assurés que toutes les facultés de l'homme se tiennent, et
que toutes les connaissances humaines profitent l'une de l'autre.
Je ne connais, quant à moi, rien de plus efficace que la pratique
dela 15éométrie, pour discipliner le raisonnement et donner à la
composition et au style cet enchaînemènt et ces habitudes de
justesse et de précision, qui en sont la vertu souveraine.
�47
Aussi n'autoriserons-nous jamais par notr:e faiblesse, jeunes
gens, votre tendance à négliger votre éducation scientifique.
Réciproquement, nous prétendons bien, d'accord avec la Faculté
des sciences, maintenir dans les examens de l'autre baccalauréat
Ja part sérieuse, que la sagesse du Ministre y a faite aux lettres.
Cette part, à notre gré, n'est que trop modeste encore; et nous
regretterons toujours le temps, où tout bon élève avait le loisir
de compléter ses classes de lettres, avant de s'engager définitivement dans les mathématiques. Aujourd'hui nous rencontrons
bien encore quelques élèves, qui aspirent à la fois aux deux bacca--lauréats; mais ils sont trop rares; et l'on voudrait voir davantage
l'élite de nos classes animée de cette double ambition. Que n'y
gagneraient pas nos jeunes lettrés en solidité et en étendue d'esprit? Et vous, jeunes gens, que votre prédilection emporte vers
)es sciences et leurs applications, ne dites pas què vous n'avez que
faire des lettres. Croyez-moi, plus les sciences développent leur
,essor, plus il est nécessaire que les lettres y fassent contrepoids ;
ù mesure que l'homme connaît mieux la nature matérielle pour
l'assujettir à ses besoins, plus il est nécessaire qu'il se connaisse.
soi-même et apprenne â se maîtriser. Munis d'une bonne éducation littérairé, je vous verrais avec moins d'inquiétude vous.
engager dans les carrières scientifiques, qui ·ne sauraient plus
vous absorber entièrement.
lettres, en effet, pour ceux qui y
ont véritablement goûté, éveillent dans l'âme un instinct de l'idéal
et unsentiment de la destinée morale de l'homme, que désormais la vie ne saurait plus éteindre. Grâce aux lettres, vous ne
pourrez plus étudier les secrets de la nature, sans relever votre
esprit vers le Créateur, ni contempler les miracles de la science
(lt de l'industrie, sans songer qu'un acte de vertu témoigne encore
plus que tout cela de la grandeur de l'homme. Et quand vous
aurez éprouvé la vanité des choses de la vie, le dégmit de ce luxe
tant ambitionné, la monotonie de tout ce
bonheur qu'on
s'efforce en vain de varier, vous, du moins, que votre jeunesse aura
familiarisés avec les lettres, vous vous souviendrez .de votre bibliothèque, de ces livres qui, après avoir été les amis charmants
de votre enfance, vous rendront de nouveau â vous-mêmes et
�48
rouvriront dans votre âme .la source dés jouissanèès · intellec-.
tuelles. Vous sentirez alors, qu'après le bonheur d'êtrehomme.
de bien, il n'en est guère de comparable enco•·e à celui d'être
un esprit cultivé par les lettres. Mais ce bonheur, il faut savoir
le préparer de loin. Travaillez-y donc, jeunes gens, pendant que
l'heure est propice. Ne dédaignez rien, ne. sacrifiez rien dans vos
études. Ne prenez pas pour du temps perdu, une année de plusr
. consacrée à rendre votre instruction plus solide et plus complète. ')
Ne. vous inquiétez pàs tant d'entrer dans la carrière plus tôt,
mais plus forts; car, en définitive, le succès ne reste pas aux plus
pressés; mais aux plus instruits.
TABLEAU DES EXAMENS.
AJOURNÉS
ADMIS
lll2
; assez
"'
Session
de
décembre
!
Session
d'avril
Session
d'août
TOTAL
. 24
aux
corn positions.
-- - . -. - bien.
bien.
24
15
-
1
.
28
5
.,
...
-
5
iO
- - u
-
ToTAL.
O.a,>
:::...
0
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7
5
10'
21)
9
54
-
- -
-
"TOTAL,
H
H
- 61)
très··
bien.
•.
51
"
.,. 1)6
1-;.-1-:;--;- - -
-- -- 42
11)
57
�FRAGMENTS DU RAPPORT
SUl\
L'ANNÉE SCOLAIRE 1856-1!7
PRÊSENTË PAR M. Eo. SIMONIN
•
DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
AU
CONSEIL ACADÉMIQUE
DANS LA SESSION DE NOVEMBRE 1857.
MoNsiEuR LE REcTEuR,
MESSEIGNEURs,
1\bssmuas,
Depùis plusieurs années, vous avez été entretenus des rêglem
ments, des programmes des cours et de la discipline de l'Ecole
de médecine de Nancy, et l'attention
vous avez bien voulu
accorder aux six comptes rendus antérieurs permet, aujourd;hui,
plus de brièveté. Toutefois, appelé à vous présenter des faits bien
sérieux, après un orateur qui a fait vibrer les souvenirs que vous
avez gardés d'Athènes et de Rome, j'avoue, qu'à côté de l'intérêt
dont vous entourez l'Ecole de médecine, je compte aussi un peu,
pour retenir votre attention, sur cet instinct naturel à l'homme,
qui le pousse à veiller au plus grand comme au plus cher de ses
intérêts matériels en ce monde : à la santé, qu'un vieux poëte de
Sycione, Ariphron, exhaltait à peu près en ces termes : Santé 1
la plus vénérable des divinités bien heureuses, puissé-je, avec
toi, passer le reste de ma vie ! puisses-tu être pour moi une hô4
�50
tèsse bienveillante ! S'il est, en effet, quelque charme dans la
richesse, dans l'amour des enfants,
la. puissance suprême
que les bommes regardent comme le bonheur des dieux, dans les
secrets désirs que nous poursuivons ; si Ja divinité nous accorde
quelque autre joie ou si elle donne quelque délassement à nos
bienbeureqse,
6eilrit, tout brille au
travaux, avec tqj,
printemps des grâces; sans toi, il n'est pas de bonheur.
Après avoir rappelé Je résultat définitif auquel les établissements d'instruction medicale ont mission de contribuer au profit de tous, je vais
les faits princip(lux qui se rapportent
aux
de Nancy, à l'enseignêment qui leur est offert et aux
vœux formés, pour assurer à cet enseignement toute:; les conséquences heureuses qu'il est possible de lui attribuer.
Si l'on se bornait à constater le nombre des cinquante-deux
élèves inscrits en 1856-57, l'on n'aurait pas l'idée complète du
mouvement communiqué par l'Ecole, dans cet ordre de faits.
Il faut se souvenir des élèves désignés par elle à l'Intendance et
employés dans les hôpitaux de la cinquième divisiog militaire, et
ne point oublier que, près de nous, à l'asile de Maréville, toutes
les fonctions d'élève interne se trouvent, en ce moment, remplies
par d'anciens lauréats de l'Ecole, dont lèS succès doivent être
offerts à l'émulation des jeunes h1>mmes que ces internes ont pré- ·
dans nos cours.
Su•· le nombre des élèves inscrits, quatorze
pQUr· but
rela(ives â la pharmacie, et cette ·catégorie d'étudiants
les
1! . dQqné l'9ccasion de remarquer, qu'en géné:ral ils man..
quent d'.IJ ndirectian efficace dans leurs études. En effet, de ces
·
jet}nes gens, deux seulement ont pris, régulièrement, ·
les quatre insèriptions de l'an,née scolaire. Sans nul doute, il faut
1euir compte de la sitQ.ation faite aux élèves en pharmacie, par
les exigences du stage auquel ils so!}t appelés dans les afficines,
mais ils. doivent être avertis hautement que les études théorique!!,
autrefois filcultatives, se trouvent, désormais, au premier rang de
de.v()irs, et, qu'avant de s'engage:r dans. une carrlère dont
les ab()rds
longs et ditliciles à parcou.rir, ils dmvent couualt:re
'l!;ls salutaires exigences énoncées au décret du 21
�51
ao"ât 1834, en vue d'àssù.rer à leur savoir le niveau élevé qui d'Ôit
marquer leur situation sociale.•
Quant aux élèves en médecinë, ils réalisent en partie, aujourd'hui; les prévisions que nous émettions, il y a quèlques ,anr1ées,
èll considérant certaines diffiéultés relatives au baccalauréat
sciences. L'impossibilité où se trouvent les étudiants en cours
d'études, d'acquérir ce premier grade universitaire.sairs encourir
la perte d'un nombre d'inscriptions qui peut représenter celle
d'une amiée entière de scolarité, a déterminé un certain nombre
d'entre eux à borner leur ambition au seul titre d'officier d·e satité.
Nous fécilitons vivement les élèves qui, pour devenir doéteurs,
n'ont pas, cette année, reculé devant la rigueur du règlèment,
car les résultats dont il s'agit sont èommuns a tous les établisse•
ments d'instruction médicale, et nous devons désirer une cel'iâine
proportion entre le nombre des docteurs et celui des ofti.ciètS de
santé•
L'Ecole a éprouvé, l'année dernière, la satisfaction dé ne p&int
se trouver d·ans l;a dnuloùreuse nécessité d'annuler dès inûiptioiis,
et les seules mesures de notre discipline intérieure qtie j'oserai
nommer paternelle, ont suffi
éviter à quelques él'èves
l'applicati<>n plus sérieuse de la pénalité univ-ersitaire. Faut-il
conclure de ces faits que tous les élèves ont toujours compris
parfaitement leurs devoirs et fait tous les efforts qui sont corn"
mandés par l'austérité et par l'étendue des études médicales '!
Nous en appelons à la conscience même de ces élèves ·p'Our résoudre cette question.
Passons maintenant en revue les faits principauJC qui 'Se
cbent à l'enseignement. Tout d'abord, remercions publiquement
les administrations départementalè et municipale d'av-oir bien
voulu, tout récemment, créer à l'Ecole les ressources llécèssaires
pour assurer le nombre des quinze professeurs ihdî'qtré :par le
décret du 6 décembre 181>4. Dès janvîer prochain l'Ecole; qui en
181>6, a complété son cadre des huit professeurs titulaires et d'es
quatre suppléants, utilisera le savoir de trois nouveaux fonction•
naires ayant le titre d'adjoints. La physiologie, cette base reelle
de la médecine toute entière, enseignée, il est vrai, grâce au
es
�52
zèle du professeur d'anatomie, deviendra l'objet d'un cours réglementaire, et, près de chacune des deux_ cliniques officielles se
trouvera un professeur adjoint chargé de partager avec le titulaire le poids d'un enseignement qui a Heu pendant toute l'année.
Durant l'exercice dernier, l'Ecole a, pour la première fois,
ouvert un cours spécial de pharmacie, et M. Delcominète, suppléant de M. le professeur Blondlot, a, dans ses leçons, fait
preuve d'un savoir étendu et profond. Dans le cours d'anatomie
et de physiologie, le microscope est intervenu lors de certaines
démonstrations. Dans les cliniques, l'emploi des réactifs chimiques est venu agrandir le champ des investigations, et le diagnostic, c'est-à,dire, la solution de tous les problèmes .qu'offre l'économie malade, a été éclairé d'un jour nouveau.,Les professeurs
de l'Ecole, convaincus, -plus que jamais, de l'utilité de vérifier
journellement les connaissances acquises par les élèves, ont eu
recours, dans ce but, aux interrogations ; et, tandis qu'il s'établissait entre eux et leurs auditeurs ce lien permanent qui donne
un caractère si spécial aux écoles secondaires, ils ont cherché,
dans la rédaction de chacun des programmes réclamés par le
Ministère, à établir dans l'enseignement l'unité et la concordance
désirables. Enfin, les moyens matériels qui sont -les instruments
,L de quelques démonstrations n'ont poinfété négligés et se sont
accrus par les dons envoyés par MM. les docteurs Bertin père,
Dalien et Ch. Chatelain qui ont enrichi nos musées de pièces
d'al).atomie normale et d'anatomie pathologique.
Les travaux de l'année scolaire ont été terminés par les sessions
ouvertes en septembre pour les examens des candidats aux divers titres professionnels. Dans la première session, consacrée
aux futurs officiers de santé et aux élèves sages-femmes, cinq
candidats se sont presentés, pour la première fois, au premier
examen pour le titre d'officier de santé, et trois autres candidats
se sont représentés au troisième examen, en vue du même titre.
L'un de ces derniers candidats a été ajourné de nouveau et tous
les autres ont franchi les diverses épreuves. En général, les examens ont été peu satisfaisants, et l'Ecole, qui, au reste, était à
peiné représentée à ces examens par ses élèves, est heureuse
�t;3
que l'époque des mesures transitoires soil cldse
n'aura plus, désormais, le triste spectaclè
geus
ayant fait isolément de très-louables efforts, en partie inufil'es,
pour s'initier très·incomplélement à: une science qui ne peut, aujourd'hui, s'acquérir qu'au prix d'études régulièrement faites et
publiques.
A cette même session, vingt et une sag·és-femmes ont été recnes
après avoir montré un savoir solide.
Les épreuves de la seconde session, ouverte pour les èand!dals pharmacie-ns, ont été beaucoup moins bonnes encore qmr
celles des candidats officiers de santé, et quatrè 'candidats sur
cinq ont été ajournés dès le premim· examen. A c'es candidats
. qui n'avaient pas fait suffisamment d'étudesrégnlières s'applique,
,surtout, la réflexion émise tout à l'heùre à l'occasion des mesures
transitoires;
Dans les dernières réunions du Conseil àcadémique consacrées
aux intérèts de l'enseignement supérieur, l'éminent rapporteur
de l'une des commissions amenait, par la netteté de son argumenlatiun, à un assentiment unanime les membres de l'assemblée;
lors
deux votes, et, en conséquence, deux vœux étaient adressés à S. Exc. M. le Ministre de l'Instrùction publique, en faveur
de toutes les écoles secondaires de médecine (1;. Le Conseil aca.:
démique expi'Îmaitl'opinion que la vitalité de ces institutions était
en partie attachée à la possibilité de délivrer douze inscriptions
de faculté au lieu de huit, afin que le temps nécessaire a l'expo-;
sition des matières qui sont la base de tout enseignement médical,
ne fût pas abrégé par les désavantages attachés à la scolarité de
la troisième année d'études. Le conseil émettait; en même temps,
Je vœu que les élèves en pharmacie reçussent, désJeur entrée
dans les écoles s-econdaires, les droits de scolarité attribués, de;..
puis dix-sept années, aux élèves en médecine. L'Ecole espère
toujours que ces vœux seront réalisés et que de nouvelles faveurs accordées aux ééoles secondaires s'opposeront â l'entrai(t) V. p. 28, 29, 50, 51 et 52 du Rapport îropi·imê de !lit le Prenl.ier Prési·
dent Lezaud.
�54
pousse; de plus en plus, vers Paris eUes élèveS' et
les familles elles-mêmes. Peut-être, dans·un avenir peu éloigné,
viendra-t-il à la pensée de èhacun, qu'avant d'aborder les études
des Facultés, ·les élèves en médecine devraient tous, sans excep-·,
tion, passer par les écoles dites préparatoires, et cette opinion
peul être facilement prouvée à l'aide des règlements qui
nent les écoles spéciales. On n'a jamais trouvé étrange, en.
.
qu'avant d'entrer aox écoles d'application des ponts et chaussées,
des mines, de l'artillerie, du génie el de l'état-major, le futm·
ingt"nieur des ponts et des mines, le futOI' officier d'artillerie, du
génie et de l'état -major, fussent astreints à passer par l'école
polytechnique et p.ar celle de Saint.:.Cyr •. L'Ecole de Nancy puise
un nouveau courage dans ses propres convictions et aussi
dans les actes officiels: Lorsque, grâce à lU. Faye, l'Ecole de
médecine de Nancy, en attendant la réglementation du 2 avril
dernier, eùt reçu l'autorisation d'appliquer· son plan d'études
long·uement et mûrement médité, il fut évident, par l'essai tenté, .
·qlle les études devaient être uniformes dans tontes les écoles, en
se rapprochàntle plus possible des programmes des Facultés., et
qn'il.était indispensable de pet•metlre aux élèves d'acquérir, complètement, dans chacune des écoles, l'ensemble des cotmaissances dont il était question il n'y a qu'un instant. M. Faye avait
parfaitement compris les entraves, les écueils et les dangei·s qoi
sont la conséquence des règlements actuels et nous lui adrèssons
de hien sincères èt hien vifs remercîments pour s'être,
tt·ois années, associé avec ardeur au développement de l'Ecole
Je médecine de Nancy. Le règlement ministériel du 2 avril pa.:.
rait être une moyenne appliquée aux diverses écoles, et par cela
même, ne doit-on pas, .dès lors, espérer pour elles d'heni·euses
modifications sans lesquelles on ne saurait expliquer les efforts
bienveillants faits en vue de composer, avec soin, de nombreux
personnels de pl'Ofesseurs. l!'idèles à leur passé, les professeurs
de l'Ecole de Nancy apporteront, dans l'exécution des mesure;s
-'!:wu velles, tout leur zèle et tout leur dévouement, persuadés qu'Ils
facilitero!lt ainsi de nouveaux progrès.·
Après avoir présenlé Ie compte rendu du dernier exerciee>,
�55
je crois de mon devoir d'adresser quelques conseils à
les
élèves. Je dois leur dire· que certains d'entre eux ont· parfois man:.
qué à des cours obligatoires, et délaissé à tort, certains exercices
facultatifs; que, dans la clinique médicale; ils n'ont point donné
assez de soins à la rédaction des observations, et qu'ils n'ont point
toujours suffisamment profité des ressources offertes par les am-'phithéâtres.
Il semble que, pendant que le professorat se régularise et grandit, l'effort individuel de quelques élèves faiblit dans la croyance
fausse où ils sont de pouvoir remplacer le travail particulier par
les ressources qu'offrent les cours. La bibliothèque aussi n'est
point assez fréquentée, et, cependant, ce ne sont point seulement les sciences médicales qui doivent, être l'objet continuel
des études du médecin. Il faut, s'il veut mériter la confiance et
acquérir l'influence salutaire qu'il doit exercer dans sa noble
profession, il faut qu'on retrouve l'homme derrière le praticien('
et l'étudiant .doit, longtemps à l'avance, songer à se ménager,
dans son avenir, des jouissances pures et élevées, totalement .
indépendantes des hommes et des événements. Un spidtuel écrivain a lancé un trait mordant que nous devons considérer comme
une boutade, lorsque nous regardons autour de nous et lorsque
nous songeons à tant de confrères aimés et honorés, mais,
les élèves, faites de telle sorte que vous ne puissiez être atteints
par l!e trait que je vais citer. Elien raconte que Socrate et un
philosophe se consolaient en pensant qu'ils verraient dans l'autre
monde d'honnêtes gens, des philosophes, des poëles et des médecins. Des honnêtes gens, on en trouverait encore et beaucoup;
des philosophes, quelques-uns ; des poëles, il semble que tous
soient allés depuis longtemps dans l'autre monde; mais des médecins, avec qui Socrate aurait du plaisir à converser, à moins
que ce ne soit sur sa santé, je n'en connais guère. Aussi, ajoute
Daremberg, en parlant du médecin et de ses devoirs, je le
conjure de redevenir ce qu'il était autrefois, l'homme le plus savant et le plus lettré de son temps, je le conjure de se remettre
en possession de ces litterœ humaniores qui nous établissent dans
uu commerce de ·respectueuse familiarité avec les plus grands
�56
esprits de l'antiquité ; qui donnent vue a la pensée sur tant de
questions élevées 1 qui lui ouvrent tant et de si belles perspectives 1
qui assouplissent les mœurs et remplissent les lacunes. de la vie,
en adouCissent toutes les aspérités et en font oublier tous les mécomptes. Vous connaissez déjà tous, je pense, lUl\'1, les élèves,
ce mot de l'auteur de l'Esprit des lois: l'étude a été, pour moi,
le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n'ayant jamais
eu de chag1·in qu'une heure de lecture n'ait pas adouci; et, en
écrivant ce mot, 1\'Iontesquieu disait vrai.
�l'lUX ACCORDÉS PAR Si Ê. M. LE MINISTRE
PUBLIQUE. -
DE L'INSTRUCTION
MENTIONS . HONORABLES. -
RÉSULTATS
DU
CONCOURS.
Prix et Mentions. honorables.
Les Professeurs de l'Ecole de médeèinè, réunis en conseil, le 9 novembre 18&7, ont décerné les récompenses annuelles dans l'ordre
suivant:
1° ÉLÈVES EN MÉDECINE.
PREMIÈRE ANNÉE D'ÉTUDES.
Prix. M. CLAUDIN (Alfred), de Vandœuvre (Meurthe).
M. MoRIN
de Void (Meuse).
Mention honorable.
M. DESJARDIN (Léon), de :Mauvages (Meuse).
Prix. M. LALLEJIIENT (Edlbond), de Nancy (Meurthe).
Jfention honorable.
M. BERGÉ (Théophile), de Lebeuville (Meurthe).
Prix spéciaux pour la rédaotion des observations clinique11.
MM. LA.LLEMENT (Edmond), de Nancy (Meurthe).
VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
�58
so ÉLÈVBS BNPHARDIACIE.
Mention hitaorabie·.
M. RouGEOT (Louis), de Monthureux-sur-Saône (Vosges).
CONCOURS;
A Ia suite du concours ouvert,, le 13 novembre 18o7, pour deux
places de préparateur-aide des
d'anatomie et de physi()logie, ont
été nommés:
M. VIGEL, de Mars-la-Tour, (Moselle).
M. L.._ FLIZE (Oswald), de Nancy (Meurthe).
���Nancy, imprimerie de Grimblot, veuve Raybois et Comp.
�
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Title
A name given to the resource
1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Format
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fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/80d232aa748a36929666042537865140.pdf
aceff9ce7342c6d29ec84af928c608b9
PDF Text
Text
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DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��PROCÈS- VERBAL
DE LA SÈANCE.
La séance de rentrée des trois Etablissements d'Enseignement
supérieur de Nancy a eu lieu, le lundi f6 novemhre 18a7, sous la
présidence de M. Dunoyer, Recteur de l'Académie.
·A onze heures, la messe du Saint-Esprit a été célébrée dans la
chapelle de l'Evêché, en présence des hauts fonctionnaires, des
membres du Conseil académique et des Professeurs, par Mgr l'Evêque de Saint-Dié, membre du Conseil" qui a bien voulu concourir
à l'éclat de la solennité religieuse.
A midi, la ,Séance publique a été 'ouverte dans le gt·and salon de
l'Hôtel de Ville.
··
M. le Rectt:ut' était entouré des quatt·e Inspecteurs de son .ressort,
des Doyens· des Facultés des scienees. et des lettres et du Directeur
de l'Ecole de médecine et de pharmacie, ·membres du Conseil
académique,_ des Professeurs des dhters corps enseignants et. des
Secrétaires de
Aux premiers rangs d'un auditoire d'élite, ouremat·quait plusieurs Membres du Conseil académique, Mgr l'E.:vèque de Nancy et.
�6
de Toul, premier aumôniér de la maison de l'Empereur; M. le
Prince de Beauvau, Sénateur; M. le président Garnier et M. l'abbé
Bureau; M. le Baron Buquet, député et Maire de Nancy; M.
Drouot, député de la Meurthe; l\'I. Paillart, premier Président
honoraire ; M. Pene, adjoint au Maire, des Memb1·es du Conseil
général et du Conseil municipal, les Présidents des Sociétés savantes de Nancy et une foule de personnes notables étaient venues
manifester, par leur présence, leur vive sympathie pour les travaux de l'instruction supérieure.
M. le Recteur a ouvert "là séance par une allocution, et a donné
successivement la parole à M. Godron, doyen de la Faculté des
sciences; à M. Benoit, doyen de la Faculté des lettres, et à M. Edmond Simonin, directeur de l'Ecole de médecine et de pharmacie.
La séance a été close· par la proclamation des prix accordés
à l'Ecole de médecine par S. E. M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Cultes.
�
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Title
A name given to the resource
1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
Description
An account of the resource
<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Procès-Verbal de la séance
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université Impériale / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Information about rights held in and over the resource
Fichier placé sous licence Etalab (http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence- ouverte-open-licence-5899923.html)
Format
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application/pdf
Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/3c7f64623a4fbe2fc5d3a45617035e12.pdf
5004a0b93b4d07945d9f12d68e93d21e
PDF Text
Text
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DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
��UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
ACADÉ!UIE DE NANCY.
RENTRÉE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DES
SCIENCES ET DES LETTRES
ET DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE NANCY
J,e 16 Novembre 185':,
NANCY,
GRU!BLOT, y 8 RAYBOIS ET C1E,
DE L'ACADÉaHE. DE NANCY,
Place Stanislas; '7, et rue Saint-Dizier, t2ü.
��l'lUX ACCORDÉS PAR Si Ê. M. LE MINISTRE
PUBLIQUE. -
DE L'INSTRUCTION
MENTIONS . HONORABLES. -
RÉSULTATS
DU
CONCOURS.
Prix et Mentions. honorables.
Les Professeurs de l'Ecole de médeèinè, réunis en conseil, le 9 novembre 18&7, ont décerné les récompenses annuelles dans l'ordre
suivant:
1° ÉLÈVES EN MÉDECINE.
PREMIÈRE ANNÉE D'ÉTUDES.
Prix. M. CLAUDIN (Alfred), de Vandœuvre (Meurthe).
M. MoRIN
de Void (Meuse).
Mention honorable.
M. DESJARDIN (Léon), de :Mauvages (Meuse).
Prix. M. LALLEJIIENT (Edlbond), de Nancy (Meurthe).
Jfention honorable.
M. BERGÉ (Théophile), de Lebeuville (Meurthe).
Prix spéciaux pour la rédaotion des observations clinique11.
MM. LA.LLEMENT (Edmond), de Nancy (Meurthe).
VIGEL (Ferdinand), de Mars-la-Tour (Moselle).
�58
so ÉLÈVBS BNPHARDIACIE.
Mention hitaorabie·.
M. RouGEOT (Louis), de Monthureux-sur-Saône (Vosges).
CONCOURS;
A Ia suite du concours ouvert,, le 13 novembre 18o7, pour deux
places de préparateur-aide des
d'anatomie et de physi()logie, ont
été nommés:
M. VIGEL, de Mars-la-Tour, (Moselle).
M. L.._ FLIZE (Oswald), de Nancy (Meurthe).
���Nancy, imprimerie de Grimblot, veuve Raybois et Comp.
�
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1857 - Rentrée solennelle des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 16 Novembre 1857
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<ol><li>Procès-Verbal de la séance. p.5-6.</li>
<li>Discours prononcé par M. Le Recteur de l’Académie de Nancy. p.7-13.</li>
<li>Rapport de M. Godron, Doyen de la Faculté des sciences. p.15-29.</li>
<li>Rapport de M. Ch. Benoît, Doyen de la Faculté des lettres. p.31-48.</li>
<li>Fragments du rapport sur l’année scolaire 1856-57, Présenté par M. Ed. Simonin, Directeur de l’École de médecine et de pharmacie, au Conseil Académique dans la session de Novembre 1857. p.49-56.</li>
<li>Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l’Instruction publique. – Mentions Honorables. – Résultats du concours. p.57-58.</li>
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Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
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Prix accordés par S. E. M. Le Ministre de l'Instruction publique. - Mentions honorables. - Résultats des concours
Subject
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Discours Officiel
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1857
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Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
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The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)