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http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/c89795e9f047a1b04b147bdb3f57e321.pdf
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��AC AD É MlE DE NAN C Y
ADMINISTRATION ACADÉMIQUE
4Recteur de l'Académie : M. JACQUINET 0 *' I Q.
Recteurs honoraires. . . .
'{ MM. DUNOYER C*, IQ.
MAGGIOLO *' I Q.
MM. ROUSSELOT, IQ, à Nancy.
Inspecteurs de l'Académie
MAUCOURT
*,I Q, à Bar-le-
Duc.
LAURENT, I Q, à Épinal.
de l'Académie : M. BÉCOURT, I Q.
FACULTÉS
�2
AÇADÉMIE DE NANCY.
CONSEIL ACADÉMIQUE.
M. le Rectem JACQUINET 0 *, IV.
M. LECLERC 0 *'IV, prèmierprésident de la Cour d'appel.
lVI. le marquis de CHAMBON 0 *,IV, préfet de JYieurthe-et-Moselle.
MgrFOULON *·' évêque de Nancy et de Toul.
MgrHACQUART 0 *'évêque de Verdun.
M. DUFRESNE *'procureur général près la Cour d'appel.
M. le comte de LAMBEL, membre du Conseil général de Meurtheet-Moselle.
M. l'abbé JAMBOIS *,premier vièaire général du diocèse de Nancy ..
M. ROUSSELOT, IV, inspecteur d'Académie à Nancy.
M. MAUCOURT *' IQ, inspecteur d'Académie à Bar-le-Duc.
M. l'abbé LAURENT, I Q, inspecteur d'Académie à Épinal.
M. JALABERT*' IV, doyen de la Faculté de Droit.
M. STOLTZ 0 *, I
doyen cle la Faculté de Médcciùe.
M. 0HAUTARD, IQ, doyen de la Faculté des Sciences.
M. BENOl T *, I Q, doyen de la Pacultè des Lettres.
M. BÉCOURT, IQ, secrétaire de l'Académie, secrétaire dnCon;)eil.
�ACADÉMIE DE
3
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
FACULTÉ DE DROIT
MM. JALABERT*, I 0, Doyen, Professeur deCode civil (l'e chaire),
et Chargé du cours d'Histoire de Droit. romain ct de Droit
français.
LEDERLIN, A
Professeur de Droit romain (2e chaire) et
autorisé à faire le cours de Pandectes.
LOMBARD, A V, Professeur de Droit, commercial et Chargé
du cours de Droit des gens.
VAUGEOIS, IV, Professeur de Code civil (3" chaire), et
Chargé du cours de Droit français étudié dans ses origines
féodales et coutumières.
LIÉGEOIS, AV, Professeur de Droit administratif et Chargé
. du cours d'Économie politique.
DUBOIS, AV, Professeur de Droit romain (1'" chaire), Chargé
du cours de Droit civil approfondi dans ses rapports avec
l'Enregistrement.
CHOBERT, Agrégé, Chargé du cours de Code civil (2' chaire).
VILLEY, Agrégé, Chargé du cours de Droit criminel.
BLONDEL, Agrégé, Chargé du 'cours de Pandectes, autorisé à
faire le cours de Droit romain (2" chaire).
BINET, Agrégé , Chargé du cours de Procédure civile.
ORTLIEB, Agrégé.
LOMBARD (P.), Agrégé.
LACHASSE, :qocteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
�4
. ÀCADtMIE DE NANCY.
FACULTE DE MÉDECINE
Doyen : M. STOLTZ 0 *', IV, ancien doyen de la Faculté de
. médecine de Strasbourg.
l
Doyens honoraires. . .
Professeurs honoraires
MM. Il,.
0 *'IV.
EHRMANN 0 *' I Q.
1 MM. SÉDILLOT C *' I Q.
.l
\
CAILLIOT *'IV.
MM. STOLTZ 0 *', IV, Professeur de Clinique obstétricale et gynécologique; M. ROUSSEL *''IV, professeur adjoint.
0
RAMEAUX*' I V, Professeur de Physique et d'Hygiène.
TOURD ES *' IV; Professeur de Médecine légale.
RIGAUD*' IV, Professeur de Clinique externe.
MICHEL *' I Q, Professeur de Médecine opératoire.
COZE *, I
Professeur de Matière médicale ·et de Théra-
peutique; M. GRANDJEAN *'' A V, Professeur adjoint.
HIRTZ *'IV, Professeur de Clinique interne.
BACH *'• I Q, Professeur de Pathologie externe; M. BÉCHET, I Q,
Professeur adjoint.
MOREL, A V, Professeur d'Anatomie générale, descriptive et
topographique; M. LAI,LEMENT, Professeur adjoint.
SIMONIN *' I Q,
de Clinique externe.
BLONDLOT *' I Q, Professeur de Chimie médicale et de Toxicologie; M. RITTER, A V, Professeur adjoint.
V. PARISOT *'' I Q, Professeur de Clinique interne.
'HERRGOTT *''A Q, Professeur d'Accouchements et de Mala··
dies des enfants; M. E. PARISOT, A Q, Professeur adjoint.
HECHT, A Q, Professeur de Pathologie générale et de Pathologie interne; M. DEMANGE*'' IV, Professeur adjoint.
�5
DE NANCY;
ENGEL, A V, Professeur de .Botanique et d'Histoir-e naturelle
médicale.
*' Professeur de Physiologie ; M. POINCARÉ, A
BEAUNIS
Q,
Professeur adjoint.
FELTZ
*' AQ, Professeur d'Anatomie et de Physiologie patho-
logiques.
MM. ARONSSOHN
SARAZIN
*·
*·
MO NOYER.
BOUCHARD.
Agrégés_ en exercice. . .
GROSS.
FÉE*.
SCHLAGDENHAUFFEN.
BERNHEIM.
Professeurs suppléants
IMM. BERTIN.
l
VALENTIN.
M. BONNET, Secrétaire agent-comptable.
École supérieure de Pharmacie.
MM. OBERLIN
*' IQ, Professeur de Matière médicale et de Phar-
macologie.
JACQUEMIN, A Q, Professeur de Chimie minérale et de Chimie
organique.
SCHLAGDENHAUFFEN, Professeur de Physique et de Toxicologie.
CAUVET, Professeur d'Histoire naturelle· médicale.
STROHL, Agrégé.
SCHMITT, Chargé du cours de Pharmacie.
Suppléànt.
BONNET, Secrétaire agent-comptable.
�6
ACADÉMIE DE NANCY,
FACULTÉ DES SCIENCES
Doyen: M. CHAUTARD, IV.
.
.
Doyens· honoraires
MM. GODRON 0 *'IV.
BACH*' IV.
MM. CHAUTARD, IV, Professeur de Physique.
RENARD, I Q, Professeur de Mathématiques appliquées.
'BAUDELOT, AV-, Professeur de Zoologie.
GRANDEAU *· A Q, Professeur de Chimie et de Physiologie
appliquées à l'agriculture.
DELBOS, A Q, Professeur de Minéralogie et de Géologie.
FORTHOMME *' IQ, Professeur de Chimie.
MATHIEU, Professeur de Mathématiques pures.
MILLARDET, Chargé du cours de Botanique.
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ DES LETTRES
MM, BENOIT *' I Q, D.oyen, Professeur de Littérature française.
LACROIX *' I Q, Professeur d'Histoire.
ROBIOU, A Q, Profes,seur suppléant.
DE MARGERIE *' I Q, Professeur de Philosophie.
CAMPAUX, I Q, Professeur de Littératme.latine.
DECHARME, AV, Professeur de Littérature grecque.
GEBHART, Professeur de Littérature étrangère.
VIDAL LABLACHE, Professeur de Géographie.
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable.
�PROCÈS-VE·RBAL
DE LA SÉANCE
La séance . solennelle de la rentrée des Facultés
de droit, de médecine, des sciences et des lettres de
Nancy, a eu lieu le mardi 17 novembre 1874, sous
la présidence de M. Jacquinet, Inspecteur général
.honoraire de l'instruction publique, Recteur de l' Académie.
A onze heures du mati:J?., MM. les membres du
Conseil académique, MM. les Doyens et Professeurs
des Facultés assistaient à la messe du Saint-Esprit,
qui a été célébrée, dans le palais de l'Académie, par
M. l'abbé Voinot, vicaire général.
La séance publique s'est ouv'erte à midi. M. le
Recteur a pris place sur l'estrade occupée par MM. les
Inspecteurs d'Académie de Meurthe-et-Moselle, de la
�8
sÉANCE DE RENTRÉE. •
Meuse et· des Vosges, les Doyens. et les Professeurs
des quatre Facultés, le Proviseur et les Professeurs
du Lycée.
M. Leclerc, Premier Présidènt de la Cour d'appel,
M. le Général de division Abbatucci, M. le marquis
de Chambon, Préfet de Meurthe-et-Moselle, M. Du..
fresne, Procureur général près la Gour d'appel,
.l\1.' Louis, Colonel du 69 6 de ligne, M. Montels,
Lieutenant-Colonel, .chef d'état-major, M. le comte
de Lambel, membre du Conseil général de Meurtheet-Moselle et du Conseil académique, ont pris place
. aux premiers rangs de l'Assemblée.
MM. les étudiants en droit et en médecine occupaient les tribunes.
M. le Recteur a ouvert la séance par un discours;
puis il a donné successivement la parole à MM. Jalabert, Doyen de la Faculté de Droit, Stoltz, Doyen de
la Faculté de médecin,e, Ghautard, Doyen de la Faculté des sciences, Benoît, Doyen de la Faculté des
lettres, et à M. Villey, Agrégé, chargé du rapport sur
les concours ouverts entre les étudiants en droit.
La séaF!ce a été terminée par la lecture . des listes
des étudiants en droit et en médecine qui ont obtenu
�PROCÈS-VERBAL.
9
des prix et des mentions honorables dans les concours de l'année scolaire 1873-1874, et par la distri- ·
bution des médailles.
Les noms des lauréats ont été .proclamés par
M. Villey, Agrégé près. la Faculté de droit, et par .
M. Bernheim, Agrégé près la Faculté de médecine.
��DISCOURS
DE M. LE RECTEUR.
MESSIEURS,
Nous avions espéré pour cette séance, en outre des intél·essants comptes rendus qui la remplissent chaque année, un
extraordinaire objet : nous nous étions flattés de pouvoir
joindre cette fois à la célébration de la reprise des cours
l'inauguration, vivement désirée, de la nouvelle et magnifique demeùre que la Ville et l'État, unissant leurs libéralités,
ont voulu faire à notre antique et jeune Faculté de méde-. cine. Ge grand ouvrage, incomplétement terminé, se'refuse
encore à une prisé de possession. Mais ceux d'entre vous qui,
récemment attirés par l'intérêt qu'il excite, ou par une fortuite cnriosité, dans le spacieux enclos voisin où s'étendait
naguère le jardin assez triste du recteur, ont vu apparaître
avec surprise le spectacle inattendu qui s'y déploie, de tout
un édifice, aux vastes lignes, aux parties multiples, ou plutôt
de plusieurs édifices harmonieusement reliés par les arceaux
d'une élégante galerie, conviendront sans peine que le travail
n'a pas langui, et que les jours, les heures même ont été mises
à profit avec la phts active industrie. Encore moins seront-ils
tentés d'accuser les, lenteurs de l'exécution, ceux qui, franchissant, sur les pas d'un guide, le seuil de ce nouveau palais,
ont pu prendre une idée de la destination des parties, de
�12
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'agencement futur des services, et de toute
intelligente
installation, en rapport avec les plus modernes exigences des
études, qui fera du définitif séjour de la Faculté de médecine
de Nancy un établissement scientifique sans précédent parmi
nos é.coles, sans rival chez les étrangers, et même chez nos
vnisins.
En attendant que puisse être célébré ce mémorable agrandissement de notre Académie, auquel les trois autres Facultés,
toujours confinées dans leur commune et trop étroite demeure,
applaudiront avec la sympathie la plus désintéressée, en
répétant le mot du poëte,
equidem invideo, miror magis ....
revenons, doyens et recteur, ·au sujet accoutumé de cette journée, he:ureux de retrouver devant nous, empressé au rendezvous annuel, le brillant- auditoire qui, dans cette ville, ne
fait jamais défaut aux fêtes de la science et du travail! si
sérieux, si austère même qu'en soit le programme.
Remercions, il en est temps encore, M. le Ministre de l'instruction publique du choix qu'il a fait pour notre Faculté des
sciences, veuve du maître éminent que l'Alsace
avait
relégué à la Lorraine, et que celle-ci s'était empressée
cueillir, comme une des plus précieuses épaves du naufrage.
Ils sont rares les hommes gui joignent au génie de la spéculation, à l'esprit investigateur des plus curieux adeptes de la
science; le besoin de la répandre, et ·ce don de communication facile et attachante qui est l'âme du professorat. Tel
était M. Bach, à qui sa volontaire retraite attirait, il y a un
an, dans cette enceinte, une si vive manifestation de regrets.
Tel est, après lui, le maître éprouvé, quoique jeune encore,
auquel est échu l'héritage de son. enseignement. Sous la direction de M. Mathieu, l'avenir des mathématiques pures est
assuré dans ,l'Académie de l'!ancy. Puisse seulement leur
auditoire se recruter sans lacune dans l'élite de celui des
cours scientifiques de nos lyMes, parmi des jeunes gens suf-
�DISOOUHS DU HECTEUH.
13
fisamment préparés à passer de l'un â l'autre, et en possession de ce fonds préalable de connaissances, auquel tout le
talent ét tout le zèle du professeur le plus accompli ne sauraient suppléer !
Le départ, en plein début d'une nouvelle et brillante phase
d'études, du jeune maître suppléant aux mains duquel était
remis, depuis deux ans, le grave enseignement de l'histoire, a
été une douloureuse surprise pour les auditeurs nombreux et
choisis qui se pressaient autour de sa chaire. L'intelligent
public de cette capitale, si difficile; en fait de cours d'histoire,
et si sévère que l'eût rendu le magistral enseignement du
regretté titulaire :M:. Lacroix, avait remarqué tout d'abord 1 il
goûtait de plus en plus chez ThiL Petit de Julleville la solidité
du savoir, l'élévation des idées, la généreuse moralité des
doctrines, enfin cette ampleur et cet· essor de talent par les<!uels se déclare, dès sa première apparition dans 'la
publique, le professeur orateur, fait pour parler de haut et au
loin; comme les oiseaux de grand vol se reconnaissent au
premier essai de leurs ailes. Nancy n'a pu retenir ce vaillant
esprit, appelé à une ch.aire à lui dans une grande Académie
voisine, et, circonstance attirante pour un jeune orateur, dans
Jà patrie de Bossuet. lYiais ses amis,et l'ancien maître qui lùi
rend· hommage en ce moment, au nom de tous, ont été
témoins des vives hésitations qui ont précédé ses adieux, et du
profond regret avec lequel il s'est séparé du magnifique auditoire qu'il avait su conquérir, et qui gardera de ses leçons
longue et sympathique mémoire.
L'histoire est un champ immense où le génie de l'érudition,
sous toutes ses formes, ethnographie, archéologie, épigraphie,
philologie, trouve à s'exercer etale droit de se déployer, aussi
bien que celui de l'étude politique, de l'observation morale
et de l'éloquence. Pour rendre la parole à notre chaire d'histoire qui s'était tue brusquement, l'École pratique des hautes
études a prêté à notre Faculté des lettres un patient et sagace
investigateur du passé, dont l'Académie des insôriptions
�14
SÉANCE
DE
EENTRÉE.
avec intérêt les recherches et a·plusieurs fojs couronné les
travaux. Le p:rofesseur qui, dans un livre du· savoir le plus
attachant, a remis en lumière les singulières destinées des
Gaulois d'Asie, l'auteur d'un instructif et piquant abrégé, où
le tableau de l'antique Orient est renouvelé d'après les monuments de Khorsabad et les fouilles du Sérapéum, a de quoi
exciter, en faveur de l'histoire érudite, attention et curiosité 7
même parmi le public le moins scolaire. Nous ne sommes plus
au temps où la verve du satirique s'égayait avec un succès
assuré aux dépens des généalogistes du premier et du second
empire assyrien (1). La gloire de l'érudit, qui s'arrêtait
naguère aux frontières du monde savant, est en honneur
jusque dans nos salons. L'archéologie elle-même a trouvé
faveur et devient presque une mode; faveur légitime, surtout
quànd elle sait joindre, comme dans les cours et les livres de
M. Robion, à la nouveauté des découvertes, ou à l'intérêt des
. conjectures, la sévérité de la méthode et la précision des rècherches.
Je laisse à M. le doyen de la Faculté de Droit le soin et)e
plaisir de signaler à son aise la belle part de succès que,
dans le derr1.ier concours d'
a su se faire l'élite de/
nos jeunes docteurs. Mais je tiens à saluer d'une cordiale
bienvenue le brillant jeune homme, hier. encore étudiant,
-aujourd'huiassis parmi les maîtres, qui, dans cette redoutable lutte, a si vaillamment soutenu le juste renom de sa
Faculté et l'honneur du nom paternel (2).
Le magnifique ensemple d'études juridiques par lequel se
forment ici de tels élèves, ne sera point diminué ni modifié
par la récente décision qui dégage de la caution municipale,
pour la. replacer sous }Çt loi commune, votre Faculté de Droit.
Au moment même où l'ancien contrat se dénoue, les dispositions libérales de la cité envers un établissement qui lui est
encore par l'engagement nouveau qui garantit
cher,
(1) La Bruyère, ch. V, Hermagoras.
(2) M. Pan! Lombard.
'
�DJSQOURS DU RECTEUl:.
15
l'existence dos cours, modestement nommés complémentaires;·
à qui leur importance pourrait mériter un autre noin. L'enseignement du Droit est définitivement institué à Nancy, avec
une richesse d'organisation que Paris seul surpasse, et que
Toulouse même n'égale pas.
Laborieux jeunes gens, que votre .bonne fortune a faits
étudiants du Droit dans cette ville, profitez largement des
ressources que vous offre urie telle École., mais ne vous bornez
pas à l'instruction. qu'elle vous prodigue. En vous félicitant
du nombre et de l'importance .des cours qui se succèdent
dans vos amphithéâtres, nous réclamons pour d'autres enseignements voisins, qui vous sont aussi destinés, une part de
votre intérêt et de vos loisirs. Nous ne cesserons de vous dire,
au nom même dë votre avenir professionnel: Vous, qu'attend
ou le siége du Ministère public, ou le. banc de la Défense, ou
cabinet
ou la chaire du professeur; vous,
que les meilleures études spéciales, sans les autres talents·
que réclament de tels emplois, .ne mettraient pas en état de
les remplir dignement; comment pourriez-vous, élèves d'une
g-rande Académie, qui passez tous les jours devant une
Faculté des lettres, riche de tant d'enseignements et de
.tàlents divers, comment pourriez-vous n'être pas tentés d'aller
y chercher quelquefois, avec le meilleur délassement de vos
labeurs, cette libérale .culture de l'esprit, cette éducation
supérieure du goût, à laquelle un Cujas conviait hautement
ses disciples, et dont un d'Aguesseau faisait à l'avocat, au
magistrat futur, une nécessité et une loi? Je ne crains pas
d'affirmer qu'il vous sied, à vous surtout, de prendre à
tains jours ce chemin, élèves d'une Faculté qui a porté si
haut le niveau de ses études, où la philosophie du Droit est
en honneur, où le Droit romain est étudié plull longtemps et
plus profondément que dans toute aut:re. Que de raisons de
demeurer fidèle aux lettres sérieuses, j'ajoute, aux lettres
antiques, et en particulier à celle des littératures anciennes
qui nous touche de plus près et à laquelle nous devons le
�16
SÉANCE DE RENTRÉE.
plus, quand; tous les jours, on médite, comme. vous,.on admire
.
l'incomparable langue des lois romaines, cette raison éqrite,
comme. parle Bossuet, ce latin magistral des quœstiones et des
r•esponsa, qui, dans sa sévérité scientifique, garde plus d'un
reflet de l'éloquence concise et nerveuse des historiens et des
philosophes romains! Ulpien ne permet pas de déserter Cicéron et Sénèque, ·et Papinien ramène à Tacite ! Et comment
pourriez-vous, sans les lumières que réserve à vos études
l'histoire littéraire, . aussi bien que l'histoire politique du
peuple-roi, arriver à la pleine connaissance, à l'intelligence
profonde de sa législation, et de cette science du Droit, créée
par lui, qui est
l'expression la plus haute et le plus
merveilleux produit dè sa civilisation? On ne devient pas un
savant juriste, un romaniste distingué, sans être, par cette
raison même, un lettré, je dis de la meilleure espèce. J'en
atteste l'exemple que vous avez sous les yeux, celui de vos
maîtres eux-mêmes. Suivez-les aux séances de notre Acadé·
mie lorraine, .qui, sachant le naturel ·accord de ces deux
mérites, n'a pas craint de les appeler en nombre dans son
sein. Stanislas Jui-même, en les. écoutant, applaudirait à des
choix qui répondent si bien à l'esprit de ses statuts. Était-ce
l'érudit interprète du Code civil et du Digeste, le grave doyen
du Droit, ou bien un fin lettré d'Académie que nous entendions naguère, lorsque, dans la dernière· fête de Stanislas,
nous suivions d'une oreille charmée l'histoire intérieure et
extérieure de la docte compagnie depuis un an, vaste et
multiple revue, où tant de noms, d'œuvres, de mérites divers,
étaient rappelés, honorés, jugés, avec une justesse de coup
d'œil, une impartialité courtoise, un sentiment des proportions
et .des nuances., .un atticisme aimable et sérieux qu'envieraient bien des littérateurs d'origine et d'état, et plus d'un critique de profession (1)? De tels exemples ont plus de poids
que tous
conseils.
Et vous, Messieurs les aspirants à la noble profession de
( 1) V.le Compte rendu de l'Académie ( t 873-7'!), par M.•Jalabert., secrétaire anrincl.
�D1SCOURS DU l{ËCTËtR.
17
médecin, vous croyez-vous quittes envers ces études que préconise encore une fois le recteur, et pensez-vous'n'àvoir plus,
désormais d'a,utres ·classiques à feuilleter que Bichat, C01·visart, Laennec et Dupuytren? Pour vous décider, vous aussi,
à réserver aux bonnes lettres une certaine i1art .de votre programme d'études personnelles, que de raisons tirées du caractère de votre état futur, que de convenances professîom:ielles
nous pourrions invoquer! Laissez-moi seulement vous rappeler ce que vos maîtres vousdisént souvent, quo si, dans bien
des cas, le médecin se reconnaît impuissant à guérir, il ne
doit jamais renoncer à soulager. Mais, tandis qu'il s'efforcera
de rendre plus supportables les souffrances du corps, resterat-il indifférent et muet devant celles de l'âme, dont il est également témoin? Non, et c'est son devoir aussi de chercher à
les adoucir, c'est sa mission d'être un consolateur. Et quel
est, je vous prie, celui qui remplira le mieux ce rôle difficile,
<!
dont le succès demande autant d'esprit et de tact que de
cœur, sinon le médecin à l'intelligence cultivée, à la parole
souple et sûre, qui, par des tours adroits, par les artifices délicats d'une rhétorique familière et bienfaisante, sait rassurer,
i·elever l'âme inquiète du malade, ou qui, par les ressources
_d'une conversation variée, au charme de laquelle les plus démorallsés cèdent en dépit d'eux-mêmes, sait le
l'enlever au sentiment do sa situation, et le laisse, au terme
de chaque visite, je l'ai pu voir souvent, récréé, diverti,
solé, autant qu'il peut l'être? Avouez, Messieurs 1 que le disciple exclusif de la science, qui, de bonne heure, aurait
négligé d'entretenir commerce avec les Muses, aurait peu de
chances d'obtenir de tels succès.
Laissez-moi vous dire encore, à l'honneur de ce culte des
lettres. que je crois inséparable de vos études: Vous qui, hors
du laboratoire et de l'amphithéâtre, aux prises avec la nature
vivante et souffrante, aurez sans cesse affaire, non pas au
corps.seulement, mais à ce« tout naturel (1) que forment l'âme
(!) llossnet, De la connaissance de Dieu et de soi:-m"ême, ch, m.
f'ACUl."l'hS,
�18
SÉANCE DE RENTRÉE,
et le corps par leur mystérieux assemblage »,·.comment,
dans bien des cas, pourrez-vous discerner les sources intimes
du mal que vous devez combattre, calculer vos chances de
succès, approprier aux besoins et aux périls les remèdes, si
vous n'êtes habiles à lire dans l'être moral du malade, dans
ce fonds d'humeurs, d'instincts, de passions, dont l'organisme
subit étroitement l'empire, et dont l'action se révèle partout
dans le jeu complexe de la vie? Et qui vous donnera cette
sagacité rapide d'investigation morale si nécessaire. à votre
profession? Vous viendra-t-elle par l'exercice de la profession
même, par la pratique des hommes, par l'observation attentive,
au lit des malades, des.naturels et des habitudes, comme des
tempéraments'? Oui, mais par une autre étude encore, auxiliaire indispensable et nécessaire flambeau de la première,
qu'un maître appelait jwJtcmcnt l'étude littéraire du cœur
humain. C'est cette
jeunes gens, ce sont des livres,
des livres immortels, relus et médités par vous, ou expliqués
devant vous, comme ils le s011t ici, par les plus habiles interprètes, c'est Montaigne, La Rochefoucauld, c'est La Bruyère,
c'est Pascal, c:est Bossuet, ce sont les leçons de ces pénétrants
et souvent amers observateurs ou de ces peintres vrais et
g·uides excellents de la vie humaine, qui, confirmées et commentées par vos expériences personnelles, vous donneront
enfin cette clairvoyance de diagnostic moral , sans laquelle
le diagnostic pathologique le plus exercé risque, en mainte
occasion, de tâtonner ou même de faire fausse route. A c(]tte
condition, et moyennant ce double apprentissage, l'âme et la
conscience du malade n'auront plus de mystères, ou elles en
garderont beaucoup moins pour le médecin, qui a besoin d'y
lire les causes originelles ou aggravantes des désordres qu'il
cherche à réparer, le principe éj.es rechutes qu'il redoute,. les
.
'
écueils du rée,·ime qu'il prescrit. On a remarqué souvent, et
j'ai pu moi-n:ême admirer plus d'une fois dans les entretiens
de praticiens éminents, qui étaient en même temps de trèssavants docteurs et de judicieux amateurs des lettres, une
�19
DISCOURS DU RECTEUR.
étendue d'expérience humaine, une intelligence familière
des penchants et des faiblesses de notre espèce, une connaissance enfin des hommes et de l'homme, positive et profonde,
à rendre jaloux plus d'un philosophe et d'un moraliste de
profession. Et je me suis dèmandé parfois comment il s'est
pu faire qu'un de ces livres d'anatomie morale, où le cœur humain est exploré fibre à fibre, un non veau recueil de Maximes,
un nouveau livre des Caractères, ne soit pas encore sorti des
mains d'un de ces maîtres dont je parle, arrivé à l'heure de
la complète renommée et à l'âge des féconds loisirs. C'est
que, hélaslles excellents médecins, j'en ai autour de moi, à
côté de moi, trop de preuves, n'arrivent jamais au loisir.
Une curiosité scientifique qui ne s'assouvit jamais, des études
professionnelles toujours reprises et approfondies, enfin les
obsessions d'une clientèle qui ne respecte aucun asile et ne
consent à aucun adieu, leur enlèvent tout répit jusqu'au dernier jour, et ils emportent avec eux tout
trésor de souvenirs, d'observations, de confidences sur l'homme, le monde, la
vie, qui, recueillis et condensés dans les pages d'un livre sur
les mœurs, eussent fait une œuvre originale et durable. Qui
sait, toutefois 1 si l'avenir ne réalisera pas le vœu 1 nullement
chimérique 1 dont l'expression vient de m'échâpper,, et si,
quelque jour, pour enrichir notte littérature à son déclin d'un
tardif et piquant chefcd'œuvre, n'apparaîtra pas, aux applaudissements de nos nevevx charmés, un type d'auteur nouveau,
un talent inédit et supérieur, un La Bruyère médecin?
un
1\Iais c'est à celui de l\fl\1. les doyens qui représente avec
tant d'autorîté les lettres dans cette enceinte, et qui, mieux
qùe personne, a le droit de parler pour elles, que je devrais
laisser le soin de plaider une telle cause et de former de tels
souhaits.
Il appartient plus particulièrement au recteur de dire aux
élèves cle cette Académie : Jeunes gens 1 c'est une heure
sérieuse que celle où s'ouvre elevant vous une nouvelle
�20
SÉANCE DE RENTRÉE.
année d'études, une de ces années de votl:e v:ie, precieuses
entre toutes, dont l'emploi, bien ou mal fait, doit être d'une
si grande conséquence pour votre avenir et pour celui de
notre ch pays. Les conseils auxquels prête un· tel moment
pourraient se ramener tous à ·quelques mots de l'antique
sagesse : «Fais ce que tu as entrepris •de faire. >> - « Sois ce ·
que tu es : >> .Age quod agis. Le nom de ce que vous êtes
aujourd'hui, ce nom d'étudiants, dont la légèrèiié française
semble avoir quelque peu alté:t:é la physionomie primitive,
portez-le de manière à l.ui rendre ou à lui laisser sa valeur
propre et son entière signification. Soyez de véritables Étudiants. Étudiez ·assidûment les leçons de vos maîtres et les
enseignements de vos livres, avec la docilité d'un
mo.
deste, mais avec cette attention virile d'un esprit déjà mûr,
qui sè rend compte de tout ce qu'il apprend. Étudiez-vous
vous-mêmes. Malgré le b1·uit que vous fait vot1·e Jeunesse,
prêtez l'oreille à votre propre cœur, écoutez de sang-froid
ce qu'il vous dit d'amollissant ou de sévère, et pesez l'un
et l'autre, de manière à faire le meilleur choix. Contre les
séductions des plaisirs vulgaires et les fascinations des joies
qui abaissent, faites-vous un rempart des voluptés austères,
mais si vives, du travail. Que vos efforts s'anii11ent du feu de
l'ambition, j'y consens, mais que votre ambition soit cette
ardeur de succès patiente et courageuse qui ne se dissimule
rien des difficultés de la vie et des nécessités sociales, et qui
se modère à l'école du respect. Travaillez, moins encore pour
réussir que pour mériter . .A,u lendemain d'un succès obtenu,
dans les rêves d'avenir qu'il excite, ne murmurez jamais
l'orgueilleuse parole que s'était donnée pour devise ce ministre d'une monarchie absolue, enflé de sa faveur et enivré
de sa puissance (1), mais que répètent trop volontiers, dans
notre inquiète société démocratique, en bas comme en haut,
les ambitio:r:s
par le spectacle de tant de changements: « Où ne monterai-je pas?>> Quo non ascendam? S'il
( l) .Fotquet, le surintendant.
�DISCOURS DU RECTEUR,
21
faut à votre vive jeunesse une devise fière et ard.ente comme
elle, ah! prenez plutôt celle qu'a popularisée, par le refrain
d'un chant célèbre, un poëte de la libre Amérique, et qui se
réduit au seul mot : Excelsior! plus haut, plus haut encore!
Oui, plus haut dans la recherche de la vérité, dans la science,
dans la lumière de l'esprit! Plus haut dans le devoir, dans
la vie morale et religieuse, dans tout ce qui console et raffermit la conscience de l'homme sur la terre ! Plus haut, plus
haut toujours! Excelsior 1
��RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS, -
Pendant l'année qui vient de s'écouler, la Faculté de droit
a continué à remplir sà tâche laborieuse avec la régularité et
le zèle acèoutumés. Aucune perte d'inscription pour défaut
d'assiduité aux cours n'a été prononcée, et, suivant une tradition presqUe constante, la conduite de nos étudiants, tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'École, n'a donné lieu à
aucune mesure disciplinaire. Les observations paternelles
des professeurs et du doyen ont toujours été accueillies avec
déférence, des avertissements sérieux ont porté leurs fruits
pour le plus grand nombre, et, à la différence de l'an dernier,
une améll_oratïon a pu être constatée dans l'attention et dans
la tenue pendant les ·leçons. Si la moyenne de nos inscriptions trimestrielles est descendue de 180 à 130 (1) depuis la
guerre, par suite des causes permanentes ou temporaires que
nous avons déjà signalées, - amoindrissement du ressort
académique placé désormais sur la frontière, service militaire
obligatoire dont notre patriotisme nous interdit de nous
plaindre,- notre vitalité est demeurée hors de toute atteinte.
(1)
De
De
De
De
De
Inscriptions
capacité . .
1re année .
2e année.
3e année.
Doctorat ..
Novembre
1873
5
47
41
29
20
Janvier
1874
7
39
35
29
12
Avril
1874
Juillet
1874
4
4
46
38
28
17
41
37
30
13
Total.
20
173
151
111
62
Moyenne
par trimestre.
5
43
37
'Z7
1b
1
3
/,
/4
"1.
1
/2
133
125
517
129 '1.
Les études du Doctorat durant environ de deux ans et demi à trois ans, ce
sont 42 .aspirants au. Doctorat qui ont dû prendre et /15 qui ont pris effectivement des inscriptions ou subi des examens pendant l'année scolaire 1873-1874.
1!12
122
�24
SÉANCE DE RENTRÉE.
Il nous reste toujours des progrès à ·accomplir en ee qui
concerne les notes prises à l'Ecole, l'exactitude aux conférences (1), les rédactions et le travail de nos élèves en dehors
des cours; à ces divers points de vue, .nous n'en sommes pas
encore revenus au niveau des meilleures années. Les examens, qui nous donnent la mesure du temps consacré aux
études et de l'ardeur qu'y portent nos disciples, n'offrent.pas
une élévation notable du nombre des blanches, lequel ne dépasse guère le tiers d:es boules délivrées, ni une diminution
sensible du chiffre des rouges, toujours au-dessus de la moitié; le total seul des noires s'est un peu abaissé (2) et il n'y
a eu que 37 ajournements sur 224 épreuves (3), ce qui ramène à un sixième des candidats la proportion des refusés,
sans que la fermeté des examinateurs ait faibli.
La constance ne nous manquera pas pour susciter et sou( 1) Nombre des élèves inscrits aux conférences facultatives et rétribuées :
Conférences de 1re année . . . . . . . . . . . . . . . 1't
de 2e année . . . . . . . .
9
4 38
de 3e année . . . . . . . .
6
de Doctorat (ter examen). .
de Doctorat (2• examen) ..
(2)
Nuture des examens.
Examen de capacité . . . .
tre année : ter ex. de Baccalauréat .
ze année : 2e ex. de Baccalauréat. .
1er ex. de Licence • . .
3e année 2• ex. de Licence . . .
: Thèse de Licence . . .
qe 00
1er ex. de Doctorat
2• ex. de Doctorat.
' ,·'
6• années Thèse de Doctorat.
Blanches,
3i
38
32
5'2
61
5'2
33
:Jo
Noires.
18
11
83
95
89
100
56
61
17
9
Kature des examens.
Examen de cap,acité . . . .
1re année : 1er ex. de Baccalanréat.
2• année : 2• ex. de Baccalauréat
1er ex. de Licence . . . .
3• année 2• ex. de Licence. . . . .
Thèse de Licence . . . .
fte 5e 11er ex.,de Doctorat .
2• ex. de Doctorat. .
' '
6' années Thèse de Doctorat . .
135
156
\fi
11
132
18
8
7
170
125
120
50
45
))
))
948
88
521
(3)
Total.
Nombre d'examPns, Admissions. Ajournements.
5
31
25
4
40
32
30
28
22
10
14
8
9
9
224
187
45
39
33
7
3
6
3
10
2
37
�FACULTÉ DE DROIT.
25
tenir les efforts des étudiants en vue de meilleurs résultats;
nous voudrions surtout les voir viser plus haut et placer le
but bien au-dessus des examens et des grades. S'ils poursuivaient mollement leur carrière 1 ils ne pourraient tout au
moins s'autoriser de l'exemple de leurs maîtres, qui, depuis
les plus jeunes jusqu'aux plus anciens, consacrent toutes
leurs forces à leur œuvre, et, par un incessant labeur, essaient
de perfectionner leur enseignement et d'apporter leur pierre
à Pédifice scientifique que chaque génération transmet à celle
qui la suit (1 ). ·Nous ne nous lasserons pas de leur répéter
que les classes éclairées ont des obligations impérieuses à
remplir en des temps troublés comme les nôtres, et qu'après
nos désastres la stérilité volontaire de leurs facultés intellec·
tuelles et morales, qu'elle provienne de
paresse ou des
entraînements, est plus coupable que jamais. Les caractères
ne peuvent se retremper que sous une austère discipline, la
conscience ne s'élève et ne se fôrtifie que par la lutte; il
n'est pas de petits devoirs, et ce n'est pas à certains jours de
crise seulement, c'est à toutes les heures que doit se déployer
l'énergie virile d'une âme qui a le sentiment de son origine,
de sa mission et de sa destinée. _.Les leçons de l'épreuve ne
doivent pas être pàdues, et è' èst en les remettant sous
les yeux des générations nouvelles que nous concourrons à
(!) M. JALABER'r : Compte rendu des travaux de l'Académie de Stanislas pour:
l'année 1873-!874, lu dans la séance publiq"e du 28 mai 1871 (Mémoires de l'Académie, CXXJVc année, 4e série, t, VI', p. LXX à XCV},
M. DunOIS : Bibliographie juridique italienne, n° vr (Droit romain) (Revue critique, t. Ill, 10• et j[e livr. 187:H874, p. 705 à 718);- Extrait d'une traduction
de l'ou1Jrage italien de L)f. Carle sur la Faillite dans le Droit international privé
(Journal de Droit international privé, t. I, 1re livr., p. 17 à 23); - Traduction
avec notice de la. Loi italienne dL! 26 janvier 1873 supprimant les Facultés de théologie dans les Un.i·versités italienneB (Annuaire de Législation étrangère, t. Ill,
p. 293 à 297); - Traduction avec notice de la Loi autrichienne du 27 avril18i3
wr les Autorités univérsitaires (Annuaire de la Législation étrangère, t. III; p. 233
à 24'Z); - Notes sur divers arrêts dans le Hecueil de Sire.v, Devillenenve et
Caretto (année 1371, et notamment I, p. 241 ,, et Il, p. 233).
M. VILLEY : Notes sur divers arrêts dans le Hecueil de Sirey, Devilleneuve et
Carette (année 1874, et notamment II, p. 209 et suiv.).
M. ÜRTL!EB : Traductionaveo notes des Lois autrichiennes du 23 mai 1873 sur la
composition des listes du jury et sur la S!!Bpension temporaire du jury (Annuaire de
Législation étrangère, t. III, p. 217 à 255).
�26
SÉANCE. DE RENTRÉE.
ce relèvement, objet des désirs
de tous les bons
citoyens.
Si désormais nbs élèves ont servi ou doivent servir comme
volontaires dans l'armée, qu'ils apportent l'École les qualités du soldat, J'activité, la constance, l'ardeur à s'instruire,
le respect de la règle, le sentiment du devoir et même l'esprit de corps qûi, dans son développement légitime, est une
force et une sauvegarde. La Faculté doit être pour eux ce
qu'a été ou ce que sera le régiment, non pas au point. de vuè
de l'obéissance réglementairè, mais à <ielui de l'honneur du
drapeau, qu'il s'agit pour tous de ·maintenir et de défendre
dans une étroite 'lilolidarité.
Il est aussi chez nou11 un ordre du jour auquel nous portons
les noms de ceux qui se sont distingués parmi leurs camarades;· c'est dans cette solennité annuelle que nous rappelons
les éloges décernés à la suite des examens, et que nous proclamons les prix et les mentions honorables obtenus dans
les concours particuliers ou généraux.
Ont mérité l'éloge cette année :
Poür le premier examen de baecalauréat : MM. Binet,
Chré#en, Gerbaut;
Pour le premier examen de licence : MM. Chavegrin, Jacquey, Somme1·;
Pour le deuxième examen de· licence : MlVI. Chave9rin et
Jacquey3
Pour l'acte public de licence :M. Job et M. Jacquey, dont
la thèse a été déposée à 1!1' bibliothèque de la Faculté, par
décision dujury d'examen;
Pour le premier examen de doctorat : MM. Blum, Jény,
Larcher;
Pour le deuxième examen de doct01;at : MM. Flurer et
Variot;
Pour la
de doctorat : MM • .Ambroise, Paul Lombard,
May, Sarrut.
Uneplace à part dans ce tableau d'honneur appartient à
a
�FACULTÉ DE DROIT.
27
un de nos . licenciés, M. J acquey, dont toutes les épreuves,
cette année comme les précédentes, ont été
avec
éloge (1); et une autre hors ligne doit être réservée à un de
nos docteurs, M. Panl Lombard, qui, dans tous ses examens
et actes publics, a mérité la même distinction. De tels
exemples ne sont pas sans précédents dans notre École, et
cette série non interrompue de succès venant couronner un
travail intelligent dirigé par une volonté persévérante est bien
faite pour exciter l'émulation de ceux qui entrent dans la
carrière.
Je dois laisser à l'un de nos excellents agrégés, M. Villey,
chargé du rapport sur les concour;; de la Faculté, le soin
d'apprécier les travaux de ceux de nos élèves qui ont obtenu
des prix ou des mentions honorables. Mais c.'est avec .une
satisfaction bien naturelle qu'appelé cette fois aux fonctions
de juge du concours général ouvert entre toutes les Facultés
de droit, je rends. témoignage de la valeur de la composition
de M. Beauchet) élève de troisième année et l'un de nos lauréats, sur la natu1·e du droit du prenettr en matière de louage
d'immeubles. Les menibres du jury ont été frappés de la richesse des développements contenus dans cette dissertation
. improvisée en six heures et n'ont pas hésité à lui décerner
le second prix.
Les études de doctorat, que poursuivent les lauréats de nos
concours et qui réunissent nos meilleurs élèves, se sont maintenues à la hauteur à laquelle elles ont été portées depuis
l'institution permanente des
spéciaux. Nous n'avons
pas compté moins de 45 aspirants, et les différentes épreuves
subies par eux se sont élevées à 43,ehiffre qui n'avait jamais
été atteint. Le nombre des ajournements, un peu inférieur à
·celui de l'an dernier, a été de 10 sur 24 premiers examens,
(!) Sur 21 boules délivrées à la suite des cinq épreuves de licence, ont obtenu :
M. Jacquey, z(
- J\f. Chavegrin, 20 blanches; - M. Job, 17 blanches;
- M. Beauchèt, 16 blanches; -1f. Houillon, 15 blanches; - M. Gustave Lom-.
bard, 14 blanches; - MM. Gardeil et Afeinsohn, 1 Z blanches; - MM. Schœll et
Émile Thomas, 11 blanches.
�28
SÉANCE DE RENTRÉE,
do 2 sur 10 seconds examens. Nous arrêtons ainsi dès le
débu:t les élèves. qui, ayant fait dé médiocres études de
licence, veulènt prendre le grade de docteur en vue de la·
magistrature; il faut qu'ils renoncent à leurs visées ou qu'ils
se décident à donrier des gages sérieux de travail et d'ap·
titùde.
Neuf candidats ont présenté à la Faculté des thèses de
doctorat, ce sont .MM. Paul Lombard, May, Ambroise, Kœuffling (1), Drappier (2), Chenest (3), Lepezel (4), Sa1·rut,
Pierronnet (5). Leurs travaux étaient trop sérieux, leur soutenanèe était, en général, trop satisfail:,;;.nte pour que la
cuité ne. les déclarât pas dignes du grade de docteur. Nous
ne pouvons analyser ici des dissertations de cette importance,
maîs·nous devons une mention particulière à celles qui ont
mérité à leurs àutours une distinction exceptionnelle.
M. Paul LOMBARD a traité, en droit romain, de l'action
communi dividundo, et, en droit
des engagements des
sociétés civiles et comme-rciales envm·s les tie1·s. Nous étions en
droit d'attendre beaucoup de lui, il a réalisé· toutes nos espérances. Ses deux thèses attestent une étendue de connaissances, un.e vigueur de conception, une sûreté de jugement,
une fermeté de déduction qu'il est rare de rencontl;er à ·ce
degré dans des œuvres de ce genre. Une méthode rigoureuse,
rirre concision qui ne nuit presque jamais à la clarté, en sont
les caractères distinctifs. Dans la soutenance, l'une des plus
solides et des plus brillantes dont nous ayons conservé le
souvenir, le candidat a montré une précision de pensée, mie
netteté de parole, une pleine possession de lui-même qui ont
enlevé tous les suffrages.
(1) De la Querela inofficiosi test.amenti, - De la Quotité disponible entre époux.
(z) De l'Occupation en Droit romain, -·nu droit de chasse en Droit français.
(3) Du Juste Titre dans la tradition et dans l'usucapion, - De le! Prescription de
l'action pub tique et de l'action civile en D;·oit français.
(4) De la Condictio indebiti,
Du droit de ret au·r légal de l'ascendant donateur
d'ap1•ès le Droit romain, l'ancien Droit français et l'art. 71i du Code civil.
(5) Des divers Bffnéfiees accordés aux cautions en Droit romain et en Drqi\
français.
�FACULTÉ DE DROIT.
29
M. Gaston MAY a résumé dans sa thèsè romaine, avec une
érudition de bon aloi et une sagacité remarquable, tout ce
qui peut être dit de plus certain sur les argentarii et les opérations de banqne à Rome. Sa thèse française constitue une
monographie dtt compte courant et des ouvertures de créd1:t;
pour élucider cette matière d'un si grand intérêt pratique,
dans laquelle le législateur a laissé beaucoup à faire à la
doctrine et à la jurisprudence, il fallait un esprit sûr, nourri
des principes et familier avec les usages de la banque et du
commerce. M. May n'a pas été au-dessous de sa tâche, il a
produit une œuvre personnelle dont toutes les parties sont
fortement coordonnées, dont la forme est excellente, et qui
sera consultée avec fruit par les jurisconsultes autant que par
les praticiens. La fermeté avec laquelle le candidat a soutenu
ses propositions, les ressources de sa dialectique ont été vivement appréciées.
M. ÊmileAMBROISE avait choisi un sujet difficile quoique
souvent traité, les voies possessoires en droit romain et en droit
français. Dans une étude sérieuse et approfondie, il a exposé
les doctrines fondamentales et discuté toutes les graves questions qui se rattachent à cette matière, montrant la solidité
de son esprit clans l'enchaînement des principes et la poursuite de leurs applications, faisant preuve de pénétration et
de sens juridique dans l'interprétation des textes, s'exprimant
enfin dans le style le plus correct. Dans l'argumentation; il
a soutenu ses conclusions avec une vigueur incisive, servie
par une parole sobre et sûre, qui.ne peut manquer de lui assigner une place distinguée au barreau.
M. Louis SARRUT a exposé avec largeur et précision clans
sa thèse romaine les caractères, les conditions et les effets de
la novation, et a développé d'une manière
et intéressante une doctrine nouvelle professée par de savants romanistes. Sa thèse française a été consacrée au transpOTt des
marchand1:ses pa1· chemins de fer; elle constitue un traité spécial, un vrai livre sur une matière qui, jusqu'ici, n'avait pas
�30
SÉàNCE DE RENTRÉE.
été embrassée dans son. ensemble. La législation, les règle.
ments ·administratifs, la jurisprudence, analysés avec un soin
scrupuleux, ont été exposés avec méthode; l'abondance des
matériaux ne nuit point à la clarté, la théorie et la pratique
s'unissent de là manière la plus heureuse. Pour défendre-des
solutions qui, dans· un sujet aussi ardu, ne pouvaient manquer_
de prêter à la controverse, le candidat a montré une facilité
d'élocution et une force de raisonnement qui sont d'un bon
augure pour los c.auses dont il sera chargé.
Deux de nos docteurs de cette année, MM. P Lombard et
]}fay, ont obtenu une dispense d'âge pour prendre part au
concours d'agrégation (1); ils y ont retrouvé leur confrère
ct ami :M:. Ga1·nier1 qui s'était signalé si honorablement l'an
dernier parmi les candidats admis aux épreuves définitives.
Cette fois encore, sur trois concurrents, la Faculté a eu le
bonheur· de compter deux élus, .!YI. P. Lombctrd et M. Gar•
nier (2); en même temps, la vocation de M. May pour l'enseignement a été reconnue, il a reçu les plus précieux encouragements, et nous avons l'espoir qu'un prochain succès
couronnera ses efforts. M. Paul LOMBARD nous appartenait
déjà à bien des titres,nous avons eu la satisfaction de le voir
attacher à une Faculté au sein de laquelle, devenu le collègue de maîtres qui sont tous pour lui des amis, il aspire à
niarcher sur les traces du plus heureux et du plus digne des
pères (3). Il est de ceux qui n'ont qu'à se montrer fidèles à
eux-mêmes : aussi sa collaboration est-elle pour nous une
force ct ùne sécurité. Un jour, qui n'est pas éloigné peut-être,
nous aurons la douceur de nous adjoindre ]}f. GARNIER, auquel nous unissent les liens les plus étroits d'estime et d'affection (4).
(l) Ouvert à
le ter mars 1874.
('L) Par arrêté ministériel <ln l2 mai l87l, 1'ench1 à la suite cln concours,
iliM. P-aul Lombard et Garnier ont été institués agrégés des Facultés de Droit.
(3) Par arrè'té ministériel elu ter juin 187'!, M. Paul Lomba>Yl a été attaché à
la Faculté éle Droit de Nancy.
(4) Par arrêté ministériel du ter juin 187'!, :VI. Jules Garnier· a été attaché à la
Faculté tle Droit de Rennes.
�FACULTÉ DE DROIT.
31
Par la nomination de M. P. Lombard, la Faculté s'est
trouvée en possession de deux agrégés non chargés de cours,.
appelés comme leurs collègues à diriger les conférences et à
nous assister aux examens. Des suppléances tèmporaires, des
leçons complém,entaires de Code civil pour les élèves de
troisième année, déjà ouvertes l'an dernier avec succès par
M. Ortlieb, leur donneront de fréquentes occasions d'enseigner à côté de leurs anciens et de déployer les qualités qui
les recommandent à l'estime publique.
C'est au momeil.t où notre personnel venait d'être complété
et où nous étions pourvus de tous les moyens d'enseignement,
qu'expirait le traité conclu en 1864 entre l'État et la Ville de
Nancy. L'expérience était faite à la fin de cette période décennale, on pouvait prédire que l'État prendrait à sa charge
une institution dont la vitalité et la nécessité lui étaient
également démontrées; c'est ce qui a eu lieu par décret
du 25 septembre dernier. Dorénavant la Faculté, comme
ses sœurs aînées dont le rétablissement remonte à près de
soixante et dix ans, fait partie d'une manière définitive de
l'ensemble des établissements nationaux d'instruction supérieure et son existence n'est plus, en droit strict tout au
,moins, subordonnée au renouvellement d'une convention.
Avons-nou'S besoin de dire que ce dernier point ne nous a
jamais causé aucune appréhension? Les lumières et le patriotisme de la Ville nous auraient garanti au besoin une
durée indéfinie. Quoi qu'il en soit, à un régime d'exception
auquel nous avons dû de naître
de grandir,succède un
état normal. Nancy aura l'insigne honneur, bien digne d"une
cité où la décentralisation a compté de si éloquents interprètes, d'avoir eu foi en elle-même, de n'avoir reculé devant
aucun sacrifice pour recouvrer sa Faculté de Droit, et d'avoir
montré ce que pouvait une volonté persévérante soutenue
par le sentiment profond de sa vocation et de ses destinées.
C'est Nancy qui a 'ouvert la voie suivie depuis par Douai et
et aujourd'hui encore, par une de ces résolutions
�32
SÉANCE DE RENTRÉE.
généreuses qui justifient cette parole caractéristique que je
citais naguère : << Ce que la Lormine entrep1·end elle sait le
« pou1·suim·e- et l'achever », les représentants du grand centre
littéraire et scientifique de l'Est ont assuré pendant une nouvelle période l'existence de cette École d(ëls hautes études de
droit fondée chez nous en 1867. Ce que les nécessités budgétaires empêchent momentanément
d'organiser pour
toutes les .Facultés, je veuxdire un enseignement complet
de doctorat, Nancy a voulu le maintenir dans notre Académie. Bien plus, aux trois cours de Droit des gens, d'Histoire
du droit, de
coutumier, au cours d'Économie politique,
portés désormais au budget municipal, le Conseil de la cité,
renouvelant un vœu émis en 1866, a demandé qu'il fût
joint un cours de Droit civil approfondi dans ses q·apports
av3c l'enregistrement (1). Ce nouvel enseignement va s'ouvrir dans quelques jours, quand M. le Ministre aura, sur
la présentation du Conseil académique, désigné celui de nos
titulaires qui doit y être appelé.
C'est ainsi que, grâce à l'initiative de la Ville, au concours
de l'État, à l'appui de tous, la Faculté de Droit, avec ses neuf
chaires, son cours de
ses cinq enseignements corn- /
plémentaires, ses cinq conférences de licence et de doctorat,
sans parler de celle d'agrégation, entre dans une seconde
période de son existence. Dans les dix ans qui viennent- de
s'écouler, elle a fondé de sérieuses et fortes traditions de discipline et d'ensèignement; - elle s'est accrue successivement de deux chaires, de cinq cours de doctorat ou d'économie politique, de trois places d'agrégés; --elle a compté 917
étudiants, - reçu 6,033 inscriptions,- procédé à 2,205 examens,- admis 277 licenciés,- cctnféré le grade de docteur
à 37 candidats. Trois de ses élèves ont eu des mentions hodans les concours généraux, deuœ ont remporté des
seconds prix, douze sont déjà entrés. dans la magistrature,
(!) Délibération du Conseil municipal de Nancy en date du JO août 187\, visée
dans le décret du 2o septembre 1871.
�33
FACULTÉ DE DROIT.
cinq sont sortis vainqueurs des luttes de l'agrégation, et
quatre fois elle s'est recrutée parmi ses disciples.
De tels résultats, auxquels tous les membres de la Faculté
sans exception et nos meilleurs étudiants_ ont largement con- tribué, semblent bien faits pour inspirer quelque confiance
dans l'avenir. Mais ce qui domine chez nous, c'est d'abord
une gratitude profonde à l'occasion des forces qui nous ont
été communiquées pour l'accomplissement de notre mission,
c'est ensuite une sollicitude incessante pour l'œuvre à laquelle nous avons consacré la meilleure partie de notre vie,
c'est enfin· une appréhension constante de rester
d'une tâche qui va grandissant tous les jours. Rien
fait, tant qu'il reste quelque chose à faire et,
nous savons que si les uns plantent, si les autres àrrosent; ' ·....... \
'":::;:.;>'
c'est Dieu seul qui donne l'accroissement.
: ', ,i
. 3
��RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté de médecine a ouvert ses amphithéâtres et ses
laboratoires au mois de novembre 1873, à l'époque fixée par
le programme officiel, et a continué de fonctionner, pendant
l'année scolaire 1873-18741 dans les locaux provisoires qui
lui avaient été assignés. Dans le courant de l'année, des
améliorations ont cependant été introduites dans différents
services, n_otamment dans celui de la chimie physiologique,
dans celui des dissections anatomiques et dans les cliniques.
L'autorité supérieure nous a secondés en approuvant nos
propositions et en allouant les fonds nécessaires aux agran.dissements demandés et aux modifications que no;s avons
jugé devoir et pouvoir être introduites dans notre organisation provisoire. Nous désirons faire remonter à qui de droit
nos sentiments de gratitude.
Les membres de notre corps enseignant ont tous rempli
leur tâche avec conscie.nce et avec la supériorité que leur
reconnaît le monde médical; les fonctionnaires de la Faculté
ont rivalisé de zèle pour venir en aide à ceux qui sont
chargés de dispenser l'instruction et de soutenir la réputation
de notre corps. Les élèves ont été plus assidus que l'année
dernière; ils ont mieux compris la nécessité de suivre
exactement les cours qui sont ouverts pour eux et les leçons
qu'on leur
La juste sévérité déployée dans les
examens leur a d'ailleurs fait comprendre qu'il faut étudier
et savoir pour satisfaire aux exigences des examinateurs, et
�36
.SÉaNCE DE RENTRÉE.
que ce n'est qu'en fréqùentant assidûment leurs leçons qu'on
peut y parvenir.
.
.
PERSONNEL DES ÉTUDIANT.S.
Dans l'année scolaire i873-1874, le nombre des étudiants
en cours d'inscription a été de 145, ainsi répartis : 1re année, 51; 2e, 44; 3e, 39; et 4e, 11. Si à ce chiffre on ajoute
45 élèves en cours d'examens et 26 auditeurs bénévoles, on
trouve què le nombre total des étudiants s'est élevé à 216,
soit 31 de plus que l'année dernière. Parmi ces élèves figurent 23 enrôlés au service de santé militaire et 7 aspirants
au titre d'officier de santé.
Il est bon de faire remarquer que la plupart des auditeurs
bénévoles sont des élèves qui font des études en vue du doctorat, mais dont la situation scolaire n'est pas régulière, soit
parce qu'ils ne sont pas pourvus du baccalauréat ès sciences,
soit parce qu'ils n'ont pas subi en temps opportun leur examen de fin d'année, ou qu'ils y ont échoué. C'est ainsi qu'un
huitième de nos élèves a été arrêté dàns ses études, soit parce
qu'ils n'étaient pas basheliers ès sciences avant la troisième
inscription, soit parce qu'ils n'avaient pas satisfait à l'examen de fin d'année. Nouvelle preuve que le baccalauréat ès
sciences devrait être exigé avant la première inscriptipn, et
que le défaut de cette mesure fait du tort à la .solidité des
études médicales .
. Le nombre des
s'est élevé à 629, dont 582
pour le doctorat; celui des examens de fin d'année a été dé
170; un tiers des examinés a été trouvé faible, et un huitième
des candidats a été ajourné. ·
On aura remarqué le chi:ffi:e extrêmement faible des
élèves de 4e année. Cela tient
ce que tous nos élèves de
4e année qui ont obtenu des places à l'École de santé militaire de
ont dû quitter immédiatementla Faculté pour
1\erminer leurs études à celle de Paris. 1\Ia]gré cela, les
a
�FACULTÉ DE MÉDECINE,
37
examens de fin d'études se sont élevés au -double du nombre
de ceux de l'année dernière.
Les notes se sont réparties de la manière suivante :
No 1, extJ·êmernent satisfait, 2; ...:._ n° 2, très-satisfait, 6; no 3, bien satisfait, 19; --'- n° 4, satisfm't, 19; - n" 5, passable, 23; 6, ajournés, 15.
Il y a donc plus d'un tiers de notes des deux dernières
catégories, et près d'un sixième d'ajournements.
Le plus grand nombre d'ajournements ont été prononcés
au 1er examen, celui d'anatomie et de physiologie (6). C'est
qu'on ne saurait être trop sévère pour ceux des candidats
qui ignorent les bases de la médecine. C'est ensuite le
36 examen qui en a donné le plus, celui d'histoire naturelle,
de physique et de chimie appliquées à la médecine (4). Le
26 , le 4 6 et le 5 6 n'ont donné lieu en tout qu'à 5 ajournements.
Neuf thèses ont été soutenues publiquement du 22 no1
vembre 1873 au 11 août 1874. C'est peu, c'est encore un
résultat de la mesure désastreuse qui enlève aux Facultés de
province un grand nombre de leurs élèves de 4 8 année. Mais
si le nombre des thèses a été peu considérable, leur qualité a
été généralement très-bonne; aussi huit ont obtenu les trois
-premiers numéros, extrêmement satisfait, très-satisfait, bien
satisfait; une seule a été reçue avec la note satisfait.
Une commission spéciale existe au sein de la Faculté pour
examiner la valeur relative de ces travaux. Un rapport
détaillé en a été fait, et bientôt on entendra proclamer l'auteur de la thèse couronnée.
Il y a eu trois réceptions d'officiers de santé et trente-cinq
de sages-femmes, dont trente-quatre de seconde classe et une
seule de première.
n°
CONCOURS ENTRE ÉTUDIANTS.
Quoique les pri'x de fin d'année que peuvent obtenir les
étudiants de la Faculté · soient d'une valeur relativement
�38
SÉANCE DE RENTRÉE.
considérable," ils ont été peu disputés. Il est à regretter en
outre que les concurrents qui se sont fait. inscrire aient été
trop peu préparés à une pareille lutte.
Pour le prix de l"" année (chimie, physique et histoire
naturelle) il n'y a eu que quatre concurrents; pour celui de
2" année (anatomie et physiologie), 14; pour celui de
3" année (médecine), 13; et pour celui de 4e année, un seul.
En 1re et en 3" année, les jurys chargés d'apprécier la
valeur des épreuves, ont proposé de décerner un prix et
une
honoràble, mais la faiblesse de l'ensemble des·
épreuves de 2" année et les réponses orales trop insuffisantes
en 4", n'ont pas permis aux jurys d'accorder des récompenses.
Ce résultat des concours pour les prix fait peine, car
outre l'honneur de la victoire, outre l'avantage matériel qu'en
retire celui qui l'a remportée, il n'est pas de meilleur moyen
de s'instruire et de se préparer à passer de bons examens,
que de prendre part à ces luttes scientifiques. En même
temps qu'elles obligent à apprenru_.e, elles font réfléchir,
et donnent une assurance qui dispose les examinateurs en
faveur des candidats.
Le prix dit de l'internat, fondé par feu le docteur Bénit, a
été disputé par deux candidats seulement. Le jury a déclaré,
dans son procès-verbal, être très-satisfait de ce concours, et a
proposé d'accorder le prix de 250 francs.
On ne saurait donc trop insister sur la recommandation
de concourir pour les prix; tous les élèves devraient, à la fin
de leur année d'études, se présenter dans la lice; si tous
ne peuvent pas être couronnés, on peut promettre à tous une
satisfaction intérieure, fruit d'un devoir accompli.
CONCOURS POUR DES FONCTIONS RÉTRIBUÉES.
L'empl'oi d'aide d'anatomie normale, laissé vacant par
M. Rouyer, nommé aide d'anatomie pathologique, a été mis
�FACULTÉ DE MÉDEC1NE.
39
au concours, lè 5 janvier de la présente année. Il a été obtenu
par lVI. Pierron, élève de seconde année.
Un concours a eu lieu, le 15 décembre 1873, pour une
place d'interne des hôpitaux. L'unique candidat qui s'est
présenté, lVI. Hussenet, a été jugé apte à la remplir. Nous
faisons remarquer que les fonctions d'internes des hôpitaux
sont rétribuées par la Commission administrative des hospices, qui, dès lors, a le droit de nomination; mais cette
mission a délégué le choix des candidats à la Faculté de
médecine, auprès de laquelle les internes remplissent les
mêmes fonctionsque les aides de clinique, qui sont, eux, à
la nomination du Ministre de l'instruction publique.
COURS THÉORIQUES.
Tous les cours qui avaient été annoncés par le programmeaffiche ont èu lieu et ont été suivis avec plus ou moins
d'exactitude et de zèle.
La fréquentation assidue d'un cours théorique dépend
d'abord de la nature du cours ou des matières qui .doivent y
être exposées, ensuite de.s qualités du professeur. Les leçons
. avec démonstrations ont toujours plus de succès que celles
qui sont simplement orales. Il est aussi des cours qui ont plus
d'attrait que d'autres pour l'élève, qui doit les .fréquenter définitivement tous. Or, le professeur ne pouvant pas choisir son
sujet, mais devant exposer celui qui lui est dévolu et qui a été
l'objet de ses méditations particulières, doit chercher tous les
moyens de le rendre intéressant pour ceux auxquels il s'a.,
dresse. La méthode et la clarté de l'exposition sont les deux
qualités principales d'une bonne leçon, qui peut, en outre, être
rendue attrayante par la précision et le charme de la diction.
Les matières des cours théoriques sont généralement si
vastes qu'il est impossible de les exposer dans un semestre et
même dans deux', en ne consacrant à leur développement
que deux ou trois heures par semaine. D'un autre côté, les
�40
SÉANCE DE RENTRÉE.
cours à suivre par l'élève sont si nombreux qu'on ne peut
pas les entretenir plus souvent du même sujet.
C'est un grand écueil à éviter de ne donner qu'une ins. truction incomplète à l'étudiant qui doit en quelques années
s'approprier des connaissances aussi vastes que celles des
sciences médicales d'aujourd'hui. Les Facultés devràient
peut- être devenir des écoles supérieures, et n'admettre
que ·des élèves qui ont ·fait des études médicales. préparatoires.
En attendant, nos collègues ont .tous cherché à donner une
instruction théorique, aussi complète que possible, à leurs
auditeurs.
Les cours confiés à MM. les adjoints sont destinés à compléter l'enseignement que les titulaires dispensent.
CLINIQUES.
Les changements que nous avons annoncés dans notre
rapport de l'année dernière ont eu lieu. Les malades de la
catégorie de la chirurgie ont été transférés à Saint-Léon, et
l'hôpital Saint-Charles est resté u!liquement consacré aux;
maladies internes et aux maladies des yeux.
Cet arrangement a permis d'établir à l'hôpital Saint-Charles
deux services de maladies internes, deux cliniques, chacune
de 40 lits, qui sont presque constamment occupés. Les deux
professeurs visitent journellement leurs malades, mais alternent quant aux conférences cliniques.
Le nombre des malades reçus et traités dans le courant
de l'année scolaire 1873-187 4 a été de 619, dont 325 hommes
et 294 femmes.
Les consultations ont eu lieu comme par le passé et ont
été très-nombreuses.
La cliniqtte ophthalmologique a obtenu· quelques agrandissements,'mais insuffisants encore pour un service aussi important. Le nombre des malades qui y ont été traités s'est élevé
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
41
à 72. Les consultations ont atteint le chiffre de 2$9; nombre
plus que double de celui de l'année précédente; 44 opérations ont été pratiquées sur les yeux. Le directeur de cette
éli nique (M. Monoyer) · dit, dans le rapport qu'il nous a
adressé, qu'une mesure qui contribuerait à accroître notablement le nombre des consultants, serait de l'autoriser à
délivrer aux indigents des prescriptions jouissant de la même
réduction de prix que celles qui sont délivrées par les médecins du bureau de bienfaisance de la ville.
L'hôpital Saint-Léon· renferme aujourd'hui 72 lits dans
quatre salles, deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Les salles d'hommes ont 22 Îits, celles des femmes 14. Les
deux professeurs de clinique chirurgicale ont été en fonction
toute l'année; ils n'ont alterné que pour les jours de clinique.555 inalades ont été admis à Saint-Léon dans l'année 1873 et 1874; 459 hommes et 96 femmes. Des opérations
importantes y ont été pratiquées, et le nombre des consultations a été considérable.
La clinique obstétricale et gynécologique a fonctionné
dans le nouveau bâtiment de l'hôpital départemental. L'heureuse distribution des locaux, l'absence d'encombrement,
une bonne aération, ont eu l'influence la plus salutaire sur
la catégorie des personnes qui y cherchent un refuge. Les
maladies dites puerpérales ont été infiniment plus rares que
dans l'ancien local défectueux sous tous les rapports, et
surtout moins meurtrières.
135 personnes ont été admisès.dans le courant de l'année;
parmi elles se trouvaient un certain nombre de malades qui
y sont venues pour subir des opérations diverses.
Le personnel de cette clinique a été complété par la nomination définitive d'une sage-femme en chef, M11 e Jaeckell,
qui était depuis de longues années attachée à l'École départementale des sages-femmes.
Nous croyons
réalisé dans cette clinique les avantages que l'on recherche surtout aujourd'hui dans un asile
�42
SÉANCE DE RENTRÉE.
de femmes enceintes, dans le but de leur donner le plus de
sécurité possible.
Les autres cliniques spéciales o:ht eu lieu conformément
au programme officiel; il est à regretter qu'elles ne soient
pas plus fréquentées. Cela tient sans doute à l'éloignement
des hôpitaux où elles se font.
Nous n'l!,vons toujours pas pu obtenir de clinique de maladies· des enfants ; par contre, l'administration de Maréville
nous fait espérer, pour l'été prochain, des leçons cliniques sur
les maladies mentales.
Dans notre dernier- rapport, nous avons parlé d'un plan
d'hôpital général des cliniques qui était à l'étude. Ce plan a
dû être abandonné par la Commission administrative qui
l'avait cependant approuvé. Aujourd'hui, il est question
d'agrandir et d'assainir l'hôpital Saint-Charles, ainsi quele
nouvel hôpital Saint-Léon, qui, primitivement, ne devait être
que provisoire. Espérons que ce projet, qui est approuvé et
par la Commission administrative des hospices et par le chef
de la municipalité, sera mis à exécution, et donnera, dans une
certaine mesure, satisfaction à nos vœux, qui sont fondés sur
les nécessités de notre enseignement pratique.
·LABORATOIRES.
Nous possédons aujourd'hui des laboratoires de physique,
de chimie physiologique et pathologique, de physiologie,
d'anatomie et de physiologie pathologique et de clinique, où
les élèves sont admis, à tour de rôle, à jouir d'une instruction pratique autrefois presque entièrement négligée.
La Faculté de médecine de Strasbourg a eu l'honneur de
l'initiative dans l'installation d'exercices pratiques de physique. Le professeur (M. Rameaux) les a rétablis à Nancy,
aussitôt qu'îl a eu surmonté les difficultés qui naissent d'une
installation provisoire.
Le laboratoire de chimie physiologique, créé par M. Ritter;
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
43
a eu un grand succès parmi les élèves: 44 d'entre eux
s'étaient inscrits pour en suivre les exercices au'
ment de l'année. Le professeur se loue du zèle de ses élèves,
qui ne s'est pas ralenti, dit-il, un seul instant Les objets des
manipulations étaient la chimie analytique; la chimie pharmaceutique, la chimie hygiénique, la chimie volumétrique
et la chimie biologique.
·
Dix élèves seulement se sont fait inscrire pour les conférences pratiques de physiologie, et ont suivi assidûment les
exercices. Tout ce qui a rapport à l'exercice régulier des
fonctions du corps a été passé en revue. De nombreux instruments, plus ingénieux les uns que les autres, ont été
employés; la vivisection a été pratiquée dans la vue de démontrer une foule de phénomènes de la vie ; le professeur
(M. Beaun'is) exprime l'espoir que d'ici à quelques années ces
exercices entreront dans le programme des études médicaJes.
Les exercices du laboratoire d'anatomie et de physiologie
pathologique ont principalement porté sur l'action de la bile
et de ses principes dans l'organisme; sur l'action des principaux sels ammoniacaux introduits à différentes doses dans
l'économie; sur les accidents qu'amène l'introduction du
chloral dans le sang; sur les effets des injections infinitésimales du sang putride et septique, etc. Le professeur
(M. Feltz) se loue beaucoup du zèle des élèves qui ont suivi
ses :travaux, et surtout de son aide (M. Rouyer), qui l'a
secondé avec exactitude et intelligence.
La loi du 5 août dernier a définitivement mis à notre disposition, pour l'année 1875, le crédit de 3,000 francs, applicable aux dépenses annuelles du laboratoire des cliniques.
Cette allocation, qui a été votée par l'Assemblée nationale,
développera de plus en plus ce service important.
TRAVAUX ANATOMIQUES.
Nous avons dit et répété que l'anatomie est la base des
études médicales, et que l'étude de l'anatomie doit être fav9-
�44
SÉANCE DE RENTRÉE,
risée par tous les moyens
Pour
il faut surtout
beaucoup de cadavres. En 1872 èt 1873 nous avions à notre
disposition 100 corps morts, pendant l'année qui vient de
s'écouler nous en avons· eu 25 de plus. Ce n'est pas encore
assez, il en faudrait, avons-nous dit l'année dernière, 300.
Aussitôt .que -le nouvel. amphithéâtre sera mis à notre dispo'sition, nous nous occuperons des voies et moyens d'obtenir
ce chiffre. Mais où il y a eu progrès, c'est dans la manière
d'en user. Sous ce rapport, l'amélioration a été notable; on
est parvenu à faire comprendre aux élèves le prix que l'on ·
doit attacher à profiter de toutes les circonstances favorables,
à ménager les pièces qui leur sont livrées par les chefs d'amphithéâtre, et à apprendre à les conserver le plus longtemps
Lé chef des travaux anatomiques, M. le docteur Bouchard,
agrégé près la Faculté, et qui s'est livré à l'étude et à l'enseignement de l'anatomie avec le plus grand succès, a dil·igé
cette année ces travaux, et c'est à lui que nous devons en
grande partie les résultats obtenus; malheureusement, M. Bouchard a dû quitter ces fonctions importantes, parce qu'il a été
obligé d'opter entre sa position militaire, où il a déjà rendu /
de longs services, et ses fonctions universitairef).
Un concours a été immédiatement ouvert pour son remplacement; ce concours est commencé et va se terminer un de
ces jours. Il nous donnera, nous l'espérons du moins, un
successeur digne du titulaire que nous avons perdu.
BIBLIOTHÈQUE.
A la fin de l'exercice 1873-1874, le nombre des volumes
qui, en 1873, était d'environ 5,000, s'était élevé à 7,GOO; il
avait donc augmenté de 2,600 (1). Ce nombre s'est accru
encore de plus de 2,000 volumes par uù don des plus impor(1) Cette augmentation provenait surtout du don Simonin que uous avons
mentionné dans notre dernier rapport.
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
45
tants qui a été fait à la Faculté par la famille Nève-Champiop.,
de Bar-le-Duc. ·
.
Le docteur Nève, gendre du docteur Champion, est mort
au mois de février dernier, regretté par tous ceux qui l'ont
connu et particulièrement par· la ville de Bar-le-Duc. Sa
veuve a cru ne pouvoir mieux honorer et perpétuer sa mémoire qu'eri faisant don à la Faculté de médecine, récemment fixée à Nancy, de la bibliothèque et de la collection
d'instruments de feu son mari et de son père. Cette bibliothèque est sm·tout riche en ouvrages de chirurgie, d'obstétricie et de gynécologie ; elle comprend également un certain
nombre de manuscrits. Sa valeur est d'une importance considérable, et son nombre de volumes porte aujourd'hui à plus
de 10,000 celui de notre bibliothèque.
La somme allouée par notre budget pour l'acquisitionde
livres nouveaux, abonnements de journaux et reliures, a été
portée l'année dernière à 2,000 francs.
La bibliothèque a reçu, en outre, des dons moins importants
que celui de la famille Nève-Champion, de différentes· personnes qui s'intéressent à notre prospérité. M. le professeur
Ehrmann, un· de nos anciens collègues de la Faculté de
médecine de Strasbourg, doyen pendant dix ans de cette
Faculté, et que son âge avancé avait déterminé à demander
de faire valoir ses droits à la retraite quelques années déjà
avant notre guerre désastreuse, nous a adressé, comme souvenir, un certain nombre d'ouvrages rares, à planches, qui
manquaient dans notre bibliothèque, et qui y perpétueront sa
mémoire. Son nom figure sur notre tableau des professeurs
comme dernier doyen honoi·aire; espérons qu'il continuera
d'y :figurer encore pendant des années.
Le docteur Eugène Bœckel, agrégé en exercice à la Faculté
de Strasbourg avant 1871, que des raisons de famille ont
empêché de noqs accompagner à notre nouvelle destination,
où il n'aurait pas manqué de figurer parmi les nouveaux
nous a fait parvenir des collections importantes de
�46
SÉANCE DE RENTRÉE.
bibliothèque. Nous ajouterons à la mention de ce témoignage de sympathie de notre ancien collègue, que ses regrets
de ne pas pouvoir nous suivre l'ont porté à refuser des offres
très-avantageuses de l'Université allemande.
Ainsi, en deux années, la bibliothèque de la Faculté a été.
reconstituée, et les ouvrages qu'elle renferme forment le
nombre respectable de près de 10,000 volumes. C'est grâce à
la libéralité du Gouvernement, grâce à deux familles généreuses de médecins (Simonin et Nève-Champion), grâce enfin
à différents donateurs dont nous comptons toujours pouvoir
publier les noms dans un rapport spécial, que ce miracle s'est
accompli.
SIJ.
COLLECTIONS.
Les collections des Facultés de médecine sont surtout relatives à l'anatomie normale, à l'anatomie pathologique et aux
instruments de physique, de chimie, de chirurgie, et à l'histoire naturelle médicale.
Les collections d'anatomie normale et d'anatomie pathologique n'ont pas été augmentées cette année; elles sont à
peine ébauchées. L'organisation de notre Faculté n'est pas
encore assez avancée pour qu'on puisse se livrer à la confection de pièces à conserver dans des musées. D'ailleurs, ces
collections ne se font que graduellement. Il faut beaucoup
d'années pour en avoir d'un peu complètes, car elles ne s'a·
chètent pas. Ce sont des collections qui grandissent lentement et exigent des emplacements considérables.
Une autre espèce de collections, celles que l'on peut se
procurer avec de l'argent, sont des instruments de physique,
de chimie, de chirurgie et des objets d'histoire naturelle. La
collection des instruments de chirurgie a été augmentée par
des achats importants et en dernier lieu par ·un don de la
famille Nève-Champion, qui nous a offert, outre la belle
bibliothèque médicale de la famille, des instruments de chirurgie anciens et nouveaux.
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
47
Il a été aussi acquis un assez grand nombre d'instruments
de physique, de chimie et d'expérimentation
La collection d'histoire naturelle laisse encore à désirer,
quoique déjà importante.
PERSONNEL.
Le personnel du corps enseignant de la Faculté a subi
peu de changements. Le professeur de clinique interne,
lVI. Hirtz, a demàndé un congé pour raison de santé, et a été
sùppléé par M. le docteur Bernheim, agrégé en exercice près
la Faculté ..Nous espérions voir notre collègue reprendre
sa chaire de clinique où il intéressait au plus haut degré nos
élèves; une extinction de voix, qui dure déjà depuis quelques mois, l'a forcé à demander un nouveau congé.
Mais si le personnel actif n'a subi aucune modification
importante, nous avons eu le regret de perdre un de nos professeurs honoraires les plus distingués et les plus estimés par
leurs collègues, Antoine-Laurent-Apollinaire Fée.
Fée est né à Andoutes, département de l'Indre, le 7 novembre 1789. Il était pharmacien sous-aide-major le 7 novembre 1809; en cette qualité, ilfut envoyé en Espagne, où
il fit des observations très-intéressantes sur le pays, ses habitants et sa langue, qu'il a communiquées plus tard par l'impression, sousle titre de Souvenirs dJEspagne. Il fut nommé
aide-major le 6 octobre 1813, et reçu définitivement pharmacien à l'École spéciale de Strasbourg le 1er mars 1815.
En 1825, il était démonstrateur à l'hôpital militaire d'instruction de Lille; nommé pharmacien-major le 22 décembre 1828,
·
il devint professeur aiix hôpitaux militaires.
Le professeur de botanique à la Faculté de médecine de
Strasbourg, Nestier, mourut
le 2 décembre 1832.
Fée se trouvait alors employé comme professeur de pharmacie à l'hôpital militaire; il. s'était beaucoup occupé de botanique et avait déjà écrit un ouvrage en deux volumes sur
�48
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'histoire naturelle 'médicale. II aspirà à remplacer Nestier,
· mais ii fallait avant tout, pour
profess9ur à une
de médecine, être docteur en. médecine.
Fée se mit à étudier les matières des différents examens
qu'il devait subir; en peu de mois il parvint à obtenir le
diplôme de docteur en. médecine et se trouva ainsi en mes.ure
de se présenter au Concours.
C'est au concours que les chaires s'obtenaient (de nouveau)
depuis 1830 (1). La renommée de Fée, co.mme botaniste et
comme auteur, avait éloigné tous les compétiteurs, et il fut
proclamé, le 25 juillet 1833, professeur de botanique et d'his·
toire naturelle médicale à la Faculté de médecine de Strasbourg. Il avait alors 44 ans.
Pendant trente·sept ans, Fée professa à notre Faculté l'histoire naturelle médicale en hiver, la botanique en été. Arrivé
à l'âge de 80 ans, en 1869, il était encore dans un état de
santë parfait. Pour fêter son soe anniversaire de naissance, il
réunit quelques-uns de ses collègues les plus anciens dans
un banquet intime (le 7 noveinbre ·1869), auquel assista une
seule personne étrangère à la médecine, une illustration de
ce pays-ci, 1\f,le baron Guerrier de Dumast, avec lequel Fée J
était" intimement lié. A la fin d'un repas animé par une conversation aussi agréable qu'intéressante, l'ami de Nancy, le
vénérable M. G. de Dumast.) offrit a la réunion une petite
chanson de sa composition Sur les octogénaires.
Fée ne songeait pas le moins du monde, dans ce moment,
à prendre sa retraite,
n'eût aucun avantage à attendre de la prolongation de son service. Il était déjà retraité
comme pharmacien principal. En 1870, il continua à faire ses
cours et à assister aux exercices de la Faculté pour lesquels il
était convoqué, quand arriva la déclaration de guerre.
Les horreurs du blocus de Strasbourg effrayèrent le digne
vieillard.: Il demanda et obtint la permission de sortir de la·
(!)Les concours ont été institués par Napoléon rer; la Restauration les a supprimés, ils ont été rétablis en '1830 et supprimés de nouveau par Napoléon HL
�F.A.CUJ,TÉ DE MÉDECINE,
49
ville et se réfugia à Genève, où il fut accueilli avec les pré·
venances auxquelles il avait droit de la part dù moride savant, et y fit des conférences qui furent très-suivies.
Après la guerre, il revint à Strasbourg pour mettre ordre
à ses affaires. A cette époque, il eut l'honneur de recevoir la
visite de S. M. l'empereur du Brésil, qui était de passage à
Strasbourg·; et qui fit l'acquisition de la collection des plantes
importantes et rares que possédait notre collègue.
l
Ayant achevé de régler les intérêts qui le retenaient à
Strasbourg, il partit pour Paris, oü son gendre était fixé
comme professeur au Val-de-Grâce. D'abord, et sur les instances de son ami M. G. de Dumast, croyons-nous, il avait eu
l'intention de venir habiter Nancy; mais, sollicité sans doute
par sa famille, il demanda sa retraite de professeur et se fixa
définitivement à Paris. Malgré le soin qu'il avait eu de s'établir
un des quartiers les plus sains de la capitale
(boulevard Saint-Michel), sa santé se dérangea bientôt, ses
digestions devinrent pénibles, son corps s'affaiblit, et il s'éteignit le 21 mai 1874, dans le cours de sa 85 8 année.
]'ée a été nommé membre de l'Académie de médecine de
Paris dès création de cette compagnie; il était correspondant
de l'Académie de Stanislas, et beaucoup de Sociétés savantes,
françaises et étrangères, l'avaient admis au nombre de leurs
membres honoraires ou correspondants. En 1872, il avait été
nommé professeur honoraire de notre Faculté, et, au commencement de l'année actuelle, président de la Société botanique
de France. Il était depuis longtemps officier de la Légion
d'honneur et de l'Instruction publique, chevalier du Lion
néerlandais, et, lors .de son passage à Strasbourg, l'empereur
du Brésil l'avait nommé chevalier de ses ordres.
Fée a publié de nombreux ouvrages de science et de littérature, dont quelques-uns sont fort· appréciés. Il était, dit
M. G. de Dumast, naturaliste, penseur, écrivain charmant,
poëte amateur.
Comme homme privé, il était d'une grande bonté, d'une
la
J<'AGUL'r i.s.
�.SÉANCE DE RENTRÉE.
amabilité extrême ; comme collègue, le plus affable et le plus
indulgent des hommes. Pour relever toùtes les qualités qui
le distinguaient, il faudrait un volume entier et urie autre
plume que la mienne.
AGRÉGATION.
Le nombre normal des agrégés près la Faculté doit être
·de 16. Tous doivent être en exercice; il doit y avoir, en
outre, plusièurs stagiaires, afin de pouvoir remplacer immédiatement ceux dont l'exercice expire; Or, dans le moment
actuel, nous n'avons plus que 8 agrégés en exercice, dont
plusieurs- sont sur Iè point de nous quitter, parce que leur
temps d'exercice est expiré, et aucun stagiaire. Un concours
est ouvert pour combler en partie ce déficit.
·Jusqu'à présent les agrégés étaient recrutés par la Paculté
elle-même, au moyen de concours qui avaient lieu dans son
sein. Un arrêté ministériel du 5 juin dernier lui a enlevé
cette prérogative.
Cet arrêté ministériel, nous l'avouons sans crainte, a
causé une pénible surprise dans· le sein de la Faculté et
. autour d'elle.
Des réclamations ont immédiatement été faites. par les
futurs concurrents qui nous entourent; les Facultés de
Nancy et de Montpellier elles-mêmes ont adressé de respectueuses observations au Ministre.
nous a fait savoir
que le comité consultatif Conseil de l'instruction publique,
auquel il les a soumises, a déclaré qu'il n'y avait rien à
modifier à la mesure qui avait été prise; qu'il était d'avis
que l'arrêté ministériel fût littéralement exécuté. Cet arrêté
porte qu'il sera ouvert un concours pour huit places d'agrégés
stagiaires près la Faculté de médecine de Nancy; deux pour
la section de médecine, deux pour la section de chirùrgie et'
deux pour la section d'anatomie et de phy"
siologio, et deux pour la section des sciences physiques, et
�FACULTÉ DE bi:ÉDECINE.
51
que les concours s'ouvriront à Paris les -5 décembre 187 4,
14 mars et 14 novembre 1875.
Nous ignorons les motifs pour lesquels les concours ont été
transférés à Paris : l'arrêté ministériel d1:1. 5 juin n'est précédé d'aucun Considémnt; il invoque simplement les articles
10 et 11 du décret du 22 août 1854, et le statut du 19 août
1857 sur l'agrégation des Facultés, qui autorisent le Ministre
à transférer le s1ége des concours à Paris.
L'agrégation est pour les Facultés de médecine une pépinière de professeurs. Même depuis la suppression du con·
coùrs pour le professorat, il y a eu peu d'exemples de
nomination de professeurs titulaires en dehors de l'agrégation;
ce cas ne s'est même.jamais présenté à notre Faculté depuis
que l'institution existe.
L'agrégation près des Facultés de médecine ne doit pas
être confondue avec celle deFacultés d'un autre ordre. Dans
les Facultés de droit, par exemple, l'agrégé entre immédiatement en exercice, il est rétribué d'une manière honorable
au bout de peu de temps. En
et devient professeur
médecine, l'agrégé doit ·faire un stage de trois ans sans
appointements, la durée de son exercice est très-limitée, puis
_il devient lib1·e. Si, pour un motif ou un autre, il n'a pu
arriver au titulariat, il doit y renoncer pour toujours. C'est
pourquoi les Facultés de médecine aiment à s'entourer de
jeunes confrères qu'elles ont pour ainsi dire élevés, et qui·.
doivent continuer la tradition de l'établissement, car en
médecine il n'y a pas de code écrit, il n'y a pas de règles
fixes, l'enseignement varie, sinon clans les bases, du moins .
par la forme, les opinions et les tendances.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES.
JYIM. les professeurs Engel et Feltz et JYI. le professeur
adjoint Ritter ont" été nommés officiers d'Académie. Cette
distinction était bion méritée par les nombreu:x services
�52
SÉANCE DE RENTRÉE._
que ces collègues ont rendu à la science et à l'enseignement.
M.Ie professeur Coze a reçu la -croix de la Légion. d'honneur. Depuis vingt ans, M. Coze est attaché à la Faculté
comme agrégé et comme professeur; il a rendu des services
signalés pendant la guerre dans un des grands hôpitaux du
Midi(Perpignan), et, comme assesseur du doyen, il a notablement diminué la charge qùi incombe à celui-ci, surtout par
la surveillance de l'exécution des nouveaux bâtiments tle la
Faculté. Cette distinction a été unanimement approuvée.
BATIMENTS.
On peut. voir dès aujourd'hui les bâtiments grandioses qui
sont· destinés à notre installation définitive; ils s'étendent de
la place de l'Académie, le long de la rue de Serre, jusqu'à la
rue Lepois.
Il résulte du rapport fait vers la fin du mois dernier par
M. l'architecte Ginain, que les travaux de construction sont
assez avancés, comme gros œuvre, pour qu'il soit nécessaire
de s'occuper, dès à présent, des installations intérieures. Cette /
installation, en y comprenant l'aménagement des eaux, du
gaz, et l'agencement du mobilier,.est estimée à 65,100 francs.
Un premier crédit de 30,000 francs a été ouvert à cet effet
par ie Ministre de l'instruction publique, mais plusieurs mois
s'écouleront nécessairement avant que cette installation soit
réalisée, et il est à craindre qu'elle ne soit pas complète et
définitive avant la rentrée de 1875-1876.
En premier lieu, on s'occupe à terminer la partie des bâtiments qui doit servir à l'enseignement de l'anatomie. Cela est
d'autant plus nécessaire que l'amphithéâtre des dissections,
que nous avons occupé jusqu'aujourd'hui, a reçu une autre
destination.
On ndus avait fait espérer que nous pourrions prend;e
possession des nouveaux locaux dès la rentrée actuelle. Qpt
�FACULTÉ DE MÉDECINE,
53
espoir ne s'est pas réalisé. Cependant les constructions sont
et notrè enseignement ne souffrira ni retard ni
empêchement.
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE.
L'École supérieure de pharmacie est restée annexée jusqu'à
présent à la Faculté de médecine, avec laquelle son administration est fusionnée, car l'enseignement et les actes publics
ont _toujours lieu séparément ..... L'École espère être complètement rendue à elle-même : nous le lui souhaitons de tout
cœur, parce que nous pensons que la mesure serait .excellente. Entre le pharmacien et le médecin, le seul rapport qui
existe, le seul qui doive exister, c'est que l'un prépare les
médicaments, et que l'autre les prescrit au malade dans un
but de guérison. Les rôles sont donc, en réalité, très-distincts.
S'il est utile et nécessaire au. medecin de bien connaître les
médicaments et leur composition, en un
s'il doit être un
peu pharmacien, il importe, _eour beaucoup de raisons, que le
pharmacien ne fasse· pas le médecin. L'instruction professionnelle de l'un et de l'autre ne peut donc pas être tout à
··fait la même. Voilà pourquoi nous pensons que les Écoles de
pharmacie doivent rester autonomes, c'est-à-dire qu'on ne
doit pas les fondre avec les Facultés de médecine, comme on
en a montré un peu la velléité.
Les cours de l'École de pharmacie ont été fréquentés, pendant l'année scolaire 1873-1874, par· 67 élèves, dont 19
étaient en cours d'examens, et 12 les suivaient comme auditeurs bénévoles. En 1872-1873, on n'a compté que 54 élèves,
soit 13 de moins que dans l'année qui vient de s'écouler;
129 inscriptions ont été prises (11 de moins que l'année précédente) dont 67 par des aspirants au titre de pharmacien
de 1re classe, et
par des aspirants au titre de 2e classe.
Les examens semestriels se sont montés à 53. Les trois
premiers numéros ont été obtenus par 15 candidats, 14 ont
�54
.SEANCE DE RENTRÉE.
simplement satisfait, 17 n'ont
que
note passablè, 7 ont
été ajournés (près de 14 p. 100).
Si ces résultats ne sont pas très-satisfaisants pour les étudiants, ils montrent au moins juste sévérité des juges.
Il y a eu 37 examens de fin d'études (4 de plus que
l'année dernière), dont 10 pour la 1re classe et 27 pour la
seconde. Deux ajournements ont été prononcés, 25 examens
ont été passés avec des notes satisfaisantes (3 très-satisfait,
· 9 bien satisfait et 13 simplement satisfait). Enfin, il y a eu
13 réceptions définitives, dont 3 seulement pour la
classe.
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril 1869,
des concours ont eu lieu pour les prix de fin
13 candidats y ont pris part. Le jury chargé d'apprécier le méi'ite
des épreuves a décerné- en l"e année un prix et une mention honorable. En 2e et en 3e année, il n'a pu accorder qu'une
mention, honorable, parce que l'ensemble des épreuves n'avait
pas donné des résultats assez
Un élève de
deuxième année (lVI. Strœbel) a été admis avec le n° 2 à
l'École de santé du service militaire à la suite du concours
J
du 3 septembre d(:lrnier.
Cette année, le laboratoire pratique, indispensable aux
études pharmaceutiques, avait été établi, et quoique provisoire, il a pu être fréquenté par tous les élèves à tour de
rôle.
L'École avait besoin de. collections et d'instruments. Un
crédit extraordinaire ,de 6,000 francs a été mis à sa disposition dans ce but par 11. le Ministre de l'instruction publique.
Le nombre des professeurs de l'École de pharmacie, qui
avait toujours été de 5, s'est trouvé réduit à 3 après la guerre.
Le cours de chimie, qui n'était représenté que par deux
leçons de chimie minérale par semaine, a été complété par
deux
leçons de chimie organique, dont M. Jacquemin,
professeur titulaire, a été chargé.
Le Ministre de l'instruction publique a déclaré vacante la
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
55
chaire d'histoire naturelle èt de
Elle est échue à
M. Cauvet, ancien agrégé de l'École, dont les publications
scientifiques et spéciales indiquent lahaute capacité.
L'année qui commence verra donc l'enseignement de
l'École de pharmacie beaucoup plus complet et plus parfait
qu'il ne]' a été. jusqu'ici depuis son transfert à Nancy; Les
professeurs en fonction jusqu'alors avaient cherché à remplir
de leur mieux les lacunes qui existaient, mais ne pouvaient
continuer plus longtemps cc surcroît de travail.
L'École de
· comme la Faculté de médecine, a
besoin de locaux pour son installation définitive. Il était
convenu, avec les autorités de la ville, que l'École supérieure de pharmacie occuperait ceux que la Faculté de médecine quitterait, et où était logée antérieurement l'École préparatoire de 'médecine.
t
Par suite d'arrangements nouveaux, l'École de
sera concentrée dans les bâtiments qui servaient à l'anatomie
et à la chimie.
L'ancien amphithéâtre des dissections sera transformé en
laboratoiœ pratique; au-dessus de ce laboratoire, la ville a
bien voulu consentir à faire élever un étage, quisera distribué
en salles de collections et cabinets de professeurs; l'ancien
.laboratoire de chimie de la Faculté deviendra celui de l'École
supérieure de pharmacie, et bientôt l'installation de la
Faculté de médecine et de son satellite, l'École supérieure
de pharmacie, sera complète. Au zè]e des professeurs alors
et à l'empressement des élèves à donner à ces institutions le
lustre et la renommée qu'elles possédaient dans le pays
aujourd'hui perdu!
�TRAVAUX PERSONNELS
DES PROFESSEURS, AŒRÉGÉS ET ADJOINTS
DE.LA
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
PUBLICATIONS DE
LE PROFESSEUR TOURDES
1878-1874.
Des rapports. (Hygiène publique et médecine légale.) DictiolJnaire encyclopédique des sciences médicales. (Paris 18 74.)
Discours d'inauguration des séances générales de l'Association de prévo.yance des .1nédecins de Meurthe-et-Moselle et de la Société de médecine
de Nancy. (Revue médicale,de l'Est, 1874.)
PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR .lYHCHEL
1873-1874.
1° Des Lésions spontanées du rachis. (Article de 60 pages dans.le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, publié par M. Dechambre.)
2° Opération d' ostéotome des fosses nasales, suivie d'une Explication
nouvelle.sur leur origine. (Gazette hehdllmadaire.)
3° Sur l'extirpation de la glande tkyrozde, avec opération suivie de
succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
4° Sur l'extirpation complète du_scapulum, avec observation suivie
de succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
5° Su1· un'nouveau procédé d'extractio'n de la cataracte. (Travail envoyé
à la Société de chirurgie de Paris.)
Ces trois derniers mémoires ont été également publiés dans la Gazette
hebdomadaire.
�SÉANCE DE RENTRÉE.
FACULTÉ DE MÉDECINE.
57
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR SIMONIN
1874.
Rapport sur le service départemental de l'assistance médicale et de
la vaccine de Meurthe-et-Moselle, pendant l'exercice 1873, lu en séance du
Comité central d'assistance médicale et de vaccine, le 29 juin 1874; 19e rapport de l'auteur sur l'assistance médicale; 31 e rapport sur le service de la
vaccine.
Discours d'ouve1'ture de la clinique chirurgicale de Nancy, suivi du
programme du cours de clinique générale professé de 1840 à 1873.
Progmmme du èow·s de clinique chintrgicale du docteur Simonin.
Une année de la clinique chi1'urgicale du docteur Simon in.
Résultats immédiats de l'emploi de la méthode hémostatiqu·e duprojesseu1' Esinarch, à la clinique de Nancy, lors de trois amputations.
Allocution du président de l'Association des médecins de Meurthe-etMoselle, lue en séance générale du '25 janvier 1874.
Communications
à la Société de médecine de Nancy; à l' Association des médecins de Meurthe-et-Moselle; à l'Association générale des médettins de France; à l'Académie de Stanislas.
)iÉMOIRES PUBLIÉS PAR M. LE PROFESSEUR. HECHT
1873·1874.
Contributions à l'étude des calculs urinaires, in Revue médicale de l'Est.
Article : Clinique, in Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales.
· Articles bibliographiques et analytiquPs dans la Revue· médicale de l'Est.
TRAVAUX DE M. LE PROFESSEUR BEAUNIS
1873-1874.
1° Remarques sur un cas de
générale des viscères. (Revue
médicale de l'Est, 18 74.)
2° De la force et du mouvement. (Revue scientifique, 18 74.)
PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR ENGEL
1873-1874.
1° Résumé succinct des .découvertes modernes sur la biologie, l'anatomie et la classijicatio1t des .vers nématoïdes. (Revue médicale de l'Est,
t. II, n° 8 7, 8.)
2° Divers articles dans la Revue d'hydrologie française et étrangère.
�58
SÉANCE DE RENTRÉE.
MÉi\WIRES PUBLIÉS PAR M. LE D,OCTEUR LALLEMENT
PROFESSEUR ADJOINT.
1873-1874.
1° Sur la nécessité d'établir une statistique sérieuse des causes de
décès à Nancy.
zo Rapport sur la même question.
3° Observation d'absence du vagin et de l'utérus. Exploration complémentaire à l'aide d'1tne ponction asp{ratrice. (Société de médecine de Nuncy.)
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DU DOCTEUR C. SARRAZIN
PRÈS LA FACULTÉ {ANNÉE SCQJ,AIRE 1873-1874).
Hôpital. Des Établissements hospitaliers en. temps dq paix et en teinps
de gueh·e. (Paris, J. B. Baillière et fils. 15 fig.}
Des Ejfets de. l'immobilité articulaire prolongée dans les fractures suppurées des os et dans les plaies et les résections articulalres.
Étude anatomique et pathologique de la région inguinale. Bernies
inguinales, accidents et complications qu'elles présentent. (Paris, J. B.
Bailli ère.)
De l'Emploi du goudron dlms le pansement des plaies. (Communication
faite à la Soêiété de chirurgie.)
Dictionnaire· de médecine };t de chirurgie pratiques, articles : Irrigation,
incision, injection, ligature.
Annales d'hygiène· et de médecine légale : l'Ambulance américaine
pendant le siége de Paris .
. PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES
DU
DOCTEUR. l\IONOYER
AGRÉGÉ PRÈS LA FAOULTÉ 1 PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Discours d'inauguration
co7trs d'ophthalmotogie, prononcé le
1 9 février 18 73. (Revue médicale de
18 7 4, t. I, no' 8 et 1O. - Tiré à
part, brochure in-8°, 24 pages.)
2° Sur un nouvel ophthalmoscope à trois observateu1·s. (Société de médecine de Nancy, compte rendu de l'année 18 73.)
3° Snr l'of!hthalmomèlre de Belritholtz. (Société des sciences de Nancy,
séance du 1er décembre 18 73; in Revue médicale de l'Est, 18 74, t I, n° 1.)
/1° Sur trois 1ttalades opérés de cataracte avec succès et par trois
procédés différents. (Société de médecine de Nancy, 14 janvier 18 7 4; in
Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 5.)
�59
FACULTÉ DE MÉDECINE.
'
couleur
.
5° Lunettes de
à volets mobiles. (Société des sciences et Société
de médecine de Nancy, 2 mars et 25 mars 1874; in Revue médicale de l'Est,·
1874, t. I, nos 9 et 12.)
6° Tatouage de la cornée au moyen de la sépia. (Société de médecine
de Nancy, 22 avril 1874; in Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, no 12.)
7° Nouvelle échelle typographique décimale du Dr Monoyer pour mesurer
l'acuité de la vue. (Société de médecine de Nancy, 1874.)
8° Divers procès-verbaux de la Société des sciences de Nancy; plusieurs
bulletins et notices de la Revue médicale de l'Est, 1874.
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DU DOCTEUR GROSS
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Corps libres articulai1·es dans l'arthrite dijormante .. (Communication
à la Société de médecine de Nancy, séance du 26 novembre 1873; Revue
médicale de l'Est, t. 1, page 83.)
2° La Compression élastique pendant les opérations sur les extrémités,
(Revue médicale de l'Est, t. I, page 93.)
3° Considérations sur un cas de blessure des arcades palmaires. (Société
de médecine, séance du 24 décembre 18 73, et Revue médicale de l'Est, t. I,
pages 225 et 263.)
4° La première application de la ·méthode hémostatique d'Esmarch à
Nancy. (Société de médecine, séance du 14 janvier 1874, et Revue médicale
de l'Est, t. I, page 204.)
5° La transfusion du sang. (Revue médicale de l'Est, t. I, page 317 .)
6° Ruptures intestinales. (Société de médecine, séance du 15 avril 18 74,
et Revue médicale de l'Est, t. II, page 2 7.)
7° Classification naturelle des néoplasmes pathologiques basée sur le
développe'lnent et l'accroissement physiologique des éléments des tissus
et des organes. (Communication à la Société des sciences de Nàncy, séance
du 29 juillet 1873, et Revue médicale de l'Est, t. II, page 117.)
8° De l'Expectation dans le traitement des morsures de la ·vipère indigène. (Société de médecine, séance du 28 octobre 18 74, et Revue médicale de
l'Est, t. II, page 3 p.)
go Deux opérations d'urétrotomie interne. (Société de médecine, séance
du 29 juillet 1874, et Revue médicale de l'Est, t. II, page 380.)
10° Les revues de « pathologie et clinique externes, médecine opératoire •
dans la Revue 111édicale de l'Est, t. I, pages 246, 304; t. II, pages 66, 300.
11° A titre de 1·édacteur en chef de la Revue médicale de l'Est : la
Revue médicale de
la première Année de la Faculté de médecine de
Nancy; accueil fait à la Revue médicale de l'Est; les Eaux de Nancy; de l'Innocuité de l'emploi des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux; à propos du
concours pour l'agrégation; la première Séanèe générale de l'Association de
�60
SÉANCE DE RENTRÊE.
prévoyance et de secours mutuels des médecins de
et de
.la· Société de médecine de Nancy; les Congrès. (Yoi1· Revue médicale de l'Est,
t. I, pages 1, 49, 133, 173, 213; t. II, pages 41, 81, 157.)
A titre de secrétaire annuel de la Société des sciences de Nancy
(ancienne Société des sciences naturelles de Strasbourg), les
verbaux des
(Revue médicale de l'Est, t. I, pages 43, 240, 270,
. séanèes de ladite
303, 344, 392, 430.)
TRAVAUX DU DOCTEUR R. ENGEL
PRÉPARATEUR DE
CHIMIE
ET
DE
TOXICOLOGIE.
1? Sur l' hydr1tre d'arsenic solide. (Comptes rendus .de l'Académie dt'S
sciences, 29 décembre 1873.)
2° Sm· des combinaisons nouvelles de la créatine avec les oxydes
métalliques, et sur deux réactions caractéristisques de cette substance.
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, 15 juin 18 74.)
3° .Note sm· la p?u·iflcation de l'acide chlM·hyârique. (Comptes rendus de
l'Académie des sciences, 5 mai 1873.)
4" Seconde note _S1tt' le méme
(Journal de pharmacie, 1873.)
5" Sur un rnode de prod#ction de l'iod?(re d:' Ethyle. (Mémoires de la
Société de médecine de Nancy.)
G0 Sur la production d'acide oxamique par l'oxydation du glycocole.
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, octobre 18 7 4.)
7° Le
(Revue médicale de l'Est, 1er juillet, et Journal de
pharmacie.)
. 8° Sur des réactions de qu,elques snbstarices azotées de l'orqanisnie.
(Revue médicale de l'Est, 1er septembre 18 7 4.)
9° Revue des travaux de chimie publiés. à l'étranger. (Journal de
ma cie, 1er novembre 18 7 4.)
1 0° Revue des travaux de chimie médicale. {Revue médicale de l'Est,
ter juin et 15 septembre 187 4.)
PUBLICATIONS DE .M. LE DOCTEUR OBERLIN
PROFESSEUR A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
1873-1874.
Note sur l'a;pomorphine; de ses cat·actères dijférentiels avec la morphine. (Revue médicale de l'Est, 1er août 18 74.)
Étude phcÎrmacographique et clinique d'un nouveau succédané de
l'écorce d'angttSture, par .MM. Oberlin et Schlagdenhauffen. (Journal de pharmacie ct de chimie. Paris, août 18 7 4.)
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
61
PUBLICATIONS DE M. LE DOCTEUR SCHLAGDENHAUFFEN
1
PROFESSEUR A L ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE.
1o Sur qtwlques réactions des alcaloïdes. (Union pharmaceutique,
novembre et décembre 1873.)
zo Sur l'oxyda,tion de l'acide pyrogallique. (Union pharmaceutique, janvier 18 74.)
3°
la colm·ation bleue de la résine de Gayac. (Union pharmaceutique, février 18 74.)
4° Sur l'iodure de soufre. (Union pharmaceutique, avril et mai 1874.)
5° Action de l'hypermanganate de potasse sùr l'hyposulfite de soude.
(Union pharmaceutique, juin 1874.)
6° Dosage d'un mélange d'hydrogène sulfuré, de sulfures et d'hyposulfites. (Bull. Soc. chim., juillet 1874.)
i 0 Action du chlorure ferrique sur les sulfures; (Union pharmaceutique,
juillet 18 74.)
8° Étude pharmacologique et chimique d'un nouveau. succédar;é de
d'angusture. (En commun avec 1\!. Oberlin, Journal de pharmacie,
aoüt 1874.)
!:1° Action de l'hypermanganate. de potasse stw les sulfures. {Journal de
chimie et pharmacie, septembre et octobre 1874.)
10° Sur quelques réactions des hyposulfites. (Journal de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, octobre 1874.)
11 o AJ!inité des métaux pour le soufre. (Union pharmaceutique, aoüt,
septembre, octobre 1874.)
_- 12° Sur les iodures et bromures métalliques. (Journal de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, novembre 187 4.)
��RAPPORT
DE 1\:L LE DOYEN DE LÀ FACULTÉ DES SCIENCES.
' MONSIEUR LE RECTEUR,
1\fESSIEURS,
La régularité avec laquelle s'accomplissent chaque année
les cours de la Faculté, la fidélité que chaque professeur met
,à se renfermer dans le cercle des questions dont la liste est
.. détGrminée d'avance et approuvée par l'administration supé..
dispensent d'entrer dans de longs détails sur notre
enseignement. Je me 'permettrai une exception, cependant,
en faveur de cours dont l'organisation, par un privilége spécial pour notre Faculté, est de date plus récente et dont le
cadre, moins limité par les programmes officiels, offre .un
champ libre au professeur: je veux parler des leçons de géologie et de chimie agricole.
On connaît toute l'importance de la première de ces
sciences et les services nombreux qu'elle est appelée à rendre
à l'industrie minière devenue si active dans nos contrées,
surtout depuis nos désastres. On sait aussi avec quel talent
cette branche si intéressante de notre enseignement est professée par :lVI. DELBOS, l'ancien directeur de l'École indus-
�64
SÉANCE DE· RENTRÉE.
trielle de Mulhouse et l'un des géologues les plus autorisés
de l'Alsace. Après avoir consacré deux années successives à
l'étude des différentes couches dont l'ensemble constitue l'
corce du globe, le professeur a envisagé spécialement, dans
le cours de cette année, les modifications de l'époque ac·
tuelle. L'action des eaux, au point de vue de leur puissance
de. transport, de leur influence comme agent d'érosion; la
production des cailloux roulés, des graviers et des limons;
les dépôts d'alluvion; particulièrement en ce qui concerné l'origine des deltas; la formation des glaciers, leur configuration, leurs mouvements : tels sont les points principaux sur .
lesquels notre laborieux collègue
succèssivement appelé
l'attention du public fidèle à ses leçons.
A l'étranger, ile nombreux laboratoires ont été institués
près des Universités, sous le nom de stations agronomiques,
pour l'analyse des terres, des engrais, aussi bien que pour
l'étude approfondie des maladies qui peuvent affecter les
céréales, la vigne, les racines comestibles ou les diverses
races d'animaux utiles. Grâce à l'initiative intelligente, au
zèle désintéressé d'un savant dont le nom est un titre d'honheur pour Nancy, la France n'a pas tardé à entrer dans ce
mouvement, et notre. ville, répétons-le aveé orgueil, est la première où une institution de ce genre ait été établie, en même
temps qu'une chaire spéciale de chimie agricole était créée
près la Faculté.
Dans son cours de cette année, le professeur a traité des
engrais industriels et des lois fondamentalès de la production
végétale. Malgré le peu de loisirs que lui laissent la direction
de son laboratoire et le double enseignement dont il est
. chargé à l'École forestière et à la l!"aculté 1 notre collègue
s'occupe de la rédaction d'un grand traité de chimie agricole,
science bien vaste aujourd'hui, quoique née d'hier, et què nul
plus qlie JYI. GRANDEAU n'est à même de rédiger avec autorité eÙalent.
Pour féconder les efforts persévérants des professeurs de
a
�FACULTÉ DES SCIENCES.
65
Faculté, il serait à désirer' qu'un auditoire spécial de jeunes
gens assidus, sérieux, fût attaché à nos divers établissements
d'enseignement supérieur des sciences et des lettres. C'est là
un desidm·atum chaque année signalé dans les divers rapports qui ont lieu à ce sujet et qui, faute d'être réalisé, rendra
constamment le niveau de nos diverses Universités provinciales inférieur à celui de Paris et des Universités des nations
avoisinantes. Si nous y revenons avec plus d'instance en ce
moment, c'est que depuis deux ans plusieurs cours similaires
de chimie, d'histoire naturelle, éloignent de nous des étudiants qui jusqu'à présent avaient fourni à notre Faculté un
contingent d'auditeurs réguliers et studieux, et privent nos
chaires de ce stimulant, de cette sanction si utile à leur
développement.
Une lacu.ne que je dois aussi signaler est l'absence de leçons de botanique pendant l'année scolaire qui vient de s'écouler. M. MILLARDET, chargé du
depuis trois ans, a
obtenu un congé (1) et a été nommé membre de la commission envoyée pour étudier dans le Midi l'insecte connu sous
le nom de phylloœe1·a, lequel s'attaquant aux racines de la
vigne est une cause de ruine pour les contrées qui en sont
atteintes. Ce choix fait de l'un de nos collègues est pour
notre corps, sans doute, un honneur dont nous nous réjouissons tous ; il met en reliefl'un de ses membres les plus distingués, mais il cause au point de vue de l'enseignement un
trouble d'autant plus regrettable que les trois branches de l'histoire naturelle n'étaient représentées chez nous d'une manière complète que depuis peu de temps, et que la botanique
en particulier, loin de faire jamàis défaut à Nancy, y avait
toujours été enseignée de la manière la plus brillante par
des savants dont l'un surtout, aujourd'hui membre honoraire
de notre Faculté (2), occupe dans la science contemporaine
une place émine:r;tte. M. Millardet, suivant les traditions de
(!)Arrêté ministériel du 25 avril18H.
('2) M. Godron.
FACULTÉS.
�66
SÉANCE DÈ RENTRÉE.
son savant prédécesseur, professe avec un .talent que j'aime
à redire, et qui fait d'autant plus regretter son absence dans
notre enseignement de cette année.
PERSONNEL.
Professewrs. - La retraite de notre honorable collègue
M. Bach, laissait libre l'une des chaires de mathématiques,
celle de calcul différentiel et intégral; M. ÉM. MATHIEU, professeur titulaire à la Faculté des sciences de Besançon, a été
appelé à la remplir (1). Ancien élève de l'École polytechnique,
auteur de travaux de mathématiques hautement appréciés par
les hommes compétents, proposé en 1867 par M. Lamé comme
suppléant de son cours de physique mathématique, puis désigné pour faire un cours complémentaire à la Sorbonne,
notre nouveau collègue entra officiellement dans l'Université
en 1869, époque à laquelle il fut chargé du cours d'analyse
· mathématique à la Faculté des sciences de Besançon. Originaire de Metz, où habite encore toute sa famille, M. Mathieu
demanda et obtint la chaire qu'il occupe aujourd'hui à Nancy.
Son arrivée parmi nous est . une bonne .fortune dont nous
nous félicitons et qui ne peut que continuer la réputation
- méritée de nos cours de mathématiques.
Auxiliaires.- L'augnientation des chaires d'histoire naturelle à la Faculté, en même temps que le développement de
nos collections, rendait nécessaire, urgente, la création. d'une
seconde place de
d'histoire naturelle. 0' est ce que
l'administration supérieure a parfaitement compris en nous
accordant cette année un nouvel emploi de préparateur chargé
spécialement de seconder les professeurs de géologie, de minéralogie et de botanique (2). M. FRIANT, dont le zèle et les
services sont connus et appréciés, reste chargé de la prépara(1) Décret
en date du 'l9 décembre 1873.
('2) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874. -Par arrêté ministériel en date dn
mars, les fonctions de préparateur de géologie, de minéralogie et de botanique, ont été confiées à M. WoLGHEMUTH.
�FACULTÉ DES SCIENCES,
67
tion du cours de zoologie (1). Après avoir, depuis son entrée
à la Faculté, passé successivement ses examens de bachelier
et de licencié ès sciences, M. FRIANT a entrepris ses études de
.médecine, couronnées brillamment il y a quelques mois, par
l'obtention du diplôme de docteur (2). Encouragé par ce succès,
nous savons qu'il se propose d'employer les moments que lui
laisse libres sa nouvelle position pour continuer ses tràvaux
et subir, dans un délai rapproché, .les épreuves du doctorat
ès. sciences naturelles.
Pour compléter ce qui est relatif aux auxiliaires de notre
Faculté (3),j'ajouterai qu'une amélioration notable a été faitè
dans leur position (4). Cette mesure de justice ne peut que
contribuer au bien de l'enseignement, aux progrès de la
science, en permettant de conserver plus longtemps près de.
nous ces utiles collaborateurs, et nous remercions M. le Mini1!tre d'avoir accédé à nos désirs.
LABORATOIRES ET MATÉRIEL DE L'ENSEIGNEMENT.
Il serait inutile d'insister longuement aujourd'hui sur l'extension que les sciences physiques et naturelles ont prise
depuis quelques années, non-seulement au point de vue des
applications, mais aussi, chacun en est témoin, sous le rapport
de l'enseignement théorique. Ce qu'on remarque moins, c'est
que cet enseignement, au lieu d'être purement didactique,
de se donner du haut de la chaire du professeur, a pris une
physionomie toute différente ; il consiste surtout en manipu(1) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874.
(2) La thèse cle M. FmANT est une de celles auxquelles la Faculté de médecine de Nancy a accordé l'Éloge pendant le cours de l'année 187:1-1874, et qui ont
été l'objet d'une mention spéciale dans un rapport au Ministre.
(3) M. DuPRÉ, préparateur de chimie, chargé de seconder à Paris M. Wurtz,
dans le nouvel enseignement que cet illustre chimiste vient d'inaugurer à la
Sorbonne, a obtenu un congé ét est suppléé dans ses fonctions par M. HoM>mLL,
précédemment nommé prépaKateur à l'École supérieure de pharmacie de Nancy.
(Arrêté ministériel du 6 mars 1874.)
(4) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874 portant à 1,500 francs le traitement
de MM. Durml, FmANT et TUIERRY, préparateurs à la Faculté.
�68
SÉANCE DE RENTRÉE.
· lations, êonférenees, entretiens même, faits au laboratoire ou
dans le loeal des eollections. On exeree les élèves au manie·
mÈmt des instruments, à la confection de produits chimiques
divers, à "l'analyse des roches et des minéraux, à la dissection
et à la préparation de pièces d'anatomie comparée. Aussi les
exigences d'une Faculté des sciences vont-elles .toujours
c.roisS.ant et ne doit-on pas être étonné de nos réclamations
constantes sous le double rapport du local et du matériel.
C'est dans le but de parer à ces nécessités multiples que nçus
demandons avec une vive instance un laboratoire de zoologie
et une salle pour recevoir les instruments de physique. Ces
deux services dont l'un, faute d'un professeur spécial, avait
été négligé à l'origine, et l'autre, logé trop étroitement, réclament une installation complète; nous nous permettons
d'appeler sur ce point l'attention bienveillante de l'administration municipale et du Gouvernement.
En ce qui concerne nos moyens d'étude, lVI. le Ministre y
a pourvu cette année à l'aide de plusieurs allocations importantes, dont nous nous empressons de le· remercier publiquement. Notre budget normal a été rectifié et. mis plus en harmonie avec les besoins de nos nouveaux ·services (1); puis
quelques subventions. extraordinaires ont pu être consacrées
à l'acquisition de livres, d'instruments, d'objets de collection
ou de laboratoires qui noùs étaient devenus indispensables (2)..
.fel) Arrêté ministériel du 6 mars 187i modifiant le chiffre des allocations portées à différents articles des chapitres affectés aux frais de l'enseignement et du
matériel :
.
,
•
Chap. II, art. ter, augmenté de, . . . . . . 1,500 fr.
2,
de . . . . . . .
700
286
3,
de . • . . . :.
Chap. III, art. ter,
de . . . . . . .
200
2,
de . . . . . . .
10.0
5,
de . . . . . . ·.
30
Augmentation· totale. . . . . 2,816 fr.
(2) 1° Arrêté ministériel du 20 mars 1874, décidant qu'une somme de 1,200 fr.
serait spécialement affectée cette année au service de la chaire de chimie
-agricolè.
2° Arrêté ministériel du 8 mai tsn mettant une somme de 5,000 fr. à la disposition de la Faculté, po tir l'rais d'acquisition de livres, d'instruments et d'objets
de collection.
9
,
�FACULTÉ DES SCI!lNCES,
69
Enfin notre beau Musée, l'un des joyaux de cette Faculté,
s'est enrichi de plusieurs envois, dont
n'ont
malheureusement pu être exposés, à défaut de fonds et aussi
de salles pour les placer convenablement. Le don le plus
important nous vient de l'île Bourbon et est dû à l'intermédiaire obligeant de notre receve11r général M. Imhaus,
auquel la Faculté est heureuse d'exprimer toute sa
tude (1).
EXAMENS.
Doctorat.- Une thèse pour le doctorat ès sciences physiques
a été présentée dernièrement à la Faculté, par M. ScHMITT
professeur adjoint à notre École supérieure de pharmacie. La
soutenance n'ayant pu avoir lieu cette année, le compte rendu
.· que comporte cet important travail fera partie du rapport de
l'an prochain .
. Licence. - Lors de nos deux sessions de licence ès sciences,
dix candidats se sont .présentés : cinq pour les sciences
:mathématiques, quatre pour les sciences physiques, un seul
ep. histoire naturelle. Nous àvons pu conférer le grade à
J\t. GALLET, élève libre dela Faculté dans l'ordre des sciences
mathématiques, à M. LEMAIRE, étudiant en médecine dans
l'ordre des sciences naturelles, et à :MM. RAISON, maître répétiteur au Lycée de Nancy, et
professeur à l'École
ecclésiastique diocésaine, dans les sciences physiques. La
(1) Les dons faits
au Musée cette année sont les suivants :
[o Peaux d'animaux exotiques envoyées de l'île .Bourbon· par le directeur du
Musée colmûal, à la sollicitation de M. Imhaus, . receveur général de Nancy,
l'un des fondateurs de ce musée.
zo Collection de fossiles qes sables du Soissonnais; don de M. le docteur Morlière, à Yic-sur-Aisne (Aisne).
,
3o Herbier de la Haute-Marne contenant environ SOO plantes recueillies dans
ce département; don de Mme Clara Jacquemin, veuve de M. Jacquemin, pharma·
cien à Saint-Dizier (Haute-Marne).
�70
SÉANCE DE RENTRÉE,
FacuJté a adréssé l'Éloge à M. RAISON, pourvù
ainsi
que M. LATAILLE, du diplôme de licènèié ·ès sciences maLa statistique de ces examens est résumée ainsi qu'il
HSCRJTS.
!D!!IS.
.!lOITRNÉll.
SESSIONS.
ORD!Œ DE L!Cl!NCE.
Novembre 1873.
Sciences mathématiq.;
physiques ...
naturelles ...
2
1
1
2
'
1
Sciences mathématiq••
physiques ••.
naturelles .•.
3
2
1
3
'
2
'
'
'
-
4 cand. inscrits.
Juillet 1874.
-
6 cand. inscrits.
-
-
Résultat de l'année
·1
---
.
'
1
5
10
1
1
OBSERV!TWNS.-,
1
! examen scindé.
4
Baccalauréat.-:- Outre les deux sessions ordinaires ·de novembre et de fin d'année pour le baccalauréat ès sciences,
deux sessions extraordinaires ont eu lieu, l'une en
destinée à l'examen des engagés volontaires; l'autre, comme les
années précédentes, en avril. 399 jeunes gens se sont fait
inscrire 1 ce qui offre une différence de 15 eu plus sur le
chiffre de l'année scolaire 1872-1873 et rend continue la
progression qui se manifeste depuis plusieurs années dans
le nombre de nos candidats.
Sur ces 399 noms, 4 out manqué à l'appel, 173 ont été éliminés après les épreuves écrites, 36 à la suite de l'examen
oral, 186 seulement out été jugés digues du grade de bachelier; proportion des admis, 47 p. 100. Ces divers résultats se
décomposent, d'une part, en 142 bacheliers ès sciences complets sur 311 présentations; et de l'autre, en 44 bacheliers
ès sciences· restreints sur 84 inscriptions. La proportion des
admis, poûr les premiers, est de 45 1/ 2 p. 100, et est exactement
la même que l'année dernière; pour les seconds, elle est d'un
�FAOULTÊ DES SCIENCES.
71
peu plus de 52 p. lOO, tandis que l'an dernier. élie était de
37 p. 100.
II semblerait que le niveau de ces derniers examens a
·haussé d'une manière notable. Il n'en est rien, si l'on compare
le chiffre des mentions obtenues cette année à celui des
notes de l'année' dernière. En 1873-1874, 44 réceptions ont
mérité 31 passable, 12 assez bien et 1 bien, tandis
!872-1873, le même nombre de réceptions offrait 26 passable, 16 assez bien et 2 bien.· Le premier résultat, évidemment inférieur au second, s'explique aisément. Craignant,
bien à tort sans doute, les sévérités d'une Faculté qui
maintes fois leur avait adressé de sages avis, de paternels
conseils, beaucoup de nos candidats au baccalauréat ès
sciences restreint, et ce ne sont pas les meilleurs, ont
déserté leurs juges naturels et ont préféré s'en rapporter
aiJleurs aux hasards d'un examen auquel ils ne se sentaient
que très-incomplétement préparés.
Pour le baccalauréat ès sciences complet, les 142 réceptions ont fourni 78 passable, 59 assez bien et 5 bien seulement.
Cette dernièré note a été obtenue par MM. AARON, HEMARDINQUER, MAuRICE, MICHAUT, Nwot.As. Aucun élève n'a
mérité la mention très-bien.
En résumé, le niveau de nos examens a sensiblement
baissé cette année. Tous les jeunes gens se contentent trop
facilement d'un à peu près; ils se tiennent pour satisfaits lorsqu'ils ont rempli quelques pages, ou répondu quelques mots
se rattachant plus ou moins à la question qui leur est posée.
L'indiscipline et la légèreté d'esprit, qui malheureusement
·caractérisent notre époque, se retrouvent donc à l'examen
comme ailleurs, et ce sont là des défauts que nous nous
efforcerons de combattre toujours dans la mesure où nous pouvons les atteindre.
Le tableau suivant reproduit d'une manière succinéte les
opérations de l'annéê, en ce qui concerne les deux ordres
du baccalauréat ès sciences:
�Tableau des examens du Baccalauréat ès sciences, pendant l'année sco)aire 1873-1874.
NOMBRE
RÉSULTATS
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des examens.
des Candidats.
SESSIONS.
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Juillet
) Complet .......... 183 1 18.2
et août 1873 .... ·/ Restreint ...... , .. 30 , 30
15
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3
13
4
13 31 42
86 182 47
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1 4
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4 32 50 86
' 4 13 17
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1
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15 2 13 30 43
21 2 35 58 60
9 4 16 29 55
Totaux et moyennes .. .. .. .. .. . ..... 399 4 395
173
36
186 395 47
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6 71 109 186 109
25 90 224 40
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-
40' 33 3 51 90
66 j, 31 8 42 81 o2
•
�FACULTÉ DES SCIEl<CES,
73
PUBLICATIONS ET TRAVAUX.
Comme les années précédentes, les travaux personnels
des membres de la Faculté ont été nombreux et variés.
Notre vénéré doyen honoraire, M. GoDRON, avec une activité
que je dirai presque juvénile, a enrichi de plusieurs Mémoires
les volumes de l'Académie de Stanislas, de la Société d' archéologie lorraine, de la Société d'agriculture de Meurthe-etMoselle, de la Société des sciences naturelles de Montpellier.
M. RENARD nous a donné la primeur de nouvelles recherches de physique mathématique, sur sa théorie des phénomènes électriques dans l'hypothèse d'un seul fluide.
Indépendamment de plusieurs notes ou mémoires insérés
dans diverses Revues, M. GRANDEAU a publié en collaboration de notre excellent collègue et ami de l'École forestière,
FLICHE 1 un grand travail traitant de l'influence de la
composition chimique du sol sur la végétation du châtaignier.
Notre patient zoologiste, lVI. EM, BAUDELOT a continué une
série de recherches commencées l'an dernier, dans lesquelles
la nouveauté des aperçus le dispute à la variété et à
l'étendue du savoir, et qui lui ont valu une distinction
d.'autant ,Plus flatteuse qu'elle est devenue plus rare aujourd'hui, les palmes d'officier d'Académie (1).
Fidèle à son passé, M. EM. MATHIEU n'est pas demeuré
inactif et a payé sa bienvenue parmi nous par la publication
de plusieurs mémoires importants.
.
Tous ces travaux et d'autres enQore que je passe sous
silence, attestent le zèle qui nous anime; ils prouvent qu'au
moment où elle vient d'accomplir sa vingtième année, la
Faculté des sciences de Nancy, fortifiée et accrue de membres nouveaux, la plupart formés dans notre laborieuse et
sympathique Alsace, n'est pas inférieure à son passé et reste
l'avenir.
riche de promesses
(1) Arrêté
du 29 décembre 1873.
�PUBLICATIONS
MEMBRES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES
PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
M. GonRoN, doyen honoraire :
1o Des races végétales qui doivent leur origine à une monstruosité. -1 broch.
in-8°. Nancy,1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Stanislas pour 1873.)
2" Nouvelles études sur les hybrides des Primula i]randiflo1·a et oj]icinalis.1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Staniûas p.1873.)
3° De l'hybridité. dans le genre sorbier. - 1 broch. in-8°. 187 4. (Ext. de la
Rev. des sciences naturelles de Montpellier, 1874, t. III, no 1.)
4° Études sur la Lorraine dite allemande, le pays messin et l'ancienne province d'Alsace.-1
Nancy, 1874.- (Ext.duBulletindelaSociété
d'archéologie de Lorraine.)
5° Étude sur les pavots cultivés. - 1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des
Ann. de la Soc. d'agric. de Meurthe-et-Moselle pour 1874.)
6° Note sur les framboisiers bifructifères:- 1 broch. in-8°. Nancy, 1874.
(Ext. des Ann. de la Soc. d'ag1·ic. de Meurthe-et-Moselle pour 1874:)
M.. CuAuÙRn, doyen, professeur de physique :
1° Col)lpte rendu des travaux de la Faculté des sciences en 1872-187.3 (lu au
Conseil académique de Nancy dans la séance du 18 novembre 1873). -1 broch.
in.-8°. Nancy, 1874.
2° Disposition nouvelle d'un
acoustique. (Comptes rendus de
l'Ac. des sc., 13 janvier 1874, et Journal de Physique, 3e année, 1874),
3° Spectre ·des dissolutions de chlorophylle soumises à lïntluence d'agents
sulfurés. (Comptes rendus de l'Ac. des sc., 2 février 1874, et Rev. méd. de
l'Est, no du 15 février 187 4.)
4° Notes diverses publiées par extrait sur le même sujet. (Journal de Chim;
et de Plwrm., 4e séi'ie, t. XVII et XVIII.)
5° Monographie des raies d'absorption des liquides colorés et en particulier
du spectre de la èhlorophylle. Avec 3 planches comprenant la
de J'appareil et 16 spectres chromo-lithographiés; -1 broch. in-8°. 187 4. (Ext. des Ann.
de chimie et de physique, 5• série, t. III, et Mem. de l' Acad. de Stanislas,
4• série, t. VI et VII. 1873 et 1874.)
�SÉANCE DE RENTRÉE, -
FAC"GLTÉ DES SCIENCES.
Ï5
6° Résumé des observations météorologiques faites à la Faculté .des sciences
de Nancy en 1873. (Annuaire de 1l!eurihe-et-Moselle pour 1875. )
7° Tableaux mensuels des observations météorologiques faites en 1874 (Revue
médicale de l'Est; 1874.)
M. RENARD, projessem· de mécanique:
Actian d'un solénoïde sur un caurant circulaire dont le plan est perpendiculaire à l'axe du solénoïde et dont le centre est sur cet axe ou très-peu écarté de
cet axe. (Sous presse.) (Mém. de l' Acad. de Stanislas pour 187 4, 4• série, t. VII.)
M. BAUDELOT, professeur de zoologie:
1" Recherche sur la structure et le développement des écailles des poissons
osseux.- 1 broch. in-8°. 1.874. (Ext. des Arch. de zoologie expérimentale.)
2° Leçon intitulée :De la zoologie et de ses divisions. - t broch. in-8". 187 4.
(Ext. de la Revue des sciences naturelles.)
MM. GRANDEAu,pro.fesseur de chimie·agricole-, et FLICHE,pro.fesseurà l'École
.forestière :
De l'influence de la composition chimique du sol sur la végétation du châtaignier. - l broch. in-8". 1874. (Ext. des Ann. de chimie et de physique,
5• série, t. II.)
l\L MATHIEU, pt·ojesseur de calcul différentiel et intégral:
1° Mémoire sur les équations différentielles. canoniques de la mécanique. 1 brochure in-4•. Paris, 1874. (Ext. du JoUI·n. de_ Liouville, t. XIX, 2• série,
juillet 1874.)
2° Extrait d'un mémoire sur le problème des trois corps. (Comptes rendus de
l'Acad.des sciences, novembre 1873 et mars 1874.)
M. Fl\IANT1 préparateur de zoologie :
Recherches sur le chiasma des nerfs optiques dans les différentes classes
d'animaux vertébrés. (Thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue
devant la Faculté de. Nancy le 25 juillet 187 4.) - 1 broch. in-4° avec planche.
Nancy, 1874.
M. DuPRÉ, préparateur de chimie :
1o Nouvelle pompe à mercure sans piston ni soupape, présentée à la Société
des sciences naturelles de Nancy, dans la séance du 2 mars 18i4.
2° Modification du chalumeau de laboratoire. (Bulletin de la Socit3té chimique
de Paris, t. XXII; page 32.)
3° Nouvel eudiomètre. (Bulletin de la société chimique de Paris, t. XXII,
page 112.)
· 4° Uromètre et azotomètre. (Bulletin de la Société chimique de Paris,
t. XXII, page 113.)
M. TmÉilY, préparatéur de physique :
Observations-météorologiques au laboratoire de la Faculté
��RAPPORT
DE l\:'f. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DES LE'l"rRES.
MONSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Voilà vingt ans déjà, qu'une colonie athénienne venait
fonder ici la
des. lettres. De ce groupe de jeunes
lhaîtres qui y concoururent, je demeure seùl aujourd'hui.
Car. mon ami Lacroix ne nous appartient plus guère que de
nom; et. Paris, qui nous l'a pris, ne nous le rendra plus.
Depuis ce jour de notre installation, j'ai vu bien des professeurs se succéder dans nos différentes chaires; et ce n'est pas
sans mélancolie, que, resté seul, je reporte aujourd'hui mon
regard sur ce passé déjà long, et sur ces changements, qui, .
dans l'intervalle, m'ont enlevé tant d'amis. J'ai du moins de
quoi me consoler, en consiclérant ce qu'ils sont devenus.
Nancy semblait en effet les désigner aux regards de· la fortune. Ils sont aujourd'hui à la Sorbonne, au Collége de France,
à l'École d'Athènes, à l'Institut. Mais un, homme d'ailleurs
nous demeure, qui, s'il n'était pas avec nous au jour de la
fondation de la Faculté, y arriva presque le lendemain, pour
en être depuis ce temps la vertu et l'honneur, M. de Margerie.
Félicitons-nous pour nous-mêmes que Paris, si jaloux d'ordinaire de s'approprier les talents les plus distingués, ait
commis la bévue de ,ne pas nous l'enlever encore ; et sachons
profiter des années que nous pourrons encore le conserver.Puis, au milieu de cette mobilité avec laquelle la Faculté se
�78
SÉANCE DE RENTRÉE.
renouvelle autour de moi, ai-je besoin de dire avec quelle
satisfaction j'ai vu, à la fin de ma carrière, venir ici comme
Recteur un des meilleurs amis de ma jeunesse, si dévoué
aux lettres et aux intérêts de n'otre Faculté, que
j'ai bien le droitde le regarder comme un des nôtres?
I. Cette année même nous avons perdu M. Petit de Julleville, qui, dans la suppléance de M. Lacroix, avait pris possession de l'histoire comme de son vrai domaine, mais dont
les lettres, ce semble, regrettaient toujours l'infidélité. Il est
allé professer à Dijon la littérature française. Vous tous, qui
l'avez entendu ici, combien ne goûtiez-vous pas ce jeune
maître, qui portait sur les choses du passé un regard si élevé,
si pénétrant, si équitable, qui les jugeait avec la sagesse d'un
ancien, en les racontant avec l'imagination et l'éloquence
d'un jeune homme ? Quels regrets le jour où il dut interrompre brusquement ce cours commencé avec tant de solidité
et d'éclat sur le rôle politique de la Noblésse en France du /
XIe au XVIIIe siècle ? ··
......... , . Pendent ope1·a interrupta,
Murorum ingentes, œquataque machina cœlo.
C'était vraiment dommage. Mais partout où M. Petit de Julieville portera son talent, il est assuré du succès et de toutes
les sympathies.
Après un interrègne prolongé, il a été remplacé ici par
M. Robion, le savant le plus labQrieux et le pluB passionné
que j'aie jamais connu, et dont l'esprit investigateur s'est
plu à fouiller les parties les moins
jusqu'ici de
l'histoire ancienne et moderne. Personne ne sait mieux que
lui en
les anciens peuples de l'Orient, dont il a écrit, à
l'usage des classes, une intéressante histoire, éclairée de
toutes les lumières de l'archéologie et de l'érudition contem-
�FACULTÉ DES LETTRES.
79
poraines. Depuis, l'Académie des inscriptions a couronné son
Histoire des Gaulois d'Orient, sa traduction de l'Hermès Trismégiste, son ouvrage sur l'Administration des Ptolémées, et
maints autres savants mémoires sur l'Êgypte, la Chaldée,
l'Assyrie, l'ancien Iran. M. Robion est le collaborateur nécessaire de toutes les revues savantes. Il connaît toutes les
antiques civilisations de l'Asie occidentale en homme qui a
entre les mains toutes les clefs de la maison. -Surpris cependant à Pâques dans les fonctions qu'il exerçait à l'Ecole des
hautes études par la délégation qui l'envoyait suppléer
M. Lacroix à Nancy, il a cru devoir débuter dans cette chaire
par un cours d'histoire moderne, et il a pri,s pour sujet la
Politique française de Richelieu en Italie. Mais cette année,
il se propose de nous ramener dans la Grèce antique, que
l'histoire moderne nous fait trop oublier, et de nous raconter
au temps de Périclès.
J'aimerais (comme je faisais il y a quelques années) à
vous rendre compte ici avec quelque développement des
divers Cours professés dans l'année qui vient de s'écouler, et
à y joindre un programme des Cours qui vont
Mais
la multiplicité et l'étendue actuelle des rapports ne me permettent plus de faire aujourd'hui ce que je faisais et ce que
vous écoutiez si volontiers autrefois. Je me bornerai donc à
une succincte énumération.
M. de Margerie, qui suit d'un regard vigilant la marche
de la pensée moderne, s'est attaché à étudier dans les ouvrages
de Brown, de Hamilton et surtout de Stuart-Mill, la tendance
funeste de la philosophie anglaise contemporaine vers le
matérialisme. A l'infaillible lumière du spiritualisme chrétien,
il n'a pas craint de s'avancer dans ces tristes parages sau's
ciel et sans étoiles, pour en signaler les écueils, où viennent
naufrager chaque jour tant d'esprits chancelants et aveuglés.
Dans la chaire de
M. Decharme continue de nous initier aux travaux de la critique moderne sur
l'antique mythologie grecque; et là où jusqu'ici une poésie
�80
SÉANCE DE RENTRÉE.
frivole n'avait vu que des fables gracieuses ou de romanesques
et scandaleuses aventures des dieux de l'Olympe, il nous
révélait un symbolisme profond, sous lequel l'antiquité adorait les mystérieuses puissances de la nature.
M. Campaux avait pris pour sujet de son Cours de Littérature latine l'état des lettres et de la poésie à Rome au temps
de César; et, s'attachant en particulier aux œuvres de Valérius Caton, de Varron, de Catulle et de Lucrèce, il nous
transportait en esprit au sein de cette époque orageuse, où
les âmes rêveuses cherchaient dans la poésie un refuge pour
échapper aux misères du présent, ou bien d'habiles artistes
de style, dans leur imitation industrieUse des œuvres de la
Grèce, semblaient déjà indiquer la voie à Virgile et à Horace,
et accordaient pour eux comme une lyre la langue de la
poésie.
Pour moi, dans ma Chaire de Littérature frança!se, j'esquissais le mouvement des esprits et des" lettres en France
dans la première moitié du XVIIIe siècle, alors qu'à la place
de la cour, qui abdique lâchement l'empire des idées, les gens
de lettres s'emparent de l'opinio)1 1 qu'ils poussent de plus en;
plus à la révolte contre les institutions du passé. bans cette
étude, je me suis particulièrement attaché à Montesquieu et
à Voltaire, le véritable roi de cette époque.
M. Gebhart, le professeur de Littérature étrangère, a consacré son premier semestre à nous retracerr dans un tableau
brillant, mais traversé de sinistres éclairs, la renaissance des
arts et des lettres en Italie à la fin du xv• siècle et au commencement du XVIe; au second semestre, pour varier l'objet
de son enseignement, il étudiait l'œuvre poétique de lord
Byron, en
les poésies de ce Titan révolté avec
les événements de sa vie si romanesque.- Mais il se propose
cet
de vous ramener en Italie, eette patrie préférée de
son esprit et de ses études, et de reprendre où il l'a laissé, ce
cours sur la Renaissance, qui est pour lui comme une première
publication d'un grand,
qu'il
sur cette épo-
�. 81
FACULTÉ DES LETTRES.
que, et pour lequel il a reçu déjà les encouragements de
l'Académie des sciences morales et politiques.
Enfin M. Vidal-Lablache, dans sa Chaire de Géographie,
menait de front deux Cours différents. Dans l'un, il nous enseignait l'Allemagne moderne, telle que l'a faite la nature, le
.génie des peuples qui l'habitent, (lt sa longue et laborieuse
histoire; et dans l'autre,. il nous apprenait à mieux connaître
notre propre pays, le sol merveilleux de notre France, cette
terre prédestinée, qu'au moyen âge déjà on appelait le plus
beau royaume après celui du ciel. L'intérêt soutenu, avec
lequel l'un et l'autre cours a été suivi, montre que le Fmnçais
n'est pas si antipathique à la géographie, quand, .au lieu
d'une sèche nomenclature de lieux et de noms, un professeur
de talent rend à chaque contrée sa physionomie, son histoirè, ·
SOn âme et ·Sa vie.
Jeme borne à ces indications sommaires sur nos Cours de
l'an dernier. Quant à ceux de cette année, chacun de nous,
dans sa prochaine leçon d'ouverture, vous en exposera le sujet
et l'esprit.
Mais je dois aussi, en parlant de notre enseignement,
mentionner quelques-uns des travaux personnels, par lesqu<;ls
nos professeurs étendent au dehors le renom de notre Faculté
des lettres' et son influence;
M. de Margerie, cette année, a publié une troisième édition
cle sa Théodicée, un des plus excellents livres et des plus
goûtés qu'ait produit de nos jours hi philosophie spiritualiste
et chrétienne. En publiant de nouveau cet ouvrage, il l'a
développé en certaines parties, pour l'accommoder aux plus
récentes controverses de la science contemporaine. Car, toujours au courant du mouvement des idées philosophiques, il
est sans cesse et partout sur la brèche, pour défenéh·e contre
les assauts du matérialisme les doctrines immortelles, qui ne
sauraient s'obscqrcir un instant, sans que le monde et la
conscience de l'homme n'en soient profondément troublés.
}1. Campaux, de son côté, en préparant pour l'an p;rochain
FACULTJ!:s,
6
�82
SÉANCE DE RENTRÉE.
un cours sm; les Géorgiques de Virgile, revoyait, pour en pü.blie:r une seconde édition, son charmant poëme de lWaisonnette,
où il a chanté lui-même avec tant de charme et de fraîcheur
la vertu dela vie rustique, et essayé,commeVir.gile,dans un
siècle blasé et au lendemain des discordes civiles, de réveiller
dans ·les âmes le goût de cette simple et laborieuse existence.
Enfin M. Gebhart, poursuivant dans des travaux particuliers les études, auxquelles il consacre depuis plusieurs ·
années une _partie de son enseignement, a communiqué à
l'Académie des sciences morales et politiques un mémoire sur
les Commencements de l'économie politique et sociale chez les
historiens jlorentt'ns de la Renaissarwe. - Il y montre comment, dès l'origine de l'Histoire dans leur littérature, les
Flort:)ntins non-seulement ont partagé avec les Vénitiens le
goût des faits précis et des informations exactes dans l'ordre
économique, mais ont encore démêlétrès-vite, grâce à l' expérience qu'ils acquirent promptement des révolutions et de
leurs causes, que, sous les mouvementsr: qui agitèrent Florence au moyen âge, se cachaient des conflits d'intérêts et
des notions tantôt fausses et tantôt justes sur l'impôt et la
propriété. Les historiens, qui ont vécu après la période révolutionnaire de Savonarole, Guichardin et ]}fachiavel, ont eu
pleinement conscience du rôle joué par le socialisme dans ·
les révolutions florentines. Leurs raisonnements sur l'impôt
progressif et les excès de la déiliagogie les ont amenés à vérifier une fois de plus l'éternelle loi politique déterminée autrefois par Platon et Aristote, et que seuls les fanatiques de la
révolution ignoreront éternellement; à savoir que l'abus de
la liberté et la violence populaire suppriment la liberté et fondent le despotisme.
II. -
EXAMENS.
Baccalauréat ès Lettres. -Nous venons de faire au mois
d'août le premier essai du Baccalauréat ès lettres scindé. en
�FACULTÉ DES r,ETTRES.
83
deux épreuves séparées par un an cl.: intervalle, C'·est là une
réforme de l'examen, que nous sollicitions depuis longtemps,
et dont nous attendons les meilleurs résultats.
Le programme du Baccalauréat en effet :avai_t fini par être
trop chargé, et les meilleurs esprits ployaient sous le fardeau.
On l'a allégé, pas assez sans doute; mais surtout on l'a partagé
sur deux années. En sortant de rhétorique, on subit l'examen
sur les matières littéraires de l'éducation classique. La
seconde partie de }?épreuve, placée à l'issue de la classe de
philosophie, comprend, avec la philosophie, les sciences
mathématiques et naturelles et les langues vivantes désormais obligatoires. C'est airisi qu'à la fin de chaque année,
les candidats sont interrogés sur les matières étudiées dans
l'a:rnÎée même. Le Baccalauréat va reprendre de cette façon,
je l'espèra, le vrai caractère qu'il doit avoir. Ce n'est· pas un
"concours en effet, comme celui des écoles; c'est le simple contrôle d'études régulières. Plus d'autre programme que celui
de la classe de rhétorique et de philosophie; plus de préparation spéciale. On s'y prépare en suivant avec soin les exercices
mêmes de sa classe ; et le grade vous est donné par surcroît.
On ne verra plus d'élèves trop pressés s'essayer dès la
rhétorique à des études hâtives et superficielles de philosophie, ni des élèves de philosophie tout préoccupés encore de
discours latins et d'auteurs grecs. L'une et l'autre classe
pourra être suivie avec plus de liberté d'esprit, etpar conséquent de maturité et de profit. Aussi nous comptons bien que
les études y gagneront; et il était temps d'en raffermir la
discipline ébrànlée par tant de réformes équivoques.
Du même coup on institue un sérieux examen de passage
entre la rhétorique et la philosophie. Il y a longtemps que nous
réclamons à la fin de chaque année d'études une consciencieuse épreuve, qui ne laisse monter dans la classe supérieure
que des élèves assprtis et en état de la suivre avec succès.
Car la plaie de notre éducation classique, c'est cette déplofranrable facilité à permettre à ces élèves incapables
�84
SÉANCE DB RENTRÉE.
chir les degrés, et, toujours au-dessous de leurs études,
d'arriver au Baccalauréat, sans que jusque-là aucun obstacle
sérieux les ait avertis de leur faiblesse. Rendons justice
cependant ici à notre cher Recteur, qui, dans :sa vive sollicitude pour les études classiques, fait tant. d'efforts poUr restituer ce sérieux contrôle prescrit par les règlements univerJ'espère qu'à force de constance il fera prévaloir
contre la lâcheté des mœurs cette règle si nécessaire et si
réclamée. En attendant, la première épreuve du nouveau
Baccalauréat sera pour les élèves de rhétorique ce crible
salutaire.
Dans l'ensemble de nos examens, c'est toujours 1e Discours·
latin qui a le plus besoin de sc relever. Nos candidats
arrivent encore sans doute à en prendre le moule; mais ils
n'ont rien à mettre dedans. Quel sujet en effet peut-on leur
donner à traiter en latin, qu'un lieu commun de morale
que, ou. un traitde l'histoire grecque ou. romaine? Or l'antiqnité,oü ils ont passé les plus belles anné{Js de leur jeunesse,
leur est devenue tout à fait étrangère. On dirait qu'avant le
règne de Louis XIV le monde, n'existait pas. Espérons, 1
qu'avec un esprit moins opprimé par les programmes, ils
auront à l'avenir le loisir de lire un peu plus, et de rafraîchir
pour leurs discours leurs souvenirs de l'antiqu.ité classique,
Car, sans histoire et sans idées, l'exercice du discours leur
deviendrait funeste. Rien de pire que de s'habituer à faire
des phrases vides et sonores. L'esprit français n'y incline déjà .
que trop. Une de nos plaies sociales, ce sont les déclamateurs.
L'Épreuve orale aussi devra gagner à cette réforme du
Baccalauréat. On a resserré en effet l'examen du grec dans
un petit nombre de textes déterminés, sur lesquels ii nous
sera permis d'exiger une explication mieux préparée et plus
précise. Car de demander aujourd'hui à nos élèves de traduire le
à livre ouvert, c'est chose impossible. Depùis
qu'on a cessé d'apprendre les racines grecques, on ne sait
plqs le sens des mots; et depuis l'abandon du thème grec, on
�FACULTÉ DES J.ETTRES,
85
ne sait plus la grammaire. Espérons aussi 1 qtt'avec plus de
loisir en rhétorique, on lira davantage les
français
du programme, au lieu de s'en tenir à quelque sèche analyse
· empruntée au Manuel.
.
L'histoire et la géographie reparaissent. dans chacune des
deux épreuves de l'examen scindé. Dans la première, c'est
la géographie de la France et son histoire de 1610 à 1789;
dans la seconde, l'histoire de la Révolution et de l'Empire,
en y joignant un tableau succinct des événements accomplis
de 1815 à 1848. On a enfin compris, qu'il fallait rayer de
l'enseignement de nos lycées cette histoire trop comtemporaine, qui est encore livrée aux passions des partis et refaite
(selon les régimes qui se succèdent) au gré des divers gouvernements. Pour nous, nous aurions préféré qu'on employât
en partie l'année de philosophie à remettre sous les yeux
des élèves, dans une récapitulation sommaire, les grands
1
événements de l'histoire du genre humain, ces faits dominants, qui en sont comme les lieux communs, et que tout
honnête homme ne saurait oublier.
Vous savez enfin que les langues vivantes, qui jusqu'ici
n'étaient que facultatives, constituent désormais une partie
de l'examen. Elles sont réservées pour la deuxième
épreuve, parce que c'est une étude qui se doit toujours continuer. Outre l'explication orale d'un texte allemand ou anglais, il y aura une version écrite. J'eusse mieux aimé un
thème, qui permet mieux d'apprécier jusqu'à quel point un
élève manie une langue étrangère, et on possède la gram. maire, l! tours propres et le géni'e. Car, si l'on apprend les
s
langues mortes pour les lire, on doit apprendre les langues
vivantes pour les parler. Mais peut-être le thème dépasseraitil actuellement encore la force moyenne des candidats. Provisoirement on a dû s'en tenir à la version.
J'aime à dire ici ce que nous espérons de cette division
du Baccalauréat ès lettres, pour fortifier l'éducation littéraire de notre jeunesse. Mais cette nouvelle discipline des
�86
SÉANCE DE RENTRÉE.
examens, appliquée pour la première fois à la session. d'àoût;
est trop récente encore pour que nous
puissions juste,
ment apprécier déjà les bienfaits. Il faut du temps pour
qu'on· en mesure l'influence réelle sur les études. Cette fois, ·
entre l'examen scindé et l'examen complet, il n'y avait pas
encore grande différence. C'était, sauf quelques exceptions,
une· commune médioérité.
Voici la . statistique distincte du
ès lett1·ts
complet, et du Baccalauréat scindé (première épreuve) (1 ).
-Au Baccalauréat complet, 410 candidats se sont présentés
(11 de moins que l'année· précédente), àsavoir :
114 à la session de novembre 1873,
53 à la session extraordinaire de mars 1874,
Et 243 à la session de juillet-août 1874.
Sur ce total de 410 candidats, 232 ont été jugés dignes du
Baccalauréat complet.
(1)
ADMIS.
SESSIONS.
=
iE
11-------1Novembre 1873....
35
114
3
H
•
!
18
.;::
44
65
11-------1--- - - - - - - - - - - - - - - - Mars 1874 . . . .. . . •
19
53
9
23
21
30
11-------- - - - - - - - - - - - - - - - Jumet-août 187 4 . .
82
243
24
56
106
73
137
---- ------ -- -- -Total ....••...• _ . : . _ : _ _ : _ _ : _
Examens de l'année 1873 ........
1
421
166 · 41
·
207
_1_0_ . . . : . ..:::. • 232.
1
3
11 .
65
. 135
1
214l ·
Baccalauréat scindé (ir• épreuve).
#
SESSION.
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-----------ÉLIMINÉS.
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11------1---------Aoiit 1874.........
124
43
10
53
5
38
23
71
�FACULTÉ DES LETTRES.
87
grade (18 de plus qu'en 1873). C'est une proportion de
56 1 / 2 p. 100
(en 1873, la proportion n'était que de
50,8 p. 100, ou un peu plus de moitié). Sur les 178 candidats
ajournés, 136 l'ont été pour l'épreuve écrite, et 42 pour
l'épreuve orale.
Parmi ces 232 candidats admis au grade, un seul, 1'11. Petitnicolas. du ·collége d'Épinal, l'a été avec la mention trèsbien;
10 ont été reçus avec la mention bien; ce sont, par ordre
alphabétique : MM. Gangloif, Gouja1·d, HourliM·, Jehl,
Kauifer, Lévy, Miclesco, Mogin, Mougeolle et Thirion;
83 ont été admis avec la mention assez bien,
Et 138 avec la note passablement.
Ce résultat modeste suggère plus d'une réflexion. D'abord
on peut s'étonner que les mentions satisfaisantes soient
distribuées avec tant de parcimonie. Mais je vous jure que
.
ce n'est pas notre faute. Les bons examens sont rares, soit
par le vice des programmes, dont l'étendue encyclopédique
écrase les esprits moyens, soit par l'insuffisante préparation
des candidats, qui ne se ravisent souvent dans leurs études
qu'à l'approche des examens, et s'efforcent de suppléer aux
lacunes de leur
véritable par des procédés artificiels. En second lieu, je ne puis jamais prendre mon parti
de tarit de victimes. Le baccalauréat, contrôle et certificat
d'études régulières, devrait-il être refusé à tant d'élèves, qui
en ont parcouru le cercle complet? Mais est-cc notre faute si
c'est le premier examen vraiment sérieux que ces jeunes
aient rencontré dans le cours de leurs études pour les avertir de leur inau:ffisance et les arrêter en chemin?
Le Baccalauréat scindé, dans sa première partie, nous a offert
des résultats analogues. 124 candidats s'y sont présentés pour
la première fois à la session d'août. Sur ce nombre, 43 ont
été éliminés après l'épreuve écrite, et 10 après l'épreuve
orale, en tout 53; et 71 seulement ont été admis à la première
moitié du grade. C'est une proportion de près de 57 p. 100.
�88
SÉANOE ·DE RENTRÉE,
5 ont été admis avec la mention bien : MM. G1·ass, Kellë1·1
Simon, Weil et Weiss;
38 avec la mention assez bien,
Et 28 avec la note passablement.
Ce premier essai du nouvel exaxnen, sans être décisif,
nous donne cependant lieu de croire que ce partage aura
pour résultat de rendre l'épreuve tout ensemble plus facile
IJOUr les candidats et plus solide, et qu'elle ne peut manquer
d'exercer sur nos études classiques une salutaire réaction .
. Licence ès· Letkes; - Dans cet examen d'ùn ordre supérieur, la }l'acuité a le plus ·souvent affaire avec ses pro-1
pres élèves. Pour la plupart, en effet, de loin ou de près les
candidats sont nos disciples. Les uns ont suivi nos cours et
nos conférences. Les autres, dispersés dans l'Académie,
réclament nos conseils, et par correspondance sc préparent
encore sous notre direction. Notre concours cordial est acquis
à qui le sollicite.
23 candidats se sont présentés cette année à l'examen de
Licence, et sm• ce nombre, 8 ont été admis au grade; à savoir:
3 sur 7, à la session de novembre 1873; 1 seulement sur 6,
à la session extraordinaire d'avril1874; et 4 sur 10, à la dernière session de juillet.
· Nos .licenciés de novembre sont :
MM. Gel·baut, professeur au Collége de Commercy;
L'abbé Boulanger, professeur au petitSéminaire de
Pont-à-Mousson,
.
Et Machard, professeur libre.
En avril, nous avons été' heureux d'admettre an grade
avec distinction . M. Valat, maître-répétiteur au · Lycée
Nancy, que nous y invitions depuis longtemps et qui a I'épondu
à toute notre espérance.
Enfin, il nous semble que les 4 licenciés
nous avons
reçus à la session de juillet, auraient pu concourir à Paris
sans trop de désavantage avec les élèves de l'Êcole normalè.
Ce sont:
�FACULTÉ DES LETTRES.
89
MM. l'abbé Thollot, professeur au petit Séminaire de Paris;
Dannreuther, ancien élève du Lycée de
L'abbé Jacques, de la Maison des hautes études ecclésiastiques de Nancy,
Et l'abbé Bru,. professeur à Rouen.
En tout 8 ,licenciés ès lettres sur 23 candidats, c'est trop
peu assurément; et quand nous songeons aux ressources qui
sont offertes ici aux jeunes gens pour s'y préparer; nous
pourrions espérer davantage. Sans doute, parmi ces disciples
de nos conférences, nous rencontrons souvent de brillants
sujets :les uns, qui se destinent à l'enseignement public ou
libre; les autres, élèves de notre Faculté de Droit, qui ont la
généreuse ambition d'unir l'étude des lettres à celle de la
jurisprudence, et de conquérir à la fois les deux diplômes.
Mais nous regrettons que les uns et les autres ne soient pas
,plus nombreux; et nous envions aux Universités allemandes
cette foule de studieux étudiants, qui se pressent autour des
chaires de leurs professeurs.
Que ne ferions-nous pas, avec les qualités d'esprit qui distinguent notre nation, si notre jeunesse montrait la même
curiosité de savoir? Loin de moi assurément de contester
(dans un sentiment de patriotisme aveugle et jaloux, dont le
malheur a dû nous guérir) les solides qualités de nos émules
d'outre-Rhin, leur science patiente et exacte, leurs investigations ingénieuses, leur sagace érudition. Mais, certes, nous
avons plus qu'eux l'esprit de lumière qui illumine un sujet,
le bon sens qui -Ie limite, la
philosophique qui le
domine, l'embrasse et le coordonne, le génie artistique enfin
qui le produit sous sa forme la plus belle. On dirait qu'une
pensée en effet ne fait son chemin dans le monde, que quand
l'esprit français y a mis son cachet. Et certes nous ne sommes
pas près encore de perdre ce beau privilége. Quand je
dans notre Université française tant de maîtres, qui
l'honorent par leurs savantes publications; quand je vois dans
cette enceinte même autour de moi ces collaborateurs, que
�90
SÉANCE DE RENTRÉE,
l'Europe connaît, et qui sont presqu.e inconnus ICI, JO· suis
assuré que la science francaise ne peut i·edouter .aucune
comparaison, et que nos Facultés de Nancy, par la. solidité
de leur enseignement, sont en mesure de souteniravec éclat
la concurrence des Universités voisines. Ce qui nous manque
le plus, ce sont, non pas des auditeurs, mais dé vrais
pies: Et cependant notre Faculté des lettres pourrait offrir à
la jeunesse, qui se destine à l'enseignement public, presque
les mêmes ressources que l'École normale supérieure. C'est à
peine néanmoins, si chaque année nous comptons à nos
renee pour la Licence de quinze à vingt étudiants
Ces disciples sont d'abord les Maîtres-répétiteurs du Lycée,
et spécialement les Maîtres auxiliaires. Pourquoi faut-il que
ces jeunes gens aient trop souvent négligé jusqu'à présent de
venir ici poursuivre sérieusement des études qui leur sont si.
nécessaires pour la carrière qu'ils ont _embrassée? Cependant
ils comprennent mieux aujourd'hui leurs véritables intérêts.
Grâce aussi à la sollicitude active du chef zélé de notre Académie, l'institution des Maîtres auxiliaires, qui jusqu'ici n'avait.
pas porté tous les fruits qu'on était en droit _d'en attendre,
va de plus en plus se régulariser et se consolider. Une place
de plus pour la section des Lettres vient d'être, sur sa
demande, créée au Lycée de Nancy. Il faut maintenant que les
avantages offerts stimulent l'ambition des meilleùrs, et
qu'un concours plein d'émulation assure en de bonnes conditions le recrutement de ces jeunes maîtres. Il faut que des
jeunes gens, avides de s'instruire, n'hésitent pas, même s'ils
sont déjà maîtres-répétiteurs, à sacrifier cette situation pour
devenir auxîliaîres, et ne croient pas acheter trop cher à ce
prix plus de loisir pour travailler. Car, à leur âge,. ce n'est
pas aux appointements qu'on doit regarder; mais les yeux
fixés sur l'avenir, on songe à assUrer sa carrière par le travail,
la science, le mérite. Assurément il ne tiendra pas à notre
dévoué Recteur et à nous, que cette institution des Auxi-.
Iiaires, pleine de promesses, ne réponde enfin· aux justes
�, FACULTÉ DES LETTRES.
91
espérances de l'Université, et que l'École des répétiteurs du
Lycée de N,ancy ne devienne pour
public
une pépinière féconde.
En concurrence avec ces jeunes Maîtres, nous comptons
quelques élèves ecclésiastiques de cette -Maison des hautes
études, fo.ndée par Mgr l'Évêque de Nancy pour former des
professeurs à l'enseignement libre. Certes nous ne pouvons
que nous féliciter de cette rivalité, et nous louer des disciples pleins de zèle et parfois de talent, qui nous viennent de
là. Mais ils sont trop rares; et nous nous étonnons toujours
que les diocèses voisins ne s'empressent pas davantage de
profiter de cette heureuse institution, en y envoyant quelques
élèves. Quelquefois aussi nous regrettons que l'administration·
ecclésiastique se presse trop d'employer ces jeunes maîtres,
quand une ou deux années de plus lui auraient procuré des
professeurs
Enfin, nous comptons chaque année dans nos Conférences
quelques élèves en Droit, ceux qui ont fait d'assez bonnes
études pour désirer les poursuivre, et dont l'ambition no s'est
pas contentée du modeste baccalauréat. Cette année nous
avait ainsi amené une élite de jeunes gens pleins d'ardeur
: et de mérite. Certes ils étaient dignes de réussir, et nous
aurions été heureux de couronner pal' le succès tant de stu.dieux efforts. S'ils n'ont pu arriver encore au grade poursuivi
par eux, c'est qu'il est bien difficile à de si jeunes gens,
quoi qu'ils fassent, de mûrir assez leurs études en un an pour
atteindre si vite à ce niveau élevé. Ils auraient besoin d'une
année d'études littéraires de plus; et je ne sais si la seconde
année de Droit leur laisse encore assez de loisir pour cela.
Aussi nous sommes-nous depuis longtemps préoccupés de
demander, à l'usage particulier de cette élite des élèves en
Droit, l'institution d'une autre Licence ès lettres, mais dont
les épreuves seraient mieux accommodées aux besoins de
notre temps et aux diverses carrières auxquelies ces jeunes
gens se destinent. Au lieu donc de cet appareil de composi-
�92
SÉANCE DE RENTRÉE,
tions érudites qui hérissent la Licence actu0lle et en éeartent
sans doute bien des esprits, ambitieux d'ailleurs.d'une éducation classique .supérieure, nous voudrions pour eux une Licence plus mondaine, où le Thème grec, les V ers latins, la
Dissertation latine elle-même au besoin, céderaient la place
à des .compositions de philosophie et d'histoire, et où les Littératures modernes entreraient en partage avec les
tures classiques. Les chefs de notre magistrature ont accueilli
volontiers ce projet. Le noble et aimable Procureur général
qui vient de nous quitter en faisait l'objet d'un rapport, qui
restera, je l'espère, où il demandait que cette Licence ès
lettres d'un nouvel ordre fût exigée à l'avenir pour la plupart
des fonctions publiques et en particulier pour la. magistrature.
Quelle institution vraiment serait aujourd'hui plus opportune ? On sent trop maintenant que, pour les carrières libérales, l'éducation philosophique et littéraire qu'on exige
Baccalauréat reste bien insuffisante. Plus, en effet, aujourd'hui, sur notre sol si remué par les
plus les institutions publiques font défaut, plus l'esprit public a besoin
d'être éclairé et élevé, plus il faut que Je bon sens national,
cultivé par une éducation plus forte, supplée aux traditions
qui nous manquent. Dans la situation surtout où la Provia placé ces jeunes gens, aujourd'hui élèves de nos
Écoles, et dans les diverses carrières que leur ouvrent leurs
études, ne sont-ils pas destinés pour la plupart à former ce
qu'on appelle les classes dirigeantes, c'est-à-dire à être ceux
dont on attend au jour décisif le conseil et l'exemple? Il y a
quarante ans déjà, M.· Guizot, en instituant le Comité des
Travaux historiques, disait : << Au moment où l'instruction
<<populaire se répand de toutes parts, et où les efforts dont
«elle est l'objet amènent dans les classes nombreuses qui
« sont vouées ·au travail manuel un mouvement d'esprit éner<< gique, il importe beaucoup que les classes aisées, qui se
<<livrent au travail intellectuel, ne se laissent point aller à
�FACULTÉ DES LETTRES.
93
«l'indifférence et à l'apathie. Plus l'instruction élémentaire
« deviendra générale et active, plus il est nécessaire que les
«hautes études soient également en progrès. Si le mouve« ment intellectuel allait toujours croissant dans les masses,
«pendant que l'inertie régnerait dans les régions élevées de
« la société, il en résulterait tôt ou tard une dangereuse per<< turbation .. » Quel avertissement donné il y a déjà quarante
ans ?Et fut-il jamais plus à propos de le rappeler?- Or, à voir
actuellement avec quelle facilité des âmes frivoles et mobiles
se laissent séduire par l'esprit de chimère, avec quelle ignorance outrecuidante d'impertinents publicistes en imposent à
l'opinion, avec quelle sotte docilité la foule suit ces déclamateurs, qui ne sent combien, pour se préparer à la vie et se
prémunir contre ses erreurs et ses passions, nos jeunes générations auraient besoin d'une instruction plus solide, d'un
commerce prolongé avec les pensées Rérieuses, d'une· forte
philosophie, d'une connaissance plus réfléchie des choses du
passé? Songeons que c'est sur la tête de ces jeunes gens de
nos Écoles que repose l'avenir de la France, et que c'est leur
éducation actuelle qui formera dans peu, en bien ou en mal,
l'âme de la patrie.
Mais pourquoi, me dira-t-on, imposer ainsi aux jeunes gens,
par un examen de Licence, cette éducation supérieure qui
leur est si nécessaire? En mûrissant, ils en sentiront euxmêmes le besoin, et la contrainte est superflue. N'ont-ils pas
des livres sous la main, et les cours d'une Faculté des lettres
ne leur sont-ils pas libéralement ouverts? Ne sont-ils pas
même obligés de s'y inscrire? Oui, sàns doute; et, toutefois,
si on ne les y invite avec insistance, ils n'auront pas même
l'idée d'en user. -Il semble pourtant que ce soit tout exprès
pour leur permettre de compléter ainsi leur éducation littéraire, qu'on leur réserve tant de loisirs pendant leur première
année de Droit. JH:ûs je crains bien que ces heures précieuses.
ne soient le plus souvent perdues pour l'étude. Nos pauvres
jeunes gens, hélas! sont tellement habitués à travailler sous
�94
SÉANCE DE RENTRÉE.
la contrainte, enfermés dans des programmes, en vue d'un
examen, qu'ils ne savent plus apprécier qu'à ce prix les connaissances humaines. Ils ne peuvent plus goûter le charme
de l'étude désintéressée, la joie d'apprendre pour savoir, pour
élargir les horizons de son esprit et ajouter à la valeur de
' son être. On dirait qu'après avoir été si longtemps esclaves
ils ne savent plus être libres ..
Je I?'en plaignais déjà avant la guerre. Depuis, j'aimais
du moins à espérer que les catastrophes où la France a failli
périr et qui ont mis à nu bien des plaies sociales, allaient
demeurer p011r nous comme un enseignement solennel, et que
notre jeunesse, jusqu'alors si frivole, mais qui, à l'heure du
péril, a su montrer si bien qu'elle n'avait pas désappris l'héroïsme quand il fallait combattre et mourir pour le pays,
tournerait dans la paix cette ardeur généreuse vers le travail
austère, l'étude sérieuse et les viriles vertus.- Avez-vous,
jeunes gens,jusqu'ici profité suffisamment de cet enseignement du malheui·? Amis, si aujourd'hui mes paroles sont
graves, la patrie, qu'il faut sauver, vous parle avec une gravité bien autrement éloquente. Aujourd'hui, c'est au travail
cons.ciencieux, aux fortes études, aux devoirs de la vie énergiquemimt embrassés, que le patriotisme vous invite. Il faut
que vous prépariez vaillamment en vous-mêmes les citoyens
de l'àvenir. Voilà comme à votre âge vous devez concourir à
la régénération nationale. Que vos pères cherchent un remède
aux blessures .du pays et la sécurité de l'avenir dans des ins·
titutions meilleures. Mais soyez assurés que les institutions
ne sont rien, si chacun de nous ne travaille à se réformer
soi-même. République ou Monarchie? qu'importe la forme
politique, sans la vertu du
Mettons donc avant tout
notre patriotisme à refaire chacun pour notre part par le travail, l'esprit de discipline, la religion et la vertu, le caract.ère
Élevons nos esprits, et affermissons "nos âmes
par des études sérieuses; demandons à l'histoire et à la phi·
losophie chrétiennes des lumières, pour nous
au mi-
�FACULTÉ DES LETTHES.
95
lieu des ténèbres de notre temps ; aimons à fréquenter aux
heures de loisir nos grands écrivains, dans ces œuvres qu'ils
nous ont laissées, et où il semble que leur âme généreuse
respire et palpite encore. Apprenons surtout en les lisant à
aimer la France, dont ils sont les fils et qu'ils ont faite si
grande au milieu des nations ; mais connaissons aussi par là
à quoi nous oblige le noble héritage qu'ils nous ont légué.
��RAPPORT
SUR LES CONCOURS ENTRE LES ÉTUDIANTS
DE LA
FACULTÉ DE DROIT DE NANCY
PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873·1874
PAR
M. EDMOND VILLEY
Agrégé chargé de cours
MoNSIEUR LE RECTEuR,
MESSIEURS,
Je suis chargé de vous rendre compte des concours dans
lesquels, à la fin de chaque année scolaire, nos meilleurs
élèves reçoivent le prix de leurs travaux.
PREMIÊRE
En Droit romain (1), les concurrents de prem1ere année
devaient exposer les principes de l'institution d'héritier et
les règles du jus capiendi. Le
était ainsi formulé : I;Je
la capacité 1·equise pour être institué héritim· et pour profiter
de l'institution.
Dix compo'sitions ont été remises à la Faculté : cinq ont été
rete'nues par elle;
M. Gerbaut (2) occupe la première place. Logiquement
( 1) La Commission cJ:targée de l'examen des compositions était ainsi composée :
:MM. Dunms, président; BLONDEL; LOMBA!lD (Paul), rapporteur.
(Z) Devises : Nemo jus ignorare censetur.
Là où est le drapeau, là est la France.
FACULTÉR.
�98
SÉANCE DE RENTRÉE.
divisé, son travail1 sans être exempt de toute erreur, est celui
où la matière a été le plus complétement,le plus exactement
traitée.
Le 2• prix appartient. à M. Chrétien (1), dont la composition, plus fortement conçue peut-être, est cependant moins
.
.
.
complète, ct contient des erreurs plus graves.
.
M." de Jouy (2) obtient une 1re mention honorable. Il a
fait preuve de qualités qui ne se retrouvent pas au même
degré chez ses concurrents plus heureux: la forme est meilleure, les développements historiques plus complets. Mais
certaines parties du sujet, notamment celle où il traite des
incapacités relatives, ont été manifestement sacrifiées.
Viennent enfin MM; Martz (3) et Wirbel (4) entre lesquels
la Faculté n'a pu se décider à marquer une différence : elle
leur a accordé une 2• mention honorable eœ œquo, à raison
des connaissances sérieuses que dénotent leurs travaux. L'un
et l'autre devront s'appliquer dans l'avenir à tracer le plim
de leur travail avant d'en commencer l'exécution.
Des règles relatives à la célébration du mariage a16 triple
point de vue de la compétence de l'officier de l'état civil, du
domicile et de la publicité; des conséquences de leur inobse1'vatio'?! : tel était le sujet proposé en Droit français (5).
Cette fois encore, dix concurre.nts ont fourni la carrière.
Avap.t de proclamer les noms des élus, la vérité m'oblige à
faire une observation générale : adressée à tous, elle ne
blessera personne. Nous n'avons pas le droit d'attendre de
jeunes étudiants, dont l'esprit, tout récemment appliqué au:X:
rigoureuses déductions du droit, n'a pu en envisager encore
( 1) Devises : Quantum potes, tantum aude.
Tout est perdu, fors l'honneur.
(2) Devise unique : Nemini res sua servit.
(3) Devises : Cedant arma togre.
Le droit prime la force.
( 4) Devi$es : Labor improbus.,.
Religio.n, liberté, travail.
(5)
MM. VAUGEOIS, P''ésident; V:rLI.EYi
OnTLIEB,
rapporteur.
�CONCOURS DE DROIT,
99
qu'une bien faible partie, cette maturité de Jugement, cette
sûreté de logique qui défie les mauvaises raisons et ne laisse
aucune place aux solutions erronées. Mais il semble bien que
l'on ait le droit d'exiger de ceux-là surtout qui viennent de terminer leurs études littéraires, une parfaite correction de style
et même. une certaine élégance de forme. Gardez-vous de
croire, Messieurs, que, dans la carrière où nous essayons de
vous diriger, il soit permis de s'affranchir des règles littéraires. Loin de là : la science sévère du droit a besoin de la
forme pour se présenter à l'esprit, pour se faire accepter, pour
s'imposer. Alors qu'il en est temps encore, surveillez votre
style; surveillez aussi votre pensée, et ne lui permettez jamais
de ces écarts qui peuvent paraître plaisants, mais qui risquent
fort, dans vos sérieux travaux, de n'être pas à leur place .
. Sur les dix épreuves, quatre ont paru mériter une distinction. Je m'empresse de dire que c'estàregretquelaFacultéa
cru devoir limiter à ce nombre ses récompenses. Quelquesunes des compositions dont les auteurs vont rester ignorés
dénotaient une étude approfondie de la principale question
de la matière; mais cette étude n'avait pas porté tous ses
fruits, et la co.nfusion qui y régnait les a fiût écarter. Que ces
concurrents malheureux continuent à travailler avec courage, et qu'ils songent à prendre leur revanche : ils ont
prouvé qu'ils le peuvent.
Plus heureux encore que dans le concours de Droit'romain,
M. Chrétien (1) a,
fois, remporté le 1er prix. Sa composition, dans laquelle ou pourrait signaler quelques erreurs,
est sans contredit la plus méthodiquè et la plus complète.
lVI. Chrétien débute brillamment : il s'est créé aujourd'hui
des précédents qui l'obligent, et qu'il ne voudra pas démentir.
Le travail de M. Binet (2), auquel la Faculté a accordé le
(!)Devises :Audaces fortuna juvat.
Aide-toj : le ciel t'aidera.
(2) Devises : Scire leges uon est earum verba tenere, sed vim ac potestatem.
La science du droit consiste autant dans la réfutation des faux
principes que dans la connaissance des véritables.
�. 100
SÉANCE DE RENTRÉE.
2• prix, est le plus satisfaisant au point de v.ue de la forme;
mais il est moins complet que le précé.dent et contient des
erreurs plus considérables. M. Binet a tout près de lui son
modèle; il porte le nom d'un de· nos collègues les plus
sympathiques : il tiendra à honneur de suivre ses traces.
me hâte de placer, à côté de M. Binet, le nom de M. Gaudin (1), qui lui a longtemps disputé le second prix. Il y a
entre leurs travaux un parallélisme frappant dans les
loppements. 1\iais M. Gaudin, moins correct au point de
vue du fond et de la forme, n'a obtenu qu'une 1re mention
honorable.
Après lui, et à une distance que nous devons constater,
vient M. Gerbant (2): Son travail est loin d'être complet;
cependant la manière très-satisfaisante dont il a traité la
principale question du sujet prouve qu'ille possédait à fond,
et méritait une 2• mention honorable. Qu'il nous permette de
lui demander d'avoir un peu plus d'humanité pour ses juges,
et de ne plus leur soumettre sa pensée sous la forme de signes
hiéroglyphiques, fort peu faciles àdéchiffrer. L'écriture a une ,
importance qu'on ne saurait méconnaître, et il est certain qùe
les pensées perdent à être difficilement perçues.
SECONDE ANNÉE.
En passant à la seconde année, on constate toujours une
diminution sensible dans le nombre des concurrents. Je ne
ferai pas aux vaincus d'un concours précédent l'injure de
croire que la peur les retient loin du combat. Je me borne à
constater un fait regrettable, sans chercher à en expliquer la
cause.
(!) Devises :. Vjctoriam fortitudo datura non est, nisi justitiam habeat. comrni·
litonem.
he Droit, c'est la vie.
(2) Devises : Una sa! uS: victis, nullam speraJ•e salutem.
Fais ce que dois : advienne que pourra.
�CONCOURS DE DROIT.
101
En Droit civil (1), les si.x concurrentsqni se sont présen. tés avaient à traiter une question des plus intéressantes au
point de vue théorique : Des personnes qui ont droit à la
réserve, et de l'étendue de ce droit.
Sur les six travaux remis à la Faculté, quatre ont été jugés
dignes de• récompense. Celui de l\'L Peltier (2), auquel revient le ,1er prix, se distingue par la clarté et lit méthode des
développements. M. Peltier est le seul qui, dans une matière
où. il n'est pas permis d'ignorer les précédents, se soit fidèlement rappelé ses notions historiques. S'il n'a pas tout dit,
c'est lui cependant qui a le plus à, fond traité la matière, et
il est resté incontestablement supérieur à ses rivaux.
M. Bohin (3) a eu de son sujet une vue moins large et
moins exacte. Cependant il a eu le mérite de bien dégager
les principes de la matière ; il a surtout fort bien développé
les controverses. Il obtient le 2' prix.
Au troisième rang vient M. Mavet (4), qui a mérité une
1re mention honorable. Nettement et vigoureusement exposé
son travail présente cependant de trop graves lacunes pour,
soutenir la comparaison avec
de lVI. Bohin. Esprit ingénieux et lucide, M. Mavet nous a donné la preuve que, en
travaillant assidûment, il pourrait faire très-bien.
On voit que M. Lespine (5), qui le suit, avait une connaissance plus approfondie de s'on sujet, auquel il a donné de
très-longs développements. Mais il a été notablement inférieur au point de vue de la forme, de l'exposition des principes, de la rigueur des déducti.ons.
( 1) Commission : MM. LIÉGEOIS, président; CHaBERT ; LoMBARD (Paul), rapporteur.
(2) Devises : Frans omnia corrnmpit.
La bonne foi est l'âme des conventions.
(3) Devises : Douee eris felix, mnltos numerabis arnicas.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
(4) Devises : Sunt vérba et voces, prœtereaqne nihil.
L'esprit humain est comme un paysan ïvre à cheval: quand on le
redresse d'un c6té, il retombe de l'autre.
(5) Devises: Quœ temporalia sunt ad ageudum, perpetua sunt ad excipiendum.
Aimez-vous les uns les autres.
�102
SÉANCE DE RENTRÉE,
Dans le conèours précédent, les étudiants de seconde année
avaient à traiter une question de procédure civile. Cette fois,
le sort équitable a amené un sujet de Droit criminel: Des
questions préjudicielles à l'action et au jugement (1 ).
La matière, qui est sans contredit l'une des plus épineuses
du
pénal, aurait-elle effrayé quelques-uns des concur'rents? Toujours est-il que quatre compositions seu.lement ont
été soumise!'! à l'examen de la Faculté. Je suis heureux d'ajouter qu'elles ont toutes mérité d'être conservées par elle .
.A.u premier rang, nous retrouvons M. Peltier (2), qui reçoit
dans ce double concours la glorieuse- récompense d'un travail
assidu. Sa composition est écrite d'un style ferme et juridique. L'auteur a su, dans la longue carrière qu'il avait à
parcourir, suivre la ligne droite sans s'arrêter en chemin; et
il est par'venu heureusement au but. Il est vrai de dire que,
pour arriver plus vite, il a tourné quelques obstacles; mais
les lacunes que nous pourrions lui reprocher se retrouvent
chez tous ses concurrents. Aussi la Faculté n'a-t-elle pas
hésité à lui décerner le 1er prix.
Cette fois èncore, M. Bohin (3) suit M. Peltier et obtient
le 2e prix. Écrit d'un style facile et clair, son travail est complet, méthodique et généralement exact : mais il est moins
vigoureusement pensé que le précédent•
.A.u troisième rang, nous retrouvons M. Lespine (4), tout. à
fait semblable à lui-même : avec les mêmes qualités- et
heureusement avec les mêmes défauts. U avait creusé son
sujet, et il le possédait à fond; mais il l'a exposé d'une manière un peu molle et embarrassée. M. Lespine devra s'ap(1) Commission: MM. LoMBARD, président;
VrLLllY; BINET,
rapporteur:
(2) Devises : Data tractare in bonum,
.
La peine est la sanction du commandement.
(3) Devises : 0 rus, q_uando te adspiciam.
Aide-toi; le ciel t'aidera,
(4) Devises : Quem de evictione tenet actio, eumdem agentem repellit exceptio.
Le juge de
est jnge de l'exception.
�CONCOURS DE
DROIT,
103
pliquer à exprimer une pensée plus nette dans un style plus
ferme et plus concis.
La quatrième composition est sortie d'une plume sobre et
vigoureuse. Mais elle est incomplète : la seconde partie du
sujet surtout a .été visiblement écourtée ; trop souvent les
solutions. sont affirmées sans preuve. Cependant, à raison
des qualités réelles que ce travail dénote chez son auteur,
M. Toussaint (1), la Faculté n'a pas voulu le laisser sans récompense: elle lui a attribué une 2e mention honorable.
TROISIÈME ANNÉE.
On sait que les concours d.è troisième année ont leurs conditions spéciales d'admission : peuvent seuls concourir les
étudiants qui ont eu, dans tous leurs examens, majorité de
boules
On sait aussi que des priviléges spéciaux
sont réservés aux élus.
En Droit romain (2), les concurrents devaient nous faire
.assister, dans une des matières les plus importantes, à cet antagonisme fa:m.eux, à cette lutte incessante du Droit civil et
du Droit prétorien, des principes anciens et des besoins nouveaux. La question était ainsi formulée : Exposer les modifications que le Droit prétorien a appm·tées au Droit civil en
matière de Propriété.
Les cinq compositions qui lui ont été remises n'ont pas
coinplétement répondu à l'attente de la Faculté: deux seulement méritent d'être citées.
Celle de M. Jacquey (3) a été jugée la meilleure : cependant elle n'obtient qu'un 2e prix. Les prix que la Faculté
(1) Devises : Scribendi recte sa pere est principium et Tons·.
L'homme digne d'être écouté est celui qui ne se sert de la parole
que pour la pensée, et de· la pensée pour la vé'rité et la vertu.
(2) Commission :
LEDERLIN, président; ÜUBOIS; BLONDEL, rapporteur.
(3) Devises : Et no bis in legibus magis simplicitas quam difficultas placet.
Nostre labeur n'est plus par l'attente adoucy,
Et, nous manquant l'èspoir, le cœur nous manque aussi.
�104
SÉANCE DE RENTRÉE.
décerne ne sont pas la récompense
d'une supériorité relative : elle ne les accorde qu'aux travaux qui, absolument, appellent cette distinction. Celui de M. Jacquey dénote des connaissances sérieuses et étendues. Mais, au terme
des études de Licence, il ne suffit pas de connaître son sujet
et
posséder les détails : il faut savoir le dominer, lui
donner une physionomie propre, faire une véritable composition.' M. Jacquey, quel qùe soit le mérite de son travail, n'a
pas complétement rempli ce programme.
M. Lombard (1), qui vient après lui, a mérité une mention
honorable. On trouve chez lui des généralités souvent ingénieuses; mais le sujet lui-même est traité d'une manière insuffisante. Il est permis de croire que si la question eût été
mieux connue de ·lVI. Lombard, la première place ne serait
pas restée vacante.
En Droitfrançais (2), il s'agissait d'exposer les ·règles de
l'action en résolution de la vente pour défaut de paiement
du prix.
Quatre concurrents ont pris part à la lutte : tous vont recevoir leur récompense.
A leur tête se place
Beauchet (3). C'est lui qui a le plus
profondément creusé la matière. On remarque notamment
dans son travail une très-bonne dissertation sur la nature du
droit de revendication accordé au vendeur d'effets mobiliers,
et une heureuse comparaison du Droit français avec le Droit
romain. Il y a bien quelques erreurs : mais elles sont peu
graves, et quelquefois l'aute]Ir a pris soin de les corriger luimême. S'il avait mis plus de méthode dans ses développements, nous n'aurions pas de critique sérieuse à lui adresser.
(!J Devises: Quandoque bonus dormitat Homerus.
L'attelage, suait, soufflait, était rendu.
(Z) Commission.: MM.
VAUGEOIS,
président;
BINET; Ürti'LIEB,
rapporteur.
(3) Devises : A!fdax Japeti genus
Ruit per vetitum nefas.
L'homme ne dira plus : Le maitre l'a dit; l'homme est émancipé
de l'homme; l'homme dira : La science dit; la vérité dit.
�CONCOURS DE DROIT.
105
Le travail de lVI. Chavegrin (1), auquel revient le 2eprix,
ne ressemble pas au précédent : il se distingue par le
bon ordre des explications. Son plan est méthodiquement
conçu, quoiqu'il n'ait pas toujours été rigoureusement suivi.
Il est à ·regretter que JYI. Chavegrin ait consacré à quelques
hors-d'œuvre un temps qui lui eût été précieux pour mieux
développer les parties essentielles de son sujet.
En troisième ligne vient lVI. Lombard (2). Heureusement
entré en matière, lVI. Lombard a été, dans l'exposition des principes, bien supérieur à tous ses rivaux. Mais pourquoi, après
avoir si 'bien parcouru la plus grande partie de la carrière,
s'est-il brusquement arrêté avant d'avoir atteint le but?
M. Lombard, en effet, ne nous a rien dit de l'extinction_ de
l'action résolutoire, et notamment de la disposition spéciale et
si importante de la loi de 1855. Ce grave défaut n'a pas fait
oublier les qualités réelles de ce travail : la Faculté lui a
exceptionnellement accordé une mention très-honorable.
Enfin, une mention honorable sera la récompense de
M. Jacquey (3). Esprit méthodique et travailleur, M. Jacquey
a prouvé qu'il avait beaucoup acquis. Malheureusement, il a
. laissé se glisser dans son travail des erreurs qui sont la cause
de son infériorité.
Là se termine notre tâche. Pourquoi faut-il que, chaque
année, le rapporteur ait, au nom de la Faculté, le même regret à exprimer? Une question d'une utilité pratique
testable, et qui pouvait fournir la matière d'une théorie spéciale et complète (4), était offerte à MM. les docteurs et
( l) Devises : Ego nec studium sine di vite v ena,
Nec rude quid possit video ingenium.
De tes grandeurs tu sus te faire absoudre,
0 France, et tu triomphes des revers.
(Z) Devises : Virtus post nummos.
C'est par des calamités nationales qu'une corruption nationale
doit sc" guérir.
(3) Devises : Estote fC!Ftes.
L'honneur suit les hao;ards, et l'homme audacieux
Par son malheur s'honore et se rend.glorieux.
(!t) Des Droits des riverains sm les coms d'eau.
�106
SÉANCE DE RENTRÉE.
aspirants au Ddctorat. Nul d'entre eux n'est entré dans
la lice.
Vous nous forcez à des redites, 1\fèssieurs ; mais nous le
redirons jusqu'à ce que nous soyons entendus : vous avez
grand tort de laisser échapper une occasion qùi ne se re
sente1·a plus à vous.
Votre temps est précieux, sans doute, et il ne .faut jamais
le perdre. 1\fais cl·oiriez-vous donc perdu celui que vous auriez consacré à une œuvre qui serait vôtre et à laquelle serait
attaché votrè nom? Le croiriez-vous surtout si, comme chacun de vous peut légitimement l'espérer, cette œuvre avait
appelé sur son auteur la plus haute distinction dont dispose
la Faculté?
Vous désirez arriver vite : je ne voùs en veux pas; mais
le moyen d'atteindre plus tôt le but n'est pas, croyez-nous, de
partir trop tôt au risque de faillir en chemin, mais de partir
à point, et après avoir essayé ses forces.
Jetez les yeux autour de vous : voyez combien sont serrés
les rangs dans les carrières libérales, surtout dans les carrières juridiques, et vous demeurerez convaincus que nous
nécessaire de se distinguer.
sommes au temps où il
Pour l'année qui commence, M. le Ministre a choisi, sur la
'proposition de la Faculté, une question célèbre, qui a été et
est encore le sujet des plus intéressantes controverses :
Du paiement des dettes et des legs par les hé1·itiers et autres
successeurs à tit1·e universel dans le D1·oit romain,_ dans l'ancien D1·ÇJit français et dans ltJ Droit moderne.
La Faculté espère que ses meilleurs élèves se livreront à
cette étude ; elle sera heureuse de décerner cette médaille,
partout .si enviée, d'autant plus précieuse ici qu'elle y aura
été plus rare.
M. le Doyen vous 'a annoncé, Messieurs, que l'un de nos
lauréats d'aujourd'hui venait de vaincre sur un plus grand
théâtre. M. Beauchet a obtenu le 2e prix au concours général
ouvert en août 1874 entre toutes les Facultés de Droit
�CONCOURS DE DROIT.
107
de France. C'est un triomphe' qui honore M. Beauchet, et
dont la Faculté a le droit d'être fière. Jusqu'ici, ,dans tous
les concours, la Faculté de Nancy a été noblement représentée. Il ne faut pas, Messieurs, que ces belles traditions soient
jamais interrompues. Travaillez donc, travaillons tous avec
courage ; c'est la loi de Dieu, Dieu nous donnera notre
salaire.
��DISTRIBlJTION DES PRIX
FACULTÉ DE DROIT
M: VILLEY, Agrégé, chargé de cours à la Faculté de âroit, a
donné lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et
des mentions, conformément au procès-verbal ci-après :
Extrait du procès-verbal de la séance du. 1 0 août 18 7 4.
«II a été procédé à l'ouverture des enveloppes cachetées dans les'' quelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des con« currents.
«D'après le rapprochement fait entre les devises portées sur les
«.dissertations jugées dignes de récompenses, et les mêmes devises
«portées sur les enveloppes, les prix et les mentions ont été décernés
« dans l'ordre suivant : »
PRIX DONNÉS PAR L'ÉTAT
CONCOURS DE TROISIÈME ANNÉE
Droit romain.
2• Pmx (Médaille de bronze). M. JAÔQUEY (Jules-Joseph), né à Servance (Haute-Saône) le 3 juin 1852,
MENTION HONORABLE ....... M. LOMBARD (Henry-Gustave), né à
Nancy (Meurthe)le 13 novembre 1853.
Droit. français.
1er PRIX
(Médaille d!argent). M. BEAUCHET (Marie-François-Ludovic), né à Verdun (Meuse) le 3 fé. vrier 1855.
�110
SÉANCE DE RENTRÉE.
M. CHAVEGRIN (Ernest), né à Lon-
guyon (Moselle) le 2 octobre
MENTION TRÈS·HONORA:SLE .- . M. LOMBAR:p (Henry-Gustav13), ne à
. Nàncy (Meurthe) le 13 novembre
MENTION HONORA.llL_E, ...... . M. JACQÙEY (Jules-Joseph), né àSer(Haute-Saône) le 3 juin 1852.
PHIX DU CONSEIL GÉNÉRAL DE MEURTHE:ET-MOSELLE
D-EUXIÈME ANNÉE
Gode civil.
1•• PRix (Médaille d'argent). M. PELTIER (.Jean- Baptiste- MarieÉdouard-Joseph), né à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1855.
2• PRIX(Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
.à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855.
1re MENTION HONORABLE .... M. MA VET (Félix-Napoléon-Alphonse),
né à Versailles (Seine-et-Oise) le 3
mars 1$52 .
2è MENTION IIONORA.BJ,E ..... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe), né à
.,
Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
Procédure civile et législation criminelle.
1"•PRrx-(Médaille d'argent). M. PELTIER (Jean-Baptiste-Marie' Édouard-Joseph), né à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1855.
2• Pmx (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félieien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855,
·F• MENTION .HONORABLE .... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe), né
à Verdun (Meuse) le 27 inai 1854.
2• MENTION HONORABLE ..... M. TOUSSAINT (Damasè-Georges), né
à Custines (Meurthe) le 11 décembre
1849.
�DISTRIBUTION DES
rRJX,
ll1
PREMIÈRE ANNÉE
Droit romain.
Pmx (Médaille d'argent). M. GERBAUT (Auguste), né à Lunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
2" Pmx (Médaille de bronze). M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Victor), ·
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855.
1re MENTION HONORABLE .... M. A"NCILLON DE JOUY (Charles..:
Georges), né à Metz (Moselle) le 8
février 1856.
.
1 M. MARTZ (Charles-Antoine-René), né
1er
ex\· .
2" MENTION HONORABLE
à Nancy
le 3. janvier
..
. ...............· . M. WIRBEL (Henn-Alexandre), ne a
.
Thionville (Moselle) le 1er août 1854.
Droit français.
Pnrx (Médaille d'argent). M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Victor),
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855.
2" Pmx (Médaille de bronze). M. BINET (Georges- Hippolyte -Adol- ·
phe}, né à Roubaix (Nord) le 8 juillet
1856.
1er
F" MiNTWN HONORABLE .... M. GAUDIN (1\<Iarc-Marie-Raoul), né à
Briey (Moselle) le 4 juillet 1855.
2" MENTION HONORABLE ..... M. GERBAUT (Auguste), né à Lunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
�112
SÉANCE DE RENTRÉE,
FACULTÉ DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la F3:culté de médecine de Nancy, quatre prix et des mentions honorables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des années d'études.·
Les jurys chargés de prononcer cette année sur le mérite des
, épreuves, ont décerné les récompenses dans l'ordre sui'1ant :
PREMIÈRE ·ANNÉE D'ÉTUDES
Chimie, Physique et Histoire naturelle.
Prix: M. BERRUrt.IER (Joseph-Alexandre), de Baccarat (Meurthe).
Mention honomble: M. VESSELLE (François-Prosper-Ferdinand), de
Ville-sur-Terre (Aube).
DEUXIÈME ANNÉE
Anatomie et Physiologie.
Ni prix ni mention honorable.
TROISIÈME
Médecine.
Prix: M. BRIOT (Jules), de Saint-Dié (Vosges).
Mention lwnorable: M. FAMECHON (Hen;i), de Bitche (Moselle).
QUATRIÈME ANNÉE
Ni prix ni mention honorable.
PRIX PARTICULIER
Un concours, auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert
à la fin de l'année scolaire, pour l'obtention du prix dit: Prix de
l'Internat, fondé par M. le docteur Benit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
concours a décerné le prix à M. Gun.LAUME (Louis-Amand), de Toul
(Meurthe).
�DISTRIBU1'ION DES PRIX.
113
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril1869 et de
la circulaire ministérielle du 6 juillet suivant, des prix, avec des
mentions honorables, s'il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de pharmacie.
La commission chargée de prononcer cette année sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant:
PREMIÈRE ANNÉE
Chimie minérale, Physique et Histoire naturelle.
Priœ: M. CHAPUIS (Achille-Jean-Adolphe-Abraham), de Saint-Sauveur (Côte-d'Or).
Mention honorable: M. SIMONOT (Edmond-Louis), de Mussey (Meuse).
DEUXIÈME ANNÉE
Pharmacie et Matière médicale.
Mention honorable: M. STRŒBEL (Edmond-Jules), de Strasbourg
(Bas-Rhin).
TROISIÈME ANNÉE
Chimie organique et Toxicologie.
Mention honorable: M. CHOLET (Jean-Baptiste-Aimé), de Phalsbourg
(Meurthe).
��TABLE
Pages.
Administration académique . . . . . . . . .
Conseil académique . . . . . . . . . . . .
Enseignement supérieur. - Faculté de droit.
Faculté de médecine.
École supérieure de pharmacie.
Faculté des sciences.
6
6
Faculté des lettres ..
Procès-verbal de la séance solennelle de rentrée des Facultés, du 17 no4
vembre 1874 . . . . .
7
Discours de M. le Recteur . . . . . .
11
Rapport de M. le Doyen de la Faculté de droit .
23
Rapport de 1\L le Doyen de la Faculté de médecine. . . . . . . . . . . . 35
Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de
médecine et de l'École supérieure de pharmacie. . . . . . . . . . .
56
Rapport de M. le Doyen de la Faculté des sciences. . . . . . . . . . . .
63
Publications des rnembres de la Faculté des sciences pendant l'année scolaire
1873-1874. . . . . . . . . . . . • . . • . . . . • . . . . • .
74
Rapport de lVI. le Doyen de la Faculté des lettres . . . . . . . . . . . .
77
Rapport sur les .concours entre les étudiants de la Faculté de droit de Nancy
pendant l'année scolaire
par M. Edmond Villey, agrégé
97
chargé de cours. . . . . . . . . . . .
Distribution des prix. - Faculté de droit . .
105
112
Faculté de médecine
113
École supérieure de pharmacie.
Nancy.- Imp. Ilerger-Lcvrault etC
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1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
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DES
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��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
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NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
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ADMINISTRATION ACADÉMIQUE
4Recteur de l'Académie : M. JACQUINET 0 *' I Q.
Recteurs honoraires. . . .
'{ MM. DUNOYER C*, IQ.
MAGGIOLO *' I Q.
MM. ROUSSELOT, IQ, à Nancy.
Inspecteurs de l'Académie
MAUCOURT
*,I Q, à Bar-le-
Duc.
LAURENT, I Q, à Épinal.
de l'Académie : M. BÉCOURT, I Q.
FACULTÉS
�
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1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
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<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��2
AÇADÉMIE DE NANCY.
CONSEIL ACADÉMIQUE.
M. le Rectem JACQUINET 0 *, IV.
M. LECLERC 0 *'IV, prèmierprésident de la Cour d'appel.
lVI. le marquis de CHAMBON 0 *,IV, préfet de JYieurthe-et-Moselle.
MgrFOULON *·' évêque de Nancy et de Toul.
MgrHACQUART 0 *'évêque de Verdun.
M. DUFRESNE *'procureur général près la Cour d'appel.
M. le comte de LAMBEL, membre du Conseil général de Meurtheet-Moselle.
M. l'abbé JAMBOIS *,premier vièaire général du diocèse de Nancy ..
M. ROUSSELOT, IV, inspecteur d'Académie à Nancy.
M. MAUCOURT *' IQ, inspecteur d'Académie à Bar-le-Duc.
M. l'abbé LAURENT, I Q, inspecteur d'Académie à Épinal.
M. JALABERT*' IV, doyen de la Faculté de Droit.
M. STOLTZ 0 *, I
doyen cle la Faculté de Médcciùe.
M. 0HAUTARD, IQ, doyen de la Faculté des Sciences.
M. BENOl T *, I Q, doyen de la Pacultè des Lettres.
M. BÉCOURT, IQ, secrétaire de l'Académie, secrétaire dnCon;)eil.
�
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Académie de Nancy. Conseil Académique.
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université De France / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��ACADÉMIE DE
3
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
FACULTÉ DE DROIT
MM. JALABERT*, I 0, Doyen, Professeur deCode civil (l'e chaire),
et Chargé du cours d'Histoire de Droit. romain ct de Droit
français.
LEDERLIN, A
Professeur de Droit romain (2e chaire) et
autorisé à faire le cours de Pandectes.
LOMBARD, A V, Professeur de Droit, commercial et Chargé
du cours de Droit des gens.
VAUGEOIS, IV, Professeur de Code civil (3" chaire), et
Chargé du cours de Droit français étudié dans ses origines
féodales et coutumières.
LIÉGEOIS, AV, Professeur de Droit administratif et Chargé
. du cours d'Économie politique.
DUBOIS, AV, Professeur de Droit romain (1'" chaire), Chargé
du cours de Droit civil approfondi dans ses rapports avec
l'Enregistrement.
CHOBERT, Agrégé, Chargé du cours de Code civil (2' chaire).
VILLEY, Agrégé, Chargé du cours de Droit criminel.
BLONDEL, Agrégé, Chargé du 'cours de Pandectes, autorisé à
faire le cours de Droit romain (2" chaire).
BINET, Agrégé , Chargé du cours de Procédure civile.
ORTLIEB, Agrégé.
LOMBARD (P.), Agrégé.
LACHASSE, :qocteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
�
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit.
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
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Université De France / Académie de Nancy
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An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
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. ÀCADtMIE DE NANCY.
FACULTE DE MÉDECINE
Doyen : M. STOLTZ 0 *', IV, ancien doyen de la Faculté de
. médecine de Strasbourg.
l
Doyens honoraires. . .
Professeurs honoraires
MM. Il,.
0 *'IV.
EHRMANN 0 *' I Q.
1 MM. SÉDILLOT C *' I Q.
.l
\
CAILLIOT *'IV.
MM. STOLTZ 0 *', IV, Professeur de Clinique obstétricale et gynécologique; M. ROUSSEL *''IV, professeur adjoint.
0
RAMEAUX*' I V, Professeur de Physique et d'Hygiène.
TOURD ES *' IV; Professeur de Médecine légale.
RIGAUD*' IV, Professeur de Clinique externe.
MICHEL *' I Q, Professeur de Médecine opératoire.
COZE *, I
Professeur de Matière médicale ·et de Théra-
peutique; M. GRANDJEAN *'' A V, Professeur adjoint.
HIRTZ *'IV, Professeur de Clinique interne.
BACH *'• I Q, Professeur de Pathologie externe; M. BÉCHET, I Q,
Professeur adjoint.
MOREL, A V, Professeur d'Anatomie générale, descriptive et
topographique; M. LAI,LEMENT, Professeur adjoint.
SIMONIN *' I Q,
de Clinique externe.
BLONDLOT *' I Q, Professeur de Chimie médicale et de Toxicologie; M. RITTER, A V, Professeur adjoint.
V. PARISOT *'' I Q, Professeur de Clinique interne.
'HERRGOTT *''A Q, Professeur d'Accouchements et de Mala··
dies des enfants; M. E. PARISOT, A Q, Professeur adjoint.
HECHT, A Q, Professeur de Pathologie générale et de Pathologie interne; M. DEMANGE*'' IV, Professeur adjoint.
�5
DE NANCY;
ENGEL, A V, Professeur de .Botanique et d'Histoir-e naturelle
médicale.
*' Professeur de Physiologie ; M. POINCARÉ, A
BEAUNIS
Q,
Professeur adjoint.
FELTZ
*' AQ, Professeur d'Anatomie et de Physiologie patho-
logiques.
MM. ARONSSOHN
SARAZIN
*·
*·
MO NOYER.
BOUCHARD.
Agrégés_ en exercice. . .
GROSS.
FÉE*.
SCHLAGDENHAUFFEN.
BERNHEIM.
Professeurs suppléants
IMM. BERTIN.
l
VALENTIN.
M. BONNET, Secrétaire agent-comptable.
École supérieure de Pharmacie.
MM. OBERLIN
*' IQ, Professeur de Matière médicale et de Phar-
macologie.
JACQUEMIN, A Q, Professeur de Chimie minérale et de Chimie
organique.
SCHLAGDENHAUFFEN, Professeur de Physique et de Toxicologie.
CAUVET, Professeur d'Histoire naturelle· médicale.
STROHL, Agrégé.
SCHMITT, Chargé du cours de Pharmacie.
Suppléànt.
BONNET, Secrétaire agent-comptable.
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
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Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine et École Supérieure de Pharmacie.
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
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Université De France / Académie de Nancy
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Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
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ACADÉMIE DE NANCY,
FACULTÉ DES SCIENCES
Doyen: M. CHAUTARD, IV.
.
.
Doyens· honoraires
MM. GODRON 0 *'IV.
BACH*' IV.
MM. CHAUTARD, IV, Professeur de Physique.
RENARD, I Q, Professeur de Mathématiques appliquées.
'BAUDELOT, AV-, Professeur de Zoologie.
GRANDEAU *· A Q, Professeur de Chimie et de Physiologie
appliquées à l'agriculture.
DELBOS, A Q, Professeur de Minéralogie et de Géologie.
FORTHOMME *' IQ, Professeur de Chimie.
MATHIEU, Professeur de Mathématiques pures.
MILLARDET, Chargé du cours de Botanique.
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ DES LETTRES
MM, BENOIT *' I Q, D.oyen, Professeur de Littérature française.
LACROIX *' I Q, Professeur d'Histoire.
ROBIOU, A Q, Profes,seur suppléant.
DE MARGERIE *' I Q, Professeur de Philosophie.
CAMPAUX, I Q, Professeur de Littératme.latine.
DECHARME, AV, Professeur de Littérature grecque.
GEBHART, Professeur de Littérature étrangère.
VIDAL LABLACHE, Professeur de Géographie.
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable.
�
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences.
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université De France / Académie de Nancy
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An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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94c37d0205b8ee2dc4529bf363f74fca
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FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
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NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
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11
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ACADÉMIE DE NANCY,
FACULTÉ DES SCIENCES
Doyen: M. CHAUTARD, IV.
.
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Doyens· honoraires
MM. GODRON 0 *'IV.
BACH*' IV.
MM. CHAUTARD, IV, Professeur de Physique.
RENARD, I Q, Professeur de Mathématiques appliquées.
'BAUDELOT, AV-, Professeur de Zoologie.
GRANDEAU *· A Q, Professeur de Chimie et de Physiologie
appliquées à l'agriculture.
DELBOS, A Q, Professeur de Minéralogie et de Géologie.
FORTHOMME *' IQ, Professeur de Chimie.
MATHIEU, Professeur de Mathématiques pures.
MILLARDET, Chargé du cours de Botanique.
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ DES LETTRES
MM, BENOIT *' I Q, D.oyen, Professeur de Littérature française.
LACROIX *' I Q, Professeur d'Histoire.
ROBIOU, A Q, Profes,seur suppléant.
DE MARGERIE *' I Q, Professeur de Philosophie.
CAMPAUX, I Q, Professeur de Littératme.latine.
DECHARME, AV, Professeur de Littérature grecque.
GEBHART, Professeur de Littérature étrangère.
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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The topic of the resource
Discours Officiel
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FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
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DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
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NANCY
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��PROCÈS-VE·RBAL
DE LA SÉANCE
La séance . solennelle de la rentrée des Facultés
de droit, de médecine, des sciences et des lettres de
Nancy, a eu lieu le mardi 17 novembre 1874, sous
la présidence de M. Jacquinet, Inspecteur général
.honoraire de l'instruction publique, Recteur de l' Académie.
A onze heures du mati:J?., MM. les membres du
Conseil académique, MM. les Doyens et Professeurs
des Facultés assistaient à la messe du Saint-Esprit,
qui a été célébrée, dans le palais de l'Académie, par
M. l'abbé Voinot, vicaire général.
La séance publique s'est ouv'erte à midi. M. le
Recteur a pris place sur l'estrade occupée par MM. les
Inspecteurs d'Académie de Meurthe-et-Moselle, de la
�8
sÉANCE DE RENTRÉE. •
Meuse et· des Vosges, les Doyens. et les Professeurs
des quatre Facultés, le Proviseur et les Professeurs
du Lycée.
M. Leclerc, Premier Présidènt de la Cour d'appel,
M. le Général de division Abbatucci, M. le marquis
de Chambon, Préfet de Meurthe-et-Moselle, M. Du..
fresne, Procureur général près la Gour d'appel,
.l\1.' Louis, Colonel du 69 6 de ligne, M. Montels,
Lieutenant-Colonel, .chef d'état-major, M. le comte
de Lambel, membre du Conseil général de Meurtheet-Moselle et du Conseil académique, ont pris place
. aux premiers rangs de l'Assemblée.
MM. les étudiants en droit et en médecine occupaient les tribunes.
M. le Recteur a ouvert la séance par un discours;
puis il a donné successivement la parole à MM. Jalabert, Doyen de la Faculté de Droit, Stoltz, Doyen de
la Faculté de médecin,e, Ghautard, Doyen de la Faculté des sciences, Benoît, Doyen de la Faculté des
lettres, et à M. Villey, Agrégé, chargé du rapport sur
les concours ouverts entre les étudiants en droit.
La séaF!ce a été terminée par la lecture . des listes
des étudiants en droit et en médecine qui ont obtenu
�PROCÈS-VERBAL.
9
des prix et des mentions honorables dans les concours de l'année scolaire 1873-1874, et par la distri- ·
bution des médailles.
Les noms des lauréats ont été .proclamés par
M. Villey, Agrégé près. la Faculté de droit, et par .
M. Bernheim, Agrégé près la Faculté de médecine.
��
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Procés-Verbal de la séance
Subject
The topic of the resource
Discours Officiel
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Université De France / Académie de Nancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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e899140d268efc955fc64cb19d4f19c8
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��DISCOURS
DE M. LE RECTEUR.
MESSIEURS,
Nous avions espéré pour cette séance, en outre des intél·essants comptes rendus qui la remplissent chaque année, un
extraordinaire objet : nous nous étions flattés de pouvoir
joindre cette fois à la célébration de la reprise des cours
l'inauguration, vivement désirée, de la nouvelle et magnifique demeùre que la Ville et l'État, unissant leurs libéralités,
ont voulu faire à notre antique et jeune Faculté de méde-. cine. Ge grand ouvrage, incomplétement terminé, se'refuse
encore à une prisé de possession. Mais ceux d'entre vous qui,
récemment attirés par l'intérêt qu'il excite, ou par une fortuite cnriosité, dans le spacieux enclos voisin où s'étendait
naguère le jardin assez triste du recteur, ont vu apparaître
avec surprise le spectacle inattendu qui s'y déploie, de tout
un édifice, aux vastes lignes, aux parties multiples, ou plutôt
de plusieurs édifices harmonieusement reliés par les arceaux
d'une élégante galerie, conviendront sans peine que le travail
n'a pas langui, et que les jours, les heures même ont été mises
à profit avec la phts active industrie. Encore moins seront-ils
tentés d'accuser les, lenteurs de l'exécution, ceux qui, franchissant, sur les pas d'un guide, le seuil de ce nouveau palais,
ont pu prendre une idée de la destination des parties, de
�12
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'agencement futur des services, et de toute
intelligente
installation, en rapport avec les plus modernes exigences des
études, qui fera du définitif séjour de la Faculté de médecine
de Nancy un établissement scientifique sans précédent parmi
nos é.coles, sans rival chez les étrangers, et même chez nos
vnisins.
En attendant que puisse être célébré ce mémorable agrandissement de notre Académie, auquel les trois autres Facultés,
toujours confinées dans leur commune et trop étroite demeure,
applaudiront avec la sympathie la plus désintéressée, en
répétant le mot du poëte,
equidem invideo, miror magis ....
revenons, doyens et recteur, ·au sujet accoutumé de cette journée, he:ureux de retrouver devant nous, empressé au rendezvous annuel, le brillant- auditoire qui, dans cette ville, ne
fait jamais défaut aux fêtes de la science et du travail! si
sérieux, si austère même qu'en soit le programme.
Remercions, il en est temps encore, M. le Ministre de l'instruction publique du choix qu'il a fait pour notre Faculté des
sciences, veuve du maître éminent que l'Alsace
avait
relégué à la Lorraine, et que celle-ci s'était empressée
cueillir, comme une des plus précieuses épaves du naufrage.
Ils sont rares les hommes gui joignent au génie de la spéculation, à l'esprit investigateur des plus curieux adeptes de la
science; le besoin de la répandre, et ·ce don de communication facile et attachante qui est l'âme du professorat. Tel
était M. Bach, à qui sa volontaire retraite attirait, il y a un
an, dans cette enceinte, une si vive manifestation de regrets.
Tel est, après lui, le maître éprouvé, quoique jeune encore,
auquel est échu l'héritage de son. enseignement. Sous la direction de M. Mathieu, l'avenir des mathématiques pures est
assuré dans ,l'Académie de l'!ancy. Puisse seulement leur
auditoire se recruter sans lacune dans l'élite de celui des
cours scientifiques de nos lyMes, parmi des jeunes gens suf-
�DISOOUHS DU HECTEUH.
13
fisamment préparés à passer de l'un â l'autre, et en possession de ce fonds préalable de connaissances, auquel tout le
talent ét tout le zèle du professeur le plus accompli ne sauraient suppléer !
Le départ, en plein début d'une nouvelle et brillante phase
d'études, du jeune maître suppléant aux mains duquel était
remis, depuis deux ans, le grave enseignement de l'histoire, a
été une douloureuse surprise pour les auditeurs nombreux et
choisis qui se pressaient autour de sa chaire. L'intelligent
public de cette capitale, si difficile; en fait de cours d'histoire,
et si sévère que l'eût rendu le magistral enseignement du
regretté titulaire :M:. Lacroix, avait remarqué tout d'abord 1 il
goûtait de plus en plus chez ThiL Petit de Julleville la solidité
du savoir, l'élévation des idées, la généreuse moralité des
doctrines, enfin cette ampleur et cet· essor de talent par les<!uels se déclare, dès sa première apparition dans 'la
publique, le professeur orateur, fait pour parler de haut et au
loin; comme les oiseaux de grand vol se reconnaissent au
premier essai de leurs ailes. Nancy n'a pu retenir ce vaillant
esprit, appelé à une ch.aire à lui dans une grande Académie
voisine, et, circonstance attirante pour un jeune orateur, dans
Jà patrie de Bossuet. lYiais ses amis,et l'ancien maître qui lùi
rend· hommage en ce moment, au nom de tous, ont été
témoins des vives hésitations qui ont précédé ses adieux, et du
profond regret avec lequel il s'est séparé du magnifique auditoire qu'il avait su conquérir, et qui gardera de ses leçons
longue et sympathique mémoire.
L'histoire est un champ immense où le génie de l'érudition,
sous toutes ses formes, ethnographie, archéologie, épigraphie,
philologie, trouve à s'exercer etale droit de se déployer, aussi
bien que celui de l'étude politique, de l'observation morale
et de l'éloquence. Pour rendre la parole à notre chaire d'histoire qui s'était tue brusquement, l'École pratique des hautes
études a prêté à notre Faculté des lettres un patient et sagace
investigateur du passé, dont l'Académie des insôriptions
�14
SÉANCE
DE
EENTRÉE.
avec intérêt les recherches et a·plusieurs fojs couronné les
travaux. Le p:rofesseur qui, dans un livre du· savoir le plus
attachant, a remis en lumière les singulières destinées des
Gaulois d'Asie, l'auteur d'un instructif et piquant abrégé, où
le tableau de l'antique Orient est renouvelé d'après les monuments de Khorsabad et les fouilles du Sérapéum, a de quoi
exciter, en faveur de l'histoire érudite, attention et curiosité 7
même parmi le public le moins scolaire. Nous ne sommes plus
au temps où la verve du satirique s'égayait avec un succès
assuré aux dépens des généalogistes du premier et du second
empire assyrien (1). La gloire de l'érudit, qui s'arrêtait
naguère aux frontières du monde savant, est en honneur
jusque dans nos salons. L'archéologie elle-même a trouvé
faveur et devient presque une mode; faveur légitime, surtout
quànd elle sait joindre, comme dans les cours et les livres de
M. Robion, à la nouveauté des découvertes, ou à l'intérêt des
. conjectures, la sévérité de la méthode et la précision des rècherches.
Je laisse à M. le doyen de la Faculté de Droit le soin et)e
plaisir de signaler à son aise la belle part de succès que,
dans le derr1.ier concours d'
a su se faire l'élite de/
nos jeunes docteurs. Mais je tiens à saluer d'une cordiale
bienvenue le brillant jeune homme, hier. encore étudiant,
-aujourd'huiassis parmi les maîtres, qui, dans cette redoutable lutte, a si vaillamment soutenu le juste renom de sa
Faculté et l'honneur du nom paternel (2).
Le magnifique ensemple d'études juridiques par lequel se
forment ici de tels élèves, ne sera point diminué ni modifié
par la récente décision qui dégage de la caution municipale,
pour la. replacer sous }Çt loi commune, votre Faculté de Droit.
Au moment même où l'ancien contrat se dénoue, les dispositions libérales de la cité envers un établissement qui lui est
encore par l'engagement nouveau qui garantit
cher,
(1) La Bruyère, ch. V, Hermagoras.
(2) M. Pan! Lombard.
'
�DJSQOURS DU RECTEUl:.
15
l'existence dos cours, modestement nommés complémentaires;·
à qui leur importance pourrait mériter un autre noin. L'enseignement du Droit est définitivement institué à Nancy, avec
une richesse d'organisation que Paris seul surpasse, et que
Toulouse même n'égale pas.
Laborieux jeunes gens, que votre .bonne fortune a faits
étudiants du Droit dans cette ville, profitez largement des
ressources que vous offre urie telle École., mais ne vous bornez
pas à l'instruction. qu'elle vous prodigue. En vous félicitant
du nombre et de l'importance .des cours qui se succèdent
dans vos amphithéâtres, nous réclamons pour d'autres enseignements voisins, qui vous sont aussi destinés, une part de
votre intérêt et de vos loisirs. Nous ne cesserons de vous dire,
au nom même dë votre avenir professionnel: Vous, qu'attend
ou le siége du Ministère public, ou le. banc de la Défense, ou
cabinet
ou la chaire du professeur; vous,
que les meilleures études spéciales, sans les autres talents·
que réclament de tels emplois, .ne mettraient pas en état de
les remplir dignement; comment pourriez-vous, élèves d'une
g-rande Académie, qui passez tous les jours devant une
Faculté des lettres, riche de tant d'enseignements et de
.tàlents divers, comment pourriez-vous n'être pas tentés d'aller
y chercher quelquefois, avec le meilleur délassement de vos
labeurs, cette libérale .culture de l'esprit, cette éducation
supérieure du goût, à laquelle un Cujas conviait hautement
ses disciples, et dont un d'Aguesseau faisait à l'avocat, au
magistrat futur, une nécessité et une loi? Je ne crains pas
d'affirmer qu'il vous sied, à vous surtout, de prendre à
tains jours ce chemin, élèves d'une Faculté qui a porté si
haut le niveau de ses études, où la philosophie du Droit est
en honneur, où le Droit romain est étudié plull longtemps et
plus profondément que dans toute aut:re. Que de raisons de
demeurer fidèle aux lettres sérieuses, j'ajoute, aux lettres
antiques, et en particulier à celle des littératures anciennes
qui nous touche de plus près et à laquelle nous devons le
�16
SÉANCE DE RENTRÉE.
plus, quand; tous les jours, on médite, comme. vous,.on admire
.
l'incomparable langue des lois romaines, cette raison éqrite,
comme. parle Bossuet, ce latin magistral des quœstiones et des
r•esponsa, qui, dans sa sévérité scientifique, garde plus d'un
reflet de l'éloquence concise et nerveuse des historiens et des
philosophes romains! Ulpien ne permet pas de déserter Cicéron et Sénèque, ·et Papinien ramène à Tacite ! Et comment
pourriez-vous, sans les lumières que réserve à vos études
l'histoire littéraire, . aussi bien que l'histoire politique du
peuple-roi, arriver à la pleine connaissance, à l'intelligence
profonde de sa législation, et de cette science du Droit, créée
par lui, qui est
l'expression la plus haute et le plus
merveilleux produit dè sa civilisation? On ne devient pas un
savant juriste, un romaniste distingué, sans être, par cette
raison même, un lettré, je dis de la meilleure espèce. J'en
atteste l'exemple que vous avez sous les yeux, celui de vos
maîtres eux-mêmes. Suivez-les aux séances de notre Acadé·
mie lorraine, .qui, sachant le naturel ·accord de ces deux
mérites, n'a pas craint de les appeler en nombre dans son
sein. Stanislas Jui-même, en les. écoutant, applaudirait à des
choix qui répondent si bien à l'esprit de ses statuts. Était-ce
l'érudit interprète du Code civil et du Digeste, le grave doyen
du Droit, ou bien un fin lettré d'Académie que nous entendions naguère, lorsque, dans la dernière· fête de Stanislas,
nous suivions d'une oreille charmée l'histoire intérieure et
extérieure de la docte compagnie depuis un an, vaste et
multiple revue, où tant de noms, d'œuvres, de mérites divers,
étaient rappelés, honorés, jugés, avec une justesse de coup
d'œil, une impartialité courtoise, un sentiment des proportions
et .des nuances., .un atticisme aimable et sérieux qu'envieraient bien des littérateurs d'origine et d'état, et plus d'un critique de profession (1)? De tels exemples ont plus de poids
que tous
conseils.
Et vous, Messieurs les aspirants à la noble profession de
( 1) V.le Compte rendu de l'Académie ( t 873-7'!), par M.•Jalabert., secrétaire anrincl.
�D1SCOURS DU l{ËCTËtR.
17
médecin, vous croyez-vous quittes envers ces études que préconise encore une fois le recteur, et pensez-vous'n'àvoir plus,
désormais d'a,utres ·classiques à feuilleter que Bichat, C01·visart, Laennec et Dupuytren? Pour vous décider, vous aussi,
à réserver aux bonnes lettres une certaine i1art .de votre programme d'études personnelles, que de raisons tirées du caractère de votre état futur, que de convenances professîom:ielles
nous pourrions invoquer! Laissez-moi seulement vous rappeler ce que vos maîtres vousdisént souvent, quo si, dans bien
des cas, le médecin se reconnaît impuissant à guérir, il ne
doit jamais renoncer à soulager. Mais, tandis qu'il s'efforcera
de rendre plus supportables les souffrances du corps, resterat-il indifférent et muet devant celles de l'âme, dont il est également témoin? Non, et c'est son devoir aussi de chercher à
les adoucir, c'est sa mission d'être un consolateur. Et quel
est, je vous prie, celui qui remplira le mieux ce rôle difficile,
<!
dont le succès demande autant d'esprit et de tact que de
cœur, sinon le médecin à l'intelligence cultivée, à la parole
souple et sûre, qui, par des tours adroits, par les artifices délicats d'une rhétorique familière et bienfaisante, sait rassurer,
i·elever l'âme inquiète du malade, ou qui, par les ressources
_d'une conversation variée, au charme de laquelle les plus démorallsés cèdent en dépit d'eux-mêmes, sait le
l'enlever au sentiment do sa situation, et le laisse, au terme
de chaque visite, je l'ai pu voir souvent, récréé, diverti,
solé, autant qu'il peut l'être? Avouez, Messieurs 1 que le disciple exclusif de la science, qui, de bonne heure, aurait
négligé d'entretenir commerce avec les Muses, aurait peu de
chances d'obtenir de tels succès.
Laissez-moi vous dire encore, à l'honneur de ce culte des
lettres. que je crois inséparable de vos études: Vous qui, hors
du laboratoire et de l'amphithéâtre, aux prises avec la nature
vivante et souffrante, aurez sans cesse affaire, non pas au
corps.seulement, mais à ce« tout naturel (1) que forment l'âme
(!) llossnet, De la connaissance de Dieu et de soi:-m"ême, ch, m.
f'ACUl."l'hS,
�18
SÉANCE DE RENTRÉE,
et le corps par leur mystérieux assemblage »,·.comment,
dans bien des cas, pourrez-vous discerner les sources intimes
du mal que vous devez combattre, calculer vos chances de
succès, approprier aux besoins et aux périls les remèdes, si
vous n'êtes habiles à lire dans l'être moral du malade, dans
ce fonds d'humeurs, d'instincts, de passions, dont l'organisme
subit étroitement l'empire, et dont l'action se révèle partout
dans le jeu complexe de la vie? Et qui vous donnera cette
sagacité rapide d'investigation morale si nécessaire. à votre
profession? Vous viendra-t-elle par l'exercice de la profession
même, par la pratique des hommes, par l'observation attentive,
au lit des malades, des.naturels et des habitudes, comme des
tempéraments'? Oui, mais par une autre étude encore, auxiliaire indispensable et nécessaire flambeau de la première,
qu'un maître appelait jwJtcmcnt l'étude littéraire du cœur
humain. C'est cette
jeunes gens, ce sont des livres,
des livres immortels, relus et médités par vous, ou expliqués
devant vous, comme ils le s011t ici, par les plus habiles interprètes, c'est Montaigne, La Rochefoucauld, c'est La Bruyère,
c'est Pascal, c:est Bossuet, ce sont les leçons de ces pénétrants
et souvent amers observateurs ou de ces peintres vrais et
g·uides excellents de la vie humaine, qui, confirmées et commentées par vos expériences personnelles, vous donneront
enfin cette clairvoyance de diagnostic moral , sans laquelle
le diagnostic pathologique le plus exercé risque, en mainte
occasion, de tâtonner ou même de faire fausse route. A c(]tte
condition, et moyennant ce double apprentissage, l'âme et la
conscience du malade n'auront plus de mystères, ou elles en
garderont beaucoup moins pour le médecin, qui a besoin d'y
lire les causes originelles ou aggravantes des désordres qu'il
cherche à réparer, le principe éj.es rechutes qu'il redoute,. les
.
'
écueils du rée,·ime qu'il prescrit. On a remarqué souvent, et
j'ai pu moi-n:ême admirer plus d'une fois dans les entretiens
de praticiens éminents, qui étaient en même temps de trèssavants docteurs et de judicieux amateurs des lettres, une
�19
DISCOURS DU RECTEUR.
étendue d'expérience humaine, une intelligence familière
des penchants et des faiblesses de notre espèce, une connaissance enfin des hommes et de l'homme, positive et profonde,
à rendre jaloux plus d'un philosophe et d'un moraliste de
profession. Et je me suis dèmandé parfois comment il s'est
pu faire qu'un de ces livres d'anatomie morale, où le cœur humain est exploré fibre à fibre, un non veau recueil de Maximes,
un nouveau livre des Caractères, ne soit pas encore sorti des
mains d'un de ces maîtres dont je parle, arrivé à l'heure de
la complète renommée et à l'âge des féconds loisirs. C'est
que, hélaslles excellents médecins, j'en ai autour de moi, à
côté de moi, trop de preuves, n'arrivent jamais au loisir.
Une curiosité scientifique qui ne s'assouvit jamais, des études
professionnelles toujours reprises et approfondies, enfin les
obsessions d'une clientèle qui ne respecte aucun asile et ne
consent à aucun adieu, leur enlèvent tout répit jusqu'au dernier jour, et ils emportent avec eux tout
trésor de souvenirs, d'observations, de confidences sur l'homme, le monde, la
vie, qui, recueillis et condensés dans les pages d'un livre sur
les mœurs, eussent fait une œuvre originale et durable. Qui
sait, toutefois 1 si l'avenir ne réalisera pas le vœu 1 nullement
chimérique 1 dont l'expression vient de m'échâpper,, et si,
quelque jour, pour enrichir notte littérature à son déclin d'un
tardif et piquant chefcd'œuvre, n'apparaîtra pas, aux applaudissements de nos nevevx charmés, un type d'auteur nouveau,
un talent inédit et supérieur, un La Bruyère médecin?
un
1\Iais c'est à celui de l\fl\1. les doyens qui représente avec
tant d'autorîté les lettres dans cette enceinte, et qui, mieux
qùe personne, a le droit de parler pour elles, que je devrais
laisser le soin de plaider une telle cause et de former de tels
souhaits.
Il appartient plus particulièrement au recteur de dire aux
élèves cle cette Académie : Jeunes gens 1 c'est une heure
sérieuse que celle où s'ouvre elevant vous une nouvelle
�20
SÉANCE DE RENTRÉE.
année d'études, une de ces années de votl:e v:ie, precieuses
entre toutes, dont l'emploi, bien ou mal fait, doit être d'une
si grande conséquence pour votre avenir et pour celui de
notre ch pays. Les conseils auxquels prête un· tel moment
pourraient se ramener tous à ·quelques mots de l'antique
sagesse : «Fais ce que tu as entrepris •de faire. >> - « Sois ce ·
que tu es : >> .Age quod agis. Le nom de ce que vous êtes
aujourd'hui, ce nom d'étudiants, dont la légèrèiié française
semble avoir quelque peu alté:t:é la physionomie primitive,
portez-le de manière à l.ui rendre ou à lui laisser sa valeur
propre et son entière signification. Soyez de véritables Étudiants. Étudiez ·assidûment les leçons de vos maîtres et les
enseignements de vos livres, avec la docilité d'un
mo.
deste, mais avec cette attention virile d'un esprit déjà mûr,
qui sè rend compte de tout ce qu'il apprend. Étudiez-vous
vous-mêmes. Malgré le b1·uit que vous fait vot1·e Jeunesse,
prêtez l'oreille à votre propre cœur, écoutez de sang-froid
ce qu'il vous dit d'amollissant ou de sévère, et pesez l'un
et l'autre, de manière à faire le meilleur choix. Contre les
séductions des plaisirs vulgaires et les fascinations des joies
qui abaissent, faites-vous un rempart des voluptés austères,
mais si vives, du travail. Que vos efforts s'anii11ent du feu de
l'ambition, j'y consens, mais que votre ambition soit cette
ardeur de succès patiente et courageuse qui ne se dissimule
rien des difficultés de la vie et des nécessités sociales, et qui
se modère à l'école du respect. Travaillez, moins encore pour
réussir que pour mériter . .A,u lendemain d'un succès obtenu,
dans les rêves d'avenir qu'il excite, ne murmurez jamais
l'orgueilleuse parole que s'était donnée pour devise ce ministre d'une monarchie absolue, enflé de sa faveur et enivré
de sa puissance (1), mais que répètent trop volontiers, dans
notre inquiète société démocratique, en bas comme en haut,
les ambitio:r:s
par le spectacle de tant de changements: « Où ne monterai-je pas?>> Quo non ascendam? S'il
( l) .Fotquet, le surintendant.
�DISCOURS DU RECTEUR,
21
faut à votre vive jeunesse une devise fière et ard.ente comme
elle, ah! prenez plutôt celle qu'a popularisée, par le refrain
d'un chant célèbre, un poëte de la libre Amérique, et qui se
réduit au seul mot : Excelsior! plus haut, plus haut encore!
Oui, plus haut dans la recherche de la vérité, dans la science,
dans la lumière de l'esprit! Plus haut dans le devoir, dans
la vie morale et religieuse, dans tout ce qui console et raffermit la conscience de l'homme sur la terre ! Plus haut, plus
haut toujours! Excelsior 1
��
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Discours de M. Le Recteur
Subject
The topic of the resource
Discours du Recteur
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
JACQUINET, Paul
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
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Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/23602e6465f01692baf121dff34cd3f6.pdf
e004fc272e94ba46eb90e7b121cb0e4f
PDF Text
Text
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS, -
Pendant l'année qui vient de s'écouler, la Faculté de droit
a continué à remplir sà tâche laborieuse avec la régularité et
le zèle acèoutumés. Aucune perte d'inscription pour défaut
d'assiduité aux cours n'a été prononcée, et, suivant une tradition presqUe constante, la conduite de nos étudiants, tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'École, n'a donné lieu à
aucune mesure disciplinaire. Les observations paternelles
des professeurs et du doyen ont toujours été accueillies avec
déférence, des avertissements sérieux ont porté leurs fruits
pour le plus grand nombre, et, à la différence de l'an dernier,
une améll_oratïon a pu être constatée dans l'attention et dans
la tenue pendant les ·leçons. Si la moyenne de nos inscriptions trimestrielles est descendue de 180 à 130 (1) depuis la
guerre, par suite des causes permanentes ou temporaires que
nous avons déjà signalées, - amoindrissement du ressort
académique placé désormais sur la frontière, service militaire
obligatoire dont notre patriotisme nous interdit de nous
plaindre,- notre vitalité est demeurée hors de toute atteinte.
(1)
De
De
De
De
De
Inscriptions
capacité . .
1re année .
2e année.
3e année.
Doctorat ..
Novembre
1873
5
47
41
29
20
Janvier
1874
7
39
35
29
12
Avril
1874
Juillet
1874
4
4
46
38
28
17
41
37
30
13
Total.
20
173
151
111
62
Moyenne
par trimestre.
5
43
37
'Z7
1b
1
3
/,
/4
"1.
1
/2
133
125
517
129 '1.
Les études du Doctorat durant environ de deux ans et demi à trois ans, ce
sont 42 .aspirants au. Doctorat qui ont dû prendre et /15 qui ont pris effectivement des inscriptions ou subi des examens pendant l'année scolaire 1873-1874.
1!12
122
�24
SÉANCE DE RENTRÉE.
Il nous reste toujours des progrès à ·accomplir en ee qui
concerne les notes prises à l'Ecole, l'exactitude aux conférences (1), les rédactions et le travail de nos élèves en dehors
des cours; à ces divers points de vue, .nous n'en sommes pas
encore revenus au niveau des meilleures années. Les examens, qui nous donnent la mesure du temps consacré aux
études et de l'ardeur qu'y portent nos disciples, n'offrent.pas
une élévation notable du nombre des blanches, lequel ne dépasse guère le tiers d:es boules délivrées, ni une diminution
sensible du chiffre des rouges, toujours au-dessus de la moitié; le total seul des noires s'est un peu abaissé (2) et il n'y
a eu que 37 ajournements sur 224 épreuves (3), ce qui ramène à un sixième des candidats la proportion des refusés,
sans que la fermeté des examinateurs ait faibli.
La constance ne nous manquera pas pour susciter et sou( 1) Nombre des élèves inscrits aux conférences facultatives et rétribuées :
Conférences de 1re année . . . . . . . . . . . . . . . 1't
de 2e année . . . . . . . .
9
4 38
de 3e année . . . . . . . .
6
de Doctorat (ter examen). .
de Doctorat (2• examen) ..
(2)
Nuture des examens.
Examen de capacité . . . .
tre année : ter ex. de Baccalauréat .
ze année : 2e ex. de Baccalauréat. .
1er ex. de Licence • . .
3e année 2• ex. de Licence . . .
: Thèse de Licence . . .
qe 00
1er ex. de Doctorat
2• ex. de Doctorat.
' ,·'
6• années Thèse de Doctorat.
Blanches,
3i
38
32
5'2
61
5'2
33
:Jo
Noires.
18
11
83
95
89
100
56
61
17
9
Kature des examens.
Examen de cap,acité . . . .
1re année : 1er ex. de Baccalanréat.
2• année : 2• ex. de Baccalauréat
1er ex. de Licence . . . .
3• année 2• ex. de Licence. . . . .
Thèse de Licence . . . .
fte 5e 11er ex.,de Doctorat .
2• ex. de Doctorat. .
' '
6' années Thèse de Doctorat . .
135
156
\fi
11
132
18
8
7
170
125
120
50
45
))
))
948
88
521
(3)
Total.
Nombre d'examPns, Admissions. Ajournements.
5
31
25
4
40
32
30
28
22
10
14
8
9
9
224
187
45
39
33
7
3
6
3
10
2
37
�FACULTÉ DE DROIT.
25
tenir les efforts des étudiants en vue de meilleurs résultats;
nous voudrions surtout les voir viser plus haut et placer le
but bien au-dessus des examens et des grades. S'ils poursuivaient mollement leur carrière 1 ils ne pourraient tout au
moins s'autoriser de l'exemple de leurs maîtres, qui, depuis
les plus jeunes jusqu'aux plus anciens, consacrent toutes
leurs forces à leur œuvre, et, par un incessant labeur, essaient
de perfectionner leur enseignement et d'apporter leur pierre
à Pédifice scientifique que chaque génération transmet à celle
qui la suit (1 ). ·Nous ne nous lasserons pas de leur répéter
que les classes éclairées ont des obligations impérieuses à
remplir en des temps troublés comme les nôtres, et qu'après
nos désastres la stérilité volontaire de leurs facultés intellec·
tuelles et morales, qu'elle provienne de
paresse ou des
entraînements, est plus coupable que jamais. Les caractères
ne peuvent se retremper que sous une austère discipline, la
conscience ne s'élève et ne se fôrtifie que par la lutte; il
n'est pas de petits devoirs, et ce n'est pas à certains jours de
crise seulement, c'est à toutes les heures que doit se déployer
l'énergie virile d'une âme qui a le sentiment de son origine,
de sa mission et de sa destinée. _.Les leçons de l'épreuve ne
doivent pas être pàdues, et è' èst en les remettant sous
les yeux des générations nouvelles que nous concourrons à
(!) M. JALABER'r : Compte rendu des travaux de l'Académie de Stanislas pour:
l'année 1873-!874, lu dans la séance publiq"e du 28 mai 1871 (Mémoires de l'Académie, CXXJVc année, 4e série, t, VI', p. LXX à XCV},
M. DunOIS : Bibliographie juridique italienne, n° vr (Droit romain) (Revue critique, t. Ill, 10• et j[e livr. 187:H874, p. 705 à 718);- Extrait d'une traduction
de l'ou1Jrage italien de L)f. Carle sur la Faillite dans le Droit international privé
(Journal de Droit international privé, t. I, 1re livr., p. 17 à 23); - Traduction
avec notice de la. Loi italienne dL! 26 janvier 1873 supprimant les Facultés de théologie dans les Un.i·versités italienneB (Annuaire de Législation étrangère, t. Ill,
p. 293 à 297); - Traduction avec notice de la Loi autrichienne du 27 avril18i3
wr les Autorités univérsitaires (Annuaire de la Législation étrangère, t. III; p. 233
à 24'Z); - Notes sur divers arrêts dans le Hecueil de Sire.v, Devillenenve et
Caretto (année 1371, et notamment I, p. 241 ,, et Il, p. 233).
M. VILLEY : Notes sur divers arrêts dans le Hecueil de Sirey, Devilleneuve et
Carette (année 1874, et notamment II, p. 209 et suiv.).
M. ÜRTL!EB : Traductionaveo notes des Lois autrichiennes du 23 mai 1873 sur la
composition des listes du jury et sur la S!!Bpension temporaire du jury (Annuaire de
Législation étrangère, t. III, p. 217 à 255).
�26
SÉANCE. DE RENTRÉE.
ce relèvement, objet des désirs
de tous les bons
citoyens.
Si désormais nbs élèves ont servi ou doivent servir comme
volontaires dans l'armée, qu'ils apportent l'École les qualités du soldat, J'activité, la constance, l'ardeur à s'instruire,
le respect de la règle, le sentiment du devoir et même l'esprit de corps qûi, dans son développement légitime, est une
force et une sauvegarde. La Faculté doit être pour eux ce
qu'a été ou ce que sera le régiment, non pas au point. de vuè
de l'obéissance réglementairè, mais à <ielui de l'honneur du
drapeau, qu'il s'agit pour tous de ·maintenir et de défendre
dans une étroite 'lilolidarité.
Il est aussi chez nou11 un ordre du jour auquel nous portons
les noms de ceux qui se sont distingués parmi leurs camarades;· c'est dans cette solennité annuelle que nous rappelons
les éloges décernés à la suite des examens, et que nous proclamons les prix et les mentions honorables obtenus dans
les concours particuliers ou généraux.
Ont mérité l'éloge cette année :
Poür le premier examen de baecalauréat : MM. Binet,
Chré#en, Gerbaut;
Pour le premier examen de licence : MM. Chavegrin, Jacquey, Somme1·;
Pour le deuxième examen de· licence : MlVI. Chave9rin et
Jacquey3
Pour l'acte public de licence :M. Job et M. Jacquey, dont
la thèse a été déposée à 1!1' bibliothèque de la Faculté, par
décision dujury d'examen;
Pour le premier examen de doctorat : MM. Blum, Jény,
Larcher;
Pour le deuxième examen de doct01;at : MM. Flurer et
Variot;
Pour la
de doctorat : MM • .Ambroise, Paul Lombard,
May, Sarrut.
Uneplace à part dans ce tableau d'honneur appartient à
a
�FACULTÉ DE DROIT.
27
un de nos . licenciés, M. J acquey, dont toutes les épreuves,
cette année comme les précédentes, ont été
avec
éloge (1); et une autre hors ligne doit être réservée à un de
nos docteurs, M. Panl Lombard, qui, dans tous ses examens
et actes publics, a mérité la même distinction. De tels
exemples ne sont pas sans précédents dans notre École, et
cette série non interrompue de succès venant couronner un
travail intelligent dirigé par une volonté persévérante est bien
faite pour exciter l'émulation de ceux qui entrent dans la
carrière.
Je dois laisser à l'un de nos excellents agrégés, M. Villey,
chargé du rapport sur les concour;; de la Faculté, le soin
d'apprécier les travaux de ceux de nos élèves qui ont obtenu
des prix ou des mentions honorables. Mais c.'est avec .une
satisfaction bien naturelle qu'appelé cette fois aux fonctions
de juge du concours général ouvert entre toutes les Facultés
de droit, je rends. témoignage de la valeur de la composition
de M. Beauchet) élève de troisième année et l'un de nos lauréats, sur la natu1·e du droit du prenettr en matière de louage
d'immeubles. Les menibres du jury ont été frappés de la richesse des développements contenus dans cette dissertation
. improvisée en six heures et n'ont pas hésité à lui décerner
le second prix.
Les études de doctorat, que poursuivent les lauréats de nos
concours et qui réunissent nos meilleurs élèves, se sont maintenues à la hauteur à laquelle elles ont été portées depuis
l'institution permanente des
spéciaux. Nous n'avons
pas compté moins de 45 aspirants, et les différentes épreuves
subies par eux se sont élevées à 43,ehiffre qui n'avait jamais
été atteint. Le nombre des ajournements, un peu inférieur à
·celui de l'an dernier, a été de 10 sur 24 premiers examens,
(!) Sur 21 boules délivrées à la suite des cinq épreuves de licence, ont obtenu :
M. Jacquey, z(
- J\f. Chavegrin, 20 blanches; - M. Job, 17 blanches;
- M. Beauchèt, 16 blanches; -1f. Houillon, 15 blanches; - M. Gustave Lom-.
bard, 14 blanches; - MM. Gardeil et Afeinsohn, 1 Z blanches; - MM. Schœll et
Émile Thomas, 11 blanches.
�28
SÉANCE DE RENTRÉE,
do 2 sur 10 seconds examens. Nous arrêtons ainsi dès le
débu:t les élèves. qui, ayant fait dé médiocres études de
licence, veulènt prendre le grade de docteur en vue de la·
magistrature; il faut qu'ils renoncent à leurs visées ou qu'ils
se décident à donrier des gages sérieux de travail et d'ap·
titùde.
Neuf candidats ont présenté à la Faculté des thèses de
doctorat, ce sont .MM. Paul Lombard, May, Ambroise, Kœuffling (1), Drappier (2), Chenest (3), Lepezel (4), Sa1·rut,
Pierronnet (5). Leurs travaux étaient trop sérieux, leur soutenanèe était, en général, trop satisfail:,;;.nte pour que la
cuité ne. les déclarât pas dignes du grade de docteur. Nous
ne pouvons analyser ici des dissertations de cette importance,
maîs·nous devons une mention particulière à celles qui ont
mérité à leurs àutours une distinction exceptionnelle.
M. Paul LOMBARD a traité, en droit romain, de l'action
communi dividundo, et, en droit
des engagements des
sociétés civiles et comme-rciales envm·s les tie1·s. Nous étions en
droit d'attendre beaucoup de lui, il a réalisé· toutes nos espérances. Ses deux thèses attestent une étendue de connaissances, un.e vigueur de conception, une sûreté de jugement,
une fermeté de déduction qu'il est rare de rencontl;er à ·ce
degré dans des œuvres de ce genre. Une méthode rigoureuse,
rirre concision qui ne nuit presque jamais à la clarté, en sont
les caractères distinctifs. Dans la soutenance, l'une des plus
solides et des plus brillantes dont nous ayons conservé le
souvenir, le candidat a montré une précision de pensée, mie
netteté de parole, une pleine possession de lui-même qui ont
enlevé tous les suffrages.
(1) De la Querela inofficiosi test.amenti, - De la Quotité disponible entre époux.
(z) De l'Occupation en Droit romain, -·nu droit de chasse en Droit français.
(3) Du Juste Titre dans la tradition et dans l'usucapion, - De le! Prescription de
l'action pub tique et de l'action civile en D;·oit français.
(4) De la Condictio indebiti,
Du droit de ret au·r légal de l'ascendant donateur
d'ap1•ès le Droit romain, l'ancien Droit français et l'art. 71i du Code civil.
(5) Des divers Bffnéfiees accordés aux cautions en Droit romain et en Drqi\
français.
�FACULTÉ DE DROIT.
29
M. Gaston MAY a résumé dans sa thèsè romaine, avec une
érudition de bon aloi et une sagacité remarquable, tout ce
qui peut être dit de plus certain sur les argentarii et les opérations de banqne à Rome. Sa thèse française constitue une
monographie dtt compte courant et des ouvertures de créd1:t;
pour élucider cette matière d'un si grand intérêt pratique,
dans laquelle le législateur a laissé beaucoup à faire à la
doctrine et à la jurisprudence, il fallait un esprit sûr, nourri
des principes et familier avec les usages de la banque et du
commerce. M. May n'a pas été au-dessous de sa tâche, il a
produit une œuvre personnelle dont toutes les parties sont
fortement coordonnées, dont la forme est excellente, et qui
sera consultée avec fruit par les jurisconsultes autant que par
les praticiens. La fermeté avec laquelle le candidat a soutenu
ses propositions, les ressources de sa dialectique ont été vivement appréciées.
M. ÊmileAMBROISE avait choisi un sujet difficile quoique
souvent traité, les voies possessoires en droit romain et en droit
français. Dans une étude sérieuse et approfondie, il a exposé
les doctrines fondamentales et discuté toutes les graves questions qui se rattachent à cette matière, montrant la solidité
de son esprit clans l'enchaînement des principes et la poursuite de leurs applications, faisant preuve de pénétration et
de sens juridique dans l'interprétation des textes, s'exprimant
enfin dans le style le plus correct. Dans l'argumentation; il
a soutenu ses conclusions avec une vigueur incisive, servie
par une parole sobre et sûre, qui.ne peut manquer de lui assigner une place distinguée au barreau.
M. Louis SARRUT a exposé avec largeur et précision clans
sa thèse romaine les caractères, les conditions et les effets de
la novation, et a développé d'une manière
et intéressante une doctrine nouvelle professée par de savants romanistes. Sa thèse française a été consacrée au transpOTt des
marchand1:ses pa1· chemins de fer; elle constitue un traité spécial, un vrai livre sur une matière qui, jusqu'ici, n'avait pas
�30
SÉàNCE DE RENTRÉE.
été embrassée dans son. ensemble. La législation, les règle.
ments ·administratifs, la jurisprudence, analysés avec un soin
scrupuleux, ont été exposés avec méthode; l'abondance des
matériaux ne nuit point à la clarté, la théorie et la pratique
s'unissent de là manière la plus heureuse. Pour défendre-des
solutions qui, dans· un sujet aussi ardu, ne pouvaient manquer_
de prêter à la controverse, le candidat a montré une facilité
d'élocution et une force de raisonnement qui sont d'un bon
augure pour los c.auses dont il sera chargé.
Deux de nos docteurs de cette année, MM. P Lombard et
]}fay, ont obtenu une dispense d'âge pour prendre part au
concours d'agrégation (1); ils y ont retrouvé leur confrère
ct ami :M:. Ga1·nier1 qui s'était signalé si honorablement l'an
dernier parmi les candidats admis aux épreuves définitives.
Cette fois encore, sur trois concurrents, la Faculté a eu le
bonheur· de compter deux élus, .!YI. P. Lombctrd et M. Gar•
nier (2); en même temps, la vocation de M. May pour l'enseignement a été reconnue, il a reçu les plus précieux encouragements, et nous avons l'espoir qu'un prochain succès
couronnera ses efforts. M. Paul LOMBARD nous appartenait
déjà à bien des titres,nous avons eu la satisfaction de le voir
attacher à une Faculté au sein de laquelle, devenu le collègue de maîtres qui sont tous pour lui des amis, il aspire à
niarcher sur les traces du plus heureux et du plus digne des
pères (3). Il est de ceux qui n'ont qu'à se montrer fidèles à
eux-mêmes : aussi sa collaboration est-elle pour nous une
force ct ùne sécurité. Un jour, qui n'est pas éloigné peut-être,
nous aurons la douceur de nous adjoindre ]}f. GARNIER, auquel nous unissent les liens les plus étroits d'estime et d'affection (4).
(l) Ouvert à
le ter mars 1874.
('L) Par arrêté ministériel <ln l2 mai l87l, 1'ench1 à la suite cln concours,
iliM. P-aul Lombard et Garnier ont été institués agrégés des Facultés de Droit.
(3) Par arrè'té ministériel elu ter juin 187'!, M. Paul Lomba>Yl a été attaché à
la Faculté éle Droit de Nancy.
(4) Par arrêté ministériel du ter juin 187'!, :VI. Jules Garnier· a été attaché à la
Faculté tle Droit de Rennes.
�FACULTÉ DE DROIT.
31
Par la nomination de M. P. Lombard, la Faculté s'est
trouvée en possession de deux agrégés non chargés de cours,.
appelés comme leurs collègues à diriger les conférences et à
nous assister aux examens. Des suppléances tèmporaires, des
leçons complém,entaires de Code civil pour les élèves de
troisième année, déjà ouvertes l'an dernier avec succès par
M. Ortlieb, leur donneront de fréquentes occasions d'enseigner à côté de leurs anciens et de déployer les qualités qui
les recommandent à l'estime publique.
C'est au momeil.t où notre personnel venait d'être complété
et où nous étions pourvus de tous les moyens d'enseignement,
qu'expirait le traité conclu en 1864 entre l'État et la Ville de
Nancy. L'expérience était faite à la fin de cette période décennale, on pouvait prédire que l'État prendrait à sa charge
une institution dont la vitalité et la nécessité lui étaient
également démontrées; c'est ce qui a eu lieu par décret
du 25 septembre dernier. Dorénavant la Faculté, comme
ses sœurs aînées dont le rétablissement remonte à près de
soixante et dix ans, fait partie d'une manière définitive de
l'ensemble des établissements nationaux d'instruction supérieure et son existence n'est plus, en droit strict tout au
,moins, subordonnée au renouvellement d'une convention.
Avons-nou'S besoin de dire que ce dernier point ne nous a
jamais causé aucune appréhension? Les lumières et le patriotisme de la Ville nous auraient garanti au besoin une
durée indéfinie. Quoi qu'il en soit, à un régime d'exception
auquel nous avons dû de naître
de grandir,succède un
état normal. Nancy aura l'insigne honneur, bien digne d"une
cité où la décentralisation a compté de si éloquents interprètes, d'avoir eu foi en elle-même, de n'avoir reculé devant
aucun sacrifice pour recouvrer sa Faculté de Droit, et d'avoir
montré ce que pouvait une volonté persévérante soutenue
par le sentiment profond de sa vocation et de ses destinées.
C'est Nancy qui a 'ouvert la voie suivie depuis par Douai et
et aujourd'hui encore, par une de ces résolutions
�32
SÉANCE DE RENTRÉE.
généreuses qui justifient cette parole caractéristique que je
citais naguère : << Ce que la Lormine entrep1·end elle sait le
« pou1·suim·e- et l'achever », les représentants du grand centre
littéraire et scientifique de l'Est ont assuré pendant une nouvelle période l'existence de cette École d(ëls hautes études de
droit fondée chez nous en 1867. Ce que les nécessités budgétaires empêchent momentanément
d'organiser pour
toutes les .Facultés, je veuxdire un enseignement complet
de doctorat, Nancy a voulu le maintenir dans notre Académie. Bien plus, aux trois cours de Droit des gens, d'Histoire
du droit, de
coutumier, au cours d'Économie politique,
portés désormais au budget municipal, le Conseil de la cité,
renouvelant un vœu émis en 1866, a demandé qu'il fût
joint un cours de Droit civil approfondi dans ses q·apports
av3c l'enregistrement (1). Ce nouvel enseignement va s'ouvrir dans quelques jours, quand M. le Ministre aura, sur
la présentation du Conseil académique, désigné celui de nos
titulaires qui doit y être appelé.
C'est ainsi que, grâce à l'initiative de la Ville, au concours
de l'État, à l'appui de tous, la Faculté de Droit, avec ses neuf
chaires, son cours de
ses cinq enseignements corn- /
plémentaires, ses cinq conférences de licence et de doctorat,
sans parler de celle d'agrégation, entre dans une seconde
période de son existence. Dans les dix ans qui viennent- de
s'écouler, elle a fondé de sérieuses et fortes traditions de discipline et d'ensèignement; - elle s'est accrue successivement de deux chaires, de cinq cours de doctorat ou d'économie politique, de trois places d'agrégés; --elle a compté 917
étudiants, - reçu 6,033 inscriptions,- procédé à 2,205 examens,- admis 277 licenciés,- cctnféré le grade de docteur
à 37 candidats. Trois de ses élèves ont eu des mentions hodans les concours généraux, deuœ ont remporté des
seconds prix, douze sont déjà entrés. dans la magistrature,
(!) Délibération du Conseil municipal de Nancy en date du JO août 187\, visée
dans le décret du 2o septembre 1871.
�33
FACULTÉ DE DROIT.
cinq sont sortis vainqueurs des luttes de l'agrégation, et
quatre fois elle s'est recrutée parmi ses disciples.
De tels résultats, auxquels tous les membres de la Faculté
sans exception et nos meilleurs étudiants_ ont largement con- tribué, semblent bien faits pour inspirer quelque confiance
dans l'avenir. Mais ce qui domine chez nous, c'est d'abord
une gratitude profonde à l'occasion des forces qui nous ont
été communiquées pour l'accomplissement de notre mission,
c'est ensuite une sollicitude incessante pour l'œuvre à laquelle nous avons consacré la meilleure partie de notre vie,
c'est enfin· une appréhension constante de rester
d'une tâche qui va grandissant tous les jours. Rien
fait, tant qu'il reste quelque chose à faire et,
nous savons que si les uns plantent, si les autres àrrosent; ' ·....... \
'":::;:.;>'
c'est Dieu seul qui donne l'accroissement.
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté de droit
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
JALABERT, Philippe
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Rights
Information about rights held in and over the resource
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Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/2c6d1746b32c93e387ea3ea4db7bfbf2.pdf
0e04c30e15e4ef95c7eab50e81de4aeb
PDF Text
Text
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE.
MoNSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté de médecine a ouvert ses amphithéâtres et ses
laboratoires au mois de novembre 1873, à l'époque fixée par
le programme officiel, et a continué de fonctionner, pendant
l'année scolaire 1873-18741 dans les locaux provisoires qui
lui avaient été assignés. Dans le courant de l'année, des
améliorations ont cependant été introduites dans différents
services, n_otamment dans celui de la chimie physiologique,
dans celui des dissections anatomiques et dans les cliniques.
L'autorité supérieure nous a secondés en approuvant nos
propositions et en allouant les fonds nécessaires aux agran.dissements demandés et aux modifications que no;s avons
jugé devoir et pouvoir être introduites dans notre organisation provisoire. Nous désirons faire remonter à qui de droit
nos sentiments de gratitude.
Les membres de notre corps enseignant ont tous rempli
leur tâche avec conscie.nce et avec la supériorité que leur
reconnaît le monde médical; les fonctionnaires de la Faculté
ont rivalisé de zèle pour venir en aide à ceux qui sont
chargés de dispenser l'instruction et de soutenir la réputation
de notre corps. Les élèves ont été plus assidus que l'année
dernière; ils ont mieux compris la nécessité de suivre
exactement les cours qui sont ouverts pour eux et les leçons
qu'on leur
La juste sévérité déployée dans les
examens leur a d'ailleurs fait comprendre qu'il faut étudier
et savoir pour satisfaire aux exigences des examinateurs, et
�36
.SÉaNCE DE RENTRÉE.
que ce n'est qu'en fréqùentant assidûment leurs leçons qu'on
peut y parvenir.
.
.
PERSONNEL DES ÉTUDIANT.S.
Dans l'année scolaire i873-1874, le nombre des étudiants
en cours d'inscription a été de 145, ainsi répartis : 1re année, 51; 2e, 44; 3e, 39; et 4e, 11. Si à ce chiffre on ajoute
45 élèves en cours d'examens et 26 auditeurs bénévoles, on
trouve què le nombre total des étudiants s'est élevé à 216,
soit 31 de plus que l'année dernière. Parmi ces élèves figurent 23 enrôlés au service de santé militaire et 7 aspirants
au titre d'officier de santé.
Il est bon de faire remarquer que la plupart des auditeurs
bénévoles sont des élèves qui font des études en vue du doctorat, mais dont la situation scolaire n'est pas régulière, soit
parce qu'ils ne sont pas pourvus du baccalauréat ès sciences,
soit parce qu'ils n'ont pas subi en temps opportun leur examen de fin d'année, ou qu'ils y ont échoué. C'est ainsi qu'un
huitième de nos élèves a été arrêté dàns ses études, soit parce
qu'ils n'étaient pas basheliers ès sciences avant la troisième
inscription, soit parce qu'ils n'avaient pas satisfait à l'examen de fin d'année. Nouvelle preuve que le baccalauréat ès
sciences devrait être exigé avant la première inscriptipn, et
que le défaut de cette mesure fait du tort à la .solidité des
études médicales .
. Le nombre des
s'est élevé à 629, dont 582
pour le doctorat; celui des examens de fin d'année a été dé
170; un tiers des examinés a été trouvé faible, et un huitième
des candidats a été ajourné. ·
On aura remarqué le chi:ffi:e extrêmement faible des
élèves de 4e année. Cela tient
ce que tous nos élèves de
4e année qui ont obtenu des places à l'École de santé militaire de
ont dû quitter immédiatementla Faculté pour
1\erminer leurs études à celle de Paris. 1\Ia]gré cela, les
a
�FACULTÉ DE MÉDECINE,
37
examens de fin d'études se sont élevés au -double du nombre
de ceux de l'année dernière.
Les notes se sont réparties de la manière suivante :
No 1, extJ·êmernent satisfait, 2; ...:._ n° 2, très-satisfait, 6; no 3, bien satisfait, 19; --'- n° 4, satisfm't, 19; - n" 5, passable, 23; 6, ajournés, 15.
Il y a donc plus d'un tiers de notes des deux dernières
catégories, et près d'un sixième d'ajournements.
Le plus grand nombre d'ajournements ont été prononcés
au 1er examen, celui d'anatomie et de physiologie (6). C'est
qu'on ne saurait être trop sévère pour ceux des candidats
qui ignorent les bases de la médecine. C'est ensuite le
36 examen qui en a donné le plus, celui d'histoire naturelle,
de physique et de chimie appliquées à la médecine (4). Le
26 , le 4 6 et le 5 6 n'ont donné lieu en tout qu'à 5 ajournements.
Neuf thèses ont été soutenues publiquement du 22 no1
vembre 1873 au 11 août 1874. C'est peu, c'est encore un
résultat de la mesure désastreuse qui enlève aux Facultés de
province un grand nombre de leurs élèves de 4 8 année. Mais
si le nombre des thèses a été peu considérable, leur qualité a
été généralement très-bonne; aussi huit ont obtenu les trois
-premiers numéros, extrêmement satisfait, très-satisfait, bien
satisfait; une seule a été reçue avec la note satisfait.
Une commission spéciale existe au sein de la Faculté pour
examiner la valeur relative de ces travaux. Un rapport
détaillé en a été fait, et bientôt on entendra proclamer l'auteur de la thèse couronnée.
Il y a eu trois réceptions d'officiers de santé et trente-cinq
de sages-femmes, dont trente-quatre de seconde classe et une
seule de première.
n°
CONCOURS ENTRE ÉTUDIANTS.
Quoique les pri'x de fin d'année que peuvent obtenir les
étudiants de la Faculté · soient d'une valeur relativement
�38
SÉANCE DE RENTRÉE.
considérable," ils ont été peu disputés. Il est à regretter en
outre que les concurrents qui se sont fait. inscrire aient été
trop peu préparés à une pareille lutte.
Pour le prix de l"" année (chimie, physique et histoire
naturelle) il n'y a eu que quatre concurrents; pour celui de
2" année (anatomie et physiologie), 14; pour celui de
3" année (médecine), 13; et pour celui de 4e année, un seul.
En 1re et en 3" année, les jurys chargés d'apprécier la
valeur des épreuves, ont proposé de décerner un prix et
une
honoràble, mais la faiblesse de l'ensemble des·
épreuves de 2" année et les réponses orales trop insuffisantes
en 4", n'ont pas permis aux jurys d'accorder des récompenses.
Ce résultat des concours pour les prix fait peine, car
outre l'honneur de la victoire, outre l'avantage matériel qu'en
retire celui qui l'a remportée, il n'est pas de meilleur moyen
de s'instruire et de se préparer à passer de bons examens,
que de prendre part à ces luttes scientifiques. En même
temps qu'elles obligent à apprenru_.e, elles font réfléchir,
et donnent une assurance qui dispose les examinateurs en
faveur des candidats.
Le prix dit de l'internat, fondé par feu le docteur Bénit, a
été disputé par deux candidats seulement. Le jury a déclaré,
dans son procès-verbal, être très-satisfait de ce concours, et a
proposé d'accorder le prix de 250 francs.
On ne saurait donc trop insister sur la recommandation
de concourir pour les prix; tous les élèves devraient, à la fin
de leur année d'études, se présenter dans la lice; si tous
ne peuvent pas être couronnés, on peut promettre à tous une
satisfaction intérieure, fruit d'un devoir accompli.
CONCOURS POUR DES FONCTIONS RÉTRIBUÉES.
L'empl'oi d'aide d'anatomie normale, laissé vacant par
M. Rouyer, nommé aide d'anatomie pathologique, a été mis
�FACULTÉ DE MÉDEC1NE.
39
au concours, lè 5 janvier de la présente année. Il a été obtenu
par lVI. Pierron, élève de seconde année.
Un concours a eu lieu, le 15 décembre 1873, pour une
place d'interne des hôpitaux. L'unique candidat qui s'est
présenté, lVI. Hussenet, a été jugé apte à la remplir. Nous
faisons remarquer que les fonctions d'internes des hôpitaux
sont rétribuées par la Commission administrative des hospices, qui, dès lors, a le droit de nomination; mais cette
mission a délégué le choix des candidats à la Faculté de
médecine, auprès de laquelle les internes remplissent les
mêmes fonctionsque les aides de clinique, qui sont, eux, à
la nomination du Ministre de l'instruction publique.
COURS THÉORIQUES.
Tous les cours qui avaient été annoncés par le programmeaffiche ont èu lieu et ont été suivis avec plus ou moins
d'exactitude et de zèle.
La fréquentation assidue d'un cours théorique dépend
d'abord de la nature du cours ou des matières qui .doivent y
être exposées, ensuite de.s qualités du professeur. Les leçons
. avec démonstrations ont toujours plus de succès que celles
qui sont simplement orales. Il est aussi des cours qui ont plus
d'attrait que d'autres pour l'élève, qui doit les .fréquenter définitivement tous. Or, le professeur ne pouvant pas choisir son
sujet, mais devant exposer celui qui lui est dévolu et qui a été
l'objet de ses méditations particulières, doit chercher tous les
moyens de le rendre intéressant pour ceux auxquels il s'a.,
dresse. La méthode et la clarté de l'exposition sont les deux
qualités principales d'une bonne leçon, qui peut, en outre, être
rendue attrayante par la précision et le charme de la diction.
Les matières des cours théoriques sont généralement si
vastes qu'il est impossible de les exposer dans un semestre et
même dans deux', en ne consacrant à leur développement
que deux ou trois heures par semaine. D'un autre côté, les
�40
SÉANCE DE RENTRÉE.
cours à suivre par l'élève sont si nombreux qu'on ne peut
pas les entretenir plus souvent du même sujet.
C'est un grand écueil à éviter de ne donner qu'une ins. truction incomplète à l'étudiant qui doit en quelques années
s'approprier des connaissances aussi vastes que celles des
sciences médicales d'aujourd'hui. Les Facultés devràient
peut- être devenir des écoles supérieures, et n'admettre
que ·des élèves qui ont ·fait des études médicales. préparatoires.
En attendant, nos collègues ont .tous cherché à donner une
instruction théorique, aussi complète que possible, à leurs
auditeurs.
Les cours confiés à MM. les adjoints sont destinés à compléter l'enseignement que les titulaires dispensent.
CLINIQUES.
Les changements que nous avons annoncés dans notre
rapport de l'année dernière ont eu lieu. Les malades de la
catégorie de la chirurgie ont été transférés à Saint-Léon, et
l'hôpital Saint-Charles est resté u!liquement consacré aux;
maladies internes et aux maladies des yeux.
Cet arrangement a permis d'établir à l'hôpital Saint-Charles
deux services de maladies internes, deux cliniques, chacune
de 40 lits, qui sont presque constamment occupés. Les deux
professeurs visitent journellement leurs malades, mais alternent quant aux conférences cliniques.
Le nombre des malades reçus et traités dans le courant
de l'année scolaire 1873-187 4 a été de 619, dont 325 hommes
et 294 femmes.
Les consultations ont eu lieu comme par le passé et ont
été très-nombreuses.
La cliniqtte ophthalmologique a obtenu· quelques agrandissements,'mais insuffisants encore pour un service aussi important. Le nombre des malades qui y ont été traités s'est élevé
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
41
à 72. Les consultations ont atteint le chiffre de 2$9; nombre
plus que double de celui de l'année précédente; 44 opérations ont été pratiquées sur les yeux. Le directeur de cette
éli nique (M. Monoyer) · dit, dans le rapport qu'il nous a
adressé, qu'une mesure qui contribuerait à accroître notablement le nombre des consultants, serait de l'autoriser à
délivrer aux indigents des prescriptions jouissant de la même
réduction de prix que celles qui sont délivrées par les médecins du bureau de bienfaisance de la ville.
L'hôpital Saint-Léon· renferme aujourd'hui 72 lits dans
quatre salles, deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Les salles d'hommes ont 22 Îits, celles des femmes 14. Les
deux professeurs de clinique chirurgicale ont été en fonction
toute l'année; ils n'ont alterné que pour les jours de clinique.555 inalades ont été admis à Saint-Léon dans l'année 1873 et 1874; 459 hommes et 96 femmes. Des opérations
importantes y ont été pratiquées, et le nombre des consultations a été considérable.
La clinique obstétricale et gynécologique a fonctionné
dans le nouveau bâtiment de l'hôpital départemental. L'heureuse distribution des locaux, l'absence d'encombrement,
une bonne aération, ont eu l'influence la plus salutaire sur
la catégorie des personnes qui y cherchent un refuge. Les
maladies dites puerpérales ont été infiniment plus rares que
dans l'ancien local défectueux sous tous les rapports, et
surtout moins meurtrières.
135 personnes ont été admisès.dans le courant de l'année;
parmi elles se trouvaient un certain nombre de malades qui
y sont venues pour subir des opérations diverses.
Le personnel de cette clinique a été complété par la nomination définitive d'une sage-femme en chef, M11 e Jaeckell,
qui était depuis de longues années attachée à l'École départementale des sages-femmes.
Nous croyons
réalisé dans cette clinique les avantages que l'on recherche surtout aujourd'hui dans un asile
�42
SÉANCE DE RENTRÉE.
de femmes enceintes, dans le but de leur donner le plus de
sécurité possible.
Les autres cliniques spéciales o:ht eu lieu conformément
au programme officiel; il est à regretter qu'elles ne soient
pas plus fréquentées. Cela tient sans doute à l'éloignement
des hôpitaux où elles se font.
Nous n'l!,vons toujours pas pu obtenir de clinique de maladies· des enfants ; par contre, l'administration de Maréville
nous fait espérer, pour l'été prochain, des leçons cliniques sur
les maladies mentales.
Dans notre dernier- rapport, nous avons parlé d'un plan
d'hôpital général des cliniques qui était à l'étude. Ce plan a
dû être abandonné par la Commission administrative qui
l'avait cependant approuvé. Aujourd'hui, il est question
d'agrandir et d'assainir l'hôpital Saint-Charles, ainsi quele
nouvel hôpital Saint-Léon, qui, primitivement, ne devait être
que provisoire. Espérons que ce projet, qui est approuvé et
par la Commission administrative des hospices et par le chef
de la municipalité, sera mis à exécution, et donnera, dans une
certaine mesure, satisfaction à nos vœux, qui sont fondés sur
les nécessités de notre enseignement pratique.
·LABORATOIRES.
Nous possédons aujourd'hui des laboratoires de physique,
de chimie physiologique et pathologique, de physiologie,
d'anatomie et de physiologie pathologique et de clinique, où
les élèves sont admis, à tour de rôle, à jouir d'une instruction pratique autrefois presque entièrement négligée.
La Faculté de médecine de Strasbourg a eu l'honneur de
l'initiative dans l'installation d'exercices pratiques de physique. Le professeur (M. Rameaux) les a rétablis à Nancy,
aussitôt qu'îl a eu surmonté les difficultés qui naissent d'une
installation provisoire.
Le laboratoire de chimie physiologique, créé par M. Ritter;
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
43
a eu un grand succès parmi les élèves: 44 d'entre eux
s'étaient inscrits pour en suivre les exercices au'
ment de l'année. Le professeur se loue du zèle de ses élèves,
qui ne s'est pas ralenti, dit-il, un seul instant Les objets des
manipulations étaient la chimie analytique; la chimie pharmaceutique, la chimie hygiénique, la chimie volumétrique
et la chimie biologique.
·
Dix élèves seulement se sont fait inscrire pour les conférences pratiques de physiologie, et ont suivi assidûment les
exercices. Tout ce qui a rapport à l'exercice régulier des
fonctions du corps a été passé en revue. De nombreux instruments, plus ingénieux les uns que les autres, ont été
employés; la vivisection a été pratiquée dans la vue de démontrer une foule de phénomènes de la vie ; le professeur
(M. Beaun'is) exprime l'espoir que d'ici à quelques années ces
exercices entreront dans le programme des études médicaJes.
Les exercices du laboratoire d'anatomie et de physiologie
pathologique ont principalement porté sur l'action de la bile
et de ses principes dans l'organisme; sur l'action des principaux sels ammoniacaux introduits à différentes doses dans
l'économie; sur les accidents qu'amène l'introduction du
chloral dans le sang; sur les effets des injections infinitésimales du sang putride et septique, etc. Le professeur
(M. Feltz) se loue beaucoup du zèle des élèves qui ont suivi
ses :travaux, et surtout de son aide (M. Rouyer), qui l'a
secondé avec exactitude et intelligence.
La loi du 5 août dernier a définitivement mis à notre disposition, pour l'année 1875, le crédit de 3,000 francs, applicable aux dépenses annuelles du laboratoire des cliniques.
Cette allocation, qui a été votée par l'Assemblée nationale,
développera de plus en plus ce service important.
TRAVAUX ANATOMIQUES.
Nous avons dit et répété que l'anatomie est la base des
études médicales, et que l'étude de l'anatomie doit être fav9-
�44
SÉANCE DE RENTRÉE,
risée par tous les moyens
Pour
il faut surtout
beaucoup de cadavres. En 1872 èt 1873 nous avions à notre
disposition 100 corps morts, pendant l'année qui vient de
s'écouler nous en avons· eu 25 de plus. Ce n'est pas encore
assez, il en faudrait, avons-nous dit l'année dernière, 300.
Aussitôt .que -le nouvel. amphithéâtre sera mis à notre dispo'sition, nous nous occuperons des voies et moyens d'obtenir
ce chiffre. Mais où il y a eu progrès, c'est dans la manière
d'en user. Sous ce rapport, l'amélioration a été notable; on
est parvenu à faire comprendre aux élèves le prix que l'on ·
doit attacher à profiter de toutes les circonstances favorables,
à ménager les pièces qui leur sont livrées par les chefs d'amphithéâtre, et à apprendre à les conserver le plus longtemps
Lé chef des travaux anatomiques, M. le docteur Bouchard,
agrégé près la Faculté, et qui s'est livré à l'étude et à l'enseignement de l'anatomie avec le plus grand succès, a dil·igé
cette année ces travaux, et c'est à lui que nous devons en
grande partie les résultats obtenus; malheureusement, M. Bouchard a dû quitter ces fonctions importantes, parce qu'il a été
obligé d'opter entre sa position militaire, où il a déjà rendu /
de longs services, et ses fonctions universitairef).
Un concours a été immédiatement ouvert pour son remplacement; ce concours est commencé et va se terminer un de
ces jours. Il nous donnera, nous l'espérons du moins, un
successeur digne du titulaire que nous avons perdu.
BIBLIOTHÈQUE.
A la fin de l'exercice 1873-1874, le nombre des volumes
qui, en 1873, était d'environ 5,000, s'était élevé à 7,GOO; il
avait donc augmenté de 2,600 (1). Ce nombre s'est accru
encore de plus de 2,000 volumes par uù don des plus impor(1) Cette augmentation provenait surtout du don Simonin que uous avons
mentionné dans notre dernier rapport.
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
45
tants qui a été fait à la Faculté par la famille Nève-Champiop.,
de Bar-le-Duc. ·
.
Le docteur Nève, gendre du docteur Champion, est mort
au mois de février dernier, regretté par tous ceux qui l'ont
connu et particulièrement par· la ville de Bar-le-Duc. Sa
veuve a cru ne pouvoir mieux honorer et perpétuer sa mémoire qu'eri faisant don à la Faculté de médecine, récemment fixée à Nancy, de la bibliothèque et de la collection
d'instruments de feu son mari et de son père. Cette bibliothèque est sm·tout riche en ouvrages de chirurgie, d'obstétricie et de gynécologie ; elle comprend également un certain
nombre de manuscrits. Sa valeur est d'une importance considérable, et son nombre de volumes porte aujourd'hui à plus
de 10,000 celui de notre bibliothèque.
La somme allouée par notre budget pour l'acquisitionde
livres nouveaux, abonnements de journaux et reliures, a été
portée l'année dernière à 2,000 francs.
La bibliothèque a reçu, en outre, des dons moins importants
que celui de la famille Nève-Champion, de différentes· personnes qui s'intéressent à notre prospérité. M. le professeur
Ehrmann, un· de nos anciens collègues de la Faculté de
médecine de Strasbourg, doyen pendant dix ans de cette
Faculté, et que son âge avancé avait déterminé à demander
de faire valoir ses droits à la retraite quelques années déjà
avant notre guerre désastreuse, nous a adressé, comme souvenir, un certain nombre d'ouvrages rares, à planches, qui
manquaient dans notre bibliothèque, et qui y perpétueront sa
mémoire. Son nom figure sur notre tableau des professeurs
comme dernier doyen honoi·aire; espérons qu'il continuera
d'y :figurer encore pendant des années.
Le docteur Eugène Bœckel, agrégé en exercice à la Faculté
de Strasbourg avant 1871, que des raisons de famille ont
empêché de noqs accompagner à notre nouvelle destination,
où il n'aurait pas manqué de figurer parmi les nouveaux
nous a fait parvenir des collections importantes de
�46
SÉANCE DE RENTRÉE.
bibliothèque. Nous ajouterons à la mention de ce témoignage de sympathie de notre ancien collègue, que ses regrets
de ne pas pouvoir nous suivre l'ont porté à refuser des offres
très-avantageuses de l'Université allemande.
Ainsi, en deux années, la bibliothèque de la Faculté a été.
reconstituée, et les ouvrages qu'elle renferme forment le
nombre respectable de près de 10,000 volumes. C'est grâce à
la libéralité du Gouvernement, grâce à deux familles généreuses de médecins (Simonin et Nève-Champion), grâce enfin
à différents donateurs dont nous comptons toujours pouvoir
publier les noms dans un rapport spécial, que ce miracle s'est
accompli.
SIJ.
COLLECTIONS.
Les collections des Facultés de médecine sont surtout relatives à l'anatomie normale, à l'anatomie pathologique et aux
instruments de physique, de chimie, de chirurgie, et à l'histoire naturelle médicale.
Les collections d'anatomie normale et d'anatomie pathologique n'ont pas été augmentées cette année; elles sont à
peine ébauchées. L'organisation de notre Faculté n'est pas
encore assez avancée pour qu'on puisse se livrer à la confection de pièces à conserver dans des musées. D'ailleurs, ces
collections ne se font que graduellement. Il faut beaucoup
d'années pour en avoir d'un peu complètes, car elles ne s'a·
chètent pas. Ce sont des collections qui grandissent lentement et exigent des emplacements considérables.
Une autre espèce de collections, celles que l'on peut se
procurer avec de l'argent, sont des instruments de physique,
de chimie, de chirurgie et des objets d'histoire naturelle. La
collection des instruments de chirurgie a été augmentée par
des achats importants et en dernier lieu par ·un don de la
famille Nève-Champion, qui nous a offert, outre la belle
bibliothèque médicale de la famille, des instruments de chirurgie anciens et nouveaux.
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
47
Il a été aussi acquis un assez grand nombre d'instruments
de physique, de chimie et d'expérimentation
La collection d'histoire naturelle laisse encore à désirer,
quoique déjà importante.
PERSONNEL.
Le personnel du corps enseignant de la Faculté a subi
peu de changements. Le professeur de clinique interne,
lVI. Hirtz, a demàndé un congé pour raison de santé, et a été
sùppléé par M. le docteur Bernheim, agrégé en exercice près
la Faculté ..Nous espérions voir notre collègue reprendre
sa chaire de clinique où il intéressait au plus haut degré nos
élèves; une extinction de voix, qui dure déjà depuis quelques mois, l'a forcé à demander un nouveau congé.
Mais si le personnel actif n'a subi aucune modification
importante, nous avons eu le regret de perdre un de nos professeurs honoraires les plus distingués et les plus estimés par
leurs collègues, Antoine-Laurent-Apollinaire Fée.
Fée est né à Andoutes, département de l'Indre, le 7 novembre 1789. Il était pharmacien sous-aide-major le 7 novembre 1809; en cette qualité, ilfut envoyé en Espagne, où
il fit des observations très-intéressantes sur le pays, ses habitants et sa langue, qu'il a communiquées plus tard par l'impression, sousle titre de Souvenirs dJEspagne. Il fut nommé
aide-major le 6 octobre 1813, et reçu définitivement pharmacien à l'École spéciale de Strasbourg le 1er mars 1815.
En 1825, il était démonstrateur à l'hôpital militaire d'instruction de Lille; nommé pharmacien-major le 22 décembre 1828,
·
il devint professeur aiix hôpitaux militaires.
Le professeur de botanique à la Faculté de médecine de
Strasbourg, Nestier, mourut
le 2 décembre 1832.
Fée se trouvait alors employé comme professeur de pharmacie à l'hôpital militaire; il. s'était beaucoup occupé de botanique et avait déjà écrit un ouvrage en deux volumes sur
�48
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'histoire naturelle 'médicale. II aspirà à remplacer Nestier,
· mais ii fallait avant tout, pour
profess9ur à une
de médecine, être docteur en. médecine.
Fée se mit à étudier les matières des différents examens
qu'il devait subir; en peu de mois il parvint à obtenir le
diplôme de docteur en. médecine et se trouva ainsi en mes.ure
de se présenter au Concours.
C'est au concours que les chaires s'obtenaient (de nouveau)
depuis 1830 (1). La renommée de Fée, co.mme botaniste et
comme auteur, avait éloigné tous les compétiteurs, et il fut
proclamé, le 25 juillet 1833, professeur de botanique et d'his·
toire naturelle médicale à la Faculté de médecine de Strasbourg. Il avait alors 44 ans.
Pendant trente·sept ans, Fée professa à notre Faculté l'histoire naturelle médicale en hiver, la botanique en été. Arrivé
à l'âge de 80 ans, en 1869, il était encore dans un état de
santë parfait. Pour fêter son soe anniversaire de naissance, il
réunit quelques-uns de ses collègues les plus anciens dans
un banquet intime (le 7 noveinbre ·1869), auquel assista une
seule personne étrangère à la médecine, une illustration de
ce pays-ci, 1\f,le baron Guerrier de Dumast, avec lequel Fée J
était" intimement lié. A la fin d'un repas animé par une conversation aussi agréable qu'intéressante, l'ami de Nancy, le
vénérable M. G. de Dumast.) offrit a la réunion une petite
chanson de sa composition Sur les octogénaires.
Fée ne songeait pas le moins du monde, dans ce moment,
à prendre sa retraite,
n'eût aucun avantage à attendre de la prolongation de son service. Il était déjà retraité
comme pharmacien principal. En 1870, il continua à faire ses
cours et à assister aux exercices de la Faculté pour lesquels il
était convoqué, quand arriva la déclaration de guerre.
Les horreurs du blocus de Strasbourg effrayèrent le digne
vieillard.: Il demanda et obtint la permission de sortir de la·
(!)Les concours ont été institués par Napoléon rer; la Restauration les a supprimés, ils ont été rétablis en '1830 et supprimés de nouveau par Napoléon HL
�F.A.CUJ,TÉ DE MÉDECINE,
49
ville et se réfugia à Genève, où il fut accueilli avec les pré·
venances auxquelles il avait droit de la part dù moride savant, et y fit des conférences qui furent très-suivies.
Après la guerre, il revint à Strasbourg pour mettre ordre
à ses affaires. A cette époque, il eut l'honneur de recevoir la
visite de S. M. l'empereur du Brésil, qui était de passage à
Strasbourg·; et qui fit l'acquisition de la collection des plantes
importantes et rares que possédait notre collègue.
l
Ayant achevé de régler les intérêts qui le retenaient à
Strasbourg, il partit pour Paris, oü son gendre était fixé
comme professeur au Val-de-Grâce. D'abord, et sur les instances de son ami M. G. de Dumast, croyons-nous, il avait eu
l'intention de venir habiter Nancy; mais, sollicité sans doute
par sa famille, il demanda sa retraite de professeur et se fixa
définitivement à Paris. Malgré le soin qu'il avait eu de s'établir
un des quartiers les plus sains de la capitale
(boulevard Saint-Michel), sa santé se dérangea bientôt, ses
digestions devinrent pénibles, son corps s'affaiblit, et il s'éteignit le 21 mai 1874, dans le cours de sa 85 8 année.
]'ée a été nommé membre de l'Académie de médecine de
Paris dès création de cette compagnie; il était correspondant
de l'Académie de Stanislas, et beaucoup de Sociétés savantes,
françaises et étrangères, l'avaient admis au nombre de leurs
membres honoraires ou correspondants. En 1872, il avait été
nommé professeur honoraire de notre Faculté, et, au commencement de l'année actuelle, président de la Société botanique
de France. Il était depuis longtemps officier de la Légion
d'honneur et de l'Instruction publique, chevalier du Lion
néerlandais, et, lors .de son passage à Strasbourg, l'empereur
du Brésil l'avait nommé chevalier de ses ordres.
Fée a publié de nombreux ouvrages de science et de littérature, dont quelques-uns sont fort· appréciés. Il était, dit
M. G. de Dumast, naturaliste, penseur, écrivain charmant,
poëte amateur.
Comme homme privé, il était d'une grande bonté, d'une
la
J<'AGUL'r i.s.
�.SÉANCE DE RENTRÉE.
amabilité extrême ; comme collègue, le plus affable et le plus
indulgent des hommes. Pour relever toùtes les qualités qui
le distinguaient, il faudrait un volume entier et urie autre
plume que la mienne.
AGRÉGATION.
Le nombre normal des agrégés près la Faculté doit être
·de 16. Tous doivent être en exercice; il doit y avoir, en
outre, plusièurs stagiaires, afin de pouvoir remplacer immédiatement ceux dont l'exercice expire; Or, dans le moment
actuel, nous n'avons plus que 8 agrégés en exercice, dont
plusieurs- sont sur Iè point de nous quitter, parce que leur
temps d'exercice est expiré, et aucun stagiaire. Un concours
est ouvert pour combler en partie ce déficit.
·Jusqu'à présent les agrégés étaient recrutés par la Paculté
elle-même, au moyen de concours qui avaient lieu dans son
sein. Un arrêté ministériel du 5 juin dernier lui a enlevé
cette prérogative.
Cet arrêté ministériel, nous l'avouons sans crainte, a
causé une pénible surprise dans· le sein de la Faculté et
. autour d'elle.
Des réclamations ont immédiatement été faites. par les
futurs concurrents qui nous entourent; les Facultés de
Nancy et de Montpellier elles-mêmes ont adressé de respectueuses observations au Ministre.
nous a fait savoir
que le comité consultatif Conseil de l'instruction publique,
auquel il les a soumises, a déclaré qu'il n'y avait rien à
modifier à la mesure qui avait été prise; qu'il était d'avis
que l'arrêté ministériel fût littéralement exécuté. Cet arrêté
porte qu'il sera ouvert un concours pour huit places d'agrégés
stagiaires près la Faculté de médecine de Nancy; deux pour
la section de médecine, deux pour la section de chirùrgie et'
deux pour la section d'anatomie et de phy"
siologio, et deux pour la section des sciences physiques, et
�FACULTÉ DE bi:ÉDECINE.
51
que les concours s'ouvriront à Paris les -5 décembre 187 4,
14 mars et 14 novembre 1875.
Nous ignorons les motifs pour lesquels les concours ont été
transférés à Paris : l'arrêté ministériel d1:1. 5 juin n'est précédé d'aucun Considémnt; il invoque simplement les articles
10 et 11 du décret du 22 août 1854, et le statut du 19 août
1857 sur l'agrégation des Facultés, qui autorisent le Ministre
à transférer le s1ége des concours à Paris.
L'agrégation est pour les Facultés de médecine une pépinière de professeurs. Même depuis la suppression du con·
coùrs pour le professorat, il y a eu peu d'exemples de
nomination de professeurs titulaires en dehors de l'agrégation;
ce cas ne s'est même.jamais présenté à notre Faculté depuis
que l'institution existe.
L'agrégation près des Facultés de médecine ne doit pas
être confondue avec celle deFacultés d'un autre ordre. Dans
les Facultés de droit, par exemple, l'agrégé entre immédiatement en exercice, il est rétribué d'une manière honorable
au bout de peu de temps. En
et devient professeur
médecine, l'agrégé doit ·faire un stage de trois ans sans
appointements, la durée de son exercice est très-limitée, puis
_il devient lib1·e. Si, pour un motif ou un autre, il n'a pu
arriver au titulariat, il doit y renoncer pour toujours. C'est
pourquoi les Facultés de médecine aiment à s'entourer de
jeunes confrères qu'elles ont pour ainsi dire élevés, et qui·.
doivent continuer la tradition de l'établissement, car en
médecine il n'y a pas de code écrit, il n'y a pas de règles
fixes, l'enseignement varie, sinon clans les bases, du moins .
par la forme, les opinions et les tendances.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES.
JYIM. les professeurs Engel et Feltz et JYI. le professeur
adjoint Ritter ont" été nommés officiers d'Académie. Cette
distinction était bion méritée par les nombreu:x services
�52
SÉANCE DE RENTRÉE._
que ces collègues ont rendu à la science et à l'enseignement.
M.Ie professeur Coze a reçu la -croix de la Légion. d'honneur. Depuis vingt ans, M. Coze est attaché à la Faculté
comme agrégé et comme professeur; il a rendu des services
signalés pendant la guerre dans un des grands hôpitaux du
Midi(Perpignan), et, comme assesseur du doyen, il a notablement diminué la charge qùi incombe à celui-ci, surtout par
la surveillance de l'exécution des nouveaux bâtiments tle la
Faculté. Cette distinction a été unanimement approuvée.
BATIMENTS.
On peut. voir dès aujourd'hui les bâtiments grandioses qui
sont· destinés à notre installation définitive; ils s'étendent de
la place de l'Académie, le long de la rue de Serre, jusqu'à la
rue Lepois.
Il résulte du rapport fait vers la fin du mois dernier par
M. l'architecte Ginain, que les travaux de construction sont
assez avancés, comme gros œuvre, pour qu'il soit nécessaire
de s'occuper, dès à présent, des installations intérieures. Cette /
installation, en y comprenant l'aménagement des eaux, du
gaz, et l'agencement du mobilier,.est estimée à 65,100 francs.
Un premier crédit de 30,000 francs a été ouvert à cet effet
par ie Ministre de l'instruction publique, mais plusieurs mois
s'écouleront nécessairement avant que cette installation soit
réalisée, et il est à craindre qu'elle ne soit pas complète et
définitive avant la rentrée de 1875-1876.
En premier lieu, on s'occupe à terminer la partie des bâtiments qui doit servir à l'enseignement de l'anatomie. Cela est
d'autant plus nécessaire que l'amphithéâtre des dissections,
que nous avons occupé jusqu'aujourd'hui, a reçu une autre
destination.
On ndus avait fait espérer que nous pourrions prend;e
possession des nouveaux locaux dès la rentrée actuelle. Qpt
�FACULTÉ DE MÉDECINE,
53
espoir ne s'est pas réalisé. Cependant les constructions sont
et notrè enseignement ne souffrira ni retard ni
empêchement.
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE.
L'École supérieure de pharmacie est restée annexée jusqu'à
présent à la Faculté de médecine, avec laquelle son administration est fusionnée, car l'enseignement et les actes publics
ont _toujours lieu séparément ..... L'École espère être complètement rendue à elle-même : nous le lui souhaitons de tout
cœur, parce que nous pensons que la mesure serait .excellente. Entre le pharmacien et le médecin, le seul rapport qui
existe, le seul qui doive exister, c'est que l'un prépare les
médicaments, et que l'autre les prescrit au malade dans un
but de guérison. Les rôles sont donc, en réalité, très-distincts.
S'il est utile et nécessaire au. medecin de bien connaître les
médicaments et leur composition, en un
s'il doit être un
peu pharmacien, il importe, _eour beaucoup de raisons, que le
pharmacien ne fasse· pas le médecin. L'instruction professionnelle de l'un et de l'autre ne peut donc pas être tout à
··fait la même. Voilà pourquoi nous pensons que les Écoles de
pharmacie doivent rester autonomes, c'est-à-dire qu'on ne
doit pas les fondre avec les Facultés de médecine, comme on
en a montré un peu la velléité.
Les cours de l'École de pharmacie ont été fréquentés, pendant l'année scolaire 1873-1874, par· 67 élèves, dont 19
étaient en cours d'examens, et 12 les suivaient comme auditeurs bénévoles. En 1872-1873, on n'a compté que 54 élèves,
soit 13 de moins que dans l'année qui vient de s'écouler;
129 inscriptions ont été prises (11 de moins que l'année précédente) dont 67 par des aspirants au titre de pharmacien
de 1re classe, et
par des aspirants au titre de 2e classe.
Les examens semestriels se sont montés à 53. Les trois
premiers numéros ont été obtenus par 15 candidats, 14 ont
�54
.SEANCE DE RENTRÉE.
simplement satisfait, 17 n'ont
que
note passablè, 7 ont
été ajournés (près de 14 p. 100).
Si ces résultats ne sont pas très-satisfaisants pour les étudiants, ils montrent au moins juste sévérité des juges.
Il y a eu 37 examens de fin d'études (4 de plus que
l'année dernière), dont 10 pour la 1re classe et 27 pour la
seconde. Deux ajournements ont été prononcés, 25 examens
ont été passés avec des notes satisfaisantes (3 très-satisfait,
· 9 bien satisfait et 13 simplement satisfait). Enfin, il y a eu
13 réceptions définitives, dont 3 seulement pour la
classe.
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril 1869,
des concours ont eu lieu pour les prix de fin
13 candidats y ont pris part. Le jury chargé d'apprécier le méi'ite
des épreuves a décerné- en l"e année un prix et une mention honorable. En 2e et en 3e année, il n'a pu accorder qu'une
mention, honorable, parce que l'ensemble des épreuves n'avait
pas donné des résultats assez
Un élève de
deuxième année (lVI. Strœbel) a été admis avec le n° 2 à
l'École de santé du service militaire à la suite du concours
J
du 3 septembre d(:lrnier.
Cette année, le laboratoire pratique, indispensable aux
études pharmaceutiques, avait été établi, et quoique provisoire, il a pu être fréquenté par tous les élèves à tour de
rôle.
L'École avait besoin de. collections et d'instruments. Un
crédit extraordinaire ,de 6,000 francs a été mis à sa disposition dans ce but par 11. le Ministre de l'instruction publique.
Le nombre des professeurs de l'École de pharmacie, qui
avait toujours été de 5, s'est trouvé réduit à 3 après la guerre.
Le cours de chimie, qui n'était représenté que par deux
leçons de chimie minérale par semaine, a été complété par
deux
leçons de chimie organique, dont M. Jacquemin,
professeur titulaire, a été chargé.
Le Ministre de l'instruction publique a déclaré vacante la
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
55
chaire d'histoire naturelle èt de
Elle est échue à
M. Cauvet, ancien agrégé de l'École, dont les publications
scientifiques et spéciales indiquent lahaute capacité.
L'année qui commence verra donc l'enseignement de
l'École de pharmacie beaucoup plus complet et plus parfait
qu'il ne]' a été. jusqu'ici depuis son transfert à Nancy; Les
professeurs en fonction jusqu'alors avaient cherché à remplir
de leur mieux les lacunes qui existaient, mais ne pouvaient
continuer plus longtemps cc surcroît de travail.
L'École de
· comme la Faculté de médecine, a
besoin de locaux pour son installation définitive. Il était
convenu, avec les autorités de la ville, que l'École supérieure de pharmacie occuperait ceux que la Faculté de médecine quitterait, et où était logée antérieurement l'École préparatoire de 'médecine.
t
Par suite d'arrangements nouveaux, l'École de
sera concentrée dans les bâtiments qui servaient à l'anatomie
et à la chimie.
L'ancien amphithéâtre des dissections sera transformé en
laboratoiœ pratique; au-dessus de ce laboratoire, la ville a
bien voulu consentir à faire élever un étage, quisera distribué
en salles de collections et cabinets de professeurs; l'ancien
.laboratoire de chimie de la Faculté deviendra celui de l'École
supérieure de pharmacie, et bientôt l'installation de la
Faculté de médecine et de son satellite, l'École supérieure
de pharmacie, sera complète. Au zè]e des professeurs alors
et à l'empressement des élèves à donner à ces institutions le
lustre et la renommée qu'elles possédaient dans le pays
aujourd'hui perdu!
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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A name given to the resource
Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine
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The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté de médecine
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An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��TRAVAUX PERSONNELS
DES PROFESSEURS, AŒRÉGÉS ET ADJOINTS
DE.LA
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
PUBLICATIONS DE
LE PROFESSEUR TOURDES
1878-1874.
Des rapports. (Hygiène publique et médecine légale.) DictiolJnaire encyclopédique des sciences médicales. (Paris 18 74.)
Discours d'inauguration des séances générales de l'Association de prévo.yance des .1nédecins de Meurthe-et-Moselle et de la Société de médecine
de Nancy. (Revue médicale,de l'Est, 1874.)
PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR .lYHCHEL
1873-1874.
1° Des Lésions spontanées du rachis. (Article de 60 pages dans.le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, publié par M. Dechambre.)
2° Opération d' ostéotome des fosses nasales, suivie d'une Explication
nouvelle.sur leur origine. (Gazette hehdllmadaire.)
3° Sur l'extirpation de la glande tkyrozde, avec opération suivie de
succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
4° Sur l'extirpation complète du_scapulum, avec observation suivie
de succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
5° Su1· un'nouveau procédé d'extractio'n de la cataracte. (Travail envoyé
à la Société de chirurgie de Paris.)
Ces trois derniers mémoires ont été également publiés dans la Gazette
hebdomadaire.
�SÉANCE DE RENTRÉE.
FACULTÉ DE MÉDECINE.
57
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR SIMONIN
1874.
Rapport sur le service départemental de l'assistance médicale et de
la vaccine de Meurthe-et-Moselle, pendant l'exercice 1873, lu en séance du
Comité central d'assistance médicale et de vaccine, le 29 juin 1874; 19e rapport de l'auteur sur l'assistance médicale; 31 e rapport sur le service de la
vaccine.
Discours d'ouve1'ture de la clinique chirurgicale de Nancy, suivi du
programme du cours de clinique générale professé de 1840 à 1873.
Progmmme du èow·s de clinique chintrgicale du docteur Simonin.
Une année de la clinique chi1'urgicale du docteur Simon in.
Résultats immédiats de l'emploi de la méthode hémostatiqu·e duprojesseu1' Esinarch, à la clinique de Nancy, lors de trois amputations.
Allocution du président de l'Association des médecins de Meurthe-etMoselle, lue en séance générale du '25 janvier 1874.
Communications
à la Société de médecine de Nancy; à l' Association des médecins de Meurthe-et-Moselle; à l'Association générale des médettins de France; à l'Académie de Stanislas.
)iÉMOIRES PUBLIÉS PAR M. LE PROFESSEUR. HECHT
1873·1874.
Contributions à l'étude des calculs urinaires, in Revue médicale de l'Est.
Article : Clinique, in Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales.
· Articles bibliographiques et analytiquPs dans la Revue· médicale de l'Est.
TRAVAUX DE M. LE PROFESSEUR BEAUNIS
1873-1874.
1° Remarques sur un cas de
générale des viscères. (Revue
médicale de l'Est, 18 74.)
2° De la force et du mouvement. (Revue scientifique, 18 74.)
PUBLICATIONS DE M. LE PROFESSEUR ENGEL
1873-1874.
1° Résumé succinct des .découvertes modernes sur la biologie, l'anatomie et la classijicatio1t des .vers nématoïdes. (Revue médicale de l'Est,
t. II, n° 8 7, 8.)
2° Divers articles dans la Revue d'hydrologie française et étrangère.
�58
SÉANCE DE RENTRÉE.
MÉi\WIRES PUBLIÉS PAR M. LE D,OCTEUR LALLEMENT
PROFESSEUR ADJOINT.
1873-1874.
1° Sur la nécessité d'établir une statistique sérieuse des causes de
décès à Nancy.
zo Rapport sur la même question.
3° Observation d'absence du vagin et de l'utérus. Exploration complémentaire à l'aide d'1tne ponction asp{ratrice. (Société de médecine de Nuncy.)
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DU DOCTEUR C. SARRAZIN
PRÈS LA FACULTÉ {ANNÉE SCQJ,AIRE 1873-1874).
Hôpital. Des Établissements hospitaliers en. temps dq paix et en teinps
de gueh·e. (Paris, J. B. Baillière et fils. 15 fig.}
Des Ejfets de. l'immobilité articulaire prolongée dans les fractures suppurées des os et dans les plaies et les résections articulalres.
Étude anatomique et pathologique de la région inguinale. Bernies
inguinales, accidents et complications qu'elles présentent. (Paris, J. B.
Bailli ère.)
De l'Emploi du goudron dlms le pansement des plaies. (Communication
faite à la Soêiété de chirurgie.)
Dictionnaire· de médecine };t de chirurgie pratiques, articles : Irrigation,
incision, injection, ligature.
Annales d'hygiène· et de médecine légale : l'Ambulance américaine
pendant le siége de Paris .
. PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES
DU
DOCTEUR. l\IONOYER
AGRÉGÉ PRÈS LA FAOULTÉ 1 PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Discours d'inauguration
co7trs d'ophthalmotogie, prononcé le
1 9 février 18 73. (Revue médicale de
18 7 4, t. I, no' 8 et 1O. - Tiré à
part, brochure in-8°, 24 pages.)
2° Sur un nouvel ophthalmoscope à trois observateu1·s. (Société de médecine de Nancy, compte rendu de l'année 18 73.)
3° Snr l'of!hthalmomèlre de Belritholtz. (Société des sciences de Nancy,
séance du 1er décembre 18 73; in Revue médicale de l'Est, 18 74, t I, n° 1.)
/1° Sur trois 1ttalades opérés de cataracte avec succès et par trois
procédés différents. (Société de médecine de Nancy, 14 janvier 18 7 4; in
Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 5.)
�59
FACULTÉ DE MÉDECINE.
'
couleur
.
5° Lunettes de
à volets mobiles. (Société des sciences et Société
de médecine de Nancy, 2 mars et 25 mars 1874; in Revue médicale de l'Est,·
1874, t. I, nos 9 et 12.)
6° Tatouage de la cornée au moyen de la sépia. (Société de médecine
de Nancy, 22 avril 1874; in Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, no 12.)
7° Nouvelle échelle typographique décimale du Dr Monoyer pour mesurer
l'acuité de la vue. (Société de médecine de Nancy, 1874.)
8° Divers procès-verbaux de la Société des sciences de Nancy; plusieurs
bulletins et notices de la Revue médicale de l'Est, 1874.
TRAVAUX ET PUBLICATIONS DU DOCTEUR GROSS
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Corps libres articulai1·es dans l'arthrite dijormante .. (Communication
à la Société de médecine de Nancy, séance du 26 novembre 1873; Revue
médicale de l'Est, t. 1, page 83.)
2° La Compression élastique pendant les opérations sur les extrémités,
(Revue médicale de l'Est, t. I, page 93.)
3° Considérations sur un cas de blessure des arcades palmaires. (Société
de médecine, séance du 24 décembre 18 73, et Revue médicale de l'Est, t. I,
pages 225 et 263.)
4° La première application de la ·méthode hémostatique d'Esmarch à
Nancy. (Société de médecine, séance du 14 janvier 1874, et Revue médicale
de l'Est, t. I, page 204.)
5° La transfusion du sang. (Revue médicale de l'Est, t. I, page 317 .)
6° Ruptures intestinales. (Société de médecine, séance du 15 avril 18 74,
et Revue médicale de l'Est, t. II, page 2 7.)
7° Classification naturelle des néoplasmes pathologiques basée sur le
développe'lnent et l'accroissement physiologique des éléments des tissus
et des organes. (Communication à la Société des sciences de Nàncy, séance
du 29 juillet 1873, et Revue médicale de l'Est, t. II, page 117.)
8° De l'Expectation dans le traitement des morsures de la ·vipère indigène. (Société de médecine, séance du 28 octobre 18 74, et Revue médicale de
l'Est, t. II, page 3 p.)
go Deux opérations d'urétrotomie interne. (Société de médecine, séance
du 29 juillet 1874, et Revue médicale de l'Est, t. II, page 380.)
10° Les revues de « pathologie et clinique externes, médecine opératoire •
dans la Revue 111édicale de l'Est, t. I, pages 246, 304; t. II, pages 66, 300.
11° A titre de 1·édacteur en chef de la Revue médicale de l'Est : la
Revue médicale de
la première Année de la Faculté de médecine de
Nancy; accueil fait à la Revue médicale de l'Est; les Eaux de Nancy; de l'Innocuité de l'emploi des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux; à propos du
concours pour l'agrégation; la première Séanèe générale de l'Association de
�60
SÉANCE DE RENTRÊE.
prévoyance et de secours mutuels des médecins de
et de
.la· Société de médecine de Nancy; les Congrès. (Yoi1· Revue médicale de l'Est,
t. I, pages 1, 49, 133, 173, 213; t. II, pages 41, 81, 157.)
A titre de secrétaire annuel de la Société des sciences de Nancy
(ancienne Société des sciences naturelles de Strasbourg), les
verbaux des
(Revue médicale de l'Est, t. I, pages 43, 240, 270,
. séanèes de ladite
303, 344, 392, 430.)
TRAVAUX DU DOCTEUR R. ENGEL
PRÉPARATEUR DE
CHIMIE
ET
DE
TOXICOLOGIE.
1? Sur l' hydr1tre d'arsenic solide. (Comptes rendus .de l'Académie dt'S
sciences, 29 décembre 1873.)
2° Sm· des combinaisons nouvelles de la créatine avec les oxydes
métalliques, et sur deux réactions caractéristisques de cette substance.
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, 15 juin 18 74.)
3° .Note sm· la p?u·iflcation de l'acide chlM·hyârique. (Comptes rendus de
l'Académie des sciences, 5 mai 1873.)
4" Seconde note _S1tt' le méme
(Journal de pharmacie, 1873.)
5" Sur un rnode de prod#ction de l'iod?(re d:' Ethyle. (Mémoires de la
Société de médecine de Nancy.)
G0 Sur la production d'acide oxamique par l'oxydation du glycocole.
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, octobre 18 7 4.)
7° Le
(Revue médicale de l'Est, 1er juillet, et Journal de
pharmacie.)
. 8° Sur des réactions de qu,elques snbstarices azotées de l'orqanisnie.
(Revue médicale de l'Est, 1er septembre 18 7 4.)
9° Revue des travaux de chimie publiés. à l'étranger. (Journal de
ma cie, 1er novembre 18 7 4.)
1 0° Revue des travaux de chimie médicale. {Revue médicale de l'Est,
ter juin et 15 septembre 187 4.)
PUBLICATIONS DE .M. LE DOCTEUR OBERLIN
PROFESSEUR A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
1873-1874.
Note sur l'a;pomorphine; de ses cat·actères dijférentiels avec la morphine. (Revue médicale de l'Est, 1er août 18 74.)
Étude phcÎrmacographique et clinique d'un nouveau succédané de
l'écorce d'angttSture, par .MM. Oberlin et Schlagdenhauffen. (Journal de pharmacie ct de chimie. Paris, août 18 7 4.)
�FACULTÉ DE MÉDECINE.
61
PUBLICATIONS DE M. LE DOCTEUR SCHLAGDENHAUFFEN
1
PROFESSEUR A L ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE.
1o Sur qtwlques réactions des alcaloïdes. (Union pharmaceutique,
novembre et décembre 1873.)
zo Sur l'oxyda,tion de l'acide pyrogallique. (Union pharmaceutique, janvier 18 74.)
3°
la colm·ation bleue de la résine de Gayac. (Union pharmaceutique, février 18 74.)
4° Sur l'iodure de soufre. (Union pharmaceutique, avril et mai 1874.)
5° Action de l'hypermanganate de potasse sùr l'hyposulfite de soude.
(Union pharmaceutique, juin 1874.)
6° Dosage d'un mélange d'hydrogène sulfuré, de sulfures et d'hyposulfites. (Bull. Soc. chim., juillet 1874.)
i 0 Action du chlorure ferrique sur les sulfures; (Union pharmaceutique,
juillet 18 74.)
8° Étude pharmacologique et chimique d'un nouveau. succédar;é de
d'angusture. (En commun avec 1\!. Oberlin, Journal de pharmacie,
aoüt 1874.)
!:1° Action de l'hypermanganate. de potasse stw les sulfures. {Journal de
chimie et pharmacie, septembre et octobre 1874.)
10° Sur quelques réactions des hyposulfites. (Journal de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, octobre 1874.)
11 o AJ!inité des métaux pour le soufre. (Union pharmaceutique, aoüt,
septembre, octobre 1874.)
_- 12° Sur les iodures et bromures métalliques. (Journal de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, novembre 187 4.)
��
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
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Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l'École Supérieure de pharmacie
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!"#$%&'(!"#$"%&$'"#!"#()*%+,"$-+&'#!"#./%01#!"#$%!!"#"$"
"
#$%&'()*" +" ,-'*./" 01$/" 2.&$3)" -//$)&4" &)*" !"#$%&'( )&( *&$+*"&( )&( ,-.$/0&*'/+"( )&( 1#$%2"
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��RAPPORT
DE 1\:L LE DOYEN DE LÀ FACULTÉ DES SCIENCES.
' MONSIEUR LE RECTEUR,
1\fESSIEURS,
La régularité avec laquelle s'accomplissent chaque année
les cours de la Faculté, la fidélité que chaque professeur met
,à se renfermer dans le cercle des questions dont la liste est
.. détGrminée d'avance et approuvée par l'administration supé..
dispensent d'entrer dans de longs détails sur notre
enseignement. Je me 'permettrai une exception, cependant,
en faveur de cours dont l'organisation, par un privilége spécial pour notre Faculté, est de date plus récente et dont le
cadre, moins limité par les programmes officiels, offre .un
champ libre au professeur: je veux parler des leçons de géologie et de chimie agricole.
On connaît toute l'importance de la première de ces
sciences et les services nombreux qu'elle est appelée à rendre
à l'industrie minière devenue si active dans nos contrées,
surtout depuis nos désastres. On sait aussi avec quel talent
cette branche si intéressante de notre enseignement est professée par :lVI. DELBOS, l'ancien directeur de l'École indus-
�64
SÉANCE DE· RENTRÉE.
trielle de Mulhouse et l'un des géologues les plus autorisés
de l'Alsace. Après avoir consacré deux années successives à
l'étude des différentes couches dont l'ensemble constitue l'
corce du globe, le professeur a envisagé spécialement, dans
le cours de cette année, les modifications de l'époque ac·
tuelle. L'action des eaux, au point de vue de leur puissance
de. transport, de leur influence comme agent d'érosion; la
production des cailloux roulés, des graviers et des limons;
les dépôts d'alluvion; particulièrement en ce qui concerné l'origine des deltas; la formation des glaciers, leur configuration, leurs mouvements : tels sont les points principaux sur .
lesquels notre laborieux collègue
succèssivement appelé
l'attention du public fidèle à ses leçons.
A l'étranger, ile nombreux laboratoires ont été institués
près des Universités, sous le nom de stations agronomiques,
pour l'analyse des terres, des engrais, aussi bien que pour
l'étude approfondie des maladies qui peuvent affecter les
céréales, la vigne, les racines comestibles ou les diverses
races d'animaux utiles. Grâce à l'initiative intelligente, au
zèle désintéressé d'un savant dont le nom est un titre d'honheur pour Nancy, la France n'a pas tardé à entrer dans ce
mouvement, et notre. ville, répétons-le aveé orgueil, est la première où une institution de ce genre ait été établie, en même
temps qu'une chaire spéciale de chimie agricole était créée
près la Faculté.
Dans son cours de cette année, le professeur a traité des
engrais industriels et des lois fondamentalès de la production
végétale. Malgré le peu de loisirs que lui laissent la direction
de son laboratoire et le double enseignement dont il est
. chargé à l'École forestière et à la l!"aculté 1 notre collègue
s'occupe de la rédaction d'un grand traité de chimie agricole,
science bien vaste aujourd'hui, quoique née d'hier, et què nul
plus qlie JYI. GRANDEAU n'est à même de rédiger avec autorité eÙalent.
Pour féconder les efforts persévérants des professeurs de
a
�FACULTÉ DES SCIENCES.
65
Faculté, il serait à désirer' qu'un auditoire spécial de jeunes
gens assidus, sérieux, fût attaché à nos divers établissements
d'enseignement supérieur des sciences et des lettres. C'est là
un desidm·atum chaque année signalé dans les divers rapports qui ont lieu à ce sujet et qui, faute d'être réalisé, rendra
constamment le niveau de nos diverses Universités provinciales inférieur à celui de Paris et des Universités des nations
avoisinantes. Si nous y revenons avec plus d'instance en ce
moment, c'est que depuis deux ans plusieurs cours similaires
de chimie, d'histoire naturelle, éloignent de nous des étudiants qui jusqu'à présent avaient fourni à notre Faculté un
contingent d'auditeurs réguliers et studieux, et privent nos
chaires de ce stimulant, de cette sanction si utile à leur
développement.
Une lacu.ne que je dois aussi signaler est l'absence de leçons de botanique pendant l'année scolaire qui vient de s'écouler. M. MILLARDET, chargé du
depuis trois ans, a
obtenu un congé (1) et a été nommé membre de la commission envoyée pour étudier dans le Midi l'insecte connu sous
le nom de phylloœe1·a, lequel s'attaquant aux racines de la
vigne est une cause de ruine pour les contrées qui en sont
atteintes. Ce choix fait de l'un de nos collègues est pour
notre corps, sans doute, un honneur dont nous nous réjouissons tous ; il met en reliefl'un de ses membres les plus distingués, mais il cause au point de vue de l'enseignement un
trouble d'autant plus regrettable que les trois branches de l'histoire naturelle n'étaient représentées chez nous d'une manière complète que depuis peu de temps, et que la botanique
en particulier, loin de faire jamàis défaut à Nancy, y avait
toujours été enseignée de la manière la plus brillante par
des savants dont l'un surtout, aujourd'hui membre honoraire
de notre Faculté (2), occupe dans la science contemporaine
une place émine:r;tte. M. Millardet, suivant les traditions de
(!)Arrêté ministériel du 25 avril18H.
('2) M. Godron.
FACULTÉS.
�66
SÉANCE DÈ RENTRÉE.
son savant prédécesseur, professe avec un .talent que j'aime
à redire, et qui fait d'autant plus regretter son absence dans
notre enseignement de cette année.
PERSONNEL.
Professewrs. - La retraite de notre honorable collègue
M. Bach, laissait libre l'une des chaires de mathématiques,
celle de calcul différentiel et intégral; M. ÉM. MATHIEU, professeur titulaire à la Faculté des sciences de Besançon, a été
appelé à la remplir (1). Ancien élève de l'École polytechnique,
auteur de travaux de mathématiques hautement appréciés par
les hommes compétents, proposé en 1867 par M. Lamé comme
suppléant de son cours de physique mathématique, puis désigné pour faire un cours complémentaire à la Sorbonne,
notre nouveau collègue entra officiellement dans l'Université
en 1869, époque à laquelle il fut chargé du cours d'analyse
· mathématique à la Faculté des sciences de Besançon. Originaire de Metz, où habite encore toute sa famille, M. Mathieu
demanda et obtint la chaire qu'il occupe aujourd'hui à Nancy.
Son arrivée parmi nous est . une bonne .fortune dont nous
nous félicitons et qui ne peut que continuer la réputation
- méritée de nos cours de mathématiques.
Auxiliaires.- L'augnientation des chaires d'histoire naturelle à la Faculté, en même temps que le développement de
nos collections, rendait nécessaire, urgente, la création. d'une
seconde place de
d'histoire naturelle. 0' est ce que
l'administration supérieure a parfaitement compris en nous
accordant cette année un nouvel emploi de préparateur chargé
spécialement de seconder les professeurs de géologie, de minéralogie et de botanique (2). M. FRIANT, dont le zèle et les
services sont connus et appréciés, reste chargé de la prépara(1) Décret
en date du 'l9 décembre 1873.
('2) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874. -Par arrêté ministériel en date dn
mars, les fonctions de préparateur de géologie, de minéralogie et de botanique, ont été confiées à M. WoLGHEMUTH.
�FACULTÉ DES SCIENCES,
67
tion du cours de zoologie (1). Après avoir, depuis son entrée
à la Faculté, passé successivement ses examens de bachelier
et de licencié ès sciences, M. FRIANT a entrepris ses études de
.médecine, couronnées brillamment il y a quelques mois, par
l'obtention du diplôme de docteur (2). Encouragé par ce succès,
nous savons qu'il se propose d'employer les moments que lui
laisse libres sa nouvelle position pour continuer ses tràvaux
et subir, dans un délai rapproché, .les épreuves du doctorat
ès. sciences naturelles.
Pour compléter ce qui est relatif aux auxiliaires de notre
Faculté (3),j'ajouterai qu'une amélioration notable a été faitè
dans leur position (4). Cette mesure de justice ne peut que
contribuer au bien de l'enseignement, aux progrès de la
science, en permettant de conserver plus longtemps près de.
nous ces utiles collaborateurs, et nous remercions M. le Mini1!tre d'avoir accédé à nos désirs.
LABORATOIRES ET MATÉRIEL DE L'ENSEIGNEMENT.
Il serait inutile d'insister longuement aujourd'hui sur l'extension que les sciences physiques et naturelles ont prise
depuis quelques années, non-seulement au point de vue des
applications, mais aussi, chacun en est témoin, sous le rapport
de l'enseignement théorique. Ce qu'on remarque moins, c'est
que cet enseignement, au lieu d'être purement didactique,
de se donner du haut de la chaire du professeur, a pris une
physionomie toute différente ; il consiste surtout en manipu(1) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874.
(2) La thèse cle M. FmANT est une de celles auxquelles la Faculté de médecine de Nancy a accordé l'Éloge pendant le cours de l'année 187:1-1874, et qui ont
été l'objet d'une mention spéciale dans un rapport au Ministre.
(3) M. DuPRÉ, préparateur de chimie, chargé de seconder à Paris M. Wurtz,
dans le nouvel enseignement que cet illustre chimiste vient d'inaugurer à la
Sorbonne, a obtenu un congé ét est suppléé dans ses fonctions par M. HoM>mLL,
précédemment nommé prépaKateur à l'École supérieure de pharmacie de Nancy.
(Arrêté ministériel du 6 mars 1874.)
(4) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874 portant à 1,500 francs le traitement
de MM. Durml, FmANT et TUIERRY, préparateurs à la Faculté.
�68
SÉANCE DE RENTRÉE.
· lations, êonférenees, entretiens même, faits au laboratoire ou
dans le loeal des eollections. On exeree les élèves au manie·
mÈmt des instruments, à la confection de produits chimiques
divers, à "l'analyse des roches et des minéraux, à la dissection
et à la préparation de pièces d'anatomie comparée. Aussi les
exigences d'une Faculté des sciences vont-elles .toujours
c.roisS.ant et ne doit-on pas être étonné de nos réclamations
constantes sous le double rapport du local et du matériel.
C'est dans le but de parer à ces nécessités multiples que nçus
demandons avec une vive instance un laboratoire de zoologie
et une salle pour recevoir les instruments de physique. Ces
deux services dont l'un, faute d'un professeur spécial, avait
été négligé à l'origine, et l'autre, logé trop étroitement, réclament une installation complète; nous nous permettons
d'appeler sur ce point l'attention bienveillante de l'administration municipale et du Gouvernement.
En ce qui concerne nos moyens d'étude, lVI. le Ministre y
a pourvu cette année à l'aide de plusieurs allocations importantes, dont nous nous empressons de le· remercier publiquement. Notre budget normal a été rectifié et. mis plus en harmonie avec les besoins de nos nouveaux ·services (1); puis
quelques subventions. extraordinaires ont pu être consacrées
à l'acquisition de livres, d'instruments, d'objets de collection
ou de laboratoires qui noùs étaient devenus indispensables (2)..
.fel) Arrêté ministériel du 6 mars 187i modifiant le chiffre des allocations portées à différents articles des chapitres affectés aux frais de l'enseignement et du
matériel :
.
,
•
Chap. II, art. ter, augmenté de, . . . . . . 1,500 fr.
2,
de . . . . . . .
700
286
3,
de . • . . . :.
Chap. III, art. ter,
de . . . . . . .
200
2,
de . . . . . . .
10.0
5,
de . . . . . . ·.
30
Augmentation· totale. . . . . 2,816 fr.
(2) 1° Arrêté ministériel du 20 mars 1874, décidant qu'une somme de 1,200 fr.
serait spécialement affectée cette année au service de la chaire de chimie
-agricolè.
2° Arrêté ministériel du 8 mai tsn mettant une somme de 5,000 fr. à la disposition de la Faculté, po tir l'rais d'acquisition de livres, d'instruments et d'objets
de collection.
9
,
�FACULTÉ DES SCI!lNCES,
69
Enfin notre beau Musée, l'un des joyaux de cette Faculté,
s'est enrichi de plusieurs envois, dont
n'ont
malheureusement pu être exposés, à défaut de fonds et aussi
de salles pour les placer convenablement. Le don le plus
important nous vient de l'île Bourbon et est dû à l'intermédiaire obligeant de notre receve11r général M. Imhaus,
auquel la Faculté est heureuse d'exprimer toute sa
tude (1).
EXAMENS.
Doctorat.- Une thèse pour le doctorat ès sciences physiques
a été présentée dernièrement à la Faculté, par M. ScHMITT
professeur adjoint à notre École supérieure de pharmacie. La
soutenance n'ayant pu avoir lieu cette année, le compte rendu
.· que comporte cet important travail fera partie du rapport de
l'an prochain .
. Licence. - Lors de nos deux sessions de licence ès sciences,
dix candidats se sont .présentés : cinq pour les sciences
:mathématiques, quatre pour les sciences physiques, un seul
ep. histoire naturelle. Nous àvons pu conférer le grade à
J\t. GALLET, élève libre dela Faculté dans l'ordre des sciences
mathématiques, à M. LEMAIRE, étudiant en médecine dans
l'ordre des sciences naturelles, et à :MM. RAISON, maître répétiteur au Lycée de Nancy, et
professeur à l'École
ecclésiastique diocésaine, dans les sciences physiques. La
(1) Les dons faits
au Musée cette année sont les suivants :
[o Peaux d'animaux exotiques envoyées de l'île .Bourbon· par le directeur du
Musée colmûal, à la sollicitation de M. Imhaus, . receveur général de Nancy,
l'un des fondateurs de ce musée.
zo Collection de fossiles qes sables du Soissonnais; don de M. le docteur Morlière, à Yic-sur-Aisne (Aisne).
,
3o Herbier de la Haute-Marne contenant environ SOO plantes recueillies dans
ce département; don de Mme Clara Jacquemin, veuve de M. Jacquemin, pharma·
cien à Saint-Dizier (Haute-Marne).
�70
SÉANCE DE RENTRÉE,
FacuJté a adréssé l'Éloge à M. RAISON, pourvù
ainsi
que M. LATAILLE, du diplôme de licènèié ·ès sciences maLa statistique de ces examens est résumée ainsi qu'il
HSCRJTS.
!D!!IS.
.!lOITRNÉll.
SESSIONS.
ORD!Œ DE L!Cl!NCE.
Novembre 1873.
Sciences mathématiq.;
physiques ...
naturelles ...
2
1
1
2
'
1
Sciences mathématiq••
physiques ••.
naturelles .•.
3
2
1
3
'
2
'
'
'
-
4 cand. inscrits.
Juillet 1874.
-
6 cand. inscrits.
-
-
Résultat de l'année
·1
---
.
'
1
5
10
1
1
OBSERV!TWNS.-,
1
! examen scindé.
4
Baccalauréat.-:- Outre les deux sessions ordinaires ·de novembre et de fin d'année pour le baccalauréat ès sciences,
deux sessions extraordinaires ont eu lieu, l'une en
destinée à l'examen des engagés volontaires; l'autre, comme les
années précédentes, en avril. 399 jeunes gens se sont fait
inscrire 1 ce qui offre une différence de 15 eu plus sur le
chiffre de l'année scolaire 1872-1873 et rend continue la
progression qui se manifeste depuis plusieurs années dans
le nombre de nos candidats.
Sur ces 399 noms, 4 out manqué à l'appel, 173 ont été éliminés après les épreuves écrites, 36 à la suite de l'examen
oral, 186 seulement out été jugés digues du grade de bachelier; proportion des admis, 47 p. 100. Ces divers résultats se
décomposent, d'une part, en 142 bacheliers ès sciences complets sur 311 présentations; et de l'autre, en 44 bacheliers
ès sciences· restreints sur 84 inscriptions. La proportion des
admis, poûr les premiers, est de 45 1/ 2 p. 100, et est exactement
la même que l'année dernière; pour les seconds, elle est d'un
�FAOULTÊ DES SCIENCES.
71
peu plus de 52 p. lOO, tandis que l'an dernier. élie était de
37 p. 100.
II semblerait que le niveau de ces derniers examens a
·haussé d'une manière notable. Il n'en est rien, si l'on compare
le chiffre des mentions obtenues cette année à celui des
notes de l'année' dernière. En 1873-1874, 44 réceptions ont
mérité 31 passable, 12 assez bien et 1 bien, tandis
!872-1873, le même nombre de réceptions offrait 26 passable, 16 assez bien et 2 bien.· Le premier résultat, évidemment inférieur au second, s'explique aisément. Craignant,
bien à tort sans doute, les sévérités d'une Faculté qui
maintes fois leur avait adressé de sages avis, de paternels
conseils, beaucoup de nos candidats au baccalauréat ès
sciences restreint, et ce ne sont pas les meilleurs, ont
déserté leurs juges naturels et ont préféré s'en rapporter
aiJleurs aux hasards d'un examen auquel ils ne se sentaient
que très-incomplétement préparés.
Pour le baccalauréat ès sciences complet, les 142 réceptions ont fourni 78 passable, 59 assez bien et 5 bien seulement.
Cette dernièré note a été obtenue par MM. AARON, HEMARDINQUER, MAuRICE, MICHAUT, Nwot.As. Aucun élève n'a
mérité la mention très-bien.
En résumé, le niveau de nos examens a sensiblement
baissé cette année. Tous les jeunes gens se contentent trop
facilement d'un à peu près; ils se tiennent pour satisfaits lorsqu'ils ont rempli quelques pages, ou répondu quelques mots
se rattachant plus ou moins à la question qui leur est posée.
L'indiscipline et la légèreté d'esprit, qui malheureusement
·caractérisent notre époque, se retrouvent donc à l'examen
comme ailleurs, et ce sont là des défauts que nous nous
efforcerons de combattre toujours dans la mesure où nous pouvons les atteindre.
Le tableau suivant reproduit d'une manière succinéte les
opérations de l'annéê, en ce qui concerne les deux ordres
du baccalauréat ès sciences:
�Tableau des examens du Baccalauréat ès sciences, pendant l'année sco)aire 1873-1874.
NOMBRE
RÉSULTATS
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des examens.
des Candidats.
SESSIONS.
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Juillet
) Complet .......... 183 1 18.2
et août 1873 .... ·/ Restreint ...... , .. 30 , 30
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3
13
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13 31 42
86 182 47
17 30 57
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1 4
8 13
4 32 50 86
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21 2 35 58 60
9 4 16 29 55
Totaux et moyennes .. .. .. .. .. . ..... 399 4 395
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186 395 47
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40' 33 3 51 90
66 j, 31 8 42 81 o2
•
�FACULTÉ DES SCIEl<CES,
73
PUBLICATIONS ET TRAVAUX.
Comme les années précédentes, les travaux personnels
des membres de la Faculté ont été nombreux et variés.
Notre vénéré doyen honoraire, M. GoDRON, avec une activité
que je dirai presque juvénile, a enrichi de plusieurs Mémoires
les volumes de l'Académie de Stanislas, de la Société d' archéologie lorraine, de la Société d'agriculture de Meurthe-etMoselle, de la Société des sciences naturelles de Montpellier.
M. RENARD nous a donné la primeur de nouvelles recherches de physique mathématique, sur sa théorie des phénomènes électriques dans l'hypothèse d'un seul fluide.
Indépendamment de plusieurs notes ou mémoires insérés
dans diverses Revues, M. GRANDEAU a publié en collaboration de notre excellent collègue et ami de l'École forestière,
FLICHE 1 un grand travail traitant de l'influence de la
composition chimique du sol sur la végétation du châtaignier.
Notre patient zoologiste, lVI. EM, BAUDELOT a continué une
série de recherches commencées l'an dernier, dans lesquelles
la nouveauté des aperçus le dispute à la variété et à
l'étendue du savoir, et qui lui ont valu une distinction
d.'autant ,Plus flatteuse qu'elle est devenue plus rare aujourd'hui, les palmes d'officier d'Académie (1).
Fidèle à son passé, M. EM. MATHIEU n'est pas demeuré
inactif et a payé sa bienvenue parmi nous par la publication
de plusieurs mémoires importants.
.
Tous ces travaux et d'autres enQore que je passe sous
silence, attestent le zèle qui nous anime; ils prouvent qu'au
moment où elle vient d'accomplir sa vingtième année, la
Faculté des sciences de Nancy, fortifiée et accrue de membres nouveaux, la plupart formés dans notre laborieuse et
sympathique Alsace, n'est pas inférieure à son passé et reste
l'avenir.
riche de promesses
(1) Arrêté
du 29 décembre 1873.
�
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences
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The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des sciences
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CHAUTARD
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Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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16175ac00a8993a04df6dfd008cb34ba
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��PUBLICATIONS
MEMBRES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES
PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
M. GonRoN, doyen honoraire :
1o Des races végétales qui doivent leur origine à une monstruosité. -1 broch.
in-8°. Nancy,1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Stanislas pour 1873.)
2" Nouvelles études sur les hybrides des Primula i]randiflo1·a et oj]icinalis.1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Staniûas p.1873.)
3° De l'hybridité. dans le genre sorbier. - 1 broch. in-8°. 187 4. (Ext. de la
Rev. des sciences naturelles de Montpellier, 1874, t. III, no 1.)
4° Études sur la Lorraine dite allemande, le pays messin et l'ancienne province d'Alsace.-1
Nancy, 1874.- (Ext.duBulletindelaSociété
d'archéologie de Lorraine.)
5° Étude sur les pavots cultivés. - 1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des
Ann. de la Soc. d'agric. de Meurthe-et-Moselle pour 1874.)
6° Note sur les framboisiers bifructifères:- 1 broch. in-8°. Nancy, 1874.
(Ext. des Ann. de la Soc. d'ag1·ic. de Meurthe-et-Moselle pour 1874:)
M.. CuAuÙRn, doyen, professeur de physique :
1° Col)lpte rendu des travaux de la Faculté des sciences en 1872-187.3 (lu au
Conseil académique de Nancy dans la séance du 18 novembre 1873). -1 broch.
in.-8°. Nancy, 1874.
2° Disposition nouvelle d'un
acoustique. (Comptes rendus de
l'Ac. des sc., 13 janvier 1874, et Journal de Physique, 3e année, 1874),
3° Spectre ·des dissolutions de chlorophylle soumises à lïntluence d'agents
sulfurés. (Comptes rendus de l'Ac. des sc., 2 février 1874, et Rev. méd. de
l'Est, no du 15 février 187 4.)
4° Notes diverses publiées par extrait sur le même sujet. (Journal de Chim;
et de Plwrm., 4e séi'ie, t. XVII et XVIII.)
5° Monographie des raies d'absorption des liquides colorés et en particulier
du spectre de la èhlorophylle. Avec 3 planches comprenant la
de J'appareil et 16 spectres chromo-lithographiés; -1 broch. in-8°. 187 4. (Ext. des Ann.
de chimie et de physique, 5• série, t. III, et Mem. de l' Acad. de Stanislas,
4• série, t. VI et VII. 1873 et 1874.)
�SÉANCE DE RENTRÉE, -
FAC"GLTÉ DES SCIENCES.
Ï5
6° Résumé des observations météorologiques faites à la Faculté .des sciences
de Nancy en 1873. (Annuaire de 1l!eurihe-et-Moselle pour 1875. )
7° Tableaux mensuels des observations météorologiques faites en 1874 (Revue
médicale de l'Est; 1874.)
M. RENARD, projessem· de mécanique:
Actian d'un solénoïde sur un caurant circulaire dont le plan est perpendiculaire à l'axe du solénoïde et dont le centre est sur cet axe ou très-peu écarté de
cet axe. (Sous presse.) (Mém. de l' Acad. de Stanislas pour 187 4, 4• série, t. VII.)
M. BAUDELOT, professeur de zoologie:
1" Recherche sur la structure et le développement des écailles des poissons
osseux.- 1 broch. in-8°. 1.874. (Ext. des Arch. de zoologie expérimentale.)
2° Leçon intitulée :De la zoologie et de ses divisions. - t broch. in-8". 187 4.
(Ext. de la Revue des sciences naturelles.)
MM. GRANDEAu,pro.fesseur de chimie·agricole-, et FLICHE,pro.fesseurà l'École
.forestière :
De l'influence de la composition chimique du sol sur la végétation du châtaignier. - l broch. in-8". 1874. (Ext. des Ann. de chimie et de physique,
5• série, t. II.)
l\L MATHIEU, pt·ojesseur de calcul différentiel et intégral:
1° Mémoire sur les équations différentielles. canoniques de la mécanique. 1 brochure in-4•. Paris, 1874. (Ext. du JoUI·n. de_ Liouville, t. XIX, 2• série,
juillet 1874.)
2° Extrait d'un mémoire sur le problème des trois corps. (Comptes rendus de
l'Acad.des sciences, novembre 1873 et mars 1874.)
M. Fl\IANT1 préparateur de zoologie :
Recherches sur le chiasma des nerfs optiques dans les différentes classes
d'animaux vertébrés. (Thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue
devant la Faculté de. Nancy le 25 juillet 187 4.) - 1 broch. in-4° avec planche.
Nancy, 1874.
M. DuPRÉ, préparateur de chimie :
1o Nouvelle pompe à mercure sans piston ni soupape, présentée à la Société
des sciences naturelles de Nancy, dans la séance du 2 mars 18i4.
2° Modification du chalumeau de laboratoire. (Bulletin de la Socit3té chimique
de Paris, t. XXII; page 32.)
3° Nouvel eudiomètre. (Bulletin de la société chimique de Paris, t. XXII,
page 112.)
· 4° Uromètre et azotomètre. (Bulletin de la Société chimique de Paris,
t. XXII, page 113.)
M. TmÉilY, préparatéur de physique :
Observations-météorologiques au laboratoire de la Faculté
��
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Publications des Membres de la Faculté des sciences pendant l'année scolaire 1873-1874
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The topic of the resource
Publications relatives aux Membres de la Faculté des sciences
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Université De France / Académie de Nancy
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Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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-
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b32638b5b4218fd1d8d9af06f033ba4d
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��RAPPORT
DE l\:'f. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DES LE'l"rRES.
MONSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Voilà vingt ans déjà, qu'une colonie athénienne venait
fonder ici la
des. lettres. De ce groupe de jeunes
lhaîtres qui y concoururent, je demeure seùl aujourd'hui.
Car. mon ami Lacroix ne nous appartient plus guère que de
nom; et. Paris, qui nous l'a pris, ne nous le rendra plus.
Depuis ce jour de notre installation, j'ai vu bien des professeurs se succéder dans nos différentes chaires; et ce n'est pas
sans mélancolie, que, resté seul, je reporte aujourd'hui mon
regard sur ce passé déjà long, et sur ces changements, qui, .
dans l'intervalle, m'ont enlevé tant d'amis. J'ai du moins de
quoi me consoler, en consiclérant ce qu'ils sont devenus.
Nancy semblait en effet les désigner aux regards de· la fortune. Ils sont aujourd'hui à la Sorbonne, au Collége de France,
à l'École d'Athènes, à l'Institut. Mais un, homme d'ailleurs
nous demeure, qui, s'il n'était pas avec nous au jour de la
fondation de la Faculté, y arriva presque le lendemain, pour
en être depuis ce temps la vertu et l'honneur, M. de Margerie.
Félicitons-nous pour nous-mêmes que Paris, si jaloux d'ordinaire de s'approprier les talents les plus distingués, ait
commis la bévue de ,ne pas nous l'enlever encore ; et sachons
profiter des années que nous pourrons encore le conserver.Puis, au milieu de cette mobilité avec laquelle la Faculté se
�78
SÉANCE DE RENTRÉE.
renouvelle autour de moi, ai-je besoin de dire avec quelle
satisfaction j'ai vu, à la fin de ma carrière, venir ici comme
Recteur un des meilleurs amis de ma jeunesse, si dévoué
aux lettres et aux intérêts de n'otre Faculté, que
j'ai bien le droitde le regarder comme un des nôtres?
I. Cette année même nous avons perdu M. Petit de Julleville, qui, dans la suppléance de M. Lacroix, avait pris possession de l'histoire comme de son vrai domaine, mais dont
les lettres, ce semble, regrettaient toujours l'infidélité. Il est
allé professer à Dijon la littérature française. Vous tous, qui
l'avez entendu ici, combien ne goûtiez-vous pas ce jeune
maître, qui portait sur les choses du passé un regard si élevé,
si pénétrant, si équitable, qui les jugeait avec la sagesse d'un
ancien, en les racontant avec l'imagination et l'éloquence
d'un jeune homme ? Quels regrets le jour où il dut interrompre brusquement ce cours commencé avec tant de solidité
et d'éclat sur le rôle politique de la Noblésse en France du /
XIe au XVIIIe siècle ? ··
......... , . Pendent ope1·a interrupta,
Murorum ingentes, œquataque machina cœlo.
C'était vraiment dommage. Mais partout où M. Petit de Julieville portera son talent, il est assuré du succès et de toutes
les sympathies.
Après un interrègne prolongé, il a été remplacé ici par
M. Robion, le savant le plus labQrieux et le pluB passionné
que j'aie jamais connu, et dont l'esprit investigateur s'est
plu à fouiller les parties les moins
jusqu'ici de
l'histoire ancienne et moderne. Personne ne sait mieux que
lui en
les anciens peuples de l'Orient, dont il a écrit, à
l'usage des classes, une intéressante histoire, éclairée de
toutes les lumières de l'archéologie et de l'érudition contem-
�FACULTÉ DES LETTRES.
79
poraines. Depuis, l'Académie des inscriptions a couronné son
Histoire des Gaulois d'Orient, sa traduction de l'Hermès Trismégiste, son ouvrage sur l'Administration des Ptolémées, et
maints autres savants mémoires sur l'Êgypte, la Chaldée,
l'Assyrie, l'ancien Iran. M. Robion est le collaborateur nécessaire de toutes les revues savantes. Il connaît toutes les
antiques civilisations de l'Asie occidentale en homme qui a
entre les mains toutes les clefs de la maison. -Surpris cependant à Pâques dans les fonctions qu'il exerçait à l'Ecole des
hautes études par la délégation qui l'envoyait suppléer
M. Lacroix à Nancy, il a cru devoir débuter dans cette chaire
par un cours d'histoire moderne, et il a pri,s pour sujet la
Politique française de Richelieu en Italie. Mais cette année,
il se propose de nous ramener dans la Grèce antique, que
l'histoire moderne nous fait trop oublier, et de nous raconter
au temps de Périclès.
J'aimerais (comme je faisais il y a quelques années) à
vous rendre compte ici avec quelque développement des
divers Cours professés dans l'année qui vient de s'écouler, et
à y joindre un programme des Cours qui vont
Mais
la multiplicité et l'étendue actuelle des rapports ne me permettent plus de faire aujourd'hui ce que je faisais et ce que
vous écoutiez si volontiers autrefois. Je me bornerai donc à
une succincte énumération.
M. de Margerie, qui suit d'un regard vigilant la marche
de la pensée moderne, s'est attaché à étudier dans les ouvrages
de Brown, de Hamilton et surtout de Stuart-Mill, la tendance
funeste de la philosophie anglaise contemporaine vers le
matérialisme. A l'infaillible lumière du spiritualisme chrétien,
il n'a pas craint de s'avancer dans ces tristes parages sau's
ciel et sans étoiles, pour en signaler les écueils, où viennent
naufrager chaque jour tant d'esprits chancelants et aveuglés.
Dans la chaire de
M. Decharme continue de nous initier aux travaux de la critique moderne sur
l'antique mythologie grecque; et là où jusqu'ici une poésie
�80
SÉANCE DE RENTRÉE.
frivole n'avait vu que des fables gracieuses ou de romanesques
et scandaleuses aventures des dieux de l'Olympe, il nous
révélait un symbolisme profond, sous lequel l'antiquité adorait les mystérieuses puissances de la nature.
M. Campaux avait pris pour sujet de son Cours de Littérature latine l'état des lettres et de la poésie à Rome au temps
de César; et, s'attachant en particulier aux œuvres de Valérius Caton, de Varron, de Catulle et de Lucrèce, il nous
transportait en esprit au sein de cette époque orageuse, où
les âmes rêveuses cherchaient dans la poésie un refuge pour
échapper aux misères du présent, ou bien d'habiles artistes
de style, dans leur imitation industrieUse des œuvres de la
Grèce, semblaient déjà indiquer la voie à Virgile et à Horace,
et accordaient pour eux comme une lyre la langue de la
poésie.
Pour moi, dans ma Chaire de Littérature frança!se, j'esquissais le mouvement des esprits et des" lettres en France
dans la première moitié du XVIIIe siècle, alors qu'à la place
de la cour, qui abdique lâchement l'empire des idées, les gens
de lettres s'emparent de l'opinio)1 1 qu'ils poussent de plus en;
plus à la révolte contre les institutions du passé. bans cette
étude, je me suis particulièrement attaché à Montesquieu et
à Voltaire, le véritable roi de cette époque.
M. Gebhart, le professeur de Littérature étrangère, a consacré son premier semestre à nous retracerr dans un tableau
brillant, mais traversé de sinistres éclairs, la renaissance des
arts et des lettres en Italie à la fin du xv• siècle et au commencement du XVIe; au second semestre, pour varier l'objet
de son enseignement, il étudiait l'œuvre poétique de lord
Byron, en
les poésies de ce Titan révolté avec
les événements de sa vie si romanesque.- Mais il se propose
cet
de vous ramener en Italie, eette patrie préférée de
son esprit et de ses études, et de reprendre où il l'a laissé, ce
cours sur la Renaissance, qui est pour lui comme une première
publication d'un grand,
qu'il
sur cette épo-
�. 81
FACULTÉ DES LETTRES.
que, et pour lequel il a reçu déjà les encouragements de
l'Académie des sciences morales et politiques.
Enfin M. Vidal-Lablache, dans sa Chaire de Géographie,
menait de front deux Cours différents. Dans l'un, il nous enseignait l'Allemagne moderne, telle que l'a faite la nature, le
.génie des peuples qui l'habitent, (lt sa longue et laborieuse
histoire; et dans l'autre,. il nous apprenait à mieux connaître
notre propre pays, le sol merveilleux de notre France, cette
terre prédestinée, qu'au moyen âge déjà on appelait le plus
beau royaume après celui du ciel. L'intérêt soutenu, avec
lequel l'un et l'autre cours a été suivi, montre que le Fmnçais
n'est pas si antipathique à la géographie, quand, .au lieu
d'une sèche nomenclature de lieux et de noms, un professeur
de talent rend à chaque contrée sa physionomie, son histoirè, ·
SOn âme et ·Sa vie.
Jeme borne à ces indications sommaires sur nos Cours de
l'an dernier. Quant à ceux de cette année, chacun de nous,
dans sa prochaine leçon d'ouverture, vous en exposera le sujet
et l'esprit.
Mais je dois aussi, en parlant de notre enseignement,
mentionner quelques-uns des travaux personnels, par lesqu<;ls
nos professeurs étendent au dehors le renom de notre Faculté
des lettres' et son influence;
M. de Margerie, cette année, a publié une troisième édition
cle sa Théodicée, un des plus excellents livres et des plus
goûtés qu'ait produit de nos jours hi philosophie spiritualiste
et chrétienne. En publiant de nouveau cet ouvrage, il l'a
développé en certaines parties, pour l'accommoder aux plus
récentes controverses de la science contemporaine. Car, toujours au courant du mouvement des idées philosophiques, il
est sans cesse et partout sur la brèche, pour défenéh·e contre
les assauts du matérialisme les doctrines immortelles, qui ne
sauraient s'obscqrcir un instant, sans que le monde et la
conscience de l'homme n'en soient profondément troublés.
}1. Campaux, de son côté, en préparant pour l'an p;rochain
FACULTJ!:s,
6
�82
SÉANCE DE RENTRÉE.
un cours sm; les Géorgiques de Virgile, revoyait, pour en pü.blie:r une seconde édition, son charmant poëme de lWaisonnette,
où il a chanté lui-même avec tant de charme et de fraîcheur
la vertu dela vie rustique, et essayé,commeVir.gile,dans un
siècle blasé et au lendemain des discordes civiles, de réveiller
dans ·les âmes le goût de cette simple et laborieuse existence.
Enfin M. Gebhart, poursuivant dans des travaux particuliers les études, auxquelles il consacre depuis plusieurs ·
années une _partie de son enseignement, a communiqué à
l'Académie des sciences morales et politiques un mémoire sur
les Commencements de l'économie politique et sociale chez les
historiens jlorentt'ns de la Renaissarwe. - Il y montre comment, dès l'origine de l'Histoire dans leur littérature, les
Flort:)ntins non-seulement ont partagé avec les Vénitiens le
goût des faits précis et des informations exactes dans l'ordre
économique, mais ont encore démêlétrès-vite, grâce à l' expérience qu'ils acquirent promptement des révolutions et de
leurs causes, que, sous les mouvementsr: qui agitèrent Florence au moyen âge, se cachaient des conflits d'intérêts et
des notions tantôt fausses et tantôt justes sur l'impôt et la
propriété. Les historiens, qui ont vécu après la période révolutionnaire de Savonarole, Guichardin et ]}fachiavel, ont eu
pleinement conscience du rôle joué par le socialisme dans ·
les révolutions florentines. Leurs raisonnements sur l'impôt
progressif et les excès de la déiliagogie les ont amenés à vérifier une fois de plus l'éternelle loi politique déterminée autrefois par Platon et Aristote, et que seuls les fanatiques de la
révolution ignoreront éternellement; à savoir que l'abus de
la liberté et la violence populaire suppriment la liberté et fondent le despotisme.
II. -
EXAMENS.
Baccalauréat ès Lettres. -Nous venons de faire au mois
d'août le premier essai du Baccalauréat ès lettres scindé. en
�FACULTÉ DES r,ETTRES.
83
deux épreuves séparées par un an cl.: intervalle, C'·est là une
réforme de l'examen, que nous sollicitions depuis longtemps,
et dont nous attendons les meilleurs résultats.
Le programme du Baccalauréat en effet :avai_t fini par être
trop chargé, et les meilleurs esprits ployaient sous le fardeau.
On l'a allégé, pas assez sans doute; mais surtout on l'a partagé
sur deux années. En sortant de rhétorique, on subit l'examen
sur les matières littéraires de l'éducation classique. La
seconde partie de }?épreuve, placée à l'issue de la classe de
philosophie, comprend, avec la philosophie, les sciences
mathématiques et naturelles et les langues vivantes désormais obligatoires. C'est airisi qu'à la fin de chaque année,
les candidats sont interrogés sur les matières étudiées dans
l'a:rnÎée même. Le Baccalauréat va reprendre de cette façon,
je l'espèra, le vrai caractère qu'il doit avoir. Ce n'est· pas un
"concours en effet, comme celui des écoles; c'est le simple contrôle d'études régulières. Plus d'autre programme que celui
de la classe de rhétorique et de philosophie; plus de préparation spéciale. On s'y prépare en suivant avec soin les exercices
mêmes de sa classe ; et le grade vous est donné par surcroît.
On ne verra plus d'élèves trop pressés s'essayer dès la
rhétorique à des études hâtives et superficielles de philosophie, ni des élèves de philosophie tout préoccupés encore de
discours latins et d'auteurs grecs. L'une et l'autre classe
pourra être suivie avec plus de liberté d'esprit, etpar conséquent de maturité et de profit. Aussi nous comptons bien que
les études y gagneront; et il était temps d'en raffermir la
discipline ébrànlée par tant de réformes équivoques.
Du même coup on institue un sérieux examen de passage
entre la rhétorique et la philosophie. Il y a longtemps que nous
réclamons à la fin de chaque année d'études une consciencieuse épreuve, qui ne laisse monter dans la classe supérieure
que des élèves assprtis et en état de la suivre avec succès.
Car la plaie de notre éducation classique, c'est cette déplofranrable facilité à permettre à ces élèves incapables
�84
SÉANCE DB RENTRÉE.
chir les degrés, et, toujours au-dessous de leurs études,
d'arriver au Baccalauréat, sans que jusque-là aucun obstacle
sérieux les ait avertis de leur faiblesse. Rendons justice
cependant ici à notre cher Recteur, qui, dans :sa vive sollicitude pour les études classiques, fait tant. d'efforts poUr restituer ce sérieux contrôle prescrit par les règlements univerJ'espère qu'à force de constance il fera prévaloir
contre la lâcheté des mœurs cette règle si nécessaire et si
réclamée. En attendant, la première épreuve du nouveau
Baccalauréat sera pour les élèves de rhétorique ce crible
salutaire.
Dans l'ensemble de nos examens, c'est toujours 1e Discours·
latin qui a le plus besoin de sc relever. Nos candidats
arrivent encore sans doute à en prendre le moule; mais ils
n'ont rien à mettre dedans. Quel sujet en effet peut-on leur
donner à traiter en latin, qu'un lieu commun de morale
que, ou. un traitde l'histoire grecque ou. romaine? Or l'antiqnité,oü ils ont passé les plus belles anné{Js de leur jeunesse,
leur est devenue tout à fait étrangère. On dirait qu'avant le
règne de Louis XIV le monde, n'existait pas. Espérons, 1
qu'avec un esprit moins opprimé par les programmes, ils
auront à l'avenir le loisir de lire un peu plus, et de rafraîchir
pour leurs discours leurs souvenirs de l'antiqu.ité classique,
Car, sans histoire et sans idées, l'exercice du discours leur
deviendrait funeste. Rien de pire que de s'habituer à faire
des phrases vides et sonores. L'esprit français n'y incline déjà .
que trop. Une de nos plaies sociales, ce sont les déclamateurs.
L'Épreuve orale aussi devra gagner à cette réforme du
Baccalauréat. On a resserré en effet l'examen du grec dans
un petit nombre de textes déterminés, sur lesquels ii nous
sera permis d'exiger une explication mieux préparée et plus
précise. Car de demander aujourd'hui à nos élèves de traduire le
à livre ouvert, c'est chose impossible. Depùis
qu'on a cessé d'apprendre les racines grecques, on ne sait
plqs le sens des mots; et depuis l'abandon du thème grec, on
�FACULTÉ DES J.ETTRES,
85
ne sait plus la grammaire. Espérons aussi 1 qtt'avec plus de
loisir en rhétorique, on lira davantage les
français
du programme, au lieu de s'en tenir à quelque sèche analyse
· empruntée au Manuel.
.
L'histoire et la géographie reparaissent. dans chacune des
deux épreuves de l'examen scindé. Dans la première, c'est
la géographie de la France et son histoire de 1610 à 1789;
dans la seconde, l'histoire de la Révolution et de l'Empire,
en y joignant un tableau succinct des événements accomplis
de 1815 à 1848. On a enfin compris, qu'il fallait rayer de
l'enseignement de nos lycées cette histoire trop comtemporaine, qui est encore livrée aux passions des partis et refaite
(selon les régimes qui se succèdent) au gré des divers gouvernements. Pour nous, nous aurions préféré qu'on employât
en partie l'année de philosophie à remettre sous les yeux
des élèves, dans une récapitulation sommaire, les grands
1
événements de l'histoire du genre humain, ces faits dominants, qui en sont comme les lieux communs, et que tout
honnête homme ne saurait oublier.
Vous savez enfin que les langues vivantes, qui jusqu'ici
n'étaient que facultatives, constituent désormais une partie
de l'examen. Elles sont réservées pour la deuxième
épreuve, parce que c'est une étude qui se doit toujours continuer. Outre l'explication orale d'un texte allemand ou anglais, il y aura une version écrite. J'eusse mieux aimé un
thème, qui permet mieux d'apprécier jusqu'à quel point un
élève manie une langue étrangère, et on possède la gram. maire, l! tours propres et le géni'e. Car, si l'on apprend les
s
langues mortes pour les lire, on doit apprendre les langues
vivantes pour les parler. Mais peut-être le thème dépasseraitil actuellement encore la force moyenne des candidats. Provisoirement on a dû s'en tenir à la version.
J'aime à dire ici ce que nous espérons de cette division
du Baccalauréat ès lettres, pour fortifier l'éducation littéraire de notre jeunesse. Mais cette nouvelle discipline des
�86
SÉANCE DE RENTRÉE.
examens, appliquée pour la première fois à la session. d'àoût;
est trop récente encore pour que nous
puissions juste,
ment apprécier déjà les bienfaits. Il faut du temps pour
qu'on· en mesure l'influence réelle sur les études. Cette fois, ·
entre l'examen scindé et l'examen complet, il n'y avait pas
encore grande différence. C'était, sauf quelques exceptions,
une· commune médioérité.
Voici la . statistique distincte du
ès lett1·ts
complet, et du Baccalauréat scindé (première épreuve) (1 ).
-Au Baccalauréat complet, 410 candidats se sont présentés
(11 de moins que l'année· précédente), àsavoir :
114 à la session de novembre 1873,
53 à la session extraordinaire de mars 1874,
Et 243 à la session de juillet-août 1874.
Sur ce total de 410 candidats, 232 ont été jugés dignes du
Baccalauréat complet.
(1)
ADMIS.
SESSIONS.
=
iE
11-------1Novembre 1873....
35
114
3
H
•
!
18
.;::
44
65
11-------1--- - - - - - - - - - - - - - - - Mars 1874 . . . .. . . •
19
53
9
23
21
30
11-------- - - - - - - - - - - - - - - - Jumet-août 187 4 . .
82
243
24
56
106
73
137
---- ------ -- -- -Total ....••...• _ . : . _ : _ _ : _ _ : _
Examens de l'année 1873 ........
1
421
166 · 41
·
207
_1_0_ . . . : . ..:::. • 232.
1
3
11 .
65
. 135
1
214l ·
Baccalauréat scindé (ir• épreuve).
#
SESSION.
2ro'i
-----------ÉLIMINÉS.
. 1
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iii
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11------1---------Aoiit 1874.........
124
43
10
53
5
38
23
71
�FACULTÉ DES LETTRES.
87
grade (18 de plus qu'en 1873). C'est une proportion de
56 1 / 2 p. 100
(en 1873, la proportion n'était que de
50,8 p. 100, ou un peu plus de moitié). Sur les 178 candidats
ajournés, 136 l'ont été pour l'épreuve écrite, et 42 pour
l'épreuve orale.
Parmi ces 232 candidats admis au grade, un seul, 1'11. Petitnicolas. du ·collége d'Épinal, l'a été avec la mention trèsbien;
10 ont été reçus avec la mention bien; ce sont, par ordre
alphabétique : MM. Gangloif, Gouja1·d, HourliM·, Jehl,
Kauifer, Lévy, Miclesco, Mogin, Mougeolle et Thirion;
83 ont été admis avec la mention assez bien,
Et 138 avec la note passablement.
Ce résultat modeste suggère plus d'une réflexion. D'abord
on peut s'étonner que les mentions satisfaisantes soient
distribuées avec tant de parcimonie. Mais je vous jure que
.
ce n'est pas notre faute. Les bons examens sont rares, soit
par le vice des programmes, dont l'étendue encyclopédique
écrase les esprits moyens, soit par l'insuffisante préparation
des candidats, qui ne se ravisent souvent dans leurs études
qu'à l'approche des examens, et s'efforcent de suppléer aux
lacunes de leur
véritable par des procédés artificiels. En second lieu, je ne puis jamais prendre mon parti
de tarit de victimes. Le baccalauréat, contrôle et certificat
d'études régulières, devrait-il être refusé à tant d'élèves, qui
en ont parcouru le cercle complet? Mais est-cc notre faute si
c'est le premier examen vraiment sérieux que ces jeunes
aient rencontré dans le cours de leurs études pour les avertir de leur inau:ffisance et les arrêter en chemin?
Le Baccalauréat scindé, dans sa première partie, nous a offert
des résultats analogues. 124 candidats s'y sont présentés pour
la première fois à la session d'août. Sur ce nombre, 43 ont
été éliminés après l'épreuve écrite, et 10 après l'épreuve
orale, en tout 53; et 71 seulement ont été admis à la première
moitié du grade. C'est une proportion de près de 57 p. 100.
�88
SÉANOE ·DE RENTRÉE,
5 ont été admis avec la mention bien : MM. G1·ass, Kellë1·1
Simon, Weil et Weiss;
38 avec la mention assez bien,
Et 28 avec la note passablement.
Ce premier essai du nouvel exaxnen, sans être décisif,
nous donne cependant lieu de croire que ce partage aura
pour résultat de rendre l'épreuve tout ensemble plus facile
IJOUr les candidats et plus solide, et qu'elle ne peut manquer
d'exercer sur nos études classiques une salutaire réaction .
. Licence ès· Letkes; - Dans cet examen d'ùn ordre supérieur, la }l'acuité a le plus ·souvent affaire avec ses pro-1
pres élèves. Pour la plupart, en effet, de loin ou de près les
candidats sont nos disciples. Les uns ont suivi nos cours et
nos conférences. Les autres, dispersés dans l'Académie,
réclament nos conseils, et par correspondance sc préparent
encore sous notre direction. Notre concours cordial est acquis
à qui le sollicite.
23 candidats se sont présentés cette année à l'examen de
Licence, et sm• ce nombre, 8 ont été admis au grade; à savoir:
3 sur 7, à la session de novembre 1873; 1 seulement sur 6,
à la session extraordinaire d'avril1874; et 4 sur 10, à la dernière session de juillet.
· Nos .licenciés de novembre sont :
MM. Gel·baut, professeur au Collége de Commercy;
L'abbé Boulanger, professeur au petitSéminaire de
Pont-à-Mousson,
.
Et Machard, professeur libre.
En avril, nous avons été' heureux d'admettre an grade
avec distinction . M. Valat, maître-répétiteur au · Lycée
Nancy, que nous y invitions depuis longtemps et qui a I'épondu
à toute notre espérance.
Enfin, il nous semble que les 4 licenciés
nous avons
reçus à la session de juillet, auraient pu concourir à Paris
sans trop de désavantage avec les élèves de l'Êcole normalè.
Ce sont:
�FACULTÉ DES LETTRES.
89
MM. l'abbé Thollot, professeur au petit Séminaire de Paris;
Dannreuther, ancien élève du Lycée de
L'abbé Jacques, de la Maison des hautes études ecclésiastiques de Nancy,
Et l'abbé Bru,. professeur à Rouen.
En tout 8 ,licenciés ès lettres sur 23 candidats, c'est trop
peu assurément; et quand nous songeons aux ressources qui
sont offertes ici aux jeunes gens pour s'y préparer; nous
pourrions espérer davantage. Sans doute, parmi ces disciples
de nos conférences, nous rencontrons souvent de brillants
sujets :les uns, qui se destinent à l'enseignement public ou
libre; les autres, élèves de notre Faculté de Droit, qui ont la
généreuse ambition d'unir l'étude des lettres à celle de la
jurisprudence, et de conquérir à la fois les deux diplômes.
Mais nous regrettons que les uns et les autres ne soient pas
,plus nombreux; et nous envions aux Universités allemandes
cette foule de studieux étudiants, qui se pressent autour des
chaires de leurs professeurs.
Que ne ferions-nous pas, avec les qualités d'esprit qui distinguent notre nation, si notre jeunesse montrait la même
curiosité de savoir? Loin de moi assurément de contester
(dans un sentiment de patriotisme aveugle et jaloux, dont le
malheur a dû nous guérir) les solides qualités de nos émules
d'outre-Rhin, leur science patiente et exacte, leurs investigations ingénieuses, leur sagace érudition. Mais, certes, nous
avons plus qu'eux l'esprit de lumière qui illumine un sujet,
le bon sens qui -Ie limite, la
philosophique qui le
domine, l'embrasse et le coordonne, le génie artistique enfin
qui le produit sous sa forme la plus belle. On dirait qu'une
pensée en effet ne fait son chemin dans le monde, que quand
l'esprit français y a mis son cachet. Et certes nous ne sommes
pas près encore de perdre ce beau privilége. Quand je
dans notre Université française tant de maîtres, qui
l'honorent par leurs savantes publications; quand je vois dans
cette enceinte même autour de moi ces collaborateurs, que
�90
SÉANCE DE RENTRÉE,
l'Europe connaît, et qui sont presqu.e inconnus ICI, JO· suis
assuré que la science francaise ne peut i·edouter .aucune
comparaison, et que nos Facultés de Nancy, par la. solidité
de leur enseignement, sont en mesure de souteniravec éclat
la concurrence des Universités voisines. Ce qui nous manque
le plus, ce sont, non pas des auditeurs, mais dé vrais
pies: Et cependant notre Faculté des lettres pourrait offrir à
la jeunesse, qui se destine à l'enseignement public, presque
les mêmes ressources que l'École normale supérieure. C'est à
peine néanmoins, si chaque année nous comptons à nos
renee pour la Licence de quinze à vingt étudiants
Ces disciples sont d'abord les Maîtres-répétiteurs du Lycée,
et spécialement les Maîtres auxiliaires. Pourquoi faut-il que
ces jeunes gens aient trop souvent négligé jusqu'à présent de
venir ici poursuivre sérieusement des études qui leur sont si.
nécessaires pour la carrière qu'ils ont _embrassée? Cependant
ils comprennent mieux aujourd'hui leurs véritables intérêts.
Grâce aussi à la sollicitude active du chef zélé de notre Académie, l'institution des Maîtres auxiliaires, qui jusqu'ici n'avait.
pas porté tous les fruits qu'on était en droit _d'en attendre,
va de plus en plus se régulariser et se consolider. Une place
de plus pour la section des Lettres vient d'être, sur sa
demande, créée au Lycée de Nancy. Il faut maintenant que les
avantages offerts stimulent l'ambition des meilleùrs, et
qu'un concours plein d'émulation assure en de bonnes conditions le recrutement de ces jeunes maîtres. Il faut que des
jeunes gens, avides de s'instruire, n'hésitent pas, même s'ils
sont déjà maîtres-répétiteurs, à sacrifier cette situation pour
devenir auxîliaîres, et ne croient pas acheter trop cher à ce
prix plus de loisir pour travailler. Car, à leur âge,. ce n'est
pas aux appointements qu'on doit regarder; mais les yeux
fixés sur l'avenir, on songe à assUrer sa carrière par le travail,
la science, le mérite. Assurément il ne tiendra pas à notre
dévoué Recteur et à nous, que cette institution des Auxi-.
Iiaires, pleine de promesses, ne réponde enfin· aux justes
�, FACULTÉ DES LETTRES.
91
espérances de l'Université, et que l'École des répétiteurs du
Lycée de N,ancy ne devienne pour
public
une pépinière féconde.
En concurrence avec ces jeunes Maîtres, nous comptons
quelques élèves ecclésiastiques de cette -Maison des hautes
études, fo.ndée par Mgr l'Évêque de Nancy pour former des
professeurs à l'enseignement libre. Certes nous ne pouvons
que nous féliciter de cette rivalité, et nous louer des disciples pleins de zèle et parfois de talent, qui nous viennent de
là. Mais ils sont trop rares; et nous nous étonnons toujours
que les diocèses voisins ne s'empressent pas davantage de
profiter de cette heureuse institution, en y envoyant quelques
élèves. Quelquefois aussi nous regrettons que l'administration·
ecclésiastique se presse trop d'employer ces jeunes maîtres,
quand une ou deux années de plus lui auraient procuré des
professeurs
Enfin, nous comptons chaque année dans nos Conférences
quelques élèves en Droit, ceux qui ont fait d'assez bonnes
études pour désirer les poursuivre, et dont l'ambition no s'est
pas contentée du modeste baccalauréat. Cette année nous
avait ainsi amené une élite de jeunes gens pleins d'ardeur
: et de mérite. Certes ils étaient dignes de réussir, et nous
aurions été heureux de couronner pal' le succès tant de stu.dieux efforts. S'ils n'ont pu arriver encore au grade poursuivi
par eux, c'est qu'il est bien difficile à de si jeunes gens,
quoi qu'ils fassent, de mûrir assez leurs études en un an pour
atteindre si vite à ce niveau élevé. Ils auraient besoin d'une
année d'études littéraires de plus; et je ne sais si la seconde
année de Droit leur laisse encore assez de loisir pour cela.
Aussi nous sommes-nous depuis longtemps préoccupés de
demander, à l'usage particulier de cette élite des élèves en
Droit, l'institution d'une autre Licence ès lettres, mais dont
les épreuves seraient mieux accommodées aux besoins de
notre temps et aux diverses carrières auxquelies ces jeunes
gens se destinent. Au lieu donc de cet appareil de composi-
�92
SÉANCE DE RENTRÉE,
tions érudites qui hérissent la Licence actu0lle et en éeartent
sans doute bien des esprits, ambitieux d'ailleurs.d'une éducation classique .supérieure, nous voudrions pour eux une Licence plus mondaine, où le Thème grec, les V ers latins, la
Dissertation latine elle-même au besoin, céderaient la place
à des .compositions de philosophie et d'histoire, et où les Littératures modernes entreraient en partage avec les
tures classiques. Les chefs de notre magistrature ont accueilli
volontiers ce projet. Le noble et aimable Procureur général
qui vient de nous quitter en faisait l'objet d'un rapport, qui
restera, je l'espère, où il demandait que cette Licence ès
lettres d'un nouvel ordre fût exigée à l'avenir pour la plupart
des fonctions publiques et en particulier pour la. magistrature.
Quelle institution vraiment serait aujourd'hui plus opportune ? On sent trop maintenant que, pour les carrières libérales, l'éducation philosophique et littéraire qu'on exige
Baccalauréat reste bien insuffisante. Plus, en effet, aujourd'hui, sur notre sol si remué par les
plus les institutions publiques font défaut, plus l'esprit public a besoin
d'être éclairé et élevé, plus il faut que Je bon sens national,
cultivé par une éducation plus forte, supplée aux traditions
qui nous manquent. Dans la situation surtout où la Provia placé ces jeunes gens, aujourd'hui élèves de nos
Écoles, et dans les diverses carrières que leur ouvrent leurs
études, ne sont-ils pas destinés pour la plupart à former ce
qu'on appelle les classes dirigeantes, c'est-à-dire à être ceux
dont on attend au jour décisif le conseil et l'exemple? Il y a
quarante ans déjà, M.· Guizot, en instituant le Comité des
Travaux historiques, disait : << Au moment où l'instruction
<<populaire se répand de toutes parts, et où les efforts dont
«elle est l'objet amènent dans les classes nombreuses qui
« sont vouées ·au travail manuel un mouvement d'esprit éner<< gique, il importe beaucoup que les classes aisées, qui se
<<livrent au travail intellectuel, ne se laissent point aller à
�FACULTÉ DES LETTRES.
93
«l'indifférence et à l'apathie. Plus l'instruction élémentaire
« deviendra générale et active, plus il est nécessaire que les
«hautes études soient également en progrès. Si le mouve« ment intellectuel allait toujours croissant dans les masses,
«pendant que l'inertie régnerait dans les régions élevées de
« la société, il en résulterait tôt ou tard une dangereuse per<< turbation .. » Quel avertissement donné il y a déjà quarante
ans ?Et fut-il jamais plus à propos de le rappeler?- Or, à voir
actuellement avec quelle facilité des âmes frivoles et mobiles
se laissent séduire par l'esprit de chimère, avec quelle ignorance outrecuidante d'impertinents publicistes en imposent à
l'opinion, avec quelle sotte docilité la foule suit ces déclamateurs, qui ne sent combien, pour se préparer à la vie et se
prémunir contre ses erreurs et ses passions, nos jeunes générations auraient besoin d'une instruction plus solide, d'un
commerce prolongé avec les pensées Rérieuses, d'une· forte
philosophie, d'une connaissance plus réfléchie des choses du
passé? Songeons que c'est sur la tête de ces jeunes gens de
nos Écoles que repose l'avenir de la France, et que c'est leur
éducation actuelle qui formera dans peu, en bien ou en mal,
l'âme de la patrie.
Mais pourquoi, me dira-t-on, imposer ainsi aux jeunes gens,
par un examen de Licence, cette éducation supérieure qui
leur est si nécessaire? En mûrissant, ils en sentiront euxmêmes le besoin, et la contrainte est superflue. N'ont-ils pas
des livres sous la main, et les cours d'une Faculté des lettres
ne leur sont-ils pas libéralement ouverts? Ne sont-ils pas
même obligés de s'y inscrire? Oui, sàns doute; et, toutefois,
si on ne les y invite avec insistance, ils n'auront pas même
l'idée d'en user. -Il semble pourtant que ce soit tout exprès
pour leur permettre de compléter ainsi leur éducation littéraire, qu'on leur réserve tant de loisirs pendant leur première
année de Droit. JH:ûs je crains bien que ces heures précieuses.
ne soient le plus souvent perdues pour l'étude. Nos pauvres
jeunes gens, hélas! sont tellement habitués à travailler sous
�94
SÉANCE DE RENTRÉE.
la contrainte, enfermés dans des programmes, en vue d'un
examen, qu'ils ne savent plus apprécier qu'à ce prix les connaissances humaines. Ils ne peuvent plus goûter le charme
de l'étude désintéressée, la joie d'apprendre pour savoir, pour
élargir les horizons de son esprit et ajouter à la valeur de
' son être. On dirait qu'après avoir été si longtemps esclaves
ils ne savent plus être libres ..
Je I?'en plaignais déjà avant la guerre. Depuis, j'aimais
du moins à espérer que les catastrophes où la France a failli
périr et qui ont mis à nu bien des plaies sociales, allaient
demeurer p011r nous comme un enseignement solennel, et que
notre jeunesse, jusqu'alors si frivole, mais qui, à l'heure du
péril, a su montrer si bien qu'elle n'avait pas désappris l'héroïsme quand il fallait combattre et mourir pour le pays,
tournerait dans la paix cette ardeur généreuse vers le travail
austère, l'étude sérieuse et les viriles vertus.- Avez-vous,
jeunes gens,jusqu'ici profité suffisamment de cet enseignement du malheui·? Amis, si aujourd'hui mes paroles sont
graves, la patrie, qu'il faut sauver, vous parle avec une gravité bien autrement éloquente. Aujourd'hui, c'est au travail
cons.ciencieux, aux fortes études, aux devoirs de la vie énergiquemimt embrassés, que le patriotisme vous invite. Il faut
que vous prépariez vaillamment en vous-mêmes les citoyens
de l'àvenir. Voilà comme à votre âge vous devez concourir à
la régénération nationale. Que vos pères cherchent un remède
aux blessures .du pays et la sécurité de l'avenir dans des ins·
titutions meilleures. Mais soyez assurés que les institutions
ne sont rien, si chacun de nous ne travaille à se réformer
soi-même. République ou Monarchie? qu'importe la forme
politique, sans la vertu du
Mettons donc avant tout
notre patriotisme à refaire chacun pour notre part par le travail, l'esprit de discipline, la religion et la vertu, le caract.ère
Élevons nos esprits, et affermissons "nos âmes
par des études sérieuses; demandons à l'histoire et à la phi·
losophie chrétiennes des lumières, pour nous
au mi-
�FACULTÉ DES LETTHES.
95
lieu des ténèbres de notre temps ; aimons à fréquenter aux
heures de loisir nos grands écrivains, dans ces œuvres qu'ils
nous ont laissées, et où il semble que leur âme généreuse
respire et palpite encore. Apprenons surtout en les lisant à
aimer la France, dont ils sont les fils et qu'ils ont faite si
grande au milieu des nations ; mais connaissons aussi par là
à quoi nous oblige le noble héritage qu'ils nous ont légué.
��
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres
Subject
The topic of the resource
Rapport du Doyen de la Faculté des lettres
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
BENOIT, Ch.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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Language
A language of the resource
fr
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
http://hise-nancy.ahp-numerique.fr/files/original/ddbfec91fb4eea4c319d42d9b6a29921.pdf
ec99e14d91841915768e027470548e7b
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��RAPPORT
SUR LES CONCOURS ENTRE LES ÉTUDIANTS
DE LA
FACULTÉ DE DROIT DE NANCY
PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873·1874
PAR
M. EDMOND VILLEY
Agrégé chargé de cours
MoNSIEUR LE RECTEuR,
MESSIEURS,
Je suis chargé de vous rendre compte des concours dans
lesquels, à la fin de chaque année scolaire, nos meilleurs
élèves reçoivent le prix de leurs travaux.
PREMIÊRE
En Droit romain (1), les concurrents de prem1ere année
devaient exposer les principes de l'institution d'héritier et
les règles du jus capiendi. Le
était ainsi formulé : I;Je
la capacité 1·equise pour être institué héritim· et pour profiter
de l'institution.
Dix compo'sitions ont été remises à la Faculté : cinq ont été
rete'nues par elle;
M. Gerbaut (2) occupe la première place. Logiquement
( 1) La Commission cJ:targée de l'examen des compositions était ainsi composée :
:MM. Dunms, président; BLONDEL; LOMBA!lD (Paul), rapporteur.
(Z) Devises : Nemo jus ignorare censetur.
Là où est le drapeau, là est la France.
FACULTÉR.
�98
SÉANCE DE RENTRÉE.
divisé, son travail1 sans être exempt de toute erreur, est celui
où la matière a été le plus complétement,le plus exactement
traitée.
Le 2• prix appartient. à M. Chrétien (1), dont la composition, plus fortement conçue peut-être, est cependant moins
.
.
.
complète, ct contient des erreurs plus graves.
.
M." de Jouy (2) obtient une 1re mention honorable. Il a
fait preuve de qualités qui ne se retrouvent pas au même
degré chez ses concurrents plus heureux: la forme est meilleure, les développements historiques plus complets. Mais
certaines parties du sujet, notamment celle où il traite des
incapacités relatives, ont été manifestement sacrifiées.
Viennent enfin MM; Martz (3) et Wirbel (4) entre lesquels
la Faculté n'a pu se décider à marquer une différence : elle
leur a accordé une 2• mention honorable eœ œquo, à raison
des connaissances sérieuses que dénotent leurs travaux. L'un
et l'autre devront s'appliquer dans l'avenir à tracer le plim
de leur travail avant d'en commencer l'exécution.
Des règles relatives à la célébration du mariage a16 triple
point de vue de la compétence de l'officier de l'état civil, du
domicile et de la publicité; des conséquences de leur inobse1'vatio'?! : tel était le sujet proposé en Droit français (5).
Cette fois encore, dix concurre.nts ont fourni la carrière.
Avap.t de proclamer les noms des élus, la vérité m'oblige à
faire une observation générale : adressée à tous, elle ne
blessera personne. Nous n'avons pas le droit d'attendre de
jeunes étudiants, dont l'esprit, tout récemment appliqué au:X:
rigoureuses déductions du droit, n'a pu en envisager encore
( 1) Devises : Quantum potes, tantum aude.
Tout est perdu, fors l'honneur.
(2) Devise unique : Nemini res sua servit.
(3) Devises : Cedant arma togre.
Le droit prime la force.
( 4) Devi$es : Labor improbus.,.
Religio.n, liberté, travail.
(5)
MM. VAUGEOIS, P''ésident; V:rLI.EYi
OnTLIEB,
rapporteur.
�CONCOURS DE DROIT,
99
qu'une bien faible partie, cette maturité de Jugement, cette
sûreté de logique qui défie les mauvaises raisons et ne laisse
aucune place aux solutions erronées. Mais il semble bien que
l'on ait le droit d'exiger de ceux-là surtout qui viennent de terminer leurs études littéraires, une parfaite correction de style
et même. une certaine élégance de forme. Gardez-vous de
croire, Messieurs, que, dans la carrière où nous essayons de
vous diriger, il soit permis de s'affranchir des règles littéraires. Loin de là : la science sévère du droit a besoin de la
forme pour se présenter à l'esprit, pour se faire accepter, pour
s'imposer. Alors qu'il en est temps encore, surveillez votre
style; surveillez aussi votre pensée, et ne lui permettez jamais
de ces écarts qui peuvent paraître plaisants, mais qui risquent
fort, dans vos sérieux travaux, de n'être pas à leur place .
. Sur les dix épreuves, quatre ont paru mériter une distinction. Je m'empresse de dire que c'estàregretquelaFacultéa
cru devoir limiter à ce nombre ses récompenses. Quelquesunes des compositions dont les auteurs vont rester ignorés
dénotaient une étude approfondie de la principale question
de la matière; mais cette étude n'avait pas porté tous ses
fruits, et la co.nfusion qui y régnait les a fiût écarter. Que ces
concurrents malheureux continuent à travailler avec courage, et qu'ils songent à prendre leur revanche : ils ont
prouvé qu'ils le peuvent.
Plus heureux encore que dans le concours de Droit'romain,
M. Chrétien (1) a,
fois, remporté le 1er prix. Sa composition, dans laquelle ou pourrait signaler quelques erreurs,
est sans contredit la plus méthodiquè et la plus complète.
lVI. Chrétien débute brillamment : il s'est créé aujourd'hui
des précédents qui l'obligent, et qu'il ne voudra pas démentir.
Le travail de M. Binet (2), auquel la Faculté a accordé le
(!)Devises :Audaces fortuna juvat.
Aide-toj : le ciel t'aidera.
(2) Devises : Scire leges uon est earum verba tenere, sed vim ac potestatem.
La science du droit consiste autant dans la réfutation des faux
principes que dans la connaissance des véritables.
�. 100
SÉANCE DE RENTRÉE.
2• prix, est le plus satisfaisant au point de v.ue de la forme;
mais il est moins complet que le précé.dent et contient des
erreurs plus considérables. M. Binet a tout près de lui son
modèle; il porte le nom d'un de· nos collègues les plus
sympathiques : il tiendra à honneur de suivre ses traces.
me hâte de placer, à côté de M. Binet, le nom de M. Gaudin (1), qui lui a longtemps disputé le second prix. Il y a
entre leurs travaux un parallélisme frappant dans les
loppements. 1\iais M. Gaudin, moins correct au point de
vue du fond et de la forme, n'a obtenu qu'une 1re mention
honorable.
Après lui, et à une distance que nous devons constater,
vient M. Gerbant (2): Son travail est loin d'être complet;
cependant la manière très-satisfaisante dont il a traité la
principale question du sujet prouve qu'ille possédait à fond,
et méritait une 2• mention honorable. Qu'il nous permette de
lui demander d'avoir un peu plus d'humanité pour ses juges,
et de ne plus leur soumettre sa pensée sous la forme de signes
hiéroglyphiques, fort peu faciles àdéchiffrer. L'écriture a une ,
importance qu'on ne saurait méconnaître, et il est certain qùe
les pensées perdent à être difficilement perçues.
SECONDE ANNÉE.
En passant à la seconde année, on constate toujours une
diminution sensible dans le nombre des concurrents. Je ne
ferai pas aux vaincus d'un concours précédent l'injure de
croire que la peur les retient loin du combat. Je me borne à
constater un fait regrettable, sans chercher à en expliquer la
cause.
(!) Devises :. Vjctoriam fortitudo datura non est, nisi justitiam habeat. comrni·
litonem.
he Droit, c'est la vie.
(2) Devises : Una sa! uS: victis, nullam speraJ•e salutem.
Fais ce que dois : advienne que pourra.
�CONCOURS DE DROIT.
101
En Droit civil (1), les si.x concurrentsqni se sont présen. tés avaient à traiter une question des plus intéressantes au
point de vue théorique : Des personnes qui ont droit à la
réserve, et de l'étendue de ce droit.
Sur les six travaux remis à la Faculté, quatre ont été jugés
dignes de• récompense. Celui de l\'L Peltier (2), auquel revient le ,1er prix, se distingue par la clarté et lit méthode des
développements. M. Peltier est le seul qui, dans une matière
où. il n'est pas permis d'ignorer les précédents, se soit fidèlement rappelé ses notions historiques. S'il n'a pas tout dit,
c'est lui cependant qui a le plus à, fond traité la matière, et
il est resté incontestablement supérieur à ses rivaux.
M. Bohin (3) a eu de son sujet une vue moins large et
moins exacte. Cependant il a eu le mérite de bien dégager
les principes de la matière ; il a surtout fort bien développé
les controverses. Il obtient le 2' prix.
Au troisième rang vient M. Mavet (4), qui a mérité une
1re mention honorable. Nettement et vigoureusement exposé
son travail présente cependant de trop graves lacunes pour,
soutenir la comparaison avec
de lVI. Bohin. Esprit ingénieux et lucide, M. Mavet nous a donné la preuve que, en
travaillant assidûment, il pourrait faire très-bien.
On voit que M. Lespine (5), qui le suit, avait une connaissance plus approfondie de s'on sujet, auquel il a donné de
très-longs développements. Mais il a été notablement inférieur au point de vue de la forme, de l'exposition des principes, de la rigueur des déducti.ons.
( 1) Commission : MM. LIÉGEOIS, président; CHaBERT ; LoMBARD (Paul), rapporteur.
(2) Devises : Frans omnia corrnmpit.
La bonne foi est l'âme des conventions.
(3) Devises : Douee eris felix, mnltos numerabis arnicas.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
(4) Devises : Sunt vérba et voces, prœtereaqne nihil.
L'esprit humain est comme un paysan ïvre à cheval: quand on le
redresse d'un c6té, il retombe de l'autre.
(5) Devises: Quœ temporalia sunt ad ageudum, perpetua sunt ad excipiendum.
Aimez-vous les uns les autres.
�102
SÉANCE DE RENTRÉE,
Dans le conèours précédent, les étudiants de seconde année
avaient à traiter une question de procédure civile. Cette fois,
le sort équitable a amené un sujet de Droit criminel: Des
questions préjudicielles à l'action et au jugement (1 ).
La matière, qui est sans contredit l'une des plus épineuses
du
pénal, aurait-elle effrayé quelques-uns des concur'rents? Toujours est-il que quatre compositions seu.lement ont
été soumise!'! à l'examen de la Faculté. Je suis heureux d'ajouter qu'elles ont toutes mérité d'être conservées par elle .
.A.u premier rang, nous retrouvons M. Peltier (2), qui reçoit
dans ce double concours la glorieuse- récompense d'un travail
assidu. Sa composition est écrite d'un style ferme et juridique. L'auteur a su, dans la longue carrière qu'il avait à
parcourir, suivre la ligne droite sans s'arrêter en chemin; et
il est par'venu heureusement au but. Il est vrai de dire que,
pour arriver plus vite, il a tourné quelques obstacles; mais
les lacunes que nous pourrions lui reprocher se retrouvent
chez tous ses concurrents. Aussi la Faculté n'a-t-elle pas
hésité à lui décerner le 1er prix.
Cette fois èncore, M. Bohin (3) suit M. Peltier et obtient
le 2e prix. Écrit d'un style facile et clair, son travail est complet, méthodique et généralement exact : mais il est moins
vigoureusement pensé que le précédent•
.A.u troisième rang, nous retrouvons M. Lespine (4), tout. à
fait semblable à lui-même : avec les mêmes qualités- et
heureusement avec les mêmes défauts. U avait creusé son
sujet, et il le possédait à fond; mais il l'a exposé d'une manière un peu molle et embarrassée. M. Lespine devra s'ap(1) Commission: MM. LoMBARD, président;
VrLLllY; BINET,
rapporteur:
(2) Devises : Data tractare in bonum,
.
La peine est la sanction du commandement.
(3) Devises : 0 rus, q_uando te adspiciam.
Aide-toi; le ciel t'aidera,
(4) Devises : Quem de evictione tenet actio, eumdem agentem repellit exceptio.
Le juge de
est jnge de l'exception.
�CONCOURS DE
DROIT,
103
pliquer à exprimer une pensée plus nette dans un style plus
ferme et plus concis.
La quatrième composition est sortie d'une plume sobre et
vigoureuse. Mais elle est incomplète : la seconde partie du
sujet surtout a .été visiblement écourtée ; trop souvent les
solutions. sont affirmées sans preuve. Cependant, à raison
des qualités réelles que ce travail dénote chez son auteur,
M. Toussaint (1), la Faculté n'a pas voulu le laisser sans récompense: elle lui a attribué une 2e mention honorable.
TROISIÈME ANNÉE.
On sait que les concours d.è troisième année ont leurs conditions spéciales d'admission : peuvent seuls concourir les
étudiants qui ont eu, dans tous leurs examens, majorité de
boules
On sait aussi que des priviléges spéciaux
sont réservés aux élus.
En Droit romain (2), les concurrents devaient nous faire
.assister, dans une des matières les plus importantes, à cet antagonisme fa:m.eux, à cette lutte incessante du Droit civil et
du Droit prétorien, des principes anciens et des besoins nouveaux. La question était ainsi formulée : Exposer les modifications que le Droit prétorien a appm·tées au Droit civil en
matière de Propriété.
Les cinq compositions qui lui ont été remises n'ont pas
coinplétement répondu à l'attente de la Faculté: deux seulement méritent d'être citées.
Celle de M. Jacquey (3) a été jugée la meilleure : cependant elle n'obtient qu'un 2e prix. Les prix que la Faculté
(1) Devises : Scribendi recte sa pere est principium et Tons·.
L'homme digne d'être écouté est celui qui ne se sert de la parole
que pour la pensée, et de· la pensée pour la vé'rité et la vertu.
(2) Commission :
LEDERLIN, président; ÜUBOIS; BLONDEL, rapporteur.
(3) Devises : Et no bis in legibus magis simplicitas quam difficultas placet.
Nostre labeur n'est plus par l'attente adoucy,
Et, nous manquant l'èspoir, le cœur nous manque aussi.
�104
SÉANCE DE RENTRÉE.
décerne ne sont pas la récompense
d'une supériorité relative : elle ne les accorde qu'aux travaux qui, absolument, appellent cette distinction. Celui de M. Jacquey dénote des connaissances sérieuses et étendues. Mais, au terme
des études de Licence, il ne suffit pas de connaître son sujet
et
posséder les détails : il faut savoir le dominer, lui
donner une physionomie propre, faire une véritable composition.' M. Jacquey, quel qùe soit le mérite de son travail, n'a
pas complétement rempli ce programme.
M. Lombard (1), qui vient après lui, a mérité une mention
honorable. On trouve chez lui des généralités souvent ingénieuses; mais le sujet lui-même est traité d'une manière insuffisante. Il est permis de croire que si la question eût été
mieux connue de ·lVI. Lombard, la première place ne serait
pas restée vacante.
En Droitfrançais (2), il s'agissait d'exposer les ·règles de
l'action en résolution de la vente pour défaut de paiement
du prix.
Quatre concurrents ont pris part à la lutte : tous vont recevoir leur récompense.
A leur tête se place
Beauchet (3). C'est lui qui a le plus
profondément creusé la matière. On remarque notamment
dans son travail une très-bonne dissertation sur la nature du
droit de revendication accordé au vendeur d'effets mobiliers,
et une heureuse comparaison du Droit français avec le Droit
romain. Il y a bien quelques erreurs : mais elles sont peu
graves, et quelquefois l'aute]Ir a pris soin de les corriger luimême. S'il avait mis plus de méthode dans ses développements, nous n'aurions pas de critique sérieuse à lui adresser.
(!J Devises: Quandoque bonus dormitat Homerus.
L'attelage, suait, soufflait, était rendu.
(Z) Commission.: MM.
VAUGEOIS,
président;
BINET; Ürti'LIEB,
rapporteur.
(3) Devises : A!fdax Japeti genus
Ruit per vetitum nefas.
L'homme ne dira plus : Le maitre l'a dit; l'homme est émancipé
de l'homme; l'homme dira : La science dit; la vérité dit.
�CONCOURS DE DROIT.
105
Le travail de lVI. Chavegrin (1), auquel revient le 2eprix,
ne ressemble pas au précédent : il se distingue par le
bon ordre des explications. Son plan est méthodiquement
conçu, quoiqu'il n'ait pas toujours été rigoureusement suivi.
Il est à ·regretter que JYI. Chavegrin ait consacré à quelques
hors-d'œuvre un temps qui lui eût été précieux pour mieux
développer les parties essentielles de son sujet.
En troisième ligne vient lVI. Lombard (2). Heureusement
entré en matière, lVI. Lombard a été, dans l'exposition des principes, bien supérieur à tous ses rivaux. Mais pourquoi, après
avoir si 'bien parcouru la plus grande partie de la carrière,
s'est-il brusquement arrêté avant d'avoir atteint le but?
M. Lombard, en effet, ne nous a rien dit de l'extinction_ de
l'action résolutoire, et notamment de la disposition spéciale et
si importante de la loi de 1855. Ce grave défaut n'a pas fait
oublier les qualités réelles de ce travail : la Faculté lui a
exceptionnellement accordé une mention très-honorable.
Enfin, une mention honorable sera la récompense de
M. Jacquey (3). Esprit méthodique et travailleur, M. Jacquey
a prouvé qu'il avait beaucoup acquis. Malheureusement, il a
. laissé se glisser dans son travail des erreurs qui sont la cause
de son infériorité.
Là se termine notre tâche. Pourquoi faut-il que, chaque
année, le rapporteur ait, au nom de la Faculté, le même regret à exprimer? Une question d'une utilité pratique
testable, et qui pouvait fournir la matière d'une théorie spéciale et complète (4), était offerte à MM. les docteurs et
( l) Devises : Ego nec studium sine di vite v ena,
Nec rude quid possit video ingenium.
De tes grandeurs tu sus te faire absoudre,
0 France, et tu triomphes des revers.
(Z) Devises : Virtus post nummos.
C'est par des calamités nationales qu'une corruption nationale
doit sc" guérir.
(3) Devises : Estote fC!Ftes.
L'honneur suit les hao;ards, et l'homme audacieux
Par son malheur s'honore et se rend.glorieux.
(!t) Des Droits des riverains sm les coms d'eau.
�106
SÉANCE DE RENTRÉE.
aspirants au Ddctorat. Nul d'entre eux n'est entré dans
la lice.
Vous nous forcez à des redites, 1\fèssieurs ; mais nous le
redirons jusqu'à ce que nous soyons entendus : vous avez
grand tort de laisser échapper une occasion qùi ne se re
sente1·a plus à vous.
Votre temps est précieux, sans doute, et il ne .faut jamais
le perdre. 1\fais cl·oiriez-vous donc perdu celui que vous auriez consacré à une œuvre qui serait vôtre et à laquelle serait
attaché votrè nom? Le croiriez-vous surtout si, comme chacun de vous peut légitimement l'espérer, cette œuvre avait
appelé sur son auteur la plus haute distinction dont dispose
la Faculté?
Vous désirez arriver vite : je ne voùs en veux pas; mais
le moyen d'atteindre plus tôt le but n'est pas, croyez-nous, de
partir trop tôt au risque de faillir en chemin, mais de partir
à point, et après avoir essayé ses forces.
Jetez les yeux autour de vous : voyez combien sont serrés
les rangs dans les carrières libérales, surtout dans les carrières juridiques, et vous demeurerez convaincus que nous
nécessaire de se distinguer.
sommes au temps où il
Pour l'année qui commence, M. le Ministre a choisi, sur la
'proposition de la Faculté, une question célèbre, qui a été et
est encore le sujet des plus intéressantes controverses :
Du paiement des dettes et des legs par les hé1·itiers et autres
successeurs à tit1·e universel dans le D1·oit romain,_ dans l'ancien D1·ÇJit français et dans ltJ Droit moderne.
La Faculté espère que ses meilleurs élèves se livreront à
cette étude ; elle sera heureuse de décerner cette médaille,
partout .si enviée, d'autant plus précieuse ici qu'elle y aura
été plus rare.
M. le Doyen vous 'a annoncé, Messieurs, que l'un de nos
lauréats d'aujourd'hui venait de vaincre sur un plus grand
théâtre. M. Beauchet a obtenu le 2e prix au concours général
ouvert en août 1874 entre toutes les Facultés de Droit
�CONCOURS DE DROIT.
107
de France. C'est un triomphe' qui honore M. Beauchet, et
dont la Faculté a le droit d'être fière. Jusqu'ici, ,dans tous
les concours, la Faculté de Nancy a été noblement représentée. Il ne faut pas, Messieurs, que ces belles traditions soient
jamais interrompues. Travaillez donc, travaillons tous avec
courage ; c'est la loi de Dieu, Dieu nous donnera notre
salaire.
��
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Rapport sur les concours entre les étudiants de la Faculté de droit de Nancy pour l'année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé chargé de cours
Subject
The topic of the resource
Rapport sur les concours entre les étudiants de la Faculté de droit de Nancy
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VILLEY, Edmond
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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c6bd1d69247b3eaf15c1c0f07ffe14f4
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��DISTRIBlJTION DES PRIX
FACULTÉ DE DROIT
M: VILLEY, Agrégé, chargé de cours à la Faculté de âroit, a
donné lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et
des mentions, conformément au procès-verbal ci-après :
Extrait du procès-verbal de la séance du. 1 0 août 18 7 4.
«II a été procédé à l'ouverture des enveloppes cachetées dans les'' quelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des con« currents.
«D'après le rapprochement fait entre les devises portées sur les
«.dissertations jugées dignes de récompenses, et les mêmes devises
«portées sur les enveloppes, les prix et les mentions ont été décernés
« dans l'ordre suivant : »
PRIX DONNÉS PAR L'ÉTAT
CONCOURS DE TROISIÈME ANNÉE
Droit romain.
2• Pmx (Médaille de bronze). M. JAÔQUEY (Jules-Joseph), né à Servance (Haute-Saône) le 3 juin 1852,
MENTION HONORABLE ....... M. LOMBARD (Henry-Gustave), né à
Nancy (Meurthe)le 13 novembre 1853.
Droit. français.
1er PRIX
(Médaille d!argent). M. BEAUCHET (Marie-François-Ludovic), né à Verdun (Meuse) le 3 fé. vrier 1855.
�110
SÉANCE DE RENTRÉE.
M. CHAVEGRIN (Ernest), né à Lon-
guyon (Moselle) le 2 octobre
MENTION TRÈS·HONORA:SLE .- . M. LOMBAR:p (Henry-Gustav13), ne à
. Nàncy (Meurthe) le 13 novembre
MENTION HONORA.llL_E, ...... . M. JACQÙEY (Jules-Joseph), né àSer(Haute-Saône) le 3 juin 1852.
PHIX DU CONSEIL GÉNÉRAL DE MEURTHE:ET-MOSELLE
D-EUXIÈME ANNÉE
Gode civil.
1•• PRix (Médaille d'argent). M. PELTIER (.Jean- Baptiste- MarieÉdouard-Joseph), né à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1855.
2• PRIX(Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
.à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855.
1re MENTION HONORABLE .... M. MA VET (Félix-Napoléon-Alphonse),
né à Versailles (Seine-et-Oise) le 3
mars 1$52 .
2è MENTION IIONORA.BJ,E ..... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe), né à
.,
Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
Procédure civile et législation criminelle.
1"•PRrx-(Médaille d'argent). M. PELTIER (Jean-Baptiste-Marie' Édouard-Joseph), né à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1855.
2• Pmx (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félieien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855,
·F• MENTION .HONORABLE .... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe), né
à Verdun (Meuse) le 27 inai 1854.
2• MENTION HONORABLE ..... M. TOUSSAINT (Damasè-Georges), né
à Custines (Meurthe) le 11 décembre
1849.
�DISTRIBUTION DES
rRJX,
ll1
PREMIÈRE ANNÉE
Droit romain.
Pmx (Médaille d'argent). M. GERBAUT (Auguste), né à Lunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
2" Pmx (Médaille de bronze). M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Victor), ·
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855.
1re MENTION HONORABLE .... M. A"NCILLON DE JOUY (Charles..:
Georges), né à Metz (Moselle) le 8
février 1856.
.
1 M. MARTZ (Charles-Antoine-René), né
1er
ex\· .
2" MENTION HONORABLE
à Nancy
le 3. janvier
..
. ...............· . M. WIRBEL (Henn-Alexandre), ne a
.
Thionville (Moselle) le 1er août 1854.
Droit français.
Pnrx (Médaille d'argent). M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Victor),
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855.
2" Pmx (Médaille de bronze). M. BINET (Georges- Hippolyte -Adol- ·
phe}, né à Roubaix (Nord) le 8 juillet
1856.
1er
F" MiNTWN HONORABLE .... M. GAUDIN (1\<Iarc-Marie-Raoul), né à
Briey (Moselle) le 4 juillet 1855.
2" MENTION HONORABLE ..... M. GERBAUT (Auguste), né à Lunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
�
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A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
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1874
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A name given to the resource
Distribution des prix. Faculté de droit.
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The topic of the resource
Distribution des prix. Faculté de droit.
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VILLEY, Edmond
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Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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fr
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The nature or genre of the resource
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��112
SÉANCE DE RENTRÉE,
FACULTÉ DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la F3:culté de médecine de Nancy, quatre prix et des mentions honorables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des années d'études.·
Les jurys chargés de prononcer cette année sur le mérite des
, épreuves, ont décerné les récompenses dans l'ordre sui'1ant :
PREMIÈRE ·ANNÉE D'ÉTUDES
Chimie, Physique et Histoire naturelle.
Prix: M. BERRUrt.IER (Joseph-Alexandre), de Baccarat (Meurthe).
Mention honomble: M. VESSELLE (François-Prosper-Ferdinand), de
Ville-sur-Terre (Aube).
DEUXIÈME ANNÉE
Anatomie et Physiologie.
Ni prix ni mention honorable.
TROISIÈME
Médecine.
Prix: M. BRIOT (Jules), de Saint-Dié (Vosges).
Mention lwnorable: M. FAMECHON (Hen;i), de Bitche (Moselle).
QUATRIÈME ANNÉE
Ni prix ni mention honorable.
PRIX PARTICULIER
Un concours, auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert
à la fin de l'année scolaire, pour l'obtention du prix dit: Prix de
l'Internat, fondé par M. le docteur Benit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
concours a décerné le prix à M. Gun.LAUME (Louis-Amand), de Toul
(Meurthe).
�
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Title
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Distribution des prix. Faculté de médecine
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The topic of the resource
Prix relatifs à la Faculté de médecine
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Jurys chargés de prononcer sur le mérite des épreuves
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Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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The nature or genre of the resource
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-
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PDF Text
Text
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!
�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��DISTRIBU1'ION DES PRIX.
113
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril1869 et de
la circulaire ministérielle du 6 juillet suivant, des prix, avec des
mentions honorables, s'il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de pharmacie.
La commission chargée de prononcer cette année sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant:
PREMIÈRE ANNÉE
Chimie minérale, Physique et Histoire naturelle.
Priœ: M. CHAPUIS (Achille-Jean-Adolphe-Abraham), de Saint-Sauveur (Côte-d'Or).
Mention honorable: M. SIMONOT (Edmond-Louis), de Mussey (Meuse).
DEUXIÈME ANNÉE
Pharmacie et Matière médicale.
Mention honorable: M. STRŒBEL (Edmond-Jules), de Strasbourg
(Bas-Rhin).
TROISIÈME ANNÉE
Chimie organique et Toxicologie.
Mention honorable: M. CHOLET (Jean-Baptiste-Aimé), de Phalsbourg
(Meurthe).
��
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1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Distribution des prix. École supérieure de pharmacie
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Prix relatifs à l'École supérieure de pharmacie
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Commision chargée de prononcer sur le mérite des épreuves des candidats
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Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Nancy (Meurthe-et-Moselle)
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e23204ac789076ed4d6bee1d6b2d05bc
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Text
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�RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
��UNIVERSITÉ DE. FRANCE. -
ACADÉMIE DE NANCY
RENTREE SOLENNELLE
DES FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
I
NANCY
7 Novembre
I
87 4
NANCY
IMPRIMERIE DE BERGER -LE V RAUL T ET Ci•
ll,
RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
��TABLE
Pages.
Administration académique . . . . . . . . .
Conseil académique . . . . . . . . . . . .
Enseignement supérieur. - Faculté de droit.
Faculté de médecine.
École supérieure de pharmacie.
Faculté des sciences.
6
6
Faculté des lettres ..
Procès-verbal de la séance solennelle de rentrée des Facultés, du 17 no4
vembre 1874 . . . . .
7
Discours de M. le Recteur . . . . . .
11
Rapport de M. le Doyen de la Faculté de droit .
23
Rapport de 1\L le Doyen de la Faculté de médecine. . . . . . . . . . . . 35
Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de
médecine et de l'École supérieure de pharmacie. . . . . . . . . . .
56
Rapport de M. le Doyen de la Faculté des sciences. . . . . . . . . . . .
63
Publications des rnembres de la Faculté des sciences pendant l'année scolaire
1873-1874. . . . . . . . . . . . • . . • . . . . • . . . . • .
74
Rapport de lVI. le Doyen de la Faculté des lettres . . . . . . . . . . . .
77
Rapport sur les .concours entre les étudiants de la Faculté de droit de Nancy
pendant l'année scolaire
par M. Edmond Villey, agrégé
97
chargé de cours. . . . . . . . . . . .
Distribution des prix. - Faculté de droit . .
105
112
Faculté de médecine
113
École supérieure de pharmacie.
Nancy.- Imp. Ilerger-Lcvrault etC
e,
��
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Title
A name given to the resource
1874 - Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Description
An account of the resource
<ol><li>Académie de Nancy. Administration Académique. p.1.</li>
<li>Académie de Nancy. Conseil Académique. p.2.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de droit. p.3.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté de médecine. p.4-5.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des sciences. p.6.</li>
<li>Académie de Nancy. Enseignement Supérieur. Faculté des lettres. p.6.</li>
<li>Procés-Verbal de la séance. p.7-9.</li>
<li>Discours de M. Le Recteur. p.11-21.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de droit. p.23-33.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté de médecine. p.35-55.</li>
<li>Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de médecine et de l’École Supérieure de pharmacie. p.56-61.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des sciences. p.63-78.</li>
<li>Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l’année scolaire 1873-1874. p.74-75.</li>
<li>Rapport de M. Le Doyen de la Faculté des lettres. p.77-95.</li>
<li>Rapport sur les concours entre les étudiants de la faculté de droit de Nancy, pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, Agrégé, Chargé de cours. p.97-107.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de droit. p.109-111.</li>
<li>Distribution des prix. Faculté de médecine. p.112.</li>
<li>Distribution des prix. Ecole Supérieure de pharmacie. p.113.</li>
<li>Table. p.115. </li>
</ol>
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1874
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Title
A name given to the resource
Table des matières de la rentrée solennelle des facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy du 17 novembre 1874
Subject
The topic of the resource
Table
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1875
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Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine); Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine); Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine); Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine); Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine); Bibliothèque-médiathèque de Nancy
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publication en série imprimée
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
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